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  • Premières lignes #66

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
    Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes coups de cœurs !

     

    Cette semaine, je vous présente Il court, il court, le furet de M.J. Arlidge

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    Venu de la mer, le brouillard noyait la ville. Il l’enveloppait comme une armée d’envahisseurs, effaçait tous les repères, masquait la lune, Southampton devenant un endroit insolite et troublant.
    Silence de mort dans la zone industrielle d’Empress Road. Les ateliers de carrosserie avaient fermé, les mécaniciens et les employés du supermarché étaient partis, et les prostituées prenaient petit à petit leur place. En brassière et minijupe, elles tiraient sur leur cigarette, gagnant un soupçon de chaleur pour se protéger du froid glacial. Elles arpentaient la rue et s’efforçaient de vendre leur corps, même si dans l’obscurité elles ressemblaient davantage à des spectres décharnés qu’à des objets de désir.
    Le type roula lentement, balaya du regard la rangée de junkies à moitié nues. Il tâcha de voir à qui il avait affaire, en reconnut quelques-unes çà et là, sans y attacher d’importance. Ce n’était pas elles qui l’intéressaient. Ce soir, il visait quelque chose qui sortait de l’ordinaire.
    Il était partagé entre l’espoir, la peur et la frustration. Voilà des jours qu’il ne pensait qu’à ça. Il était si près du but à présent. Oui, mais si tout ça n’était qu’une fable, une chimère ? Il aplatit la main sur le volant. Elle devait nécessairement être là.
    Personne. Personne. Pers…
    Elle était là ! Toute seule, adossée au mur couvert de graffitis. Il se sentit brusquement surexcité. Elle dégageait quelque chose de particulier. Elle n’était pas en train d’examiner ses ongles, de fumer ou de papoter, elle se contentait d’attendre ; d’attendre qu’il se passe quelque chose.
    Il quitta la route, se gara à l’écart le long d’un grillage. Il lui fallait être prudent, ne rien laisser au hasard. Il regarda s’il y avait de l’activité alentour, mais le brouillard les avait désormais complètement isolés. À croire qu’il ne restait plus qu’eux deux sur terre.
    Il traversa résolument la route et se dirigea vers elle, puis se reprit et ralentit. Pas question de se précipiter, il se devait d’apprécier et de savourer la chose. L’attente se révélait parfois plus agréable que l’acte en lui-même, il le savait d’expérience. Il lui fallait prendre son temps. Dans les jours à venir, il aurait envie de revivre tout cela aussi précisément que possible.
    En toile de fond, une rangée de maisons abandonnées. Plus personne ne voulant habiter ici, ces baraques étaient vides et insalubres. Jonchées d’aiguilles usagées et de matelas encore plus sales, elles servaient de repaire aux fumeurs de crack et faisaient office d’asile de nuit. La fille leva les yeux et le regarda venir vers elle, à travers sa lourde frange. Elle s’écarta du mur en silence, lui désigna d’un signe de tête la masure la plus proche, puis y pénétra, sans autre forme de procès. Comme si elle se résignait à son sort. Comme si elle savait.
    Il pressa l’allure pour la rattraper, obsédé par son dos, ses jambes et ses talons ; son excitation était de plus en plus forte. Il l’entendait déjà crier et le supplier… Il accéléra quand elle s’engouffra dans le noir. Il n’y avait plus de temps à perdre.
    Le parquet craqua lorsqu’il entra. La maison à l’abandon était exactement comme il l’avait imaginée dans ses fantasmes. Une odeur d’humidité lui assaillit les narines ; ici, tout était pourri. Il se dépêcha d’entrer dans le salon, devenu un véritable dépotoir de strings et de capotes. Aucune trace d’elle. Alors comme ça, ils allaient jouer au chat et à la souris ?
    Dans la cuisine, personne. Il pivota sur ses talons, ressortit et emprunta l’escalier pour monter au second étage, ne cessant de regarder à droite et à gauche si sa proie était là.
    Il entra sans hésiter dans la chambre. Un lit moisi, une fenêtre cassée, un pigeon mort. Mais toujours aucun signe de la fille.
    La fureur le disputait maintenant à la concupiscence. Pour qui se prenait-elle, à l’emmerder ainsi ? Ce n’était qu’une putain, une petite merde ! Ah ça, elle le paierait cher.
    Il poussa la porte de la salle de bains, ça ne donna rien, fit demi-tour et se rendit dans l’autre chambre. Il allait la lui massacrer, sa petite gueule à la c…
    Sa tête bascula soudain en arrière. La douleur l’envahit ; on lui tirait violemment les cheveux pour l’obliger à reculer, à reculer… Il n’arrivait plus à respirer ; on lui collait un chiffon sur la bouche et le nez. Une odeur âcre lui chatouilla les narines, il réagit trop tard. Il se débattit de son mieux, mais déjà il tombait dans les pommes. Tout devint noir.

     

    Alors, tentés?

  • [Film] Dragons 3 - Le monde caché

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    Titre original : How To Train Your Dragon: The Hidden World

     

    Réalisé par : Dean DeBlois

     

    Date de sortie : 6 février 2019

     

    Genre : Film d’animation

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h44

     

    Casting voix : Donal Reignoux (Harold), Florine Orphelin (Astrid), Isabelle Gardien (Valka), Féodor Atkine (Grimmel)…

     

    Résumé : Harold est maintenant le chef de Berk au côté d’Astrid et Krokmou, en tant que dragon, est devenu le leader de son espèce. Ils réalisent enfin leurs rêves de vivre en paix entre vikings et dragons. Mais lorsque l’apparition soudaine d’une Furie Eclair coïncide avec la plus grande menace que le village n’ait jamais connue, Harold et Krokmou sont forcés de quitter leur village pour un voyage dans un monde caché dont ils n’auraient jamais soupçonnés l’existence. Alors que leurs véritables destins se révèlent, dragons et vikings vont se battre ensemble jusqu’au bout du monde pour protéger tout ce qu’ils chérissent.

     

    Mon avis : Dernier volet de la trilogie Dragons, le monde caché a la difficile tâche d’offrir une conclusion digne de ce nom à l’histoire d’Harold et Krokmou.
    Le film rempli parfaitement son rôle.
    Harold comme Krokmou entrent vraiment dans l’âge adulte. Pour Harold cela signifie s’imposer comme le nouveau chef de Beurk et envisager le mariage avec Astrid.

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    Pour Krokmou c’est atteindre sa maturité sexuelle et rencontrer une compagne avec laquelle s’unir pour toute sa vie, les furies nocturnes semblant être comme les pigeons et étant monogame jusqu’à la mort d’un des membres du couple (y’a des bonhommes qui feraient bien d’en prendre de la graine).

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    Le peuple de Beurk va, une fois de plus, se battre pour défendre son mode de vie et ses dragons.
    Leur adversaire est sournois et déterminé, ne reculant devant rien pour arriver à ses fins (oui, oui, j’ai eu envie de l’écarteler, l’éviscérer et autres activités sympathiques en « er »).

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    Harold va devoir prendre des décisions difficiles, voire impopulaires, et les défendre devant son peuple qui, s’ils l’acceptent comme le chef, étant l’héritier de Stoïk, ne lui fait pas encore totalement confiance.
    L’humour passe plus par l’image que par le dialogue et les meilleures scènes sur ce plan là sont muettes.
    L’animation a encore évoluée, notamment dans tout ce qui est feu/flamme (plutôt important comme élément quand il y a des dragons dans le coin).

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    Astrid laisse un peu plus de place à Harold sans pour autant s’effacer.
    Valka, la mère d’Harold, est présente mais elle ne s’impose pas, restant en retrait pour que les jeunes fassent leurs propres expériences et laissant son fils diriger à sa manière.
    Bien sûr, comme chacune des fins de ces trois volets, la fin m’a fait pleurer.
    Je l’ai vraiment trouvé émouvante et, même si j’aurais aimé une autre fin, je comprends parfaitement le choix des scénaristes.
    J’ai vraiment aimé cette trilogie originale, qui ne fait pas dans la surenchère systématique et qui ne ménage pas ses personnages, même à la dernière minute.



  • [Livre] Un palais de cendres et de ruines

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    Résumé : Devenue Grande Dame de la Cour de la Nuit, Feyre a offert son cœur à Rhysand.
    Après la trahison de Tamlin, pourtant, la jeune femme n'a eu d'autre choix que de suivre celui-ci à la Cour du Printemps, qu'elle considérait autrefois comme sa maison. Mais Feyre n'a qu'une idée en tête : découvrir ce que manigance Tamlin, qui s'est rangé aux côtés du roi d'Hybern, et rentrer au plus vite à la Cour de la Nuit.
    Car la guerre contre Hybern est imminente, et Feyre et Rhysand doivent à tout prix rallier les Grands Seigneurs à leur cause...


    Auteur : Sarah J. Maas

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 07 février 2019

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Sans surprise, ce tome a été un énorme coup de cœur. La fin du tome 2 m’avait laissée sur les dents avec l’espoir que Feyre allait ravager la cour de printemps et faire ravaler son sourire sirupeux à cette salope d’Ianthe.
    Heureusement pour ma santé mentale, comme j’avais précommandé ce troisième tome, je l’ai reçu (et lu, vous vous en doutez) une semaine avant la sortie officielle.
    J’avoue que j’ai ressenti un sacré pincement au cœur en refermant le livre.
    Ce n’est pas souvent, mais ça arrive que j’aie du mal à dire au revoir aux personnages d’une saga.

    Il parait que Sarah J. Maas a l’intention d’écrire une nouvelle trilogie contrée sur d’autres personnages de Prythian alors j’ai l’espoir de replonger dans ce fantastique univers.

    La force de cette saga, c’est qu’il est vraiment difficile de choisir un personnage préféré et qu’il est tout aussi compliqué de désigner celui qu’on déteste le plus.

    Feyre est toujours incroyablement forte. Elle en prend plein la tronche à tout va, mais elle ne renonce jamais.

    Et j’ai vraiment apprécié que Rhysand la soutienne toujours, quoi qu’il arrive, et qu’il la laisse toujours prendre ses propres décisions sans essayer de la contrôler ou de l’influencer.

    A la cour de printemps, Feyre joue les petites choses traumatisée et soumise mais cette fois, contrairement au tome précédent, Feyre n’a plus rien d’une victime.

    Tamlin m’a encore plus écœurée, en ce début de tome, que dans le tome précédent (c’est dire !). Et quelques soient les actes qu’il peut commettre au cours du livre, en bien comme en mal, je n’ai jamais pu dépasser la répulsion qu’il m’inspirait.

    Par contre, Lucien s’est enfin bougé. Sûrement qu’il ne le fait que pour retrouver Elain, qui s’est révélé être son âme sœur à la fin du tome 2, mais, même s’il se raccroche à l’image idéalisée qu’il se fait de Tamlin, il se rend bien compte que celui-ci va trop loin. La haine qu’il éprouve pour Ianthe a peut être jouée en faveur de son action.

    J’ai aussi été très surprise de ce que découvre Feyre à son sujet, et assez déçue qu’elle garde ça pour elle. J’aurais bien aimé voir cette bombe exploser (mais ça viendra peut-être dans un prochain livre).
    De même, je suis très intriguée par certaines choses que dit Eris, l’ex fiancé de Morrigan concernant ce qu’a subi la jeune femme après la rupture des fiançailles.
    J’espère qu’un hors-série ou un prochain roman nous éclairera sur ces points.
    De plus, le livre nous laisse quelques questions en suspens comme les sorts de Briaxis et de Vassa ou encore de ce que réservent à Prythian les reines mortelles.
    Je peux vous dire que Sarah J. Maas a joué avec mes nerfs parce qu’on tremble vraiment pour plusieurs personnages au fil du roman.
    J’ai frôlé la syncope plusieurs fois !

    Les scènes de batailles, et Dieu sait qu’il y en a (bon en même temps c’est la guerre quand même) sont vraiment criante de vérité.
    J’ai été impressionnée par Nesla et Elain qui se révèlent vraiment dans cette guerre.
    A présent, je n’ai qu’une hâte : lire le tome 3,5 (en espérant qu’il soit traduit en français) et que la prochaine saga ne tarde pas trop !

     

    Un extrait : Ce tableau était un mensonge.
    Un joli mensonge aux couleurs vives, un jaillissement de fleurs rose pâle et de chauds rayons de soleil.
    J’avais commencé la veille cette étude de la roseraie vue des fenêtres ouvertes de mon atelier. A travers son fouillis d’épines et de feuilles satinées, on distinguait le vert plus intense des collines qui s’étendaient à perte de vue.
    Eternel et implacable printemps.
    Si j’avais peint ce tableau sans tricher, ç’aurait été une vision cauchemardesque d’épines lacérant des chaires, de fleurs voraces qui, interceptant toute lumière, tuaient les plantes plus petites, et de colline maculées de sang.
    Mais chaque coup de pinceau sur la grande toile était calculé, chaque tâche, chaque volute et chaque fondu de couleur avait pour but de dépeindre une atmosphère sereine, douce et empreinte de soulagement, comme si je me remettais enfin des horreurs que je laissais entrevoir.
    Au cours des semaines précédentes, j’avais composé le rôle que je jouais avec autant de soin que mes tableaux. Si j’avais voulu apparaître telle que je le désirais, j’aurais eu des serres pour lacérer des chairs, des mains capables d’étrangler les étrangers parmi lesquels je vivais, et les couloirs dorés de ce palais auraient été teints en rouge après mon passage.
    Mais le moment n’était pas encore venu.
    Pas encore, me répétais-je à chaque coup de pinceau. Une vengeance précipitée ne me serait d’aucun secours et ne ferait rien de plus qu’assouvir la rage qui me consumait.
    Mais dès que je parlais avec eux, j’entendais les sanglots d’Elain quand on l’avait plongée dans le Chaudron. Dès que je les regardais, je voyais Nesta pointer un doigt vengeur vers le roi d’Hybern.
    Dès que je flairais, je sentais l’odeur entêtante du sang de Cassian coulant sur les dalles noires du château d’Hybern.
    Le pinceau se brisa entre mes doigts.
    J’avais rompu son manche en bois pâle.
    Étouffant un juron, je regardai les fenêtres et les portes. Le palais fourmillant d’yeux inquisiteurs, je ne pouvais jeter ces débris dans la corbeille.
    Je déployai mon esprit comme un filet autour de moi, à l’affut de témoins et d’espions, sans en trouver.
    Je tendis les bras, une moitié de pinceau dans chaque main. L’espace d’un instant, je m’autorisai à regarder par-delà l’illusion dissimulant le tatouage de ma main et de mon avant-bras droits, ce tatouage qui était l’empreinte de mon âme et l’insigne de ma fonction.
    La Grande Dame de la Cour de la Nuit…
    Il suffit d’un ordre à peine formulé pour enflammer le pinceau, qui se consuma sans me brûler. Quand il n’en resta que des cendres, je fis souffler un vent qui les emporta par la fenêtre ouverte. J’invitai ensuite une brise venue du jardin à dissiper le reste de fumée et à saturer la pièce de l’odeur étouffante des roses.
    Peut-être qu’une fois ma mission accomplie, je ferai brûler ce palais, en commençant par ces fleurs.

     

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  • [Livre] La neuvième tombe

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    Résumé : Une glaciale nuit d'hiver, à Stockholm, le ministre de la Justice disparaît sur le court chemin entre le Parlement et sa voiture. La même nuit, au Danemark, la femme d'un célèbre présentateur est violée et assassinée chez elle. Les jours suivants, d'autres corps mutilés sont retrouvés de part et d'autre de l'Oresund. Fabien Risk et son homologue danoise Dunja Hougaard sont chargés de l'enquête.


    Auteur : Stefan Ahnhem

     

    Edition : Albin Michel

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 04 Septembre 2019

     

    Prix moyen : 23€

     

    Mon avis : Un bon mois avant sa sortie officielle, Babelio et Albin Michel m’ont permis de lire les épreuves non corrigées (bien que je cherche encore ce qu’il y a à corriger).
    Contrairement à ce que laisse entendre le quatrième de couverture, Fabian Risk, l’enquêteur suédois et Dunja, l’enquêtrice danoise, ont beau travailler sur la même enquête, ils n’en ont pas conscience et travaillent totalement indépendamment l’un de l’autre, ce qui est vraiment frustrant pour le lecteur qui voit bien qu’il y a un lien.
    J’ai d’ailleurs trouvé que la partie danoise de l’enquête était presque anecdotique dans le sens où ce qu’elle découvre nous, sert à nous, lecteur, pour avancer dans la compréhension, mais n’aide pas la police suédoise qui se débrouille très bien sans elle.
    Même si j’ai vraiment apprécié Dunja, qui ne se laisse pas abattre malgré ses déboires personnels comme professionnels, j’ai nettement préféré l’enquête suédoise.
    Pourtant je n’ai pas vraiment apprécié Fabian Risk, que j’ai trouvé d’une faiblesse coupable, aussi bien en ce qui concerne sa femme et ses enfants, que dans sa vie professionnelle.
    Malgré son intelligence et son flair, je n’ai pas réussi à passer au-dessus de ses défauts.
    En revanche, j’ai beaucoup aimé sa collègue, Malin, qui, malgré sa grossesse très avancée, est d’une efficacité redoutable.
    Le livre s’ouvre sur une simple lettre et j’ai mis pas mal de temps à comprendre le lien qu’il pouvait y avoir avec tous ces meurtres mais j’ai fini par comprendre et je dois dire que je n’ai ressenti aucune empathie pour l’auteur de ces meurtres.
    Le livre est très long (je ne m’en plains pas, remarquez) mais ses chapitres courts, les changements de point de vue, font qu’il se lit assez vite avec un rythme soutenu.
    On succombe vite au « encore un chapitre et je dors ». Heureusement pour moi, je l’ai commencé au début du week-end.
    L’histoire est dense, avec beaucoup de personnages, mais franchement, avec un minimum de concentration, on s’y retrouve parfaitement.

    Ce livre est le second des enquêtes de Fabian Risk et il va falloir que je lise le premier tome pour voir si ce côté faible qui m’a tant énervée chez lui résulte d’un événement particulier ou si c’est un trait de son caractère.
    Vers la fin, il y a un événement que je n’avais pas vu venir et c’est sans doute là que Fabian m’a le plus déçue.
    La fin m’a frustrée et si l’épilogue semble apporter un semblant de justice, j’ai trouvé que c’était trop peu. Mais sans doute bien plus réaliste que celle que j’aurais aimé lire.

     

    Un extrait : Ce n’était pas non plus la première fois que Fabian entrait dans les locaux de la Säpo, mais jamais il n’avait passé autant de point de contrôle. Il avait pénétré si loin dans le bâtiment qu’il en avait perdu le sens de l’orientation. Après avoir pris d’innombrables ascenseurs et traversé une longue série de couloirs sans fenêtres en compagnie d’un Herman Edelman qui, contrairement à son habitude, n’avait pas ouvert la bouche une seule fois, ils entrèrent dans une grande pièce à l’éclairage spartiate.
    Peu de temps avant l’heure où Fabian avait dû ressortir, Theodor était rentré du hockey. Après une courte négociation, il avait accepté de s’occuper de Mathilda et de la mettre au lit. Bien qu’on ne soit qu’un simple jeudi soir, Fabian avait dit oui aux chips, au Sprite et au DVD dans la chambre conjugale. Sa seule condition étant qu’ils ne caftent pas à Sonja et que Mathilda ne fasse pas de dessin à l’école sur le sujet.

    « Vous devez être Herman Edelman et Fabian Risk. » Une femme sortit de la pénombre et vont leur serrer la main. « Je vous souhaite la bienvenue. Anders Furhage et les autres sont déjà là. »

    La femme les précéda dans la salle. Quand les yeux de Fabian se furent accoutumés à l’obscurité, il vit plusieurs cubes sombres qui semblaient flotter librement à plusieurs mètres au-dessus du sol. Il avait entendu parler de ces pièces d’isolement acoustique qui, selon la rumeur, avaient fait exploser le budget de la Sécurité à hauteur de plusieurs dizaines de millions de couronnes, mais c’était la première fois qu’il avait l’occasion de les voir de ses propres yeux. Edelman ne haussa même pas un sourcil. Il se contenta de frotter ses petites lunettes rondes avec un chiffon en continuant d’avancer. Fabian ne l’avait pas vu aussi sérieux et sinistre depuis l’époque où sa femme était morte d’un cancer, il y avait bientôt dix ans.

     

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  • [Livre] Magicville – T01 – La sorcière de Magicville

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    Résumé : Camille et Thibault ont dix ans, ils sont jumeaux. Cet été, ils passent leurs vacances chez leurs grands-parents à Magicville, un lieu dont on leur avait caché l'existence jusque-là. À leur grande surprise, ils découvrent qu'eux aussi, comme les habitants de la petite cité, possèdent des pouvoirs. Tout serait merveilleux si la sorcière Démonia n'avait décidé de s'emparer du trône du roi Barnabet. Les Protecteurs de la ville doivent intervenir et lutter contre ses maléfices. Du bien ou du mal, qui l'emportera ? Les enfants parviendront-ils à protéger leur famille et les habitants de Magicville face à leur ennemie avide de pouvoirs et prête à tout pour vaincre ?


    Auteur : Stephanie Lagalle

     

    Edition : Les 2 encres

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 01 juin 2007

     

    Prix moyen : 10€

     

    Mon avis : A l’occasion de la sortie du 5ème tome de sa série Magicville, Stephanie Lagalle a proposé à quelques lecteurs de découvrir le premier tome : La sorcière de Magicville.
    Destiné aux enfants d’environ 8 ans en lecture (dès 4 ans en écoute), la sorcière de Magicville est un vrai roman et pas un de ces petits livres où il y a plus d’illustrations que de texte.
    Alors, bien sûr, je n’ai plus 8 ans depuis un bail, et pour un adulte, l’histoire est très simple, mais j’ai trouvé que l’auteur emploie un vocabulaire, certes adapté à son public mais sans céder pour autant à la facilité. On peut dire que les enfants vont enrichir leur vocabulaire tout en s’amusant.
    De plus, et croyez-moi, mine de rien, ça a son importance, les parents qui vont lire cette histoire aux plus jeunes ne s’ennuieront pas en le faisant.
    J’ai bien aimé les deux jumeaux : Camille et Thibault qui, à 10 ans, découvrent qu’ils appartiennent à une famille de magicien.
    Dans ce premier tome, il est également question d’une prophétie, bien qu’on ne s’attarde pas vraiment dessus.
    Tout ceci m’a un peu rappelé Harry Potter, avec la découverte des pouvoirs, d’un autre monde, la prophétie et les « élus »…
    La fin est un peu rapide pour moi, mais plaira sans doute au public cible. Le fait que les héros soit des jumeaux, garçon et fille, permettra sans doute à tous les enfants de s’identifier à eux et de plonger dans le roman à la suite de leur héro préféré.
    On a là un joli début de série, avec des héros attachants qui accompagneront joyeusement les petits lecteurs au gré de leurs aventures.

     

     

    Un extrait : Le voyage de Camille et Thibault se déroula le temps d’un éclair. Ils avaient l’impression d’avoir seulement traversé une porte de lumière pour se retrouver, tout en douceur, dans le hall d’entrée de la maison de leurs grands-parents, où ils n’étaient jamais venus.
    Curieux, ils s’avancèrent vers la salle à manger, une pièce immense. Quand mamie Line leur proposa de faire le tour du propriétaire, les enfants sautèrent sur l’occasion pour explorer le moindre recoin.

    Mamie leur montra la cuisine et la salle de bains, au rez-de-chaussée. L’étage était composé de quatre chambres et d’une seconde salle de bains. C’était une grande maison car papy et mamie avaient élevé quatre enfants ! Tout y était décoré avec goût bien que d’un style simple et classique. Les enfants poussaient des « waouh » enthousiastes dans chaque pièce où ils entraient. Lorsque papy Pierrot poussa la porte du

    sous-sol qui ouvrait sur le jardin, la joie éclaira leur visage. Un grand toboggan et une balançoire se dressaient non loin d’une piscine rigide posée sur le gazon et invitant à la baignade.

    – C’est super ! s’écria Camille.

    - Ça, oui ! Tu peux le dire, appuya Thibault en échangeant un regard complice avec sa soeur

    La fillette s’élança vers la balançoire tandis que Thibault optait pour le toboggan.

    –On pourra se baigner ?

    – Bien sûr ! C’est fait pour ça ! Nous mangerons vers dix-neuf heures et d’ici là vous avez quartier libre. Faites ce qui vous plaît, annonça mamie, ravie de voir leurs mines réjouies et d’avoir tapé dans le mille en équipant le jardin de ces loisirs.

    Camille et Thibault allaient d’un jeu à l’autre dans une totale euphorie. On pouvait dire que ce premier jour de vacances était réussi et prometteur.

    Tout en surveillant les enfants qui batifolaient dans la piscine, mamie et papy s’installèrent sur un transat avec un magazine. La fin de l’après-midi s’écoula tranquillement. Quand approcha l’heure du repas, mamie appela les jumeaux pour qu’ils sortent de l’eau. Il faisait encore chaud et la soirée promettait d’être agréable, d’autant plus qu’à cette période la nuit tombait tard. Le couvert avait été dressé sur la table à l’extérieur autour de laquelle tout le monde s’installa. À part le voyage, les choses s’étaient déroulées normalement jusqu’à présent. Mais les enfants furent abasourdis en voyant leur grand-mère faire un geste de la main et le plat d’entrée venir se poser au milieu de la table par la voie des airs ! Papy Pierrot éclata de rire devant leur expression ébahie.

    – Mes chéris, expliqua-t-il, nous avons des pratiques qui vont vous paraître plutôt hors du commun, mais vous vous habituerez très vite, ne vous inquiétez pas. Il n’y a rien de dangereux dans tout cela. Et puis, n’oubliez pas que vous êtes à Magicville ! Ici, la magie est un art de vivre.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #223

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    La prisonnière du temps.jpg tu tueras le roi.jpg

    lecture en cours.jpg

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    J'ai deux SP à lire en priorité:

    Les larmes de Jundur T01.jpg Le choix du roi.jpg


    Et ensuite, ma PAL habituelle:

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    PAL Papier 1.jpg

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #65

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
    Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes coups de cœurs !

     

    Cette semaine, je vous présente Je sais où tu es de Claire Kendall dont vous pouvez lire ma chronique ICI

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    Lundi 2 février, 7 h 45

    C’est toi. Bien sûr. C’est toujours toi. Quelqu’un me rattrape et quand je me retourne, c’est toi que je vois. Je savais que ce serait toi, et pourtant je perds l’équilibre sur la neige gelée. Je me relève en titubant. Il y a des cercles humides sur mes collants au niveau des genoux. L’humidité transperce mes mitaines.
    N’importe quelle personne sensée resterait chez elle par un froid aussi glacial, à supposer qu’elle ait le choix. Mais pas toi. Tu es sorti faire un petit tour. Tu tends le bras pour m’aider à retrouver mon équilibre, tu me demandes si ça va. Je m’écarte en me débrouillant pour rester stable sur mes deux pieds.
    Je sais que tu m’espionnes sans doute depuis que je suis sortie de chez moi. Je ne peux pas m’empêcher de te demander ce que tu fais ici, même si je sais que tu ne me donneras pas la vraie raison.
    Tes paupières cillent, comme l’autre fois. Signe de nervosité chez toi. « Je me promenais, Clarissa, tout simplement. » Tu vis dans un village à huit kilomètres d’ici, mais peu importe. Tes lèvres blanchissent. Tu les mords, comme si tu devinais qu’elles ont perdu leur peu de couleur et que tu essayais de faire affluer le sang. « C’était bizarre, cette manière de te comporter vendredi au boulot, Clarissa. De quitter la salle de conférence subitement. On s’est tous dit la même chose. »
    Cette façon que tu as de répéter mon prénom, ça me donne envie de crier. Le tien est devenu laid pour moi. J’essaie de l’empêcher d’entrer dans ma tête, comme si cela allait miraculeusement t’empêcher toi d’entrer dans ma vie. Mais il revient à pas de loup. Il s’impose. Exactement comme toi. À chaque fois.
    Deuxième personne. Singulier. Présent. Voilà ce que tu es. Dans tous les sens possibles.
    Mon silence ne te décourage pas. « Tu n’as pas décroché de tout le week-end. Tu n’as répondu qu’à un seul de mes textos, et encore, de façon guère aimable. Qu’est-ce que tu fais dehors par un froid pareil, Clarissa ? »
    Je ne vois pas plus loin que l’instant présent. Je dois me débarrasser de toi. T’empêcher de me suivre jusqu’à la gare et de deviner où je vais. Si je t’ignore, ça ne me mènera à rien, là, maintenant ; dans la vraie vie, les conseils qu’ils donnent dans leurs brochures ne marchent pas. Je doute de trouver quoi que ce soit qui marche avec toi.
    « Je suis malade. » Mensonge. « C’est pour ça que je suis partie vendredi. Il faut que je sois chez le médecin avant huit heures. »
    « Tu es la seule femme de ma connaissance à être jolie même malade. »
    Je commence pour de vrai à me sentir mal. « J’ai de la fièvre. J’ai vomi toute la nuit. »
    Tu approches la main de ma joue, comme pour vérifier ma température. J’ai un brusque mouvement de recul.
    « Je t’accompagne. » Ta main est restée en l’air, rappel maladroit de ton geste déplacé. « Tu ne devrais pas rester seule. » Tu ponctues ta phrase en laissant retomber ta main lourdement.
    « Je ne veux pas que tu attrapes ce que j’ai. » Malgré ce que je viens de dire, je crois avoir conservé un ton calme.
    « Laisse-moi prendre soin de toi, Clarissa. Il gèle – tu ne devrais pas être dehors par ce froid avec tes cheveux mouillés – tu vas attraper mal. » Tu sors ton portable. « J’appelle un taxi. »
    De nouveau tu m’as coincée. Avec la barrière métallique noire derrière moi je ne peux pas reculer davantage. Je risquerais de glisser dessous – et la route est à un mètre en contrebas. Je fais un pas sur le côté, me repositionne, mais malgré cela, tu m’écrases. Tu as l’air tellement imposant dans cette doudoune grise.
    L’ourlet de ton jean est trempé à force de traîner dans la neige – toi non plus tu ne prends pas soin de toi. Tes oreilles et ton nez sont rouge vif dans ce froid glacial. Les miens aussi, je suppose. Tes cheveux châtains sont ternes, alors que tu viens sans doute de les laver. Fermée, crispée, ta bouche ne se détend jamais.
    Un sentiment de pitié pour toi m’envahit sournoisement, malgré mes efforts pour me protéger et garder mes distances. Toi aussi tu dois être en manque de sommeil. Parler avec méchanceté, même à toi, voilà qui va à l’encontre de la gentillesse que mes parents m’ont enseignée. Et puis de toute façon, si je me montre impolie, tu n’en disparaîtras pas pour autant. Je sais pertinemment que tu feras semblant de ne pas avoir entendu et que tu me suivras. Et ça, je ne le veux pour rien au monde.

     

    Alors, tentés?

  • [Film] L'incroyable Hulk

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    Titre original : The Incredible Hulk

     

    Réalisé par : Louis Leterrier

     

    Date de sortie : 23 juillet 2008

     

    Genre : Action

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h52

     

    Casting : Edward Norton, Liv Tyler, Tim Roth, William Hurt…

     

    Résumé : Le scientifique Bruce Banner cherche désespérément un antidote aux radiations gamma qui ont créé Hulk. Il vit dans l'ombre, toujours amoureux de la belle Betty Ross et parcourt la planète à la recherche d'un remède.
    La force destructrice de Hulk attire le Général Thunderbolt Ross et son bras droit Blonsky qui rêvent de l'utiliser à des fins militaires. Ils tentent de développer un sérum pour créer des soldats surpuissants.
    De retour aux Etats-Unis, Bruce Banner se découvre un nouvel ennemi. Après avoir essayé le sérum expérimental, Blonsky est devenu L'Abomination, un monstre incontrôlable dont la force pure est même supérieure à celle de Hulk. Devenu fou, il s'est transformé en plein coeur de New York.
    Pour sauver la ville de la destruction totale, Bruce Banner va devoir faire appel au monstre qui sommeille en lui...

     

    Mon avis : Toujours dans mon but de voir tous les films Marvel dans l’ordre, j’ai regardé le numéro 2 de ma liste : L’incroyable Hulk.
    Je suis partie sans a priori parce que, à part un ou deux épisodes de la série quand je portais encore des couettes, pour moi, le géant vert, c’était lui :

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    Alors, même si je n’ai pas vu le film précédent, je trouve qu’Edward Norton est mieux dans le rôle qu’Eric Bana.
    Parce qu’on va pas se mentir, edward Norton a l’air d’être taillé dans une biscotte et c’est bien ça qui rend Hulk encore plus impressionnant. Alors que bon, Eric Bana… On s’attend pas à le voir à se transformer en super-crevette.

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    Et c’est cette dichotomie entre les deux facettes du personnage qui rend la chose intéressante.
    Donc, j’aime que ce soit Edward Norton qui ait hérité du rôle de Banner.
    J’ai bien aimé voir tout ce que fait Banner pour éviter de se transformer en Hulk ainsi que les flash-back qui permettent de comprendre comment il en est arrivé là.
    Les motivations des militaires sont classiques ce qui n’empêche pas d’avoir envie de leur foutre des baffes (en fait, y’a un paquet de personnes à qui on a envie de foutre des baffes).

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    Les effets spéciaux sont géniaux (ben oui, le dernier Hulk que j’ai vu datait de la fin des années 70 !).

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    Le film introduit bien le personnage dans l’univers Marvel et l’apparition éclair de Tony Stark donne très envie de voir la suite et surtout de voir Banner rejoindre l’équipe montée par le Shield.

     


  • [Livre] Le livre des choses perdues

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    Résumé : David a 12 ans et plus de maman. Son père s'est remarié et il a maintenant un demi-frère. C'est pour oublier tout cela qu'il se réfugie dans la lecture.
    Une nuit, David entend sa mère l'appeler et découvre un passage caché derrière les buissons, au fond du jardin. Il se retrouve alors propulsé dans un univers parallèle, un monde étrange peuplé de trolls, de Sires-Loups et de créatures effrayantes...
    Grâce à l'aide du Garde Forestier et d'un chevalier, David, après bien des épreuves - énigmes à résoudre, pièges à déjouer, combats à livrer -, rencontrera un vieux roi qui conserve ses secrets dans un livre mystérieux, Le Livre des choses perdues, clé qui lui permettrait de regagner le monde réel.
    Mais l'Homme Biscornu, être maléfique qui épie David depuis son arrivée, ne l'entend pas de cette oreille. Il a pour le jeune garçon bien d'autres projets...


    Auteur : John Connolly

     

    Edition : L’archipel

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 14 octobre 2009

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Depuis que Perseline de la chaîne Il était une fois Perseneige a vanté les qualités de ce livre et nous a lu un petite passage hilarant de celui-ci, j’ai envie de le lire.
    Alors, j’ai pris mon temps hein. Parce que la vidéo date de novembre 2017, que j’ai acheté le livre en janvier 2018 mais que je ne l’ai lu qu’en janvier 2019.
    Est-ce que l’attente valait le coup ? Oh que oui !
    David, le héros de l’histoire, vit très mal le remariage de son père et l’arrivée au foyer d’un nouveau petit demi-frère.
    Il faut dire que le père s’est remarié avant même que le corps de la mère soit froid et avec Rose, la directrice de la clinique où elle a rendu l’âme, qui plus est.

    Ils quittent tout aussi vite la maison où David a grandi pour s’installer dans la maison familiale de Rose. Je comprends que ce soit un déchirement pour David, mais je peux comprendre la décision du père de David. En effet, la maison de Rose se trouve à la campagne et, la seconde guerre mondiale ayant débutée, il n’est plus prudent de rester à Londres qui est la cible des bombardiers allemands.
    Son père étant de plus en plus souvent absent pour son travail, David traverse se réfugie dans les livres qu’il entend murmurer.
    Après avoir entendu la voix de sa défunte mère l’appeler par-delà le jardin, David traverse un passage et bascule dans un autre monde. Un monde qui semble être celui des contes de fées mais qui est doté d’une ambiance glauque, malsaine. La version des contes qui nous est présentée n’a pas grand-chose à voir avec les contes de notre enfance (et je ne parle même pas de la version de Disney). Si la « vérité » sur Blanche-Neige est plutôt drôle, celle sur le petit chaperon rouge (les deux versions proposées), sur Hansel et Gretel ou encore sur la Belle au bois dormant est assez flippante.

    Le roi de se royaume est en train de dépérir et cela a pour résultat de faire émerger de sombres créatures.
    Les pires d’entre elles sont les Sire-Loups : des hybrides humains/loups qui veulent s’emparer du pouvoir.
    Le livre recèle une grande part de cruauté, la plupart des épreuves que traversent David ont une issue assez horrible et l’auteur ne nous épargne pas les détails sanglants.

    On assiste à une belle évolution chez David.
    Sa colère, son ressentiment de petit garçon meurtri, s’amenuisent pour laisser place à un garçon plus mature, plus responsable, plus déterminé, plus réceptif au changement et surtout plus capable d’accepter les coups durs de la vie.
    Même si ce livre est classé jeunesse, il n’est pas à mettre entre toutes les mains au risque de traumatiser son lecteur. Même en temps qu’adulte, certains passages m’ont fait tressaillir et je ne faisais pas la fière dans le noir.
    Le personnage qui fait se poser le plus de questions est sans contexte « l’homme biscornu ». Si on se rend bien compte qu’il est pourri jusqu’à la moelle, son comportement envers David est parfois ambigu et il faut un bon moment avant de comprendre à quoi il joue exactement (juste quasiment tout le livre quoi).
    La fin aurait pu me faire pleurer si je n’avais pas été prévenue qu’elle était émouvante. Bon j’avoue que j’ai quand même ressentie un petit pincement au cœur.
    J’ai vraiment frôlé le coup de cœur avec ce livre, encore que je serais bien incapable de dire pourquoi j’ai pas basculé du « J’ai adoré » au « coup de cœur » !

     

    Un extrait : Il était une fois – car c’est ainsi que toutes les histoires devraient débuter – un petit garçon qui avait perdu sa mère.

    À vrai dire, il avait commencé à la perdre voilà bien longtemps. La maladie qui la rongeait était une chose terrifiante et sournoise, un mal qui la dévorait de l’intérieur, consumant à petit feu sa lumière de sorte qu’au fil des jours ses yeux perdaient un peu de leur éclat et sa peau devenait un peu plus pâle.

    À mesure que sa mère lui était enlevée, morceau par morceau, le garçon devenait de plus en plus inquiet à l’idée de la perdre complètement. Il voulait qu’elle reste. Il n’avait ni frère ni sœur et, s’il aimait son père, il ne serait pas exagéré de dire qu’il aimait sa mère davantage encore. La perspective d’une vie sans elle lui était insoutenable.

    Le garçon, qui se prénommait David, faisait tout ce qu’il pouvait pour que sa mère reste en vie. Il priait. Il s’efforçait d’être gentil afin qu’elle ne soit pas punie pour les erreurs qu’il aurait pu commettre. Il se déplaçait dans la maison en faisant le moins de bruit possible et baissait toujours la voix quand il jouait à la guerre avec ses petits soldats. Il mit au point des rituels et tenta de s’y tenir scrupuleusement car il pensait que le destin de sa mère était, en partie, lié aux actions qu’il accomplissait. Il sortait toujours de son lit en posant d’abord le pied gauche, puis le droit. Il comptait toujours jusqu’à vingt quand il se brossait les dents et il posait toujours sa brosse dès qu’il avait fini de compter. Il touchait toujours les robinets de la salle de bains et les poignées de porte un certain nombre de fois. Les chiffres impairs étaient mauvais et les chiffres pairs très favorables, en particulier le 2, le 4 et le 8. Il se méfiait du 6 car 6 c’est 2 x 3 et 3 apparaît dans le nombre 13, et 13 est le plus mauvais de tous les nombres.

    S’il se cognait la tête quelque part, il la cognait toujours une seconde fois pour respecter les chiffres pairs. Parfois, il était obligé de la cogner encore et encore car elle semblait rebondir contre le mur, ou bien ses cheveux le gênaient et il s’embrouillait dans ses comptes. Bientôt, son crâne était tout endolori et David se sentait pris de vertiges et de nausées. Pendant toute une année, au pire moment de la maladie de sa mère, il transporta chaque matin de sa chambre à la cuisine les mêmes objets, qu’il rapportait chaque soir dans sa chambre : un petit recueil de contes choisis des frères Grimm et un exemplaire corné du magazine The Magnet. Le matin, il disposait soigneusement les livres, bord contre bord, sur sa chaise dans la cuisine, et les plaçait de la même façon le soir sur un coin du tapis de sa chambre. De cette façon, David contribuait à la survie de sa mère.

     

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  • [Livre] Cœur battant

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    Résumé : Alex, 17 ans, est un « hors-la vie ». Après avoir essayé d éteindre son coeur, il se retrouve dans une clinique pour y être «réhabilité à la vie». Il y rencontre Alice, aussi belle que cynique ; Victor, aussi obèse que candide ; la vieille Colette, aussi espiègle qu'élégante ; et Jacopo, aussi riche que grincheux. À eux cinq, ils décident de s'évader de la clinique, direction le manoir de Jacopo. Le but du voyage? Se jeter d'une falaise, tous ensemble ça leur fera un projet commun ! Mais la route va leur réserver plusieurs surprises.


    Auteur : Axl Cendres

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 5 Septembre 2018

     

    Prix moyen : 15,50€

     

    Mon avis : Fin août, Axl Cendres m’a contactée pour me proposer son livre au format PDF. Comme j’avais adoré son précédent roman et que le format PDF n’est pas très agréable à lire, j’ai décliné la proposition en indiquant à l’auteur que j’avais bien l’intention d’acheter son livre dès sa sortie. Ce que j’ai fait.
    S’il m’a fallu en revanche un certain temps pour sortir ce roman de ma PAL, je ne regrette pas de l’avoir fait.
    Bien que le livre soit très court (188p), il est divisée en trois parties composant le parcours des personnages : A la clinique, sur la route, à leur destination finale.
    Les cinq personnages principaux sont appelés des suicidants, c’est-à-dire qu’ils ont tous tentés de se suicider.
    Il se retrouvent donc dans une clinique psychiatrique pour… et bien je suppose pour guérir de leur envie de mourir, encore que je me demande bien comment on peut reprendre goût à la vie en étant enfermé, bourrés de médicaments, entourés de médecins parlant sur un ton faussement joyeux, contraints de participer à des « activités thérapeutiques » toutes plus ridicules les unes que les autres…

    Malgré un sujet sensible, polémique et généralement tabou, Axl Cendres a doté son roman de personnages certes atypiques mais bourrés d’humour.
    Alex, Alice, Victor et Colette sont très attachants, Jacopo un peu moins car on ne le voit guère.
    Les cinq compagnons d’infortune décident de ficher le camp de cette clinique qui fiche le bourdon à force d’afficher ainsi un optimisme et une joie factices pour aller joyeusement se suicider en cœur sur la propriété de Jacopo, situé en Normandie.
    Une ovation pour la sécurité de la clinique vu la facilité avec laquelle cette évasion se fait (et le pire est que, d’après mes renseignements, ce n’est absolument pas exagéré par l’auteur !).
    Voici donc nos cinq candidats à un raccourcissement drastique et volontaire de l’existence dans la nature, dans la vraie vie, donc confrontés à tout un tas d’événements bien plus susceptibles de redonner goût à la vie que le pétrissage de l’argile (et pas façon Demi Moore/ Patrick Swayze).

    Au cours de leur périple pour rejoindre la Normandie, ils vont faire quelques rencontres, mais surtout apprendre à se connaitre les uns les autres.

    J’aime toujours autant la plume d’Axl Cendres. Le texte est émaillé de phrases traitant de l’amour et de la mort telles que « Les vieux sont des morts avec le sang chaud » ou encore « L’amour, c’est un chat qui joue avec le cœur comme avec une pelote de laine ».
    Certaines de ces phrases sont drôles, d’autres sont émouvantes, mais toutes sont percutantes.

    L’auteur montre que la vie réserve toujours des surprises, parfois de bonnes surprises. Elle montre aussi que parler des raisons qui ont donné envie d’en finir est souvent le premier pas vers la guérison. C’est de garder ces choses-là pour soi qui finit par étouffer.

    L’auteur, sans s’attarder dessus, aborde les fléaux que sont le harcèlement scolaire et le viol, mais aussi le deuil et la dépression chronique qui poussent certaines personnes à ces extrémités.

    Pour finir, je dirais que pour un roman basé sur le suicide, ce livre est joyeux, drôle, tendre, et surtout rempli d’espoir !

     

    Un extrait : Dans une pièce qui ressemblait à une salle de classe, nous étions cinq à être assis derrière de petites tables formant un cercle.
    Blouse blanche et barbe grise, celui que tout monde appelait le Doc, le psychiatre qui animait la séance, a joint les mains avec un sourire joyeux.

    « Bien ! » il a dit. « Comme nous avons un petit nouveau parmi nous, et pour le mettre à l’aise, chacun va rappeler son prénom et la façon dont il a essayé de se suicider. »

    Le petit nouveau, c’était moi. Nous étions tous ce que l’on appelle des suicidants, c’est-à-dire des personnes qui ont raté leur tentative de suicide – à ne pas confondre avec les suicidaires, ceux qui ne sont pas passés à l’acte.
    Un garçon s’est lancé. Ses cheveux étaient aussi roux que les miens étaient bruns, et il était aussi gras que j’étais en os.

    « Je m’appelle Victor, j’ai avalé une boité de pilules que ma mère prenaient pour dormir, j’croyais que c’étaient des somnifères, mais en fait, c’était un truc avec des plantes… »

    « Merci Victor ! » a dit le Doc d’un ton enjoué.

     

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