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[Livre] Interfeel

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Résumé : Et si le monde entier avait accès à vos émotions ?

Nathan et ses amis sont en permanence connectés à Interfeel, un réseau social qui permet de partager ses émotions. Pour l'immense majorité des habitants de la planète, connaître les émotions de chacun est tout aussi naturel que téléphoner. Mais un événement tragique va se produire sous leurs yeux et bouleverser Nathan. Fasciné par Élizabeth, une " sans-Réseau " qui vit en marge de la société, il voit toutes ses certitudes vaciller. Ce que les deux adolescents découvriront pourrait bien changer le monde à jamais...


Auteur : Antonin Atger

 

Edition : PKJ

 

Genre : Jeunesse

 

Date de parution : 07 Juin 2018

 

Prix moyen : 18,50€

 

Mon avis : J’ai lu ce livre dans le cadre de la masse critique Babelio. Je l’avais coché un peu par hasard, happée au passage par le résumé qui m’intriguait beaucoup. Et bien m’en a pris parce que j’ai frôlé le coup de cœur. Pourquoi seulement frôlé ? Tout simplement parce que, à aucun moment, ni au début du livre, ni à la fin, il n’est fait mention d’une éventuelle suite. Or, vu comment se fini ce livre, clairement, la bonne opinion que j’en ai est subordonné à l’existence d’une suite.
Imaginez donc un feu d’artifice. Les couleurs sont de plus en plus brillantes, les bouquets de plus en plus étendus et au moment du bouquet final…pshiiiiit… un pétard mouillé. C’est à peu près l’effet qu’aurait sur moi l’annonce de l’absence de suite. Et comme on est dans l’incertitude, et que je déteste l’incertitude, je n’arrive pas au coup de cœur.
Interfeel est présenté comme un réseau social, mais il est évident qu’il est bien plus que ça. Déjà, s’il n’est pas obligatoire de l’utiliser, c’est tout de même fortement conseillé. Ceux qui refusent Interfeel, les sans-réseaux, sont regardé avec suspicion mais ce n’est pas le seul désagrément que provoque leur refus du « progrès » : ils n’ont également pas accès aux meilleurs soins, réservés aux utilisateurs d’interfeel, pas accès non plus aux emplois lucratifs. La population connectée pense immédiatement que quelqu’un qui n’a pas interfeel dissimule ses émotions parce qu’il a quelque chose de grave à cacher. S’il ne semble plus y avoir de discrimination liée à la couleur de peau, à la religion ou à l’orientation sexuelle, la majorité des utilisateurs montrent leur intolérance à l’égard des sans-réseaux. La haine n’a pas disparue, elle s’est seulement trouvé un autre réceptacle.
Au-delà de l’histoire en elle-même, on peut déceler une sévère critique des réseaux sociaux et de l’utilisation de plus en plus systématique qui en est faite (pas plus tard qu’hier, j’ai eu droit à : « Comment, tu n’utilises pas instagram ?? Mais c’est trop bizarre de ne pas être instagrammeur… ». Héroïquement, je n’ai pas fait de commentaire).
Le rythme du roman est haletant. Presque à chaque page, il y a une révélation, un rebondissement, voire une trahison.
Au début j’avais du mal à me repérer car on est plongée dans cet univers sans préparation, mais, au fil des discussions entre les personnages, de leur cours au lycée même, on commence à comprendre comment on est passé de notre monde actuel au monde d’interfeel.
Du côté des personnages, je ne me suis réellement attachée qu’à Nathan. Il se remet sans cesse en question, cherche à comprendre les choses et ce, même quand cela va à l’encontre de tout ce qu’il a toujours appris.
J’espère que dans la suite, si suite il y a, on apprendra à mieux connaitre ses camarades ainsi que Kassandra Kacem dont le passé m’intrigue beaucoup.
Je me pose encore tellement de questions sur les personnages que ce soit les parents de Nathan, Claude Erat, le tatoueur ou encore le commissaire Ekaton ou Karl Certal, et le retournement de situation qui clôt le livre ne me donne qu’une envie : En savoir davantage.

 

Un extrait : Nathan regardait le ciel. Chaque fois qu’il se sentait fatigué, nerveux ou colérique et qu’il ne voulait pas que les autres s’en aperçoivent, il levait les yeux et son esprit se calmait aussitôt. Peu importe les nuages, peu importe la pluie : il n’avait qu’à lever la tête.
Le ciel était ce jour-là d’un bleu éclatant. Au loin se découpaient les tours de l’épicentre – le centre exact de la ville -, surplombées par une immense tour blanche, étincelante, en plein milieu. Le ciel était sans nuages. Ce vide se diffusait dans sa tête. Tout était plat comme un lac parfaitement immobile.
Sur ce lac, tout d’un coup, une légère vibration apparut. Une émotion perturbait Nathan, et ce n’était pas la sienne. L’irritation de quelqu’un d’autre infusait en lui. Son professeur de philosophie humaine l’interpella alors :

- Monsieur Ethanin. Vous êtes souvent fasciné par le ciel mais, croyez-moi, La Boétie est tout aussi intéressant. Un peu de courage, le cours se termine dans cinq minutes.

Cette touche d’espièglerie rassura Nathan : son professeur n’était pas si irrité que ça. Sans être particulièrement bon élève – il laissait cette place à Hanek -, il ne posait jamais de problème en classe et n’avait pas l’intention aujourd’hui de commencer. Reprenant son stylo, il nota les paroles du professeur sur son papier numérique.

- La vraie question est : pourquoi accepte-t-on de vivre sous le principe de la servitude volontaire ? D’après La Boétie, il y a plusieurs raisons.
Claure Erat parlait à une vitesse normale, c'est-à-dire bien trop vite pour Nathan. Nerveux, il froissa involontairement le rebord de la feuille. Un message apparut alors sur le papier : Garder Pliure ? Nathan sélectionna « Non » du bout de l’index et la feuille se défroissa pour redevenir intacte.
Il recommença à prendre des notes, maladroitement, et, comme toujours, se demanda pourquoi il n’était pas possible d’utiliser un bon vieux clavier virtuel, plus naturel pour lui que les courbes approximatives qu’il traçait au stylo. Fichues Grandes Réformes… Il enviait la génération précédente qui n’avait pas besoin d’écrire à la main. Il se calma d’un rapide coup d’œil vers le ciel pour éviter que l’on perçoive l’énervement qu’il diffusait autour de lui.

 

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