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Selene raconte... - Page 9

  • [Livre] Les noces de la renarde

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    Lecture terminée le : 02 novembre 2020

     

    Résumé : 1461, Japon. Hikari vit dans les forêts peuplées de croyances et de dieux du Japon du 15ème siècle et s’intéresse de près au village installé au pied de la montagne… à ses risques et périls.

    2016, Tokyo. Mina, qui a le pouvoir de voir les yokaï, esprits et monstres du folklore japonais, va se laisser entraîner dans une chasse au démon, en plein cœur de Tokyo.

    Deux univers qui se croisent et s'entremêlent, entre quête d'identité et désir d'émancipation.


    Auteur : Floriane Soulas

     

    Edition : Scrineo

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 02 mai 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : J’avais adoré « Rouille » du même auteur et j’avais craqué pour la couverture de Les noces de la renarde que j’avais vue, de loin, dans un magasin. Quand j’ai fait des recherches sur cette couverture et que j’ai découvert que c’était le second roman de l’auteur de Rouille, c’était clair, il me fallait se livre.
    Bon évidemment, après j’ai mis une éternité à le sortir de ma PAL mais je ne l’ai absolument pas regretté car j’ai vraiment adoré ce roman !
    J’aime tout ce qui touche au folklore japonais, même si je ne suis pas une experte en le domaine.
    Déjà, j’ai vraiment apprécié que les mots japonais soient expliqué en notes de bas de pages. Je me doute que ça doit agacer ceux qui connaissent ces mots, mais bon, comme ils ne sont pas seuls au monde, l’auteur a pensé à ceux qui n’y connaissent rien et a pris soin de donner une brève définition des termes. J’ai aussi aimé qu’elle ait pris soin de mettre ces explications au fur et à mesure car il n’y a rien qui m’exaspère plus que de devoir aller systématiquement à la fin d’un bouquin pour éplucher un index, ça me coupe dans la lecture, bien plus que de lire trois lignes à la fin d’un chapitre !
    Malgré le fait que ce bouquin soit une belle petite brique (presque 600 pages) je l’ai dévoré en moins de 24h, ce qui en dis long sur la manière dont l’histoire m’a captivée !
    L’histoire se déroule entre deux époques : le japon féodal de 1467 et le japon moderne d’aujourd’hui.
    Dans le japon féodal, nous suivons Hikari, une jeune kitsune (démon-renard pour faire simpliste) fasciné par le monde des humains et plus particulièrement par le village situé près de la forêt sacrée où elle réside. Le monde est déjà en train de changer. Les humains font toujours des offrandes aux esprits mais semblent ne plus craindre d’abattre des arbres dans une forêt où, quelques siècles plus tôt, ils n’auraient même pas osé entrer.
    J’ai beaucoup aimé Hikari avec sa douceur et sa fascination. J’ai également apprécié Akane, son amie et la doyenne du clan. En revanche, la chef, Ino, m’est sortie par les yeux : Cette femme veut tellement asseoir son pouvoir, elle a tellement peur d’être détrônée, qu’elle semble prête à n’importe quoi pour conserver sa place dominante.
    Dans le japon moderne, on suit Mina, une adolescente qui a le douteux privilège de voir les fantômes. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’apprécie que moyennement ce don qu’elle envisage plutôt comme une malédiction. Elle fait tout pour passer inaperçue jusqu’à ce que la déléguée de sa classe ne vienne lui demander (enfin demander, exiger sous peine de représailles) de l’aide dans une affaire peu ordinaire.
    J’ai beaucoup aimé Mina. Je comprends à quel point son don doit être pénible, il est envahissant, intrusif et elle n’a aucun moyen d’appuyer sur un bouton off pour avoir la paix.
    Au début, j’ai eu du mal avec la déléguée : Natsume. Elle profite de sa position, très importante au sein du lycée au Japon, pour contraindre Mina de l’aider alors que je suis certaine que si elle avait exposé le problème qu’elle rencontrait, Mina l’aurait aidé d’elle-même tellement cette gamine a bon cœur. Après, au fur et à mesure que l’on en sait plus sur Natsume, j’ai commencé à l’apprécier. Elle n’a clairement pas la vie facile.
    J’ai bien aimé l’alternance entre les deux époques : les périodes au japon féodal ont un rythme plus lent, plus posé. Les périodes au Japon moderne sont plus dans l’action et la précipitation, ce qui n’est pas étonnant vu l’âge des protagonistes.
    Bien entendu, on se doute qu’il y a un lien entre ces deux époques mais lequel ? Je n’ai pas eu trop de mal à le comprendre, il y a quand même pas mal d’indices. Mais ce n’est pas le plus important de comprendre ce lien. Ce qui compte c’est de savoir comment ça va se finir, et ça, je ne l’avais pas vu venir et j’ai trouvé ce dénouement original et assez inattendu.
    C’était une très belle lecture avec beaucoup d’émotions et sa part d’action. J’aime bien quand les choses ne vont pas trop vite : on court tout le temps partout, ça fait du bien d’être plus posé dans ses lectures ! Au moins dans certaines !
    Je vais surveiller de près les éventuelles prochaines sorties de l’auteur car j’ai bien l’impression qu’elle mérite d’être suivie de près !

    Un extrait : — Akane, salua finalement Hikari sans la regarder.

    — Je t’ai cherchée toute la nuit, murmura Akane. Où étais-tu ?

    — Je chassais, dit-elle en désignant les lièvres à ses pieds. Je suis venue attendre le lever du soleil. Il a plu très tôt et un magnifique arc-en-ciel est apparu.

    Un silence tendu s’étira entre les deux femmes. Hikari pouvait sentir les doutes de sa sœur, son regard lui brûlait la nuque. Elle n’était pas dupe.

    — Qu’est-ce que tu leur trouves ? demanda finalement Akane avec colère, en désignant le village en contrebas. Ils sont lourds, patauds, barbares. Ils tuent la forêt, un arbre après l’autre.

    — Je les trouve intéressants.

    — Ils ne sont pas comme nous, ils sont faibles, asséna Akane.

    — J’aime leur côté éphémère, toute cette énergie qu’ils dépensent pour le peu de temps qui leur est imparti. Il y a une certaine beauté dans leur faiblesse, comme tu dis.

    — Tu devrais faire attention. Ces hommes-là ont beau prier les dieux, qui sait de quoi ils sont capables ? Si Ino découvre que tu es descendue au village…

    Hikari sentit l’aiguillon de la peur lui mordre le ventre. Si ses escapades arrivaient aux oreilles de la cheffe de clan, la sanction serait exemplaire. Ino attendait depuis trop longtemps une excuse pour asseoir sa supériorité. Elle se tourna à demi, juste assez pour apercevoir le visage contrarié d’Akane par-dessus son épaule.

    — Tu ne lui diras rien, n’est-ce pas ? murmura-t-elle.

    — Non, répondit Akane après un silence. Sois juste prudente.

    Hikari acquiesça, le cœur serré. Elle savait qu’Akane ne la trahirait pas, tant qu’elle ne mettait pas le clan en danger.

     

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  • [Livre] The scorpion rules – T02 – Prisoners of peace

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    Lecture terminée le : 14 mars 2021

     

    Résumé : Greta Stuart n’est plus otage. Elle n’est plus princesse héritière de la Confédération panpolaire. Elle n’est même plus humaine. Afin de sauver sa vie et celle de ses amis, elle a accepté de devenir une intelligence artificielle, la première depuis près d’un siècle. Mais ce choix a un prix… Le corps de la jeune fille ne supportera pas longtemps cette transformation. Bientôt, elle devra l’abandonner pour prendre possession de celui d’un Cygne, ces êtres moitié soldats, moitié messagers qui vénèrent Talis, l’intelligence artificielle qui règne sur la planète.
    Mais tandis qu’elle chevauche à travers des étendues glaciales et désertiques, aux côtés de Talis et de deux de ses serviteurs, Greta est rattrapée par son passé. Une révolte gronde : le peuple panpolaire semble bien décidé à arracher sa princesse des mains du maître du monde… quitte à la tuer. Et parmi les rebelles, Elián, le garçon qu’elle a sauvé, celui qui lui a ouvert les yeux et qui rêve de changer le monde. Greta saura-t-elle maîtriser sa nouvelle nature et empêcher un cataclysme de se produire ?


    Auteur : Erin Bow

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 03 novembre 2016

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Quelques mois après ma lecture du tome 1, je me suis lancée dans le tome 2. Il est rare que je lise les tomes d'une saga de manière aussi rapprochée, mais j'avais vraiment envie de voir ce que ce second tome allait nous réserver.

    Moi qui à la fin du premier tome espérais qu'on allait un peu plus voir Talis, j'ai été servie, car dans ce second volet, l'histoire tourne vraiment autour de lui.

    Comme dit dans le résumé, Greta n'est plus une otage, elle est devenue une intelligence artificielle, d'autant plus précieuse aux yeux de Talis que ces dernières sont de plus en plus rare.

    Greta se raccroche à son humanité autant qu'elle le peut, mais certaines de ses déclarations nous montrent que celle-ci lui échappe. Par exemple, quand on lui demande si elle a oublié une situation chargée d'émotions, elle répond : "je n'ai perdu aucune donnée".

    On ne retrouve quasiment aucun des personnages du premier tome, même si Greta pense régulièrement à son amie Xie, excepté Élian, qui va faire en retour assez marquant.

    Je n'ai pas trouvé que le personnage d'Elian avait évolué. Il est toujours immature, toujours déconnecté des réalités du monde, toujours du genre à se jeter tête baissée sans avoir réfléchi une seconde aux conséquences de ses actes.

    En revanche on a une belle évolution de la part de Talis, du moins de cette version-ci de Talis.

    En effet, les expériences et les changements apportés à ce téléchargement de l'intelligence artificielle n'impacte absolument pas l'ensemble de ses versions, du moins tant qu'elle ne s’est pas retéléchargée dans, disons, l'ordinateur mère.

    Cela provoque une situation assez compliquée quand deux versions distinctes de Talis vont se retrouver face à face.

    Greta est toujours en danger. En effet, elle ne dispose pas de copie de sauvegarde, et se trouve dans un corps humain peu adapté à sa nouvelle condition.

    Il y a donc un risque qu'elle meure avant d'atteindre la base de Talis, là où elle pourra être téléchargée de manière pérenne.

    On peut se demander pourquoi Talis a ressenti le besoin de faire de Greta une intelligence artificielle dans le preceptorat, avec les dangers que cela comporte, plutôt que de l'amener à la base, pour la transformer là-bas en toute sécurité. Il semblerait qu'il ne fasse pas confiance aux autres intelligences artificielles, y compris aux autres versions de lui-même.

    Si dans le premier tome, on s'attachait à la vie d'otages dans les préceptorats, dans ce second volet on découvre l'envers du décor des cygnes, les bras armés des intelligences artificielles.

    On se rend compte que derrière la terreur qu'ils inspirent aux enfants des préceptorat (à juste titre, puisqu’ils sont chargés des exécutions), ils ont également un travail de protection et d'aide de la population, mais aussi, et c'est là à mon sens le plus difficile pour eux, ils sont adaptés pour pouvoir héberger une intelligence artificielle, ce qui n'est pas sans conséquence.

    Le destin des cygnes est ainsi abordé tout au long de ce roman.

    Greta va vite se rendre compte que le monde en dehors du préceptorat est bien plus dangereux que ce qu'elle pouvait imaginer, d'autant plus que la révolte populaire gronde.

    J'ai beaucoup aimé ce second roman, d'autant plus que contrairement à d'autres dystopies le changement s'amorce de manière subtile. L'héroïne n'arrive pas comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, en décidant de se rebeller ouvertement contre l'ordre établi, en ralliant, on ne sait pas trop comment, autour d'elle tout un groupe de gens plus ou moins exceptionnels, qui va marcher sur le tyran pour le défaire.

    Non, pas du tout, ici tout est beaucoup plus réaliste. Greta a bien l'intention de faire changer les choses, mais elle n'imagine pas une seconde de le faire par la force en s'emparant du pouvoir, elle veut profiter de son nouveau statut pour amener Talis à accepter des modifications dans sa manière de gérer les choses.

    Il est sûr que c'est à manière de faire prendra plus de temps, mais elle aura bien plus de chance de réussir sur le long terme.

    J'ai vraiment aimé découvrir cette dystopie originale, traité avec beaucoup d'intelligence, dans laquelle il faut savoir lire entre les lignes lors des dialogues pour ne pas laisser échapper les sous-entendus.

    Je trouve que deux tome est la longueur parfaite, il n'aurait pas fallu étaler cette histoire plus que nécessaire.

    Et si ce n'est pas un coup de cœur, cette petite duologie a été une excellente lecture.

     

    Un extrait : Nous partîmes pour Saskatoon le lendemain. Après un premier jour sans rien de notable, nous trouvâmes au cours du deuxième les restes d'une voie ferrée qui barrait la prairie comme une grande cicatrice. Il n'en restait presque rien - les rails avaient depuis longtemps été récupérés pour leur acier, et les traverses comme les poteaux téléphoniques avait pourri - mais le remblai était toujours là, et nous fit office de route.

    - Bonne nouvelle, annonça Talis, le regard braqué vers l'horizon, pendant que nous dressions le camp ce soir-là. Nous pourrions bien atteindre les montagnes Rouges avant que François-Xavier ait épuisé sa réserve plutôt limitée de mots.

    J'avais compris le vrai sens de la phrase : avant que je meure.

    Il s'était passé quelque chose au refuge. Talis avait parlé de la destruction de Calgary, il avait parcouru les cartes et les dernières mises à jour et...

    Je savais ce que j'avais appris, je disposais encore de toutes les données, mais un événement s'était produit, et Talis avait bombardé mon esprit d'ultrasons.

    C'était la deuxième fois, et s'il y avait une troisième...

    Je marchais au bord d'un précipice et prenais garde à chacune de mes respirations, consciente du vide sous mes pieds.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #305

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    L'empire de Jade.jpg La Princesse d'Aragon.jpg

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    Et vous, que lisez-vous?

  • [Livre] La légende des quatre – T04 – Le clan des aigles

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    Lecture terminée le
    : 10 mars 2021

     

    Résumé : Après une terrible guerre meurtrière, l'héritière du clan des aigles tente de protéger les siens d'un ennemi interne. Les hommes ne pouvant plus contenir leur nature animale, les yokaïs sont condamnés à disparaître. Il faut apprendre à s'entraider pour avoir une chance de survivre.


    Auteur : Cassandra O’Donnell

     

    Edition : Flammarion

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 20 décembre 2020

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : J'avais reçu le tome 3 pour Noël 2019 et je l'avais lu sans attendre tellement j'avais hâte de connaître la suite de l'histoire de Maya, Bregan, Wan et Nel.

    Pour le tome 4 en revanche, j'ai été obligée d'attendre mars 2021.

    Autant vous dire que j'étais dans le même état qu'un chat qui, attendant depuis des heures devant un trou de souris, voit apparaître une paire de moustaches.

    Le seul reproche que j'ai à faire à cette saga, c'est la valse-hésitation de Maya entre Bregan et Wan.

    Si je comprends parfaitement que seul l'amour peut modifier le comportement et les convictions de Wan, ce n'est pas le cas de Bregan qui partage plus ou moins les mêmes valeurs que Maya. Du coup, je ne vois pas trop l'intérêt de ce triangle amoureux.

    Mais c'est bien la seule chose que j'ai à reprocher à cette histoire.

    Comme dans les tomes précédents, il y a beaucoup d'humour, ce qui allège le récit qui, dans ce dernier volet, est beaucoup plus sombre.

    Dans la grande majorité, c'est aux deux acolytes de Wan, Miu et Dji, que l'on doit les scènes les plus hilarantes.

    Si ce tome est intitulé Le clan des aigles, c'est pourtant sur ces derniers que l'on aura le moins de renseignements, car, la guerre contre les humains faisant rage, il me reste peu de temps à consacrer aux Aigles.

    Pour autant, je ne me suis pas senti frustrée, car au fil des tomes on a glané pas mal d'informations sur leur fonctionnement et au final, ce qu'on voulait vraiment savoir, c'est comment allait se finir la querelle entre Nel et sa mère qui avait atteint son paroxysme dans le tome précédent.

    Nel d'ailleurs, malgré son jeune âge, va endosser des responsabilités de plus en plus importantes et prendre des décisions qui vont changer l'avenir des aigles.

    Dans ce tome, les 4 personnages principaux sont assez séparés les uns des autres et j'ai trouvé intéressant de voir les décisions qu'ils étaient amenés à prendre sans avoir pu se consulter au préalable.

    L'action est très présente dans ce dernier volet, le rythme soutenu, et on ne s'ennuie pas une seule seconde.

    La fin est assez rapide. Pas bâclée, loin de là, mais il y aurait eu de quoi faire quatre nouveaux tomes pour la développer et il faut bien s'arrêter à un moment ou un autre. Savoir ce qu'il s'est passé entre le dernier chapitre une épilogue relève ainsi de l'imagination de chacun.

    Tout ce que je dirai à propos de cet épilogue, en dehors du fait que je l'ai adoré, et que c'est à ce moment-là que le titre de la saga prend tout son sens.

    Je quitte le monde des yokai avec un petit pincement au cœur, mais je me console en voyant le nombre de projets sur lequel travaille encore l'auteur, et d'ailleurs, je vais de ce pas me plonger dans le tome 3 de son autre saga : Rebecca Kean.

     

    Un extrait : Sous forme humaine, Bephus était un brun longiligne aux traits anguleux et au nez busqué âgé d’une quarantaine d’années et Agor, un chauve trapu au nez plat et au visage rond à peine plus âgé.

    — Tout s’est bien passé ?

    — Pas trop mal, répondit Nel.

    Nombre de soldats, système de défense, Nel n’ignorait plus rien désormais des forces et des faiblesses de la citadelle humaine.

    — Et ici ? Quelles sont les nouvelles ? poursuivit-elle.

    — Eh bien, la reine a… comment dire ? Disons qu’elle a été égale à elle-même, répondit Agor d’un ton embarrassé.

    La Rapaï haussa les sourcils.

    — C’est-à-dire ?

    — Elle s’est violemment disputée avec le roi des loups, soupira Bephus.

    Le visage de Nel s’assombrit. Aeyon, la souveraine des aigles, et Jolan, l’alpha du clan des loups, étaient censés diriger l’armée Yokaï ensemble, mais la folie de la Rapaï et ses sautes d’humeur semblaient rendre toute entente impossible.

     

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  • [Livre] Vampyria - T01 - La cour des ténèbres

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    Lecture terminée le : 24 février 2021

     

    Résumé : EN L’AN DE GRÂCE 1715, le Roy-Soleil s’est transmuté en vampyre pour devenir le Roy des Ténèbres. Depuis, il règne en despote absolu sur la Vampyria : une vaste coalition à jamais figée dans un âge sombre, rassemblant la France et ses royaumes vassaux. Un joug de fer est imposé au peuple, maintenu dans la terreur et littéralement saigné pour nourrir l’aristocratie vampyrique.
    TROIS SIÈCLES PLUS TARD, Jeanne est arrachée à sa famille de roturiers et catapultée à l’école formant les jeunes nobles avant leur entrée à la Cour. Entre les intrigues des morts-vivants du palais, les trahisons des autres élèves et les abominations grouillant sous les ors de Versailles, combien de temps Jeanne survivra-t-elle ?


    Auteur : Victor Dixen

     

    Edition : Robert Laffont (R)

     

    Genre : SFFF

     

    Date de parution : 15 Octobre 2020

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : De Victor Dixen j'ai déjà lu Phobos, que j'ai beaucoup aimé, Animale, avec lequel j'ai eu un peu plus de mal sans trop savoir pourquoi car je me rappelle avoir tout autant aimé la plume de l'auteur, et enfin Cogito que j'ai adoré.

    J'avais prévu de lire d'abord Extincta, dans une sorte d'obsession de les lire selon l'ordre de leur sortie, mais mes copines sur Instagram avaient tellement envie de faire une lecture commune sur Vampyria, que je n'ai pas pu résister à bouleverser mon ordre de lecture.

    Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'auteur nous plonge dans le bain dès le premier chapitre. Le bain de sang même.

    La rapidité avec laquelle il extermine 90 % des personnages qu'il nous a présentés en ce début de roman coupe le souffle. Dès lors, un peu comme dans Game of Thrones, on se dit que personne n'est à l'abri.

    Dissimulée sous les traits de Diane, une jeune noble orpheline, Jeanne, la seule survivante du massacre de sa famille, est escortée à Versailles par le vampyre Alexandre de Mortange, vicomte de Clermont.

    Le but de Jeanne, en se faisant passer pour une jeune fille de la noblesse, n'est pas de survivre mais de poursuivre sa vengeance.

    Pour cela, il va d'abord lui falloir survivre à la Grande Ecurie, l'école qui forme les jeunes nobles à entrer à la cour de Versailles au service du Roy.

    Et le moins qu'on puisse dire, c'est que cette école est un vrai panier de crabes. Si les filles et les garçons sont séparés, et que donc, puisqu'on suit Jeanne, on en sait un peu moins sur ces messieurs, le moins qu'on puisse dire c'est que les filles sont de vraies tigresses prêtes à toutes les bassesses pour tenir le haut du panier.

    Certaines plus que d'autres bien évidemment.

    Car il y a quand même des jeunes filles qui ont un cœur, comme Naoko qui vient du royaume allié du Japon, et qui semble se tenir à l'écart de toutes ces petites guerres intestines.

    Au fil du récit, Jeanne évolue, et pour se rapprocher de sa vengeance, prend des décisions qui me semblent être à l'encontre de sa personnalité. Elle se conduit de plus en plus comme les vampyres qu'elle a juré de détruire. Et malgré les avertissements de son amie, elle ne semble pas beaucoup se remettre en question.

    Et en même temps peut-on vraiment l'en blâmer, alors qu'à moins de 18 ans elle vient de voir sa famille se faire massacrer sous ses yeux.

    Victor Dixen nous mène par le bout du nez, quand on croit entrevoir une solution, il nous claque la porte au nez.

    Malgré le fait que ce tome, puisqu'il est le premier, avait la charge de planter le décor de cet univers, il ne comporte pas de longueur et n'est pas avare d'action.

    Peu de temps avant la fin, il y a un retournement de situation que je n'avais vraiment pas vu venir et qui m'a scotchée.

    Le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai hâte de lire la suite, et heureusement je crois que je ne vais pas avoir trop longtemps à attendre, parce qu'il me semble que le tome 2 est prévu pour cette année.

    Ça tombe bien parce que j'ai plein de questions, plein qui découlent des événements relatés dans le tome 1 mais aussi plein sur l'univers en lui-même.

    Comme par exemple:

    - Que se cache-t-il sous le masque d'or de Louis XIV?

    - Il est dit que Louis XIV a été transmuté en vampyre peu avant sa mort humaine. A cet âge-là, il avait un arrière-petit-fils, le futur Louis XV, qui, puisque le roy est devenu immortel, ne règne pas. Je me demande donc si Louis XV, ou du moins sa descendance, va avoir un rôle dans cette histoire.

    - Enfin, le plus grand mystère de la période de Louis XIV a été celui entourant l'homme au masque de fer. Je me demande si cela va être repris dans l'histoire, ou si son symbole est seulement repris par le fait que Louis XIV porte un masque d'or depuis qu'il a été transformé.

    Plein de questions donc, sans avoir d'a priori sur les réponses (je ne serai pas, par exemple, déçue si Victor Dixen a purement et simplement supprimé Louis XV de l'histoire), mais j'ai vraiment hâte de lire la suite pour voir ce que cet auteur sadique nous a concocté.

     

    Un extrait : Une main blanche aux longs doigts élégants émerge des ombres, festonnée d’une manche de soie fine. La paume de marbre semble inviter la mienne. Au moment d’y poser mes doigts tremblants, j’ai l’impression de toucher la surface glacée d’une statue. Le faible rayon de lune filtrant à travers les voilages éclaire la chevalière volée à Diane, dont l’éclat doré luit à mon annulaire. « Vous êtes la fille unique du baron, n’est-ce pas ? » me demande le vampyre. Je hoche la tête, la gorge trop serrée pour articuler la moindre parole. Mon stratagème fonctionne : le visiteur n’a jamais rencontré celle dont j’usurpe l’identité. Mon odeur de roturière semble masquée par le parfum imprégnant le négligé. Mais il suffirait que la créature se retourne et observe la chambre, pour découvrir au-dessus de la cheminée un portrait qui n’est pas le mien ! Aurai-je alors le cran de prétendre qu’il s’agit d’une parente ? Aura-t-il la curiosité d’inspecter le cadavre mutilé pour y chercher une ressemblance ? Pour l’heure, toute son attention paraît dirigée sur ma seule personne. « Je crains que vous ne soyez désormais orpheline, mademoiselle… mademoiselle ? — Diane », je lâche dans un souffle. Voici donc le dernier oripeau de ma victime que je dois encore m’approprier : son prénom. Il sonne étrangement proche du mien, comme s’il m’était prédestiné. La baronnette l’avait emprunté à la plus grandes des chasseresses, et il m’échoit à présent, à moi qui braconnais sur les terres de son père. « Ne vous tourmentez pas, Diane, susurre le vampyre. Sa Majesté sait se montrer généreuse envers les mortels qui se sacrifient pour elle. » Il se penche en avant ; sa riche redingote de brocart bleu nuit entre dans le rayon de lune, puis le jabot de sa chemise piqué d’un gros saphir, et enfin sa tête tout entière. Elle m’évoque là aussi celle d’une statue. Son teint éclatant contraste avec sa longue chevelure d’un roux sombre et soyeux – rien à voir avec le nid à poussière informe qui coiffait le baron. Je suis frappée par la beauté juvénile émanant de ce visage parfaitement symétrique, d’un grain de peau si fin qu’il en devient indécelable, aux lèvres pleines et aux épais sourcils roux qu’on croirait peints sur de la porcelaine. Cet être semble avoir le même âge que moi, et sans doute était-ce le cas, la nuit où il est devenu vampyre – mais qui peut dire de quand date sa transmutation ? S’il l’a accomplie en même temps que le Roy, cela signifie qu’il infeste la terre depuis près de trois cents ans ! Au milieu de cette illusion de jeunesse, parmi cette candeur angélique, il y a tout de même un détail qui trahit sa nature monstrueuse : ses pupilles sont deux disques noirs tellement dilatés qu’ils dévorent presque tout le blanc des globes oculaires. Tels ceux des chats et des hiboux, les yeux des vampyres s’adaptent à l’obscurité ambiante, et voient dans la nuit comme en plein jour… « Mes hommages, dit-il en se penchant pour me faire un baise-main. Je suis Alexandre de Mortange, vicomte de Clermont. » Je détourne les yeux pour ne pas hurler, au moment où ses lèvres effleurent le revers de ma main de leur velours froid. Mon regard éperdu tombe à nouveau sur le miroir de la coiffeuse. Je m’y vois reflétée dans mon négligé souillé, dont la couleur brunit à mesure que le sang s’oxyde. Le visage du mort-vivant, en revanche, est invisible, de même que ses mains, comme si son habit de brocart n’était empli que de vide. Ce n’est donc pas un mythe : la peau des vampyres, ces démons immortels, ne se réfléchit pas dans les glaces… « Dès cette nuit, je vous emmène à Versailles, où je témoignerai devant la Cour de cette opération réussie contre la Fronde », dit-il en se redressant. Ses lèvres blêmes s’étirent pour dévoiler des dents plus blanches encore que son teint, prolongées de deux canines pointues, luisantes comme des agates. « Et dans quelques jours, Diane de Gastefriche, par la grâce des Ténèbres, vous aurez l’honneur de devenir pupille du Roy ! »

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #304

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    femmes en colere.jpg Jizo.jpg La legende des 4 T04.jpg

    Les Liens du sang T01.jpg Missouri 1627.jpg prisoners of peace.jpg

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    Et vous, que lisez-vous?

  • [Livre] Les sorcières de Pendle

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    Lecture terminée le : 09 novembre 2020

     

    Résumé : Lancashire, Pendle, 1612. A 17 ans, Fleetwood Shuttleworth est enceinte pour la quatrième fois. Mais après trois fausses couches, la maîtresse du domaine de Gawthorpe Hall n'a toujours pas donné d'héritier à son mari. Lorsqu'elle croise le chemin d'Alice Gray, une jeune sage-femme qui connaît parfaitement les plantes médicinales, Fleetwood voit en elle son dernier espoir. Mais quand s'ouvre un immense procès pour sorcellerie à Pendle, tous les regards se tournent vers Alice, accusée comme tant d'autres femmes érudites, solitaires ou gênantes.
    Alors que le ventre de Fleetwood continue de s'arrondir, la jeune fille n'a plus qu'une obsession pour sauver sa vie et celle de son bébé : innocenter Alice. Le temps presse et trois vies sont en jeu. Etre une femme est le plus grand risque qui soit.


    Auteur : Stacey Halls

     

    Edition : Michel Lafon

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 24 Septembre 2020

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Etre une femme n’a jamais été facile. Mais être une femme en 1612 était particulièrement dangereux ! Comme si ça ne suffisait pas de ne pas avoir son mot à dire sur grand-chose et surtout pas sur le choix de son mari, de risquer fortement de mourir en couche et d’être considérée comme seule responsable en cas d’absence d’enfants (ou pire, de naissance de filles uniquement), il fallait en plus qu’on leur colle sur le dos des accusations de sorcellerie dès lors qu’elles semblaient avoir quelques connaissances suspectes (la plupart du temps, une bête connaissance de l’utilisation des plantes médicinale, ce qu’une grande partie des paysannes, qui n’avaient guère les moyens de payer un médecin, d’empressaient d’apprendre pour tenter de garder leur famille en vie).
    La première chose à savoir sur ce roman, la chose qui m’a d’ailleurs attiré vers lui comme une lampe attire les papillons de nuit, c’est que quasiment tous les faits relatés sont historiques. Le procès des sorcières de Pendle a bel et bien eu lieu. Tous les personnages du roman ont bel et bien existés. (D’ailleurs, si vous ne voulez pas vous spoiler, je vous conseille de ne pas aller lire la page wikipédia du procès tant que vous n’avez pas lu le livre parce que la fin y est dévoilée en partie). La seule chose qui ne soit pas historique (je dis la seule chose, mais dans l’arc narratif, cela reste quelque chose d’important) c’est la relation entre Fleetwood et Alice. Rien ne laisse en effet penser que ces deux femmes ne se soient jamais rencontrées.
    Fleetwook, de haute naissance, et Alice, de basse extraction, ont une chose en commun : l’absence de choix.
    Fleetwood a été mariée à 14 ans à son époux, Richard. A 17 ans, elle tente de menée sa quatrième grossesse à terme, les trois précédentes ayant terminées en fausse couche. Cette grossesse-ci à cela de particulier que Fleetwood a des raisons de penser que sa propre vie est en jeu.
    Alice, elle, essaie de survivre, malgré la misère dans laquelle elle vit. Elle ne pense pas au mariage car pour elle, se marier ne changerait rien à sa vie, à part changer l’homme à qui elle devra obéir (c’est sûr que vu sous cet angle…)
    La rencontre entre Fleetwood et Alice est un pur hasard mais la jeune femme découvre vite qu’Alice est une sage-femme et qu’elle a l’air de savoir ce qu’elle fait, elle décide donc de l’embaucher, persuadée que sans Alice, elle n’a aucune chance de survie.
    Quand l’affaire des sorcières de Pendle éclate, Fleetwood est furieuse de voir les manigances de son voisin, Roger, qui, dans le but non dissimulé d’acquérir plus de pouvoir en se faisant mousser devant le roi, ne recule devant rien pour accuser les femmes.
    La jeune fille n’hésite pas à le mettre face à ses contradictions, à la faiblesse de ses accusations et à son hypocrisie, mais, peu soutenue par son mari, qui n’ose pas vraiment de mettre à dos quelqu’un d’aussi puissant que Roger et qui ne veut que récupérer sa douce et docile petite épouse qu’on lui a changé contre une vraie furie, elle se fait renvoyer dans les cordes, quand cet odieux personnage ne la menace pas carrément.
    Ce Roger m’est vraiment sorti par les yeux. Il se fiche bien d’envoyer des innocentes à la mort du moment que cela sert ses intérêts et il sait bien qu’entre sa paroles et la parole de miséreuses, c’est la sienne qui sera entendu.
    Et c’est bien pour ça qu’il veut faire taire Fleetwood : Il n’a pas intérêt à ce qu’elle convainque son mari de s’en mêler pour de bon.
    Richard… J’ai été partagée. Il y a des moments où il m’a fait enrager, même si finalement il n’est pas pire que n’importe quel homme de son époque. Et à d’autre, il est remonté dans mon estime. C’est un homme qui semble être pris entre son amour pour sa femme et son éducation. Mais j’ai souvent eu envie de lui foutre des baffes.
    La mère de Fleetwood aussi est à baffer la plupart du temps et en même temps, elle aussi est une femme qui s’est retrouvée seule à une époque où une femme ne peut que dépendre d’un homme, alors même si son attitude envers Fleetwood peut rendre dingue, elle sait bien ce que risque une femme qui n’a plus de protection.
    Le roman se lit très vite. Il fait bouillir à plusieurs reprises tant il met en avant le fait que les lois sont faites par les hommes, pour les hommes, rendant les femmes impuissantes devant leur toute-puissance, quel que soit leur naissance, qu’elles soient une châtelaine dormant dans des draps de soie ou une paysanne qui se roule en boule dans un taudis où le toit laisse passer la pluie.
    J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce roman, j’ai tremblé pour les personnages féminin, j’ai détesté certains personnages (beaucoup masculins mais pas que), et j’ai été incapable de le poser avant d’arriver à la dernière ligne !

     

    Un extrait : Les nausées se manifestaient matin, midi et soir, et me déchiraient les entrailles. Au pire, elles pouvaient survenir jusqu’à quarante fois par jour ; quand j’avais de la chance, deux fois seulement. Les veines de mon visage éclataient et dessinaient un fin lacis carmin autour de mes yeux, dont le blanc virait au rouge démoniaque. Une amertume atroce me lacérait la gorge des heures durant. Je n’arrivais plus à garder la nourriture. De toute façon, je n’avais plus d’appétit, au grand désespoir de la cuisinière. Même mes plaquettes de massepain, dont je raffolais tant, croupissaient intactes dans le garde-manger et les boîtes de sucre candi qu’on m’avait envoyées de Londres prenaient la poussière.

    Les trois fois précédentes, j’avais été malade, mais pas à ce point. Cette fois, j’avais l’impression que l’enfant qui grandissait en moi cherchait à sortir par ma gorge, et non plus en passant entre mes jambes comme avant lui les autres, qui s’étaient annoncés prématurément dans des flots de sang le long de mes cuisses. Sous mes yeux, on avait enveloppé dans des linges leur petite forme flasque et monstrueuse, comme des miches de pain.

    — Il en a plus pour bien longtemps, le pauvre petit, avait dit la dernière sage-femme en essuyant mon sang d’un revers de ses bras de bouchère.

    Quatre années de mariage, trois enfantements et toujours pas d’héritier à placer dans le berceau en chêne que ma mère m’avait offert pour mes noces avec Richard. À la façon dont elle me regardait, je voyais bien que je trahissais leurs espoirs.

    Malgré tout, je n’arrivais pas à m’imaginer que Richard m’avait laissée m’arrondir comme une dinde de Noël en dépit des mises en garde du médecin. J’avais trouvé la lettre au milieu d’une liasse de documents concernant mes trois précédentes couches, il était donc tout à fait possible que Richard ne l’ait pas vue.

     

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  • [Livre] Missouri 1627

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    Lecture terminée le : 08 mars 2021

     

    Résumé : Veronica est une ado de 17 ans à qui tout réussit. Jolie fille populaire et major de sa promotion, elle vient d'être admise dans la prestigieuse université de Brown. Ses parents sont très fiers de sa réussite. Et effectivement, sa vie semble toute tracée ! Pourtant le jour où Veronica découvre qu'elle est enceinte : son monde s'écroule. Ses chances d'intégrer l'une des meilleures écoles sont menacées.
    Son petit ami est un loser et elle n'est pas prête à être mère. Mais Veronica vit dans le Missouri, un état où l'accord parental est indispensable pour qu'une mineure puisse avorter. Et elle sait qu'elle ne pourra jamais compter sur le soutien de ses parents. Sa seule solution : se rendre dans une clinique au Nouveau-Mexique, à près de 1 500 kilomètres de chez elle. Désespérée, elle se tourne vers son ex-meilleure amie, Bailey, punkette affranchie, pour effectuer les 14 heures de route qui les séparent de la clinique.


    Auteur : Ted Caplan et Jennifer Hendriks

     

    Edition : Bayard

     

    Genre : Young adult

     

    Date de parution : 24 février 2021

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Veronica, 17 ans, est l'adolescente parfaite. Elle a le petit ami parfait, des amies parfaites, est pressentie pour être major de sa promo, et a d'ores et déjà été accepté dans une université de l'Ivy league.

    Mais sa vie toute tracée et ses projets pourraient s'écrouler quand elle découvre qu'elle est enceinte. Il faut dire qu'elle sait déjà comment ses parents vont réagir puisque lorsque la même mésaventure était arrivée à sa sœur aînée, ils l'avaient pressée d'abandonner ses études d'infirmière pour épouser le responsable de son état qu'elle ne connaissait que depuis quelques semaines.

    Et pour Veronica, hors de question de renoncer à son avenir pour devenir l'épouse de Kevin et passer sa vie entre le foyer et l'église.

    Sans n’en parler à personne, elle se renseigne pour un avortement et apprend que dans son Etat, les mineurs ont besoin de l'autorisation de leurs parents pour avorter.

    Ce n'est pas forcément le cas dans tous les états des USA. Ainsi, la clinique la plus proche de chez Veronica où subir un avortement sans avoir besoin d'autorisation parentale est au Nouveau-Mexique, à Albuquerque, soit à 1627 km de chez elle.

    Ça tombe bien, Veronica est censée passer 3 jours dans un chalet avec ses meilleures amies pour réviser en vue des derniers examens.

    Demander à ses amies de la couvrir en leur disant qu'elle a envie de passer un weekend en tête à tête avec son petit ami, puis demander à celui-ci de l'accompagner au Nouveau-Mexique semble n'être qu'une formalité.

    Mais les choses ne vont pas se passer aussi facilement qu'elle l'escomptait et je vous laisserai découvrir pourquoi. Tout ce que je peux vous dire c'est que je ne m'attendais vraiment pas à ça et qu’on n’a pas fini d'entendre parler de Kevin dans ce livre.

    C'est donc finalement avec Bailey, seule à être au courant de sa grossesse, même si elle l'a appris par accident, qu'elle va faire les 14 heures de route qui la sépare de la clinique.

    Bailey, qui jusqu'à la fin du collège était sa meilleure amie et qui aujourd'hui semble être le paria du lycée.

    J'ai beaucoup aimé le ton utilisé par les auteurs dans leur roman.

    Il y a beaucoup d'humour, d'autant plus que le road trip des filles ne va pas exactement se dérouler comme prévu. On n’y parle pas que d'avortement d'ailleurs, mais aussi de tout un tas de sujets qui touchent les adolescents comme la découverte de sa sexualité, de son orientation sexuelle, des craintes envers l'avenir, de la pression ressentie, etc...

    Malgré l'humour, très présent mais jamais lourd, il y a eu des passages qui m'ont glacé le sang, d'autant plus que je n'arrive pas à comprendre certaines attitudes.

    Je comprends, par exemple, que l'on refuse de recourir à un avortement, mais je ne comprends pas que l'on veuille imposer ses choix à autrui y compris par la violence.

    J'ai eu aussi beaucoup de mal avec un certain personnage, qui ne semble pas comprendre à quel point son comportement est grave.

    J'ai beaucoup aimé Veronica, j'ai beaucoup apprécié son évolution, sa manière de se remettre en question sous le regard de Bailey, mais même avant cela, sa décision d'avorter pour avoir un avenir malgré toute l'éducation qu'elle a reçu et l'endoctrinement de son église (car plusieurs passages qui nous montrent ce qu'elle fait à l'église révèlent un véritable endoctrinement sectaire), montre sa force de caractère et sa capacité à réfléchir par elle-même sans tenir pour acquis tout ce qu'on lui a appris.

    Ce roman est plein de rebondissements et de péripéties, on ne s'ennuie pas une seconde, et le chapitrage par kilomètres nous offre un rythme assez décalé, avec des chapitres ne comportant qu'une ou deux phrases. Ça peut paraître bizarre, mais en réalité ça m’a donné l'impression d'être sur la route avec les deux héroïnes et je me suis senti encore plus immergée dans l'histoire.

    J'ai eu un vrai coup de cœur pour ce roman et je ne peux que le conseiller, non seulement aux adolescents mais également aux adultes, car une fois retiré le problème de l'autorisation parentale, reste celui du choix à faire et des pressions que l'on peut subir à ce sujet.

     

    Un extrait : Au moment où on attaque les glaces, ma sœur s’éclaircit la gorge.

    – On a une nouvelle à vous annoncer.

    Je l’interroge :

    – Tu as décidé de passer ton diplôme d’infirmière ?

    – Non ! pouffe-t-elle, avant d’ajouter, rayonnante : On attend un bébé !

    Ma mère se lève d’un bond en poussant un cri de joie à déchirer les tympans. Mon père expire lentement et s’affaisse imperceptiblement sur sa chaise. Je vois son regard glisser vers ma main, comme pour vérifier que je porte toujours ma bague de virginité.

    Puis il plaque un sourire sur son visage et parvient à lancer un chaleureux « Félicitations » à ma sœur.

    Je tripote l’anneau à mon doigt, effleurant ses volutes et ses sillons familiers. C’était une idée de mon père, au départ. J’ai accepté avec enthousiasme, ravie de prêter serment devant toute l’église. Cette promesse de chasteté, qui ne voulait presque rien dire quand j’avais douze ans, m’a juste servi à lui montrer que je valais mieux que ma sœur. Je ne suis pas censée savoir, bien sûr, mais j’ai entendu les disputes. Notre maison n’est pas grande et les murs sont minces. Malgré ses allures de maman heureuse et dévouée, Melissa avait d’autres projets lorsqu’elle s’est retrouvée enceinte pour la première fois. Quand elle a fondu en larmes devant mes parents, ce soir-là, elle ne connaissait Pete que depuis quelques semaines, et elle commençait à peine ses études d’infirmière. Papa n’a pas crié. Il a laissé ce soin à ma mère. Non, mon père est resté calme, mais inflexible. Pour lui, ma sœur était devenue mère, et ses besoins passaient désormais après ceux de ses enfants. C’est ainsi qu’ils s’étaient comportés avec nous, maman et lui. Papa a contré tous les arguments de Melissa avec amour. Il l’a rassurée. Il lui a promis de l’aide. De l’argent. Du baby-sitting. Tout ce dont ils pourraient avoir besoin. Pour finir, il l’a suppliée, la voix pleine de larmes. À la fin de la semaine, ma sœur était fiancée et souriante, et elle avait oublié tout le reste. Comment nos rêves pourraient-ils faire le poids face à tant d’amour ?

    Je sais que les miens n’y résisteraient pas.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #303

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    S'aimer autrefois.jpg Mlle Papillon.jpg Lt Eve Dallas T40.jpg

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Bilan du mois de février 2021

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    En février, j'ai lu 37 livres pour un total de 7375 pages

     

    A l'aide ou le rapport w.jpg ces petits riens qui font une vie.jpg Comment survivre à noel quand on est introvertie et hypersensible.jpg

    Coupee en deux.jpg et le désert disparaitra.jpg Imbolc.jpg

    jolies filles.jpg La dernière sorcière.jpg L'appel de la forêt.jpg

    Le jour ou je suis partie.jpg Les putes voilees n'iront jamais au paradis.jpg Les reines de France.jpg

    les sept morts d'Evelyn Hardcastle.jpg Les vieux ne parlent plus.jpg Lettres à Dolly.jpg

    Lignes de vie.jpg Moi, le Minotaure.jpg Moi, Ligia, sirène.jpg

    Naissance des coeurs de pierre.jpg Notre Dame de la mer.jpg Oh boy!.jpg

    Okuribi.jpg Ordo.jpg Où on va papa.jpg

    Panique à Gemelia.jpg Parlons peu, parlons culture.jpg Yule.jpg

    pleurer des rivieres.jpg Rebecca Kean T02.jpg Sauf que c'étaient des enfants.jpg

    si tu meurs n'oublie pas.jpg Te laisse pas faire !.jpg un cadavre en toque.jpg

    Un viol ordinaire.jpg Une boutique à Paris.jpg Plein gris.jpg

    Vampyria - T01 - La Cour des Tenebres - Victor Dixen.jpg

     

    Côté écran, c'est pas terrible

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    Et oui, mais il faut dire que je suis retombée dans Supernatural à cause de ma pote que j'ai converti et que j'accompagne dans son visionnage!

     

    Côté achat hors livres, je n'ai craqué qu'une seule fois

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    Et voilà, c'est tout pour ce mois-ci!