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[Livre] Le journal intime d'un arbre

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Résumé : "On m'appelle Tristan, j'ai trois cents ans et j'ai connu toute la gamme des émotions humaines.

Je suis tombé au lever du jour. Une nouvelle vie commence pour moi - mais sous quelle forme ? Ma conscience et ma mémoire habiteront-elles chacune de mes bûches, ou la statuette qu'une jeune fille a sculptée dans mon bois ? Ballotté entre les secrets de mon passé et les rebondissements du présent, lié malgré moi au devenir des deux amants dont je fus la passion commune, j'essaie de comprendre pourquoi je survis.

Ai-je une utilité, une mission, un moyen d'agir sur le destin de ceux qui m'ont aimé ?"


Auteur : Didier Van Cauwelaert

 

Edition : Michel Lafon

 

Genre : Contemporaine

 

Date de parution : 13 octobre 2013

 

Prix moyen : 17€

 

Mon avis : Tristan est un poirier de 300 ans qui vient d’être déraciné par une tempête.
Malgré sa « mort », la conscience de Tristan survit à travers une sculpture taillée dans son bois.
Au fil des déplacements de celle-ci, Tristan raconte : son passé, ceux qui l’entourent, l’humanité…
Si je me suis attachée à Tristan et à son passé, si j’ai apprécié le docteur Lannes et la petite Manon, je n’ai pas accroché aux personnages que ce soit Manon une fois adulte, Yannis, ou les autres personnages qui entrent plus tard dans le cercle de Tristan.
Si je n’ai pas accroché avec les personnages, j’ai beaucoup aimé la manière dont la nature s’occupe de la « menace humaine ». J’ai d’autant plus accroché que j’avais pensé à une théorie plus ou moins similaire lors d’une conversation sur la protection de la nature où on se disait que la nature allait finir par se protéger elle-même.
Si beaucoup de personnages m’ont exaspérée, je n’ai eu aucun problème avec l’écriture de l’auteur que j’ai trouvé agréable et d’une fluidité remarquable. Je n’ai pas vraiment trouvé qu’il y avait des temps morts.
En fait, je crois que j’aurais préféré avoir vraiment le journal intime de Tristan, depuis sa plantation jusqu’à sa mort et qu’il nous décrive plus en détail les faits qu’il ne fait qu’évoquer : la femme arrêtée pour sorcellerie, le gamin tué par les allemands pendant la guerre, plutôt que de voir ce qu’il observe après sa « mort ». J’ai trouvé son passé tellement plus attrayant !
Je ne regrette pas ma lecture, mais je pense qu’elle aurait pu être encore meilleure.

 

Un extrait : Je suis tombé au lever du jour. Transmise par la lumière sur mes racines et le contact de mes branches avec la terre, l'information m'a été confirmée par le facteur. Je me suis vu gisant dans ses yeux, en travers de l'allée. Sa première pensée a été pour le docteur Lannes. « Le pauvre, quand il rentrera... »

La tristesse que j'allais causer à mon propriétaire s'est mêlée à tous les signaux de détresse que je percevais autour de moi. Insectes, oiseaux, champignons, tous avaient perdu mon repère. Je m'accrochais à l'espoir qu'on allait peut-être me sauver, comme le catalpa derrière le garage qui s'était couché lors de la tempête de 1999. On l'avait redressé avec un treuil, et depuis il survivait de son mieux, maintenu par trois câbles ornés de chiffons.

Mais, à travers les yeux du facteur, j'ai bien vu que mes branches charpentières s'étaient brisées dans la chute. Déraciné, décapité, j'avais en tout cas épargné mes congénères, les voisins, les toitures et la tonnelle où courait la glycine. Je ne laisserais pas de mauvais souvenirs.

On m'appelait Tristan, j'avais un peu moins de trois cents ans, j'étais l'un des deux poiriers du docteur Lannes. Il m'avait fait inscrire sur la liste d'attente des Arbres remarquables de France, et avait obtenu ma grâce au tribunal quand les voisins m'avaient poursuivi pour vieillesse dangereuse. J'étais son bien le plus cher, son devoir de mémoire, sa victoire sur le temps. À son âge, ma mort allait probablement le tuer...

J'ignore si nos liens se renoueront. Y a-t-il un au-delà commun pour les hommes et les arbres ?

 

bonne lecture 3 étoiles.jpg

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