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Livres - Page 30

  • [Livre] Le livre des choses perdues

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    Résumé : David a 12 ans et plus de maman. Son père s'est remarié et il a maintenant un demi-frère. C'est pour oublier tout cela qu'il se réfugie dans la lecture.
    Une nuit, David entend sa mère l'appeler et découvre un passage caché derrière les buissons, au fond du jardin. Il se retrouve alors propulsé dans un univers parallèle, un monde étrange peuplé de trolls, de Sires-Loups et de créatures effrayantes...
    Grâce à l'aide du Garde Forestier et d'un chevalier, David, après bien des épreuves - énigmes à résoudre, pièges à déjouer, combats à livrer -, rencontrera un vieux roi qui conserve ses secrets dans un livre mystérieux, Le Livre des choses perdues, clé qui lui permettrait de regagner le monde réel.
    Mais l'Homme Biscornu, être maléfique qui épie David depuis son arrivée, ne l'entend pas de cette oreille. Il a pour le jeune garçon bien d'autres projets...


    Auteur : John Connolly

     

    Edition : L’archipel

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 14 octobre 2009

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Depuis que Perseline de la chaîne Il était une fois Perseneige a vanté les qualités de ce livre et nous a lu un petite passage hilarant de celui-ci, j’ai envie de le lire.
    Alors, j’ai pris mon temps hein. Parce que la vidéo date de novembre 2017, que j’ai acheté le livre en janvier 2018 mais que je ne l’ai lu qu’en janvier 2019.
    Est-ce que l’attente valait le coup ? Oh que oui !
    David, le héros de l’histoire, vit très mal le remariage de son père et l’arrivée au foyer d’un nouveau petit demi-frère.
    Il faut dire que le père s’est remarié avant même que le corps de la mère soit froid et avec Rose, la directrice de la clinique où elle a rendu l’âme, qui plus est.

    Ils quittent tout aussi vite la maison où David a grandi pour s’installer dans la maison familiale de Rose. Je comprends que ce soit un déchirement pour David, mais je peux comprendre la décision du père de David. En effet, la maison de Rose se trouve à la campagne et, la seconde guerre mondiale ayant débutée, il n’est plus prudent de rester à Londres qui est la cible des bombardiers allemands.
    Son père étant de plus en plus souvent absent pour son travail, David traverse se réfugie dans les livres qu’il entend murmurer.
    Après avoir entendu la voix de sa défunte mère l’appeler par-delà le jardin, David traverse un passage et bascule dans un autre monde. Un monde qui semble être celui des contes de fées mais qui est doté d’une ambiance glauque, malsaine. La version des contes qui nous est présentée n’a pas grand-chose à voir avec les contes de notre enfance (et je ne parle même pas de la version de Disney). Si la « vérité » sur Blanche-Neige est plutôt drôle, celle sur le petit chaperon rouge (les deux versions proposées), sur Hansel et Gretel ou encore sur la Belle au bois dormant est assez flippante.

    Le roi de se royaume est en train de dépérir et cela a pour résultat de faire émerger de sombres créatures.
    Les pires d’entre elles sont les Sire-Loups : des hybrides humains/loups qui veulent s’emparer du pouvoir.
    Le livre recèle une grande part de cruauté, la plupart des épreuves que traversent David ont une issue assez horrible et l’auteur ne nous épargne pas les détails sanglants.

    On assiste à une belle évolution chez David.
    Sa colère, son ressentiment de petit garçon meurtri, s’amenuisent pour laisser place à un garçon plus mature, plus responsable, plus déterminé, plus réceptif au changement et surtout plus capable d’accepter les coups durs de la vie.
    Même si ce livre est classé jeunesse, il n’est pas à mettre entre toutes les mains au risque de traumatiser son lecteur. Même en temps qu’adulte, certains passages m’ont fait tressaillir et je ne faisais pas la fière dans le noir.
    Le personnage qui fait se poser le plus de questions est sans contexte « l’homme biscornu ». Si on se rend bien compte qu’il est pourri jusqu’à la moelle, son comportement envers David est parfois ambigu et il faut un bon moment avant de comprendre à quoi il joue exactement (juste quasiment tout le livre quoi).
    La fin aurait pu me faire pleurer si je n’avais pas été prévenue qu’elle était émouvante. Bon j’avoue que j’ai quand même ressentie un petit pincement au cœur.
    J’ai vraiment frôlé le coup de cœur avec ce livre, encore que je serais bien incapable de dire pourquoi j’ai pas basculé du « J’ai adoré » au « coup de cœur » !

     

    Un extrait : Il était une fois – car c’est ainsi que toutes les histoires devraient débuter – un petit garçon qui avait perdu sa mère.

    À vrai dire, il avait commencé à la perdre voilà bien longtemps. La maladie qui la rongeait était une chose terrifiante et sournoise, un mal qui la dévorait de l’intérieur, consumant à petit feu sa lumière de sorte qu’au fil des jours ses yeux perdaient un peu de leur éclat et sa peau devenait un peu plus pâle.

    À mesure que sa mère lui était enlevée, morceau par morceau, le garçon devenait de plus en plus inquiet à l’idée de la perdre complètement. Il voulait qu’elle reste. Il n’avait ni frère ni sœur et, s’il aimait son père, il ne serait pas exagéré de dire qu’il aimait sa mère davantage encore. La perspective d’une vie sans elle lui était insoutenable.

    Le garçon, qui se prénommait David, faisait tout ce qu’il pouvait pour que sa mère reste en vie. Il priait. Il s’efforçait d’être gentil afin qu’elle ne soit pas punie pour les erreurs qu’il aurait pu commettre. Il se déplaçait dans la maison en faisant le moins de bruit possible et baissait toujours la voix quand il jouait à la guerre avec ses petits soldats. Il mit au point des rituels et tenta de s’y tenir scrupuleusement car il pensait que le destin de sa mère était, en partie, lié aux actions qu’il accomplissait. Il sortait toujours de son lit en posant d’abord le pied gauche, puis le droit. Il comptait toujours jusqu’à vingt quand il se brossait les dents et il posait toujours sa brosse dès qu’il avait fini de compter. Il touchait toujours les robinets de la salle de bains et les poignées de porte un certain nombre de fois. Les chiffres impairs étaient mauvais et les chiffres pairs très favorables, en particulier le 2, le 4 et le 8. Il se méfiait du 6 car 6 c’est 2 x 3 et 3 apparaît dans le nombre 13, et 13 est le plus mauvais de tous les nombres.

    S’il se cognait la tête quelque part, il la cognait toujours une seconde fois pour respecter les chiffres pairs. Parfois, il était obligé de la cogner encore et encore car elle semblait rebondir contre le mur, ou bien ses cheveux le gênaient et il s’embrouillait dans ses comptes. Bientôt, son crâne était tout endolori et David se sentait pris de vertiges et de nausées. Pendant toute une année, au pire moment de la maladie de sa mère, il transporta chaque matin de sa chambre à la cuisine les mêmes objets, qu’il rapportait chaque soir dans sa chambre : un petit recueil de contes choisis des frères Grimm et un exemplaire corné du magazine The Magnet. Le matin, il disposait soigneusement les livres, bord contre bord, sur sa chaise dans la cuisine, et les plaçait de la même façon le soir sur un coin du tapis de sa chambre. De cette façon, David contribuait à la survie de sa mère.

     

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  • [Livre] Cœur battant

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    Résumé : Alex, 17 ans, est un « hors-la vie ». Après avoir essayé d éteindre son coeur, il se retrouve dans une clinique pour y être «réhabilité à la vie». Il y rencontre Alice, aussi belle que cynique ; Victor, aussi obèse que candide ; la vieille Colette, aussi espiègle qu'élégante ; et Jacopo, aussi riche que grincheux. À eux cinq, ils décident de s'évader de la clinique, direction le manoir de Jacopo. Le but du voyage? Se jeter d'une falaise, tous ensemble ça leur fera un projet commun ! Mais la route va leur réserver plusieurs surprises.


    Auteur : Axl Cendres

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 5 Septembre 2018

     

    Prix moyen : 15,50€

     

    Mon avis : Fin août, Axl Cendres m’a contactée pour me proposer son livre au format PDF. Comme j’avais adoré son précédent roman et que le format PDF n’est pas très agréable à lire, j’ai décliné la proposition en indiquant à l’auteur que j’avais bien l’intention d’acheter son livre dès sa sortie. Ce que j’ai fait.
    S’il m’a fallu en revanche un certain temps pour sortir ce roman de ma PAL, je ne regrette pas de l’avoir fait.
    Bien que le livre soit très court (188p), il est divisée en trois parties composant le parcours des personnages : A la clinique, sur la route, à leur destination finale.
    Les cinq personnages principaux sont appelés des suicidants, c’est-à-dire qu’ils ont tous tentés de se suicider.
    Il se retrouvent donc dans une clinique psychiatrique pour… et bien je suppose pour guérir de leur envie de mourir, encore que je me demande bien comment on peut reprendre goût à la vie en étant enfermé, bourrés de médicaments, entourés de médecins parlant sur un ton faussement joyeux, contraints de participer à des « activités thérapeutiques » toutes plus ridicules les unes que les autres…

    Malgré un sujet sensible, polémique et généralement tabou, Axl Cendres a doté son roman de personnages certes atypiques mais bourrés d’humour.
    Alex, Alice, Victor et Colette sont très attachants, Jacopo un peu moins car on ne le voit guère.
    Les cinq compagnons d’infortune décident de ficher le camp de cette clinique qui fiche le bourdon à force d’afficher ainsi un optimisme et une joie factices pour aller joyeusement se suicider en cœur sur la propriété de Jacopo, situé en Normandie.
    Une ovation pour la sécurité de la clinique vu la facilité avec laquelle cette évasion se fait (et le pire est que, d’après mes renseignements, ce n’est absolument pas exagéré par l’auteur !).
    Voici donc nos cinq candidats à un raccourcissement drastique et volontaire de l’existence dans la nature, dans la vraie vie, donc confrontés à tout un tas d’événements bien plus susceptibles de redonner goût à la vie que le pétrissage de l’argile (et pas façon Demi Moore/ Patrick Swayze).

    Au cours de leur périple pour rejoindre la Normandie, ils vont faire quelques rencontres, mais surtout apprendre à se connaitre les uns les autres.

    J’aime toujours autant la plume d’Axl Cendres. Le texte est émaillé de phrases traitant de l’amour et de la mort telles que « Les vieux sont des morts avec le sang chaud » ou encore « L’amour, c’est un chat qui joue avec le cœur comme avec une pelote de laine ».
    Certaines de ces phrases sont drôles, d’autres sont émouvantes, mais toutes sont percutantes.

    L’auteur montre que la vie réserve toujours des surprises, parfois de bonnes surprises. Elle montre aussi que parler des raisons qui ont donné envie d’en finir est souvent le premier pas vers la guérison. C’est de garder ces choses-là pour soi qui finit par étouffer.

    L’auteur, sans s’attarder dessus, aborde les fléaux que sont le harcèlement scolaire et le viol, mais aussi le deuil et la dépression chronique qui poussent certaines personnes à ces extrémités.

    Pour finir, je dirais que pour un roman basé sur le suicide, ce livre est joyeux, drôle, tendre, et surtout rempli d’espoir !

     

    Un extrait : Dans une pièce qui ressemblait à une salle de classe, nous étions cinq à être assis derrière de petites tables formant un cercle.
    Blouse blanche et barbe grise, celui que tout monde appelait le Doc, le psychiatre qui animait la séance, a joint les mains avec un sourire joyeux.

    « Bien ! » il a dit. « Comme nous avons un petit nouveau parmi nous, et pour le mettre à l’aise, chacun va rappeler son prénom et la façon dont il a essayé de se suicider. »

    Le petit nouveau, c’était moi. Nous étions tous ce que l’on appelle des suicidants, c’est-à-dire des personnes qui ont raté leur tentative de suicide – à ne pas confondre avec les suicidaires, ceux qui ne sont pas passés à l’acte.
    Un garçon s’est lancé. Ses cheveux étaient aussi roux que les miens étaient bruns, et il était aussi gras que j’étais en os.

    « Je m’appelle Victor, j’ai avalé une boité de pilules que ma mère prenaient pour dormir, j’croyais que c’étaient des somnifères, mais en fait, c’était un truc avec des plantes… »

    « Merci Victor ! » a dit le Doc d’un ton enjoué.

     

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  • [Livre] Ma vie avec un scientifique

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    Résumé : Elle est émotive, il est pragmatique. Ensemble, ils forment un couple amoureux et complice. Mais leur bonheur est mis à l'épreuve le jour où ils entreprennent une nouvelle étape de leur vie à deux: celle de fonder une famille. Après plusieurs essais infructueux, ils se tournent vers les traitements de fertilité. Teintées par leurs perceptions très différentes des choses, leurs péripéties nous offrent un coup d'oeil plein de sensibilité et d'humour sur un sujet délicat, trop souvent tabou.


    Auteur : India Desjardins

     

    Edition : Editions De l'homme

     

    Genre : Bande Dessinée

     

    Date de parution : 26 mars 2018

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : La difficulté à concevoir et le parcours du combattant qui attend les couple atteint d’infertilité est souvent un sujet douloureux pour ceux qui sont passés par là.

    Avec beaucoup de justesse et d’humour, India Desjardins met en scène l’un de ces couples. Elle est émotive, fantasque et tire ses informations des sites féminins qu’elle consulte religieusement ; il est un scientifique qui oppose pragmatisme, chiffres et faits scientifiques à chacune des réflexions de sa compagne. Au grand agacement de cette dernière !

    Bach, avec ses illustrations, apporte une sacrée plus-value à la plume d’India Desjardins. Même sans le texte, on voit au premier coup d’œil les sentiments et l’évolution des personnages : enthousiasme, espoir, attente, déception, découragement, éloignement de deux personnes dont la vie intime n’a plus grand-chose de spontané…

    India Desjardins s’appuie sur son expérience personnelle pour nous décrire le parcours amical mais aussi les conseils et réflexions d’un entourage pas toujours bienveillant, se posant souvent en spécialistes du genre puisqu’ils ont, eux, pu concevoir sans problème.

    L’auteur et la dessinatrice s’attellent à un sujet peu traité car la difficulté à concevoir reste un sujet tabou bien que les couples dans cette situation soient de plus en plus nombreux.

    Une jolie BD pour expliquer à ceux qui croient savoir ce que vivent ces couples, mais aussi pour dédramatiser le parcours et redonner un peu d’espoir.

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Quand la neige danse

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    Résumé : 2014. L'hiver est le plus froid que Crystal Lake ait jamais connu. Cette petite ville paisible proche de Chicago semble pétrifiée, mais la neige et le blizzard ne sont pas les seuls coupables. Depuis un mois, quatre fillettes se sont volatilisées. Les habitants sont sous le choc. Ce matin-là, Joe Lasko s'équipe pour une énième battue dans les bois gelés lorsqu'on lui dépose un paquet. Dedans repose une poupée, une magnifique poupée aux cheveux longs et roux, comme sa fille Lieserl disparue. Comble de l'horreur : la poupée est vêtue exactement comme Lieserl le jour où elle s'est volatilisée. Ce matin de février 2014, toutes les familles des fillettes vont recevoir une poupée. C'en est trop pour Joe. Ce jeune divorcé n'a plus que Lieserl dans sa vie. Il décide de mener sa propre enquête, aidé par Eva Sportis, une détective privée dont il était secrètement amoureux des années plus tôt. Eva comprend très vite que l'affaire la dépasse et appelle à l'aide Hanah Baxter, son ancienne prof de fac, la célèbre et charismatique profileuse et son inséparable pendule. Hanah réalise au fil de l'enquête que quelque part, dans Crystal Lake, quelqu'un s'en prend aux enfants depuis très longtemps. Les détient-il prisonniers ? Sont-ils encore en vie ? Un criminel maintes fois condamné semble être le coupable tout indiqué, pourtant Hanah, Eva et Joe sont persuadés que la police se trompe de coupable. Dans un décor impressionnant de froid et de glace, Sonja Delzongle mène de main de maître une histoire trépidante dont les rebondissements et les fausses pistes trouvent leur sens dans le passé et nous mènent inexorablement vers un final terrifiant.


    Auteur : Sonja Delzongle

     

    Edition : Denoël

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 01 Avril 2016

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : J’ai mis très longtemps à commencer ce livre et c’est dommage parce que je l’ai dévoré.
    Dès les premières lignes, on fait la connaissance de Jo Lasko, un médecin dont la vie a basculé un mois plus tôt quand sa fille a été enlevée. Depuis, trois autres fillettes ont connu le même sort. Aucune demande de rançon, aucun cadavre.
    Il y a de nombreux personnages, donc de nombreuses pistes.
    J’ai beaucoup aimé Jo, même si on ne le voit pas énormément et quand on le voit, il est souvent en position de suspect (même si le chef de la police semble ne le considérer comme suspect pour respecter la procédure plus que par réelle conviction).
    J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié le chef Stevens. Il est méticuleux, ne laisse rien au hasard mais il a aussi l’esprit ouvert. Il ne monte pas sur ses grands chevaux quand il apprend que Jo a fait appel à une aide extérieure. On peut même dire qu’il est plutôt content d’avoir un coup de main. Sa phobie des microbes et sa vocation philosophique contrariée le rendent plus humain et sympathique.
    L’aide extérieure, c’est la criminologue Hannah Baxter.
    Celle-ci a une histoire personnelle difficile (histoire personnelle qui va d’ailleurs lui revenir en pleine poire dans le prochain tome) et des méthodes peu conventionnelles mais efficaces (elle se sert d’un pendule).
    Au milieu de l’enquête actuelle, on trouve des chapitres concernant une certaine Puppa, qui parle à une poupée inquiétante, et également une fillette qui semble avoir elle aussi été victime d’un enlèvement.
    Chaque personnage est vraiment bien travaillé sans pour autant en faire trop sur leurs caractéristiques.
    Par exemple, si Hannah est homosexuelle, l’auteur n’a pas ressenti le besoin de mettre ce fait en avant à chaque page, si le chef Stevens a des phobies, cela n’a pas d’incidence sur son professionnalisme.

    Le récit est à la troisième personne, et, puisqu’on suit tour à tour plusieurs personnages, on finit par avoir une vision de la situation plein plus globale que chacun d’entre eux.
    Pour autant l’enquête est complexe et certains éléments qui la composent se révèlent être de fausses pistes. Celles-ci sont nombreuses, plusieurs affaires semblent s’entremêler dans que de liens les reliant ne sautent aux yeux.
    J’avoue que j’ai dû attendre que les enquêteurs, et Eva, une jeune privée, amie de Lasko, qui travaille avec Hannah, découvrent la vérité pour que moi-même je comprenne enfin de quoi il retournait.
    J’ai vraiment adoré ce thriller et j’ai vraiment hâte de lire d’autres écrits de l’auteur.

     

    Un extrait : Son corps fit un bruit sourd en tombant dans l’eau. Elle était glaciale, le froid lui saisit les membres. La bouche serrée, laissant échapper quelques bulles sporadiques, il battit des jambes pour remonter à la surface. En vain. Son poids l’entraînait vers le fond. En haut, juste au-dessus de lui, la couche gelée du lac, particulièrement épaisse cet hiver. D’un bleu translucide où ondulaient des reflets lumineux, alternant avec des ombres furtives. C’était le dernier spectacle que lui offrait la nature.

    Alors qu’il disparaissait dans les ondes glacées, il revit son visage. Son expression figée. Ses yeux du même bleu que l’eau, sa bouche entrouverte, sa peau si pâle, presque transparente, sous laquelle couraient les veines du front, des tempes. Lieserl. Sa fille unique, adorée.

    « Lieserl ! Lieserl ! » C’était le seul mot que ses lèvres devenues exsangues formaient alors que Joe Lasko touchait le fond. Soudain, il se sentit agrippé par le poignet. Tournant la tête, il la vit. Les yeux exorbités, les iris bleus baignant dans un faisceau écarlate, le visage congestionné autour duquel ondulaient, comme des algues, ses cheveux roux, la bouche déformée en un rictus.

    Lieserl ? Liese ! C’est papa ! criait-il sans qu’un son ne sorte de sa gorge. Mais, les doigts crispés sur le poignet de Joe, telles de petites serres acérées, Lieserl demeurait immobile, pétrifiée.

    Il tenta de l’attirer à lui. Viens, Liese ! Viens ! l’encourageait-il du regard. Il comprit alors qu’elle le retenait délibérément, avec une force inouïe - ou bien étaient-ce les siennes qui l’avaient définitivement quitté ? Il se rendit compte que cette créature au visage de succube n’était pas sa fille et qu’il allait se noyer sans parvenir à se libérer de l’étreinte mortelle.

    Dans un ultime instinct de survie, les poumons comprimés, il commença à se débattre, à secouer le bras qui l’empêchait de remonter. Si violemment qu’il l’arracha du tronc, dont les chairs se décomposèrent aussitôt, s’éparpillant dans les eaux assombries du lac.

       C’est à cet instant que Joe Lasko se réveilla, en sueur, récupérant son souffle dans un râle.

    La sueur… Il n’était plus que cette eau salée sortant par ses pores depuis le 7 janvier. La sueur, qui plaque les cheveux sur les tempes et la nuque, qui colle les vêtements à la peau, qui trempe les draps comme en pleine fièvre, coule sous les aisselles et se répand le long des côtes ou auréole le dos. Sueur nocturne, parfois annonciatrice de maladie. Il avait prescrit des examens à quelques-uns de ses patients qui lui rapportaient ces symptômes. Les résultats les avaient parfois condamnés. Dans le cas de Joe, la sueur était différente. Son odeur aussi. Stigmate de la peur. Une peur intense, folle, désespérée.

    Il mit quelques minutes à retrouver une respiration normale. Puis fondit en larmes. C’était le même cauchemar depuis un mois… depuis que sa fille avait disparu sur le lac gelé où sa baby-sitter l’avait emmenée patiner. Le chagrin l’étouffait un peu plus chaque jour, comme un poison à diffusion lente. Survivrait-il à ce vide ?

     

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  • [Livre] Les orphelins du Grand Nord

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    Résumé : Au centre du Canada, à la limite de la grande forêt boréale... Allie a 15 ans, et elle est orpheline.
    Le petit loup a quelques jours, et il est orphelin.
    Elle nourrit, soigne, cajole la fragile boule de poils terrorisée. Elle l'appele Rolph. Maintenant, ils se regardent avec tendresse ; même, ils se sourient. Ils ne sont plus orphelins.
    Une histoire d'amour commence.
    Qui apprendra la liberté à l'autre ?
    Au cœur du monde sauvage où elle vit, Allie n'est pas seule : des gens qui l'aiment l'accompagnent dans son aventure. Et même ce garçon venu de France qui, au début, ne comprend rien à l'univers de passion et de grandeur de la jeune fille.


    Auteur : Elina Vincent

     

    Edition : Edition de la Seine

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 2004

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Je ne suis pas une grande adepte des livres nature writing ou s’en approchant. Dans le cadre du Cold Winter Challenge, il fallait lire un livre de ce type et, comme j’ai horreur de laisser une catégorie vide, je me suis mise à la recherche d’un livre qui pourrait me convenir.
    Ce livre est très bien écrit et très poignant.
    Le fait que l’auteur n’ait eu que 15 ans quand elle l’a écrit renforce ce sentiment car on ne s’attend pas à une telle sensibilité chez quelqu’un de si jeune.
    Si j’ai beaucoup aimé ce livre, malgré tout, tout au long de ma lecture, j’ai eu un sentiment d’oppression. Le deuil d’Aurélie et Matty, la colère d’Aurélie, le désarroi de Matty… et le sentiment persistant que l’histoire entre Aurélie et louveteau, Rolph, ne peut que mal se terminer, tout ceci n’était certainement pas étranger à cette sensation.
    Concernant Aurélie, j’ai souvent hésité entre compassion et agacement. Compassion parce que des personnes, autour d’elle, semblent penser qu’après un peu plus de deux ans, elle devrait avoir fait le deuil de ses parents. Mais comment se remettre d’une telle perte quand on a son âge ? D’une perte aussi brutale qui plus est. Agacement à cause de son agressivité permanente, notamment envers Matthieu qu’elle décide de détester au premier regard, sans rien savoir de lui.
    Pour Matty c’est différent. Oui il est collant, possessif, parfois méchant dès qu’il a l’impression que sa sœur lui échappe, mais j’ai l’impression que personne ne lui a posé de limite après la mort de ses parents, et maintenant, 2 ans plus tard, il ne comprend pas pourquoi les choses devraient changer, pourquoi il devrait soudainement reprendre une vie normale comme si de rien n’était.

    La relation qui se noue entre Aurélie et Rolph est puissante, d’autant plus qu’elle a été presque immédiate.
    Greg m’a d’ailleurs énervée car il dit aimer les loups et ne vouloir que leur bien mais il refuse de faire le nécessaire pour les réhabiliter à la vie sauvage. Je ne sais pas si c’est par paresse ou incompétence. J’ai même eu le sentiment que, comme Matty, il était dévoré par la jalousie. Aurélie arrive à s’occuper d’un louveteau tout en lui conservant les instincts nécessaires à la vie sauvage alors que lui-même ne peut même pas approcher l’animal. On dirait qu’il le prend comme un affront personnel. J’ai trouvé son attitude bien peu digne de l’affection que lui porte Aurélie et l’adolescente ne va pas se priver de lui dire ses quatre vérités.

    Mathieu lui aussi est blessé par la vie. Mais sa souffrance est presque amenuisée par le drame vécu par Aurélie, comme si le fait que ses parents à elle soient morts l’empêchait lui de souffrir du divorce de ses parents et des relations conflictuelles qu’il entretient avec eux.
    La relation qui unie ces deux-là est houleuse, compliquée et en dents de scie.

    Il y a quelques incohérences au fil du récit, notamment sur l’âge d’Aurélie, mais rien de vraiment dérangeant.

    La fin est juste parfaite à mes yeux. On n’est pas dans un conte de fée et un happy end aurait totalement manqué de crédibilité. Comme la vie, la fin n’est pas parfaite, pas entièrement heureuse, mais pas non plus dramatique.

    Au travers de son récit, Elina Vincent partage avec nous ses réflexions sur la nature, la place de l’homme et les conséquences de ses actes sur la faune.
    Si ce roman a quelques défauts, il en a étonnamment peu quand on considère l’inexpérience de l’auteur.
    Si elle décide d’écrire un autre roman, il se pourrait qu’il soit exceptionnel.

     

    Un extrait : La nuit tombait, lentement, sur le Canada.

    C’était une nuit claire, fraîche et sans étoiles. La lune, pleine et argentée, éclairait les sous-bois de sa lueur blanchâtre et les arbres, aux lourdes branches recouvertes de neige, s’inclinaient sans bruit sous le souffle du vent.

    Un loup hurla.

    Un beau hurlement, puissant et grave, dont les notes harmonieuses s’élevèrent vers le ciel avant de se muer en un appel plus triste, et de s’évanouir.

    Le hurlement d’un chef de meute : vibrant d’une sauvagerie sans fin et sans mesure. Alors une louve souple et gracile, à la splendide fourrure grise, se détacha de l’ombre pour rejoindre le mâle et, dans un gémissement, s’immobilisa au milieu d’une vaste clairière déserte.

    Les pas feutrés du chasseur se firent plus silencieux sur la neige. Les loups sentirent son odeur, redressèrent la tête, tendirent l’oreille.

    L’odeur de l’homme… du danger. Ils hésitèrent, figés, les sens en alerte. Puis à son approche ils prirent la fuite, aussitôt suivis par toute la meute.

    L’homme devina juste des ombres, des froissements dans les branches. Il épaula précipitamment son fusil et tira… Un coup de feu, puis plus rien. La brusque détonation retentit dans la nuit comme un cri de victoire et le silence se fit lourd, pesant.

    La louve venait de s’effondrer sans bruit.

    L’homme s’approcha d’elle, sur ses gardes, et examina la blessure d’où s’échappait un mince filet de sang qui rougissait la neige. Elle était morte.

    De longues minutes s’écoulèrent avant qu’un autre hurlement, déjà lointain mais déchirant, fasse à nouveau trembler les montagnes rendormies. L’homme leva la tête mais demeura immobile, les doigts sur la crosse du fusil. Puis il passa une main experte sur le flanc de la louve morte ; elle allaitait des petits. C’était une mère.

     

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  • [Livre] Bride Stories - Tome 2

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    Résumé : Amir, qui ignore encore que son père a pour projet de la marier à un autre homme, s’habitue peu à peu à sa nouvelle vie aux côtés de Karluk et de sa famille.
    Hélas, après avoir vu ses émissaires renvoyés sans ménagement, le clan de la jeune femme n’a pas l’intention d’en rester là : cette fois-ci, c’est toute une troupe de cavaliers qui font irruption dans le village, et ils comptent bien ramener Amir avec eux… quitte à employer la force !


    Auteur : Kaoru Mori

     

    Edition : Ki-oon

     

    Genre : Manga

     

    Date de parution : 8 septembre 2011

     

    Prix moyen : 7,65€

     

    Mon avis : Bien que j’ai toujours du mal avec le côté noir et blanc qui fait que je n’arrive pas toujours à identifier les personnages féminins qui sont proches en âge, comme Amir et sa belle-sœur.
    C’est en cela que je regrette les couleurs qui auraient permis de les distinguer.
    L’histoire est toujours intéressante mais ne conviendra pas aux amateurs d’action.
    Il y a, en effet, beaucoup de planches où il ne se passe rien et qui n’ont d’autre but que de montrer différentes coutumes, comme l’importance des tissus du trousseau et de leurs splendides broderies.
    La famille d’Amir est toujours décidée à récupérer la jeune femme pour la donner en mariage dans un clan plus puissant. Deux de ses sœurs semblent avoir été ainsi mariées, dans ce clan ou un autre du même genre, et en sont mortes, ce qui donne une idée du genre d’alliés que recherche désormais la famille de la jeune femme.
    Dans la postface, l’auteur explique que cette coutume de ne considérer un mariage comme valide qu’à la naissance du premier enfant avait également cours au Japon. La famille de Karluk, et tout le clan, sont bien décidés à ne pas se laisser faire et Amir ne semble pas non plus disposée à obéir à sa famille.
    Ce tome voit également le départ de Mr Smith, qui laisse entendre qu’il s’est attardé plus longtemps que prévu dans le clan de Karluk.
    Comme il semblerait que nous allons suivre Smith, nous allons donc laisser Amir et Karluk dans une situation incertaine.
    Mais Smith ayant promis de repasser chez eux au retour de son voyage, sans doute auront nous des nouvelles dans un prochain tome. Peut-être même que nous continuerons à avoir des planches leur étant consacrées, même en l’absence de Smith ?
    En tout cas, nous allons sûrement rencontrer de nouvelles jeunes mariées et découvrir de nouvelles coutumes.

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Marquée à vie

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    Résumé
     : Nörrkoping, l’hiver.

    La procureure Jana Berzelius arrive sur la scène du meurtre d’un haut responsable de l’Immigration en Suède, assassiné dans sa maison, au bord de la mer Baltique. Le tueur n’a laissé aucune trace. Etrangement, les seules empreintes que l’on retrouve sont celles d’un enfant – or, la victime n’en a pas… Quelques jours plus tard, le meurtrier est identifié. Mais il est mort. On retrouve son corps sur un rivage désolé, l’arme tout près de lui. Il s’agit bien d’un enfant. Signe particulier, il présente sur la nuque une scarification énigmatique.

    Ce nom, gravé grossièrement à même la chair, provoque brutalement chez l’impénétrable Jana, pourtant réputée insensible et glaciale, un véritable séisme intérieur. Car elle porte la même scarification à la base du cou. La marque d’un passé qui ne lui revient que par flashes incontrôlables...


    Auteur : Emelie Schepp

     

    Edition : Harper Collins

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 10 Janvier 2018

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Le résumé de ce livre était vraiment alléchant.
    Comment résister à un meurtre, semblant avoir été commis par un enfant, lequel est retrouvé lui-même assassiné et porteur, sur la nuque, d’une étrange scarification, étonnamment semblable à celle que porte Jana Berzelius, le procureur en charge de l’affaire ?
    Très vite, Jana va mener une enquête parallèle, une enquête destinée plus à lever le voile sur les mystères de son enfance et de ses cauchemars qu’à élucider les meurtres.
    Au fil de l’enquête, celle-ci se révèle bien plus complexe qu’au premier abord et prend une ampleur insoupçonnée.
    Une partie des personnages m’a vraiment été antipathique.
    En marge de l’enquête, parmi l’entourage privé des enquêteurs et du procureur, j’ai été profondément rebutée par le père de Jana et la femme d’Henrik.
    Si l’attitude hautaine, orgueilleuse et égocentrique de Mr Berzelius renforce la sympathie et la compassion que l’on peut ressentir pour Jana, il n’en va pas de même pour Henrik. Sa femme est absolument insupportable et semble refuser les inconvénients auxquels est confrontée toute femme de flic. Voir Henrik mendier les permissions, comme d’aller courir 2 fois par semaine pour se maintenir en forme, et se les voir sèchement refusé comme à un ado ayant demandé à sortir au cinéma une veille d’école, le rend un peu pathétique et lui fait perdre sa crédibilité.
    Parmi les enquêteurs, ce n’est guère mieux.
    Gunnar, le chef, entretient une relation ambiguë avec une collègue. Une attitude à la « je t’aime quand ça m’arrange ».
    Mais la palme revient à Mia, la coéquipière d’Henrik. Elle a une haine tenace envers quiconque a plus d’argent qu’elle, ce qui représente à peu près 90% de la population puisqu’elle sort, dépense des sommes folles alors qu’elle est dans le rouge, n’hésite pas à voler Henrik pour se renflouer… une vrai perle. En prime, sa haine des « riches », la pousse à se montrer très peu professionnelle dans l’enquête. Elle est en prime violente et agressive.
    Son attitude ne lui attire pas d’ennuis, mais, comme ce roman est supposé être le 1er tome d’une trilogie, je ne désespère pas de la voir recevoir ce qu’elle mérite.
    Si on comprend très vite quelle est l’histoire et le parcours de Jana, en recoupant ses cauchemars avec les découvertes faites pendant l’enquête, j’ai quand même été surprise à la fin, et ce à plus d’un titre.
    L’écriture est plaisante et la structure du roman, constitué de chapitres courts et d’un rythme soutenu rend le livre difficile à lâcher.
    Vu la fin, j’ai hâte de lire les prochains tomes, ne serait-ce que pour voir comment vont être exploité les personnages secondaires dont on nous a dressé un portrait si négatif.

     

    Un extrait : L’inspecteur en chef Henrik Levin et le lieutenant Maria Bolander garèrent leur Volvo à Lindö. L’air froid de la Baltique fit frissonner Henrik qui ne portait qu’un léger blouson d’été. Il remonta sa fermeture Eclair et enfonça les mains dans ses poches.

    Une Mercedes noire, deux voitures de police et une ambulance stationnaient déjà dans l’allée pavée. Deux autres voitures étaient garées non loin du ruban de police. A en juger par leur logo publicitaire, elles appartenaient aux deux journaux concurrents de la ville.

    Deux journalistes, probablement concurrents donc, se pressaient contre le ruban, leurs vestes molletonnées poussant contre le plastique tendu à se rompre.

    — Qu’est-ce que c’est chic ici !

    Maria Bolander, Mia pour les intimes, secoua la tête, visiblement agacée.

    — Ils ont même des statues, ajouta-t-elle en fixant les lions de granit.

    Puis elle aperçut les pots de fleurs d’un mètre de haut qui trônaient à côté d’eux, et son visage se ferma un peu plus.

    Henrik Levin ne releva pas le commentaire et remonta en silence le chemin éclairé qui menait au numéro 204. De petits tas de neige subsistaient sur les pierres grises qui bordaient l’allée, signe que l’hiver était encore là. Il salua d’un hochement de tête Gabriel Mellqvist, l’agent en uniforme de faction à l’entrée, piétina pour faire tomber la neige de ses chaussures, poussa la lourde porte qu’il tint pour Mia, et entra derrière elle.

     

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  • [Livre] Les disparues d'Asie

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    Résumé : Ce document décrit la discrimination dont sont victimes les femmes et les filles en Chine et en Inde, pays qui pratiquent la sélection prénatale selon le sexe, l'infanticide des filles ou leur abandon. Il nous révèle la triste situation des femmes et des fillettes abandonnées en comparant la situation socio-économique de ces deux pays, profondément influencés par les croyances religieuses. Nourrissons et jeunes enfants ont enrichi la corruption liée à la florissante industrie de l'adoption.

    L'auteur dénonce l'envers des pratiques d'adoption et d'esclavage, ainsi que le trafic d'enfants, le mariage infantile, le travail des enfants, la prostitution juvénile. Ce livre représente aussi un vigoureux message pour les sociétés d'Inde et de Chine, leur signalant que la « disparition » des filles dans leur pays a provoqué un déséquilibre de genre difficile à résoudre dont les conséquences pourraient être catastrophiques.

    Il pourra être utile aux politiciens, aux organisations responsables de la protection des femmes, aux ONG et à tous ceux impliqués dans l'amélioration de la condition féminine dans le monde .


    Auteur : Gwendolyne Chabrier

     

    Edition : Fauves

     

    Genre : Documentaire

     

    Date de parution : 11 juin 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Tout le monde sait plus ou moins qu’en Chine (et autres pays proches) et en Inde, les filles n’ont pas franchement la côte.
    On a aussi tous entendu parler au moins une fois des infanticides perpétrés sur les bébés filles, notamment en Ide (pas que ça n’arrive pas en Chine, mais ils sont plus discrets et moins d’infos filtrent à l’international).
    Dans ce documentaire, Gwendolyn Chabrier entre plus dans les détails, démontrant que le phénomène a bien plus d’ampleur que ce que l’on pouvait penser : avortement sélectifs, infanticides, abandons, vente pour le travail ou la prostitution… Et pour les fillettes qui échappent à l’extermination, une vie difficile se profile, où elles sont considérées comme inférieures, négligeables (Plus en Inde, encore une fois, qu’en Chine).
    Un comble pour deux sociétés qui étaient à l’origine matriarcales.
     Le document est vraiment intéressant et aborde un panel assez large de sujets (en plus de ceux cités plus haut, il aborde également les mariages forcés et l’adoption).
    Concernant le travail des enfants, en Inde surtout, j’ai un peu regretté que l’auteur balaye d’un revers de la main le travail forcé des petits garçons des basses castes qui est pourtant une réalité.
    Pour l’adoption, j’ai été en total désaccord avec l’auteur qui décrète que, quand il n’y a pas de différences ethniques entre les parents adoptifs et les enfants, il vaut mieux leur cacher leur adoption. Tout dans son discours laisse entendre qu’elle est plutôt hostile à l’adoption. Il était cependant intéressant de découvrir tout le trafic existant autour des orphelins.
    C’était vraiment un document assez complet, malgré les défauts d’écriture et d’édition.
    Car c’est là que le bât blesse ! A croire qu’un documentaire ne mérite pas un effort éditorial : mots manquants, lettres manquantes ou interverties, termes spécifiques écrits avec deux orthographes d’une ligne à l’autre…
    du côté de l’écriture, j’ai parfois eu l’impression que l’auteur avait jeté les idées sur le papier comme elles lui venaient, sans les réorganiser.
    Le tout donne un texte un peu brouillon par moment, un peu comme si on lisait des épreuves non corrigées.
    Il est facile de perdre le fil et la lecture n’a pas été aussi fluide que je l’aurais voulu.
    Malgré ces petits couacs éditoriaux, ce livre est une lecture instructive.
    L’auteur, à part concernant l’adoption, tente de rester assez factuelle, sans laisser transparaître ses émotions. Cela peut paraître froid, mais cela permet au lecteur de se forger sa propre opinion sans être (trop) influencé par l’auteur.

     

    Un extrait : Le patriarcat et le sexisme fortement ancrés dans les cultures chinoise et indienne ont, pendant des siècles, plongé les femmes dans un abîme de précarité, d’ignorance et d’abus. Assimilée à une tentatrice diabolique et lascive ou à un fardeau trop lourd à supporter pour une famille, « l’autre moitié du ciel » (citation de Mao Zedong), s’est vue reléguée au cours de l’histoire au rang de prostituée ou d’esclave, une créature dont la seule raison d’être était de servir les hommes. Les femmes étant considérées comme de simples marchandises, le droit de vivre leur fut trop souvent nié. Les avortements sélectifs et les infanticides des filles sont des fléaux qui affligent les sociétés chinoise et indienne en dépit des divers programmes gouvernementaux conçus pour tenter d’endiguer voire d’éradiquer ce phénomène. L’abandon des bébés filles a alimenté un commerce très lucratif pour les agences d’adoption dénuées de scrupules prêtes à les vendre cher aux couples occidentaux désespérés et sans enfants et aussi pour les trafiquants du marché de la prostitution.

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  • [Livre] Je sais qui tu es

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    Résumé : Trois amis s'embarquent dans une drôle d'aventure : retaper en plein hiver une maison abandonnée dans un village desert de la région des fjords, à l'ouest de l'Islande, pour la transformer en gîte estival. Chacun a des motivations très différentes pour s'imposer ce défi : Gardar y voit une chance de s'extraire de la spirale des dettes et de regagner l'admiration de sa femme, Katrin, qui l'accompagne par pure solidarité conjugale. Leur amie Lif les suit parce qu'elle y voit une chance de faire le deuil de son propre mari, récemment décédé. Tous trois ont une chose en commun : ils s'attendaient à être seuls.
    De l'autre côté du fjord, la police fait appel à Freyr, un psychiatre brisé par la disparition mystérieuse de son fils, trois ans auparavant, pour éclaircir les circonstances troubles du suicide d'une vieille femme. Il ne s'attendait pas à ce que cette enquête le ramène à son drame personnel.


    Auteur : Yrsa Sigurdardottir

     

    Edition : Points

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 03 octobre 2013

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Je vous le dis tout net, je suis une flipette. Je classe greemlins dans les films d’horreur, fais de la spéléologie sous ma couette à la première note de musique un tant soit peu inquiétante, et suis absolument incapable de regarder la bande annonce de Hostel, Saw ou Beetlejuice jusqu’au bout.
    Donc je veux bien admettre que je ne suis pas d’une fiabilité absolue quand je dis que ce livre est flippant !
    Je me doute que vous croirez sans mal que MOI, j’ai flippé, mais je vous imagine déjà en train de ricaner que le plus effrayant doit être une branche tapant contre une fenêtre une nuit sans lune.
    Et bien QUE NENNI !! Parce que je ne suis pas la seule à avoir flippé (mais je l’admets, peut-être la seule à avoir refusé de lire après 18h) ! Lisez les différentes critiques et vous verrez que c’est un cri quasi-unanime (que voulez-vous, il y a des guerriers partout) : Ce bouquin file les jetons !
    Et pourtant… Il ne se passe rien de très clair. On est loin du tueur à la hache qui découpe allégrement ses victimes dans de grandes éclaboussures de sang.
    Non… rien de tout cela !
    Juste une atmosphère pesante, glaciale, sans la moindre romance ou touche d’humour pour faire redescendre la tension.
    L’histoire alterne entre Freyr, un psychiatre sollicité par la police pour donner son avis sur deux affaires : le saccage d’une école maternelle et le suicide d’une sexagénaire, et Gardar, Katrin et Liff, partis sur une ile désertée pour retaper une maison qu’ils comptent reconvertir en maison d’hôtes.
    A priori, les différentes situations n’ont absolument rien à voir les unes avec les autres.
    Et pourtant… au fil de la lecture, des liens subtils apparaissent.
    L’auteur réussi ainsi à réunir, dans un certain sens, tout un tas de personnages dont l’existence semblaient pour certains anecdotiques.
    Et bien non, le plus petit des personnages a un rôle à jouer, aussi ténu soit-il, dans l’élaboration du dessin complexe qui se dessine sous nos yeux.
    Aucun des personnages n’est vraiment sympathique, certains sont même franchement antipathiques, mais cela n’empêche pas d’accrocher à l’histoire (ce qui n’est pas évident à obtenir pour un auteur en l’absence de personnages ralliant les lecteurs à sa cause).
    L’enquête policière est complexe et tout ne tombe pas tout cuit dans le bec des flics. J’ai beaucoup aimé suivre les recherches et interrogations qui la jalonnent.
    Mais ce qui fait le plus peur, c’est l’atmosphère présente sur l’île, une atmosphère glaçante, oppressante et surnaturelle.
    Il y a une présence dans ce village abandonné dont on ne sait pas vraiment si elle est humaine, surnaturelle ou encore produite par l’imagination des 3 occupants, seuls, isolés, en un lieu prétendument maudit.
    Au final, les passages consacrés à Freyr, bien loin de faire baisser la tension ressentie lors des huis-clos de l’île, ne font que renforcer celle-ci.
    Il n’y a pas à dire, les auteurs nordiques ont vraiment le chic pour les thrillers et celui-ci ne fait pas exception : Il est prenant, flippant, addictif…
    bref, je n’ai qu’une chose à dire : Lisez !
    Et flippez ! (Et ce sera bien fait si vous avez ricané !)

     

    Un extrait : Les vagues faisaient tanguer l’embarcation dans un incessant va-et-vient. La proue se soulevait doucement au rythme des secousses plus brusques qui malmenaient la coque, violemment projetée de gauche à droite. Le capitaine se débattit pour amarrer le petit bateau à un fin poteau métallique, mais le ponton flottant, tout érodé, ne cessait de se dérober, comme s’il s’agissait d’un jeu de cache-cache. Il répéta patiemment les mêmes mouvements, encore et encore – il lançait le cordage effiloché en direction du poteau, et chaque fois la corde manquait sa cible, comme repoussée. La mer semblait se jouer d’eux, pour leur rappeler qui commandait. L’homme réussit finalement à arrimer son embarcation, mais il n’aurait su dire si c’était parce que les vagues s’étaient lassées de le provoquer, ou bien si sa patience et son expérience de capitaine avaient eu raison des caprices des éléments. L’air grave, il se tourna vers les trois passagers et annonça :

    « Vous pouvez y aller. Mais attention en descendant. » Puis, d’un mouvement du menton, il désigna les cartons, les sacs et les autres affaires qu’ils avaient emportés. « Je vais vous aider à débarquer tout ça, ajouta-t-il, mais malheureusement je ne peux pas vous accompagner jusqu’à la maison. » Il contempla le large en plissant les paupières. « On dirait que je ferais bien de rentrer aussi vite que possible. Vous aurez le temps de faire le tri quand je serai reparti. Il doit y avoir une brouette qui traîne quelque part.

    — Pas de problème. »

    Garðar adressa un vague sourire à l’homme, sans pour autant se mettre à décharger. Il expira bruyamment en bougeant nerveusement les pieds, puis dirigea son regard vers l’intérieur des terres, où plusieurs maisons se détachaient le long de la plage. Un peu plus loin, des toits scintillaient. On n’était qu’au début de l’après-midi, pourtant la pâle lumière hivernale déclinait déjà. Bientôt, il ferait complètement noir.

     

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  • [Livre] Flocons d'amour

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    Résumé : Un noël très enneigé, un train immobilisé par la tempête, et une " Maison de la gaufre " comme unique refuge… Entre rencontres amicales et amoureuses, rires et larmes, des adolescents découvrent et dévoilent leurs sentiments.


    Auteur : John Green

     

    Edition : Le livre de poche

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 10 octobre 2018

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Ce livre n’est pas un seul roman, mais trois nouvelles, écrites par trois auteurs, qui ont des protagonistes vivant dans une petite ville et ayant donc tous les liens les uns avec les autres. Les trois histoires sont ainsi liées, d’autant plus qu’elles ont lieu chronologiquement parlant, soit au même moment, soit se chevauchant dans le temps.
    La première nouvelle nous fait rencontrer Jubilé, une adolescente de 16 ans, obligée de faire une croix sur sa soirée de noël avec son petit ami pour partir en catastrophe en Floride chez ses grands-parents, ses parents ayant été arrêté dans un magasin au cours d’une « émeute ».
    Collectionneurs de villages de noël, d’où Jubilé tire son nom, ils ont l’air de ne pas avoir grand-chose dans le crâne.
    Bloqué par la neige, le train doit s’arrêter à côté de la petite ville de Gracetown. Refusant de rester dans un train glacial, Jubilé se réfugie dans un café, où elle va rencontrer un certain Stuart.
    Stuart et Jubilé sont adorables, même s’ils n’arrêtent pas de se disputer. La mère de Stuart déborde d’amour et de gentillesse, mais elle est complètement cinglée.
    Cette première histoire introduit plein d’autres personnages qui ne sont pas utilisés dans cette nouvelles.
    En fait, les trois nouvelles sont écrites en cascade. Ainsi, les personnages introduits dans la première, tels que Deun, Jeb et les pompom girls, se retrouvent dans les deux autres, et une chose dite dans la seconde aura une grande importance dans la troisième.
    La seconde nouvelle commence peu de temps après le début de la première et se déroule du coup plus ou moins en même temps.
    Ici, trois amis, deux garçons et une fille, sont partis pour passer la soirée de noël devant un James Bond tandis que la tempête fait rage dehors.
    Mais là, leur ami Deun, qui tient le café où c’était réfugié Jubilé, les appelle pour leur dire que son établissement est envahi des pompom girls qui étaient aussi dans le train et les somme de venir le rejoindre.
    Pendant tout le trajet d’une vingtaine de kilomètres, trajet effectué dans 30 cm de neige, en pleine tempête, deux d’entre eux vont réaliser que les sentiments qu’ils se portent n’ont rien à voir avec l’amitié.
    Cette nouvelle est beaucoup plus accès sur l’humour que la première, ici la romance passe un eu au second plan.
    Dans la troisième nouvelle, enfin, on rencontre Addie, amie de Stuart, et petite amie, ou ex petite amie, ce n’est pas très clair, même pas pour elle, de Jeb, qui était dans le train avec Jubilé.
    L’histoire a lieu un peu après les précédentes.
    Addie est une fille égocentrique et superficielle qui exaspère tout le monde avec ses psychodrames continuels.
    Elle m’a vraiment exaspérée aussi, mais ce que j’ai le plus aimé dans cette histoire, c’est toute l’aventure autour du cochon miniature destiné à l’amie de Addie.
    L’histoire d’amour en elle-même était plaisante à lire et le fait qu’elles s’imbriquent ainsi les unes dans les autres était vraiment un plus.
    C’était vraiment un recueil parfait pour noël !

     

    Un extrait : Tout a commencé la nuit de Noël.

    Enfin, pour être plus précise, l’après-midi du 24 décembre. Mais avant de vous plonger au cœur de mon récit palpitant, je tiens à me débarrasser tout de suite d’un problème. Je sais d’expérience que, s’il surgit plus tard, dans le cours de la narration, votre attention sera entièrement captée par lui et que vous serez incapable de vous concentrer sur ce que j'ai à vous raconter.

    Je m’appelle Jubilé.

    Prenez le temps de digérer cette information.

    Vous voyez, dit comme ça, ce n’est pas si terrible. Maintenant imaginez que je sois au beau milieu d’une longue histoire (telle que celle que je m’apprête justement à vous livrer) et que je lâche au détour d’une phrase :        « Au fait, je m’appelle Jubilé. » Vous ne sauriez pas comment réagir.

    J’ai conscience que ce prénom évoque immédiatement le nom de scène d’une strip-teaseuse. Certains d’entre vous ont sans doute même tiré la conclusion hâtive que j’en étais une. Et pourtant non. Si vous me voyiez, vous pigeriez assez vite que je suis même à mille lieues de ce genre de fille (enfin, je crois). J’ai un petit carré noir, je porte des lunettes la moitié du temps, des lentilles le restant. J’ai seize ans, je chante dans une chorale et je participe aux compétitions de maths dans mon lycée. Je joue au hockey sur gazon, qui exige des compétences très différentes de la souplesse et de la sensualité essentielles au savoir-faire des danseuses de charme. (Je n’ai aucun problème avec cette profession ; je tiens à le préciser au cas où l’une d’elles me lirait. Simplement je n’en suis pas une. Mon principal blocage, quant à ce métier, tient au latex. Je suis sûre que c’est mauvais pour la peau, que ça ne la laisse pas respirer.)

    Le problème que me pose Jubilé, c’est que ce n’est pas un prénom. Il s’agit d’une sorte de fête. Personne ne sait vraiment quel genre, d’ailleurs. Vous avez déjà entendu parler de quelqu’un qui organisait un jubilé ? Et, si c’était le cas, vous iriez ? Parce que moi, non. Je l’associe spontanément à la location d’un énorme objet gonflable, à des ribambelles de fanions et à une organisation très complexe du tri des déchets.

    À la réflexion, dans mon esprit, le jubilé se rapproche dangereusement du bal populaire.

    Mon prénom n’est pas étranger à l’histoire qui, comme je l’ai dit, a commencé la veille de Noël, dans l’après- midi.

     

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