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[Livre] La soudaine apparition de Hope Arden

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Résumé : Je m'appelle Hope Arden mais vous oublierez ce nom et jusqu'à mon existence. Nous nous sommes déjà rencontrés des milliers de fois. Je suis la fille dont personne ne se souvient. Tout a commencé quand j'avais seize ans. Un lent déclin, un isolement inéluctable. Mon père qui oublie de me conduire au lycée. Ma mère qui met la table pour trois, pas quatre. Un prof qui omet de demander un essai que je n'ai pas rendu. Un ami qui me regarde et voit une étrangère. Qu'importe ce que je fais, ce que je dis, les blessures que j'inflige, les crimes que je commets. Vous ne vous souviendrez jamais de moi. On ne peut pas dire que ça me facilite la vie, mais ça fait aussi de moi une personne dangereuse.

 

Auteur : Claire North

 

Edition : Delpierre

 

Genre : SF

 

Date de parution : 24 juin 2016

 

Prix moyen : 24€

 

Mon avis : Ce livre m’a laissé une impression mitigée. Je n’arrive pas à dire si je l’ai aimé ou non. Bien que je n’aie été à aucun moment tentée de l’abandonner, j’ai trouvé qu’il y avait trop de longueurs.
C’est le premier livre de l’auteur que je lis, mais il semblerait que tous ses romans soient sur le même modèle, avec une alternance du présent et du passé et je pense que, si c’est passé avec ce livre-là, c’est que c’était original, mais ça ne passera pas deux fois.
J’ai trouvé l’écriture très saccadée ce qui était parfois désagréable. Sur une petite partie du texte, cela donnait du relief et c’était intéressant, mais sur la longueur, c’est vite devenu un frein non seulement à la lecture mais aussi à la compréhension de l’histoire.
Le fait que Hope revienne sur son passé nous permet de mieux comprendre ce qui lui arrive, dans la mesure du possible, mais les digressions qui parsème le texte : énumérations, définitions de mots etc… sont très vite pénible. Il m’est arrivé de sauter des passages entiers pour pouvoir retrouver le fil de l’histoire.
En dehors de ces éléments plutôt négatifs, j’ai bien aimé l’histoire qui dénonce l’addiction au paraître et aux applications qui dirigent presque nos vies, décidant pour nous de ce qui est « bien » ou non. Ici on atteint la perfection quand on rentre dans un moule exclusivement fabriqué par un homme qui s’est basé sur ce qui fait vibrer les jeunes : les stars de cinéma, les célébrités, les paillettes… Tout dans le physique, rien dans la tête et surtout pas de sens critique, voilà la société que Claire North dépeint avec acidité à travers une histoire de vol, de terrorisme et de vengeance.
Cependant j’ai eu du mal à m’attacher à Hope, surtout à cause de ces informations, parfois dénuées de rapports avec les évènements, qu’elle récite comme un mantra.
Sa petite sœur, handicapée mentale suite à une maladie infantile, est la seule à se souvenir d’elle et j’ai trouvé dommage que ce lien entre les deux sœurs ne soit pas plus exploité.
Difficile aussi d’appréhender le fait d’être oubliable comme Hope qu’on oublie dans les 60 secondes après l’avoir quitté des yeux. J’ai trouvé certains personnages durs avec elle, comme l’inspecteur ou l’homme de main de l’entreprise qui a créé l’application mise en cause dans le roman. On lui reproche d’être une voleuse, alors qu’elle ne peut pas avoir de diplôme, ni avoir de travail (comment faire quand chaque jour votre patron oublie qu’il vous a embauché ?). Il faut bien qu’elle survive.
J’ai bien aimé que Hope rencontre une autre personne comme elle, mais encore une fois, comme avec sa petite sœur, l’idée à peine ébauchée n’a pas été exploitée. C’est vraiment dommage car on reste sur sa faim en permanence, attendant sans cesse des réponses qui ne viennent pas sur des personnages qui ne font que passer.
Le sujet était intéressant, mais il aurait pu être bien mieux traité.

Un extrait : Le monde commença à m’oublier quand j’avais seize ans.

Ce fut un déclin lent et progressif, une petite chose à la fois.

Mon père, négligeant de me conduire au lycée.

Ma mère, dressant la table pour trois au lieu de quatre. « Oh ! disait-elle quand j’entrais dans la cuisine, j’ai dû croire que tu étais sortie. »

Une enseignante, Mlle Thomas, la seule du lycée qui se souciait de ses élèves – pleine de foi en eux, d’espoir en leur avenir –, omettant de me réclamer mes devoirs, de m’interroger, d’écouter mes réponses, jusqu’à ce que je finisse par ne plus lever la main.

Mes amis, les cinq qui étaient au centre de ma vie, ceux avec lesquels je déjeunais systématiquement, s’asseyant un beau jour à une autre table, non pas à dessein et pour me mettre à l’écart, mais parce que leur regard passait à travers moi : ils ne voyaient plus qu’une inconnue.

Une dissociation entre mon nom et mon visage pendant l’appel. On se souvient de mon nom, mais le lien est rompu. Qui est Hope Arden ? Un gribouillis à l’encre sans passé ; rien de plus.

D’abord, on oublie mon visage, puis ma voix, et enfin, très lentement, on oublie ce que j’ai fait. J’ai giflé Adam, mon meilleur copain, le jour où il m’a oubliée. Il est sorti de la pièce en trombe, choqué, et je lui ai couru après, rouge de culpabilité. Le temps que je le rattrape, il était assis dans le couloir de l’aile de sciences, frottant sa joue en feu.

– Ça va ? ai-je demandé.

– Ouais, a-t-il répondu. J’ai juste un peu mal.

– Je suis désolée.

– Pourquoi ? Ce n’est pas comme si tu avais fait quelque chose.

Il me regardait ainsi qu’une inconnue, mais il avait des larmes dans les yeux en parlant. De quoi se souvenait-il alors ? Pas de moi, pas de Hope Arden, la fille avec qui il avait grandi. Pas de ma main sur son visage, pas de mes cris postillonnant : « Souviens-toi de moi, souviens-toi de moi ! » La douleur dimi­­nuait, emportant mon souvenir avec elle. Il éprouvait du chagrin, de la colère, de la peur ; ces émotions brillaient dans ses yeux, mais d’où venaient-elles ? Il ne le savait déjà plus, et son souvenir de moi s’effritait tel un château de sable devant la marée.

Commentaires

  • Oui, pourquoi?

  • pour me rassurer il y a des personnes qui copient sur les blogues sans se gêner, bon we

  • Ah ok. Mais non pas de soucis. Selene, Selene raconte, khalya ou kitiara36, c'est bien moi.

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