Résumé : Je m’appelle Faruk, et pour subsister, il me faut boire votre sang.
Je vivais tranquillement ma non-vie dans les bas-fonds de San Francisco, quand ce type a débarqué pour me confier une mission difficile à refuser.
Me voilà sur les bancs de Mission High School, à suivre comme une ombre Barbie, une orpheline aussi intrigante que réfractaire à mes charmes. Et croyez?moi, survivre dans la jungle du lycée, ce n’est pas de tout repos, même pour un vampire. Surtout pour un vampire...
Mais d’elle ou de moi, qui sera le plus toxique ?
Auteur : Morgane Caussarieu
Edition : Naos
Genre : Bit Lit
Date de parution : 15 Février 2018
Prix moyen : 15€
Mon avis : Après avoir vu une vidéo de Perseline qui vantait les qualités de Morgane Caussarieu, j’avais ajouté ce livre à ma PAL. Avec le Pumpkin Autumn Challenge 2018, je l’ai enfin lu.
A priori, j’aurais pu commencer par son premier roman, « Dans les veines », qui mets en scène certains des personnages que l’on retrouve dans « Rouge toxic ». Pas grave, je le lirai après, un peu comme un préquel.
Ca ne m’a pas empêchée de comprendre l’histoire car elle est indépendante. Ca m’a encore moins empêchée de l’apprécier.
Faruk n’a rien des vampire à tendance « végétarienne » et plein de bons sentiments que l’on rencontre généralement dans la littérature Young Adult.
Non. Faruk est un vampire. Un vrai de vrai. Un qui se fiche des humains sauf quand il s’agit de casser la graine.
D’ailleurs Faruk est à ce point coupé du monde qu’il ignore qu’il existe d’autre membres de son espèce en plus de lui-même et de son créateur, créateur qu’il n’a pas revu depuis sa transformation.
Je comprends pourquoi Faruk a accepté la mission que décide de lui confier Abe. En dehors d’avantages non négligeables comme un procédé scientifique lui permettant de sortir au soleil et un médicament lui permettant de contrôler la soif de sang, en protégeant Barbie, c’est lui-même qu’il aide.
Mais si Faruk est impitoyable, si les vampires, car on se doute bien qu’il y en d’autres, sont d’une violence inouïe, j’ai cependant trouvé les humains qui entourent Barbie bien pires qu’eux.
En effet, on peut se dire que Faruk obéit à ses instincts de prédateur et à la soif de sang, mais rien ne justifie les actes d’Abe, par exemple, qui, non content de mentir à Barbie, se sert de Faruk comme d’une arme qui lui permet d’avoir l’impression de ne pas se salir les mains.
Au final, j’ai trouvé l’histoire familiale de Barbie bien plus glauque que la manière de vivre des vampires (Est-ce qu’on reproche à un lion de bouffer une antilope ?).
A un moment, j’ai eu l’impression d’être dans Game of thrones : personne n’est à l’abri !!
Dites vous bien que tout le monde, absolument tout le monde, est susceptible d’y passer !
La fin donne très envie d’avoir une suite, mais elle n’est pas indispensable.
Quand on sait que ce livre a été écrit pour un public adolescent, on imagine bien combien ses livres destinés aux adultes doivent être perturbants.
Mais j’ai quand même bien envie de me laisser tenter !
Un extrait : Assise devant les deux stèles, j’arrachais compulsivement les fleurs du bouquet qu’on avait acheté pour eux sur la route, et leur parlais de mes résultats en classe, plutôt pas terribles – « peut mieux faire », disait le bulletin – et du cheval qu’Abe m’avait acheté pour me changer les idées.
J’évoquai en vrac mon nouveau lycée, la gouvernante et son vaudou, la batterie d’examens médicaux qu’on me faisait subir chaque semaine, et la parano d’Abe qui commençait à me taper sur le système en plus de déteindre sur moi. Je racontai d’un bloc, sans prendre la peine de respirer. Je n’avais pas vraiment d’ami à qui confier cela, alors ça faisait un bien fou de tout leur déballer.
Je m’adressais plus à ma mère qu’à mon père. À elle, je disais tout, depuis toujours. J’avais pris l’habitude de venir ici, et de vider mon sac.
Avec mon père, c’était différent. Nous échangions beaucoup du temps de son vivant, mais je lui cachais quand même des trucs. Maman, elle, n’avait jamais jugé – comment aurait-elle pu ? Papa, c’était une autre histoire : pudique, il se refusait à évoquer ce qu’il ressentait. Nous parlions de tous les sujets sauf de ce qui était réellement important. Nous n’avions jamais eu de discussion à propos de son décès à elle, par exemple. Par contre, nous plaisantions sur tout et sur rien, sur l’actualité ou le film qui passait à la télévision. Mon père aimait débattre, sa manière de m’éduquer et m’ouvrir l’esprit.