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Livres - Page 32

  • [Livre] Chevaux de foudre

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    Résumé : Une aventure haletante, dans le monde des courses de la Rome antique ! Alix a tout perdu. Son père, sa terre, et même son nom. Devenue esclave à Rome, elle est précipitée dans le monde des courses du Déluge. Ces compétitions violentes et sans pitié voient s'affronter les fulgurs, des chevaux de foudre dont le corps s'électrise quand l'orage éclate.
    Monter sur leur dos, c'est mettre sa vie en jeu, mais la liberté couronne les vainqueurs. Aidée par Marcus, le prodige de son équipe, Alix va lier son destin à Ira, un étalon indomptable, aussi beau que mortel...


    Auteur : Aurélie Wellenstein

     

    Edition : Magnard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 13 Avril 2015

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Après avoir découvert la plume d’Aurélie Wellenstein dans le « roi des fauves », je m’interrogeais sur ce que son style allait donner sur un roman destiné à la jeunesse. J’avais peur qu’elle n’édulcore trop son style pour cadrer avec son public cible.
    Alors oui, effectivement, l’auteur a adapté son écriture à son public mais sans pour autant perdre de son mordant.
    L’histoire mêle le drame, l’aventure et la romance, le tout saupoudré d’une bonne dose de fantastique.
    Les fulgurs, les chevaux sauvages, sont tellement bien décrit que j’avais l’impression de les avoir sous les yeux.
    Les orages électriques sont amenés si naturellement qu’on les accepte aussitôt comme une chose normale. C’est tout juste si je ne m’attendais pas à en voir un éclater chez moi.
    L’histoire a pour base l’empire romain, ses esclaves, enlevés parmi les peuples alentours, et bien sûr, ses jeux du cirque.
    Mais ici, pas de gladiateurs, pas de lions, pas de chars, mais des cavaliers s’affrontant lors de courses mortelles, en montant les fulgurs, des chevaux remplis d’électricité et de fougue, et tout aussi mortels que les courses elles-mêmes.
    La description des courses est impressionnante et j’ai tremblé aussi bien pour les cavaliers que pour les chevaux.
    J’ai vraiment beaucoup aimé Alix, l’héroïne de se roman. Si elle ne sait pas toujours comment réagir et si elle ressent parfois des émotions contradictoires, ce qui, vu son jeune âge n’est pas étonnant, elle ne baisse jamais les bras et garde en tête son objectif de recouvrer sa liberté.
    C’est un petit reproche que je fais à ce livre : banaliser l’esclavage.
    La colère d’Alix, pourtant bien naturelle, est présenté comme exagéré au point que j’ai vu plusieurs chroniques le considérer comme un élément négatif du personnage.
    J’ai bien évidemment trouvé Caius méprisable, il était difficile de le voir autrement vu son attitude. Mais j’ai trouvé Flaccus, l’entraineur, bien pire. Il est odieux et inutilement cruel aussi bien avec les chevaux qu’avec les esclaves, alors qu’il en est lui-même un. J’ai rêvé pendant tout le livre qu’il se prenne un coup de jus !
    Par contre, plus difficile à expliquer, j’ai eu un avis très mitigé sur Marcus.
    Alors ok, c’est le héros, ok, on se doute dès le début qu’il va y avoir un truc entre lui et Alix, mais j’ai eu un peu de mal avec sa manière de faire, comme s’il était anormal qu’Alix ne se résigne pas à être en esclavage, qu’elle soit folle de rage, qu’elle veuille s’enfuir. D’ailleurs la liberté est également son but, mais il le met au dessus de tout le reste. Dans son esprit, c’est une fois que lui-même sera libre qu’Alix pourra cherche à l’être aussi. Pourtant, puisqu’il est bien mieux traité qu’elle, il serait normal qu’il rachète sa liberté à elle en premier, non ? Puisqu’il dit l’aimer !
    Non, je n’ai vraiment pas accroché avec ce jeune homme.
    La fin est un peu trop « happy end » pour moi et je n’adhère pas forcément à certains choix des personnages.
    Je pense que je préfère la fin, ouverte mais frappante, de « le roi des fauves », mais je suppose que l’auteur a voulu faire une fin typique d’un roman jeunesse.
    A part ces quelques détails, j’ai trouvé l’histoire très prenante et bien construite.
    C’était une bonne lecture, rapide mais captivante.

     

    Un extrait : Le monde était en proie au chaos.

    La foudre blanchissait le ciel. Une puissante odeur de cuivre et de cendres empuantissait l’atmosphère. Des gens hurlaient, couraient en tous sens, s’interpellaient bruyamment. Les chevaux se cabraient. Un éclair tomba sur un fulgur et les hommes reculèrent en voyant le corps de la bête s’embraser.

    Qui étaient ces gens ? Pourquoi se trouvaient-ils là, tout à coup, au beau milieu d’une horde de fulgurs déchaînés ?

    Alix ferma les yeux. La tête lui tournait. Un effort de plus, et elle vomirait de douleur. Elle se pelotonna dans la boue.

    —       Non ! Debout, je t’en prie ! lui cria son père. Ce sont des Romains !

    Des Romains ? Ce simple mot lui envoya un jet de peur sous la peau. Plusieurs d’entre eux avaient déjà pillé son village et volé leurs récoltes. Un jour, ils avaient même arraché aux bras de sa voisine une jeune fille en larmes. On ne l’avait jamais revue.

    Alix effectua un violent effort, mais malgré toute sa bonne volonté, elle ne put se lever. Elle retomba à plat ventre. En frappant la terre, son crâne résonna comme une cloche.

    Son père la saisit sous les aisselles pour la soulever. Il réussit à la hisser sur ses pieds, tenta de la porter, mais il était trop faible et elle, trop lourde.

     

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  • [Livre] Aux délices des anges

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    Résumé : Anya quitte son pays natal, la Pologne, avec sa petite soeur et sa mère. Elle va rejoindre son père en Angleterre. Mais à l'arrivée, le choc est grand. Loin des rêves qu'elle s'était fait, son quotidien s'avère des plus rudes : son appartement est un taudis, son collège lui fait l'effet d'un zoo plein d'animaux hostiles et survoltés, sa famille manque d'argent... Il y a bien Dan, ce garçon dont la mère tient le salon de thé "Bienvenue au Paradis" qui s'intéresse à elle. Mais il a tout du bad boy. Alors que le monde s'écroule autour d'elle, Anya va découvrir que la douceur se cache parfois là où on ne l'attend pas.


    Auteur : Cathy Cassidy

     

    Edition : Nathan

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 06 Novembre 2014

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Dans « Miss Pain d’épices », seul autre livre de Cathy Cassidy que j’ai lu à ce jour, on suivait Cannelle, qui se cherche après avoir connu le harcèlement scolaire.
    Dans « Aux délices des anges », on va rencontrer Anya, une jeune polonaise qui doit quitter son pays avec sa mère et sa petite sœur pour rejoindre son père en Angleterre où il a lui-même émigré depuis 3 ans.
    Anya parle mal l’anglais, ce qui l’isole de ses camarades de classe qui ne sont pas tendres avec elle et qui se moquent d’elle. Les enfants plus jeunes étant moins préoccupé ce genre de choses, la petite sœur d’Anya a moins de difficultés à se faire des amies, mais son pays et sa famille lui manquent.
    Si je me suis assez vite attachée aux filles et à leur mère, j’ai eu plus de mal avec le père. Au quotidien c’est un homme gentil et agréable mais je l’ai trouvé assez égoïste. Déjà, il a voulu partir en Angleterre alors que la famille avait une vie, pas luxueuse, mais normale, en Pologne. Ensuite, alors qu’il était convenu qu’il attendrait d’avoir un travail et un lieu de vie convenable pour que sa femme et ses filles viennent le rejoindre, il a décidé qu’elles devaient venir parce qu’elles lui manquent, obligeant ainsi sa femme à quitter son travail et a trouver des ménages à faire puisque son faible niveau d’anglais ne lui permet pas de trouver mieux et tout ça pour maintenir la barque à flot.
    Puis, aux premières difficultés, il décide de retourner en Pologne, sans égard pour ses filles qui s’étaient entretemps adaptées. Puis, il change encore d’avis.
    Ce n’est pas tant ses interrogations et changement d’avis qui m’ont gênée, parce que je me doute qu’émigrer n’est pas chose aisée, mais ce qui m’a profondément dérangée, c’est qu’à AUCUN MOMENT dans l’histoire il ne demande l’avis de son épouse. Pourtant ses décisions impactent toute la famille, j’aurais aimé le voir un peu plus préoccupé des sentiments de sa famille.
    J’ai trouvé les filles bien plus tenaces et courageuses que père, malgré les difficultés et l’isolement culturel.
    Anya se fait des amis qui sont tous très stéréotypés. Ce sont des marginaux et, si leur description et caractères manquent de subtilité, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un roman jeunesse. Si le but était bien de délivrer un message de tolérance, on peut dire que le but est atteint.
    C’était une petite lecture globalement sympathique, même si tout était un peu facile, manquait de profondeur et se termine un peu à la Disney.

     

    Un extrait : Nos dernières affaires ont été empaquetées. Maman court dans l’appartement, un plumeau à la main, pour s’assurer que tout soit parfait avant l’arrivée des prochains locataires. Kazia, assise sur sa valise, serre contre elle le vieux lapin tricoté par grand-mère en retenant ses larmes.

    Je la comprends. J’ai beau être excitée à l’idée de déménager, moi aussi, j’ai un peu peur. J’ai imaginé cet instant si souvent… maintenant que nous y sommes enfin, je tremble comme une feuille et j’ai une grosse boule au ventre.

    Les choses se précipitent lorsque grand-père et grand-mère viennent nous chercher pour nous conduire à l’aéroport. Le plus dur, c’est le moment des adieux. Ils m’étreignent de toutes leurs forces, comme pour prendre l’empreinte de mon corps. Entre deux sanglots, ils nous recommandent d’être courageuses, de penser à notre avenir et de profiter au maximum de la nouvelle vie qui nous attend à Liverpool. Je leur promets :

    – On vous écrira, on vous appellera, on vous enverra des e-mails… Et puis on vous rendra visite, et vous viendrez pour Noël.

    – Bien sûr, répond grand-mère.

    Je sais que c’est faux. Ils passeront les fêtes dans leur grand appartement avec oncle Zarek, tante Petra et les cousins, autour de la table dressée près du feu de cheminée. Comme tous les ans, ils prévoiront un couvert en plus, au cas où un étranger frapperait à la porte.

    Le temps de franchir la douane, maman et Kazia sont en larmes, elles aussi. Je prends une grande inspiration pour retenir les miennes. C’est dur de quitter Cracovie et la Pologne pour se lancer vers l’inconnu. Dur de laisser sa famille, ses amis, sa maison…

    Mais c’est ce dont je rêve depuis des années.

    J’avais neuf ans quand papa est parti travailler en Grande-Bretagne. Maman nous a expliqué qu’il y gagnerait plus qu’avant et qu’un jour, bientôt peut-être, il viendrait nous chercher. Là-bas, la vie serait plus belle. Pourtant, avant qu’il s’en aille, nous n’étions pas malheureux.

     

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  • [Livre] Rouge toxic

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    Résumé : Je m’appelle Faruk, et pour subsister, il me faut boire votre sang.
    Je vivais tranquillement ma non-vie dans les bas-fonds de San Francisco, quand ce type a débarqué pour me confier une mission difficile à refuser.
    Me voilà sur les bancs de Mission High School, à suivre comme une ombre Barbie, une orpheline aussi intrigante que réfractaire à mes charmes. Et croyez?moi, survivre dans la jungle du lycée, ce n’est pas de tout repos, même pour un vampire. Surtout pour un vampire...
    Mais d’elle ou de moi, qui sera le plus toxique ?


    Auteur : Morgane Caussarieu

     

    Edition : Naos

     

    Genre : Bit Lit

     

    Date de parution : 15 Février 2018

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Après avoir vu une vidéo de Perseline qui vantait les qualités de Morgane Caussarieu, j’avais ajouté ce livre à ma PAL. Avec le Pumpkin Autumn Challenge 2018, je l’ai enfin lu.
    A priori, j’aurais pu commencer par son premier roman, « Dans les veines », qui mets en scène certains des personnages que l’on retrouve dans « Rouge toxic ». Pas grave, je le lirai après, un peu comme un préquel.
    Ca ne m’a pas empêchée de comprendre l’histoire car elle est indépendante. Ca m’a encore moins empêchée de l’apprécier.
    Faruk n’a rien des vampire à tendance « végétarienne » et plein de bons sentiments que l’on rencontre généralement dans la littérature Young Adult.
    Non. Faruk est un vampire. Un vrai de vrai. Un qui se fiche des humains sauf quand il s’agit de casser la graine.
    D’ailleurs Faruk est à ce point coupé du monde qu’il ignore qu’il existe d’autre membres de son espèce en plus de lui-même et de son créateur, créateur qu’il n’a pas revu depuis sa transformation.
    Je comprends pourquoi Faruk a accepté la mission que décide de lui confier Abe. En dehors d’avantages non négligeables comme un procédé scientifique lui permettant de sortir au soleil et un médicament lui permettant de contrôler la soif de sang, en protégeant Barbie, c’est lui-même qu’il aide.
    Mais si Faruk est impitoyable, si les vampires, car on se doute bien qu’il y en d’autres, sont d’une violence inouïe, j’ai cependant trouvé les humains qui entourent Barbie bien pires qu’eux.
    En effet, on peut se dire que Faruk obéit à ses instincts de prédateur et à la soif de sang, mais rien ne justifie les actes d’Abe, par exemple, qui, non content de mentir à Barbie, se sert de Faruk comme d’une arme qui lui permet d’avoir l’impression de ne pas se salir les mains.
    Au final, j’ai trouvé l’histoire familiale de Barbie bien plus glauque que la manière de vivre des vampires (Est-ce qu’on reproche à un lion de bouffer une antilope ?).
    A un moment, j’ai eu l’impression d’être dans Game of thrones : personne n’est à l’abri !!
    Dites vous bien que tout le monde, absolument tout le monde, est susceptible d’y passer !
    La fin donne très envie d’avoir une suite, mais elle n’est pas indispensable.
    Quand on sait que ce livre a été écrit pour un public adolescent, on imagine bien combien ses livres destinés aux adultes doivent être perturbants.
    Mais j’ai quand même bien envie de me laisser tenter !

     

    Un extrait : Assise devant les deux stèles, j’arrachais compulsivement les fleurs du bouquet qu’on avait acheté pour eux sur la route, et leur parlais de mes résultats en classe, plutôt pas terribles – « peut mieux faire », disait le bulletin – et du cheval qu’Abe m’avait acheté pour me changer les idées.

    J’évoquai en vrac mon nouveau lycée, la gouvernante et son vaudou, la batterie d’examens médicaux qu’on me faisait subir chaque semaine, et la parano d’Abe qui commençait à me taper sur le système en plus de déteindre sur moi. Je racontai d’un bloc, sans prendre la peine de respirer. Je n’avais pas vraiment d’ami à qui confier cela, alors ça faisait un bien fou de tout leur déballer.

    Je m’adressais plus à ma mère qu’à mon père. À elle, je disais tout, depuis toujours. J’avais pris l’habitude de venir ici, et de vider mon sac.

    Avec mon père, c’était différent. Nous échangions beaucoup du temps de son vivant, mais je lui cachais quand même des trucs. Maman, elle, n’avait jamais jugé – comment aurait-elle pu ? Papa, c’était une autre histoire : pudique, il se refusait à évoquer ce qu’il ressentait. Nous parlions de tous les sujets sauf de ce qui était réellement important. Nous n’avions jamais eu de discussion à propos de son décès à elle, par exemple. Par contre, nous plaisantions sur tout et sur rien, sur l’actualité ou le film qui passait à la télévision. Mon père aimait débattre, sa manière de m’éduquer et m’ouvrir l’esprit.

     

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  • [Livre] Le journal intime d'un arbre

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    Résumé : "On m'appelle Tristan, j'ai trois cents ans et j'ai connu toute la gamme des émotions humaines.

    Je suis tombé au lever du jour. Une nouvelle vie commence pour moi - mais sous quelle forme ? Ma conscience et ma mémoire habiteront-elles chacune de mes bûches, ou la statuette qu'une jeune fille a sculptée dans mon bois ? Ballotté entre les secrets de mon passé et les rebondissements du présent, lié malgré moi au devenir des deux amants dont je fus la passion commune, j'essaie de comprendre pourquoi je survis.

    Ai-je une utilité, une mission, un moyen d'agir sur le destin de ceux qui m'ont aimé ?"


    Auteur : Didier Van Cauwelaert

     

    Edition : Michel Lafon

     

    Genre : Contemporaine

     

    Date de parution : 13 octobre 2013

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Tristan est un poirier de 300 ans qui vient d’être déraciné par une tempête.
    Malgré sa « mort », la conscience de Tristan survit à travers une sculpture taillée dans son bois.
    Au fil des déplacements de celle-ci, Tristan raconte : son passé, ceux qui l’entourent, l’humanité…
    Si je me suis attachée à Tristan et à son passé, si j’ai apprécié le docteur Lannes et la petite Manon, je n’ai pas accroché aux personnages que ce soit Manon une fois adulte, Yannis, ou les autres personnages qui entrent plus tard dans le cercle de Tristan.
    Si je n’ai pas accroché avec les personnages, j’ai beaucoup aimé la manière dont la nature s’occupe de la « menace humaine ». J’ai d’autant plus accroché que j’avais pensé à une théorie plus ou moins similaire lors d’une conversation sur la protection de la nature où on se disait que la nature allait finir par se protéger elle-même.
    Si beaucoup de personnages m’ont exaspérée, je n’ai eu aucun problème avec l’écriture de l’auteur que j’ai trouvé agréable et d’une fluidité remarquable. Je n’ai pas vraiment trouvé qu’il y avait des temps morts.
    En fait, je crois que j’aurais préféré avoir vraiment le journal intime de Tristan, depuis sa plantation jusqu’à sa mort et qu’il nous décrive plus en détail les faits qu’il ne fait qu’évoquer : la femme arrêtée pour sorcellerie, le gamin tué par les allemands pendant la guerre, plutôt que de voir ce qu’il observe après sa « mort ». J’ai trouvé son passé tellement plus attrayant !
    Je ne regrette pas ma lecture, mais je pense qu’elle aurait pu être encore meilleure.

     

    Un extrait : Je suis tombé au lever du jour. Transmise par la lumière sur mes racines et le contact de mes branches avec la terre, l'information m'a été confirmée par le facteur. Je me suis vu gisant dans ses yeux, en travers de l'allée. Sa première pensée a été pour le docteur Lannes. « Le pauvre, quand il rentrera... »

    La tristesse que j'allais causer à mon propriétaire s'est mêlée à tous les signaux de détresse que je percevais autour de moi. Insectes, oiseaux, champignons, tous avaient perdu mon repère. Je m'accrochais à l'espoir qu'on allait peut-être me sauver, comme le catalpa derrière le garage qui s'était couché lors de la tempête de 1999. On l'avait redressé avec un treuil, et depuis il survivait de son mieux, maintenu par trois câbles ornés de chiffons.

    Mais, à travers les yeux du facteur, j'ai bien vu que mes branches charpentières s'étaient brisées dans la chute. Déraciné, décapité, j'avais en tout cas épargné mes congénères, les voisins, les toitures et la tonnelle où courait la glycine. Je ne laisserais pas de mauvais souvenirs.

    On m'appelait Tristan, j'avais un peu moins de trois cents ans, j'étais l'un des deux poiriers du docteur Lannes. Il m'avait fait inscrire sur la liste d'attente des Arbres remarquables de France, et avait obtenu ma grâce au tribunal quand les voisins m'avaient poursuivi pour vieillesse dangereuse. J'étais son bien le plus cher, son devoir de mémoire, sa victoire sur le temps. À son âge, ma mort allait probablement le tuer...

    J'ignore si nos liens se renoueront. Y a-t-il un au-delà commun pour les hommes et les arbres ?

     

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  • [Livre] Maybe someday

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    Résumé : À 22 ans, Sydney a tout pour être heureuse : des études passionnantes, le mec parfait, Hunter, et un superbe appartement en coloc avec sa meilleure amie Tori. Jusqu'au jour où elle apprend que ces deux êtres qui lui sont le plus chers lui cachent un secret impardonnable... Sydney décide alors de tout plaquer. Elle se rapproche de plus en plus de Ridge, son mystérieux voisin. Elle vibre lorsqu'il lui joue ses magnifiques mélodies à la guitare sur son balcon. Mais chacun a ses secrets, et Sydney va découvrir ceux de Ridge à ses dépens. Ensemble, ils vont comprendre que les sentiments qu'ils partagent ne leur laissent pas le choix dans leurs décisions.


    Auteur : Colleen Hoover

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 04 Mai 2016

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Depuis que j’ai découvert simultanément « Jamais plus » et « Too late », j’ai décidé de lire Colleen Hoover. Et systématiquement, je suis un peu déçue parce que je trouve que ses romans précédents ne sont pas à la hauteur de ces deux-là (Autant vous dire que j’ai très peur de lire « A première vue » car, soit il va confirmer que le style de l’auteur a évolué, soit il me laissera à penser que ces deux-là sont juste d’heureux incidents de parcours).

    Maybe someday ne fait pas exception à la règle.
    J’ai bien aimé l’histoire, la particularité de Ridge la rend originale, et Sydney est assez attachante, mais j’ai trouvé que l’histoire n’apporte pas grand-chose de plus que les centaines de romances qu’on trouve un peu partout.

    Personnellement, une chanson recopiée en entier était largement suffisante et j’ai fini par sauter ces « passages musicaux » qui n’apportent pas grand-chose au final, d’autant plus que la traduction est d’une part à la fin du livre ce qui oblige à des aller-retour si on ne comprend pas du tout l’anglais, et prête parfois à sourire quand on le comprend un peu et qu’on voit une phrase telle que « I’m in trouble now » être traduite par « Tu me trouble trop ». C’est risible et même insultant pour les lecteurs français quand on pense que l’auteur prétend que ces chansons sont essentielles pour le roman.
    Par contre, j’ai bien aimé que la trahison de Hunter et Tori, annoncée dès le quatrième de couverture, ne mette pas trois plombes à se produire. Rien de plus énervant pour moi de voir qu’on tourne en rond pendant 100p avant que l’évènement qui lance l’intrigue n’ait lieu. Ici, non. On entre très vite dans le vif du sujet et c’est vraiment un point positif.

    Un autre point positif : Colleen Hoover a vraiment approfondi ses personnages principaux. Ils ont un passé, une enfance, de la famille, qui expliquent leur réactions au fil de l’histoire. Bien sûr on en sait plus sur Sydney et Ridge, mais Warren et Maggie sont aussi bien travaillés.
    Je regrette juste qu’elle n’ait pas fait pareil avec Hunter, Tori et Bridgette qui ont du coup plus un rôle de faire valoir, sans même avoir vraiment le statut de personnage.

    Alors je ne vais pas dire que j’ai détesté ma lecture : l’écriture est agréable, ça se lit plutôt vite, mais j’ai eu l’impression de lire une fanfiction. Une fanfiction de qualité, mais une fanfiction tout de même.

    J’espère vraiment que « A première vue » sera à la hauteur de « jamais plus » et « too late » et qu’il confirmera une évolution du style de l’auteur car sinon je trouverais vraiment dommage que Colleen Hoover gâche ainsi son potentiel dans des romances sans grande consistance.

     

    Un extrait : J’ouvre la porte-fenêtre et sors sur mon balcon, contente que le soleil ait déjà plongé derrière l’immeuble d’en face. Du coup, il fait plus frais, un peu comme par une belle journée d’automne. Presque aussitôt, le son de la guitare s’élève à travers le parc et je m’assieds dans le transat. Je dis à Tori de venir faire ses devoirs ici, histoire de ne pas reconnaître que cet instrument est la seule raison qui me pousse à sortir tous les soirs à vingt heures, avec la régularité d’une pendule.

    Voilà des semaines que le type d’en face s’installe sur son balcon pour jouer au moins une heure. Et moi, tous les soirs, je sors l’écouter.

    J’ai remarqué que quelques voisins en faisaient autant, mais aucun n’est aussi assidu. Je ne vois pas comment on peut entendre ces chansons sans en tomber aussitôt accro. Bon, pour moi, la musique a toujours été une passion, alors peut-être que je me laisse un peu plus emporter par ses mélodies que la plupart des gens. Je joue du piano depuis toujours ou presque et, bien que je ne l’aie jamais avoué à personne, j’adore composer. Au point que j’ai orienté mes études sur l’enseignement de la musique, il y a deux ans. J’ai l’intention de devenir prof, au lieu de suivre les conseils de mon père qui me voyait plutôt faire du droit.

    – Une vie médiocre est une vie perdue, a-t-il commenté quand je lui ai annoncé que je changeais de spécialisation.

    Une vie médiocre. Je trouve ça encore plus drôle qu’insultant, de la part d’un homme qui semble aussi désabusé par tout ce qu’il a entrepris. Un avocat. Va comprendre !

     

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  • [Livre] Qui es-tu Alaska?

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    Résumé : Miles Halter a seize ans et n'a pas l'impression d'avoir vécu. Assoiffé d'expériences, il décide de quitter le petit cocon familial pour partir loin, en Alabama au pensionnat de Culver Creek. Ce sera le lieu de tous les possibles. Et de toutes les premières fois. C'est là aussi, qu'il rencontre Alaska. La troublante, l'insaisissable et insoumise, drôle, intelligente et follement sexy, Alaska Young.


    Auteur : John Green

     

    Edition : Folio

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 18 Mai 2017

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : J’ai entendu beaucoup de bien de ce livre, et, comme j’avais beaucoup aimé l’écriture de l’auteur dans « nos étoiles contraires », je n’ai pas hésité à le rajouter à ma PAL pour le Pumkin Autumn Challenge.
    Dès les premières lignes, on peut voir qu’on est en présence d’un compte à rebours : 158 jours avant, 128 jours avant… Mais avant quoi ? On ne le saura pas avant d’y être.
    J’ai eu assez vite un gros pressentiment sur l'événement vers lequel on se dirige, un bon pressentiment d’ailleurs.
    Mais avoir deviné sa teneur n’a absolument rien changé aux émotions qu’il provoque.
    Les personnages sont attachants, vraiment. Chacun d’eux a ses failles, mais ce sont des failles qui permettent à tous de s’identifier aux personnages.
    L’un d’eux vient d’un foyer monoparental très aimant mais très pauvre, une autre a émigré dans ce pays à l’âge de 12 ans et a du faire le deuil de tout ce qu’elle a été obligée d’abandonner dans son pays d’origine… Le personnage principal, Mile, à travers les yeux de qui on découvre leur histoire, vient d’un lycée où il était au mieux ignoré et malheureusement parfois harcelé. C’est la raison pour laquelle il a demandé à partir en pension dans un autre état, pour repartir de zéro.
    Parmi les quelques amis qu’il se fait, j’ai eu une petite préférence pour le colonel.
    Concernant Alaska, je l’ai moins appréciée, même si elle est au cœur de toute l’histoire.
    J’ai eu du mal avec son caractère mais j’ai trouvé que l’histoire est plus centré sur son entourage que sur Alaska elle-même, du coup, l’apprécier importe au final assez peu.
    Difficile d’en dire plus sans parler de cet événement, ce que je ne veux surtout pas faire.
    Je dirais simplement que ce livre ne répond pas à toutes les questions que l’on se pose. Mais c’est tout à faire normal car personne ne peut vraiment répondre à ses questions. Contrairement à d’habitude, j’aurais été déçue d’avoir des réponses tranchées.
    Plusieurs hypothèses sont avancées. A chacun de se faire sa propre opinion.
    Ce roman était un livre bourré d’émotions dans lequel on peut voir un groupe d’adolescent passer brutalement dans le monde des adultes.

     

    Un extrait : IL FAISAIT TRÈS CHAUD EN FLORIDE, incontestablement, et humide. Chaud au point d'avoir les habits qui collent à la peau comme du scotch et la sueur qui ruisselle dans les yeux, mais uniquement en extérieur. Or, la plupart du temps, je ne sortais que pour aller d'un endroit climatisé à un autre.
    Je n'étais pas préparé à cette sorte de chaleur unique que l'on rencontre à vingt-cinq kilomètres au sud de Birmingham (Alabama), au lycée de Culver Creek. Le 4 x 4 de mes parents était garé sur l'herbe à quelques mètres à peine de ma chambre, la 43. Mais, chaque fois que je faisais le modeste aller-retour de la voiture à la chambre pour décharger ce qui me semblait être à présent beaucoup trop d'affaires, le soleil me mordait la peau à travers mes vêtements avec une férocité sans nom qui m'a fait véritablement redouter le feu de l'enfer.
    À nous trois, papa, maman et moi, ça ne nous a pris que quelques minutes de vider le coffre de la voiture, mais ma chambre non climatisée, bien qu'à l'abri des ardeurs du soleil, était à peine plus fraîche que l'extérieur. J'ai été surpris par la chambre. Je m'étais imaginé de la moquette épaisse, des murs lambrissés, du mobilier victorien. Excepté le seul luxe d'une salle de bains individuelle, j'avais hérité d'une boîte. Avec ses murs en parpaing enduits de généreuses couches de peinture blanche et son lino à carreaux verts et blancs, elle évoquait plus l'hôpital que le dortoir de mes rêves. Deux lits superposés en bois brut avec des matelas en vinyle avaient été poussés contre la fenêtre qui donnait sur l'arrière du bâtiment. Tous les meubles étaient fixés aux parois et au sol : bureau, armoire, étagères, pour éviter toute velléité d'agencement personnelle. Et pas d'air conditionné.

     

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  • [Livre] Les hauts de Hurlevent

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    Résumé : Les Hauts de Hurle-Vent sont des terres balayées par les vents du nord. Une famille y vivait, heureuse, quand un jeune bohémien attira le malheur. Mr. Earnshaw avait adopté et aimé Heathcliff. Mais ses enfants l'ont méprisé. Cachant son amour pour Catherine, la fille de son bienfaiteur, Heathcliff prépare une vengeance diabolique. Il s'approprie la fortune de la famille et réduit les héritiers en esclavage. La malédiction pèsera sur toute la descendance jusqu'au jour où la fille de Catherine aimera à son tour un être misérable et fruste.


    Auteur : Emilie Brontë

     

    Edition : Archipoche

     

    Genre : Classique

     

    Date de parution : 11 Avril 2018 dans cette édition (première publication 1847)

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Toute ma vie, on m’a seriné que « les Hauts de Hurlevent » était une histoire d’amour tumultueuse dans la veine de « autant en emporte le vent ».
    Mais en fait, non ! Pas du tout ! (remboursez !) (Non, ça va, j’ai bien aimé, vous vous en sortez bien bande de menteurs)
    Hurlevent n’est, à mon sens, pas du tout une histoire d’amour. C’est une histoire de possessivité et surtout de haine et de vengeance.
    Je ne crois pas une seconde au supposé amour de Catherine Earnshaw et Heathcliff.
    La première est une égoïste qui n’a jamais pensé qu’à elle et à comment attirer l’attention, et qui a choisi le confort matériel sans la moindre hésitation.
    Le second est un vrai malade qui ne ressent de satisfaction que dans la destruction d’autrui en réponse à des offenses qui peuvent être réelles comme être totalement imaginaires.
    D’ailleurs sa haine est totalement irrationnelle et s’abat sur tout un tas de personnes qui n’ont eu d’autre tort que de venir au monde.
    Je n’ai jamais eu autant d’antipathie pour quasiment tous les personnages d’un livre.
    J’ai détesté presque chacun d’eux à l’exception d’Edgar Linton et sa fille, Cathy, qui m’ont quand même souvent exaspérée, l’homme à qui l’histoire est racontée et qui fait montre d’une curiosité naturelle et bien sûr Hélène « Nelly » Dean qui est le personnage le plus sensé et le plus moral de tout le livre.
    Comme souvent dans les classiques, le début est un peu rébarbatif, le temps de mettre l’histoire en place, d’autant plus que les filles ont le prénom de leur mère et que les fils ont souvent soit le nom de leur père, soit le nom de jeune fille de leur mère qui fait office de prénom. Ajoutez à ça que Mrs Dean, qui raconte l’histoire appelle indifféremment les personnages par leur prénom ou leur nom de famille et on est complètement perdu le temps de s’habituer à cette famille plus que dysfonctionnelle.
    Au final, j’ai trouvé qu’on entrait vraiment dans l’histoire à partir du chapitre 4. Là, on est familiarisé avec les personnages et on commence vraiment le récit de Mrs Dean.
    Mon antipathie pour les personnages ne m’a pas empêchée de vraiment apprécier l’écriture d’Emilie Brontë et de trouver impressionnant qu’une jeune femme qui ne sortait pas de chez elle ait pu écrire des relations aussi complexes.
    Malgré tout, je suis contente d’avoir lu ce livre dans le cadre d’une LC qui s’est étalée sur tout le mois de novembre, car franchement, si j’avais du le lire d’une traite, je ne sais pas si je serais arrivée au bout, surtout du fait de l’ambiance malsaine présente tout au long du roman.
    J’avoue que j’ai été un peu déçue par la fin. J’espérais une fin qui ait un peu plus de morale, qui fasse un peu payer le mal fait, qui fasse un peu justice. Au lieu de quoi, j’ai eu l’impression que le pire des personnages obtenait exactement ce qu’il désirait, même si on peut voir l’espoir d’une vie meilleure renaitre pour d’autres personnages.
    En fait, je crois tout simplement que mon côté rancunier et vindicatif ne peut pas se satisfaire d’une telle fin.

     

    Un extrait : Quelles pauvres girouettes nous sommes ! Moi qui avais résolu de me libérer de tous rapports sociaux et qui bénissais ma bonne étoile de m’avoir fait enfin découvrir un endroit où de tel rapports sont à peu près impossibles, moi, faible créature, après avoir lutté jusqu’au crépuscule contre l’abattement et la solitude, j’ai été vaincu et forcé d’amener mon pavillon. Sous prétexte de demander des indications sur ce qui était nécessaire à mon installation, j’ai prié Mrs Dean, quand elle a apporté mon souper, de s’asseoir pendant que je mangeais. J’espérais sincèrement que j’allais trouver en elle une vraie commère et que, si elle ne me tirait pas de ma torpeur, elle finirait au moins par m’endormir.
    - Vous êtes ici depuis très longtemps, ai-je commencé. N’avez-vous pas dit depuis seize ans ?

    - Dix-huit, monsieur. Je suis arrivée au moment où ma maitresse se mariait, pour faire son service ; après sa mort, le maitre m’a conservée comme femme de charge.

    - Vraiment.

    Un silence a suivi. Elle n’était pas fort bavarde, craignais-je, sauf peut-être quand il s’agissait de ses propres affaires, qui pouvaient difficilement m’intéresser. Cependant, après s’être recueillie un instant, un poing sur chaque genou, un nuage méditatif sur sa figure rubiconde, elle s’est écriée :

    - Ah ! Les temps ont bien changé depuis lors !

    - Oui, ai-je remarqué, vous avez dû voir beaucoup de transformation, je suppose ?

    - Sans doute ; et de souffrance aussi.

     

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  • [Livre] Suzon

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    Résumé : Paris, 1698. Fille de bourgeois, insolente, véritable garçon manqué grimpant aux arbres et jurant comme un charretier, Suzon est placée à huit ans au couvent des Ursulines de Saint-Denis.
    Dans cette prison, elle se lie d’amitié avec Ederna, jeune aristocrate originaire de Saint-Malo, qui lui raconte mille histoires de corsaires bravant la mer pour la gloire du Royaume.
    Rendue à sa famille à dix-sept ans, Suzon, toujours aussi rebelle, tombe éperdument amoureuse d’Antoine Carreau, chevalier de Léré. Mais le jeune homme est tué au cours d’un duel, laissant Suzon inconsolable, à la tête d’une petite fortune.
    Elle décide de quitter Paris pour Saint-Malo, afin d’y rejoindre son amie Ederna, mariée et mère de deux enfants, qui l’accueille à bras ouverts.
    Pourtant, Suzon rêve d’un autre destin que celui que la nature et la société lui ont prescrit. L’appel du large hante ses jours et ses nuits. Mais une femme peut-elle, même au siècle des Lumières, vivre sa vie librement et assouvir sa soif d’indépendance et d’infini ?
    C’est donc travestie en homme qu’elle investit sa fortune pour armer une frégate et sillonner les mers au côté du séduisant capitaine Thomas Raquidel, qui ne sait rien de sa vraie nature.


    Auteur : Louise Bachellerie

     

    Edition : Delpierre

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 21 Mars 2014

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur qui emploie dans son récit les tournures de phrases que l’on pouvait trouver chez les auteurs du XVIIIème siècle. Cela nous permet de plonger encore plus dans l’histoire de Suzon car on a l’impression que l’histoire a été racontée par l’un de ses contemporains.
    Dès le début de l’histoire, on apprend deux choses sur Suzon : son père lui reproche de n’être qu’une fille et c’est une forte tête.
    Rebelle, garçon manqué, insolente, rien, ni les punitions, ni les brimades ne semblent pouvoir la faire plier. Expédiée au couvent sur les instances de sa belle-mère, les religieuses n’ont pas plus succès que le patriarche sur le caractère de la gamine.
    C’est au couvent que Suzon va rencontrer Ederna qui a été mon personnage préféré du roman. Posée et plus conventionnelle que son amie, Ederna a aussi son petit caractère mais sait où est le devoir qu’elle doit à son rang et s’est résignée à faire un mariage dépourvu d’amour. Tout au long des aventures de Suzon, elle sera un peu son point d’ancrage. Sa maison, son époux, son frère, ses enfants, sont le cocon dans lequel Suzon se sent en sécurité et là où elle retourne à chaque fois qu’elle est confrontée à quelque chose de trop difficile. Ederna ne lui reproche jamais rien, ou quand elle le fait, c’est à demi-mot, avec douceur et sans jugement. J’ai vraiment beaucoup aimé ce personnage et sa famille. Plus que Suzon que j’ai souvent trouvé inconséquente avec sa façon d’agir avant de réfléchir et de prendre des décisions en dépit du bon sens.
    Au début, Suzon ne se travestit en homme que pour pouvoir voyager en sécurité, le temps de rejoindre Ederna. Le travestissement peut la conduire en prison et, si on peut comprendre qu’elle n’ait pas osé prendre la route avec des biens précieux en tant que femme, on se serait attendu à ce qu’elle ne tente pas le sort en recommençant.
    Mais non, à peine arrivée à Saint-Malo, Suzon est prise par l’appel du large et, toujours sous sa fausse identité masculine, elle affrète un bateau pour aller jouer au corsaire, risquant ainsi sa propre vie (une femme s’embarquant comme homme sur un bateau risquait la peine de mort) et celle de son entourage (tout homme sur un bateau soupçonné d’avoir eu connaissance de la nature féminine d’un « matelot » est condamné à être pendu).
    A travers les péripéties de Suzon, on découvre la vie en mer. La dureté des capitaines, la dureté impitoyable des éléments et des hommes : quand on ne meurt pas empoisonné par de la viande avarié ou durant une tempête, on a toutes les chances d’être frappé par une punition injuste dont l’issue est souvent la mort.
    A côté de la vie en mer, on a un aperçu des débuts du règne de Louis XV, du commencement de la traite des nègres, à laquelle s’opposent déjà les philosophes, les salons parisiens, la piraterie…
    Le roman se lit assez vite, même si la lecture est quelque peu ralentie par l’abondance de détails historiques qu’il faut le temps d’assimiler.
    J’ai eu peur à plusieurs reprises, non seulement pour Suzon mais aussi et surtout pour son entourage qui n’est pas épargné.
    La fin du roman prépare le suivant qui sera consacré à la génération suivante en la personne de Louise, la fille de Suzon.

     

    Un extrait : Le sieur Pierre-Siméon Truchot, négociant en drap, indienne et soieries, établi à Paris, rue Saint-Dominique (anciennement chemin des vaches), nourrissait bien des reproches à l’égard de sa fille aînée. Le premier était qu’elle avait coûté la vie à sa mère, passée de vie à trépas quelques jours seulement après ses couches. Le second était qu’elle était une fille. Il avait espéré que ce premier enfant serait un garçon, un mâle vigoureux et plein de promesses : celle d’abord de le seconder, puis de lui succéder dans son négoce qui, en 1698, était fort prospère. Au lieu de cela, le nourrisson était malingre, dépourvu des attributs qu’on aurait aimé lui voir, et il l’avait privé définitivement de la compagnie de dame Flavie, sa première épouse qu’il aimait d’amour.
    Pour que la petite ne mourût pas de faim, il avait fallu embaucher une nourrice qui fait aussi office de servante. Deux ans plus tard, à l’aube du nouveau siècle, Pierre-Siméon Truchot avait repris femme. Si la première s’était montrée inapte à enfanter sans y perdre la vie, la seconde était d’une fécondité telle que, après de deux naissances en deux ans, le drapier avait résolu de renoncer aux plaisirs de la chair. Mais son épouse, qui était encore jeune et ardente, lui avait démontré que Dieu n’aurait point prisé qu’il négligeât son devoir conjugal. De leur lit naquirent donc deux autres enfants braillards qui exigèrent qu’on employât deux nouvelles servantes et qu’on engageât force dépenses diverses.
    Tous les marmots vécurent, crurent et embellirent, montrant tous une belle santé et des organes qui défiait en puissance, lorsqu’ils étaient réunis, les cris des marchants ambulants, les hennissements des chevaux et le bruit des marteaux frappant et taillant la pierre alentour, dans la rue, où l’on construisait à tour de bras de nouvelles demeurent et entrepôts.

     

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  • [Livre] Les intrus

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    Résumé : À la mort de Richard Walker, un vieil homme solitaire, acariâtre et très riche, son ex-femme, ses deux enfants et sa petite-fille retournent dans la maison familiale pour la succession. Mais la bâtisse est hantée. Hantée par des souvenirs d’enfance qui resurgissent à mesure que les nouveaux arrivants se réapproprient les lieux. Hantée également par de vrais fantômes qui observent et commentent les agissements de chacun, en espérant qu’un jour, enfin, ils pourront quitter les lieux à tout jamais. La très guindée Alice et la cynique Sandra, toutes deux mortes depuis longtemps, sont peu disposées à laisser la place aux nouveaux occupants. Les deux fantômes jouent des coudes pour rester maîtresses de leur propriété au travers de laquelle elles communiquent : escalier qui grince, radiateur qui siffle et ampoules qui grésillent remplacent les mots pour communiquer avec les nouveaux locataires. Mais bientôt, les vivants comme les morts seront confrontés à leur passé et à des vérités douloureuses…


    Auteur : Lauren Oliver

     

    Edition : Le Livre de Poche

     

    Genre : Young adult

     

    Date de parution : 14 Octobre 2015

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Dans ce roman aux multiples personnages, le point commun à tous est la maison.
    Vivants et morts se côtoient dans cette demeure qui a été le témoin muet de tant de drames et de secrets.

    Alice et Sandra sont deux défuntes qui cachent de nombreux secrets, elles sont rongées par la rancune, les remords, les regrets, voire la culpabilité.

    Autour des obsèques de Richard Walker, l’actuel propriétaire de la maison, les secrets et les non-dits vont se révéler peu à peu, quel que soit le coté de la barrière.

    A part Trenton, Amy et Alice, je n’ai franchement pas trouvé les personnages sympathiques. La plupart d’entre eux sont emplis de haine et se comportent de manière intolérable.

    Minna est sans doute celle qui est le plus détestable au premier abord : elle est agressive, violente, cruelle, odieuse même. Elle se comporte comme une vraie nymphomane, agresse les hommes qui ne cèdent pas immédiatement à ses charmes, reporte son dégoût d’elle-même sur les autres, bref elle est insupportable. Mais au fur et à mesure que ses secrets se dévoilent, on comprend mieux son attitude même s’il est difficile de l’excuser tant elle semble refuser de faire le moindre effort pour s’en sortir, ne serait-ce que par égard pour sa fille de 6 ans.

    Trenton et Sandra, on peut les comprendre car on sait de suite ce qu’il leur est arrivé, même si ce qu’on croit savoir n’est que le sommet de l’iceberg ou n’est pas la totale vérité. Cependant, on peut comprendre leur colère et leurs agissements.

    Aux premiers abords, Alice semble être la plus instable de tous. Mais on réalise vite que c’est la première occupante de la maison, celle qui a le plus connu la solitude, qui est coincé à l’état d’esprit depuis le plus longtemps. De plus, ses secrets sont sans nul doute les plus difficile à découvrir et ce n’est d’ailleurs qu’à la fin qu’on les découvrira tous. Quand on pense au temps qu’elle a passé à ressasser sa douleur et ses regrets, on ne s’étonne plus de son caractère et de son tempérament.

    Finalement, au fil de ma lecture, c’est Caroline qui m’a le plus insupportée. Elle est complètement dérangée. Elle est aussi celle qui se plaint le plus, qui ramène tout à elle, et qui part le plus en vrille alors qu’elle est certainement aussi celle qui a le moins de raisons de se comporter ainsi.

    Le rythme est lent, il ne faut pas s’attendre à voir les fantômes surgir des murs en criant « bouh » ou en faisant s’écrouler un lustre sur la tête d’un flic innocent. On a ici plus une introspection qu’une histoire de fantômes et les raisons des comportements de chacun se dévoilent peu à peu. Le roman se découpe selon le plan de la maison, les pièces faisant office de parties et les points de vue des personnages de chapitres.

    Seul les points de vues d’Alice et Sandra sont à la première personne. Elles sont les seules à vraiment donner leur sentiment sur les évènements. Les autres points de vue sont écrit à la troisième personne et on a le sentiment qu’il s’agit en fait toujours du point de vue des esprits, mais qu’elles racontent ce que font et voient chaque personnage alors que dans leurs propres chapitres, elles s’attachent à donner leur ressenti.

    Tout dans ce livre, des personnages tous plus abîmés les uns que les autres, aux secrets qu’ils dévoilent, en passant par les liens les unissant qui se détendent ou se resserrent, tout fait de ce livre une excellente lecture.

     

    Un extrait : Sandra veut prendre les paris : Richard Walker mourra-t-il chez lui ou non ? Je ne sais pas depuis quand cette passion s’est emparée d’elle. Vivante, elle n’avait rien d’une joueuse. Je suis même en pouvoir d’affirmer que c’était l’un des seuls vices qu’elle n’avait pas. Ces derniers temps, elle s’exclame « Je te parie ceci, je te parie cela » à tout bout de champ.

    — Il va clamser ici, tu verras, affirme-t-elle avant d’ajouter : Arrête de m’envahir.

    — Je ne t’envahis pas.

    — Si. Tu ne me laisses pas respirer.

    — De toute façon, tu ne peux pas.

    — Je te décris ce que je ressens.

    Richard Walker gémit. Serait-il possible qu’aujourd’hui, après toutes ces années, il puisse nous comprendre ?

    J’en doute. Malgré tout, l’idée est alléchante.

    Quelle langue parlons-nous ? Celle des craquements et des murmures, des grognements et des frémissements. Mais vous le savez. Vous nous avez entendus. Simplement, vous n’avez pas su interpréter ces sons.

    L’infirmière de jour prépare les médicaments de Richard dans la salle de bains, alors qu’elle doit bien savoir elle aussi que personne ne peut plus rien pour lui. La chambre sent le sirop pour la toux, la transpiration et l’odeur âcre, animale, d’urine qui imprègne les vieilles granges. Les draps n’ont pas été changés depuis trois jours.

    — Alors, tu en penses quoi ? insiste Sandra. Chez lui ? Ou à l’hôpital ?

    J’aime faire des paris avec Sandra. Ça désagrège l’espace – les longues heures aqueuses, le temps sirupeux. Le jour n’est plus le jour pour nous, la nuit plus la nuit. Les heures se déclinent en différentes nuances de brûlant et de chaud, d’humide et de sec. Nous n’accordons plus d’attention aux horloges. Pourquoi le ferions-nous ? Midi a le goût de la sciure et est aussi peu plaisant qu’une écharde glissée sous un ongle. Boue et mastic en décomposition, voilà le matin. Odeur de tomates cuites et de moisi, la soirée. Quant à la nuit, elle est frisson, et la sensation de souris nous reniflant la peau.

    Des séparations, c’est ce qu’il nous faut. Un espace et des frontières. Ton côté, le mien. Autrement, nous commençons à converger. Il n’y a pas de plus grande peur, de pire danger pour les morts. La lutte pour rester soi-même est permanente.

     

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  • [Livre] Une robe couleur du temps – T03 – Cléopâtre Reine du Nil

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    Résumé : Après ses aventures à bord du Titanic et à la cour de Marie-Antoinette, Louise Lambert n’a qu’une idée en tête : retourner à la boutique des Fashionistas Voyageuses, pour embarquer à nouveau vers une époque mythique. Mais cette fois, c’est en fouillant dans les affaires de sa mère qu’elle découvre un objet inattendu : un pendentif frappé à l’image du célèbre magasin, et que seules les fondatrices ont le droit de porter. Sa mère aurait-elle aussi vécu des histoires extraordinaires? Lui aurait-elle caché ce secret ? C’est sur le tournage d’un film pharaonique, puis au pays de la reine Cléopâtre, que Louise va élucider cette énigme !


    Auteur : Bianca Turetsky

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 13 Août 2014

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Ce roman est le troisième et dernier tome de la série et, quand on voit la fin, il semble évident que l’auteur avait l’intention d’écrire d’autres opus, mais, depuis 2013, année de la sortie en VO de ce troisième tome, la série semble abandonnée.
    Heureusement, chaque tome va jusqu’au bout de son histoire et, même si on reste un peu sur sa faim sur certains détails de la vie de Louise, cet abandon de série ne provoque pas une trop grande frustration.
    Dans ce tome, on se retrouve dans l’Egypte ancienne, au temps de Cléopâtre. Comme on ne possède guère de certitudes historiques sur cette période, les quelques libertés prises par l’auteur, qui admet par exemple avoir déplacé dans le temps certains évènements pour pouvoir les intégrer au voyage de Louise, sont moins dérangeantes que dans le tome précédant qui se passait dans le Versailles de Marie-Antoinette.
    Ce voyage-ci est quelque peu particulier. D’abord, Louise est dans un état d’esprit particulier puisqu’elle découvre dans les dernières pages du tome précédent et les premières de ce tome-ci que sa mère a elle-même été une fashionista voyageuse. Ensuite, Il n’était pas vraiment prévu que Louise se retrouve au cœur de l’Egypte ancienne. En effet, sa destination est avant tout le tournage du film Cléopâtre, sur lequel Liz Taylor et Richard Burton se sont rencontrés.
    C’est en découvrant sa nouvelle destination que Louise va accidentellement se retrouver plonger dans la vraie vie de la dernière reine d’Egypte.
    Le moins qu’on puisse dire, c’est que Louise n’a jamais été en aussi grand danger. En effet, intrigues politiques, trahisons, ou simple mépris pour la vie humaine, la vie à la cour de Cléopâtre n’est pas de tout repos, encore moins quand on est une servante, fut-elle la préférée de la souveraine. Louise va vite se rendre compte que sa vie ne tient qu’à un fil, celui des caprices de sa reine.
    J’ai beaucoup aimé la période passée en Egypte, mais j’ai regretté que la partie passée sur le plateau de cinéma soit ainsi survolée.
    Même si l’histoire va jusqu’à son terme, il est dommage que l’auteur n’ait pas continué sa série et nous laisse sur la question de l’avenir de Louise au sein des fashionistas voyageuses.
    Cependant, chaque tome étant toujours plus ou moins construit de la même manière, je pense que la série aurait rapidement fini par s’essouffler et ce n’est pas plus mal que tout s’arrête à son apogée. J’aurais peut-être juste aimé une fin plus définitive, plus tranchée.

     

    Un extrait : Ce dernier quart d’heure, l’axe autour duquel tournait le monde de Louise, s’était complètement renversé. Pour une raison inconnue, sa mère possédait un collier identique à ceux portés par Marla et Glenda, les stylistes magiques des Fashionistas Voyageuses. C’était un bijou tellement unique, cela ne pouvait pas être une simple coïncidence ! Sa propre mère, celle qui passait son temps à critiquer sa collection vintage, qui essayait toujours de la traîner dans des magasins barbants et qui avait failli lui interdire de se rendre à la première vente des Fashionistas Voyageuses ! La voilà qui se retrouvait, elle ne savait trop comment, sur une vieille photo jaunie toute froissée, vêtue d’une longue robe blanche ancienne ornée de festons de dentelle, avec une carriole tirée par des chevaux en arrière-plan. Elle pensait que sa mère était vieille, d’accord, mais pas à ce point-là ! À moins que ce cliché n’ait été pris lors d’une fête de village ou dans un studio de cinéma, sa mère tellement anglaise, toujours en twin-set impeccable, pouvait fort bien être une Fashionista Voyageuse elle-même !

    Ce n’est donc pas dans ta famille ?

    C’était la question que lui avait posée Stella, une Fashionista Voyageuse de treize ans, en plein milieu de la galerie des Glaces à Versailles. Et elle lui trottait sans arrêt dans la tête, comme un écho. Mais l’arrière-grand-tante au deuxième degré de Stella était Coco Chanel ! Et la mère de Louise était juste… sa maman. Du moins, c’était ce qu’elle croyait, jusqu’à ce soir. Il semblait que l’histoire de sa mère était bien plus intéressante que Louise ne l’aurait imaginé. Fébrile, elle remonta son édredon jusqu’à son cou, en essayant de concilier l’image familière d’une maman chic et guindée qu’elle croyait connaître avec une Victoria Lambert souriante en vêtements vintage sur une photo noir et blanc. Impossible !

     

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