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Selene raconte... - Page 24

  • [Livre] Histoire éternelle

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    Lecture terminée le : 06 janvier 2020

     

    Résumé : Belle est une jeune femme vive: intelligente, ingénieuse, impatiente. Curieuse, elle n'aspire qu'à échapper définitivement à son petit village. Elle veut explorer le monde, malgré les réticences de son père à quitter leur chaumière, au cas où la mère de Belle reviendrait - une mère dont elle se souvient à peine.
    Mais Belle est surtout la prisonnière d'une bête effrayante et colérique - et c'est son principal souci. Pourtant, quand Belle touche la rose enchantée de la Bête, des images étranges la submergent, des images d'une mère qu'elle pensait ne jamais revoir. Plus étrange encore, elle réalise que sa mère n'est autre que la belle enchanteresse qui, jadis, a maudit la Bête, son château, et tous ses habitants. Sous le choc, Belle et la Bête doivent s'unir pour percer le sombre secret autour de leurs familles - un secret vieux de vingt et un ans.
    Ceci n'est pas l'histoire de la Belle et la Bête telle que vous la connaissez. C'est une histoire de famille. De magie. D'amour. Une histoire où un seul détail peut tout changer.


    Auteur : Liz Braswell

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 15 mai 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Dans les twisted tales, j’avais déjà beaucoup aimé « Ce rêve bleu » et « Histoire éternelle » fait mouche également.
    Dès les premiers chapitres, il y a des différences entre cette histoire et le dessin animé de Disney dont elle s’inspire en ce sens que les chapitres alternent entre le dessin animé, enrichi des pensées des personnages ainsi que de scènes que l’on ne voit pas dans le DA mais qui ont leur importance pour la psychologie des personnages, et le passé de Maurice à l’époque où il rencontre Rosalind, la mère de Belle.
    Tout bascule complètement quand Belle entre dans l’aile ouest. Au lieu de fuir devant la colère de la bête, elle s’empare de la rose, ce qui provoque la vision de sa mère, dont elle se souvient à peine, jetant la malédiction.
    Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce roman, c’est que beaucoup de choses du DA sont approfondies et expliquées, comme par exemple comment un prince qui vient de passer dix ans maudit, et dont la rose devait se flétrir au jour de ses 21 ans, peut avoir un portrait de lui adulte (ou du moins grand adolescent).
    L’histoire est nettement plus sombre que celle du DA.
    Le livre a beau être catalogué comme un livre jeunesse, on y parle d’une véritable inquisition, de tortures, d’expérimentations, parfois avec des détails très précis.

    Quand on lit les premiers chapitres, on voit la mère de Belle comme une enchanteresse un poil susceptible mais profondément gentille. Alors quand elle maudit la bête, on se dit qu’elle doit avoir ses raisons.
    Mais Rosalind a beau être une grande enchanteresse, et ses semblables ont beau avoir été persécutés, je n’ai pas réussi à lui trouver des excuses pour avoir lancé cette malédiction quand on finit par savoir comment ça s’est passé.

    Je comprends sa colère, mais celle-ci l’a rendue beaucoup trop impulsive.
    Concernant la seconde intrigue importante du livre, à savoir ce qui arrive aux êtres dotés de pouvoirs qui disparaissent, j’ai rapidement eu un doute qui s’est avéré exact (je n’ai aucun mérite, les indices étaient gros comme des camions). Pour autant ça n’a diminué ni mon intérêt pour la lecture, ni mon indignation (oui, j’ai ressenti beaucoup d’indignation dans cette lecture, envers beaucoup de personnages très différents les uns des autres).
    J’ai vraiment été prise dans cette histoire et je commence à prendre goût à ces histoires dont le résumé pourrait commencer par « Et si… »
    Et quand on voit le nombre de contes que Disney a adapté en DA (puisqu’il semble que ce soit les seuls contes à être réécrits), je me dis que les possibilités sont infinies et que je vais continuer à me régaler encore longtemps, surtout si les prochains romans sont de la même qualité que les deux premiers twisted tales que j’ai lu jusqu’ici !

     

    Un extrait : […] Horrifié par son aspect effroyable, la bête se terra au fond de son château avec pour seule fenêtre sur le monde extérieur un miroir magique. La rose qui lui avait été offerte était une rose enchantée, qui ne se flétrirait qu’au jour de son vingt et unième anniversaire. Avant la chute du dernier pétale de la fleur magique, le prince devrait aimer une femme et s’en faire aimer en retour pour briser le charme. Dans le cas contraire, il se verrait condamné à garder l’apparence d’un monstre pour l’éternité.
    Plus les années passaient, et plus le prince perdait tout espoir d’échapper à cette malédiction – car, en réalité, qui pourrait un jour aimer une bête ?

    C’était une excellente histoire.
    Elle divertissait souvent la femme allongée dans sa chambre obscure, menottée à son lit froid et dur.
    Elle se la répétait en boucle depuis des années. Parfois, des passages lui revenaient avec quelques subtiles différences. Il arrivait que la rose soit rose comme l’aube sur la mer. Mais cela ne sonnait jamais aussi bien que rouge sang.
    Quant à la toute fin – quand l’enchanteresse est capturée en quittant le château, jetée dans un coche noir qui se volatilise dans la nuit –, elle ne la trouvait pas aussi épique et grandiose que le reste de l’histoire. Elle ne la récitait jamais.
    N’importe qui d’autre aurait purement et simplement arrêté de penser, à ce stade. N’importe qui d’autre aurait accepté l’inéluctabilité des basses-fosses jusqu’à en oublier sa propre existence.
    Certaines de ces pensées étaient faciles. Elles passaient et repassaient dans la bouilloire desséchée qui lui servait de tête.
    Si elle ne prenait pas garde, ces idées risquaient de prendre de l’élan, de se libérer, de s’échapper de son esprit fissuré. C’est ainsi que s’installait la folie. Mais elle n’en était pas encore là.
    Au bout de dix années, elle avait presque oublié sa propre existence. Presque.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #279

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    La Malédiction d'être fille.jpg Sorcière de Chair.jpg une cosmologie de monstres.jpg

    La magie du cinéma, tome 4.jpg Arte T01.jpg

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #120

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Fragiles de Sarah Morant

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    Douze ans plus tôt
    Gabriel sourit à la fillette et réajusta le coussin rose sous sa tête, prenant garde de ne pas accrocher ses longs cheveux blonds. Elle était si fragile.

    — Tu as appris à lire aujourd’hui ?

    — Oui, mais tu es trop petite pour comprendre, Evangeline, rétorqua le petit garçon en souriant doucement.

    — Mais non, Gaby, j’ai quatre ans, protesta-t-elle en montrant quatre petits doigts, si fins que le garçon les aurait brisés d’une main.

    Il ébouriffa ses cheveux de blé alors qu’elle déformait légèrement les phrases, ne prononçant pas suffisamment les lettres sifflantes. Il aimait Evangeline. C’était incontestable et profondément ancré en lui. Impossible, pour un enfant d’un tel âge. Mais Gabriel avait depuis longtemps compris que rien n’était réellement impossible. Alors il lui promit de lui expliquer sa leçon le lendemain soir, parce que après tout il lui avait déjà appris à écrire son prénom et celui de sa poupée.

    — Dis, Gaby, maman sera là demain ?

    Son cœur se tordit alors que lui aussi il voulait voir sa maman. Il voulait qu’elle le prenne dans ses bras et qu’elle l’emmène très loin d’ici. Ils partiraient à trois, avec Evangeline, et ils mangeraient des glaces sur la plage. C’était un rêve qu’il faisait la plupart des nuits.

    Toutefois, il n’était pas bête, même si son père lui répétait souvent le contraire. Il savait que, parfois, les grandes personnes s’en allaient.

    Et que, parfois, elles ne revenaient pas.

    Il ne voulait pas dire cela à son Evy. À la place, il prit Carla, sa poupée fétiche, et détourna son attention des sombres pensées qui la guettaient.

    Evangeline n’avait que quatre ans, c’était si facile pour elle d’oublier. Gabriel en avait deux de plus, et pourtant il avait déjà l’impression d’être un adulte.

    Il attendit patiemment qu’elle s’endorme et, alors, il se glissa hors du lit pour rejoindre sa propre chambre. Il n’aimait pas la laisser seule, mais il savait aussi qu’elle ne risquait rien pour l’instant.

    L’enfant marcha sur la pointe des pieds, prenant garde de ne pas glisser à cause de ses chaussettes et d’éviter les trois lattes grinçantes du parquet. Avant de refermer la porte et de se fondre dans l’obscurité du couloir, il se retourna sur la petite silhouette endormie. Lui-même avait du mal à atteindre la poignée de la porte.

    — Si personne ne vient nous chercher, moi je serai là. Je t’emmènerai avec moi et on partira loin, très loin. Au Pays imaginaire pour rencontrer Peter Pan, dans la forêt avec Blanche-Neige ou dans l’océan d’Ariel pour danser avec elle et Sébastien. Je te protégerai quoi qu’il arrive et tu verras, on sera super heureux à deux, souffla-t-il à mi-voix, même si la petite poupée endormie ne pouvait pas l’entendre.

    C’étaient des paroles lourdes pour un petit garçon et, plus encore, c’était une promesse.

    Mais Gabriel ne savait pas, à l’époque, qu’il serait incapable de la tenir.

     

    Alors, tentés?

     

  • [Film] Asterix et le secret de la potion magique

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    Film vu au mois de : Mars

    Titre original : Astérix et le secret de la potion magique

     

    Réalisé par : Louis Clichy, Alexandre Astier

     

    Date de sortie : 05 décembre 2018

     

    Genre : Animation

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h26

     

    Casting : Guillaume Briat (Obélix), Christian Clavier (Astérix), Bernard Alane (Panoramix), Florence Foresti (Bonemine), Serge Papagalli (Abraracourcix), Lionnel Astier (Cétautomatix), Lévanah Solomon (Pectine), Oursenplus (Alexandre Astier), Philippe Morier-Genoud (César), Daniel Mesguich (Sulfurix)…

     

    Résumé : À la suite d’une chute lors de la cueillette du gui, le druide Panoramix décide qu’il est temps d’assurer l’avenir du village. Accompagné d’Astérix et Obélix, il entreprend de parcourir le monde gaulois à la recherche d’un jeune druide talentueux à qui transmettre le Secret de la Potion Magique…

     

    Mon avis : Une fois n’est pas coutume, le film n’est pas l’adaptation d’une BD, mais c’est la BD qui a repris le texte du film. Autant dire que pour avoir convaincu le regretté Uderzo (décédé le 24 mars 2020) de se prêter au jeu, le projet devait être bon.
    Remarquez, avec Alexandre Astier aux commandes, il ne prenait pas trop de risques (comment ça, je ne suis pas objective ?).
    Le scénario est tout simple : un bête accident fait prendre conscience à Panoramix qu’il ne rajeuni pas et que la recette de la potion magique disparaîtra avec lui. Il lui faut donc coûte que coûte trouve un successeur a qui transmettre ce secret essentiel.

    Asterix et le secret de la potion magique Panoramix.jpgCe film est le premier qui se fait sans la vois de Roger Carrel, voix officielle d’Astérix depuis le début. C’est Christian Clavier qui le remplace. Si ce choix est logique puisque l’acteur a incarné le rôle du petit gaulois dans la version films en prise de vue réelles (dans les 2 premiers films). Malgré tout, j’ai eu un petit pincement de cœur devant ce changement. J’aurais peut-être préféré un doublage par quelqu’un de moins connu, ou à la voix moins caractéristique.
    Alexandre Astier a vraiment su s’approprier l’essence d’Astérix et si je n’y avais pas prêté attention, j’aurais vraiment pensé qu’ils avaient adapté une BD déjà existante en film d’animation.
    L’histoire est plus sombre que dans les précédents DA. Il faut dire que le druide renégat Sulfurix fait un adversaire nettement plus inquiétant que César et ses légions constituées de bras cassés.

    Asterix et le secret de la potion magique Sulfurix.jpgJ’ai passé un excellent moment et cet opus-là n’est pas loin de devenir mon Astérix préféré !

     


  • [Livre] Les contes inachevés – T02 – Il était deux fois

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    Lecture terminée le : 06 janvier 2020

     

    Résumé : Sept ans se sont écoulés depuis que Kat a quitté Athelia. Grâce à l’intervention de la petite fille du roi gobelin, le livre est rouvert et Kat est renvoyée dans le Monde des Contes. En apprenant qu’on lui offre une seconde chance, Edward est déterminé à ne pas la laisser partir cette fois. Ses chances de réussite, toutefois, semblent nulles. Kat ne se souvient en rien de leur passé, elle déteste la vie à la cour et a hâte de retourner dans le monde moderne. Sans oublier le prix à payer pour avoir trafiqué le livre une nouvelle fois…


    Auteur : Aya Ling

     

    Edition : Infinity

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 30 Avril 2018

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : A la fin du 1er tome, Kat, ayant atteint le happy end, était renvoyée dans son monde.
    Dans ce second tome, la jeune femme, 7 ans après les faits, ne garde aucun souvenirs de ses aventures Athélienes grâce à un sort lancée par Morag, la reine des Gobelins.
    La jeune femme a quitté sa petite ville et, depuis 2 ans, sort avec Jason.
    A cause des caprices d’une petite gobeline et des manigances du frère du roi des gobelins, voilà Kat de nouveau expédiée à Athelia, à l’instant même où elle en était partie.
    Je dois dire que pendant toute la première partie, Edward est descendu en flèche dans mon estime. Malgré la perte évidente de mémoire de Kat, malgré le fait qu’il réalise très vite que si pour lui quelques minutes ont passées mais que pour elle 7 ans se sont écoulés, malgré le refus très marqué de kat de rester à Athelia, dès lors qu’elle lui avoue ne pas être mariée et ne pas avoir d’enfant, il décide qu’il a légitimement le droit de la garder près de lui, même contre son gré. Il va jusqu’à la faire suivre partout où elle va, de peur qu’elle ne tente de s’enfuir.
    Du coup, quand elle retrouve la mémoire, j’ai été très dérangée qu’elle lui présente des excuses pour avoir voulu partir. J’aurais préféré qu’elle lui annonce qu’elle avait retrouvé la mémoire avant de lui dire ses quatre vérités ! Il ne l’aurait pas volé parce que c’est son attitude à lui qui est inqualifiable, et j’ai trouvé qu’il s’en sortait à bon compte !
    Kat n’a plus 17 ans, elle se sent plus concerné par la politique tout en ayant plus conscience qu’il ne suffit pas de taper du pied pour changer les choses, et la façon de vivre à Athelia, surtout concernant les femmes, ne lui convient absolument pas.
    Les enjeux de ce tome sont différents puisque Kat n’a plus à atteindre un happy end. Elle peut choisir librement de partir ou de rester à Athelia. Mais bien entendu, les choses ne vont pas être aussi simples.
    On retrouve la plupart des personnages tels qu’on les avait laissés : Elle et Poppy, les deux cousines sont égales à elles-mêmes, toujours aussi adorables ; Bertram est toujours aussi indispensable ; et même Bianca, plus méchante que jamais (et aigrie par son mariage « inférieur » à ce qu’elle visait), est présente.
    Il y a peu de nouveaux personnages. On apprend à connaitre un peu mieux le roi et la reine et on va découvrir brièvement l’empereur du royaume voisin avec sa fiancée (adorable) et son frère (un peu lourd mais sans doute parce qu’il trouve les conventions d’Athelia ridicules) pour une courte visite qui sert l’intrigue mais ne nous permet pas vraiment de nous attacher à eux.
    J’aurais aimé voir un peu plus Henri et le libraire mais l’histoire était déjà bien fournie est intense et j’espère qu’on les verra dans le tome 3.
    Je ne m’attendais pas à cette fin. J’avais imaginé un paquet de scénarios possibles mais vraiment, cette fin-là, je ne l’ai pas vu venir.

    Et du coup, vu cette fin, je me demande vraiment comment l’auteur va amener le 3ème tome et ce qu’il va bien pouvoir s’y passer !

    Et je croise les doigts pour que le tome 4 (ou le tome 3.5, je ne sais pas trop), sorti en VO en 2018, soit traduit en VF, et si possible, pas dans 107 ans.

     

    Un extrait : Ce n’est pas la chambre de Jason.

    Je suis allongée sur un lit qui ressemble à ce qu’on trouverait dans un hôpital, en beaucoup plus dur et plus petit. Une fine couverture blanche me recouvre le corps. À part un tabouret de bois à côté du lit, il n’y a aucun meuble dans la chambre.

    Je m’assois. La nausée envahit mon ventre et la tête me tourne comme si je venais de faire un tour de montagnes russes. Je pose les deux mains sur mes tempes et essaie de me concentrer, me demandant frénétiquement comment diable j’ai bien pu finir dans cette chambre  ? Avant de me réveiller, je suis sûre que je me trouvais dans celle de Jason. Peut-être que je me suis évanouie et que j’ai été amenée à l’hôpital ?

    La porte s’ouvre. Au lieu d’une infirmière en uniforme blanc entre un jeune homme incroyablement beau portant une tenue de prince médiéval, tenant dans ses mains une tasse en étain et un sac en papier d’où pointe le bout d’une baguette.

    — Katriona, voici quelques…

    Sa voix s’éteint. Il me dévisage, la bouche légèrement entrouverte, comme si j’étais un extra-terrestre avec plusieurs bras et plusieurs jambes.

    Je me rends compte que je suis à moitié nue dans ma nuisette Victoria’s Secret . Rougissant furieusement, je tire la couverture jusqu’à mon menton.

    — Excusez-moi, vous avez dû vous tromper de chambre.

    Il ne bouge pas. Il continue à me regarder fixement, incrédule.

    — Mais… commence-t-il à dire avant de secouer la tête. Ça n’a aucun sens.

    Je pourrais dire la même chose. Suis-je vraiment dans un hôpital ? Les vêtements, ou le costume, que portent cet homme ne sont simplement pas normaux, à moins que ce soit Halloween, qui n’est que dans plusieurs mois. Ou peut-être que je suis dans un hôpital pour enfants ? Peut-être que ce type a été embauché pour jouer une pièce de Shakespeare pour les enfants malades ?

    — Est-ce que je peux…

    Je regarde vivement autour de moi mais il n’y a rien, pas même un téléphone portable qui traîne.

    — Pouvez-vous me dire où je suis ?

     

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  • [Livre] Un palais de glace et de lumière

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    Lecture terminée le : 05 janvier 2020

     

    Résumé : Depuis la fin de la guerre qui a ébranlé Prythian, Feyre, Rhysand et leurs fidèles amis s'attachent à reconstruire la Cour de la Nuit.

    Mais si le solstice d'hiver apporte une période de repos bien mérité, il semble que l'atmosphère festive ne parvienne pas à chasser les fantômes du passé…

    Alors que le cœur de Feyre guérit peu à peu, ses sœurs et ses amis dissimulent des blessures encore profondes.

    Et si le temps des batailles est bien révolu, les tensions perdurent et menacent une paix encore fragile.

    Les cicatrices et les rancunes accumulées jadis auront-elles raison du fragile équilibre de ce nouveau monde ?


    Auteur : Sarah J. Maas

     

    Edition : La martinière

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 03 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : J’avais eu beaucoup de mal à refermer le tome 3 de la trilogie et j’étais très contente de savoir que l’auteur allait écrire une nouvelle trilogie sur le même univers mais avec d’autres personnages que Rhys et Feyre comme éléments centraux.
    D’ailleurs, au vu de l’extrait des premières pages qu’on peut lire dans ce livre, je ne pense pas trop m’avancer en disant que cette nouvelle trilogie tournera autour de Cassian et Nesta. J’espère quand même que l’on continuera à avoir des nouvelles de tous les autres et notamment de Morigan qui a pas mal de choses à régler.
    Ce tome-là n’introduit pas de nouvelle intrigue, il se contente de nous montrer comment vont les choses, surtout pour Velaris et ses habitants, après la guerre.
    Les inquiétudes de Rhysand, maintenant que le mur est tombé, sont palpables. En plus de la reconstruction, il y a donc pas mal de politique à gérer.
    Dans ce tome, il y a de multiple points de vue et c’est vraiment nécessaire car les personnages vaquent à leurs occupations chacun de leurs côté : Rhysant, entre autres choses, va voir Tamlin dont la cour est la plus proche de l’ancien mur, Feyre se préoccupe du quartier des artistes et des conséquences de la guerre sur Velaris, Cassian essaie de gérer les Illyriens au mieux, ce qui n’est pas une mince affaire… Pour suivre tout cela, les points de vue de chacun étaient donc indispensables.
    Ce livre est présenté comme un tome 3,5, ce qui est bien le cas quand on regarde le contenu. Mais ça reste quand même un tome intermédiaire qui fait 306 pages (quand d’autres tomes de ce genre n’en font que 180), ce qui n’est pas mal du tout (même si on n’en a jamais assez, j’en conviens).
    Même si ce tome n’apporte pas de nouvelles intrigues, il pose les bases de ce qui pourrait bien occuper nos personnages dans la prochaine trilogie. Ainsi sont mentionnés pêle-mêle l’attitude destructrice de Nesta, la chute du mur, ce qu’il convient de faire à ce sujet mais qui ne fait pas l’unanimité des cours, les reines mortelles, la relation entre Morigan et son salopard de père, Lucien qui s’exile un peu probablement à cause de l’attitude d’Elain à son égard, Tamlin ou encore la créature que Feyre a libérée pour leur venir en aide et qui est à présent dans la nature (et qui ne semble pas être la seule d’ailleurs).
    Bref, autant de détails qui seraient susceptibles de devenir la source de gros ennuis.
    Ce tome est donc la promesse d’une nouvelle trilogie riche en évènements en tout genre et tout aussi addictive que la première. Autant dire que je suis impatiente de la découvrir.
    Je vais guetter toutes les actualités à ce sujet et peut être, en attendant, jeter un œil sur la nouvelle trilogie de l’auteur : Crescent City

     

    Un extrait : Je vidai ma tasse, ramassai mon couvert et entrai dans la cuisine. Je pourrais jouer plus tard avec la neige et la glace.

    Nuala préparait déjà le déjeuner sur la table de la cuisine tandis que sa jumelle Cerridwen restait invisible. Quand elle voulut prendre mon couvert, je l’écartai d’un geste.

    – Je peux laver tout ça moi-même, lui dis-je en guise de salut.

    L’immortelle, qui confectionnait une tourte à la viande et était dans la pâte jusqu’aux coudes, m’adressa un sourire reconnaissant. Comme sa sœur, elle parlait peu, mais ni l’une ni l’autre n’étaient timides. Certainement pas quand elles travaillaient – ou plutôt espionnaient – pour le compte de Rhys et d’Azriel.

    – Il neige toujours, observai-je très inutilement en regardant le jardin par la fenêtre de la cuisine pendant que je rinçais l’assiette, la fourchette et la tasse.

    Elain avait déjà préparé le jardin pour l’hiver en couvrant les buissons et les parterres les plus fragiles.

    – Je me demande si le temps va se lever, ajoutai-je.

    Nuala posa un treillis de pâte très élaboré sur la tourte et commença à en assembler les coins avec des gestes vifs et adroits de ses doigts évanescents.

    – Ce sera agréable d’avoir de la neige pour le solstice d’hiver, déclara-t-elle de sa voix chantante mais voilée, pleine de chuchotements et d’ombres. L’hiver est parfois très doux dans cette région.

    J’avais oublié que le solstice serait célébré dans une semaine. Grande Dame depuis peu, j’ignorais tout du rôle que je devais remplir lors de ces rites et je me demandais si une Grande Prêtresse nous infligerait des cérémonies fastidieuses, comme Ianthe l’avait fait l’an passé…

    Un an… il y avait presque un an que Rhys m’avait rappelé le marché que nous avions conclu, prêt à tout pour m’arracher à l’atmosphère étouffante de la Cour du Printemps et me sauver du désespoir. S’il avait fait irruption à la Cour du Printemps une minute plus tard, la Mère seule sait où j’en serais aujourd’hui.

     

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  • [Livre] La surprise de Noël

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    Lecture terminée le : 01 janvier 2020

     

    Résumé : Noël, la neige, les illuminations, les chocolats chauds au coin du feu... une invitation à l'amour ? Pas pour Merry. En ce moment, c'est même le cadet de ses soucis. Entre une famille très (trop ?) présente, les préparations de cette fête qu'elle adore et un patron exigeant (autoritaire ?), elle n'a pas le temps de chercher l'âme soeur. Alors, quand sa mère et son frère lui créent un profil sur un site de rencontre, c'en est trop : elle entre dans une colère folle ! Mais bientôt, malgré elle, Merry se laisse prendre au jeu. Surtout quand elle fait la connaissance d'un charmant inconnu, un homme qui partage ses goûts et centres d'intérêt… Et si c'était lui, enfin, l'homme idéal ? Hélas, celui qui se présente au café où ils se sont donné rendez-vous est bien le dernier qu'elle aurait imaginé pour le rôle…


    Auteur : Debbie Macomber

     

    Edition : Diva

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 13 Novembre 2018

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Encore une bonne pioche dans les romances de noël (en même temps, je m’arrange toujours pour demander à quelqu’un qui l’a déjà lu si ça vire au porno ou si je peux me lancer sans crainte).
    Merry est vraiment sympathique. A 24 ans, elle vit toujours chez ses parents d’une part pour des raisons financières puisqu’elle économise pour payer sa dernière année étude, et d’autre part pour aider autant que possible sa famille puisque son frère est porteur de trisomie 21 et que sa mère est atteinte de sclérose en plaque.
    Malgré ces différents obstacles, Merry reste joyeuse et incroyablement généreuse, ne voyant que le bon côté des choses et des gens… à une exception près : son patron, Jayson.
    Ce type est vraiment rigide, du genre à refuser un jour de congés à une mère dont l’enfant en bas âge à la grippe, allant jusqu’à refuser qu’elle prenne des nouvelles de l’enfant dans la journée au prétexte que le règlement interdit les coups de fil personnels.
    Vous voyez le genre ?
    Le genre de type qui demande à son portier d’appeler la police parce qu’un SDF dort dans sa rue et que cela risque de faire baisser la valeur immobilière.
    Ça a été assez dur de faire remonter ce mec-là dans mon estime (bon, en vrai, il est pas remonté très haut, j’ai trouvé que même quand il voulait bien faire, c’était toujours avec l’étalage de son argent).
    Concernant le « cadeau » que sa mère et son frère offrent à Merry, je ne sais pas si je l’aurais aussi bien pris qu’elle. En fait, si Patrick, le petit frère, n’avait pas été handicapé, je ne suis pas sure qu’elle-même aurait fait aussi bonne figure.
    En tant que lecteur on sait parfaitement avec qui Merry discute sur internet (et même si ça n’avait pas été écrit, ce n’était pas bien difficile à deviner, ce genre de quiproquo étant quand même très classique).
    L’auteur prend bien le temps de construire son histoire et laisse ses personnages faire tranquillement connaissance.
    J’ai bien apprécié que tout n’aille pas trop vite, et, si la fin se devine sans mal, elle n’en reste pas moins très agréable à lire.

     

    Un extrait : –Maman, je dois rester tard au bureau. Je ne vais pas pouvoir t’aider avec le dîner, annonça Merry à sa mère au téléphone.

    — Encore ?

    — Oui, désolée.

    Merry détestait l’idée de laisser sa mère préparer le repas seule. Robin Knight souffrait de sclérose en plaques et, à cause de complications de sa maladie, elle se déplaçait avec difficulté. Bientôt, le fauteuil roulant serait inévitable.

    — C’est la troisième fois cette semaine, Merry.

    Inutile de le lui rappeler. C’était la troisième fois en quatre jours. Matterson Consulting, l’entreprise pour laquelle Merry travaillait en intérim, était impliquée dans un énorme projet – son plus gros en date – pour la société Boeing. Et comme l’échéance approchait à grands pas, la direction avait récemment imposé des heures supplémentaires à tout le monde.

    En temps normal, peu d’employés bouderaient la hausse de salaire qui allait de pair. Le problème, c’était que Thanksgiving venait de passer, marquant le début de la période des fêtes. Partout, on sortait déjà sapins et guirlandes, on courait dans les magasins à la recherche de cadeaux, ou encore on planifiait soirées, voyages, grands repas et toutes ces choses qui faisaient le charme de la fin de l’année. En revanche, pour les employés de Matterson Consulting, rien de tout cela n’avait d’importance. Noël aurait aussi bien pu être rayé du calendrier.

    — Ne t’en fais pas pour le repas, ma chérie, assura Robin. Patrick va m’aider.

    Merry ferma les yeux et se ratatina sur son fauteuil de bureau. Son frère de dix-huit ans était atteint de trisomie. Il était le soleil de sa vie et avait un cœur d’or, mais il avait aussi la fâcheuse habitude de transformer la cuisine en champ de bataille quand il s’approchait des fourneaux.

    — Réchauffe plutôt de la soupe et demande-lui de préparer des sandwichs, suggéra-t-elle à sa mère.

    — On peut faire ça, oui. En revanche, je te préviens, on est à court de croquettes.

    Merry avait pris l’habitude de se charger des courses depuis que l’état de santé de sa mère s’était dégradé, mais ses nouveaux horaires de travail ne lui laissaient guère le temps de le faire. Et Bogie, le golden retriever de Patrick, avait autant d’appétit qu’une équipe de football américain en pleine croissance…

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #278

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Verveine et l'équinoxe d'automne.jpg Les larmes rouges.jpg

    Ok, je n'ai lu que deux livres, mais j'ai une excuse: 1784 pages rien que pour les larmes rouges!!

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    La Malédiction d'être fille.jpg Sorcière de Chair.jpg 

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    Et vous, que lisez-vous?

     

  • Premières lignes #119

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèque. La liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Au bois dormant de Christine Feret-Fleury

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    — Je suis là, Ariane.

    Voix de soie, à peine plus qu’un murmure. Si sonore, pourtant. Elle semblait venir de tous les angles de la pièce. Du miroir qui surmontait la petite table. Des rideaux. Du lit aux draps bien tirés. Si blancs, dans la pénombre. Si blancs…

    — Je t’attendais. Bientôt, Ariane, tu pourras te reposer. Pour toujours.

    Ariane s’immobilisa, à peine essoufflée. Elle avait monté l’escalier marche après marche, comme portée par un rêve ou un pressentiment. Avait-elle réellement entendu un appel ? Ressenti l’urgence d’y répondre ? Son esprit effleura la question. L’abandonna. Dans quelques instants, rien de tout cela n’aurait plus d’importance.

    La peur, sa compagne familière depuis tant de mois, l’avait quittée. L’émotion qui la submergeait ressemblait à du soulagement. Sa fuite avait pris fin. Comme le chuchotait l’ombre, elle allait connaître un repos que nul ne viendrait troubler. Profond. Éternel.

    Un froissement. Léger. Dans la salle de bains, une lampe venait de s’allumer. La lumière dessinait les contours de la porte. Quelqu’un respirait, là, derrière le battant de bois décoré de moulures. L’attendait. Depuis le jour de sa naissance, il l’attendait. Il l’avait, de loin ou de près, regardée grandir. Venir à lui.

    Et il était là pour cueillir sa proie.

    Le Rouet. Ariane croyait tout savoir de lui. Tout ce que la presse avait rapporté, de meurtre en meurtre, la mise en scène méticuleusement construite autour des jeunes filles qu’il sacrifiait à sa folie, son souci excessif du détail, le papier crème des lettres qu’il envoyait aux familles, la rose épanouie glissée entre les doigts raidis, la piqûre à l’index gauche, les ronces coupées, le parfum qui s’attardait longtemps dans les pièces où les cadavres attendaient d’être découverts.

    Le Tueur invisible. On ne le voyait jamais ni entrer ni sortir. Il apparaissait, accomplissait son œuvre de mort, puis se volatilisait.

    Un fantôme.

    D’innombrables suspects avaient été interrogés. Trois psychiatres, spécialisés dans les pathologies criminelles, avaient étudié son cas. Leurs conclusions se contredisaient. Le Rouet ne se laissait ni prendre, ni cerner. Créature aux masques multiples, menteur de génie, caméléon.

    Personne n’avait jamais vu son visage. Sauf ses victimes.

    La respiration d’Ariane, à présent, était lente et régulière. Presque paisible. Elle regardait, comme fascinée, le bouton de la porte.

    Qui tournait.

    Un déclic presque imperceptible : le pêne venait de glisser hors de sa gâche. Le rai de lumière s’épaissit. La porte s’ouvrait, lentement, si lentement.

    Ariane se mordit la lèvre pour ne pas gémir. Qu’on en finisse, avait-elle envie de crier.

    Viens, maintenant.

    Viens.

    — Ariane. Comme tu es belle, mon enfant.

    Toujours la même voix basse et douce, émanant cette fois d’une source unique, silhouette enveloppée d’une longue cape, plus noire dans son auréole de clarté. Ariane plissa les yeux, cherchant à deviner les traits du visage noyé dans l’ombre du capuchon.

    Au-dehors, les bruits de la ville n’étaient plus perceptibles. Le fleuve, pourtant, sortait de sa gangue de glace, qui craquait ; des blocs, détachés, se heurtaient avec de sourdes explosions. Le printemps était là, aux portes de la forêt. Un printemps qu’elle ne verrait pas.

    Le Rouet se pencha. Alluma une lampe placée sur un guéridon. Se redressa. Rejeta son capuchon.

    Les traits d’Ariane se figèrent. Une lueur d’incompréhension naquit dans son regard. Puis disparut.

    Elle fit un pas en avant.

    Les mains ouvertes, tendues.

    Souriante.

     

    Alors, tentés?

  • [Livre] Le chagrin du roi mort

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    Résumé : « C'est une petite île froide, quelque part dans le nord. Le vieux roi est mort. Son corps repose sur un lit de pierre, sur la Grand-Place. Il neige. Il sera question de séparation, de guerre, de trois ciels différents, d'un premier amour. Il y aura une prophétie, des êtres qui se perdent dans l'immensité, une sorcière qui mange des têtes de rat... »


    Auteur : Jean-Claude Mourlevat

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 06 octobre 2011

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : L’histoire commence par la mort du roi de Petite Terre, le roi Hollund, un roi pacifiste et qui était de toute évidence plus intéressé par sa bibliothèque que par les actions militaires.
    Pour autant, ce n’est pas à cause de sa bienveillance du défunt roi que les membres du conseil de Petite Terre sont bouleversés.
    Ils craignent que le neveu du roi, Guereolf, seul héritier après la mort du prince, un homme belliqueux avide de conquêtes, qui n’a jamais pardonné au roi et au conseil de l’avoir banni de Petite Terre, ne lance une attaque militaire contre leur tout petit royaume.
    En parallèle de ces inquiétudes, hélas bien légitimes, on suit deux frères, Aleks et Brisco, considérés par tous comme des jumeaux.
    Bien malgré eux, les deux frères vont se retrouver mêlés à toute cette histoire quand Brisco va être mystérieusement enlevé par la campagne de Guereolf, lequel ne tarde pas à attaquer Petite Terre.
    Dès lors, avec un souverain cruel et à la soif de conquête inextinguible, la vie change sur Petite Terre.
    On ne peut que constater ces changements puisque l’auteur fait une ellipse temporelle de dix ans, ce qui nous plonge dans la vie de Petite Terre sous l’occupation.
    Tous les jeunes de 18 ans sont enrôlés de force dans l’armée puisque Guereolf continue sans relâche sa politique d’expansion.
    La cruauté de Guereolf semble ne connaitre aucune limite : il lance son armée épuisée dans une guerre impossible à gagner, peu importe le nombre de pauvres garçons qui doivent perdre la vie pour ses désirs de grandeur !
    De nombreuses aventures attendent les personnages et on ne peut que s’attacher à un grand nombre d’entre eux.
    A partir de la fin de la guerre, j’ai trouvé qu’il y avait trop de longueurs.
    De plus, j’ai également trouvé qu’il n’y avait pas de vraie fin concernant certains personnages et c’est une chose qui m’a manquée car j’ai eu l’impression que ces personnages étaient un peu abandonnés sur le bord de la route à défaut de savoir quoi en faire.
    Du coup, ce roman était une lecture sympathique mais qui était loin du coup de cœur.

     

    Un extrait : Ils ne se ressemblaient pas autant que cela. Brisco, sous sa tignasse bouclée, était plus dense, plus massif. Seule la douceur du regard venait contredire un peu cette solidité. Il y avait dedans l’expression d’une confiance enfantine qui attendrissait.

    Aleks était plus fragile, plus délié. Ses cheveux courts et bruns tombaient sur son front. Et si l’inquiétude était d’un côté, alors c’était du sien. Mais ils avaient la même taille et la même façon de regarder autour d’eux avec une intense curiosité. Et surtout, tous deux obéissaient à ce même réflexe de se rapprocher l’un de l’autre, de se toucher du bras afin de ne pas perdre le contact. Ils le faisaient sans même se regarder, sans y penser, comme si un fil invisible les avait reliés.

    Au bout d’une heure d’attente, ils commencèrent à trouver le temps long, et dans leurs poches les briquettes avaient tiédi. Parfois, les adultes s’esquivaient et les invitaient à gagner quelques places.

    — C’est bien, les enfants, vous êtes courageux, leur dit un gros homme au crâne chauve qui les précédait. Le roi aurait aimé ça. Passez donc devant.

    Et il ajouta pour son voisin :

    — Je suis venu spécialement de Grande Terre, j’ai tout laissé en plan : mon bateau, mes affaires, et je suis venu.

    Malgré tout, cela dura encore une éternité avant qu’ils puissent apercevoir le grand lit de pierre dressé au milieu de la place. On ne pouvait passer qu’à son pied, les trois autres côtés s’ouvrant sur des espaces interdits d’accès. À distance, on ne distinguait pas le visage du roi, mais on devinait le grand corps allongé, le manteau royal rouge et or, et les bottes qui pointaient en l’air. Brisco tira sur la manche de son frère.

    — C’est lui ?

    — Ben, qui veux-tu que ce soit ?

    Malgré son air bravache, Aleks était très impressionné et les yeux lui sortaient de la tête. Aux coins du lit, quatre soldats montaient la garde. On avait juste le droit de toucher la botte ou la jambe du roi, enfin c’est ce que faisaient les gens, semblait-il.

    Le passage entre les dernières barrières était tellement étroit qu’on avançait en file indienne. Bientôt, il ne resta plus qu’une dizaine de personnes devant eux. Aleks poussa Brisco devant lui.

    — Vas-y ! Passe le premier !

    Soudain, ils furent au pied du lit. La tête du roi était nue, auréolée de l’abondante chevelure argentée. Les flocons de neige qui voletaient tout autour donnaient un peu le vertige et faisaient croire à un rêve, et pourtant c’était vrai : le roi était mort, et son corps reposait là, dans le froid, au milieu de la Grand-Place.

    Le visage barbu était paisible, comme si le roi faisait la sieste. On aurait dit que les vieilles mains croisées sur la poitrine allaient se soulever, poussées par la respiration, mais elles ne bougeaient pas, elles étaient figées comme les mains d’une statue. On aurait dit que les paupières allaient s’entrouvrir et que les yeux bleus allaient regarder le ciel, mais elles ne s’entrouvraient pas. Elles étaient fermées pour toujours. Le roi Holund ne dormait pas, il était mort.

     

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