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[Livre] Phobos Tome 3

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Résumé : Fin du programme Genesis dans

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ILS SONT PRÊTS A MENTIR POUR SAUVER LEUR PEAU.

Ils sont les douze naufragés de Mars.

Ils sont aussi les complices d'un effroyable mensonge. Les spectateurs se passionnent pour leur plan de sauvetage, sans se douter du danger sans précédent qui menace la Terre.

ELLE EST PRÊTE A MOURIR POUR SAUVER LE MONDE.

Au risque de sa vie, Léonor est déterminée à faire éclater la vérité. Mais en est-il encore temps ?

Même si le compte à rebours expire, il est trop tard pour renoncer.

 

Auteur : Victor Dixen

 

Edition : Robert Laffont

 

Genre : Young Adult

 

Date de parution : 24 novembre 2016

 

Prix moyen : 17,90€

 

Mon avis : J’attendais avec impatience ce tome 3 et, au final, il m’a un peu déçue. Il est toujours aussi bien écris, entendons-nous bien, mais j’ai trouvé qu’il manquait quelque chose.
La moitié du livre (et encore je suis gentille) ne parle que de l’accession au pouvoir de Serena. Cette prise de pouvoir, tout comme l’explication de la vigueur de Serena, manque clairement de crédibilité (un comble pour un auteur qui a réussi à rendre crédible une colonisation de Mars).
Cela dit, on peut dire que Serena est égale à elle-même.

En revanche, on ne peut pas en dire autant des pionniers. Alors ok, je suis d’accord, Serena s’est prêtée sur eux à un exercice de relaxation qui a servir d’excuse pour une hypnose collective dans le tome 2, mais tout de même… après cet épisode, ils avaient encore une conscience, alors que là, on dirait des moutons qui ont oublié tout ce que Serena leur a fait.
Concernant Marcus, il y a des pages et des pages sur sa situation pour que, pratiquement à la fin, on ait un « retournement de situation » qui, s’il est surprenant, est surtout incompréhensible et nous donne l’impression d’avoir perdu notre temps pendant plus de 150 pages.
En revanche j’ai plus apprécié la révélation de la fin sur Alexeï.
Pendant tout le livre, Alexeï m’a profondément énervée. Son attitude de petit chef, pour ne pas dire la dictature qu’il installe sur New Eden, comme dans le pire de l’histoire russe (et surtout les réactions des autres pionniers, qui, à part Léonor, le laisse faire avec une passivité évoquant des légumes), m’a exaspérée. Les événements le concernant vers la fin m’ont, ici, agréablement surprise.
Concernant le fameux kamikaze, on a enfin la réponse sur qui a été hypnotisé par Serena avant le départ pour devenir une arme. Et là j’ai été sidérée ! Et en même temps, en analysant les différents comportements, je me fais l’impression d’une cruche qui aurait dû voir venir le coup depuis longtemps.
J’ai bien aimé le livre en lui-même, je l’ai lu quasiment d’une traite (quasiment parce que je travaille et qu’il fait quand même plus de 600 pages !) mais j’ai trouvé qu’au final, la fin retombait comme un soufflé parce qu’elle nous laisse avec plus de questions que de réponses.
Cependant, cette fin n’est peut-être qu’un leurre. En effet, depuis le début de Phobos, on se dit qu’il s’agit d’une trilogie, d’où une déception sur la fin de ce tome, mais il y a une rumeur comme quoi il pourrait y avoir un tome 4 prévu pour 2017. Si cela s’avère vrai, cela change tout quant aux sentiments que provoquent la fin, parce qu’on sait alors qu’on va avoir, probablement des réponses aux questions que l’on se pose.
Cela ne changera pas tous les passages qui n’ont pas été à la hauteur de mes espérances, mais au moins, je ne resterais pas sur ma faim. Cela dit, je n’ai pas trouvé de confirmation officielle de cette rumeur, et ceux qui en parlent ne citent pas leurs sources.
Affaire à suivre donc…

Un extrait : SEULE.

Je suis seule, même si les êtres avec qui j’ai vécu les moments les plus forts de ma vie se trouvent tout autour de moi : eux, les pionniers du programme Genesis, les héros de l’espace, les damnés de Mars.

« Oh, Léo, je t’en supplie : regarde-moi ! » s’écrie Kris.

J’entends la voix de ma meilleure amie, pétrie d’angoisse.

Je perçois le poids de ses mains crispées sur les épaules de ma combinaison, que j’ai revêtue pour passer le cap de la tempête de fin d’été.

Je sens la caresse de sa respiration hachée sur mes joues, encore humides de sueur même après avoir ôté mon casque.

Mais je ne la vois pas.

Mes yeux ne peuvent se détacher du garçon qui se tient debout à quelques mètres, dans le séjour du septième Nid d’amour – ou plutôt devrais-je dire, dans le Nid de mort où ont disparu les cobayes de l’expérience Noé, il y a une année martienne de cela.

Celui que je croyais si proche m’est devenu étranger.

Celui qui m’a fait frissonner de plaisir me fait maintenant frémir de dégoût.

Quand je repense à ces moments d’intimité que j’ai connus avec lui et lui seul, à toutes ces premières fois que je ne revivrai jamais plus avec quiconque…

Pouah !

Ça me donne envie de vomir !

Le visage de Marcus me paraît soudain effroyablement vide – un écran de cinéma quand les lumières se rallument à la fin de la projection, une page blanche quand on termine le dernier paragraphe à la fin d’un roman. Comment ai-je pu lire de la poésie dans ses yeux, comment ai-je pu leur prêter la couleur argentée des étoiles ? Ils sont couleur de limon, une boue grisâtre qui recèle le calcul, l’égoïsme et le mépris. Comment ai-je pu croire qu’ils me regardaient avec amour ? Marcus n’aime que lui-même. Il a sacrifié onze vies sans sourciller – la mienne et celle des autres pionniers. Il se savait à la merci de la mutation génétique mortelle D66, et il n’a pas hésité à nous condamner avec lui puisque tel était le prix à payer pour qu’il puisse s’offrir son petit voyage jusqu’à Mars.

À cette idée, je sens mes entrailles se tordre entre rire et sanglots, mes épaules se secouer comme celles d’un automate déréglé.

« Léo ! »

Kris prend ma tête entre ses douces mains – elle a enlevé ses gants – et m’oblige à tourner mon visage vers le sien.

Sous sa couronne de nattes blondes, un peu écrasée par le casque qu’elle vient de dévisser elle aussi, ses grands yeux bleus vibrent d’angoisse et de questions. Elle ne comprend pas. Aucune des filles rassemblées en cercle autour de moi ne comprend – ni Fangfang la Singapourienne, qui me dévisage de son regard intelligent comme si j’étais une équation insoluble ; ni Liz l’Anglaise, qui frissonne de tout son long corps dans sa combinaison épaisse ; ni Safia l’Indienne, dont le front orné d’un bindi rouge se plisse de fines ridules ; ni Kelly la Canadienne, qui mâche son chewing-gum à s’en disloquer la mâchoire.

Dans tous les regards, c’est la perplexité. Serena McBee, la directrice exécutive du programme Genesis, ne vient-elle pas de nous annoncer devant des milliards de spectateurs qu’elle allait financer l’ascenseur spatial énergétique qui nous permettra d’échapper aux défaillances secrètes de la base ? Cette annonce publique n’est-elle pas comme un pacte indélébile, qu’elle a signé avec son propre sang ? Et n’avons-nous pas deux alliés sur Terre, nos responsables Survie, Andrew et Harmony, qui l’obligeront à tenir parole ? Ma prostration doit sembler absurde à mes coéquipiers : pour eux, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

 

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