Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Livres - Page 62

  • [Livre] Diva attitude

    diva attitude.jpg

    Résumé : Si votre spécialité est de faire voler les assiettes, d’apparaître en robe provocante à des soirées déjantées au bras d’hommes que vous jetez ensuite en poussant les hurlements… Si vous êtes accro des fringues les plus dingues, les plus chères et les plus hype… que vous ne mettrez qu’une fois, ça va sans dire…

    Ne cherchez pas ! La Diva, c’est vous !

     

    Auteur : Erica Orloff

     

    Edition : Harlequin

     

    Genre : chick lit

     

    Date de parution : 2005

     

    Prix moyen : 3€

     

    Mon avis : Diva attitude est un petit livre sans prétention parfait pour se remettre d’une lecture difficile ou un peu trop intense.
    Elektra Kasmirova nous enseigne à être une diva. Mais attention, elle dit bien diva et pas pouffe (désolée pour le terme). Une diva aime être le centre de l’attention mais n’écrase pas les autres pour y parvenir ; une diva rit avec les gens, pas des gens, une diva ne médit pas et surtout elle ne juge pas les autres.
    Alors certes, une diva est extravagante, elle peut repeindre son salon trois fois dans le mois, elle pique des colères monstrueuses car elle ne fait pas dans la demi-mesure : quand elle a mal, elle souffre le martyre, quand elle est heureuse, la terre entière le sait… mais une diva n’est jamais méchante, jamais injuste, jamais égoïste (un poil égocentrique parfois).
    Bref, à la lecture de ce livre, on se rend vite compte que pour l’auteur, bon nombre de « demoiselles » estampillées Diva par les médias relèverait plutôt de la seconde catégorie que j’ai cité et que je n’écrirais pas une seconde fois parce qu’après ma mère demande où j’ai appris un tel langage.
    J’ai lu ce livre après un témoignage qui était non seulement poignant mais qui en plus se finissait mal, et il m’a fait un bien fou !
    Il est vrai qu’il ne restera pas dans les mémoires mais c’est ce qu’on appelle un livre de plage : agréable, drôle, avec une pointe de romance, léger… parfait pour s’occuper l’esprit en légumant au soleil (ou à l’ombre, on n’est pas sectaire !)

    Un extrait : Je rentre chez moi, ravie d'y trouver un peu de silence et de solitude. Une diva supporte assez mal la cohabitation. Je sors un soda du frigo et vais sur la terrasse écouter le ressac. L'écho des vagues qui se fracassent sur le rivage est toujours une musique apaisante, qui éveille en moi une humeur contemplative.

    Lentement, mes pensées dérivent vers David. Je ne sais pas pourquoi, le voisin de Scott me fait perdre un peu de ma diva attitude. Rassurez-vous, je ne nourris pas à son propos d'idées folles, style mariage, enfants et autres insanités. Je n'ai pas l'intention de repasser ses chaussettes ni de faire cuire ses sushis. Pardon ? On ne repasse pas les chaussettes et on ne fait pas cuire les sushis ? Aucune idée. Je suis la reine du pressing et des plats à emporter.

    Disons que j'aimerais juste me rouler contre lui le soir en m'endormant, après l'amour. Enfin, certains soirs. Et si j'ai envie de dormir. En général, l'amour me donne plutôt envie de dévorer un T-bone avec triple dose de frites ou un plateau de fruits de mer.

    De toute façon, je ne cours pas grand risque : ce David est l'exact inverse de mon type d'homme. Calme, studieux, posé... le portrait craché d'un prof de fac. D'ailleurs, il enseigne la littérature comparée à l'université de Miami (pour Scott, la littérature, c'est Cosmopolitan). En réalité, c'est justement son petit côté premier de la classe qui me donne envie d'ébouriffer ses cheveux et de faire souffler un vent de liberté sur son existence bien rangée.

    Oui, à la réflexion, cet homme a besoin qu'on s'occupe de lui. Bien entendu, il ne s'en doute pas. Pas encore. Mais c'est sûr, il attend qu'une diva vienne réveiller la bête de virilité qui sommeille en lui.

  • [Livre] L'héritière

    l'heritiere.jpg

    Résumé : Twylla est promise au prince héritier du royaume de Lormere. Mais la jeune élue possède un don maléfique. Elle a le pouvoir de tuer par son simple toucher : elle est l'arme parfaite ! La cruelle reine qui l'a adoptée la contraint à exécuter les traîtres. Nul ne peut approcher Twylla sans risquer sa vie. Jusqu'au jour où Lief, son nouveau garde, charmant et rebelle, fait vaciller la jeune fille dans sa foi et sa soumission ...

     

    Auteur : Melinda Salisbury

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 17 avril 2015

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Avec l’héritière, nous voilà dans un roman tirant vers le médiéval fantasy. Ainsi nous avons des monarchies, des légendes, des croyances, mais très peu de magie en dehors de la capacité de Twylla à tuer d’un simple contact.
    Sur le moment, on peut se dire que cette histoire de tuer au contact donne une impression déjà vu avec la saga insaisissable de Tahereh Mafi, mais ce n’est pas aussi simple. L’histoire de Twylla est bien plus complexe qu’il n’y parait au premier abord.
    On découvre l’univers petit à petit, ce qui peut parfois être frustrant. Comme par exemple dans le cas de la mangeuse de péchés. Ce nom est cité dès le début de l’histoire, mais ce n’est que bien plus tard qu’il nous est clairement expliqué. Parfois, certains détails ne le sont pas, laissant au lecteur le soin de faire une déduction logique en s’appuyant sur le contexte et les dialogues (comme la signification des yeux de taureau lors d’une dévoration).
    De la même façon, on apprend le contenu des croyances et les légendes qui s’y rattachent au fur et à mesure du récit, parfois bien loin du moment où on voit le nom des dieux ou héros de légende pour la première fois.
    Pour autant, cette façon de faire ne m’a pas gênée, bien au contraire. J’avais l’impression d’être en vacances dans un pays étrangers et d’en découvrir les coutumes au fur et à mesure de mon voyage.
    L’histoire se passe presque exclusivement dans une partie assez restreinte du château ainsi que dans les jardins. Les extérieurs sont très peu évoqués dans l’histoire : la forêt où a lieu les chasses un peu plus que le reste que l’on ne connait qu’au travers des souvenirs de la vie de Twylla avant qu’elle ne soit « élue ». On parle un peu des pays alentours par le biais des voyages de Merek mais on ne sait pas grand-chose d’eux.
    Quand l’histoire commence, on rencontre une Twylla soumise, très concentrée sur sa tâche et qui, bien qu’elle en déteste certains aspects, ne cherche absolument pas à s’y soustraire. Depuis sa naissance, la jeune fille est promise à une destinée et est donc conditionnée à ne pas remettre en question les choix des dieux.
    Dans l’histoire il va y avoir une sorte de triangle amoureux. Je dis une sorte car pour moi un triangle amoureux c’est quand deux personnes sont amoureux de la 3ème et que celle-ci éprouve des sentiments pour les deux de sorte qu’on ait vraiment du mal à savoir où va vraiment son cœur. Là c’est un peu différent, même si on a bien trois personnes.
    Concernant les personnages, j’ai pu constater que chaque personnage auquel l’auteur accorde de l’attention va avoir une importance dans l’histoire.
    On peut quand même retenir 4 personnages principaux : Twylla, bien sûr, dont j’ai déjà parlé ; Lief, son nouveau garde qui parait insousciant mais cache peut être des secrets, Merek, le prince à qui est promise Twylla et à qui j’ai eu un peu de mal à faire confiance et enfin la reine qui est tout simplement diabolique (cruelle, mot utilisé dans le quatrième de couverture pour la décrire n’est clairement pas assez fort !)
    La fin est ouverte, ce qui est normal puisqu’il y a 2 autres tomes en anglais (je ne sais pas si une traduction française est prévue) mais j’ai trouvé que cette fin pouvait se suffire à elle-même avec un brin d’imagination.
    J’ai vraiment passé un bon moment avec ce roman !

    Un extrait : Mes gardes marchent prudemment à mes côtés, le corps tendu, en maintenant une bonne distance entre eux et moi. Si je levais le bras vers l’un d’eux, ils s’écarteraient, horrifiés. Si je trébuchais ou m’évanouissais et que leur instinct les trahissait, les poussant à accourir pour me rattraper, ils signeraient leur arrêt de mort. On leur trancherait la gorge sur-le-champ, par compassion. Être égorgé est une chance comparé à l’agonie causée par ma peau empoisonnée.

    Tyrek n’a pas eu cette chance.

    Dans la chambre de Révélation, mes gardes se placent contre la porte et l’apothicaire de la reine, Rulf, m’indique d’un bref signe de tête le tabouret sur lequel je dois m’asseoir, puis il me tourne le dos et passe en revue son équipement. Les murs sont tapissés d’étagères où s’alignent des bocaux emplis de substances troubles, de poudres étranges et de feuilles inconnues, entassés sans ordre apparent. Rien n’est étiqueté, du moins je ne distingue pas grand-chose à la faible lumière des bougies, car il n’y a point de fenêtres à cet étage souterrain. Au début, il me paraissait incongru qu’un rituel comme la Révélation s’accomplisse ici dans le secret, en ce lieu perdu dans le labyrinthe des passages qui sillonnent les sous-sols du château. Mais maintenant, je comprends. Si j’échouais… Il vaut mieux éviter que cela n’arrive sous le regard de la cour et de tout le royaume. Il vaut mieux que cela se passe dans le secret d’une petite pièce, à mi-chemin entre l’enfer des cachots et le quasi-paradis du Grand Salon.

    Tandis que, assise sur le tabouret, j’arrange mes jupes autour de moi, l’un de mes gardes, le plus jeune, racle le sol de ses pieds. Ce son est trop bruyant pour la pièce exiguë. Rulf se retourne et le gratifie d’un coup d’œil sévère. Puis il croise mon regard. Son expression est neutre, son visage impassible comme un masque, et je pense que, même s’il n’était pas muet, il n’aurait rien à me dire maintenant.

  • [Livre] Derrière la haine

    derriere la haine.jpg

    Résumé : D'un côté, il y a Tiphaine et Sylvain ; de l'autre, il y a Laetitia et David. Deux couples voisins et amis, ayant chacun un enfant du même âge. Deux couples fusionnels et solidaires qui vivent côté à côte dans une harmonie parfaite. Jusqu'au jour du drame. Un tragique accident fait voler en éclats leur entente idyllique, et la cloison qui sépare leurs maisons tout comme la haie qui sépare leurs jardins ne seront pas de trop pour les protéger les uns des autres. Désormais, les seuls convives invités à la table des anciens amis s'appellent Culpabilité, Suspicion, Paranoïa et Haine...

     

    Auteur : Barbara Abel

     

    Edition : Fleuve noir

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 12 avril 2012

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Ce livre a été un tel coup de cœur que j’ai été incapable de lire quoi que ce soit d’autre pendant 24h !
    J’ai découvert Barbara Abel avec « je sais pas ». Dans ce roman, tous les personnages étaient plus ou moins antipathiques et on était plongé dans une atmosphère qui, dès les premiers chapitres, était glauque, malsaine…
    Ici, pas du tout. Que ce soit David et Laetitia ou Sylvain et Tiphaine, les deux couples sont plutôt sympathiques, même s’ils ne sont pas parfaits.
    Contrairement à beaucoup de thriller, il n’y a quasiment pas de violence dans « derrière la haine ». Les indices disséminés peuvent nous amener à une conclusion mais personnellement, je n’étais sûre de rien. Difficile de savoir si les indices nous induisent en erreur ou pas.
    Pendant la quasi-totalité du livre j’ai été incapable de dire si les craintes d’un des personnages étaient fondées ou si il était en train de devenir fou, comme semble le penser l’entourage.
    Chaque action de la mère qui a perdu son enfant semble parfaitement logique dans le travail de deuil, même si elle se montre parfois injuste. On ne peut que se dire qu’elle rejette son propre sentiment de culpabilité sur quelqu’un d’autre.
    Cependant, même si les plus perspicaces verront sans doute venir là où nous emmène l’auteur, au final, comme dans « je sais pas », ce n’est pas tant le final qui importe que la manière d’y arriver.
    Quand on lit le quatrième de couverture, on se dit que la rupture entre les voisins va être franche, nette, sans aucune ambiguïté. Et bien non ! On se retrouve sur une pente savamment savonnée, sur laquelle on glisse petit à petit, puis de plus en plus vite jusqu’à la conclusion.
    Barbara Abel sait nous tenir en haleine, et, même quand on finit par avoir un gros doute sur la fin (surtout si on a eu le malheur de lire le quatrième de couverture du second tome), on ne peut tout simplement pas lâcher le livre avant d’en avoir lu la dernière page !
    Et, en ce qui me concerne, il m’a également fallut toute ma volonté pour ne pas me jeter dans la foulée sur « Après la fin », le second tome qui va conclure cette histoire, car il faut bien avouer que la fin de « derrière la haine » nous laisse la bouche ouverte en train de nous dire : « non, elle n’a pas osé finir comme ça ! »
    Et bien si ! Elle ose tout !

    Un extrait : — Santé !

    Trois bras levés au bout desquels deux coupes de champagne et un verre d’eau s’entrechoquaient à l’unisson. Éclats de rire, regards entendus, hochements de têtes et sourires complices. Puis David et Sylvain sirotèrent à petites gorgées, et le champagne pétilla au fond des gosiers. Laetitia, quant à elle, reposa sa boisson sans autre forme de procès, puis caressa un ventre aux rondeurs éloquentes.

    — Tu n’as pas bu une seule goutte d’alcool depuis le début de ta grossesse ? s’enquit Sylvain.

    — Pas une goutte ! répondit Laetitia avec fierté.

    — Ma femme est une sainte, se moqua gentiment David. Tu n’imagines pas tout ce qu’elle s’inflige pour donner à notre fils le meilleur départ dans la vie : pas d’alcool, pas de sel, pas de graisse, très peu de sucre, légumes cuits à la vapeur, fruits à volonté, pas de viande rouge, beaucoup de poissons, yoga, natation, musique classique, dormir tôt…

    Il soupira. Avant d’ajouter :

    — Depuis six mois, notre vie est d’un ennui !

    — Je ne suis pas une sainte, je suis enceinte, c’est différent, rétorqua Laetitia en châtiant son mari d’une claque sur la cuisse pour ses propos narquois.

    — Sans compter qu’elle me bassine avec ses principes d’éducation… Pauvre gosse ! Je peux te dire qu’il ne va pas rigoler tous les jours !

    — Vous parlez déjà de la manière dont vous allez l’élever ? s’étonna Sylvain.

    — Et comment ! affirma Laetitia avec le plus grand sérieux. Ce n’est pas quand on sera face aux problèmes qu’il faudra commencer à réfléchir à la manière de les régler.

    — Et… vous parlez de quoi ?

    — De tout un tas de choses : faire équipe, ne jamais se contredire devant l’enfant, pas de bonbons avant 3 ans, pas de Coca avant 6 ans, pas de Nintendo avant 10 ans…

    Sylvain émit un sifflement impressionné.

    — Je pense qu’on va vite lui faire comprendre que, si la vie est trop dure chez vous, il pourra toujours venir chez nous !

    David consulta sa montre.

    — On aurait peut-être dû attendre ta douce moitié avant de trinquer, dit-il à Sylvain. Elle va nous en vouloir.

    — Absolument pas. D’abord parce qu’elle déteste le champagne, ensuite parce qu’elle n’avait pas envie de stresser et de nous faire attendre. Elle… elle est un peu fatiguée, ces jours-ci.

    — Au fait… Pourquoi du champagne ? demanda Laetitia. Une petite bouteille de vin aurait bien fait l’affaire.

    La question prit Sylvain de court. Visiblement à la recherche d’une raison plausible, il bredouilla deux « ben… », un « parce que… » et un « tu comprends… ».

    — Non, je ne comprends pas, répliqua aussitôt Laetitia qui s’amusait beaucoup de l’embarras de son ami.

    Embarras qui lui mit la puce à l’oreille : une bouteille de champagne n’a pas besoin de raison pour être offerte, encore moins pour être bue… Ou plutôt si ! On apporte une bouteille de champagne quand on a une bonne nouvelle à annoncer !

    Laetitia observa Sylvain d’un œil suspicieux, sentit l’anguille sous la roche, s’apprêta à ferrer le poisson. Puis, soudain, elle comprit.

    — Elle est enceinte ! hurla-t-elle en se redressant dans son fauteuil.

  • [Livre] J’ai épousé un con

    J'ai épousé un con.jpg

    Résumé : « J’ai épousé un con ! »

    Quelle femme n’a pas eu, un jour, cette pensée ?

    Et quel homme n’a jamais pensé, lui : « J’ai épousé une emmerdeuse ! » ?

    Pépita rêve d'amour, Roméo pense dîner entre potes. Elle veut du duo mère-enfant mais aussi du tango homme-femme. Elle n’aura qu’un unique programme : Papa, Maman et le Frigidaire. C’est simple, un homme.

     

    Auteur : Agnès Bouquet

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 03 mai 2012

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : J’ai été assez déçue par ce livre. J’ai voulu aller jusqu’au bout, parce que je m’attendais à une fin qui rattrape un peu le contenu du livre, mais même pas. La fin est fade, sans intérêt.
    Le titre promet beaucoup d’humour, un couple auquel on peut s’identifier, mais là on a un abruti égoïste et une gourde sans cervelle… difficile de s’y identifier à moins d’avoir une estime de soi au ras des pâquerettes !
    la narration se veut légère, utilisant pour cela un langage parlé censé nous rapprocher de Roméo et Pepita mais ne réussit à atteindre aucun de ses objectif : c’est ennuyeux, la lecture est laborieuse. Si ce langage parlé ne choque pas dans les dialogues, dans le corps du récit, j’attends autre chose d’un livre.
    En plus de n’être pas franchement une réussite, ce style de narration nous éloigne du texte ; on se sent complètement extérieur à l’histoire, on n’y plonge pas vraiment.
    La chose qui m’a le plus rebuté est la narration : on a une narration à la troisième personne, mais avec un narrateur omniscient qui fait des remarques sur les personnages sans pour autant faire partie de l’histoire.
    Malgré son peu d’épaisseur, il m’a fallu un temps infini pour arriver au bout de ce livre qui n’a aucun humour, qui est décousu comme si l’auteur avait écrit sans aucune réflexion, sans organiser ses pensées.
    Tout ce que je retiens de cette lecture, c’est que j’ai perdu mon temps !

    Un extrait : Elle a préparé le terrain. Et l’a choisi, surtout. Pas n’importe lequel, pas des copains de la fac qui y sont encore mais des copains à idées et opinions, les uns journalistes, les autres psys et (ou) écrivains qui reçoivent dans un appart’ à moulures du boulevard Saint-Germain… Avec La Très Grande Bibliothèque, les œuvres d’art, les livres de photos et les catalogues d’expositions sur la table du salon. Donc, très loin de la chambre de bonne ou du petit appart’ du 5 qui guigne sur le 6 mais sent les fins de mois difficiles…
    Elle a choisi ces copains-là, et espère faire passer Roméo des histoires drôles (le concours de blagues étant le summum des fins de dîner chasse-spleen) aux drôles d’histoires : celles de la folie ordinaire ou celles de reportages lointains qui le séduiront sûrement. Elle espère surtout lui faire prendre goût à LA CONVERSATION. L’échange, l’écoute… Et tout ce qui fera rupture avec ce que Pépita nomme déjà, malgré sa béatitude amoureuse, le degré zéro de la discussion…
    Je précise que ses copains, elle les tient certes de la fac et d’un parcours en zigzag qui l’a menée du journalisme au dessin, en passant, depuis peu, par la psycho… Mais elle les tient aussi d’un richissime parcours amoureux qui l’a amenée à découvrir de nombreux corps de métier… Ainsi Pépita a su, durant toutes ces années, élargir son champ de relation. Et de vision. D’où sa préoccupation actuelle : en faire bénéficier son homme.
    Se faire mousser aussi.
    Ne pas s’arrêter là surtout.
    Enfin, ne renoncer à rien.
    J’entends : réunir à la même table l’intelligence et l’argent, dans la même vie la culture et la nature, l’amour et l’amitié, les Ex et l’actuel, enfin cultiver l’érotique du Sud sans jamais perdre le Nord… En clair : continuer à lire Pavese et son Métier de vivre (le journal de son suicide !) sur un yacht de quarante cinq mètres, à côté d’un mec abonné au Journal de la Baleine.

    Un pari osé. Mais bien bordé, dont le test in vivo va s’effectuer ce soir.
    Oui, car Pépita a largement bordé son affaire. A une inconnue près, les moitiés de ses copains. Qu’elle maîtrise moins bien mais se réjouit de découvrir. Un zeste d’anxiété en plus… Confirmée par les premiers « bonjour » à des costumes gris et sérieux en train de commenter le dernier masque africain acquis par l’appart’ de Saint-Germain. Seule Cecile, sa copine psy et Gucci, la rassure : elle allie magnifiquement l’allure branchée et la pensée éclairée. Voire éclairante. Pépita suppose qu’elle sera une passeuse (de message) parfaite : un fion d’enfer et une façon de « faire des phrases » incomparable, qui combine douceur et efficacité.
    Enfin, en général…
    L’apéritif traîne, on attend Roméo. Pépita l’excuse, les autres ne disent rien. Ils évaluent l’importance du bonhomme à son retard grandissant. Des ondes d’hostilité traversent les esprits… C’est au moment où on ne l’attend – presque – plus que Roméo débarque. Une bombe ! Speed, boucle hirsute, œil hagard, costume explosé par la journée, cravate irradiant de pois multicolores (ultrachic, selon lui) et, enfin, Roméo et Juliette dans la petite poche supérieure de son costume trois pièces… Le cigare de trop. Le cigare qui annonce la couleur.
    Ou la confirme.

  • [Livre] Gloria

    Gloria.jpg

    Résumé : Gloria, tombée enceinte trop jeune d’un prof de théâtre dont elle était follement amoureuse, a abandonné son bébé pour poursuivre son rêve de devenir une star, et partir pour Los Angeles… Sept ans plus tard, son ambition glorieuse s’est diluée dans les déconvenues et les rôles de figuration. Alors, elle décide de récupérer son enfant. Sauf que la mère adoptive n’est pas d’accord, bien sûr. Il ne reste plus à Gloria qu’à enlever Jamie et à fuir avec lui d’État en État à travers l’Ouest américain, direction le Canada. Pas si simple d’autant que Jamie, lui, ne veut pas rester avec elle.

     

    Auteur : Martine Pouchain

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 03 mai 2017

     

    Prix moyen : 15,50€

     

    Mon avis : J’ai commencé cette lecture avec beaucoup de réserves. En effet, j’avais déjà lu un autre titre de l’auteur, et le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’étais pas emballée par son style.
    Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire de voir qu’après avoir vu T-shirt orthographié Ticheurte au début du livre (et avoir frôlé une brûlure au troisième degré de ma rétine devant le barbarisme), le mot était ensuite orthographié correctement (merci au correcteur ?).
    Mes sentiments pour le personnage de Gloria ont été assez ambigus. Si d’un côté, j’ai trouvé ses parents ignobles et que j’ai compati de toute mes forces avec elle, malgré son côté naïf qui a pu m’agacer un peu, je n’ai pas pu lui trouver d’excuse pour l’enlèvement de Jamie.
    Certes, pour moi, Emilie Hampton est une criminelle qui a profité de la détresse d’une adolescente pour s’accaparer un enfant sans avoir à passer par une procédure d’adoption, et si Gloria avait voulu faire valoir ses droits un an plus tard, de manière légale, en s’appuyant justement sur cet abus de faiblesse, je l’aurais soutenu sans réserves. Mais un enfant n’est pas un objet que l’on prête et que l’on décide soudain de récupérer parce qu’on ne peut pas en obtenir un autre équivalent.
    Si je compati de tout cœur avec la douleur de Gloria quand elle apprend sa stérilité (et je suis bien placée pour la comprendre), je ne peux pas être d’accord avec les actes qui en ont découlés.
    Malgré ses 25 ans, elle s’est conduite comme une adolescente capricieuse qui ne supporte pas qu’on lui dise non.
    Jamie est très attachant, même s’il est un peu trop sérieux et précoce pour qu’on ait l’impression d’être en contact avec un enfant de 7 ans. La plupart du temps, j’oubliais son âge et je lui donnais entre 10 et 12 ans. Si je n’adhère pas vraiment aux principes d’éducation que lui inculque sa « mère adoptive » et que j’ai été contente de le voir se comporter en enfant de son âge avec Gloria, j’ai beaucoup aimé son petit côté adulte miniature qui ressort de certaines de ses répliques.
    J’ai beaucoup aimé l’hôtel de la sardine et ses occupants. Ils permettent à Gloria, surtout la propriétaire, de faire le point sur ses actes et de prendre des décisions primordiales.
    Les personnages plus secondaires, souvent négatifs, sont très bien décrits et en peu de mot, l’auteur a su nous les faire détester, que ce soit les parents de Gloria, le professeur de théâtre ou Melvin, l’acolyte du petit ami de Gloria : Doug (qui lui-même n’est pas très glorieux).
    La fin de l’aventure est sans surprise. Mais une autre fin aurait été incompréhensible pour moi. L’épilogue est plus surprenant et correspond à ce que j’espérais.

    Même si j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire et à me mettre dans l’état d’esprit nécessaire à la lecture, une fois prise dans l’engrenage, j’ai passé un très bon moment.

    Un extrait : Le lendemain, après avoir constaté le ciel gris et la sale petite pluie qui bat les vitres, son moral lui dégringole dans les chaussettes en même temps qu’elle se souvient d’un détail : au début de leur liaison, Fitz lui a recommandé de « faire attention »
    - Tu prends la pilule, hein ? Pas de blague.
    - ‘videmment...
    - Articule
    - E-vi-da-man !
    Pressentant l’engueulade, elle décide d’attendre un peu pour lui parler.
    Elle se dit qu’au point où elle en est, rien ne presse : il est trop tard pour avorter. Et puis ça ne se voit pas encore.
    Une autre semaine s’étire donc, peuplée d’angoisses et de visions cauchemardesques de la belle Ingrid parvenant à ses fins avec Fitz et la reléguant, elle, au rang d’objet encombrant.
    Force est de constater que son amant trouve de plus en plus souvent prétexte à différer leurs ébats : trop de boulot, de pression, de dossiers de ceci ou de cela à terminer.
    Arrive cahin-caha le moment où ses jeans taille 36 refusent de la laisser entrer.
    Gloria choisit alors, dans un moment d’égarement, de s’en ouvrir à Jenny, espérant elle ne sait quel conseil miraculeux.
    Le début de leur conversation se déroule paisiblement, comparé à leurs altercations quasi quotidiennes. L’occasion pour Gloria de se rendre compte que Jenny fait partie de ces gens qui deviennent adorables avec vous quand vous souffrez.


  • [Livre] Les secrets de Brune - L'amie parfaite

     

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

    les secrets de brune.jpg

    Résumé : C’est bientôt la rentrée et Brune change de collège… Son angoisse grandit à mesure que le jour fatidique approche. A quoi ressemblera sa nouvelle vie ? Son histoire commence…

     

    Auteur : Bruna Vieira

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 03 mai 2017

     

    Prix moyen : 15,50€

     

    Mon avis : Je sors de ma lecture très mitigée. Les illustrations sont douces, avec un petit côté flou. Personnellement ce n’est pas le genre d’illustrations qui me plaisent, mais tout est question de goût.
    Ce qui m’a vraiment gênée dans cet album, c’est qu’il y a vraiment trop peu de texte, surtout en considérant le prix de l’album.
    Il n’y a pas vraiment d’histoire suivie, seulement des bribes de dialogues et de pensées. Pour moi, c’est plus une ébauche, comme si l’auteur avait jetée quelques idées dans l’intention de faire un album. J’aurais préféré quelque chose de plus fourni, avec une vraie histoire.
    Pour le peu que j’ai lu, j’ai trouvé Brune assez irritante : elle se plaint que personne lui parle, mais ne va vers personne ; Et quand les gens lui parle, elle n’est encore pas contente : une critique et c’est la fin du monde ; un compliment et elle se sent agressée…
    J’aurais peu être plus eu de sympathie pour elle si le personnage avait été un peu plus approfondi, ici, je n’ai eu l’impression ni de suivre une histoire, ni de découvrir le personnage de Brune.
    En revanche j’ai bien aimé le côté interactif : il y a des emplacements pour que le lecteur écrive son histoire, ses pires journées à l’école ou encore sa playlist de musique qui donne la pêche etc…

    Un extrait :

    img463.jpg

     

  • [Livre] Nils & Zena #3 Le commandeur

     

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

    Nils & Zena #3 le commandeur.jpg


    Résumé
     : Ce matin, c’est Nils qui emmène Pou, son petit frère mutique, à l’école maternelle. En chemin, ils passent devant le Manoir, la demeure du Commandeur – et son garde du corps, la Gorgone, les prend alors en chasse ! Nils et Pou s’en sortent sans encombre et arrivent à l’école. Mais quelques heures plus tard, la maîtresse lance l’alerte : Pou a disparu !
    Nils et Zena accourent aussitôt sur les lieux où, très vite, Zena trouve une piste, qui mène le duo sur la trace d’un cirque clandestin…

     

    Auteur : Sylvie Deshors

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 03 mai 2017

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : Pour ce troisième et dernier tome des aventures de Nils et Zena, je confirme et je signe : Zena et moi, ça ne le fait pas du tout ! Je continue à trouver cette fille inconsciente et égoïste. Il suffit de voir sa réaction quand Nils ne veut pas la suivre pour rester avec son frère le temps que sa mère arrive. Elle ne comprend tout simplement pas qu’il puisse choisir son frère plutôt qu’elle et préférerait nettement coller le gamin dans les pattes d’un des petits voyous du quartier, comme un paquet qu’il garderait en consigne.
    Nils lui, en revanche, est dévoré d’inquiétude quand il apprend la disparition de son petit frère (j’ai d’ailleurs trouvé très bien la réaction du proviseur du collège à ce sujet), et est d’autant plus préoccupé qu’il a bien vu que la Gorgone en avait après Pou.
    Le commandeur est plus méprisable que jamais. Voilà qu’il s’en prend à un bébé, maintenant. Comme si un bout de chou de trois ans pouvait menacer son empire. Mais on voit bien qu’il ne supporte simplement pas la moindre anicroche dans sa parfaite organisation. Il tient tout le monde soit par l’argent, soit par la menace, et, comme personne ne s’est probablement jamais élevé contre lui, il se sent tout puissant, invincible…

    On se demande d’ailleurs comment il peut toujours être à la tête de son organisation quand on voit comment il traite ses complices. Aucun d’entre eux ne se rend compte que s’ils s’unissaient, le commandeur n’aurait d’autre choix que de s’écraser ?
    J’ai bien aimé avoir le fin mot de l’histoire sur ce que trafiquait exactement ce sale type dans son manoir, et on peut dire que ce n’est pas petit comme révélation.
    J’ai cependant regretté que certains s’en sortent un peu facilement. J’aurais aimé une fin plus tranchée.
    Malgré tout, une fois commencé, je n’ai plus pu lâcher le livre avant d’en avoir lu la dernière ligne !

    Un extrait : Quand Nils sort de ses pensées, Pou a lâché sa main sans qu’il y prenne garde.
    Alerte ! Le petit se dirige droit vers le portail du maudit Manoir qui trône à l’entrée de l’impasse ! Pas du tout impressionné, il s’arrête pour tendre le cou et fixer avec curiosité la façade aux balcons tarabiscotés. Qu’est ce qui peut l’intéresser autant ? Ca le regarde… Mais quand Pou se met à faire coucou au Manoir, Nils le rejoint d’un bond et reprend d’autorité sa petite main dans la sienne.
    - On ne reste pas là. C’est la maison du méchant Commandeur, et elle est gardée par une affreuse gardienne, la Gorgone ! Viens vite.
    Seulement, Pou ne veut pas partir. Il se raidit, agite furieusement les bras, tape des pieds. Il résiste en silence, avec obstination, à la traction de son grand frère, sans quitter la bâtisse des yeux. Quant à Nils, tiraillé entre son appréhension du Commandeur et son étonnement face au comportement de Pou, il observe à son tour la demeure. Une porte-fenêtre bat, sur un des balcons du premier étage. Pou se pend à son bras avec insistance.
    Mais à cet instant, le portail métallique coulisse sur ses rails – Nils tire vivement son frère en arrière. Trop tard : la face aplatie de la Gorgone se tord avec mépris en les découvrant ! Elle jette un regard de haine pure à Pou et s’écrie :

    - Sale morveux fouineur, attends un peu… Ah, on est avec son grand frère, à ce que je vois. Encore dans mes pattes, le danseur ? On y prend goût !
    La gardienne du Manoir ricane, et dans le même temps, elle s’approche imperceptiblement. En vérité, elle essaie d’hypnotiser Nils de son regard bovin tout en tendant ses bras d’Haltérophile vers son petit frère.
    Nils s’en rend compte in extremis : vif comme l’éclair, il attrape Pou et le soulève juste avant que les gros poings n’aient pu s’en saisir. Nils file déjà, le petit accroché à son cou – il bondit, sprinte, sans se retourner. La peur lui donne des ailes…
    … mais la Gorgone les talonne, aboyant injures et menaces. Elle veut sans doute lui faire peur, pour se venger de la dernière fois, et lui filer une bonne raclée. Quel monstre, cette horrible femme ! Ses pas qui ébranlent le bitume et son souffle de taureau terrorisent Pou, qui cache son visage contre celui de son frère.
    Allez, plus vite, plus vite ! S’encourage Nils en accélérant. Leur traversée du rond point provoque un déluge de coups de klaxon et de crissements de pneus.
    Restée sur le trottoir, la Gorgone pousse un cri de guerre guttural !

  • [Livre] La soudaine apparition de Hope Arden

    la soudaine apparition de hope arden.jpg

    Résumé : Je m'appelle Hope Arden mais vous oublierez ce nom et jusqu'à mon existence. Nous nous sommes déjà rencontrés des milliers de fois. Je suis la fille dont personne ne se souvient. Tout a commencé quand j'avais seize ans. Un lent déclin, un isolement inéluctable. Mon père qui oublie de me conduire au lycée. Ma mère qui met la table pour trois, pas quatre. Un prof qui omet de demander un essai que je n'ai pas rendu. Un ami qui me regarde et voit une étrangère. Qu'importe ce que je fais, ce que je dis, les blessures que j'inflige, les crimes que je commets. Vous ne vous souviendrez jamais de moi. On ne peut pas dire que ça me facilite la vie, mais ça fait aussi de moi une personne dangereuse.

     

    Auteur : Claire North

     

    Edition : Delpierre

     

    Genre : SF

     

    Date de parution : 24 juin 2016

     

    Prix moyen : 24€

     

    Mon avis : Ce livre m’a laissé une impression mitigée. Je n’arrive pas à dire si je l’ai aimé ou non. Bien que je n’aie été à aucun moment tentée de l’abandonner, j’ai trouvé qu’il y avait trop de longueurs.
    C’est le premier livre de l’auteur que je lis, mais il semblerait que tous ses romans soient sur le même modèle, avec une alternance du présent et du passé et je pense que, si c’est passé avec ce livre-là, c’est que c’était original, mais ça ne passera pas deux fois.
    J’ai trouvé l’écriture très saccadée ce qui était parfois désagréable. Sur une petite partie du texte, cela donnait du relief et c’était intéressant, mais sur la longueur, c’est vite devenu un frein non seulement à la lecture mais aussi à la compréhension de l’histoire.
    Le fait que Hope revienne sur son passé nous permet de mieux comprendre ce qui lui arrive, dans la mesure du possible, mais les digressions qui parsème le texte : énumérations, définitions de mots etc… sont très vite pénible. Il m’est arrivé de sauter des passages entiers pour pouvoir retrouver le fil de l’histoire.
    En dehors de ces éléments plutôt négatifs, j’ai bien aimé l’histoire qui dénonce l’addiction au paraître et aux applications qui dirigent presque nos vies, décidant pour nous de ce qui est « bien » ou non. Ici on atteint la perfection quand on rentre dans un moule exclusivement fabriqué par un homme qui s’est basé sur ce qui fait vibrer les jeunes : les stars de cinéma, les célébrités, les paillettes… Tout dans le physique, rien dans la tête et surtout pas de sens critique, voilà la société que Claire North dépeint avec acidité à travers une histoire de vol, de terrorisme et de vengeance.
    Cependant j’ai eu du mal à m’attacher à Hope, surtout à cause de ces informations, parfois dénuées de rapports avec les évènements, qu’elle récite comme un mantra.
    Sa petite sœur, handicapée mentale suite à une maladie infantile, est la seule à se souvenir d’elle et j’ai trouvé dommage que ce lien entre les deux sœurs ne soit pas plus exploité.
    Difficile aussi d’appréhender le fait d’être oubliable comme Hope qu’on oublie dans les 60 secondes après l’avoir quitté des yeux. J’ai trouvé certains personnages durs avec elle, comme l’inspecteur ou l’homme de main de l’entreprise qui a créé l’application mise en cause dans le roman. On lui reproche d’être une voleuse, alors qu’elle ne peut pas avoir de diplôme, ni avoir de travail (comment faire quand chaque jour votre patron oublie qu’il vous a embauché ?). Il faut bien qu’elle survive.
    J’ai bien aimé que Hope rencontre une autre personne comme elle, mais encore une fois, comme avec sa petite sœur, l’idée à peine ébauchée n’a pas été exploitée. C’est vraiment dommage car on reste sur sa faim en permanence, attendant sans cesse des réponses qui ne viennent pas sur des personnages qui ne font que passer.
    Le sujet était intéressant, mais il aurait pu être bien mieux traité.

    Un extrait : Le monde commença à m’oublier quand j’avais seize ans.

    Ce fut un déclin lent et progressif, une petite chose à la fois.

    Mon père, négligeant de me conduire au lycée.

    Ma mère, dressant la table pour trois au lieu de quatre. « Oh ! disait-elle quand j’entrais dans la cuisine, j’ai dû croire que tu étais sortie. »

    Une enseignante, Mlle Thomas, la seule du lycée qui se souciait de ses élèves – pleine de foi en eux, d’espoir en leur avenir –, omettant de me réclamer mes devoirs, de m’interroger, d’écouter mes réponses, jusqu’à ce que je finisse par ne plus lever la main.

    Mes amis, les cinq qui étaient au centre de ma vie, ceux avec lesquels je déjeunais systématiquement, s’asseyant un beau jour à une autre table, non pas à dessein et pour me mettre à l’écart, mais parce que leur regard passait à travers moi : ils ne voyaient plus qu’une inconnue.

    Une dissociation entre mon nom et mon visage pendant l’appel. On se souvient de mon nom, mais le lien est rompu. Qui est Hope Arden ? Un gribouillis à l’encre sans passé ; rien de plus.

    D’abord, on oublie mon visage, puis ma voix, et enfin, très lentement, on oublie ce que j’ai fait. J’ai giflé Adam, mon meilleur copain, le jour où il m’a oubliée. Il est sorti de la pièce en trombe, choqué, et je lui ai couru après, rouge de culpabilité. Le temps que je le rattrape, il était assis dans le couloir de l’aile de sciences, frottant sa joue en feu.

    – Ça va ? ai-je demandé.

    – Ouais, a-t-il répondu. J’ai juste un peu mal.

    – Je suis désolée.

    – Pourquoi ? Ce n’est pas comme si tu avais fait quelque chose.

    Il me regardait ainsi qu’une inconnue, mais il avait des larmes dans les yeux en parlant. De quoi se souvenait-il alors ? Pas de moi, pas de Hope Arden, la fille avec qui il avait grandi. Pas de ma main sur son visage, pas de mes cris postillonnant : « Souviens-toi de moi, souviens-toi de moi ! » La douleur dimi­­nuait, emportant mon souvenir avec elle. Il éprouvait du chagrin, de la colère, de la peur ; ces émotions brillaient dans ses yeux, mais d’où venaient-elles ? Il ne le savait déjà plus, et son souvenir de moi s’effritait tel un château de sable devant la marée.

  • [Livre] Phalène fantôme

    phalene fantome.jpg

    Résumé : Belfast, 1969 : tension dans les rues, trouble dans les âmes. De loin, Katherine a tout d’une femme comblée. Trois petites filles, un bébé adorable, un mari valeureux, George, ingénieur et pompier volontaire. Seulement, Katherine a un passé... En 1949, chanteuse lyrique amateur, passionnée par son rôle de Carmen, elle fait la connaissance de Tom, jeune tailleur chargé de lui confectionner son costume de scène. Le coup de foudre est immédiat, mais elle est déjà fiancée à George et la double vie a un prix.

    Vingt ans après le drame qui a décidé de son destin, Katherine ne parvient plus à garder ses émotions sous cloche. Au moment où sa ville se déchire, où certains de ses voisins protestants la regardent d’un mauvais œil, où ses filles grandissent et se mettent à poser des questions, elle sent son corps la lâcher. Fatigue, douleur lancinante dans le dos, le verdict est implacable. Talonnée par le temps, Katherine doit affronter les zones d'ombre de son passé.

    Exploration de la mémoire, de l'enfance, de l'amour illicite et de la perte, Phalène fantôme dépeint des morceaux de vie ordinaire qui ouvrent sur de riches paysages intérieurs

     

    Auteur : Michèle Forbes

     

    Edition : Quai Voltaire

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 07 janvier 2016

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : J’ai été plutôt déçue par ce livre par rapport à ce que j’en attendais.
    Tout d’abord, les phalènes fantômes, citées par le titre, ne sont évoquées dans le roman qu’à deux reprises, et juste en passant, sans que ça n’ait une quelconque utilité pour l’histoire.
    Ensuite, en lisant le résumé, on se dit  que le personnage principal va apprendre une maladie au début du livre et se lancer dans une sorte de recherche du passé pour soulager sa conscience, or, plus de la moitié du livre passe sans qu’une quelconque maladie ne soit évoquée et quand cela est fait, on est presque sur la fin et cela ne donne guère de plus à l’histoire.
    On passe de 1949 à 1969, oscillant sans cesse entre les deux périodes sans qu’aucune des deux n’ait de force. En 1949 tout se fini en eau de boudin et en 1969 les troubles liés à la religion ne sont, encore une fois, que survolés. Il y a bien quelques altercations, mais rien qui ne se rapproche de ce qu’a vécu toute une communauté à l’époque.
    C’est plat, fade… On peine à trouver un intérêt à l’histoire de cette famille qui ne sert même pas de support à une histoire plus grande.
    Le livre se laisse lire, on n’a pas vraiment envie de l’abandonner, mais une fois la dernière page refermée, on n’en retiendra pas grand-chose.
    Il sera aussi éphémère dans nos souvenirs que les papillons de nuit qui lui ont donné son titre.

    Un extrait : Ce matin-là, George avait annoncé l’air de rien qu’il n’allait pas travailler : le service des Eaux lui devait une journée de congé. Bien qu’étonnée par cette spontanéité inhabituelle chez George, Katherine avait jugé opportun de préparer un pique-nique et d’emmener leurs filles Maureen, Elizabeth et Elza, ainsi que le petit Stephen, passer la journée à la plage de Groomsport. Après tout, les vacances d’été avaient commencé pour les filles et le temps magnifique semblait se maintenir.
    En début d’après-midi, les Bedford avaient déjà bien avancé ; ils avaient quitté leur maison dans l’est de Belfast, et leur Morris Traveller vert bouteille, traversant des paysages quelconques, s’acheminait tranquillement vers la ville de Groomsport, à une vingtaine de kilomètres. A part Bangor et le petit village de Ballyholme, il n’y avait à voir qu’une ferme de temps en temps, quelques grappes de bâtiments blanchis à la chaux par-ci par-là, et une ou deux églises abandonnées dont les murs de pierre écroulés présentaient depuis des lustres leurs intérieurs sacrés à des cieux différents.

  • [Livre] Appuyez sur étoile


    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

     

    Appuyez sur étoile.jpg


    Résumé
     : Quelques saisons ? Quelques mois ? Avril ne sait pas combien de jours il reste à sa mémé avant « d'appuyer sur Étoile ».

    La maladie est revenue, et ça fait peur.

    Mais Avril est prête à tout pour tenter de rendre les derniers jours de sa mémé plus beaux, moins durs. Il faut dire que mémé, ce n'est pas le genre chandail & tisane. Elle a passé sa vie dans les lumières tamisées d'un bar à champagne ; elle a chanté, dansé, aimé plus que d’autres en mille vies ; alors, pas question pour elle de mourir les yeux rivés sur un plafond blanc !

    Un jour, à l'hôpital, elle expose son rêve à Avril : s'éteindre tout en haut d’une montagne, près des étoiles. Assez près pour les toucher.

    Projet fou ? Impossible ? Sauf qu'Avril a justement l’énergie qui déplace les montagnes. La Mort gagnera sans doute, à la fin; mais elle a affaire à deux sacrées combattantes.

     

    Auteur : Sabrina Bensalah

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 5 avril 2017

     

    Prix moyen : 15,50€

     

    Mon avis : En ce moment, ce n’est pas des plus gais chez Sarbacane collection exprim’. Après deux livres sur la maladie d’Alzheimer (Quelqu’un qu’on aime et Rien ni personne), nous voici confrontés au cancer.
    Si l’histoire a pour centre Mémé, sa maladie et sa fin prochaine, on va surtout suivre Avril : ses rêves, son travail, ses aspirations, son refus de voir la fin de Mémé, son acharnement à la combler pour ses derniers instants, sa volonté farouche qui va rassembler tant de gens si différents autour d’elle, unis dans le même but : offrir à Mémé un départ dans les étoiles…
    Sabrina Bensalah nous offre un récit d’une intensité qui coupe le souffle, une intensité qu’on n’identifie pas forcément au premier coup d’œil car elle ne parle, au final, que du quotidien.
    Avril est très attachante, elle a une grande force mais aussi une certaine fragilité qu’elle répugne à laisser voir.
    Chacun des personnages est semblable en cela qu’ils cherchent tous à faire bonne figure devant les autres : Mémé, comme Avril, ne montre pas qu’elle a peur ; Avril et son père cache leur peine ; Tarik lui, cache ses incertitudes et son mal-être. Chacun se cache, par soucis d’épargner les autres.
    Le roman, qui se déroule sur plusieurs saisons, avec au début de chacune un petit texte en forme de sablier reprenant et mélangeant les paroles d’Avril et de Mémé, comme pour les lier un peu plus qu’elles ne le sont déjà, alterne entre humour, tendresse et moments plus sombres avec l’évolution de la maladie de Mémé et sa fin que l’on sent de plus en plus proche.
    Il m’a manqué un petit je-ne-sais-quoi pour faire de ce roman un coup de cœur, mais il reste néanmoins un excellent moment de lecture.

    Un extrait : Leste silhouette enveloppée dans une veste en jean clair, Avril déambule parmi les étals colorés qui ont envahi la place Albert Thomas. Elle a accroché à sa poche une broche tête de lapin blanc. Et posé sur son visage un sourire qui la rend belle.
    Une valisette prolonge son bras droit avec élégance. Ce rectangle au revêtement métallique recèle des trésors. Ses ciseaux notamment, coûteux et performants, qu’elle a domptés de ses mains talentueuses. Ensemble, sa valise et elle parcourent la ville de Saint-Etienne, d’une cliente à l’autre. Dès qu’Avril l’ouvre, ses ustensiles rangés de façon méthodique dans des compartiments se déploient. C’est avec cette valisette que se dessine sa carrière de coiffeuse, elle l’a même surnommée « son avenir ».
    Attirée par les étals, Avril a soudain envie d’une pomme, s’en offre deux, croque dans la première – parfaitement juteuse – puis offre l’autre à cette femme qu’elle croise là, les fesses posées sur la misère.
    - Merci, ma p’tite !
    Avril sourit, pense à sa mémé. Les mêmes mots, mais sans la voix chaude. Mémé et cette fichue maladie… Des poussières dans la tête, elle dit souvent. Par eu le temps de faire le ménage : trop de temps passé à vivre. Le médecin a appelé ça tumeur. Il y a eu une opération, de la chimio, une longue convalescence. Là, c’est le temps de la rémission (définition : épée de Damoclès).
    Avril presse le pas, elle est attendue chez Madeleine Ruffaid.
    Madeleine est sa cliente la plus âgée. Chaque semaine, elle fait appel à Avril pour qu’elle lui façonne son chignon. Elle a des cheveux féériques, longs et vigoureux, d’un gris enchanteur. Elle vit seule, rue de la Résistance, à côté de la librairie Les croquelinottes. Avril admire la vitrine à chaque fois et se souvient qu’avec son père, elle y prenait du temps pour se choisir un roman.
    C’est au 23 que Madeleine l’attend ; mais à peine Avril a-t-elle posé un pied dur le paillasson Bienvenu qu’un véritable raffut l’accueille. Jean-Noël manifeste sa joie de la voir. Il est là, juste derrière la porte, et il aboie si fort qu’il vole la vedette à Michel Sardou, le chanteur favori de Madeleine.
    - J’arrive ! J’arriiiiive !

    Derrière la porte, Jean-Noël s’agite de plus belle… Avril retient son souffle, garde son sang-froid puis raidit sa jambe gauche parce que, elle le sait, c’est celle-ci qu’il préfère. La porte s’ouvre sur Je vais t’aimer – et sur le chien qui se faufile hors de l’appartement. Il renifle les ballerines et, inéluctablement, se campe sur ses deux pattes arrière pour mieux frétiller contre sa jambe. Avril cache une grimace de dégoût.
    Madeleine Ruffaid accourt à la rescousse.
    -Jean-Noël, veux tu arrêter ! Tu me fais honte ! Elle se fâche en ébrouant le poil de la bestiole. Entre, Avril, j’espère que tu as faim ?
    - Ma foi… il y a un petit vide dans mon estomac qu’il serait fort agréable de combler.
    - Ca tombe bien, j’ai fait un cake à la fraise. Ca te dit ? Avec un café ?
    - S’il vous plaît !
    Huuum ! Le cake à la fraise de Madeleine Ruffaid… une merveille. Et, incidemment, le préféré de Jean-Noël.
    - C’était le préféré de mon Jean-Noël.
    Pas le chien cette fois mais le mari, qui s’est volatilisé il y a trente ans avec un professeur de tennis, ancien champion régional. Le choc fut tellement violent que Madame Ruffaid en est restée inconsolable. Depuis, elle a affublé chacun de ses animaux de compagnie – perroquet, chat et même poisson rouge – du même nom que son mari. Rituel cathartique. Un cas rarissime dans les nombreuses maladies d’amour recensées.