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[Livre] Cœur battant

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Résumé : Alex, 17 ans, est un « hors-la vie ». Après avoir essayé d éteindre son coeur, il se retrouve dans une clinique pour y être «réhabilité à la vie». Il y rencontre Alice, aussi belle que cynique ; Victor, aussi obèse que candide ; la vieille Colette, aussi espiègle qu'élégante ; et Jacopo, aussi riche que grincheux. À eux cinq, ils décident de s'évader de la clinique, direction le manoir de Jacopo. Le but du voyage? Se jeter d'une falaise, tous ensemble ça leur fera un projet commun ! Mais la route va leur réserver plusieurs surprises.


Auteur : Axl Cendres

 

Edition : Sarbacane

 

Genre : Jeunesse

 

Date de parution : 5 Septembre 2018

 

Prix moyen : 15,50€

 

Mon avis : Fin août, Axl Cendres m’a contactée pour me proposer son livre au format PDF. Comme j’avais adoré son précédent roman et que le format PDF n’est pas très agréable à lire, j’ai décliné la proposition en indiquant à l’auteur que j’avais bien l’intention d’acheter son livre dès sa sortie. Ce que j’ai fait.
S’il m’a fallu en revanche un certain temps pour sortir ce roman de ma PAL, je ne regrette pas de l’avoir fait.
Bien que le livre soit très court (188p), il est divisée en trois parties composant le parcours des personnages : A la clinique, sur la route, à leur destination finale.
Les cinq personnages principaux sont appelés des suicidants, c’est-à-dire qu’ils ont tous tentés de se suicider.
Il se retrouvent donc dans une clinique psychiatrique pour… et bien je suppose pour guérir de leur envie de mourir, encore que je me demande bien comment on peut reprendre goût à la vie en étant enfermé, bourrés de médicaments, entourés de médecins parlant sur un ton faussement joyeux, contraints de participer à des « activités thérapeutiques » toutes plus ridicules les unes que les autres…

Malgré un sujet sensible, polémique et généralement tabou, Axl Cendres a doté son roman de personnages certes atypiques mais bourrés d’humour.
Alex, Alice, Victor et Colette sont très attachants, Jacopo un peu moins car on ne le voit guère.
Les cinq compagnons d’infortune décident de ficher le camp de cette clinique qui fiche le bourdon à force d’afficher ainsi un optimisme et une joie factices pour aller joyeusement se suicider en cœur sur la propriété de Jacopo, situé en Normandie.
Une ovation pour la sécurité de la clinique vu la facilité avec laquelle cette évasion se fait (et le pire est que, d’après mes renseignements, ce n’est absolument pas exagéré par l’auteur !).
Voici donc nos cinq candidats à un raccourcissement drastique et volontaire de l’existence dans la nature, dans la vraie vie, donc confrontés à tout un tas d’événements bien plus susceptibles de redonner goût à la vie que le pétrissage de l’argile (et pas façon Demi Moore/ Patrick Swayze).

Au cours de leur périple pour rejoindre la Normandie, ils vont faire quelques rencontres, mais surtout apprendre à se connaitre les uns les autres.

J’aime toujours autant la plume d’Axl Cendres. Le texte est émaillé de phrases traitant de l’amour et de la mort telles que « Les vieux sont des morts avec le sang chaud » ou encore « L’amour, c’est un chat qui joue avec le cœur comme avec une pelote de laine ».
Certaines de ces phrases sont drôles, d’autres sont émouvantes, mais toutes sont percutantes.

L’auteur montre que la vie réserve toujours des surprises, parfois de bonnes surprises. Elle montre aussi que parler des raisons qui ont donné envie d’en finir est souvent le premier pas vers la guérison. C’est de garder ces choses-là pour soi qui finit par étouffer.

L’auteur, sans s’attarder dessus, aborde les fléaux que sont le harcèlement scolaire et le viol, mais aussi le deuil et la dépression chronique qui poussent certaines personnes à ces extrémités.

Pour finir, je dirais que pour un roman basé sur le suicide, ce livre est joyeux, drôle, tendre, et surtout rempli d’espoir !

 

Un extrait : Dans une pièce qui ressemblait à une salle de classe, nous étions cinq à être assis derrière de petites tables formant un cercle.
Blouse blanche et barbe grise, celui que tout monde appelait le Doc, le psychiatre qui animait la séance, a joint les mains avec un sourire joyeux.

« Bien ! » il a dit. « Comme nous avons un petit nouveau parmi nous, et pour le mettre à l’aise, chacun va rappeler son prénom et la façon dont il a essayé de se suicider. »

Le petit nouveau, c’était moi. Nous étions tous ce que l’on appelle des suicidants, c’est-à-dire des personnes qui ont raté leur tentative de suicide – à ne pas confondre avec les suicidaires, ceux qui ne sont pas passés à l’acte.
Un garçon s’est lancé. Ses cheveux étaient aussi roux que les miens étaient bruns, et il était aussi gras que j’étais en os.

« Je m’appelle Victor, j’ai avalé une boité de pilules que ma mère prenaient pour dormir, j’croyais que c’étaient des somnifères, mais en fait, c’était un truc avec des plantes… »

« Merci Victor ! » a dit le Doc d’un ton enjoué.

 

Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

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