Résumé : Gloria, tombée enceinte trop jeune d’un prof de théâtre dont elle était follement amoureuse, a abandonné son bébé pour poursuivre son rêve de devenir une star, et partir pour Los Angeles… Sept ans plus tard, son ambition glorieuse s’est diluée dans les déconvenues et les rôles de figuration. Alors, elle décide de récupérer son enfant. Sauf que la mère adoptive n’est pas d’accord, bien sûr. Il ne reste plus à Gloria qu’à enlever Jamie et à fuir avec lui d’État en État à travers l’Ouest américain, direction le Canada. Pas si simple d’autant que Jamie, lui, ne veut pas rester avec elle.
Auteur : Martine Pouchain
Edition : Sarbacane
Genre : Jeunesse
Date de parution : 03 mai 2017
Prix moyen : 15,50€
Mon avis : J’ai commencé cette lecture avec beaucoup de réserves. En effet, j’avais déjà lu un autre titre de l’auteur, et le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’étais pas emballée par son style.
Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire de voir qu’après avoir vu T-shirt orthographié Ticheurte au début du livre (et avoir frôlé une brûlure au troisième degré de ma rétine devant le barbarisme), le mot était ensuite orthographié correctement (merci au correcteur ?).
Mes sentiments pour le personnage de Gloria ont été assez ambigus. Si d’un côté, j’ai trouvé ses parents ignobles et que j’ai compati de toute mes forces avec elle, malgré son côté naïf qui a pu m’agacer un peu, je n’ai pas pu lui trouver d’excuse pour l’enlèvement de Jamie.
Certes, pour moi, Emilie Hampton est une criminelle qui a profité de la détresse d’une adolescente pour s’accaparer un enfant sans avoir à passer par une procédure d’adoption, et si Gloria avait voulu faire valoir ses droits un an plus tard, de manière légale, en s’appuyant justement sur cet abus de faiblesse, je l’aurais soutenu sans réserves. Mais un enfant n’est pas un objet que l’on prête et que l’on décide soudain de récupérer parce qu’on ne peut pas en obtenir un autre équivalent.
Si je compati de tout cœur avec la douleur de Gloria quand elle apprend sa stérilité (et je suis bien placée pour la comprendre), je ne peux pas être d’accord avec les actes qui en ont découlés.
Malgré ses 25 ans, elle s’est conduite comme une adolescente capricieuse qui ne supporte pas qu’on lui dise non.
Jamie est très attachant, même s’il est un peu trop sérieux et précoce pour qu’on ait l’impression d’être en contact avec un enfant de 7 ans. La plupart du temps, j’oubliais son âge et je lui donnais entre 10 et 12 ans. Si je n’adhère pas vraiment aux principes d’éducation que lui inculque sa « mère adoptive » et que j’ai été contente de le voir se comporter en enfant de son âge avec Gloria, j’ai beaucoup aimé son petit côté adulte miniature qui ressort de certaines de ses répliques.
J’ai beaucoup aimé l’hôtel de la sardine et ses occupants. Ils permettent à Gloria, surtout la propriétaire, de faire le point sur ses actes et de prendre des décisions primordiales.
Les personnages plus secondaires, souvent négatifs, sont très bien décrits et en peu de mot, l’auteur a su nous les faire détester, que ce soit les parents de Gloria, le professeur de théâtre ou Melvin, l’acolyte du petit ami de Gloria : Doug (qui lui-même n’est pas très glorieux).
La fin de l’aventure est sans surprise. Mais une autre fin aurait été incompréhensible pour moi. L’épilogue est plus surprenant et correspond à ce que j’espérais.
Même si j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire et à me mettre dans l’état d’esprit nécessaire à la lecture, une fois prise dans l’engrenage, j’ai passé un très bon moment.
Un extrait : Le lendemain, après avoir constaté le ciel gris et la sale petite pluie qui bat les vitres, son moral lui dégringole dans les chaussettes en même temps qu’elle se souvient d’un détail : au début de leur liaison, Fitz lui a recommandé de « faire attention »
- Tu prends la pilule, hein ? Pas de blague.
- ‘videmment...
- Articule
- E-vi-da-man !
Pressentant l’engueulade, elle décide d’attendre un peu pour lui parler.
Elle se dit qu’au point où elle en est, rien ne presse : il est trop tard pour avorter. Et puis ça ne se voit pas encore.
Une autre semaine s’étire donc, peuplée d’angoisses et de visions cauchemardesques de la belle Ingrid parvenant à ses fins avec Fitz et la reléguant, elle, au rang d’objet encombrant.
Force est de constater que son amant trouve de plus en plus souvent prétexte à différer leurs ébats : trop de boulot, de pression, de dossiers de ceci ou de cela à terminer.
Arrive cahin-caha le moment où ses jeans taille 36 refusent de la laisser entrer.
Gloria choisit alors, dans un moment d’égarement, de s’en ouvrir à Jenny, espérant elle ne sait quel conseil miraculeux.
Le début de leur conversation se déroule paisiblement, comparé à leurs altercations quasi quotidiennes. L’occasion pour Gloria de se rendre compte que Jenny fait partie de ces gens qui deviennent adorables avec vous quand vous souffrez.