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Selene raconte... - Page 5

  • Bilan du mois d'avril 2021

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    En avril, j'ai lu 13 livres dont 1 album et 12 romans pour un total de 5243 pages

    80 90.jpg A la nuit je mens.jpg Bone season T01.jpg

    charisma.jpg Eden Island.jpg eve of man.jpg

    Horizons T04.jpg La fin des idoles.jpg l'épouse et la veuve.jpg

    Rebecca Kean T04.jpg the kingdom.jpg

    Les deux suivants étaient des SP, que j'ai demandé un peu par hasard et qui ont été d'excellentes lectures
    la vie qu'on m'a choisie.jpg wild child.jpg

     

    Côté écran, j'ai enfin vu la dernière saison de la série Zoo qui trainait depuis des mois dans ma Liste à Voir
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    Et j'ai aussi vu 5 films
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    Thor_affiche_def.jpg 486036.jpg

     

    Et côté achats hors livres, je me suis un peu emportée question carnets... mais y'avais de quoi (Bon je n'ai pas acheté que des carnets)

    D'abord, j'ai acheté ces marques pages très pratiques que je voulais tester (et que j'ai définitivement adoptés)

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    Et une tasse qui m'est passé sous le nez au moins 4 fois, alors là qu'elle était de nouveau en stock, j'ai littéralement sauté dessus!

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    Et puis, les carnets donc...

    J'ai pris, bien évidement, le carnet Disney Castle du mois (celui-là, il était prévu et attendu)

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    Et puis.... bah y'en avait d'autres qui me faisait de l'oeil...

    Celui-ci

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    Celui-ci

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    et enfin, celui-là (Mais en même temps, peut-on me reprocher d'avoir craqué?)

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    Et voilà, c'est tout pour ce mois-ci! Je vous retrouve le mois prochain avec toujours plus de lecture, de visionnage et de craquages...

     

     

  • [Livre] Un petit carnet rouge

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    Lecture terminée le : 01 août 2020

     

    Résumé : Doris, âgée de 96 ans, habite seule dans un petit appartement de Stockholm. Ses journées sont rythmées par le défilé régulier d'auxiliaires de vie et par les appels de sa petite-nièce Jenny, sa seule famille et source de joie, qui vit aux Etats-Unis. Son bien le plus précieux est un carnet d'adresses, qu'elle possède depuis 1928. Ce petit objet rouge contient le souvenir des gens qu'elle a rencontrés tout au long de son existence.
    Au terme de sa vie, Doris décide de coucher sur le papier l'histoire de ces personnes dont elle a rayé les noms à mesure qu'elles ont disparu de ce monde. De la riche et excentrique Suédoise dont elle a été la domestique aux plus grands couturiers français qui l'ont vue porter leurs créations, de la veuve qui lui a appris l'anglais sur le bateau l'emmenant à New York à l'aube de la guerre à l'amour de sa vie rencontré à Paris, de l'artiste suédois truculent avec qui elle a correspondu pendant des années au pêcheur solitaire qui lui a sauvé la vie, l'existence de Doris est une épopée romantique, émouvante et parfois tragique.


    Auteur : Sofia Lundberg

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 30 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Âmes sensibles s’abstenir ! J’ai pleuré comme une madeleine pendant plus de la moitié du livre.

    J’ai eu un coup de cœur pour Doris dès les premières lignes. La brusquerie de son aide à domicile m’a donné envie de hurler. Ce n’est pas de la méchanceté ou de la maltraitance, juste l’oubli que l’on a affaire à un être humain et non à une marionnette.

    Doris a 96 ans et, n’ayant plus d’autres familles que sa petite nièce, Jenny, qui vit aux Etas-Unis, elle a décidé de rédiger ses mémoires. Pour ce faire, elle s’appuie sur un petit carnet rouge dans lequel elle a noté le nom et les coordonnées des gens qu’elle rencontrait avant de les rayer à leur décès.

    Et en près d’un siècle d’existence, Doris a vécu une vie riche en événements et changements en tout genre.

    A chaque nom inscrit dans ce carnet, et surtout à chaque nom rayé, correspond un pan de son histoire.

    Depuis son enfance où, après la mort de son père, sa mère l’a placée comme domestique chez une riche bourgeoise excentrique, par manque d’argent mais que la petite Doris a vécu comme un vrai rejet, jusqu’à son retour en suède, bien des années plus tard, Doris a vécu 1000 vies : de petite domestique, elle va devenir mannequin, ce qui s’apparente à de l’esclavage, elle va rencontrer un jeune homme qui va être son grand amour (mais que, personnellement, je n’ai pas vraiment apprécié, du moins pendant une partie du livre). Toujours, quel que soit la distance, elle restera proche d’un artiste désargenté, homosexuel et un brin maniaco-dépressif.

    Elle vit sa jeunesse durant la seconde guerre mondiale, s’exile aux USA pour fuir la guerre avant de décider de revenir en Europe.

    Certaines morts sont prévisibles, ne serait-ce qu’à cause de l’âge des protagonistes, mais d’autres m’ont prise totalement par surprise.

    La plupart m’ont fait fondre en larme, très peu m’ont laissée indifférente.

    L’autre personnage clé du roman est Jenny, la petite nièce de Doris. Elle souffre d’être aussi loin de sa grand-tante qui, en dehors de son mari et ses enfants, est sa seule famille.

    J’ai beaucoup aimé Jenny. Elle a la détermination et la bonté de sa tante.

    J’ai eu un peu de mal avec son mari qui pense beaucoup à son petit confort et trouve anormal de devoir assumer les tâches habituellement gérées par sa femme et qu’il trouve insurmontables (mais pas quand c’est elle qui s’en occupe). Mais Jenny a du répondant et n’est pas du genre à se laisser faire.

    Il y a tellement d’émotions dans ce roman que je ne suis pas prête d’oublier Doris et sa longue vie extraordinaire

     

    Un extrait : Il doit bientôt être l’heure de manger, songe-t-elle en passant la main sur son estomac. Elle ramasse la loupe d’une main tremblante pour lire l’heure sur sa fine montre en or. Les chiffres sont trop petits quand même, et elle doit renoncer. Elle joint les mains sur ses genoux et ferme les yeux en attendant le bruit familier de la porte d’entrée.

    « Eh bien, Doris, on s’est endormie ? »

    Une voix exagérément forte la tire du sommeil. Elle sent une main sur son épaule. Mal réveillée, elle sourit vaguement et acquiesce en regardant la jeune auxiliaire de vie penchée au-dessus d’elle.

    « J’ai dû m’assoupir quelques instants. » Les mots restent coincés et elle doit s’éclaircir la voix.

    « Tenez, buvez un verre d’eau. » L’aide à domicile revient rapidement avec un verre et Doris boit docilement une gorgée.

    « Merci… Pardon, je ne me rappelle plus comment vous vous appelez. » C’est encore une nouvelle jeune fille. L’autre a démissionné pour reprendre ses études.

    « C’est moi, Doris ! Ulrika ! Alors, comment allons-nous aujourd’hui ? » demande-t-elle. Puis elle s’en va sans attendre la réponse.

    Qui ne vient jamais, de toute façon.

    Doris observe en silence les gestes précipités d’Ulrika dans la cuisine. Elle sort le poivre du placard et range la salière qui était sur la table. Elle laisse derrière elle une nappe pleine de plis.

    « Pas de sel. Je vous l’ai déjà dit », gronde Ulrika sévèrement, agitant sous son nez la boîte qui contient son repas. Doris hoche la tête et soupire en regardant Ulrika arracher le film plastique. Elle verse la sauce, les pommes de terre, le poisson et les petits pois, mélangés en une bouillie indéfinie, sur une assiette en céramique brune qu’elle enfourne dans le micro-ondes en tournant le bouton sur deux minutes. L’appareil démarre avec un bourdonnement. Une odeur de poisson se répand dans l’appartement. En attendant, Ulrika tripote ses affaires. Elle rassemble les journaux et le courrier en un seul tas et vide le lave-vaisselle

     

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  • [Livre] Wild child

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    Lecture terminée le : 23 avril 2021

     

    Résumé : Eddie est un lutteur hors-pair.
    Battu pendant toute son enfance par son père, il écume sa rage sur le ring.
    Un jour, il explose et s’en prend à l’arbitre. Sa vie bascule. Il est exclu de son lycée et risque la prison.
    Mais Sunday, l’organisateur des plus grands combats illégaux du pays, a repéré depuis longtemps le talent de Mac, et souhaite qu’il rejoigne ses combattants.
    En échange : la richesse et la liberté.
    Eddie rentre alors dans un monde de violence et de fureur, un univers sans pitié soumis à la loi du plus fort.
    Pour l’entraîner, il est confié à Khadjee, une jeune adolescente qui évolue dans ce milieu depuis sa plus tendre enfance.
    Elle connaît les combats et les lutteurs mieux que quiconque.
    Si elle n’était pas une femme, elle serait, elle aussi, sur le ring.
    Ensemble, ils vont tenter de survivre et de ne pas laisser leurs démons prendre le contrôle.


    Auteur : Neil Connelly

     

    Edition : Bayard

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 21 Avril 2021

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : La première chose que j'ai remarqué quand j'ai reçu ce livre, c'est sa couverture. Ok, on est d'accord, ça ne fait pas tout, mais c'est quand même appréciable d'avoir un bel objet livre. J'ai trouvé que pour une fois, la couverture est en parfaite adéquation avec l'histoire (il y a trop souvent des couvertures dont on se demande le rapport avec le livre).

    Clairement, ce livre me fait sortir de ma zone de confort. Les combats, que ce soit la boxe, la lutte, ou plus encore des combats illégaux ou le but et de massacrer son adversaire pour le plaisir de quelques spectateur avides de sang, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé. Je ne suis pas contre les batailles, les luttes, les combats, mais je préfère qu'ils aient un vrai sens.

    Bref, tout ça pour dire que je n'étais vraiment pas le public cible pour ce roman.

    Et pourtant...

    J'ai été entraînée, presque malgré moi, dans l'univers sombre des brawlers (les combattants de rue, sans règles, sans arbitres, sans limites) par la plume de Neil Connelly.

    Eddy est un adolescent qui porte en lui beaucoup de colère et de violence. S'il a été battu par son père toute son enfance, ce n'est pas cela qui l'a traumatisé, mais les coups que son père infligeait à sa mère et l'impuissance qu'il ressentait à lui venir en aide. Finalement, l'homme est allé trop loin, et a été arrêté et condamné à une lourde peine de prison.

    Malgré cette incarcération, Eddy est toujours à la recherche d'une vengeance contre son paternel. Lutteur dans l'équipe du lycée, il espère obtenir une bourse pour l'université mais est régulièrement sanctionné pour ses accès de violence sur le tapis. Il finit d'ailleurs par s'en prendre violemment à un arbitre ce qui lui vaut une exclusion définitive de son établissement, mais aussi la perspective de la prison, l'homme ayant déposé plainte.

    C'est là qu'entre en scène un homme qui semble avoir connu son père et qui, sous prétexte de le soustraire à la prison, l'introduit dans le milieu des combats clandestins.

    On a ici un monde d'hommes, que ce soit les combattants, ou ceux qui se font de l'argent sur leur dos.

    Dans ce roman il n'y a que trois femmes, mais je remarque que ce sont des femmes fortes.

    La mère d’Eddy, d'abord, qui, si elle était physiquement faible face à la violence de son mari, m'apparaît comme quelqu'un de psychologiquement très fort, quelqu'un qui ne s'est pas effondré, qui est allé de l'avant, qui a tout fait pour que son fils manque du moins de choses possibles malgré la situation.

    Il y a ensuite Khadjee qui entraîne les brawlers pour régler les dettes de son oncle, une jeune femme fière et solide, qui sans mettre en avant son orientation sexuelle ne la cache pas non plus et qui espère plus que tout finir par réussir à quitter ce milieu.

    Enfin, même si on la voit peu, il y a la policière qui avait arrêté le père d'Eddy et qui, aujourd'hui, essaie de son mieux de venir en aide au jeune homme.

    Ces trois femmes, qui dénotent au milieu de toute cette testostérone, sont un peu les Jiminy Cricket de Eddy. À travers leur regard, il prend conscience de ce qu'il est en train de devenir, et surtout il prend conscience qu’il n'aime pas du tout ce qu'il est en train de devenir.

    Eddy va devoir se battre, pour de bon, et autrement qu'avec les poings pour remettre sa vie sur les rails et sortir d'un univers qui ne libère que rarement ceux qui ont eu le malheur d'y entrer.

    L'évolution psychologique d'Eddy était vraiment très agréable à découvrir. Et malgré ce milieu qui ne m'attire pas du tout, j'ai été plongée dans l'histoire sans pouvoir m'en détacher avant le point final.

     

    Un extrait : Pour ajouter encore à l’effet dramatique, je dis cela en me détournant, si bien que je ne me retrouvai pas face à l’arbitre quand il siffla. Cela m’étonna quand même, puisqu’il avait déjà sifflé l’arrêt du combat. Quand je me retournai, je le vis croiser les poings au-dessus de sa tête et avancer calmement vers la table de pointage. Il se pencha pour parler à un officiel en cravate. Ils acquiescèrent en même temps, puis l’arbitre revint vers le centre du tapis. Il leva la main pour signaler une troisième conduite antisportive de ma part, avant d’avancer jusqu’à Dunkirk qui était toujours recroquevillé et continuait à saigner. Il se baissa, prit la main de Dunkirk et la leva, le désignant vainqueur. L’auditoire applaudit à tout rompre.

    Debout sur le tapis, j’étais abasourdi et comme paralysé. Gallaher posa les deux mains sur mes épaules.

    – Viens, on va s’asseoir.

    Je me dégageai brusquement pour foncer droit vers l’arbitre.

    – J’hallucine ! Qu’est-ce que c’est que cette connerie ? (Il se contenta de secouer la tête et j’ajoutai :) Vous avez fait quoi, là ?

    Cette fois il me regarda.

    – Je n’ai rien fait. Tu t’es disqualifié tout seul, fiston.

    C’est peut-être à cause de ce mot. Je ne suis pas sûr. Ou alors c’était l’adrénaline, ou les huées, ou la façon dont cet arbitre me regardait, comme si j’étais un raté. En tout cas, à cet instant, je perdis le contrôle. Je n’avais pas de pensée consciente, ni la moindre vision. Je ne sentis même pas les doigts de ma main droite se crisper. Je vis juste les yeux de l’arbitre s’écarquiller de stupeur et mon poing serré se lever pour lui claquer un uppercut sous le menton. Sa tête fut projetée en arrière, il recula de trois pas en titubant et s’effondra.

     

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  • [Livre] La vie qu’on m’a choisie

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    Lecture terminée le :  19 avril 2021

     

    Résumé : Un soir d'été de 1931, Lilly Blackwood remarque les lumières d'un cirque depuis la fenêtre de sa mansarde. La petite fille a interdiction d'explorer les alentours de Blackwood Manor... Elle n'est même jamais sortie de sa petite chambre. C'est pour sa sécurité, lui répète sa mère, car Lilly fait peur. Mais cette nuit-là, elle est emmenée en dehors de la propriété, pour la première fois. Et elle est vendue au cirque.
    Deux décennies plus tard, Julia Blackwood hérite du manoir de ses parents et de leur élevage de chevaux. Elle espère que revenir sur le lieu de son enfance pourra effacer de douloureux souvenirs. Mais elle va découvrir une mansarde jamais ouverte, et les photos d'un cirque mettant en avant une étonnante jeune femme...


    Auteur : Ellen Marie Wiseman

     

    Edition : Faubourg Marigny

     

    Genre : Roman contemporain, Drame

     

    Date de parution : 09 Mars 2021

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : Cette lecture a beau avoir été un coup de cœur, je ne crois pas avoir déjà ressenti autant de colère en lisant un livre.

    De la première page à la dernière ligne, j'ai fulminé contre l'un des personnages.

    Ce n'est clairement pas le seul personnage qui a provoqué ma colère, il y en a eu un sacré nombre dans ce roman, mais j'ai trouvé que dans le contexte, le personnage de Mrs Blackwood était vraiment le pire.

    Et étonnamment, c'est également celui que l'on voit le moins.

    Mais son seul souvenir, sa simple évocation, a eu le don de me faire remonter dans les tours en un instant.

    Il faut dire que tout au long du roman, plus on en apprend sur elle, et plus elle apparaît comme méprisable.

    Le récit alterne entre l'histoire de Lilly qui commence en 1931, et celle de Julia qui est se déroule au milieu des années 50.

    La plupart du temps dans ce genre de roman, il y a toujours une période, un personnage, que je préfère nettement à l'autre. Et si je lis sans problème l'intégralité du roman, je suis toujours pressée de revenir aux chapitres concernant ma période ou mon personnage préféré.

    Ici, pas du tout. J'étais tout aussi fascinée par la vie de Lilly que par les découvertes de Julia.

    Lilly, tout d'abord, est une petite fille d'une dizaine d'années qui n'est jamais sortie de ce qui lui sert de chambre. Sa mère est une fanatique religieuse et son père, il fait en sorte de lui apporter un peu de confort et de distraction, me fait rien pour remédier à la situation. Tout ce que l'on dit à la fillette est qu'elle est un monstre et qu'elle doit rester cachée pour sa protection.

    Jusqu'au jour où, en l'absence du père, sa mère l'emmène jusqu'au cirque voisin où elle la vend purement et simplement comme monstre de foire. Il va nous falloir un certain temps avant de savoir ce qui, chez Lilly, la fait qualifier de monstre. Quand on apprend la vérité, je me suis dit qu'il ne fallait pas exagérer, et que je ne voyais pas bien en quoi la jeune fille pouvait être considéré comme un monstre de foire. Hélas, j'avais oublié qu'on était dans les années 30, et plusieurs scènes m'ont montré à quel point l'ignorance des gens, y compris du corps médical, concernant ce qui touche Lilly, la propulse au rang d'anomalie.

    Certes, la jeune fille elle n'est plus enfermée à double tour, mais est-ce que cela change vraiment quelque chose pour elle?

    25 ans plus tard, Julia est informée de la mort de sa mère, survenu un an plus tôt. Il faut dire, que la jeune fille avait fugué de chez elle pour s'éloigner d'un foyer froid régit par un nombres de règles insupportables édictées par une mère intransigeante et facilement cruelle.

    Dès les premières lignes dans cette seconde époque, on sait que la mère de Lilly et Julia et la même personne: Mrs Blackwood.

    Et on peut aussi voir que malgré le temps passé, l'attitude de cette femme et toujours aussi froide et cruelle. Au fur et à mesure que Julia nous livre ses souvenirs, on ne s'étonne plus qu'elle ait décidé de fuir avant même sa majorité.

    À présent propriétaire du domaine des Blackwood, Julia explore la maison et ses nombreuses portes fermées à clé jusqu'à finir pas trouver des éléments faisant mention d'une certaine Lilly.

    Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'au fur et à mesure de sa petite enquête, c'est tout son passé, tout ce qu'elle croyait savoir de son histoire familiale, qui s'effondre lamentablement.

    Que ce soit l'univers impitoyable du cirque des années 30, où le propriétaire ne possédait pas seulement le chapiteau et les animaux mais également les artistes, ou celui tout aussi difficile d'un élevage de chevaux de course, avec ses méthodes plus que discutable, on se trouve embarquée aussi bien dans l'histoire des deux héroïnes que dans celle de leur entourage.

    Lilly et Julia, chacune à son époque, veulent faire bouger les choses, la seconde avec bien plus de succès que la première.

    Dans les parties consacrées à Lilly, il y a des scènes d'une dureté quasi insoutenable. Des scènes qu'après avoir visualisées, j'ai eu beaucoup de mal à chasser de mon esprit.

    Le seul petit reproche que je pourrais faire aux livres, mais qui ne m'a pas trop gêné dans ma lecture, a été le fait que le propriétaire du du cirque s'appelait une fois mr Barlow et la fois d'après mr Marlow. La toute première fois j'ai pensé à une simple coquille, mais ce changement de la première lettre du nom intervient à de nombreuses reprises. Heureusement, il n'y a pas de personnage ayant un nom approchant, et du coup, qu'on l'appelle Barlow ou Marlow, j'ai toujours su facilement de qui il s'agissait.

    Mais en dehors de cela, qui était au final plus amusant qu'autre chose, ce livre était vraiment une histoire géniale, pleine de rebondissements qui pour la plupart me faisaient sortir de mes gongs.

    Comme je le disais au début de ma chronique, ce roman s'est hissé sans difficulté au rang de coup de cœur.

     

    Un extrait : C’était un cirque.

    Et elle parvenait à le voir depuis sa chambre.

    Normalement, tout ce qu’elle voyait par sa fenêtre, c’était des chevaux et des champs, et Papa et son employé qui réparaient les clôtures blanches ou la grange à chevaux. Parfois, Maman traversait la pelouse, avec ses longs cheveux blonds qui flottaient derrière elle comme un voile. D’autres fois, des camions venaient et l’employé de Papa faisait entrer ou sortir des chevaux des remorques ou déchargeait des sacs et des ballots de paille. Une fois, deux hommes en guenilles (Papa les appelait des clochards) s’étaient aventurés dans l’allée et l’employé de Papa était sorti de la grange avec un fusil de chasse. Quand Lilly avait de la chance, un cerf sortait des bois, ou des ratons laveurs filaient le long de la clôture en direction du silo à grains, ou un train passait sur les rails. Dans ces moments-là, si elle collait son oreille à la fenêtre, elle parvenait à distinguer le souffle du moteur ou le sifflement de la vapeur.

    Mais là… il y avait un cirque. Un vrai cirque ! Pour la première fois de sa vie, elle voyait quelque chose de différent, et pas juste dans un livre d’images. Ça la rendait heureuse et en même temps, elle était un peu en colère contre elle-même. Si elle n’avait pas passé l’après-midi à lire, elle aurait peut-être vu le train s’arrêter pour le déchargement. Elle aurait pu assister au montage des tentes et apercevoir les éléphants et les zèbres et les clowns. Désormais, il faisait trop sombre pour distinguer autre chose que des lumières.

    Elle posa son livre et compta les planches autour de la fenêtre. Parfois, compter l’aidait à se sentir mieux. Un, deux, trois, quatre, cinq. Pas cette fois. Elle n’arrêtait pas de penser à ce qu’elle avait raté. Elle pressa son oreille contre le carreau. Peut-être qu’elle pourrait entendre les cris du maître de piste ou la musique du cirque.

    Sur le rebord de la lucarne, Abby se réveilla et cligna des yeux. Lilly passa un bras autour de la chatte rousse tigrée et l’attira contre elle pour enfouir son nez dans sa fourrure. Abby était sa meilleure amie et le chat le plus intelligent au monde. Elle savait se tenir sur ses pattes arrière pour donner des baisers et tendre la patte pour dire bonjour. Elle sautait même sur le lit de Lilly sur demande, et en descendait quand Lilly lui en donnait l’ordre.

    — Je parie que Maman va aller au cirque, dit Lilly. Elle n’a pas à s’inquiéter que les gens aient peur d’elle.

     

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  • [Livre] L’épouse et la veuve

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    Lecture terminée le : 17 avril 2021

     

    Résumé : Sur une île sauvage au large de l'Australie, deux femmes confrontées aux secrets de leurs époux.
    Le mari de Kate a disparu, laissant derrière lui de troublants mensonges, tandis qu'Abby doit soudain faire face à un homme distant et dissimulateur.
    Bientôt un cadavre est découvert et les deux femmes sont amenées à se rencontrer. Et si cette histoire était plus compliquée qu'il n'y paraît ?


    Auteur : Christian White

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2020

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Quand j'ai commencé ce livre, entre le titre et le quatrième de couverture, j'avais déjà, et des copines qui ne l'ont pas lui aussi, une petite idée sur ce qui allait se passer.

    Ma première théorie s'est effondrée dès les premiers chapitres, mais ce n'est pas plus mal car ça aurait été un scénario déjà 1000 fois vu.

    Dans les chapitres suivants, j'ai commencé à élaborer une autre théorie qui me paraissait bien plus prometteuse.

    Les choses avaient plutôt l'air de se dérouler dans ce sens, et j'étais assez contente d'avoir cerné le sujet.

    Mais vers le milieu du livre, un chapitre fait totalement s'effondrer toutes les théories que j'avais élaborées.

    Deux petites phrases à la fin d'un chapitre m'ont ainsi tout fait remettre en question.

    Dans ce roman les chapitres alternent entre le point de vue de l'épouse et celui de la veuve. On ne peut pas vraiment dire que j'ai trouvé les personnages sympathiques, même si j'ai eu une préférence pour Kate. J'ai trouvé que la situation dans laquelle elle se trouvait excusait un peu les quelques moments où elle se montre cassante.

    J'ai eu beaucoup plus de mal avec Abby, avec laquelle je n'ai pas du tout accroché.

    Pour autant, même si les personnages ne m'ont pas été forcément très sympathique oui, j'avais très envie de savoir le fin mot de l'histoire et ce qui allait leur arriver.

    Si au cours de ma lecture j'ai eu plusieurs fois le sentiment qu'il me manquait un élément pour faire le lien entre les deux familles, je ne m'attendais vraiment pas au retournement de situation que l'auteur nous a concoctés.

    On peut dire qu'il nous manipule d'une main de maître, avec une précision dans le récit qui nous empêche de tout deviner, mais qui, quand on sait la vérité, nous fait repenser à tout ce qu'on a lu en nous disant : "mais c'était pourtant clair"

    J'ai vraiment adoré cette histoire, et je ne pense pas attendre très longtemps pour découvrir l'autre livre de l'auteur, en espérant qu'il n'y en aura beaucoup d'autres.

     

    Un extrait : Elle avait lu quelque part qu'il suffisait de quinze jours pour se débarrasser d'une habitude; or le mariage n'en devenait il pas une, à la longue?

     

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  • [Livre] La magie du cinéma – T04 – Les crimes de Grindelwald

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    Lecture terminée le : 20 septembre 2020

     

    Résumé : Dans ce deuxième film de J.K. Rowling, le magizoologiste Norbert Dragonneau se lance sur les traces du redoutable Gellert Grindelwald. Cette périlleuse mission le conduit à Paris, où le mage noir a rassemblé ses partisans... Guide complet et richement illustré de photos et de dessins, ce livre foisonne de surprises à manipuler -autocollants, rabats à soulever, affiches à déplier...- et regorge de révélations passionnantes : secrets de tournage, fabrications de décors, création des nouvelles créatures, travail des acteurs...
    Plongez dans les coulisses du film et revivez les scènes les plus fascinantes !


    Auteur : Collectif

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 15 Novembre 2018

     

    Prix moyen : 27€

     

    Mon avis : De la couverture au contenu, tout dans ce livre est purement et simplement magnifique.
    Le livre commence par nous faire un résumé détaillé du premier volet des animaux fantastiques, histoire de ne pas partir en aveugle.
    Dans ce quatrième tome du monde du cinéma, il y a quelques éléments à soulever, mais relativement peu. En revanche l’album regorge d’encart, de notes, il contient aussi deux planches de stickers.
    L’album réussi à nous parler des coulisses du film sans nous en dévoiler la fin, donc on peut le lire et découvrir le film sans soucis.
    Contrairement aux trois premiers tomes, qui parlaient de tous les films Harry Potter et du film les animaux fantastiques mais en se concentrant sur un seul aspect à chaque fois : Les personnages et les lieux dans le 1er tome, les créatures dans le second et les objets ensorcelés dans le 3ème, ce quatrième tome ne parle que d’un seul film, le second volet des animaux fantastiques, mais en explore tous les aspects.
    Cet album est vraiment une mine d’information indispensable à tous ceux qui veulent en savoir plus sur la façon dont la magie s’opère à l’écran !

     

    Un extrait :

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  • C'est lundi que lisez-vous? #309

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez vous?

  • [Livre] La fin des idoles

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    Lecture terminée le : 16 avril 2021

     

    Résumé : Cette société nous rend-elle heureux ? Non, pense Lyne Paradis : elle en a souffert depuis l'enfance et rêve de la renverser... grâce aux neurosciences.

    Lyne infiltre une chaîne de télévision et crée des émissions subversives. Elle veut y guérir Paloma, starlette boulimique et obsédée par la célébrité, pour montrer que les maux de la société du paraître ne sont pas une fatalité.

    Ces émissions provoquent un scandale et déchaînent Gerhard Lebenstrie, psychanalyste médiatique et adversaire des neurosciences. Ils se déchirent devant la France entière...


    Auteur : Nicolas Gaudemet

     

    Edition : de Noyelles

     

    Genre : science-fiction

     

    Date de parution : 2020

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Je n'avais aucun a priori sur ce roman. Je n'avais pas lu d'avis dessus, ni positif ni négatif, et je pense que c'est pour ça que je l'ai plutôt bien apprécié, je n'avais pas d'attentes particulières sur le sujet.

    J'ai aimé l'histoire sans pour autant apprécier les personnages, tous plus odieux les uns que les autres, à l'exception de Paloma (laquelle n'attire certes pas l'antipathie mais ne m'a pas été plus sympathique que cela).

    Difficile du coup de "choisir un camp" entre neurosciences et psychanalyse, d'autant plus que l'on a là deux personnages qui ne sont pas représentatifs de leur profession respective.

    J'ai souvent trouvé tout cela un peu ardu à lire, que ce soit dans les parties un peu trop techniques, ou à cause du vocabulaire parfois utilisé par l'auteur (il a fallu que je cherche certains mots dans le dictionnaire, comme par exemple "obérer").

    Le livre, sous couvert de bataille entre neurosciences et psychanalyse, file cher aux télé-réalités en premier lieu, mais aussi au copinage et aux pratiques douteuses des politiques pour filer un coup de main aux copains.

    Ce roman n'est pas un coup de cœur, loin de là, tout le monde là-dedans étant à la fois bien trop antipathique et bien trop réel. Je ne le relirai certainement pas, mais je suis contente de l'avoir découvert, ne serait-ce que pour la fin!

    Sérieusement, le livre vaut la peine d'être lu pour cette fin inattendue, surprenante, et tous les autres synonymes du terme.

    Dire que je ne m'y attendais pas est un euphémisme. C'est une coupure brutale avec tout le reste du roman qui remet en cause tout ce que l'on a pu penser et comprendre jusque-là.

    Un roman à découvrir!

     

    Un extrait : - Vous n’avez jamais l’impression d’être piégée, dans ces moments-là, par un désir qui vous entête, comme un parasite mental ? Vous ne seriez pas plus heureuse si vous contrôliez ce désir ? Sauf que c’est notre société qui le contrôle et l’attise. Alors, n’avons-nous pas tous ici quelque chose de la jeune Paloma ? N’avons-nous rien à apprendre de la façon dont elle va gérer son désir obsédant, stimulé en permanence, le prototype des désirs frustrés et exacerbés par le monde contemporain, qui nous gouvernent tous ?

    La salle était tout ouïe. Cathy, blême. Bruno glissa à Alexandre :

    — Elle serait pas en train de plomber l’ambiance ? Elle explique qu’on est tous des sous-merdes désespérées, non ?

    — Tais-toi…

    — Jamais bon, de dire à son public que c’est une grosse merde.

    — Chut… Pas forcément : c’est le principe de base de la religion.

     

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  • [Livre] Charisma

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    Lecture terminée le : 09 avril 2021

     

    Résumé : Aislyn est d’une timidité maladive : impossible pour elle de prendre la parole en public, et c’est encore pire quand il s’agit de discuter avec un garçon…
    Alors quand on lui propose du Charisma, drogue de thérapie génique supposée la guérir, elle n’hésite pas bien longtemps. Du jour au lendemain, la voilà devenue charmante et populaire.
    Mais Aislyn n’est pas la seule à avoir subi l’injection, et il s’avère que ce traitement miracle a de terribles effets secondaires…


    Auteur : Jeanne Ryan

     

    Edition : Robert Laffont (R)

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 07 Juin 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Aislyn a tout pour plaire: elle est mignonne, sympa, très intelligente. Seulement, personne ne le sait. Car Aislyn est prise d'une véritable panique à l'idée de parler aux gens. À ce niveau-là, on ne parle plus de timidité, mais de véritable phobie sociale.

    Pourtant passionnée de science, elle est incapable de faire une présentation de son projet tant elle perd ses moyens en public.

    Et tout cela ne la handicape pas qu'au niveau scolaire, mais dans tous les aspects de son existence: parler à ses camarades de classe, assister à une fête, avoir un petit boulot, avoir un petit ami, toutes ces choses qui rythment la vie d'une adolescente sont autant d'épreuves insurmontables pour Aislyn.

    Elle a du mal également à se confier à sa mère car elle ne pas rajouter au poids qui pèse sur ses épaules étant donné qu’elle est déjà veuve et que le petit frère d'Aislyn est atteint de mucoviscidose.

    Et c'est lors d'un rassemblement des familles du centre médical qui soigne son frère que tout vas commencer.

    Contrairement au premier livre de l'auteur, « Addict », ici Aislyn ne cherche pas à avoir le grand frisson ou à devenir la fille la plus populaire de son lycée. Non, tout ce qu'elle veut, c'est une vie normale, une vie dépourvue de ces attaques de panique dont elle ne parvient pas à se débarrasser.

    Alors quand le médecin de son frère, une spécialiste des thérapies géniques, lui propose de tester une nouvelle molécule, il ne lui en faut pas beaucoup pour se laisser tenter.

    J'ai trouvé la manière de procéder du docteur très perverse car, en plus de faire miroiter une vie normale à Aislyn, dont elle sait à quel point son incapacité à interagir avec les autres lui est pénible, elle se livre à un vrai chantage concernant les soins que pourrait recevoir son petit frère.

    Quand on sait à quel point ses phobies lui pourrissent la vie et à quel point elle est inquiète pour l'avenir de son frère, il n'est pas étonnant qu'elle ait sauté à pieds joints dans la combine.

    De plus, il s'agit d'un médecin renommé qui lui fait cette proposition, une personne en qui elle a une totale confiance.

    Au début, tout se passe bien. Aislyn gagne en assurance et clairement, elle se sent revivre.

    Vous vous en doutez bien, les choses ne vont pas être aussi faciles. Elles vont même ne pas tarder à complètement dégénérer.

    J'ai beaucoup aimé la manière dont le regard des autres est évoqué à travers les journalistes, les manifestations, les réseaux sociaux...

    Sans même connaître les tenants et les aboutissants de ce qu'il se passe, on voit apparaître une multitude de soi-disant experts qui ont tous une chose à dire sur le sujet.

    Même si je comprends l'inquiétude de la mère d'Aislyn, je l'ai parfois trouvé très injuste, elle qui reprochait à mots à peine couverts à sa fille son incapacité à parler en public, et qui maintenant lui reproche d'avoir tout tenté pour se débarrasser de ce handicap.

    Ici, on aborde tout à la fois les difficultés de l'adolescence, et le danger que les thérapies géniques peuvent avoir lorsqu'elles ne sont pas strictement encadrées, le danger que peut représenter un médecin qui se croit au-dessus des lois et qui joue à être Dieu.

    C'était un roman qui, malgré un résumé qui laisse penser à une histoire superficielle, est bien plus profond que ce qu'il laisse entrevoir et nous pousse à nous poser la question de savoir jusqu'à quel point nous sommes prêts à aller, quels sont les risques que nous sommes prêts à prendre, pour s'intégrer dans cette société.

     

    Un extrait : Evie, qui a passé une robe vert fluo et un bandeau assorti, vient me chercher comme prévu. Quand on entre dans sa voiture, elle affirme :

    — Si tu te détends, la fête peut être super sympa. Et au moins, tu n’as pas à t’inquiéter de conduire.

    — Je devrais, en fait. Si on prenait chacune notre voiture, je…

    — Ce n’est pas écologique, décrète-t-elle en mettant le moteur en route. Si tu dois partir plus tôt, utilise le code.

    Aux deux autres fêtes auxquelles elle m’a traînée cette année, et qui m’ont valu des tas de points « thérapie d’exposition », je n’ai pas eu recours au code. Je considère que c’est prendre la fuite, et Evie le sait.

    — En fait, je devrais te forcer plus souvent, réfléchit-elle en tirant sur son collier. Pour que la thérapie fonctionne.

     

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  • [Livre] A la nuit, je mens

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    Lecture terminée le : 07 avril 2021

     

    Résumé : "Il existe dans ce monde des choses pires que les monstres. Et elles parviennent toujours à me retrouver... " Tessa, dix-sept ans, revient après huit ans d'absence à Fayette, la petite ville de Pennsylvanie où elle a grandi. Elle en est partie quand sa famille a éclaté, après qu'elle et sa meilleure amie Callie ont témoigné contre Wyatt Stokes, le tueur en série surnommé " le Monstre de l'Ohio River. " Mais revenir dans sa ville natale force Tessa à affronter les doutes qu'elle a tus pendant toutes ces années : que s'est-il réellement passé la nuit du dernier meurtre ? En cherchant à répondre à cette question, Tessa va exhumer bien des secrets, sur Callie, sur sa famille et sur les meurtres. Or plus elle se rapproche de la vérité, plus elle se rapproche d'un danger mortel auquel elle ne pourra pas échapper...


    Auteur : Kara Thomas

     

    Edition : Castelmore

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 13 Juin 2018

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : À la lecture du résumé, j'avais classé ce roman dans la case des "potentiellement sympas". Vous savez ces romans avec lesquels on s'attend à passer un bon moment mais sans plus. Le genre pas prise de tête, celui où on ne se pose guère de questions durant la lecture.

    Je ne pourrai pas être plus à côté de la plaque.

    Dès les premiers chapitres, ce sont des dizaines de questions que j'ai commencé à me poser, et à peu près autant de théories que j'ai échafaudées sur ce qui s'était passé 10 ans plus tôt.

    En effet, il y a 10 ans, Tessa et sa meilleure amie Callie ont témoigné contre un tueur dont la dernière victime a été la cousine de Callie.

    Depuis, Tessa est partie vivre chez sa grand-mère en Floride, sa sœur aînée et sa mère ayant disparu et son père étant en prison pour vol à main armée.

    Les deux jeunes filles ont un peu coupé les ponts car Tessa remet en question leur témoignage, n'étant pas certaine de ce qu'elles ont réellement vu.

    Le père de Tessa étant mourant, la jeune fille revient dans la petite ville de Fayette.

    Et là, le moins qu'on puisse dire, c'est que tout part en vrille.

    Callie, de toute évidence, partage les doutes de Tessa quant à leur témoignage, mais a du mal à l'admettre du fait de la pression familiale qui tient plus que tout à ce que le tueur de la cousine reste derrière les barreaux.

    J'ai beaucoup aimé Tessa qui, en plus de vouloir retrouver sa famille, veut faire éclater la vérité, sans se préoccuper des diverses susceptibilités. Mais j'ai encore plus aimé Callie qui va l'aider dans sa démarche alors qu'aller à l'encontre de l'avis des habitants de Fayette est bien plus difficile pour elle puisque d'une part elle vit dans cette ville, contrairement à Tessa, mais d’autre part, elle doit aussi aller à l'encontre des idées de sa famille.

    Au début, je me suis dit qu'il était évident que l'homme en prison n'était pas le meurtrier. Mais au fur et à mesure de ma lecture, je me suis dit que dans ce livre, il ne fallait se fier à rien et surtout pas à l'évidence. Après tout, ce n'est pas parce que quelqu'un a l'air innocent qu'il l'est réellement.

    J'ai donc regardé comme une théorie possible l'implication de cet homme dans les meurtres.

    Ce qui a doublé le nombre de théorie que j'ai pu échafauder dans cette enquête.

    J'ai été assez contente d'avoir deviné une partie de la solution, mais je me suis vite rendue compte que ce que j'avais découvert n'était qu'un maillon de la chaîne, et que je m'étais fait balader par l'auteur sur tout le reste.

    Le moins qu'on puisse dire, c'est que non seulement je ne m'attendais pas à la fin, mais qu’il y a tout un pan de l'histoire que je n'avais absolument pas envisagé. Et même, au contraire, beaucoup de mes théories prenaient le contre-pied exact de la réalité.

    C'est un livre qui se lit extrêmement vite, car les actions de Tessa et Callie s'enchaînent, et on ne peut que vouloir savoir ce qu'elles vont faire ensuite et quelles conséquences leurs actes vont pouvoir avoir.

    C'est encore un livre que j'ai eu beaucoup de mal à lâcher, et s'il ne m'a pas fait faire de nuit blanche, c'est uniquement parce que je lisais en lecture commune et que je devais le lire selon un rythme bien précis.

    Mais on l'a lu plus vite que ce que l'on avait prévu.

    Ce roman était vraiment une bonne lecture et il me tarde de découvrir d'autres titres de l'auteur.

     

    Un extrait : L’enfer : une escale de deux heures à Atlanta.

    La femme à ma droite m’observe depuis que je me suis assise. Elle fait partie de ces gens qui estiment avoir le droit de te parler simplement parce que tu respires.

    Ne pas croiser son regard. Je répète cette phrase en boucle dans ma tête tout en cherchant mon iPod. Je l’ai toujours sur moi. Peu importe que ce soit un modèle qu’Apple ne commercialise plus depuis sept ans ou que l’écran soit fêlé.

    Mon nez se met à picoter. Ne pas croiser son regard. Et surtout ne pas…

    J’éternue.

    Et merde.

    — À tes souhaits ! Il fait chaud, n’est-ce pas ?

    La femme s’évente avec sa carte d’embarquement. Elle me rappelle Gram, ma grand-mère : elle est âgée, mais plutôt du genre à traîner devant un comptoir Estée Lauder que dans une salle municipale un jour de Loto. Je hoche la tête d’un air neutre.

    Elle sourit, se décale légèrement vers mon accoudoir. Je me vois à travers ses yeux : cheveux sales attachés, pantalon noir et tee-shirt col V noir – mon uniforme de chez Chili. Un sac à dos glissé entre les pieds. Oui, j’ai sans doute besoin d’être maternée.

    — D’où viens-tu ? me demande-t-elle.

    La question me paraît étrange. Dans un aéroport, on demande plutôt aux gens où ils vont, non ?

    — De Floride, réponds-je en ravalant ma salive.

    Elle s’évente toujours, une odeur de transpiration et de poudre de maquillage me parvient.

    — Ah, la Floride. Merveilleux.

    Non, pas vraiment. La Floride, c’est là que les gens vont pour mourir.

    — Il y a pire, comme endroit, dis-je.

    J’en sais quelque chose. J’en viens et, malheureusement, j’y retourne.

     

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