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Livres - Page 33

  • [Livre] Elisabeta

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    Résumé : « ‘Le Cercle’ désigne une société secrète cachée dans les ombres de l’Histoire depuis ses balbutiements, et fédère le peuple immortel que les humains nomment ‘vampires‘. »
    En France, Saraï est une jeune immortelle assignée à résidence depuis toujours ou presque. Elle a été jugée pour avoir manifesté un pouvoir parapsychique interdit, un don qu’on lui a retiré avant de la marier de force et de la contraindre à ne jamais quitter sa maison.
    En Italie, Giovanna est une mortelle qui vit en compagnie d’un vampire, et dont elle est la seule source de sang. Elle non plus n’a pas eu le choix : née dans une famille proche du Cercle, elle a dû se soumettre à leur autorité et quitter sa petite vie toute tracée.
    Jusqu’à ce jour de novembre 2014, quand une éclipse solaire se produit. Le phénomène réveille le don endormi de Saraï. Giovanna, quant à elle, est agressée dans sa propre maison par un immortel, qui lui donne de force la vie éternelle. Depuis, le Cercle les menace de mort, car il ne tolère pas les écarts de ce genre.
    Grâce à son don, Saraï entend l’esprit d’une ancienne Reine immortelle, Elisabeta, dont l’âme est piégée à l’intérieur d’une poupée de porcelaine. Elisabeta a tout perdu : son pouvoir, son règne, son enfant et son amant. Réduite aujourd’hui à l’état de fantôme, elle accepte de venir en aide à Saraï qui veut se confronter au Cercle, quitte à le détruire.


    Auteur : Rozenn Illiano

     

    Edition : Oniro prods (autoédition)

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 01 Septembre 2017

     

    Prix moyen : 26€

     

    Mon avis : Même si je m’attache toujours au texte plus qu’à la couverture, il faut bien reconnaitre qu’il est rare qu’un livre autoédité soit pourvu d’une couverture d’une telle splendeur. Il faut saluer le travail de Xavier Collette qui en est l’auteur.
    Quant au texte, il est à la hauteur de la couverture. En lisant ce roman, on ne se douterait pas qu’il s’agit d’un livre autoédité (et on se demande ce que fabriquent les maisons d’éditions pour laisser passer une telle pépite, à moins que l’auteur ne les ai envoyé sur les roses). L’histoire est originale et quasiment dépourvue de coquille (une dizaine à tout casser, qui ne gênent pas la lecture, sur un total de 501p).
    Ici, si on a une histoire de vampires, on n’est pas dans une histoire à la Twilight ou Journal d’un vampire avec de gentils vampires tombant éperdument amoureux d’un(e) humain(e) et décidant, pour ses beaux yeux, de ne plus boire que du sang de porc ou à la rigueur, du sang en poche. Non. Ici les humains ne sont pas vraiment en odeur de sainteté et si on ne les massacre pas joyeusement dans les rues, c’est parce que les vampires ont douloureusement conscience du danger que représenterait pour eux la découverte par les humains de leur existence.
    La nation vampire était à l’origine une monarchie mais le pouvoir a été progressivement récupéré par les grands maîtres (sorte de ministres, un peu comme Pépin le Bref, maire du palais, qui a joyeusement usurpé le trône en virant Childéric III à la mode du « pousse-toi de là que j’m’y mette).
    Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si les grands maîtres n’étaient pas à la botte du Vatican et ne prenaient pas lois sur lois liberticides et totalement injustifiées.
    Donc en fait, ce que l’on va suivre c’est tout simplement la préparation et la mise en place d’un coup d’Etat. Car tout est politique dans ce roman et tout ce qui se met en place a été pensé depuis des décennies, pour ne pas dire des siècles.
    La narration alterne entre Saraï et Giovanna, deux jeunes immortelles qui se sont attirées le courroux des grands maîtres bien malgré elles. Régulièrement, un intermède d’Elisabeta, la reine dont l’esprit est piégé dans une poupée, raconte des faits qui se sont passés entre 1680 et 1830 et qui ont une incidence directe sur l’histoire qui a lieu en 2015.
    La plume de Rozenn est vraiment addictive, elle est riche sans être ridiculement soutenue. J’ai vraiment beaucoup aimé son style.
    En général, je n’aime pas les fins alternatives mais là, on n’a pas une fin alternative qui prend la place de la fin. C’est comme si on vous disait : vous pouvez vous arrêter à la page 500. C’est une fin. Mais vous pouvez lire aussi la page 501. Elle s’inscrit dans la continuité de la page 500 mais change totalement la fin. C’était vraiment bien trouvé et il fallait le talent pour l’écrire comme ça.
    Au départ, je comptais lire un livre dans la journée et lire Elisabeta le soir à raison d’un ou deux chapitres par soir. Mais j’en ai été incapable. Une fois le roman commencé, je n’ai plus pu le poser jusqu’à l’avoir fini ! Un vrai coup de cœur !

     

    Un extrait : « Le cercle » désigne une société secrète cachée dans les ombres de l’Histoire depuis ses balbutiements, et fédère le peuple immortel que les humains nomment « vampires ».
    Le sens véritable du mot « cercle » est dévoyé depuis des siècles : il définissait autrefois le pouvoir du sang transmis d’un être à l’autre afin de perpétuer l’espèce éternelle. A présent, les immortels usent de ce terme pour désigner les leurs, la société vampirique en elle-même, ou parfois leurs gouvernants.

    Le sang ancestral et millénaire qui coule dans nos veines nous offre la vie éternelle, mais participe également à chacune des étapes de notre perpétuation : il conserve notre passé, protège notre présent, et prophétise notre avenir. Il agit ainsi tel un passeur, transmettant l’héritage de nos ancêtres aux générations futures. »

    Préambule aux chroniques du Cercle
    par Athanase le jeune

     

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  • [Livre] Fangirl

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    Résumé : Cath ne vit que par et pour l’écriture. Elle est une inconditionnelle de la série à succès Simon Snow… au point de rédiger elle-même les aventures de son héros préféré, en attendant a parution du dernier tome ! Elle vit dans une bulle qu’elle ne partage q’avec Wren, sa jumelle, loin de toute vie sociale. 
    Pourtant, c’est désormais en solo qu’elle devra affonter le moonde extérieur. Wren vient de lui annoncer l’impensable : cette année, à la fac, elles feront chambre à part. 
    Cath saura-t-elle s’ouvrir aux autres et profiter de sa vie d’étudiante ?


    Auteur : Rainbow Rowell

     

    Edition : Castelmore

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 18 février 2015

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Dès le début de l’histoire, j’ai ressenti beaucoup d’affinités avec Cath. La première chose qu’on constate c’est qu’elle n’aime ni le changement, ni les gens. Au début, on se dit qu’elle est un peu introvertie et qu’elle avait juste l’habitude de n’intéragir avec les gens qu’avec le soutien de sa sœur jumelle, mais en fait assez vite j’ai eu la nette impression que Cath souffrait de phobie sociale.
    Les problèmes psychologiques semblent être courant dans cette famille : Wren, la sœur de Cath, est excessive en tout, leur mère semble les avoir abandonnée parce qu’elle avait peur d’être mère, bien qu’on ne sache pas exactement ce qu’il s’est passé, et leur père est clairement atteint d’une forme de maniaco-dépression, il semble faire des séjours assez régulier en hôpital psychiatrique et refuse de prendre son traitement.
    Avec un tel environnement, on ne peut pas s’étonner que Cath considère tout changement comme une menace pour l’équilibre fragile qui règne dans sa famille et dans sa vie.
    Si elle n’aime pas être en contact avec les gens, elle est par contre très présente pour son père, très attentive, et prête à tout laisser tomber pour s’occuper de lui.
    Sa sœur, Wren, est son exact contraire. Déjà, elle considère la fac plus comme l’occasion de se détacher de sa sœur, de prendre du bon temps et de faire des rencontres que comme la possibilité d’obtenir un diplôme. Elle passe énormément de temps dans des soirées où elle boit bien plus que de raison, alors qu’elle n’a pas l’âge légal pour boire. Si elle ne veut plus traîner avec sa sœur, ça ne l’empêche pas d’appeler celle-ci à la rescousse quand elle ne va pas bien. Je l’ai trouvé vraiment très égoïste pendant les trois quart du livre, mais elle fini par changer un peu d’attitude.
    En revanche, j’ai adoré Reagan, la colocataire de Cath. A première vue, elle semble hyper dure, voire même méchante, mais c’est vraiment une fille en or qui ne juge jamais Cath mais veille à ce qu’elle ne disparaisse pas complètement dans sa bulle.
    On peut clairement voir que l’écriture de la fanfic est pour Cath un refuge et elle réagit très mal quand on attaque ce refuse, le seul endroit au monde où elle se sent bien, où elle n’angoisse pas, où tout est sous son contrôle. C’est un monde où elle ne risque pas de voir quelqu’un s’effondrer sans prévenir comme le fait son père, c’est un monde dont elle connaît tous les code et où elle ne risque ni d’être déçue, ni d’être abandonnée.
    Cath en veut énormément à sa mère de les avoir quittées, sa sœur et elle, et quand cette femme, qui ne manque pas d’air quand même, décide un jour qu’elle a envie de connaître ses filles, mais sans pour autant prendre la moindre responsabilité envers elles, pour Cath, c’est un non définitif. Le fait que Wren soit plus ouverte sur ce sujet est une vraie trahison pour elle.

    Et puis il y a Levi. Levi est presque parfait. Il est gentil, serviable, intelligent… C’est vraiment un amour. S’il souffre un trouble de l’apprentissage : Quand il lit quelque chose, il ne le comprend pas et ne le retient pas, mais s’il écoute la même chose, il est doté d’une mémoire phénoménale !

    Entre Levi et Reagan, Cath est bien entourée et, si elle n’est pas encore prête à sauter dans le grand bain, elle s’ouvre doucement aux autres.

    J’ai vraiment adoré cette histoire et cette manière qu’à Rainbow Rowell de décrire la phobie sociale sans jamais la nommer et la stigmatiser. J’avais déjà lu Carry On qui est la fanfiction qu’écrit Cath et que Rainbow Rowell a écrite en entier, et ça ne m’avait pas du tout préparée à aimer autant cet auteur.

    Maintenant, je n’ai qu’une hâte, lire autre chose pour voir si mon coup de cœur pour Rainbow Rowell se confirme !

     

    Un extrait : Ce devait être une erreur. Il fallait que c’en soit une ! Elle savait que Pound Hall était un dortoir mixte, mais de là à s’imaginer qu’il pouvait exister des chambres mixtes…

    Le jeune homme saisit le carton qu’elle portait, puis le posa sur l’un des deux lits encore inoccupé. Le second, à l’autre bout de la pièce, croulait déjà sous un tas de vêtements et de boîtes en tout genre.

    — Tu as encore des affaires, en bas ? lui demanda-t-il. On vient de finir, nous. Je crois qu’on va filer se prendre un burger. Ça te dit un burger ? Tu connais Pear ? Tu y es déjà allée ? Ils font des burgers aussi gros que ton poing, là-bas.

    Il s’approcha, prit un des bras de Cath et le leva à hauteur d’épaule. Elle déglutit.

    — Ferme le poing pour voir…

    Elle s’exécuta.

    — Non : plus gros que ton poing, même, déclara-t-il, avant de lâcher son bras, puis de récupérer le sac à dos qu’elle avait déposé devant la porte. Tu as d’autres cartons ? Forcément, oui : tu ne peux pas être venue juste avec ça… Tu as faim, au fait ?

    Grand et mince, il avait la peau mate, et ses cheveux d’un blond sombre qui fuyaient en tous sens donnaient l’impression qu’il venait de retirer un bonnet de laine. Cath baissa de nouveau les yeux vers le document du secrétariat. C’était lui, Reagan ?

    — Reagan ! lança avec enthousiasme le jeune homme. Regarde ! Ta coloc vient d’arriver !

    Une jeune fille tout juste débarquée du couloir contourna Cath et lui adressa un regard détaché par-dessus l’épaule. Elle avait des cheveux auburn satinés, et une cigarette éteinte pendait à ses lèvres. D’un geste vif, le jeune homme s’en empara et la mit à sa bouche.

    — Reagan, Cather. Cather, Reagan, annonça-t-il.

    — Cath, répéta la jeune femme.

    Reagan lui adressa un hochement de tête, puis plongea la main dans son sac à la recherche d’une autre cigarette.

    — Je me suis posée de ce côté, dit-elle en désignant du menton la pile de cartons entassés dans la partie droite de la chambre. Cela dit, je m’en cogne un peu d’être ici ou là ; donc, si t’es du genre acharnée du feng shui, hésite pas à bouger mon bordel.

    Reagan se tourna vers son comparse.

    — Prêt ?

    Le jeune homme se tourna à son tour vers Cath.

    — Tu viens ?

    Elle fit « non » de la tête.

    Sitôt la porte refermée, Cath vint s’asseoir sur le matelas nu dont elle avait hérité – le feng shui, ce n’était pas tellement son truc –, puis posa la tête contre le mur de parpaing.

    Elle avait besoin de respirer un peu, d’épousseter l’anxiété qui s’était déposée en moutons crasseux sur sa rétine, puis de repousser dans sa poitrine le cœur tremblotant et fragile qui s’était réfugié dans sa gorge. Là, à sa juste place, elle aurait plus d’aisance à le tenir en laisse et à mater son angoisse : Arthur Avery, son père, et Wren, sa jumelle, n’allaient plus tarder à arriver, et elle n’avait aucune envie qu’ils remarquent qu’elle était sur le point de craquer. Si elle craquait, son père craquerait aussi ; et si l’un ou l’autre d’entre eux craquait, Wren prétendrait qu’ils le faisaient exprès pour saper la magie de la première journée de Cath sur le campus. Pour gâcher la fabuleuse aventure qui l’attendait !

     

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  • [Livre] Ne la réveillez pas

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    Résumé : Maxime, jeune étudiant de 25 ans, se rend sur la tombe de sa mère. C’est lui qui, il y a un an, l’a retrouvée, égorgée. Un meurtre horrible, resté irrésolu, dont il ne réussit pas à se remettre. Cauchemars et flashbacks le hantent quotidiennement. Christelle, une amie venue le soutenir, remarque sur le côté de la plaque commémorative une étrange inscription : 00F14 - DEBUT DU JEU.
    Le même jour, un étudiant est retrouvé mort. Gravé sur sa cheville, un autre code : 02F01. Puis, c’est l’une des policières chargées de l’enquête qui reçoit glissé dans son courrier ce message : « 02F01 : Le deux cherche les uns à travers l’origine. Affaibli. Disparu. Mort ?  Le jeu a commencé, que le meilleur gagne, Joy ! »
    Qui se cache derrière ce jeu ? Quelles en sont les règles ? Et surtout, qui en réchappera ?


    Auteur : Angélina Delcroix

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 01 octobre 2017

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Avec « Ne la réveillez pas », Angelina Delcroix signe un thriller qu’on a du mal à lâcher.
    Le jeu est mené par un meurtrier psychopathe aux méthodes aussi sadiques qu’effrayantes doté d’une motivation sans faille.
    Les enquêteurs, des gendarmes, sont entraînés dans une spirale sanglante qui ne leur laisse pas le temps d’analyser et d’anticiper les actions de celui qu’ils poursuivent ce qui rend l’enquête d’autant plus difficile.
    Chaque personnage est approfondi de manière à ce que l’on s’attache (ou non) à eux et les liens qui se dessinent entre eux au fil du texte semblent évidents une fois posés noir sur blanc tant chaque indice menait vers ces conclusions, qu’elles soient personnelles ou liées à l’enquête.
    Cette enquête d’ailleurs, est un vrai casse tête et j’ai été à deux doigts de me faire mon propre tableau pour essayer de démêler tout ça.
    Si j’avais compris ce qui animait N°10 et que je me suis doutée assez vite de l’identité du coupable, j’étais par contre complètement à côté de la plaque pour tout le reste : ses motivations notamment.
    Si on suit la plupart du temps le point de vue de Joy, plusieurs chapitre sont du point de vue des victimes, voire du tueur, ce qui nous permet d’avoir toujours un pas d’avance sur les enquêteurs, mais bien évidement, ça ne m’a pas servi à grand-chose, je dois bien l’avouer.
    Il n’y a quasiment pas de longueur, même dans les parties faites pour faire avancer les relations personnelles entre les personnages et donc, hors enquête.
    Côté personnages, j’ai bien aimé Joy, même si elle a tendance à encaisser longtemps avant de finir par exploser plutôt que de percer les abcès rapidement. Son patron, Olivier Barrère, est certes compétent, mais il faut vraiment qu’il fasse un stage de gestion de la colère. Il ne peut pas continuer à sauter à la gorge de tout le monde dès que les choses ne se passent pas comme il veut et surtout, il faut qu’il arrête de ne jamais reconnaître ses responsabilités dans le déroulé des enquêtes. Némo est sans nul doute celui que j’ai préféré, avec la légiste qui parsème son discours d’expressions espagnoles dès qu’elle s’enflamme. Enfin, si au début, Florac m’énervait profondément, j’ai aimé le voir évoluer comme il le fait au cours de cette enquête.
    Un petit bémol, pourtant, même maintenant que j’ai fini le livre, je ne comprends toujours pas le titre. Ne LA réveillez pas… qui est ce LA ? La colère ? La vengeance ? Un personnage ? Je ne trouve pas de lien clair.
    Mais à part ce souci de titre, j’ai vraiment beaucoup aimé ma lecture que j’ai été quasiment incapable de lâcher avant d’en connaître la fin et surtout toutes les réponses à mes questions.
    J’ai d’ailleurs déjà commandé le prochain livre d’Angelina Delcroix, qui va mettre une fois de plus l’adjudant Joy Morel en scène avec une enquête qui semble aussi difficile que celle là, plus peut être car la jeune femme va être dans une « situation intéressante » comme on dit.

     

    Un extrait : Joy courait depuis une demi-heure. Elle savourait ce début de week-end et l’idée qu’elle se faisait de la suite. Direction la Bretagne, chez ses parents, qu’elle n’avait pas vus depuis Noël. Elle avait aussi prévu de passer du temps avec ses amis. Restos, boîtes et fous rires: le cocktail idéal pour décompresser et laisser au fond d’un tiroir les tensions du boulot. Elle accéléra ses foulées en pensant à tout ça, pressée de boucler sa valise et de sauter dans sa voiture. La musique entraînante crachée par ses écouteurs se mua en un bref silence, et Joy grimaça quand la sonnerie de son téléphone prit le relais. Elle stoppa net sa course et amplifia sa moue en voyant le nom inscrit sur l’écran.

    - Oui, lieutenant, répondit-elle, essoufflée, en posant les mains sur ses genoux.

    - Mauvaise nouvelle, Joy !

    Elle eut ce désagréable sentiment d’un château de cartes qui s’écroule. Dans son esprit, le film de son week-end était en train de se rembobiner.

    - Je ne m’en serais pas doutée ! Vas-y, je t’écoute, lâcha-t-elle sans parvenir à cacher sa déception.

    - Un corps a été retrouvé dans la forêt des Vallières. Homicide, apparemment. Je te veux avec moi sur cette affaire, Joy.

    - OK, je te retrouve sur place. Ça tombe bien, tu commençais déjà à me manquer!

    L’ironie de Joy arracha un sourire au lieutenant Olivier Barrère quand il raccrocha. Cette adjudante de trente-six ans travaillait depuis cinq ans à ses côtés, à la brigade de recherches de Meaux. Ses connaissances en psychologie, sa finesse d’analyse et sa ténacité faisaient d’elle l’un des meilleurs éléments de son équipe. C’était pour cette raison qu’il l’avait appelée sur cette affaire.

     

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  • [Livre] Une journée exceptionnelle

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    Résumé : Paul Strom a une vie parfaite. Et il est lui-même un mari parfait. C'est pour cette raison qu'il planifie un week-end romantique pour sa femme, Mia, dans leur maison de campagne, juste tous les deux. Et il promet que cette journée sera exceptionnelle. Mais alors qu'ils sont en voiture, en train de rallier leur lieu de villégiature, la tension commence à monter et minute après minute, le doute s'installe. Leur mariage est-il aussi parfait que Paul le dit ? Se font-ils réellement entièrement confiance ? Paul est-il vraiment la personne qu'il semble être ? Et quels sont ses projets pour ce week-end ? Une journée exceptionnelle nous force à nous demander à quel point nous connaissons ou non nos proches... Méfiez-vous des mariages trop parfaits...


    Auteur : Kaira Rouda

     

    Edition : Charleston Noir

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 10 Avril 2018

     

    Prix moyen : 22,50€

     

    Mon avis : Une journée exceptionnelle est un récit à la première personne. L’originalité tient dans la nature du narrateur.
    Paul Strom se décrit lui-même comme le mari parfait.
    Il a organisé un week-end en amoureux avec sa femme dans leur maison de vacances au bord du lac Erié. Il tient à ce que tout soit absolument parfait. Parfait comme ses deux enfants, parfait comme sa femme, comme lui-même, en un mot comme en cent, parfait comme son mariage.
    Mais comme l’histoire est écrite à la première personne, on se trouve donc dans la tête de Paul qui partage ses sentiments et ses pensées avec nous, comme s’il était conscient de notre présence.
    Seulement, dès les toutes premières lignes, on peut constater que Paul n’est pas si parfait que cela. Déjà, il est d’une arrogance incroyable. Par exemple, il explique qu’il pourrait se montrer serviable avec sa femme mais qu’il ne tient pas à ce qu’elle s’y habitue, il explique de manière très claire à quel point sans lui sa boîte est vouée à couler car il est le meilleur élément, le seul à savoir y faire, meilleur encore, bien sûr que les fondateurs. Il explique d’ailleurs sans honte qu’il trouve normal d’écraser tous ceux qui pourraient se poser en obstacle entre lui et son objectif, qu’il soit professionnel ou personnel.
    Paul apparaît comme un mégalomane qui se croit au-dessus des hommes et des lois. Plusieurs fois, je me suis demandé s’il n’était pas psychopathe ou sociopathe, je ne me rappelle jamais la différence entre les deux.
    En tout cas, il n’inspire aucune sympathie, bien au contraire, je n’ai jamais détesté autant un personnage. Jamais je n’ai autant espéré voir quelqu’un tomber de son piédestal, de préférence en se faisant très, très, mal (Et de se faire rouler dessus par un 30 tonnes pour faire bonne mesure… plusieurs fois…).
    Je l’aurais trouvé ridicules si ces actes n’étaient pas si effrayants.
    On cerne donc assez rapidement le caractère de Paul, mais ce n’est pas pour autant qu’on anticipe toutes ses actions. J’ai passé autant de temps à me dire : « pff, tu vas voir que ce cinglé va faire ça… » qu’à m’exclamer : « Non, mais pour de bon, mais il est malade !!! ».
    L’autre inconnue, dans cette histoire, c’est sa femme, Mia.
    Selon la description qu’en fait Paul, Mia serait en adoration devant son mari. Femme au foyer, privée d’un troisième enfant sur décision du « maître », elle ne se plains pas, ne demande rien, est docile, avenante, conciliante…
    Mais on va très vite se rendre compte que Mia n’est pas aussi prévisible que Paul le prétend et on passe la quasi-totalité du roman à se demander ce qu’elle sait de la situation et de son mari.
    Au fur et à mesure que Paul nous dévoile ses pensées et ses intentions, on peut voir la tension monter entre les époux. Pourtant, les trois quart du roman se passent sans violence, avec le sourire, dans une discussion à bâtons rompus. Tout passe vraiment au travers de cette tension psychologique dont on ne connait pas vraiment la source.
    Ce roman ne fait pas peur, il est dérangeant. Et très difficile à lâcher.
    Les droits du roman ont été achetés pour le grand écran.
    Je suis vraiment très curieuse de voir ce que cela va donner et si le rendu à l’écran sera aussi prenant qu’à l’écrit.

     

    Un extrait : Je regarde ma femme s’installer sur le siège passager. Le soleil se reflète dans sa chevelure d’un blond clair et elle lance des étincelles, comme ces cierges magiques qu’on allume pendant les célébrations du quatre juillet. Je suis confiant. Les choses se passent exactement comme prévu.
    Nous sommes ensemble, juste tous les deux, prêts à partir passer le week-end dans notre maison, au bord du lac. Cette journée symbolise tout ce pour quoi j’ai travaillé, tout ce que nous avons bâti. Côté conducteur, où je suis assis, le soleil transperce la vitre avec une telle intensité que je ressens le besoin de porter la main à ma tempe. Les verres sombres de mes lunettes devraient pourtant suffire à protéger mes yeux. Ils l’auraient fait dans d’autres circonstances, j’en suis sûr. Un autre jour. Aujourd’hui, quelque chose a changé entre ma femme et moi. Une étrange tension pulse dans l’air stagnant de l’habitacle. Elle n’est pas visible mais je sens bien qu’elle est là. J’aimerais pouvoir lui donner un nom, trouver sa source. L’éliminer.
    La matinée a été stressante, c’est certain. On est vendredi et, quand on a des enfants, le dernier jour de la semaine semble voué à la frénésie. Réveiller les garçons, faire en sorte qu’ils s’habillent et enfin les déposer dans leur école élémentaire, une bâtisse de brique rouge entourée de pelouses impeccables, qui affiche des résultats exemplaires et où ils excelleront sans aucun doute, l’un en CP, l’autre en CE2. Pour dire la vérité, mon rôle dans l’emploi du temps que je viens de décrire est assez limité. Le matin, c’est à Mia, ma femme, qu’incombent toutes les tâches liées aux garçons. De ce point de vue, nous sommes un foyer de banlieue des plus traditionnels. Quand je me réveille, je prépare du café, je prends ma douche, je m’habille et je pars au bureau avant le lever des enfants. Je dois bien avouer que, la plupart du temps, mes préoccupations sont assez égoïstes, voire égocentriques.
    Voilà pourquoi cette journée est si particulière. Ce matin, c’est moi qui ai accompagné les garçons à l’école, qui leur ai expliqué qu’au lieu de leur maman, ce serait la baby-sitter qui viendrait les chercher à la sortie des classes. Une fois rentré à la maison, j'ai rangé nos couverts sales dans le lave-vaisselle. Je peux être serviable, quand je le veux, mais je préfère éviter car Mia risquerait de s’y habituer. Une fois la table du petit déjeuner débarrassée, j’ai appelé Mia, à l’étage, pour qu’elle se dépêche. Cela fait plus d’un an que nous n’avons pas passé de week-end tous les deux, en amoureux. Cette journée nous appartenait toute entière et il était temps de se mettre en route.

     

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  • [Livre] Nord et Sud

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    Résumé : Après un long séjour à Londres chez sa tante, Margaret Hale regagne le presbytère familial dans un village du sud de l'Angleterre. Peu après son retour, son père renonce à l'Eglise et déracine sa famille pour s'installer dans une ville du Nord. Margaret va devoir s'adapter à une nouvelle vie en découvrant le monde industriel avec ses grèves, sa brutalité et sa cruauté. Sa conscience sociale s'éveille à travers les liens qu'elle tisse avec certains ouvriers des filatures locales, et les rapports difficiles qui l'opposent à leur patron, John Thornton.


    Auteur : Elizabeth Gaskell

     

    Edition : Points

     

    Genre : Classique

     

    Date de parution : 25 novembre 2010 ; première édition : 1855

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : A l’instar de Jane Austen ou des sœurs Brontë, Elizabeth Gaskell, bien que moins connue, dépeint les interactions sociales de son époque.
    Ici, l’héroïne, Margaret, a bien du mal à se faire aux conflits permanent existant entre ouvriers et patrons dans une petite ville industrielle du nord de l’Angleterre.
    Les différences entre la manière de vivre dans le sud, conservateur, ou le travail ne manque pas mais se fait sur un rythme plus lent, la population vivant surtout de l’agriculture, et celle de vivre dans le nord, où la rapidité d’exécution n’est jamais suffisante et où l’industrialisation menace sans cesse le travail des ouvriers. Margaret assiste également à un vrai rapport de force entre ces derniers et les patrons. Elle se montre choquée que l’on puisse de rebeller contre ses supérieurs et, bien qu’elle éprouve un certain mépris pour les patrons qui ne sont à ses yeux que des commerçants, donc indigne de son attention, elle a tendance à leur donner raison dans la lutte qui oppose les deux classes.
    Cependant, puisque Margaret se retrouve au milieu de gens qu’elle considère comme des inférieurs tous autant qu’ils sont, elle arrive à se montrer plus partiale et à écouter les deux parties dans tout ce qui concerne la grève. Elle comprend la souffrance que constitue le manque d’argent chez les ouvriers comme les contraintes économiques qui « empêchent » les patrons d’augmenter les salaires.
    J’ai regretté qu’elle ne dise pas à Thornton qu’il pourrait expliquer à ses ouvriers pourquoi il ne peut augmenter les salaires, plutôt que de leur dire qu’il n’a pas de comptes à leur rendre.
    Si la manière de raconter la société contemporaine de l’auteur évoque celles de Jane Austen et des sœurs Brontë, son héroïne n’est pas tout à fait de la même classe sociale. Chez Jane Austen, même quand elles essuient des revers de fortune, les héroïnes font partie d’une classe plutôt élevée, tandis que chez les sœurs Brontë elles ne peuvent que rarement se dispenser de travailler. Margaret, elle, a certes moins d’argent depuis que son père a renoncé à l’église, nettement moins aussi que sa cousine, mais à aucun moment il n’est question qu’elle trouve du travail.
    Elizabeth Gaskell se distingue également en ne faisant pas du mariage ou de la romance le centre de son roman. Certes, elle tient une place importante, certes, le roman se termine sur la réponse à la question : Margaret et Thornton vont-ils finir par se fiancer ? , mais dans le déroulé de l’histoire on parle plus des conflits sociaux, de l’industrialisation, de la révolte (celle des ouvriers, celle du révérend Hale contre l’église ou encore celle de Frederik, le frère de Margaret, contre un supérieur tyrannique dans la marine) que de l’amour naissant entre les deux jeunes gens.
    Si Thornton est orgueilleux, il en a plus le droit qu’un Mr Darcy ou qu’un Mr Rochester, car lui n’est pas né une cuillère en argent dans la bouche, il a construit sa fortune à la force du poignet et d’un travail acharné. On sait d’ailleurs bien plus que dans les romans d’Austen ou Brontë ce que pense le protagoniste principal masculin car à plusieurs reprises on le suit de manière à savoir ce que lui pense de la situation.
    Malgré quelques longueurs dans les premiers chapitres, ce qui n’est pas étonnant étant donné la nécessité de mettre en place l’histoire, et malgré ses 673p, Nord et Sud est un roman qui se lit très vite car il est difficile de le reposer tant on veut savoir comment chaque personnage va se sortir des difficultés auxquelles il est confronté.
    Si le prochain roman que je possède de cet auteur me plait autant que celui-là, je pense qu’Elizabeth Gaskell va vite rejoindre le rang de mes auteurs classiques britannique préférés !

     

    Un extrait : Margaret, une fois de plus en toilette du matin, rentrait tranquillement chez elle avec son père, qui était venu assister au mariage. Sa mère avait été retenue à la maison par une multitude de faux prétextes que personne n’avait vraiment compris, sauf Mr Hale, qui se rendait parfaitement compte que tous ses arguments en faveur d’une robe de satin gris, à mi-chemin entre le goût du jour et celui de l’ancien temps, s’étaient révélés vains. Faute des moyens nécessaires, il ne pouvait équiper sa femme de pied en cap, aussi ne voulait-elle pas se montrer au mariage de la fille unique de son unique sœur. Si Mrs Shaw avait deviné la vraie raison pour laquelle Mrs Hale avait refusé d’accompagner son mari, elle lui eût offert une profusion de robes ; mais cela faisait vingt ans que la pauvre et ravissante Miss Beresford était devenue Mrs Shaw, et elle avait oublié toutes ses doléances, hormis le désagrément issu de la différence d’âge au sein d’un couple, et sur lequel elle pouvait disserter des heures entières. La chère Maria avait épousé l’élu de son cœur, âgé seulement de huit ans de plus qu’elle, et doté du caractère le plus aimable qui fût et de ces cheveux d’un noir bleuté que l’on rencontre si rarement. Mr Hale était l’un des prédicateurs les plus agréables qu’elle eût jamais entendus, et le parangon des curés de campagne. Peut-être la déduction que tirait Mrs Shaw de ces prémisses lorsqu’elle pensait au sort de sa sœur n’était-elle pas très logique, mais elle était néanmoins caractéristique : « Cette chère Maria a fait un mariage d’amour, que peut-elle souhaiter de mieux dans ce monde ? » A dire vrai, Mrs Hale aurait pu répondre en énumérant une liste toute prête : « Une robe de soie glacée gris argent, un chapeau de paille blanche, oh, des dizaines de choses pour le mariage et des centaines d’autres pour la maison. »

     

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  • [Livre] Une robe couleur du temps – T02 – Au palais de Marie-Antoinette

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    Résumé : Avec un peu de magie, les désirs deviennent réalité. Louise le sait bien. Et en ce moment, ce que désire Louise, c'est partir en France, le pays des grands couturiers. Mais avec un père au chômage, adieu les projets de voyage !
    Adieu Coco Chanel, Yves Saint Laurent et Christian Dior !
    Pour se consoler, Louise retourne dans la boutique des Fashionistas voyageuses; elle est loin de se douter qu'en enfilant une vieille robe, c'est à Versailles qu'elle va être propulsée, à l'époque de Marie-Antoinette et des débuts de la mode. Le rêve !
    Hélas, la vie à la cour n'est pas vraiment rose. Le château grouille d'intrigues et la Révolution est dans l'air. Si elle veut revenir avec la tête sur ses épaules, Louise va plus avoir besoins d'aide que de rubans et de dentelles.


    Auteur : Bianca Turetsky

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 04 juillet 2012

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Dans ce second tome, nous retrouvons Louise dont la famille traverse une crise financière. Son père ayant perdu son travail, voilà Louise contrainte de renoncer au voyage scolaire à Paris. Son rêve ! Sans être égoïste, Louise est très déçue et ne mesure pas bien les possibles conséquences de la perte d’emploi de son père sur la vie quotidienne de la famille. Mais bon, il faut dire qu’elle n’a que 12 ans !
    Heureusement, la prochaine vente des fashionatas est là pour lui changer les idées.
    Déjouant la vigilance des étranges vendeuses qui ont déclaré que ce n’était pas le moment pour ce voyage, Louise enfile une robe du XVIIIème siècle et la voilà transportée à Versailles, dans la peau de Gabrielle de polignac, aux côtés d’une Marie-Antoinette de 15 ou 16 ans.
    Alors commençons d’emblée par les points qui m’ont dérangée. Ou plutôt le point, essentiel, qui est le manque de recherches de l’auteur sur l’Histoire de France. A l’instar de bon nombre d’américains, il semblerait que Bianca Turetsky pense que survoler cette période de l’histoire suffit à écrire un livre qui s’y déroule. Cela donne tout un tas d’inexactitudes, toutes plus agaçantes les unes que les autres. Pour n’en citer que quelques-unes : Marie-Antoinette, donc âgée de 16 ans à peu près, dauphine de France, passe son temps au petit Trianon avec ses amies la princesse de Lamballe et la duchesse de Polignac. Donc déjà là, on a trois inexactitudes. Marie-Antoinette était reine quand son époux lui a offert le petit Trianon, puisqu’il a dû attendre la mort de son grand-père pour lui offrir ce lieu qui était la demeure des favorites. Ensuite, elle était reine aussi quand elle rencontre Gabrielle puisque celle-ci n’a fait son apparition à la cour qu’en 1775. Enfin, Gabrielle n’est devenue duchesse qu’en 1780.
    Plusieurs fois, on appelle Marie-Antoinette « madame déficit », surnom qui ne lui été donné que bien après son accession au trône.
    Enfin bref, erreurs et exagérations s’accumulent et j’ai vraiment été frustrée de voir à quel point l’Histoire a été malmenée par ce livre.
    En dehors de ces considérations historiques, j’ai trouvé que, par rapport au premier tome, l’écriture de l’auteur s’est nettement améliorée. Elle donne plus de profondeur à ses personnages, chose qui manquait vraiment.
    Lors de son voyage, Louise va relativiser sa situation. Ne pas pouvoir aller en voyage scolaire n’est rien à côté des souffrances du peuple français qu’elle découvre lors d’une visite à Paris.
    Elle va comparer l’attitude des grands du royaume, qui « plaignent » le peuple mais font semblant de ne pas voir ceux qui implorent pour de l’aide, à l’attitude des gens en général à son époque, qui pleurent devant les documentaires montrant la pauvreté mais qui oublient les mêmes personnes tant qu’ils ont leur petit confort.
    Cette prise de conscience de Louise des différentes classes sociales est très bien décrite.
    La fin du roman nous laisse sur quelques interrogations : que cache la mère de Louise ? Qui sont les autres fashionatas voyageuses dont Stella, la jeune fille que rencontre Louise, lui a parlé ? Et Louise va-t-elle construire quelque chose avec le cousin de sa meilleure amie, aussi passionné de vintage qu’elle-même ?
    J’espère que toutes ces réponses seront dans le prochain tome et que celui-ci sera plus précis concernant le contexte historique dans lequel il se déroulera.

     

    Un extrait : Louise Lambert se réveilla en sursaut. Elle était en sécurité, dans son lit.

    Les tonalités sombres d’une pièce de musique classique emplissaient sa chambre. Comment cela se faisait-il qu’on était déjà le matin ? Elle se frotta les yeux du revers de la main et bâilla. Parfois ses rêves étaient si mouvementés que Louise avait l’impression de ne pas pouvoir dormir du tout. Elle jeta un coup d’œil à son radio-réveil luminescent : 7 h 17. L’heure de démarrer une nouvelle journée d’école.

    Louise aimait se réveiller aux sons d’une symphonie. Ainsi pouvait-elle prolonger un peu le monde de ses rêves, sans être brutalement rappelée à la réalité. Elle était alors transportée quelque part, n’importe où. Elle se remémora ses aventures nocturnes et eut, sur-le-champ, le sentiment de se retrouver dans cette pièce tapissée de brocart bleu, se cramponnant à la robe ivoire que les femmes lui avaient retirée, représentant sa vie passée, si loin de chez elle. Mais dans quelle maison exactement ? Et quelle vie passée ? Ces femmes dans les bois donnaient la chair de poule, et voulaient la transformer en une autre personne. Pourtant, à la fin, ce n’était pas tout à fait un cauchemar, parce qu’elles lui faisaient revêtir une robe encore plus somptueuse que la sienne et la paraient de bijoux. Elle aurait juré sentir encore le chatouillement de leurs mains gantées de soie qui lissaient doucement ses cheveux en arrière. Cependant elle gardait de toute la scène un sentiment de malaise. D’où venaient donc ces images ? se demanda-t-elle en se calant contre ses oreillers en plume. Elle sortit son journal relié en cuir rouge vif et ses stylos de couleur du tiroir de sa table de nuit, puis commença à tracer une esquisse de la robe bleu-vert pâle avec sa jupe à crinoline et son corset ajusté avant qu’elle ne s’efface complètement de sa mémoire. Elle aurait peut-être pu trouver quelque chose de similaire dans son dictionnaire illustré du vintage, qu’elle surnommait avec gourmandise sa « bible de la mode ». Elle se mit à feuilleter les pages écornées de Comment bien acheter vintage : le guide essentiel de la mode, où défilèrent les imprimés multicolores de Missoni et les créations excentriques d’Elsa Schiaparelli…

     

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  • [Livre] Persuasion

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    Résumé : Anne est la seconde fille de l'honorable Sir Elliot de Kellynch. Persuadée par son amie Lady Russel, elle a dû rompre ses fiançailles avec le jeune Frederick Wentworth, un officier de marine pauvre, car il ne présentait pas les assurances d'un bon parti. Huit ans plus tard, sa famille connaît des revers de fortune. Son père décide alors de louer le château familial à l'amiral Croft, qui se trouve être le beau-frère de Frederick. Anne appréhende de revoir celui qui est resté son grand amour. Alors que s'achève la guerre avec la France, le capitaine Wentworth, fortune faite, revient avec le désir de se marier pour fonder un foyer. Il a conservé du refus d'Anne la conviction que la jeune fille manquait de caractère et se laissait trop aisément persuader...


    Auteur : Jane Austen

     

    Edition : Archipoche (collector)

     

    Genre : Classique

     

    Date de parution : Avril 2017 (première édition 1818)

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Persuasion est le dernier roman de Jane Austen. Il a été publié après sa mort et, contrairement à ses autres œuvres, elle n’a pas eu le temps de le retravailler.
    Je crois pouvoir dire qu’Anne est mon personnage préféré, non seulement de ce roman, mais de toute l’œuvre de Jane Austen. Elle a la gentillesse et la sagesse d’Eleanor Dashwood et le désir d’indépendance d’Elizabeth Bennet.
    Contrairement à ces deux héroïnes qui, si elles sont affublées de parents souvent pénibles, qui leur font honte ou qui n’ont aucun sens commun, mais dont on ne peut douter de l’amour qu’ils leur portent, Anne est en manque constant d’amour. Son père est vaniteux, imbu de lui-même et totalement indifférent, sa sœur ainée est froide comme la glace et lui préfère son intrigante d’amie et sa sœur cadette, la seule à être mariée, passe son temps à gémir et à se plaindre. La seule personne qui lui témoigne de l’affection dans son entourage immédiat est Lady Russel, une amie de sa défunte mère (et qui est, il me semble, sa marraine).
    Malgré un entourage assez toxique, Anne ne perd jamais patience, elle ménage les uns et les autres, calme les esprits et aplani les conflits naissants.
    8 ans auparavant, Anne s’est laissé convaincre par lady Russel de refuser la demande en mariage de Frederik Wentworth, qu’elle voyait comme un mauvais parti du fait de l’absence de titre et de sa profession de marin.
    Depuis Anne n’a cessé de regretter cette séparation tout en pensant avoir fait son devoir en suivant les conseils de celle qui l’aime comme une mère (autre époque, autre mœurs).
    Les circonstances, que je vous laisse découvrir dans le roman, vont l’amener à revoir Frederik, lequel a fait du chemin en 8 ans.
    Wentworth est sans doute le personnage masculin que j’ai préféré dans ce roman (même si le beau-frère d’Anne m’a aussi beaucoup plu). Comme Anne, il a le sens du devoir. Il a aussi très conscience de son rang, des privilèges et des obligations qui en découlent. Pour autant, il ne semble en tirer ni orgueil ni sentiment de supériorité.
    Il sait à la fois pardonner et se remettre en question, et surtout, il n’hésite pas à s’exposer à un chagrin en faisant le premier pas tout en restant discret.
    La chose que j’ai le plus apprécié est que, si Frederik et Anna ne se jette pas l’un sur l’autre au premier regard, convenances du XIXème siècle obligent (on est pas dans un Hugo romance), ils ne perdent pas non plus de temps en atermoiements inutiles qui s’étirent sur des mois.
    La fin met un poil à mal les morales habituelles, comme si Jane Austen, sentant sa fin proche, s’était dit : Au diable la morale conservatrice et bien-pensante de mon siècle et place aux sentiments véritables qui, eux seuls, doivent compter.

     

    Un extrait : Il n’est pas étonnant que lady Russel n’eût pas songé à un second mariage ; car elle possédait une belle fortune, était d’un âge mûr, et d’un caractère sérieux, mais le célibat de Sir Walter s’explique moins facilement.
    La vérité est qu’il avait essuyé plusieurs refus à des demandes en mariage très déraisonnables. Dès lors, il se posa comme un bon père qui se dévoue pour ses filles. En réalité, pour l’aînée seule, il était disposé à faire quelque chose, mais à condition de ne pas se gêner. Élisabeth, à seize ans, avait succédé à tous les droits et à la considération de sa mère.
    Elle était fort belle et ressemblait à son père, sur qui elle avait une grande influence ; aussi avaient-ils toujours été d’accord. Les deux autres filles de Sir Walter étaient, à son avis, d’une valeur inférieure.
    Marie avait acquis une légère importance en devenant Mme Musgrove ; mais Anna, avec une distinction d’esprit et une douceur de caractère que toute personne intelligente savait apprécier, n’était rien pour son père, ni pour sa sœur.
    On ne faisait aucun cas de ce qu’elle disait, et elle devait toujours s’effacer ; enfin elle n’était qu’Anna.

     

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  • [Livre] Bride stories T01

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    Résumé : La vie d’Amir, 20 ans, est bouleversée le jour où elle est envoyée dans le clan voisin pour y être mariée. Elle y rencontre Karluk, son futur époux… un garçon de huit ans son cadet ! Autre village, autres mœurs… La jeune fille, chasseuse accomplie, découvre une existence différente, entre l’aïeule acariâtre, une ribambelle d’enfants et Smith, l’explorateur anglais venu étudier leurs traditions.

    Mais avant même que le jeune couple ait eu le temps de se faire à sa nouvelle vie, le couperet tombe : pour conclure une alliance plus avantageuse avec un puissant voisin, le clan d’Amir décide de récupérer la jeune femme coûte que coûte…


    Auteur : Kaoru Mori

     

    Edition : Ki-oon

     

    Genre : Manga Josei

     

    Date de parution : 09 juin 2011

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : En général, je n’aime pas les mangas. Le style, les personnages avec des visages pointus et des yeux immenses… ça va 5 minutes mais ça a tendance à vite me gonfler.
    Pourtant, à force d’entendre parler de Bride Stories, je dois dire que j’ai été intriguée. Le synopsis m’attirait vraiment, et sans doute que si ça avait été une BD je n’aurais pas attendu autant de temps pour la découvrir.
    Après quelques recherches, je me suis rendu compte que ce manga n’était pas considéré comme un shojo, qui serait un manga destiné à un public féminin âgé de moins de 15 ans, mais un Josei, un manga destiné aux jeunes femmes âgées de 15 à 30 ans. Pour autant les catégories semblent fluctuantes, comme le sont les catégories new adult, young adult, jeunesse, dans la classification des romans, puisque certains mangas sont identifiés comme appartenant à l’un ou l’autre genre selon les sites ou les personnes.
    Je trouve cependant que les thèmes abordés dans Bride Stories sont un peu trop mature pour des jeunes filles de moins de 15 ans. Les subtilités risquent de leur passer au-dessus de la tête.
    Les dessins sont agréables et vraiment très détaillés. Le seul « reproche » que j’aurais à faire est que les deux femmes ayant sensiblement le même âge : Amir et sa belle-sœur, sont très difficiles à distinguer l’une de l’autre. Il faut dire que tous les personnages sont construits sur le même modèle et que, sans couleur pour différencier facilement leurs tenues, il est parfois très dur de les identifier au premier coup d’œil.
    C’est probablement ce qui m’a le plus dérangée dans cette lecture, et du coup dans les mangas en général : le noir et blanc. J’ai un peu l’impression d’une publicité mensongère devant les couvertures très colorées pour n’avoir aucune couleur à l’intérieur.
    Même s’il m’a fallu un schéma pour bien comprendre le sens de lecture des vignettes, lire dans le sens japonais ne me dérange pas, mais cet univers monochrome, qui, on le devine facilement, serait tout simplement époustouflant en couleur, a vraiment été un obstacle.
    L’histoire en elle-même est vraiment intéressante. A travers l’histoire d’Amir et de Karluk, on peut voir les traditions des différents clans, et pas seulement dans le mariage mais aussi dans la vie quotidienne. Ainsi la différence d’âge entre Karluk et Amir, sans forcément choquer, montre quand même qu’Amir n’a pas été considérée comme « mariable » plus tôt. On peut voir aussi que certains clans considèrent que l’épouse n’appartient à l’autre famille qu’une fois qu’elle a conçu un enfant.
    Amir ne semble pas être dérangée par le fait d’épouser un garçon de 12 ans alors qu’elle en a 20, mais j’ai vu plusieurs films se déroulant en Asie où les épouses ont 12 ou 13 ans alors que le « mari » est encore au sein de sa mère. De toute évidence, pour de nombreux clans, le mariage est avant tout une alliance et les relations sexuelles ne sont pas au centre des préoccupations ; D’ailleurs, personne, dans la famille de son mari, ne demande à Amir si son mariage a été consommé.
    Il y a beaucoup d’humour, souvent aux dépens de Smith, une sorte d’ethnologue qui étudie les coutumes de la région. C’est d’ailleurs grâce à lui, si j’ai bien compris, qu’on découvrira d’autres clans, et d’autres jeunes mariées.
    Même si je continue à être sur la réserve pour les mangas en général, même si le côté monochrome est vraiment un aspect qui me déplait, j’ai trop envie de connaitre la suite de l’histoire.
    Bride Stories sera peut-être le seul manga que je lirai, mais j’irais jusqu’au bout !

    Un extrait :

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  • [Livre] Chroniques homérides – T01 - Le souffle de Midas

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    Résumé : Entre tes mains, fille d’Homère, brûle encore le pouvoir des Dieux.
    Le jour où une inconnue rend son dernier souffle dans mes bras, je sais que ma vie paisible d’étudiante ne sera plus jamais la même. Au lendemain du drame dont j’ai été le seul témoin, aucune trace du crime n’a été retrouvée, tant et si bien que tout le monde me pense folle, moi la première. Seul un homme me croit, Angus Fitzgerald, détective à la recherche d’une personne qui ressemble trait pour trait à la femme morte sous mes yeux.
    Alors que ce mystère reste sans réponse, les objets que je touche se transforment en or. Et quand le bel Angus me narre le mythe antique de Midas, ce roi grec qui changeait tout en or, je comprends qu’il en sait bien plus sur ce qui m’arrive. Et aussi sur les dangers qui me menacent. Pour moi, le plus imminent est juste là, dans mes mains. Parce que si pour le détective, je suis bénie des Dieux, je ne vois en ce pouvoir qu’une malédiction…


    Auteur : Alison Germain

     

    Edition : Chat Noir

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 31 Octobre 2017

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Ayant vu autant de chroniques dithyrambiques que de chronique extrêmement négatives, de bonds hystériques de groupies de booktubeuse que de lancé de venin accusant la maison d’édition d’avoir publié le roman dans même le lire, dans le seul intérêt de profiter de la notoriété de Lili bouquine, j’ai voulu me faire ma propre idée.

    Avec des airs de Percy Jackson (les homérides à la place des sangs-mêlés, le sanctuaire, les méchants qui se transforment en sale bêtes assoiffées de sang, les pouvoirs qui viennent des dieux grecs…), on ne peut pas dire que la base de départ déborde d’originalité. La suite pas tellement plus, d’ailleurs, tout est un peu trop prévisible.
    Mais bon, ce n’est pas le premier auteur à écrire sur une idée mainte fois reprise.
    L’histoire se laisse lire, on ne peut pas franchement dire qu’on s’ennuie mais on n’a pas non plus le cœur qui bat à 100 à l’heure. C’est sympathique. On a envie d’en savoir plus.
    Cependant, j’ai surtout eu un goût de trop peu. Moins de 300 pages pour le premier tome d’une série fantastique avec un univers à mettre en place, une héroïne à présenter, une intrigue à développer… c’est très (trop) court. A peine le temps de poser les jalons de l’histoire et de bâcler une scène d’action qui se termine trop vite.
    La plume de l’auteur est encore hésitante. Elle oscille entre un langage « oral » dans ses dialogues qui manquent totalement de naturel et un langage parfois soutenu qui tombe comme un cheveu sur la soupe dans une histoire qui ne s’y prête pas. A la limite, si l’auteur voulait employer ce genre de langage, il aurait mieux valu faire s’exprimer ainsi un personnage particulier, qui aurait conservé un langage d’une autre époque (et vu la longévité de certains d’entre eux, ça aurait été totalement crédible). Ici, on sent que l’auteur a voulu se distinguer avec un vocabulaire parfois recherché mais elle en fait trop.
    Mais encore une fois, il s’agit là d’un premier roman. Tous les grands auteurs ont écrit des premiers jets qui n’étaient pas forcément satisfaisant, mais peut être que tous n’ont pas été publié dès leur premier essai.
    D’un autre côté, j’ai bien aimé l’introduction des pierres et j’espère qu’elles auront encore un rôle important dans la suite de l’histoire, parce que ça, pour le coup, c’est assez original.

    Les clins d’œil à Harry Potter et Game of Thrones m’ont fait sourire même si ça montre une Louise beaucoup plus puérile que ne le laisse supposer ses 19 ans. J’ai souvent eu l’impression qu’elle n’avait pas plus de 15 ou 16 ans.
    Enfin, mais là ce n’est pas la faute de l’auteur, je trouve inadmissible qu’une maison d’édition laisse passer autant de coquilles. La relecture et la correction fait partie de leur travail, ils prennent un pourcentage suffisamment élevé pour le faire correctement.

    Au final, je suis plutôt mitigée par ce premier tome. Ma curiosité et l’espoir de voir le style de l’auteur s’améliorer, me feront très certainement lire la suite.

     

    Un extrait : Je bossais chez Crystals depuis presque six mois, soit à partir du moment où j’avais décidé de ne plus totalement dépendre de ma mère, financièrement parlant. Certes, à dix-neuf ans, je vivais toujours chez elle, mais j’avais également obtenu, grâce à ce job, une certaine liberté qui me permettait de m’offrir ce que je voulais quand je le voulais ou bien de mettre un peu d’argent de côté pour ma vie future. Le réserver, par exemple, pour des choses importantes comme le permis de conduire ou l’achat d’une voiture.

    Oui, ce job m’avait changé la vie.

    Le magasin appartenait à une chaîne qui comptait à ce jour vingt échoppes dans toute l’Angleterre, dont plusieurs répertoriées en Cornouailles. C’était le genre d’endroit qui sentait l’encens et qui accueillait parmi ses étalages quelques bouquins d’ésotérisme, des babioles bizarres et des pendules, en plus d’une gamme de pierres semi-précieuses très étendue. Lithothérapie, divination, transmission d’énergie, tout un vocabulaire que j’avais dû assimiler depuis mon embauche et qui faisait désormais partie de mon quotidien. Pour tous ceux qui croyaient à ce genre de choses, cela devait avoir un sens, pour ma part, je demeurais plutôt sceptique.

     

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  • [Livre] Au-dessus de tout soupçon

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    Résumé : Et si un jour toute votre vie disparaissait ? Plus un meuble. Aucune trace de ses filles. Pas le moindre message de son mari. C'est la vision cauchemardesque qui attend Claire à son retour de voyage. Où est sa famille ? Il y a 35 ans, un soir d'Halloween, quatre petits garçons jouent avec le feu. Une famille est décimée, les coupables jamais arrêtés. Et quelqu'un a décidé de déterrer le passé... Une famille en danger, des secrets et quelques cadavres...


    Auteur : Declan Hughes

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 13 Juillet 2017

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire. Je trouvais que les choses traînaient en longueur, qu’on tournait un peu en rond. J’avais l’impression de ne pas décolle du quart du livre. Et d’un coup, tout s’est débloqué et j’ai terminé les ¾ restants en autant de temps qu’il m’avait fallu pour lire le 1er quart.
    C’est vraiment à partir du moment où claire rentre et trouve la maison vide que j’ai plongée dans l’histoire. Je trouve juste dommage qu’il ait fallu tant de blabla pour atteindre l’intrigue principale de l’histoire.
    Si l’intrigue est bien menée, chaque détail ayant son importance et les fausses pistes, toutes plus crédibles les unes que les autres, nous entraînant joyeusement à leur suite, j’ai trouvé que les personnages ne suscitaient guère d’empathie.
    L’histoire oscille entre différents points de vue, essentiellement ceux de Danny et Claire mais aussi de bon nombre de personnages secondaires. L’avantage, c’est qu’on en sait toujours un peu plus que chacun des personnages puisqu’on a l’ensemble des informations détenus par les protagonistes. L’inconvénient, c’est que comme le récit est à la troisième personne, on se perd un peu entre les différentes voix, justement parce qu’elles n’ont, a priori, rien de différents.
    Tout le long, on se dit que les réactions des uns et des autres ne sont absolument pas crédibles.
    Et puis, finalement, c’est tellement gros, tout prend une telle ampleur, que je n’avais qu’une envie : savoir comment l’auteur allait terminer tout cela.
    Et je n’ai pas été déçue.
    Certes, j’avais découvert la vérité avant la révélation mais malgré ça, il y a plein de détails que je n’avais pas vu venir.
    Au final, malgré un début laborieux, j’ai bien aimé ce roman.

     

    Un extrait : Danny Brogan, à l’âge de onze ans, fut à l’origine de l’incendie qui décima la famille de sa future femme. Le geste avait-il été accidentel ou intentionnel ? Danny ne pouvait le dire avec certitude, c’est du moins ce dont il s’était persuadé. Quoi qu’il en soit, il n’était pas étonnant qu’il en ait gardé des séquelles : une terreur morbide du feu qui, de toute sa vie, ne le quitta plus. La peur est le meilleur ami de l’homme, dit le dicton, et Danny portait en lui celle des flammes, mais aussi celle des amis qui l’accompagnaient cette nuit-là, au point qu’il avait parfois l’impression que ce double fardeau risquait d’avoir raison de lui.

    Personne ne savait réellement ce qu’il avait fait, à l’exception de ses amis Dave, Gene et Ralph, et même eux divergeaient quant aux détails. S’ils avaient tous juré de se taire, la crainte qu’ils parlent demeurait. Pas au début, dans les jours qui avaient suivi, alors que la ville tout entière était sous le choc, que se succédaient les services religieux, les processions endeuillées, l’enterrement des victimes, les minuscules cercueils blancs. Pas dans les semaines ni les mois suivants non plus, alors que l’unique enfant rescapé se retrouvait d’abord confié à une famille d’accueil, puis adopté par une autre à des kilomètres de là, que la maison ravagée par les flammes était démolie puis reconstruite, de sorte que personne n’aurait pu deviner qu’un sinistre s’était un jour produit à cet endroit. Pas même dans les années d’après, tandis que le collège laissait place au lycée, avec son tourbillon de compétitions sportives, d’études, d’hormones, en rivalité permanente pour savoir ce qui de l’intelligence, des émotions ou du muscle l’emporterait. Personne n’a jamais rien lâché. C’était comme s’il ne s’était rien passé, comme si leur enfance même n’avait pas eu lieu, comme si la mémoire n’était plus nécessaire. L’avenir était tout ce qui comptait : le prochain examen, le prochain match, la prochaine jolie fille. Quelle importance, ce qui avait pu arriver lorsqu’ils étaient petits ?

    Ce ne fut que plus tard, quand ils se retrouvèrent eux-mêmes parents, que les choses changèrent. Devenir père, c’est aussi revivre sa propre enfance, comprenait peu à peu Danny.

     

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