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[Livre] Le piège de l'innocence

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Résumé : Il voulait l’aider, il se retrouve accusé.

Vic Howard a toujours été transparent, ignoré de tous, même de sa propre mère. Un soir, alors qu’il s’ennuie à une fête, il remarque que Callie, une fille de son lycée, a beaucoup trop bu. Il décide de lui venir en aide.

Au matin, la police sonne chez Vic : Callie a été violée, il est le principal suspect. Du jour au lendemain, il est le centre de l’attention, tous le considèrent coupable. Sauf Autumn, la meilleure amie de la victime, qui compte bien s’allier à Vic pour découvrir une vérité que tout le monde préfère taire.

 

Auteur : Kelley York

 

Edition : Pocket Jeunesse

 

Genre : Young Adult

 

Date de parution : 17 novembre 2016

 

Prix moyen : 17,50€

 

Mon avis : Toute l’histoire est racontée du point de vue de Vic. L’écriture est légère, malgré la gravité du sujet.

Si j’ai un reproche à faire à ce livre, c’est qu’il est trop prévisible : Dès les premières observations de Vic sur sa mère, j’ai deviné le « secret » qu’elle cachait.
Et en combinant le quatrième de couverture et le début du livre, j’ai trouvé sans difficulté l’identité du vrai coupable.
Même si on n’a confirmation qu’à la fin, il n’y avait pas de vrai suspense pour moi.
Cependant la lecture est restée agréable parce, certes, on se doute fortement de l’identité du coupable, mais on ne sait pas comment Vic et Autumn, la meilleure amie de la victime du viol, vont le découvrir et ce qu’ils vont faire une fois qu’ils l’auront découvert.
C’est plus dans cette optique là que j’ai envisagée ma lecture, suivre ces deux personnages et voir comment ils vont s’en sortir.
Du côté des personnages, j’ai beaucoup aimé Vic et Autumn.
Vic qui est quelque part victime de sa naïveté, même si la victime principale du viol est Callie. Il est victime de sa naïveté parce que du moment qu’il avait ramené Callie à l’intérieur, il n’imaginait pas une seconde qu’elle puisse être en danger et il va beaucoup s’en vouloir pour ça.
Autumn, elle, c’est la meilleure amie de Callie et il n’y a pas plus fidèle. Elle est très agressive avec Vic quand elle le croit coupable et quand il devient clair qu’il n’y est pour rien, elle décide de trouver elle-même le coupable. Et elle va devenir aussi loyale envers Vic qu’elle ne l’est envers Callie.
Callie est très touchante. Elle n’a pas vraiment accusé Vic de son viol, mais c’est la dernière personne dont elle se souvenait, et les policiers en ont tiré les conclusions qui leur demandaient le moins de travail.
La mère de Vic est vraiment horrible. Même si son attitude trouve une explication dans la suite du roman, je n’ai pas trouvé que c’était une justification valable pour son attitude envers son fils.

Le meilleur ami de Vic, Bret, est un peu arrogant. Il est intelligent, on attend beaucoup de lui, il est assez populaire, mais il donne parfois l’impression de voir Vic comme un faire-valoir, même s’il s’interpose à chaque fois que quelqu’un lui cherche des poux.
Enfin il y a les élèves du lycée. Eux c’est une masse grouillante de rumeurs. Ils se foutent de savoir qui est coupable et même comment va Callie. Tout ce qui compte à leur yeux c’est de pouvoir cancaner, et, pour certain, jouer aux petits caïds en cassant la figure du présumé violeur (et quand on lit la description physique de Vic, on se dit qu’à plusieurs contre lui, ce sont des mauviettes en plus d’être des petits cons).
Ajoutons à tout ça un journaliste près à toutes les bassesses pour un article et le casting est au complet.
Au final, c’est un bon livre, un livre à lire, même si on devine facilement les « retournements de situations ».

Un extrait : Mon gobelet à la main, j’observe les gens. J’aperçois le frère d’Aaron, en caleçon, en grande discussion avec un petit groupe, les pieds dans l’eau. Un mec que j’ai déjà vu au lycée est allongé sur un canot pneumatique rose attaché à la rive, au cas où, l’alcool aidant, il se laisserait dériver. Près de la porte de derrière, un couple se dispute. Malgré leur élocution approximative, ils parlent suffisamment bas pour ne pas trop attirer l’attention. Derrière moi, quelqu’un vomit dans les buissons.

Je sens mon estomac se soulever en entendant les haut-le-cœur de la fille. Un coup d’œil rapide autour de moi m’informe que soit aucune de ses copines n’est avec elle,  soit qu’elles s’en tapent.

J’hésite entre rentrer et faire comme si je n’avais rien vu ou l’aider pour l’empêcher  de tomber et de perdre connaissance.

En définitive, je n’hésite pas très longtemps, je pose mon verre et m’approche d’elle, penchée, les mains sur les genoux, ses  longs cheveux blonds en pagaille autour de son visage. Sa respiration est rapide, saccadée, et elle  gémit. Je la reconnais. Elle est de mon lycée.

— C-Callie ?

Callie Wheeler  a  emménagé ici au milieu de l’année dernière. Si je la connais de     vue, c’est uniquement parce qu’elle a eu un cours en commun avec Brett. Elle tourne si vite la tête vers moi qu’elle manque de tomber, et je la rattrape par les coudes. Son regard erre sur mon visage. Elle cherche probablement à se remémorer mon nom. La plupart des gens ne se donnent même pas la peine de le retenir. Au moment où elle ouvre la bouche pour parler, je vois la couleur refluer de son visage. Quand elle est de nouveau prise de vomissements, je l’aide à tourner la tête juste à temps, lui frottant maladroitement  le dos, sans trop savoir quoi faire d’autre. Quand elle se calme enfin, elle se redresse et s’effondre contre moi. Je la soutiens par le bras et, la main sur sa hanche, je la guide vers la maison. C’est tout le plaisir d’arriver tard à une soirée : tout le monde est déjà bourré.

Sur ses jambes tremblantes, les yeux à peine ouverts, je doute que Callie voie vraiment où nous allons.

— T’es qui, toi, déjà ? marmonne-t-elle.

Je dois la soutenir par la taille pour lui éviter de trébucher  sur le seuil de la porte.

— Euh. V-Vic. Vic Howard ?

Pourquoi faut-il que ma réponse sonne comme une question ? Comme si je demandais : « Moi, c’est Vic, enfin, si c’est  OK pour toi ? »

— Je suis un a-m-mi de Brett Mason. On a été en cours ensemble.

— Ah !bafouille Callie, avant de refermer les yeux, tandis que nous atteignons l’escalier menant à l’étage. Marche après marche, je dois la porter, car elle n’est pas vraiment en état de soulever les pieds.

Comme personne n’habite dans cette maison, je ne m’inquiète pas trop de savoir dans quelle chambre conduire Callie, et je me dis que la première sur la gauche fera l’affaire. Elle gémit quand je l’allonge sur le lit – sur le côté, au cas où elle recommencerait à vomir –, puis j’approche une petite corbeille, espérant que, le cas échéant, elle en  fera bon usage.

Quand je me redresse pour m’en aller, elle pose la main sur mon bras :

— Euh… dis rien à mon père.

— D’accord. Mais je v-vais devoir te laisser, OK ? Essaie de dormir.

Levant vers moi ses yeux injectés de sang, elle parvient à esquisser un sourire avant de rouler sur le ventre, la tête dans les oreillers, puis de sombrer. Je parie qu’elle va sacrément se faire engueuler par ses parents si elle passe la nuit ici, mais ce n’est pas mon problème. Elle est en sécurité et confortablement installée. J’ai fait ma part.

 

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