Résumé : De nos jours, on parle moins de faim dans le monde que d’obésité. Voici enfin la solution à ce problème de société : un remède-miracle ! Solu, un amincissant qui vous fera voir la vie… en sucré ! Et pour promouvoir son lancement, une somptueuse croisière est organisée. Trop malade pour se nourrir comme tous les passagers et tester le Solu, Lauren les voit maigrir à une vitesse folle. Mais très vite, le Solu se révèle aussi posséder de puissants effets secondaires: dépendance, agressivité… Seuls Lauren et Tom, un reporter, semblent immunisés aux changements de plus en plus dramatiques qui s’opèrent sur le navire. Mais pourront-ils résister longtemps aux effets du Solu ?
Auteur : Emmy Laybourne
Edition : Hachette
Genre : Young adult
Date de parution : 14 septembre 2016
Prix moyen : 16€
Mon avis : Une grande croisière est organisée pour fêter le lancement du Solu, une sorte d’édulcorant de synthèse qui, en plus de son pouvoir sucrant, aurait la propriété d’attaquer et de faire fondre les graisses.
Contrairement au reste des passagers, Lauren et Tom n’ont pas l’intention de goûter au Solu et ne sont pas vraiment là de leur plein gré. Tom est un ancien enfant-acteur chargé de présenter la croisière et le produit en mode téléréalité, travail qui pourrait relancer sa carrière ; et Lauren ne s’embarque sur cette croisière que sur l’insistance de sa meilleure amie qui ne veut pas partir seule.
Le bateau est somptueux, rempli de célébrité dont la plupart n’ont pas un gramme à perdre et ne sont là que pour leur image et de richissimes passagers ayant plus ou moins de poids à perdre.
Dès le premier repas, on leur sert des pâtisseries au Solu et chacun de s’extasier sur le goût semblable à des pâtisseries non-allégée.
Les effets ne se font guère attendre et la perte de poids est exceptionnelle : au bout de seulement deux jours, l’amie de Lauren a déjà perdu bien plus qu’elle n’aurait osé l’espérer.
Mais très vite, Les personnes qui ont goûté au Solu semblent développer une addiction qui va les pousser à une violence inimaginable.
On alterne entre les points de vue de Tom et de Lauren, mais l’écriture est faite de telle façon que l’on sait toujours qui est en train de s’exprimer.
Le livre est une critique à peine voilée de la société de consommation et des grandes entreprises qui poussent encore et encore la population à consommer des produits saturés de sucres, de graisses et d’autres produits plus ou moins addictif, mais qui rejettent toute responsabilité devant l’augmentation de l’obésité ou des problèmes de santé que peuvent induire leurs produits. Dans le livre, le producteur du Solu, produit également un soda très sucré, ce qui montre bien que pour ces gens-là, tout est bon pour faire de l’argent et qu’ils n’hésitent pas à créer à la fois le problème et la solution.
En espérant que ce livre ne soit pas prophétique !
Quant à la fin…que dire… C’est une fin somme toute ouverte qui peut soit laisser les lecteurs imaginer comment se terminera toute cette histoire de Solu, soit donner lieu à un autre livre. Dans un cas comme dans l’autre : Mais que c’est frustrant !!
Un extrait : Dieu soit loué, les photographes ne s’intéressent pas à moi ! Enfin, si, deux ou trois, mais la plupart n’ont d’yeux que pour le type qui me suit – un dieu de la télé-réalité, qui a survécu deux semaines sur une île déserte en ne se nourrissant que d’asticots.
Au bout de la passerelle, une file se forme – les passagers n’avancent plus.
Pour l’embarquement. Le moment de remettre son billet en échange d’une espèce de carte d’identité. Mais ça n’est pas ce qui cause le bouchon.
La vraie raison ? La pesée.
Un officiel récupère notre carte, puis on passe sur la balance. Le gars enregistre notre poids et passe la carte dans un lecteur.
OK, je savais que les passagers étaient là pour perdre du poids. La Croisière Minceur Solu, les talk-shows télé et la presse à scandale ne parlent plus que de ça depuis des mois. Solu, c’est le nouvel édulcorant qui, non seulement sucre le café, mais vous fait fondre. Et quand le divorce des parents de Viv’ a été prononcé, ma copine a très vite compris que son papounet était plus ou moins prêt à tout lui accorder. Elle a demandé à faire partie de la croisière. (Viv’ se plaint de son poids depuis le cours préparatoire. Je la revois encore avec ses sempiternels biscuits secs et jus de pomme – je t’aime, moi non plus.) Apparemment, on est censés perdre 5 à 10 % de son poids pendant la semaine que doit durer cette croisière.
Tout ça, je savais. Et ça m’allait : une croisière grand luxe ? Gratos ? ! J’habite à Fort Lauderdale, les navires somptueux, on les voit défiler. J’ai sauté au plafond. Je n’aurais sûrement plus jamais l’occasion de faire coucou depuis la proue !
Ce que j’ignorais, c’est qu’on allait nous peser en public avant d’être autorisés à monter à bord !
Je cherche mon portable dans mon sac XXL. Viv’ va avoir droit à quelques SMS bien sentis. Elle aurait au moins pu me prévenir ! Elle sait que ce genre de choses me met mal à l’aise : le poids, c’est personnel. Alors, effectivement, j’ai deux ou trois kilos à perdre (OK, plutôt sept ou huit), mais ça ne regarde que moi. La pesée en public, je trouve ça un peu cher à payer pour le droit d’embarquer.