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Selene raconte... - Page 16

  • [Livre] La grande bible des fées

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    Lecture terminée le : 08 mai 2020

     

    Résumé : Créatures merveilleuses, d'apparence féminine, dotées de pouvoirs surnaturels, généralement bienveillantes, les fées ont le pouvoir d'exaucer les vœux des mortels et de les protéger.
    Mais la mystérieuse histoire du peuple des fées ne s'arrête pas là. Ces êtres de lumière ont une genèse… des rites précis, une religion (le nouveau testament des fées), des fêtes communautaires, une histoire du costume, des légendes en pagaille, une œuvre littéraire et musicale importante (elles écrivent, entre autres, de la poésie)...


    Auteur : Edouard Brasey

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 2011

     

    Prix moyen : 29€

     

    Mon avis : Tout d’abord, une fois n’est pas coutume, parlons un peu de l’objet-livre.
    La couverture dorée nous fait pleins de promesses que l’intérieur tient pour la plupart.
    A l’intérieur, donc, les pages ont l’aspect du parchemin avec enluminures et illustrations en pleines pages tout simplement magnifiques.
    L’ouvrage est divisé en Livres, eux-mêmes divisés en chapitres.
    Le livre est également pourvu d’un marque page ruban doré que j’ai beaucoup apprécié (hélas, mon chat aussi).
    J’ai toutefois regretté que la dernière partie, l’évangile des fées, soit sur feuilles blanches. Ça casse un peu la magie du truc en jurant avec le reste de l’ouvrage et son aspect de parchemin.
    Quant au texte, il s’appuie sur des ouvrages anciens pour retracer toute la mythologie des fées, détaillant tout, des différents types de fées à leur hiérarchie, en passant par leurs lieux de vie et leur régime alimentaire.
    Si j’ai été moins intéressée et que je n’ai que survolé les différentes « invocations » de fées, dans la mesure où je ne suis pas trop attirée par la poésie, je suis sûre que c’est une partie qui saura trouver ses adeptes.
    J’ai trouvé le livre très détaillé, très recherché, et pourtant, apparemment, il ne fait qu’effleurer le sujet.
    Malgré quelques répétitions, ce fut une lecture vraiment très agréable au pays des fées.

     

    Un extrait :

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  • [Livre] La traque des anciens dieux – T02 – Le magicien, la sorcière et la fée

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    Lecture terminée le : 04 mai 2020

     

    Résumé : Les Anciens Dieux se sont échappés. Marc, Éleuthère et leurs compagnons se séparent pour se lancer à leur poursuite. Éleuthère, sa marraine-fée Aynet et la sorcière Saga retournent sur le continent d’origine du jeune homme, déterminés à en finir avec le Dieu Rieur. Les trois héros vont se lancer dans une longue mission diplomatique afin de rallier les vieux royaumes et l’Empire queiralien derrière leur bannière (magique). Entre deux coups d’esbroufe, des embuscades de plus en plus sanglantes et l’intervention de divinités usurpatrices d’identité, sauront-ils faire entendre raison aux souverains du Plaennendeon ? Une terrible bataille les attend à l’issue de leur quête, une bataille qui est loin d’être gagnée… surtout si les familles royales du coin continuent de faire leurs têtes de cochons.


    Auteur : H. Lenoir

     

    Edition : Auto édition

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 12 Novembre 2018

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Cette série est trop peu lue et c’est vraiment dommage car c’est une petite pépite.
    Dans ce tome 2, la fine équipe s’est séparée en trois groupes, chacun se lançant aux trousses de l’un des anciens dieux.
    Et dans cet opus, c’est donc Eleuthère, Saga et Aynet qu’on va suivre.
    Même si ce tome est, comme je l’ai dit, beaucoup plus sombre, l’humour n’a pas pour autant cédé du terrain.
    Il faut dire que si Aynet est toujours en grande forme, Eleuthère n’est pas en reste et son sens de la répartie semble augmenter proportionnellement à ses pouvoirs.
    Il m’a fallu un petit moment pour me remettre dans le bain vu le temps qu’il y a entre deux tomes (plus ou moins trois ans), mais une fois bien remise dans l’histoire, les pages se tournaient quasiment toutes seules.
    Dans le tome 1, la quête que menait Marc et Eleuthère était une quête un poil bordélique, avec certes un enjeu, mais le voyage était un peu plus insouciant.
    Cette fois-ci, non seulement les enjeux sont bien plus importants, mais le temps bien plus compté.
    Comme toujours, j’ai beaucoup apprécié Aynet. Elle est délicieusement tarée et un brin psychopathe. Mais la grande surprise a été de voir Eleuthère devenir presque aussi taré que sa marraine.
    Saga elle, est bien plus discrète, mais réserve bon nombre de surprises.
    Et puis il y a le petit nouveau, Secundus, surnommé Deuzio par Aynet, au grand dam du jeune homme, qui, du haut de ses 16 ans, est bourré des préjugés que son père et sa grand-mère lui ont mis dans la tête.
    Mais au fil de leurs aventures, le jeune homme va se détacher de son éducation et commencer à penser par lui-même.
    C’est une quête pleine de surprises et de rebondissements que nous offre l’auteur et, s’ils ne font pas partie de cette quête là, on va avoir quelques nouvelles des deux autres groupes.

    Et la fin… L’auteur a réussi à m’infliger deux uppercuts coup sur coup !
    Finalement, ce n’est peut-être pas plus mal qu’il y ait du temps entre deux tomes, car je ne suis pas sure que mon cœur résisterait à un enchaînement de tomes qui m’infligeraient chacun de tels coups émotionnels.

     

    Un extrait : Il regarda finalement l’homme. Le jeune homme, corrigea-t-il en lui donnant une vingtaine d’années. Plus grand que lui, dégingandé, il avait de courtes boucles blondes. Un fin duvet couvrait ses joues. Il regardait autour de lui avec curiosité et bonne humeur. Dioclétien commença par le juger inoffensif. Puis il vit l’épée à sa ceinture. Et il vit ses yeux, étrangement familiers, calmes et attentifs.

    Les trois visiteurs sortaient de l’ordinaire, il n’y avait pas de doute.

    — Vous savez, vos routes – ah ! – votre route a de quoi faire honte à l’Empire queiralien, attaqua la Quesvronnaise en secouant délicatement sa botte pleine de boue.

    Elle avait parlé dans la vieille langue du Plaennendeon et Dioclétien en retrouva les accents avec nostalgie.

    — Malheureusement, la rénovation du réseau routier n’est pas dans nos priorités. (Il désigna les tabourets installés devant sa table.) Je vous en prie, installez-vous. Puis-je vous faire apporter quelque chose à boire ?

    Les trois inconnus restèrent plantés devant lui. Le jeune homme et la Quesvronnaise le regardaient d’un drôle d’œil. Finalement, le premier se pencha vers la seconde.

    — Je ne crois pas qu’il nous ait reconnus.

    — C’est la culture queiralienne. Ça pourrit l’esprit. Je l’ai toujours dit.

    — Ça fait longtemps, aussi.

    — Ne lui cherche pas d’excuses. Ton frère a toujours été un petit prétentieux qui se croyait trop bien pour le Quesvron.

    Dioclétien sentit sa bouche s’entrouvrir. Il scruta attentivement ses invités.

    — Dame Aynet ? demanda-t-il finalement. (Sa voix s’étrangla.) Éleuthère ?

    Le visage de son frère cadet s’éclaira d’un grand sourire.

    — Dio, content de te revoir. Je comptais te rendre visite plus tôt, mais il m’est arrivé quelques incidents en cours de route.

    Puis il se jeta à son cou.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #292

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #133

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Mary Barton d'Elizabeth Gaskell

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    Aux abords de Manchester se trouvent des champs bien connus des habitants sous le nom de Green Heys Fields, et traversés par un sentier public menant à un petit village distant d’un peu moins d’une lieue. Certes, ils sont plats et uniformes, certes les bois, en général un agrément majeur en rase campagne, y manquent ; mais leur charme est remarquable, même pour l’habitant d’une région accidentée, qui voit et ressent l’effet du contraste entre ce paysage ordinaire mais entièrement champêtre et la ville industrielle active et grouillante qu’il a quittée à peine une demi-heure plus tôt. Çà et là se dresse une vieille ferme noire et blanche aux dépendances éparses, témoin d’un autre temps et d’occupations autres que celles qui absorbent maintenant la population locale. Ici, on peut voir se dérouler à leur heure les travaux des champs, fenaison et labours, autant de plaisants mystères pour l’observateur citadin. Ici l’artisan assourdi par le bruit des moteurs et celui des langues peut venir écouter un moment avec délices les bruits de la vie champêtre : le meuglement du bétail, le cri de la laitière, les caquètements éperdus de la volaille dans les vieilles cours de ferme. Vous ne pouvez donc vous étonner de ce que ces champs soient des lieux de promenade courus pendant toutes les journées de congé. Et si vous voyiez – ou si je savais décrire correctement – le charme de certain échalier, vous ne vous étonneriez pas non plus qu’il soit ces jours-là une halte fréquentée. Tout à côté se trouve un étang profond et limpide dont les eaux vert sombre reflètent les arbres qui déploient leurs frondaisons au-dessus de lui pour exclure le soleil. Ses berges ne sont en pente douce qu’à un seul endroit : au voisinage de la vaste cour d’une de ces vieilles bâtisses noires et blanches à pignons que j’évoquais plus haut, dominant le champ traversé par le sentier public. Le porche de cette ferme croule sous un rosier, et dans le petit jardin qui l’entoure poussent pêle-mêle toutes sortes de simples et de fleurs anciennes, plantées il y a longtemps, à l’époque où ce jardin était la seule pharmacie à portée de main ; on les a laissées pousser et proliférer en toute liberté – roses, lavande, sauge, mélisse (pour les infusions), romarin, œillets et giroflées, oignons et jasmin, dans l’ordre le plus républicain et le plus anarchique. Cette ferme et ce jardin se trouvent à une centaine de mètres de l’échalier dont j’ai parlé, qui mène de la grande prairie à une plus petite, séparée de la première par une haie d’églantine et d’épine noire. On raconte que de l’autre côté, non loin de là, on trouve souvent des primevères et parfois la violette odorante sur l’herbe épaisse du talus.

    Je ne sais si la journée de congé avait été accordée par les patrons, ou si les ouvriers l’avaient prise en vertu du droit de nature et de la beauté du printemps ; toujours est-il qu’un après-midi (cela remonte à dix ou douze ans), il y avait foule dans ces champs. C’était le début d’une soirée de mai, l’avril des poètes4 ; en effet, de grosses averses étaient tombées toute la matinée, et aux nuages blancs, ronds et floconneux qu’un vent d’ouest chassait à travers le ciel bleu sombre se mêlait parfois un plus noir, plus menaçant. La douceur de l’air poussait à sortir les jeunes feuilles vertes qu’on voyait presque éclore à l’œil nu ; les saules, qui le matin encore reflétaient leurs formes brunes dans l’eau en contrebas, avaient pris à présent cette teinte tendre de vert grisé si délicatement assortie à l’harmonie des couleurs printanières.

    Des bandes de jeunes filles joyeuses au verbe haut, âgées peut-être de douze à vingt ans, approchaient d’un pas souple. C’étaient pour la plupart des ouvrières, vêtues comme le sont en général pour sortir les filles de leur condition, c’est-à-dire avec un châle qui, à midi ou par beau temps, remplissait simplement son office de châle ; mais vers le soir, ou si le temps était froid, il devenait une sorte de mantille ou de plaid à l’écossaise, et se portait alors sur la tête, d’où il retombait en plis souples, ou était épinglé sous le menton d’une façon qui ne manquait pas de pittoresque.

    Elles n’étaient pas particulièrement jolies ; de fait, elles l’étaient moins que la moyenne, à une ou deux exceptions près ; elles avaient des cheveux bruns bien peignés et coiffés de façon classique ; des yeux sombres, mais le teint blafard et les traits irréguliers. La seule chose qui attirait l’attention du passant, c’était la vivacité et l’intelligence de leur expression, qu’on remarque souvent dans une population ouvrière.

    Il y avait aussi nombre de garçons, de jeunes gens plutôt, qui se promenaient dans ces champs, prêts à échanger des plaisanteries avec tout le monde et surtout à engager la conversation avec les filles. Mais celles-ci se tenaient sur leur réserve, non par timidité, mais plutôt pour marquer leur indépendance, et elles accueillaient avec une indifférence feinte les plaisanteries bruyantes des garçons et leurs compliments claironnés. Çà et là venait un couple discret et posé, des amoureux qui chuchotaient ou des couples mariés, selon le cas. Ces derniers étaient presque toujours chargés d’un enfant en bas âge, généralement dans les bras du père, et parfois même de trois ou quatre tout jeunes enfants, portés ou traînés jusque-là pour que toute la famille réunie puisse profiter de la délicieuse après-midi de mai.

     

    Alors, tentés?

  • [Film] Tanguy, le retour

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    Film vu au mois de : Mai

    Titre original : Tanguy le retour

     

    Réalisé par : Étienne Chatiliez

     

    Date de sortie : 10 avril 2019

     

    Genre : Comédie

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h33

     

    Casting : André Dussolier, Sabine Azema, Eric Berger, Weiting Chao, Emilie Yili Kang…

     

    Résumé : 16 ans plus tard, Tanguy, qui a maintenant 44 ans, revient chez ses parents avec sa fille Zhu sous le bras car Meï Lin l’a quitté. Catastrophés de voir leur "tout-petit" dans cet état, Paul et Édith font tout pour lui redonner goût à la vie, sans réaliser que ce faisant, ils tressent la corde pour se pendre. Car Tanguy recommence à se sentir bien chez ses parents…

     

    Mon avis : 17 ans après que les parents de Tanguy ait réussi à se débarrasser de leur coucou de fils, au terme d’une véritable guérilla familiale hilarante, voilà Tanguy de retour.
    Largué par sa femme, Mei Lin, qui nous fait un petit coup de démon du midi, il a une réaction qui aurait été très naturelle s’il n’avait pas dû traverser la moitié de la planète pour le faire : il rentre chez Papa et Maman.

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    Sauf qu’il ne rentre pas tout seul, il se pointe avec sa fille, Zhu, sous le bras.
    Vu que l’adolescente est en pleine révision du BAC, c’est tout naturellement que Paul et Edith proposent de l’inscrire au lycée.
    Et là mes enfants, c’est le début de la fin.
    Car Tanguy se sent très vite bien chez ses parents… très bien même… trop bien !
    Car Paul et Edith se rendent vite compte que le Coucou 2.0 est bel et bien là !

    Et là, ça aurait pu être super sympa entre les parents bien décidés à renvoyer leur fils dans ses pénates pékinoises, et le fiston bien décidé à rester là où il est.
    Alors du côté de Tanguy, ses magouilles pour rester chez papa/maman sont assez drôles (même si j’ai eu de grandes envies de lui flanquer des baffes).
    Mais du côté des parents… Leurs actes sont méchants et même carrément dangereux.

    Cela dit, c’était déjà le cas dans le premier volet, mais là, ce qui m’a dérangée, c’est qu’ils s’en prennent aussi à Zhu, alors que cette gamine est tout simplement géniale.

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    Du coup, alors que l’idée était bonne, je n’ai que moyennement apprécié cette suite.



  • [Livre] Les suppliciées de l’Arizona

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    Lecture terminée le : 02 mai 2020

     

    Résumé : À 59 ans, Brigid Quinn aspire à une vie tranquille après des années à combattre le crime. Mais l'affaire des "meurtres de la route 66" refait bientôt surface. Brigid n'a jamais réussi à mettre la main sur cet implacable tueur en série, qui compte parmi ses victimes son ancienne partenaire, Jessica. Convaincue que l'homme arrêté n'est pas le vrai coupable, l'ex-agente du FBI n'a d'autre choix que de se confronter elle-même à cette sordide affaire.


    Auteur : Becky Masterman

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Quand on a ce genre de titre, on s’attend à quelque chose d’un minimum sanglant mais en fait, non, pas tant que ça.
    On est plutôt dans du « gentillet », on ne peut pas dire que j’ai vraiment tremblé pour le personnage principal ou pour de potentielles victimes… vraiment pas.
    Et c’est dommage, parce que trembler pour les personnages, c’est quand même 50% du plaisir de la lecture d’un thriller !
    Ici, on suit un personnage plus âgé que ce qu’on a l’habitude de voir puisque Brigid est un agent du FBI à la retraite de presque 60 ans.
    Vu que dans beaucoup de thriller, les flics tirent à tout va et descendent joyeusement la moitié des suspects, j’ai trouvé très intéressant que Brigid ait été mise en retraite anticipée à cause d’un tir sur un suspect désarmé.
    Le passif de Brigid est important car il conditionne toutes ses réactions à venir.
    Très honnêtement, je n’ai guère apprécié Brigid. Je l’ai trouvé irréfléchie et inutilement dissimulatrice.
    On dirait qu’elle a été odieusement trahie par ses supérieurs alors que bon, elle a effectivement tué un suspect désarmé et je trouve qu’elle aurait pu s’en sortir plus mal que ça !
    Et lors d’une mission précédente, alors qu’elle pourchassait le tueur de la route 66, une jeune recrue sous sa responsabilité a été tué et le tueur jamais appréhendé. On ne peut donc pas dire que sa fin de carrière fut glorieuse.
    Quand le livre commence, Brigid est contactée par une jeune agent qui lui annonce que le tueur a été arrêté et qu’il a accepté de les conduire au corps de la jeune recrue assassinée.
    Mais très vite, la jeune agent, conçoit des doutes quant à la culpabilité de l’homme arrêté. Brigid, d’abord sceptique, va vite se trouver dans l’obligation d’enquêter.
    Et c’est là que le bât blesse. A partir de là, j’ai trouvé que Brigid s’enfonce dans les mauvaises décisions. De plus, à part dans une seule scène et dans la scène finale, je n’ai jamais eu la sensation que le personnage principal était réellement en danger.
    Et traitez-moi de sadique si ça vous chante, mais cette tension, cette angoisse, ces scènes où on assiste aux actes du tueur et dans lesquelles on cherche des indices sur son identité, m’ont drôlement manquées !

    Malgré tout, l’intrigue est assez prenante pour que je lise le livre d’une traite et sois surprise par la fin.
    Cependant, je ne crois pas que j’en garderais un grand souvenir (j’ai déjà oublié le nom de la moitié des personnages !)

     

    Un extrait : Il m’arrivait parfois de regretter les femmes que j’avais été.

    Il y en avait tant : fille, sœur, flic, dure à cuire, plusieurs sortes de putains, amante plaquée, épouse idéale, héroïne, tueuse. Je dirai la vérité sur chacune d’entre elles, pour autant que j’en sois capable. Conserver des secrets et mentir requièrent des qualités identiques. Les deux deviennent une habitude, presque une accoutumance difficile à briser en dehors du boulot, même avec ses proches. Par exemple, il paraît qu’il ne faut jamais faire confiance à une femme qui vous dévoile son âge ; si elle révèle ce secret, elle sera incapable de garder les vôtres.

    J’ai cinquante-neuf ans.

    Lors de mon intégration au FBI, peu de femmes occupaient le poste d’agent spécial. Avec mon mètre soixante de blonde naturelle, moulée en forme de pom-pom girl juvénile, je représentais un atout appréciable dans de nombreuses affaires et le Bureau en avait largement tiré parti. Je n’avais pas la taille requise, mais ils n’avaient pas hésité une minute à accorder la dérogation nécessaire. Pendant une bonne partie de ma carrière, j’avais été affectée à des missions d’infiltration – la plupart du temps, je jouais les appâts pour arrêter des trafiquants de chair humaine et des prédateurs sexuels qui commettaient des crimes à travers les États-Unis ou venant de l’étranger.

    J’ai travaillé sous couverture pendant neuf ans. Environ cinq ans de plus que la plupart des agents, qui finissent par craquer ou perdre leur famille. Jamais mariée et sans enfant, j’aurais pu continuer longtemps sans cet accident qui s’était soldé par plusieurs vertèbres soudées. Ça aurait pu être pire, vous auriez dû voir dans quel état était le cheval !

    Après l’intervention chirurgicale, je n’avais pas retrouvé certaines qualités requises pour l’exercice de mon métier, et de nombreuses activités liées à ma profession me furent dorénavant interdites. Bondir sur les toits… Éviter les coups de poignard… Faire une lap dance correcte. J’aurais pu m’arrêter pour incapacité, mais je n’envisageais pas ma vie en dehors du Bureau, la seconde moitié de ma carrière s’était donc déroulée au service des Enquêtes. Ensuite, j’ai demandé ma retraite.

    Non, ce n’est pas toute la vérité. Vers la fin, j’avais un peu de mal à faire preuve de discernement dans la prise de décisions. En particulier, il y a deux ans, quand j’ai abattu un criminel désarmé, près de Turnerville, en Georgie.

     

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  • [Livre] Rupture, Tarot et confiture

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    Lecture terminée le : 29 avril 2020

     

    Résumé : Quand Camille, réalisatrice trentenaire, se fait jeter comme un vieux Kleenex par Éric, un beau scénariste pour lequel elle s’est entièrement consacrée durant trois ans, elle n’a qu’un but : se venger.

    Pour faire morfler cet enfoiré et lui pourrir la vie sur dix générations, elle se transforme en une hateuse sadique et revêt sur les réseaux sociaux une nouvelle identité : EVE, son avatar maléfique.

    Malheureusement, Camille est aussi douée pour la vengeance que pour manger un plat en sauce sans se tâcher…


    Auteur : Celine Holynski

     

    Edition : Larousse

     

    Genre : Chick Lit

     

    Date de parution : 22 Janvier 2020

     

    Prix moyen : 10.99€ en ebook ; 14.95€ en broché

     

    Mon avis : Bien avant qu’elle ne sorte un livre, je suivais Celine Holynski sur Youtube et sur Instagram.
    Quand j’ai vu les bons retours sur son livre, et dans la mesure où, appréciant déjà son humour à l’oral, il n’y avait pas de raison que je ne l’apprécie pas à l’écrit, je me suis hâtée de me le procurer (en epub, confinement oblige. Note à moi-même ne plus JAMAIS, sous aucun prétexte, acheter sur la boutique kobo, ça a été un enfer et en plus, ils m’ont imposé une mise à jour nulle sur ma liseuse !)
    Le roman de Celine Holynski est un feel good, un roman de chick lit. Alors bien sûr, la fin n’est pas une grande surprise et il était également facile de deviner certains développements, mais le personnage principal, Camille, est tellement drôle (malgré elle, hélas pour elle) que ce n’est pas bien grave.
    Cette fille a le don de se mettre dans des situations impossibles.
    Mais ce que j’ai préféré c’est la manière dont fonctionne son cerveau. Le mien fonctionne tellement de la même manière. Elle se perd dans des digressions… et pour elle, son discours est parfaitement logique !
    Le seul souci, c’est qu’il n’y a que pour elle !
    Ses répliques sont toujours à mourir de rire et j’ai retrouvé un peu le même genre de réflexions que je suis capable de faire. Ça m’a permis à la fois de me sentir moins seule et de m’identifier au personnage de Camille.
    J’ai énormément apprécié les personnages principaux, et beaucoup une grande partie des personnages secondaires.
    J’ai bien évidemment cordialement détesté Eric, mais aussi Raphaël (celui-là m’a presque plus écœurée qu’Eric, d’ailleurs).
    Excepté Camille, j’ai beaucoup aimé Maddy. Une véritable amie, celle-là, sans qui Camille remettrait difficilement les pieds sur terre.
    Bref, si on ne cherche pas une fin surprenante, ce roman est un parfait feel good qui boostera le moral en toutes circonstances.

     

    Un extrait : Tout d’abord, mettons les choses au clair : je ne fais pas rien ! Ce n’est pas parce que je suis allongée sur mon lit, en pyjama, volets fermés alors qu’il est 15 heures, que je suis inactive… Bien au contraire, je suis particulièrement concentrée et résolue à gagner le combat de ma vie, à savoir : pourrir celle de mon ex !

    Et pour ce faire, j’utilise les meilleures armes en ma possession : les réseaux sociaux. Depuis 10 heures ce matin, j’ai entamé avec détermination tout un plan stratégique et ô combien machiavélique visant à lui faire payer son attitude odieuse, que dis-je, intolérable, inqualifiable, impardonnable… in… in… Mince ! Je n’ai pas d’autre qualificatif et j’en rajoute peut-être… mais tout de même !

    Alors au réveil, plutôt que de commencer ma journée à pleurer à m’en dessécher les glandes lacrymales, réflexe que mon corps a pris comme acquis cer dernières semaines, j’ai décidé qu’il était temps d’agir. De toute façon mes yeux sont tellement secs que l’étape : lancer « I can’t live » de Mariah Carey + traduction des paroles pour augmenter la douleur + chialade à n’en plus finir, n’est plus envisageable… Je n’ai plus de larmes. Rien. Nada ! Ça pique plus qu’autre chose. Et pleurer en rajoutant du collyre, ce n’est pas pleurer… c’est du cinéma !
    Ma grand-mère disait toujours : « Quand ça ne coule plus, c’est qu’il est temps de passer à la suite ! »
    Certes, elle disait ça au moment de monter ses blancs en neige…mais je pense que la sagesse des anciens est applicable à bien d’autres domaines que la cuisine.

     

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  • [Livre] Le mur invisible

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    Lecture terminée le : 24 avril 2020

     

    Résumé : Une catastrophe sans doute planétaire, mais dont l'origine chimique ou nucléaire restera indéfinie, va bouleverser l'existence d'une femme ordinaire. A la suite d'un concours de circonstances, elle se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute vie semble s'être pétrifiée durant la nuit. Le chalet est confortable, équipé de provisions et des objets de première nécessité. L'héroïne, tel un moderne Robinson, va organiser sa survie en compagnie de quelques animaux familiers.


    Auteur : Marlen Haushofer

     

    Edition : Babel

     

    Genre : roman contemporain

     

    Date de parution : 24 Avril 1992 dans cette édition (1963, 1ère édition)

     

    Prix moyen : 8,7€

     

    Mon avis : Quand on commence à lire « le mur invisible », on se dit que, étant donné les circonstances, la narratrice semble quand même très sereine.
    Mais très vite, on comprend que le récit qu’on lit est écrit avec un certain recul puisqu’un jour, la narratrice a décidé de mettre par écrit le commencement de sa « captivité ».
    A aucun moment, on ne sait ce qui est arrivé, d’où vient ce mur et ce qui est exactement arrivé au reste du monde.
    C’est très frustrant mais parfaitement logique. En effet, la narratrice est coupée du monde et n’a aucun moyen de savoir ce qu’il s’est passé. Elle élabore des théories mais plus le temps passe, plus ses théories semblent ne pas coller avec la réalité.
    Et comme nous découvrons l’histoire de la narratrice à travers ses propres mots, on ne peut pas en savoir plus qu’elle. Et notre frustration fait finalement écho à la sienne.
    Ce livre n’a pas d’action à proprement parler.
    En effet, on ne fait finalement que suivre les actions d’une femme pour survivre. Et une fois la routine installée, elle n’en dévie guère.
    Cependant, les animaux qui l’entourent : la vache Bella, la vieille chatte et le chien Lynx (pour les principaux) entraînent parfois quelques péripéties.
    Dès le début du livre, la narratrice nous parle d’un évènement qui l’a beaucoup marquée.
    Du coup, j’ai été dans une tension permanente durant ma lecture, tellement j’avais hâte et en même temps j’avais peur d’en savoir plus sur cet évènement.
    La vie est physiquement difficile (couper du bois, chasser, cultiver un champ, couper du fourrage…) et n’est pas exempte de perte.
    La première d’entre elle m’a traumatisée tant elle nous est assenée sans la moindre précaution, brutalement, au détour d’une phase sur le temps.
    Il a fallu que je relise la phrase trois fois pour y croire.
    De la même manière, j’ai eu l’impression que j’avais été plus anéantie par la fin que la narratrice elle-même. Cette fin m’a bouleversée surtout à cause de la gratuité de l’évènement majeur qui s’y passe.
    J’ai eu du mal à m’en remettre et ça m’a provoqué un malaise qui a duré plusieurs jours.
    Le texte est écrit à la 1ère personne du singulier ce qui nous fait partager sa solitude, sa frustration, sa peine…
    L’auteur a écrit ce livre pendant les débuts de la guerre froide, à une époque où on craignait plus que tout qu’une action humaine ne vienne éradiquer la population.
    La question qu’on peut se poser est : Pourquoi la narratrice a-t-elle une telle volonté de survivre quand toute l’humanité a, de toute évidence, totalement dépourvue.
    L’instinct de survie est-il si fort qu’il s’impose alors que l’on se retrouve seul, sans le moindre contact humain et sans aucune chance d’en avoir un jour ? Ou bien, en dépit des apparences, peut-être est-il simplement humain de garder espoir… quoi qu’il arrive.

     

    Un extrait : Je ne rêvai pas et vers six heures je me réveillai, reposée, au moment où les oiseaux commençaient à chanter. Tout me revint à l’esprit d’un coup et, terrifiée, je refermai les yeux, espérant retrouver le sommeil. Bien sûr, je n’y parvins pas. J’avais à peine bougé, que Lynx avait déjà compris que j’étais réveillée et il s’approcha de mon lit pour me souhaiter le bonjour par de joyeux aboiements. Je me levai donc, ouvris les volets et le fis sortir. Il faisait très frais, le ciel était bleu pâle et les buissons couverts de rosée. Une journée radieuse commençait.

    Soudain, il me parut tout à fait impossible de survivre à cette radieuse journée de mai. En même temps, je comprenais que je devais lui survivre et qu’il n’y avait pas de fuite possible. Je devais garder tout mon calme et tout simplement la surmonter. Ce ne serait pas la première journée de ma vie que j’aurais eu ainsi à surmonter. Moins je me défendrais, plus ce serait supportable. L’engourdissement de mon cerveau avait entièrement disparu. J’étais capable de penser clairement, du moins aussi clairement qu’il m’était possible de penser d’habitude. Mais quand mes pensées retournaient au mur, c’était comme si elles aussi se heurtaient à un obstacle froid, lisse et insurmontable. Mieux valait ne pas penser au mur.

    J’enfilai ma robe de chambre et mes pantoufles puis traversai le sentier mouillé jusqu’à la voiture pour mettre la radio en marche. Il y eut un grésillement, fragile, vide ; il semblait si étrange et si inhumain que je l’arrêtai aussitôt.

    Je ne croyais plus que quelque chose s’était détraqué dans l’appareil. Dans la froide clarté du matin, il m’était devenu impossible d’y croire.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #291

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    La semaine a été compliquée, du coup je n'ai presque pas lu

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    Je lis la romance de Noël de l'année de Clarisse Sabard en lecture commune, du coup j'ai commencé en parallèle Le défi d'Apolline pour m'aider à tenir le rythme sans terminer la romance en 2 jours!

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #132

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente L'anti-magicien T01 de Sébastien de Castell

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    LA PREMIÈRE ÉPREUVE


    Chez les Jan’Tep, il faut remplir trois conditions pour se voir attribuer un nom de mage. La première, c’est d’avoir la puissance de défendre sa famille. La deuxième, c’est d’être capable de manier la haute magie qui protège notre peuple. La troisième consiste simplement à atteindre l’âge de seize ans. À quelques semaines de mon anniversaire, je découvris que je ne remplirais aucune de ces trois conditions.

    1 - Le duel


    Les vieux maîtres de sort aiment raconter que la magie a un goût. Les sorts de braise ressemblent à une épice qui vous brûle le bout de la langue. La magie du souffle est subtile, presque rafraîchissante, un peu comme si vous teniez une feuille de menthe entre vos lèvres. Le sable, la soie, le sang, le fer… chacune de ces magies a son parfum. Un véritable adepte, autrement dit un mage capable de jeter un sort même à l’extérieur d’une oasis, les connaît tous.

    Moi ? Je n’avais pas la moindre idée du goût de la haute magie, ce qui était précisément la raison pour laquelle j’avais tant d’ennuis.

    Tennat m’attendait au centre des sept colonnes en marbre qui bordent l’oasis de notre cité. Il avait le soleil dans le dos, ce qui projetait son ombre dans ma direction. Il avait sans aucun doute choisi cette position pour obtenir précisément cet effet. Et c’était réussi, parce que j’avais la gorge aussi sèche que le sable sous mes pieds, et le seul goût dans ma bouche était celui de la panique.

    – Kelen, ne fais pas ça, me lança Nephenia en accélérant le pas pour me rejoindre. Tu peux encore déclarer forfait.

    Je m’arrêtai. Une petite brise tiède agitait les fleurs des tamarix qui bordaient la rue. Leurs minuscules pétales flottaient dans l’air et scintillaient sous le soleil de l’après-midi comme autant de particules de magie du feu. J’aurais bien eu besoin d’un peu de magie du feu, à cet instant.

    En réalité, j’aurais accepté n’importe quelle magie.

    Nephenia remarqua mon hésitation et ajouta, ce qui était totalement inutile :

    – Tennat a raconté partout en ville que si tu te présentes devant lui, il va te réduire en bouillie.

    Je souris, surtout parce que je n’avais pas d’autre moyen d’empêcher la terreur qui me dévorait le ventre de gagner mon visage. Cela avait beau être mon premier duel de mages, j’étais à peu près sûr qu’apparaître pétrifié devant son adversaire n’était pas une tactique très efficace.

    – Ça va aller, dis-je en reprenant un rythme régulier en direction de l’oasis.

    – Nephenia a raison, insista Panahsi, qui soufflait et suait d’avoir pressé la marche pour nous rattraper. (Il avait le bras droit le long du bandage serré qui lui maintenait les côtes en place.) Tu n’es pas obligé de défier Tennat pour me venger.

    Je ralentis le pas, résistant à l’envie de lever les yeux au ciel. Panahsi avait toutes les qualités pour incarner l’un des mages les plus doués de notre génération. Il aurait peut-être même pu devenir un jour la figure de proue de notre clan à la cour, ce qui aurait été dommage, parce que son corps naturellement musclé était déformé par sa passion pour les petits gâteaux aux baies jaunes, et ses traits fins rongés par les boutons, autre conséquence desdits petits gâteaux. Mon peuple connaît de nombreux sorts, mais aucun contre l’obésité ni l’acné.

    – Kelen, ne les écoute pas ! me cria Tennat comme nous approchions du cercle des colonnes en marbre blanc.

    Il se tenait dans un périmètre d’un mètre de diamètre dessiné sur le sable, les bras croisés sur sa chemise en lin noir, dont il avait découpé les manches pour que tout le monde puisse constater qu’il avait fait étinceler non pas une, mais deux de ses bandes. Les encres métalliques de ses tatouages chatoyaient et tourbillonnaient sur la peau de ses avant-bras tandis qu’il invoquait déjà la magie du souffle et du fer.

    – Je trouve ça mignon de sacrifier ta vie juste pour défendre l’honneur de ton obèse de pote, ajouta-t-il.

    Un chœur de gloussements s’éleva parmi les autres initiés, dont la plupart, très excités, se tenaient derrière Tennat. Tout le monde adore les bagarres. Sauf le perdant, bien entendu.

     

    Alors, tentés?