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Selene raconte... - Page 2

  • [Livre] Ranee, Tara, Sonia, Chantal, Anna

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    Lecture terminée le : 04 juin 2021

     

    Résumé : Ranee migre avec sa famille du Bengale à New York pour une vie meilleure.
    Tara, sa première fille, est admirée par tous, mais se sent obligée de jouer un rôle pour continuer à être aimée.
    Sonia, sa cadette, rebelle et engagée, provoque un véritable séisme au sein de la famille lorsqu'elle tombe amoureuse.
    Chantal, la fille de Sonia, talentueuse danseuse et athlète, est prise dans une lutte entre ses deux grands-mères et ses origines.
    Anna, enfin, reproche à sa mère, Tara, de l'avoir forcée à quitter l'Inde pour les États-Unis et doit trouver sa place à New York.
    Le fragile équilibre que les femmes de la famille Das peinent à trouver est chaque jour menacé par des blessures qui mettront des générations à cicatriser.


    Auteur :
    Mitali Perkins

     

    Edition : Bayard

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 02 Juin 2021

     

    Prix moyen : 14,90€

     

    Mon avis : Décidément, en ce moment, l'Inde sauve mes moments de lecture. J'ai un peu de mal à lire en ce moment et les deux seuls livres dans lesquels j'ai réussi à me plonger sont des livres qui soit se passent en Inde (les veuves de Malabar Hill), soit parlent beaucoup de la culture indienne (Ranee, Tara, Sonia, Chantal, Anna).

    J'ai beaucoup aimé cette histoire qui court sur trois générations. La taille du roman et le fait de suivre 3 périodes fait qu'il n'y a pas de place pour les longueurs.

    La plume est agréable à lire, et les thèmes abordés intéressants. On voit beaucoup de livres qui observe l'immigration et l'intégration vers l'extérieur : la difficulté de se faire accepter, de s'adapter a un nouveau pays, de devoir faire face aux réactions des personnes déjà installées qui ne voient pas toujours d'un bon œil l'arrivée de nouveaux arrivants.

    Ici on observe tout cela de l'intérieur. Le problème n'est pas tant les personnes de l'extérieur que celles de l'intérieur. Comment s'adapter à un autre monde quand votre entourage proche ne supporte pas de vous voir vous éloigner de votre culture?

    Tara et Sonia ont beau être nées en Inde, elles ont grandi en Angleterre et émigrent à présent aux États Unis.

    Leur mère, Ranee, semble très hostile a tout ce qui n'est pas bengali. Elle continue à s'habiller exclusivement en sari, parle Bengali. Ce qui m'a le plus choquée, surtout pour quelqu'un qui est elle-même confrontée au problème, c'est son racisme avec les noirs. Ca va jusqu'à avoir du mal à supporter que sa fille cadette ait la peau plus foncée que sa fille aînée et elle-même.

    Et pourtant, Ranee, assez détestable pendant une bonne partie du livre est celle qui va avoir la plus belle évolution.

    J'ai aimé la solidarité qui existe entre les deux sœurs, Tara et Sonia, pourtant si différentes.

    Chacune à sa manière veut son indépendance et se détacher de coutumes qui les étouffent. Même si Sonia se montre bien plus déterminée que Tara, cette dernière soutien toujours sa sœur.

    J'ai trouvé intéressant que la génération suivant soit confrontée au problème presque inverse avec une adolescente qui ne veut pas abandonner sa culture Bengali tandis que sa cousine ne connaît quasiment pas cette culture.

    La cause féministe bat également son plein et on constate quelques dérives, comme par exemple le refus d'accorder de l'intimité aux adolescentes dans leur vestiaire au prétexte que les femmes ne doivent pas avoir honte de leur corps. Les femmes se sont tant battues pour ne plus avoir a cacher leur corps qu'elles en viennent à confondre pudeur et honte.

    J'ai trouvé vraiment passionnant de suivre l'évolution de chacun des personnages, de voir comment, chacun à leur manière, elles ont dû concilier leur culture d'origine et leur vie dans leur pays d'adoption.

    J'ai dévoré ce roman quasiment d'une traite tant j'avais envie de savoir comment tout ça allait se terminer. Même si, étant une histoire familiale, leur vie se prolonge bien au-delà du mot fin.

     

    Un extrait : Ma ferme les yeux pendant que les hôtesses procèdent aux incontournables démonstrations d’avant le décollage. Son visage (le même que celui de Starry en plus vieux) a les traits tirés par la fatigue. Avec un peu de chance elle va s’endormir. Les préparatifs de ce déménagement à New York ont été épuisants, mais elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même. Où qu’elle soit, elle n’est jamais satisfaite. Baba lui reproche de nous avoir obligés à quitter l’Inde. On l’a rejoint au Ghana pour quelques mois, mais Ma a détesté ce pays. Après ça, nous sommes restées à Londres pendant que Baba effectuait des voyages professionnels de courte durée à Singapour, en Malaisie, au Cameroun et aux Philippines. Comme il n’avait pas de revenus stables et que les propriétaires n’aimaient pas louer leur appartement à des « bouffeurs de curry », on a dû déménager à trois reprises. Pour couronner le tout, nos demandes de nationalité britannique étaient sans cesse rejetées. Baba a continué ses allers et retours, et chaque fois qu’il revenait à Londres les disputes entre Ma et lui empiraient. Surtout quand Starry a commencé à attirer les hommes en plus des garçons.

    Pendant que mon père était en Malaisie, un voisin complètement soûl est venu tambouriner à notre porte en hurlant : « Épouse-moi, ma belle princesse indienne ! » Quand il a appris ça, Baba a voulu nous rapatrier fissa à Calcutta. J’étais furieuse. Calcutta ? Là où mes grands-mères ont pleuré à ma naissance parce que je n’étais pas un garçon ?

    – Tu ne vas quand même pas laisser un ivrogne bouleverser nos vies ! ai-je lancé à mon père.

    – Le monde est bien triste, Mishti, et j’en suis désolé, crois-moi. Mais il est de mon devoir de vous protéger de ce genre d’idiots, ta sœur et toi.

    Pour une fois, Ma s’est rangée de mon côté.

    – Pas question de retourner vivre chez ta mère, a-t-elle dit à Baba. Les critiques à tout bout de champ, aucune intimité, aucune liberté, non merci !

    En pleine nuit (leur moment préféré pour se disputer), je me suis redressée dans mon lit et ma sœur s’est bouché les oreilles en entendant ma mère hurler à Baba :

    – Tu n’as qu’à te trouver un boulot fixe ! Et débrouille-toi pour que ce soit à New York !

    C’est ce qu’il a fait.

     

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  • [Livre] Il était une fois Wanda

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    Lecture terminée le : 31 mai 2021

     

    Résumé : Wanda regarde sa bague de fiançailles. Elle observe les éclats de diamant se réfléchir sur la fenêtre du train. Elle est magnifique. Après Boris, c’est ce qu’elle détient de plus précieux. Elle a tout fait pour la sauver des révoltes bolchéviques. Le jour où ils avaient pillé leur appartement de Saint-Pétersbourg, elle avait glissé la bague d’Igor dans son corsage. Au moins, elle était certaine que les émeutiers ne l’emporteraient pas sans elle. Elle réfléchit. Ce train est son destin. Elle a l’impression d’avoir déjà vécu ce moment, comme un rêve qu’elle réalise. Ce paysage qui défile, elle l’a déjà vu. Cette langue française des voyageurs, elle l’a déjà entendue, et elle la parle et la comprend depuis ses années à Lausanne. Ce réconfort qu’elle espère trouver en France, elle l’a déjà ressenti. Comme si tout avait été écrit. Serait-ce le début d’une vie nouvelle ?


    Auteur : Alan Alfredo Geday

     

    Edition : Autoédition

     

    Genre : Historique, Romance

     

    Date de parution : 06 Avril 2021

     

    Prix moyen : 9,50€

     

    Mon avis : L'auteur m'a gentiment envoyé son dernier roman. J'avais peur de ne pas pouvoir le lire avant plusieurs moi car j'ai beaucoup d'engagements lectures mais en fait, il ne fait que 142p, et j'ai du coup facilement pu le caser entre deux plus grosse lecture.

    Wanda est une jeune femme de la bonne société russe qui fuit la révolution de 1917. Avec son fils, Boris, et en attendant et espérant que son époux, Igor, arrêté par les bolchevique, puisse la rejoindre, elle se réfugie à Paris. Là-bas, dans le Paris des années folles, qui reprend goût à la vie après la première guerre mondiale, c'est tout un nouveau monde qui s'ouvre à elle.

    J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire à cause des souvenirs qui se mêlent à l'histoire présente sans aucun marquage clair (changement de chapitre, paragraphe distinct, voire passages du passé en italique). Mais cela ne dure pas et, une fois Wanda et son petit garçon arrivés à Paris, j'ai été complètement embarquée dans l'histoire.

    Je n'ai pas éprouvé de sympathie particulière pour Wanda, mais comme j'ai particulièrement détesté Igor, son mari, en réaction, j'en ai plus apprécié la jeune femme.

    Ce n'est pas que je ne l'aimais pas d'ailleurs. J'ai vraiment été happée dans sa quête de liberté et d'indépendance. Mais j'ai trouvé qu'elle arrivait à la fois à être faible et bornée, en refusant de se débarrasser de son poivrot de mari, et extrêmement égoïste, quelle mère abandonne littéralement son fils de 4 ans pour aller à la mer sur un coup de tête?

    Ne peut-on pas être libre, indépendante et responsable? Est-ce vraiment incompatible ?

    En revanche, j'ai vraiment détesté Igor. Ce type est imbuvable. Il refuse de travailler, se plaint toujours, crache sur les français (pourtant il est bien content qu'on l’ait accueilli dans ce pays, puisque son propre pays veut sa mort), il profite de l'argent que ramène sa femme tout en l'insultant pour son travail...

    Bref il n'a pas grand-chose pour lui ce garçon... pour ne pas dire rien du tout...

    En suivant Wanda dans sa quête d'indépendance, on rencontre tout un tas de personnages fascinants des années folles: Colette, Joséphine Baker... avec un accent particulier mis sur Jean Cocteau et Suzy Solidor que l'on voit un peu plus que les autres.

    L'histoire de Wanda semble s'inspirer de la peintre Tamara Lempicka.

    Même si j'ai préféré le premier roman que j'ai lu de l'auteur, "le blues du pêcheur", je ne peux que souligner le fait qu'en à peine 142p, ce dernier nous offre un roman très complet, avec plusieurs rebondissements et sans que rien ne semble précipité ou bâclé.

    Il me reste à présent à lire le dernier roman que je n'ai pas encore découvert de l'auteur : "La légende de Larry Hoover", ce que j'espère faire d'ici la fin de l'année.

     

    Un extrait : — Combien vaut cette parure ? demande Wanda avec inquiétude.

    — J’ai besoin de l’examiner, répond avec courtoisie le maître joaillier qui ajuste son microscope.

         Il caresse la parure de son gant noir et murmure : « Trois diamants, deux rubis, et trois rangées d’émeraudes serties avec de l’or dix-huit carats. Il place la parure sous son microscope.

    — Les pierres ne sont pas très claires, à part peut-être les émeraudes, chuchote-t-il.

    — Cette parure représente beaucoup pour moi, lui dit Wanda.

    — Je comprends…

    — Les deux rubis ont été achetés par ma Babushka, ma grand-mère, lors d’une vente aux enchères organisée par la famille tsarine de Russie. Les trois diamants sont de l’Afrique allemande. Cette parure a de la valeur ! s’enthousiasme Wanda. Ne pensez-vous pas ?

    — Pas autant que vous le pensez, Madame, réagit le vendeur en inspectant la parure dans tous ses recoins.

    — C’est ma Babushka qui a dessiné le modèle. Elle a même gardé les dessins. Je les avais conservés précieusement jusqu’à ce que ces foutus Bolchéviques saccagent notre beau pays qu’est la Russie. Comme je vous le disais, les rubis ont été achetés lors d’une vente aux enchères organisée par la famille tsarine, les émeraudes proviennent de la Sibérie. Et ma Babushka voulait faire de cette parure…

    — Madame, s’il vous plaît… Ce qui m’importe, c’est la valeur des pierres, et non l’histoire du bijou. Je comprends que cette Babushka, qui doit être votre grand-mère…

    — Oui, c’est ça Babushka est ma grand-mère…, soupire Wanda.

    — Je comprends que votre grand-mère a confectionné ce bijou. Mais il me semble que vous n’êtes pas vous-même un membre de la famille tsarine. Un bijou prend de la valeur quand il a été porté par une personne importante ou royale comme l’impératrice Joséphine. Un bijou est précieux quand ses pierres sont pures. Et malheureusement, je ne vois pas de pureté dans cette parure. La confection est bien faite, mais le modèle est démodé.

    — Mais vous ne comprenez pas, cette parure appartenait à ma grand-mère, et…

    — Je suis désolé, Madame, je peux vous donner deux cents francs pour cette parure, pas davantage.

    — Deux cents francs ! Mais c’est de la folie ! Que vais-je faire avec si peu d’argent ?

    — Votre solitaire a plus de valeur en tout cas, reprend le vendeur qui a repéré la bague de Wanda. Mais je suppose que vous attachez plus d’importance à votre bague de fiançailles qu’à la parure de votre grand-mère.

    — Ce solitaire ? C’est mon mari Igor ! Combien vaut-il ?

     

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  • [Livre] Chronique des cinq trônes – T01 – Moitié d’âme

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    Lecture terminée le : 24 mai 2021

     

    Résumé : La mägerie n'obéit qu'à un seul principe : elle ne peut s'exercer qu'à deux. Liutgarde le sait. Elle a pourtant fui Ortaire, l'époux qui lui avait été imposé, renonçant ainsi à son pouvoir. Exilée au nord des terres, elle serait morte sans l'aide des caravaniers et de Rollon, un mäge à l'esprit torturé. Epris l'un de l'autre, Liutgarde et Rollon se déplacent en roulottes avec leur communauté dans l'hostile forêt de la Sylverëe, ancien royaume des Faëes de l'Hiver. Mais l'équilibre de cette vie en cavale va complètement basculer, les obligeant à régler les dettes de leurs vies antérieurs. Car dans ce monde tout se sait et tout se paie un jour. Leur pouvoir et leur amour suffiront-ils à les protéger ?


    Auteur : Anthelme Hauchecorne

     

    Edition : Gulf Stream

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 10 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Avec @lire1x, nous avons craqué sur ce livre. Entre la couverture qui est une véritable œuvre d'art et l'énigmatique quatrième de couverture, c'est sûr qu'il y avait de quoi craquer.

    L'objet livre est vraiment superbe. Car il n'y a pas que la couverture qui est travaillée, non, la tranche et les illustrations à l'intérieur du livre sont vraiment magnifique. Le travail éditorial est vraiment de très grande qualité. On est d'accord que l'histoire compte plus que la déco, mais là, j'avoue que j'ai vraiment craqué sur l'objet avant même de craquer sur le résumé.

    Moitié d'âme est le premier tome d'une quadrilogie dont le tome 2 devrait sortir en 2022 (j'ai vu la couverture sur la page de la maison d'édition, et elle n'a rien à envier à celle du premier tome).

    Dès le début, j'ai adoré l'ambiance de ce roman. J'ai aussi pu constater que l'auteur avait construit un univers complexe, avec un bon nombre de personnages, et c'est là que j'ai commis une erreur. J'ai voulu m'obstiner à lire ce livre en lecture morcelée dans le cadre de ma LC au rythme de 95p environ tous les 3 jours. Et non seulement ça m'a provoqué une panne de lecture, mais je n'ai pas pu apprécier la première moitié de ce roman à sa juste valeur. En effet, 95 pages représentent environ une heure de lecture pour moi, et avec seulement une heure de lecture tous les 3 jours, je me suis vite perdue dans l'histoire et surtout, j'ai perdu le rythme. Du coup, à chaque fois que je reprenais ma lecture, je ne savais plus trop bien où j'en étais. Vers la moitié du livre, avec @lire1x, nous avons décidé d'arrêter la lecture morcelée et de lire le reste du livre à notre rythme. Et à partir de là, j'ai nettement plus apprécié ma lecture.

    Ce que j'ai particulièrement aimé dans l'histoire c'est la manière dont est pratiquée la magie, toutes ses règles qui s'appliquent aux humains, mais apparemment pas aux fae, mais aussi la manière dont elle semble être contrôlée par un petit groupe à travers un nombre incalculable d'obligations, d'interdiction, permettant à certains de conserver un pouvoir immense.

    Dans l'absolu, quand on apprend ce qu'il s'est passé entre les humains et les faes, j'aurais tendance à me ranger du côté de ces derniers. Mais d'un autre côté, pour l'instant, je n'ai pas vraiment ressenti de sympathie pour l'heure ou l'autre camp.

    Ce qu'on fait les humains est ignoble, et pas si surprenant d'ailleurs, et dans le présent entre le magistère et les mages, on ne peut pas dire qu'ils attirent la sympathie. Même dans le petit groupe, j'ai du mal a cerner Rollon, Liutgarde m'énerve à ne pas se servir de sa cervelle, maître Cernault m'exaspère...

    Mais du côté des fae, on n'a affaire qu'à une représentante de l'espèce et comment dire... elle donne pas envie de militer pour le droit des fae!

    Du coup, pour l'instant, on a plus envie de les regarder se taper sur la tronche en mangeant du pop-corn que de prendre parti.

    Il faudra voir si le deuxième tome fait pencher la balance pour l'un ou l'autre des deux camps.

    La plume de l'auteur est assez particulière. Personnellement j'ai bien aimé, mais entre le style, la complexité de l'histoire et une certaine froideur de l'ensemble (et pas juste parce que ça se passe sur des terres hivernales) peut déstabiliser et empêcher d'apprécier ce roman.

    D'ailleurs, je ne sais pas si je ne l'ai pas autant apprécié que j'aurais pu à cause de la lecture morcelée de la première moitié ou à cause de sa construction.

    Toujours est-il que j'ai hâte de lire le tome 2. J'y verrais sans doute plus clair sur mon ressenti envers cette histoire après ça!

     

    Un extrait : Jadis, l’Histoire du Petit Peüple s’écrivait au rythme des saisons. Les Faëes ne croyaient pas à la nouveauté. Les montagnes poussaient et s’érodaient, les rivières changeaient de lit, mais les cœurs, eux, restaient à la même place.

    Tout était question de point de vue. Les événements du monde suivaient un grand Cÿcle*. Et chaque royaume faë trouvait, au sein de ce fragile équilibre, sa place légitime.

    D’abord naquit le Printemps, la Première des Quatre Maisons. Ses loyaux sujets s’adonnaient aux arts de la vie et du désir. Le Trône de Ronces offrait asile aux artistes, aux hédonistes et aux érudits.

    La Deuxième Cour à voir le jour fut l’Été, la Maison du Soleil ardent, des esprits surchauffés et du sang vif, prompts à la colère. Au pied du Trône Forgé et de son despote se prosternaient les ambitieuses, les guerrières et les stratèges.
    Puis vint l’Automne, le reflet déformé du Printemps, la saison du pourrissement et de la terre affamée, dévoreuse de vie. Les malades, les souffrantes et les Faëes trop curieuses des mystères de la mort, toutes répondirent à l’appel du Trône Défunt.

    Quant à l’Hiver, la plus jeune des Quatre Maisons, elle dut se contenter des restes. La faim, le froid, le vent dans les branches nues. La Quatrième Maison se posa en éternelle rivale de l’Été. Elle incarnait la famine après l’abondance, les regrets qui succédaient à la colère. Autour du Trône de Givre se rassemblèrent les blessées, les brisées, les parias, les Faëes dont les autres cours ne voulaient plus.

    Alors, pour le meilleur et pour le pire, tout fut à sa place.

    Les millénaires passèrent.

    Ainsi vécurent les Faëes, à observer le monde, tandis qu’elles-mêmes ne changeaient pas. Leur règne aurait pu durer à jamais, sans un événement inattendu.

    En un jour ancien et depuis oublié, les Humains arrivèrent sur le continent…

    Avec eux, ils amenèrent le Cinquième Trône.

    Vieux conte marchien

     

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  • [Livre] Mesdames de France

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    Lecture terminée le : 17 mai 2021

     

    Résumé : Elles étaient huit. Nées entre 1727 et 1737, Mesdames de France, filles de Louis XV et de Marie Leszczynska, furent les témoins privilégiés des dernières décennies de la royauté et de la magnificence de la Cour, du moins pour cinq d’entre elles, car l’aînée, Elisabeth, épousa à douze ans le duc de Parme, la troisième, Marie-Louise, mourut à cinq ans, et la septième, Thérèse, à huit. Les autres, à Versailles puis à Meudon, sont les enfants les plus courtisées du royaume, avant que le cardinal de Fleury n’expédie quatre d’entre elles à l’abbaye de Fontevrault, pour des raisons d’économie et de politique. Adélaïde et Louise y passèrent plus de dix ans, jusqu’en 1750, sans revoir une seule fois leurs parents. Toutes deux, comme leurs sœurs Henriette, Victoire et Sophie, demeurèrent célibataires. Arbitres du bon ton, elles ne cessent, après l’entrée de Louise au Carmel et la mort de leur frère le dauphin en 1765, d’alimenter la chronique. Devenues Mesdames Tantes sous le règne de Louis XVI, ces redoutables cancanières se transforment en vestales de Versailles jusqu’au déclanchement de la Révolution, qui conduira les deux survivantes, Adélaïde et Victoire, à contempler de leur exil italien la ruine de leur maison.


    Auteur : Bruno Cortequisse

     

    Edition : Perrin

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 01 Janvier 1970

     

    Prix moyen : Variable (livre d’occasion)

     

    Mon avis : Voilà une biographie qui s'attache aux filles de Louis XV, dont on ne sait pas grand-chose à part qu'elles sont toutes, sauf une, restées vieilles filles.

    Grâce à cet ouvrage on en apprend un peu plus sur elles mais aussi sur les événements qui ont jalonné leur longue existence.

    Acides et bourrées de principes et de préjugés, elles ont eu parfois beaucoup de lucidité sur les événements, ce qui tranche avec toutes les fois où leurs préjugés les ont aveuglées.

    Pour la plupart discrètes et effacées, l'histoire n'a finalement retenue réellement que l'existence de Mme Adélaïde, la plus vindicative, de Mme infante (la seule à s'être mariée), de Mme Louise qui a voué sa vie à Dieu et enfin de Mme Henriette, célèbre plus pour sa mort prématurée qui a fortement affecté son père le roi que pour ses actes.

    4 filles dont on a plus ou moins retenu les noms, alors que le couple royal a mis au monde 8 princesses.

    J'ai trouvé ce livre très intéressant même si j'ai deux petits reproches à lui faire. Le premier est la longueur des chapitres. Parfois 40 pages, avec peu d'aération dans le texte, pas de dialogue, c'est un peu lourd et c'est parfois difficile d'interrompre sa lecture car on a toujours l'impression d'être au milieu de quelque chose d'indivision.

    Le second reproche est une certaine partialité de l'auteur. Il laisse échapper quelques remarques comme autant de jugements de valeur sur ce que les uns ou les autres auraient réellement pensés malgré leur paroles ou leurs actes (et bien sur cela va toujours en la défaveur des accusés).

    Son opinion des uns et des autres, et surtout de Marie-Antoinette, qu'il accuse à mots à peine couverts d'avoir trahi la France au profit de l'Autriche, semble bien arrêtée, au point qu'on se demande parfois s'il a prit le moindre plaisir à se plonger dans l'histoire de ces personnages, pour qui il donne l'impression de ne ressentir que du mépris.

    J'aurais aimé qu'il garde ses opinions personnelles pour lui.

    Il y a quelques coquilles comme par exemple la mention de l'exécution de Louis XVI au 12 janvier (le roi a été assassiné le 21 janvier), mais rien de très grave pour qui connaît un minimum l'histoire de France.

    Malgré ces quelques défauts, c'est un livre très intéressant que je suis contente d'avoir enfin trouvé et lu.

     

    Un extrait : Lorsque le 14août 1727, vers trois heures du matin, des douleurs réveillèrent brusquement Marie Leczinska, la reine—toute grosse qu'elle était —songea d'abord à une indigestion. L'accouchement n'était-il pas annoncé pour le mois de septembre, et la veille n'avait-elle pas dîné trop copieusement de figues et d'un melon à la glace ? Probablement s'agissait-il encore de l'un de ces embarras hépatiques auxquels son incurable gourmandise l'avait accoutumée. Cependant, le mal allant s'intensifiant, Marie ne douta bientôt plus que le grand moment était venu de donner la vie pour la première fois.
    Comme elle avait fait appeler son accoucheur, Peyrard, qui occupait depuis plusieurs mois un appartement aménagé auprès de sa propre chambre, le bonhomme sauta hâtivement de son lit, enfila ses vêtements et se précipita au chevet de Sa Majesté. Fort heureusement, rien ne pressait. On n'en était encore qu'aux douleurs «légères»; c'était le signe que le travail venait à peine de commencer. Avertie la première, la maréchale de Boufflers, dame d'honneur, arrivait déjà. Elle était plus que mûre, la maréchale, et s'employait à tenir à la reine les propos les plus apaisants. Elle avait l'œil à tout, et distribuait ses ordres autour d'elle avec une sûreté et une précision dignes de tous les éloges afin que la naissance qui s'annonçait se déroulât dans les formes requises. Une horde de valet s’était dépêchée aux quatre coins du château, et incessamment on arrachait au sommeil tous ceux et toutes celles qui paraissaient de quelque utilité à la cour dans ce genre de circonstance.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #315

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Book Haul mai 2021

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    J'ai été sage ce mois-ci. J'ai acheté en majorité en occasion et j'ai reçu également deux SP


    D'abord, j'ai reçu ce livre, directement envoyé par l'auteur
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    Ensuite, les éditions Kennes m'ont envoyé la version définitive d'un roman que j'avais lu en tapuscrit (le bandeau et la pastille imprimés c'est un peu dommage, j'aurais préféré des éléments qu'on puisse retirer)
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    Ensuite, j'ai trouvé en occasion ce livre tuto coloriage que je cherchais depuis longtemps, avec un petit bonus (7€ les deux)
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    Et j'ai été contente de trouver ces livres sortis récemment à moitié prix
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    Et enfin, seul achat en neuf du mois, j'ai continué une de mes collections mangas
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    Vous voyez? Raisonnable! Et oui, ça arrive! Je ne garanti rien pour le mois prochain...

  • Les sorties du mois #66

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    Chaque mois voit son lot de sorties littéraires. 
    Chaque 1er mercredi du mois, je vous donnerai les sorties, parmi celles qui ont retenues mon attention.
    Voyons ce qui nous attend d'intéressant ce mois-ci!

    Je vous laisse aller regarder les résumé sur livraddict ou toute autre plateforme que vous utilisez

     

    Mangas

     

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    Les romans que j'attends le plus

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    gemmae-tome-1-1486510.jpg ranee-tara-sonia-chantal-cinq-femmes-trois-generations-une-grande-histoire-d-amour-1490018.jpg vampyria-tome-2-la-cour-des-miracles-1487790.jpg


    Et les autres romans

    alexiane-1298009.jpg anatomie-d-un-mariage-1489253.jpg ante-mortem-1486763.jpg

    a-vos-souhaits-1981002.jpg dangerous-1471150.jpg encens-1464504.jpg

    et-pourtant-le-bonheur-est-la-1459938.jpg geocratia-1489010.jpg la-femme-a-l-etage-1467741.jpg

    la-fille-du-reich-1470677.jpg la-plus-que-vraie-1486070.jpg l-autre-femme-1480147.jpg

    la-vie-invisible-d-addie-larue-1485664.jpg le-carnaval-des-ombres-1475873.jpg le-cerf-volant-1492085.jpg

    leilan-integrale-52439.jpg le-pouvoir-du-temps-l-integrale-1483159.jpg les-chroniques-des-feals-integrale-1053546.jpg

    le-secret-de-briar-s-hall-1488977.jpg les-sept-soeurs-tome-7-la-soeur-disparue-1468587.jpg n-e-o-tome-2-les-deux-chateaux-1482470.jpg

    nevernight-tome-2-les-grands-jeux-942197.jpg nous-sommes-les-etoiles-1481917.jpg pour-tout-te-dire-1458669.jpg

    temps-mort-1471159.jpg terres-1486391.jpg un-ami-si-devoue-1489280.jpg

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    Et vous? Vous avez repéré des sorties intéressantes pour ce mois de juin?

  • Bilan du mois de mai 2021

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    En mai, j'ai lu 13 livres dont 2 BD et 11 romans pour un total de 4758 pages lues

    Eve Dallas T41.jpg Full contact.jpg il était une fois mon endometriose.jpg

    La fée assassine.jpg La meute du phenix T06 Tao.jpg la reveuse pale.jpg

    La vie est un cirque.jpg Les chroniques des Bridgerton 1 & 2.jpg Les dossiers du voile.jpg

    Mesdames de France.jpg Moitié d'âme.jpg Rebecca Kean, tome 5.jpg

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    Je n'ai pas regardé de séries ou de films à proprement parler. J'ai regardé quelques épisodes ici et là au gré de ce qu'il passait à la télé, mais sans plus.
    Par contre, côté achats hors livres, j'ai pas fais semblant!

     

    Il y a quelques mois, j'avais participé au financement d'un projet de box coréenne, et j'ai donc reçu ma contrepartie. Je ne sais pas encore si je commanderais d'autres box, je trouve que les produits de cette première box se trouvent assez facilement dans le commerce
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    Ensuite, il a fallut que je renouvelle toute ma routine de soin visage car ma peau a changé de type après un arrêt de traitement
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    Il y avait une vente Disney sur Veepee, et j'ai craqué sur ce petit plateau et sur ce mug. J'en avais déjà une version colorée, mais j'ai trouvé la version noir/blanc/rouge très belle.
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    Et enfin, j'ai fais un tour sur Maxilivres et j'ai trouvé quelques coffrets sympas à € pièce à peine
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    J'ai été incapable de choisir entre le panda et le renard (oui je sais, les photos sont un peu floues)

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    Là, c'est cette petite lampe qui change de couleur qui m'a fait craquer

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    A gauche, j'ai adoré le mug en verre trempé et les mitaines, par contre à droite j'ai été un peu déçue par la gourde que je pensais en verre et qui est en plastique (et même pas un plastique dur)

     

    Et voilà, c'est tout pour ce mois-ci! Je vous retrouve le mois prochain avec toujours plus de lecture, de visionnage et de craquages...

  • C'est lundi que lisez-vous? #314

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Moitié d'âme.jpg la reveuse pale.jpg Rebecca Kean, tome 5.jpg

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    Et vous, que lisez-vous?

  • [Livre] Les dossiers du voile

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    Lecture terminée le : 11 mai 2021

     

    Résumé : Lieutenant de police au sein de la Brigade de régulation des espèces méta-humaines de Paris, Tia Morcese a beaucoup de mal à faire respecter l’ordre et la sécurité… et surtout à éviter que druides, nécromanciens, loups-garous et autres espèces méta-humaines révèlent leur existence au reste du monde.

    À côté de son impressionnante grande sœur, Mona pourrait presque passer pour une ado normale. Pourtant, l’apprentie sorcière est loin d’avoir les yeux dans sa poche ! Et quand elle tombe sur des informations clés qui pourraient faire avancer les affaires en cours de Tia, elle n’hésite pas une seconde à suivre ses propres pistes.

    Mais le monde du Voile n’est pas sans danger…


    Auteur : Adrien Tomas  

     

    Edition : Fleurus

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 08 Janvier 2021

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : De l'auteur, j'avais lu "engrenages et sortilèges" que j'avais beaucoup aimé. J'avais l'intention de lire d'abord "dragons et mécanismes" mais mon groupe de lecture a craqué sur "Les dossiers du voile" et j'ai changé mes plans de lecture sans hésiter (j'avais de toute façon bien l'intention de lire les deux).

    Déjà, les anti-romances seront contents, il n'y en a pas ici. Il y a quelques allusions, une promesse de quelque chose entre certains personnages secondaires qui pourrait se passer après le mot fin, mais pas de romance pour venir mettre son grain de sel dans l'histoire. C'est assez rare, surtout en fantasy young adult, pour être souligné.

    Dans ce livre, Tia, enquêtrice chargée du surnaturel à Paris, va avoir fort à faire pour gérer à la fois les multiples crimes qui se produisent chez les êtres surnaturels et son encombrante famille. Comme si les choses n'étaient pas assez compliquées pour elle, voilà que sa mère décide de s'absenter en lui laissant la charge de ses jeunes frères et sœurs. Si elle ne s'entend pas particulièrement bien avec sa cadette, Adelina, ce n'est pourtant pas cette dernière qui cause le plus de soucis. Car entre Edwin, le frère qui gâche son potentiel magique en petite combinés illégales, les jumeaux Archibald et Olivia qui détruisent plus ou moins tout ce qu'ils touchent, la petite Félicie qui cumule des pouvoirs phénoménaux avec l'humeur changeante d'un bébé et enfin Mona qui a décidé de ne plus être une petite fille sage et de vivre pleinement son adolescence en fourrant son nez là où il n'a rien à faire, Tia va avoir besoin de tout son calme pour ne pas tirer dans le tas.

    J'ai beaucoup apprécié que l'action se déroule en France car la majorité des livres de fantasy se déroulent soit aux États Unis, soit en Angleterre. On veut nos monstres nous aussi non mais!

    Je n'ai pas eu trop de mal à deviner ce qu'il se tramait, mais la qualité de l'écriture de l'auteur a fait que ça ne m'a pas déranger. Car même en sachant ce qui allait se passer, j'étais impatiente de voir comment cela allait se mettre en place, comment cela allait être révélé.

    Et je n'ai pas été déçue.

    De la même façon, les créatures présentées sont tout à fait classiques : loups garous, vampires, sorciers, trolls, druides, nécromanciens, etc...

    Mais c'est la manière dont tout ce petit monde s'organise à l'intérieur du "Voile" qui fait toute l'originalité du roman.

    Les dossiers du voile est un one-shot, mais cet univers est assez vaste et complexe pour que l'auteur puisse écrire d'autres histoires s'y déroulant.

    J'espère qu'il le fera.

     

    Un extrait : Le capitaine Isidore Tréjean était un homme carré, au sens propre comme au figuré. Sa mâchoire volontaire, son cou rigide, la forme de ses lunettes, sa coupe de cheveux en brosse étaient carrés. Son allure générale était aussi quadrilatérale que son esprit : il avait les épaules larges, un embonpoint ferme, des mains de colosse et de courtes jambes fermement arquées.

    Chacun des aspects de sa personne étant carré, cela faisait fort logiquement de lui un cube. Un grand cube aux angles droits, aux arêtes saillantes et aux surfaces lisses. Un cube noir et solide, taillé dans l’ébène du Gabon où il était né, patiné par les décennies passées en France.

    Et, comme chaque fois qu’il accueillait ses subordonnés dans son bureau, il se fit l’effet d’être un bambin géant et obstiné, désireux de faire passer le cube qu’il était à travers un trou désespérément rond.

    Dès qu’ils franchissaient sa porte, l’inspectrice Tia Morcese et le docteur Charles Thoret arboraient des mines de conspirateurs. Tréjean retint un soupir réprobateur : comment ces deux-là pouvaient-ils espérer protéger le mystère de leur fonction et empêcher leurs collègues de jaser si, chaque fois qu’ils mettaient les pieds au commissariat, ils se comportaient comme des espions en mission de repérage ? Pour ce qui lui semblait être la millième fois de son existence, le capitaine Tréjean se souvint qu’il n’avait jamais voulu de ce poste, et il maudit le directeur Huguet et la divisionnaire Habib de ne pas lui avoir laissé le choix.

    Il faillit maudire sa femme dans la foulée, mais se retint au dernier moment : il n’était jamais prudent de récriminer contre sa bien-aimée, même en pensée.

     

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