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Selene raconte... - Page 21

  • [Livre] L'ours

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    Lecture terminée le : 28 janvier 2020

     

    Résumé : Anna, 5 ans, et son petit frère Stick campent avec leurs parents dans un parc naturel sauvage lorsqu’ils sont surpris en pleine nuit par ce que la petite fille confond avec un gros chien. Le lendemain, Anna découvre qu’elle et Stick sont désormais seuls, et que c’est à elle, la « grande », qu’il incombe de protéger son frère. Débute alors pour les deux enfants isolés une dangereuse errance…


    Auteur : Claire Cameron

     

    Edition : 10/18

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 05 Janvier 2017

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Avant même de commencer le livre, on sait exactement ce qu’il arrive aux parents d’Anna. En effet, dans la préface, l’auteur nous parle du fait divers qui a inspiré son livre : un couple de campeurs s’était fait sauvagement attaqué par un ours sans aucune raison. L’alerte avait été donnée lorsqu’on ne les avait pas vus revenir au bout de 3 jours et il avait fallu encore deux jours pour trouver le campement dévasté et l’ours montant la garde à côté des cadavres. Pour son histoire, l’auteur a rajouté des enfants et a fait de l’ainée, une fillette de 5 ans, le narrateur de l’histoire.
    La fillette ne comprend pas ce qu’il se passe et la brutalité de l’attaque ne lui laisse pas le temps d’assimiler quoi que ce soit. J’ai trouvé vraiment horrible de la voir parler de ce qu’il se passe, de comment elle l’a perçu, tout en sachant ce qu’il s’est vraiment passé.
    On ne peut pas dire que j’ai apprécié Anna et son frère. Alors, ok, vous allez me dire que ce ne sont que des enfants, mais ils passent leur temps à se battre, ou à faire leur possible pour que l’autre n’obtienne pas ce qu’ils arrivent à avoir.
    Oui, je sais, je n’ai aucune patience avec les gosses ! Surtout les sales mioches mal élevés.
    Le récit, fait pas une enfant, dans le langage d’une enfant de 5 ans également, était une bonne idée, et à plus d’une reprise, il m’a filé la chair de poule.
    D’un autre côté, c’était parfois difficile de suivre ce genre de langage et à une ou deux occasions, je n’ai carrément pas compris de quoi parlait Anna.
    J’ai aussi sauté certains passages, parce que ça commençait à faire un peu long.
    J’ai été un peu contrarié par les passages avec la psy, car elle m’a fait penser à ces psy qui à une époque voulaient tellement que des enfants dénoncent des agressions sexuelles qui n’avaient jamais eu lieu qu’ils leur ont créé de faux souvenirs à force de faire les questions et les réponses. Là c’est un peu pareil, la psy semble vouloir à toute force qu’Anna soit complétement traumatisée et ne la laisse pas s’exprimer à son rythme.
    L’épilogue est terrifiant en ce sens qu’avec le recul, on se rend compte de dangers auxquels on a pas forcément pensé au cours de l’histoire et que la réponse à la question « pourquoi il n’y a pas eu ce danger-là » est vraiment horrifiante dans sa froide simplicité.
    Le seul reproche que j’aurais à faire à ce livre est qu’il détaille un peu trop chaque fait et geste des enfants avec un langage qui devient vite pénible à lire.
    J’aurais préféré un récit à la troisième personne avec, pourquoi pas, des notes écrites dans le langage d’Anna, un peu comme si un psy ou un policier avaient été en train de rédiger un rapport sur l’histoire.
    C’était une lecture intéressante, mais ce langage m’a empêchée de vraiment entrer dans l’histoire et d’en profiter pleinement.

     

    Un extrait : Même avec les yeux très fermés j’entends la fermeture Éclair se déchirer. Je me retourne pour regarder. Il y a un bout de ciel vraiment bleu foncé maintenant mais la tête de Pap le cache presque complètement. Il a l’air en colère et moi je vais avoir des ennuis. Il crie et je vois rien que des dents, pas très blanches mais grandes, grandes… Des crocs pointus devant et par derrière des dents encore plus grosses et larges, qui pourraient être dans la bouche d’un dinosaure. Presque toutes ont un morceau d’or au milieu. C’est là qu’il cache notre trésor, en sûreté parce qu’aucun voleur pourra le prendre là-dedans, ou si dans la nuit un cambrioleur vient le prendre il devra essayer de partir avec les dents de Pap aussi et ça le réveillera, et il fera fuir le méchant. Je me recroqueville et il me soulève d’un coup.

    Pap me serre contre lui mais c’est pas un câlin, il m’écrase et je perds tout l’air que j’avais dans mon corps. Le ciel tremble. Je vois un bras qui ressemble à une griffe et c’est une branche d’arbre pleine d’aiguilles. Pap court, je suis secouée dans tous les sens. Ça crie toujours. La tête de Gwen monte et descend, monte et descend, si je ne la tiens pas fort-fort elle va tomber, je la rapproche de ma figure et j’essaie de sentir son odeur mais elle ballotte trop.
    Pap me pousse en arrière et je vois des choses s’éparpiller par terre, et je me dis qu’il met du désordre. Ensuite, il part en courant et je sens le sol rentrer dans mon dos, ça pique et ça empêche de respirer. Une grosse aiguille de pin se plante dans la fente entre le haut et le bas de mon pyjama. Le pantalon de mon pyje tombe tout le temps, surtout si je cours, alors je dois le remonter par derrière avec la main. Un jour un garçon a ri en me montrant du doigt et il a dit qu’il voyait mon derrière mais c’était pas vrai, pas la partie toute ronde mais seulement le haut de la fente qui sort du pantalon. Maman, elle dit que c’est mon sourire d’en bas. J’aime bien les pantalons qui restent en place.

    Je voudrais le remonter plus haut mais Pap m’a reprise sous son bras et il me lance en l’air comme il le fait dans l’eau du lac, seulement il y a pas d’eau ici. Je me cogne la tête. Je hurle ça fait mal et Pap est tellement fâché qu’il crie aussi, sauf que la pagaille partout c’est lui, pas moi. Ou bien Stick est sorti de la tente sans rien dire et c’est lui qui a fait tout ce désordre ? En tout cas, Pap continue à crier. Il me pousse et il me pousse et je me demande s’il va me jeter dans le lac, il le fait des fois mais on est censés jouer doucement dans l’eau, on doit rire et être contents pour que Pap me laisse grimper sur ses épaules et sauter debout, ou bien c’est lui qui me lance. Quand c’est moi qui plonge j’ai pas peur, je pince mon nez et je pars en avant et tous les bruits s’arrêtent. C’est tranquille, sous l’eau. Il y a des bulles autour de moi mais pas de requins parce qu’ils vivent pas dans notre lac, rien que de tout petits poissons qui me mordillent les doigts de pied si je reste vraiment sans bouger et ça fait même pas mal. Quand il y a le silence et que je vois les bulles, je sais que c’est le moment de remonter, je dépince mon nez et je bats des jambes, je ressors de l’eau et je trouve le bras de Pap pour me tenir, et alors tous les bruits reviennent dans mes oreilles.

    Cette fois Pap me jette mais je pars pas sous l’eau. J’ai quelque chose de dur dans mon dos et lui, il appuie sur mon ventre mais c’est pas un jeu. On a pas le droit de se pousser, normalement, je lui dis d’arrêter et je crie, parce qu’il hurle tellement de trucs à la fois qu’il doit pas pouvoir m’entendre. Il me pousse encore même si c’est pas autorisé, et cette fois ça fait trop mal dans mon bidou, alors je me roule en boule autour de Gwen. Il me lance sur le dos, je sens l’air courir de chaque côté de moi. Il y a un bruit sourd bang et un clic.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #284

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #125

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Chroniques homérides T01 Le souffle de Midas d'Alison Germain

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    Tandis qu’il étreignait son amante blessée, Rikke sentit le désespoir grignoter son âme. La perdre, comment l’imaginer ? Un monde sans elle serait dénué de reliefs, de nuances et de beauté. Une existence fade, sans raison d’être. La vie s’effaçait peu à peu des prunelles de sa bien-aimée. Les deux opales cristallines que Rikke ne se lassait jamais de contempler étaient ternes, presque figées. Pourtant, il discernait encore une certaine volonté en elles. Une lueur d’espoir.

    — Tiens bon, Lia…

    Elle tremblait contre lui, sans qu’il ne puisse la soulager. Sa peau d’une froideur mortuaire et son teint lugubre laissaient présager l’issue fatale. Avec toute la puissance de son être, il souhaita furieusement échanger sa place avec elle, pour la libérer et endurer lui-même la souffrance qui la torturait.

    À la minute où il l’avait rencontrée, des années plus tôt, il s’était juré par-dessus tout de la protéger. Ce serment allait au-delà de son devoir de Gardien, son besoin d’assurer sa sécurité était vital. Une évidence. Mais ce soir, par son manque de vigilance, Rikke avait manqué à sa parole. Sous-estimant l’épée de Damoclès qui planait au-dessus de la jeune femme, il avait provoqué sa mort. Une erreur au goût d’amertume insoluble.

    — Ne lâche pas, Lia, ne lâche pas…

    Un sourire sur son visage marmoréen. Même dans la détresse, elle était d’une beauté à faire vibrer les tréfonds de son âme. Il résista soudain à l’envie de l’embrasser, de peur qu’elle ne gaspille ses dernières forces pour lui. Sa générosité était sans faille ; même lorsqu’elle n’avait rien, elle donnait tout.

    D’une main sur ses cheveux, il espéra lui apporter du réconfort. Un apaisement bienvenu.

    — Rikke, souffla-t-elle à grande peine, il faut…

    Sa voix était méconnaissable, tordue par la douleur. Il voulut lui demander de se taire, de ne pas s’essouffler. D’autant plus qu’il redoutait ce qu’elle allait dire.

    — Il faut le protéger, gémit-elle comme si elle avait perçu ses sombres pensées.

    Lui… Pourquoi cette obsession ? Rikke serra les dents, prenant pleinement conscience de la répugnance qu’il avait pour cette chose qui vampirisait les dernières forces de Lia, qui volait leurs derniers instants. Elle l’avait laissé aveuglément guider son existence. Rikke détestait cette loyauté exacerbée qu’elle lui portait, comme s’il comptait plus encore que sa propre vie.

    — Écoute-moi…

    La voix de Lia était faible, déchirée. Rikke admit immédiatement qu’elle était définitivement condamnée. Ses bourreaux l’avaient mutilée abominablement, pensant pouvoir s’approprier ce qu’elle protégeait avec tant de ferveur. Lui, toujours lui. Maculé du sang de sa bien-aimée, la rage grimpa en Rikke, insufflant un désir de vengeance insoutenable.

    — Il ne faut pas qu’il meure, supplia la blessée.

    Ne pouvait-elle pas l’oublier, juste un moment ? Elle lui avait dédié sa vie, fallait-il aussi qu’elle lui concède sa mort ? Rikke ne voulait plus la partager, plus avec lui. Il resserra ses bras autour des frêles épaules de la jeune femme dans un geste désespéré. L’étreindre à présent revenait à saisir de la fumée ; il pouvait déployer tous les efforts du monde, jamais il ne parviendrait à retenir ces volutes de vie qui se dispersaient. Cela le rendait fou.

    — Il l’a sentie, Rikke, elle, continua Lia, la Désignée, il l’a reconnue. Elle est là, tout près… Je dois lui transmettre. Je dois achever ce pour quoi je suis venue ici…

    Rikke tressaillit à l’évocation de cet instant. Ce fragment de temps où il l’avait laissé partir. Seule. Lorsque Lia avait parlé de léguer son don et qu’elle était parvenue à identifier la pauvre âme qui en hériterait, Rikke avait cru pouvoir être libéré, être enfin débarrassé de ce parasite qui gangrenait leur couple depuis des décennies. Quelle ironie ! S’il avait imaginé un seul instant que l’excursion lui arracherait la moitié du cœur, jamais il n’y aurait consenti.

    Pour lui, Lia était tout ; rien, pas même le plus puissant des dons, ne justifiait son sacrifice. Mais comment la retenir…

    — Je t’en prie, ne fais pas ça, la supplia-t-il.

    L’angoisse étrangla sa voix. Quelque chose se brisa instantanément en lui, quelque chose d’irréparable. Elle avait pris sa décision et ne luttait plus pour sa survie. Ces dernières minutes, elle les sacrifiait à la faveur de sa mission. Comme elle l’avait fait sa vie entière. Même leur amour n’imposait aucune borne à sa dévotion. Pourtant Rikke ne lui en tenait pas rigueur, au contraire. Son courage, sa détermination et son intégrité remarquable le remplissaient de fierté. Jamais il n’oublierait sa témérité, sa bravoure et sa droiture. Il garderait son visage à jamais gravé sur son cœur et ferait tout pour respecter sa mémoire, pour honorer son combat.

    Lui dédiant tout son amour, il embrassa ses lèvres une ultime fois.

    — Tu le protégeras, Rikke, promets-le-moi…

    Refuser ne lui traversa pas l’esprit. Il haïssait ce don, mais les sentiments qu’il nourrissait pour Lia allaient au-delà de son aversion et scellèrent d’instinct son engagement. Lia le savait. Il lui survivrait malgré son chagrin et veillerait sur la nouvelle porteuse ; malgré la tristesse permanente liée à cette mission.

    Sa fiancée lui sourit, puis, sans qu’il ne puisse l’arrêter, il la vit puiser ses dernières forces pour lancer l’Appel.

     

    Alors, tentés?

  • [Livre] Gisèle Alain

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    Lecture terminée le : 22 février 2020

     

    Résumé : Début du XXe siècle. Héritière d’une famille noble, en rupture avec les siens, la jeune Gisèle gagne sa vie comme logeuse dans une pension. Mélange déroutant d’assurance et de fragilité, l’intrépide demoiselle décide de monter son agence pour devenir… femme à tout faire !
    Sauvetage de chats égarés, négociations secrètes pour les notables de la ville, bâtisse à retaper du sol au plafond : elle découvre les aléas de la vie, tout en enchantant son entourage par sa vitalité et sa fantaisie. Mais c’est sans compter sur un passé qui ne va pas tarder à la rattraper et à jeter un voile sombre sur cette liberté fraîchement acquise…


    Auteur : Sui Kasai

     

    Edition : Ki-oon

     

    Genre : Manga

     

    Date de parution : entre 2012 et 2016

     

    Prix moyen : 7,65€ chaque tome

     

    Mon avis : J’ai bien aimé ce manga. Nettement moins les personnages et en particulier Gisèle, le personnage principal.
    Si on comprend fort bien pourquoi elle a décidé de quitter sa riche famille, les quelques scènes montrant sa vie familiale nous éclairent suffisamment sur ce point, elle reste exaspérante par son attitude.

    Certes, cela part toujours d’un bon sentiment, mais elle a la naïveté d’une gamine de 13 ans tout en se prenant pour une femme accomplie. Heureusement que sa gentillesse et sa bonne humeur lui attire la bienveillance générale parce que certaines de ses actions auraient pu avoir des conséquences graves (comme provoquer la perte de son emploi chez un de ses clients auquel elle va faire un scandale sur son lieu de travail parce qu’il n’a pas pu tenir sa promesse d’emmener sa fille au parc).
    Il y a quand même un gros manque de crédibilité sur l’ensemble de ces mangas. Déjà, une gosse de 13 ans, de bonne famille, qui devient logeuse comme ça, sans que personne ne trouve rien à y redire, c’est invraisemblable.
    Si plusieurs adultes tentent de mettre Gisèle face à son attitude et de lui faire comprendre qu’un travail n’est pas un jeu dont elle peut changer les termes contractuels à sa guise, le seul qui semble avoir une influence sur elle est aussi l’un des seuls à la traiter réellement comme l’enfant qu’elle est : son ancien majordome.
    J’ai bien aimé Eric mais je l’aurais aimé plus franc et plus décidé. Il se laisse marcher sur les pieds par Gisèle, qui l’exploite et qui l’empêche donc de chercher du travail, mais aussi par la maison d’édition qui finit par l’embaucher mais pas du tout pour les raisons qui lui sont présentées dans la lettre d’embauche.
    Les autres personnages sont moins présents et si Colette m’a exaspérée par son manque de morale (d’ailleurs j’ai trouvé que c’était moyen de la part de l’auteur de la laisser continuer son manège comme si c’était quelque chose de normal), j’ai bien aimé la petite fille et la vieille dame au chat.
    J’ai l’impression que le tome 5 sera le dernier traduit, je ne sais même pas s’il y a d’autres tomes dans la version originale mais si ce tome 5 se termine comme le tome 1 commence, bouclant ainsi la boucle, j’ai quand même eu un sentiment d’inachevé car pas mal de questions restent en suspens. Peut-être que le manga n’a pas su trouver son public et personnellement, je ne suis pas vraiment frustrée de ne pas savoir comment les liens familiaux, amicaux et amoureux de Gisèle vont se développer et même s’il y avait eu plus de tomes, je ne suis pas sûre que je les aurais lus.
    Ce n’était pas une mauvaise lecture en soi, mais il ne me laissera pas beaucoup de souvenirs, surtout en comparaison de « le mari de mon frère » et de Bride Stories » qui reste ma saga chouchou.

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Le Wonderling

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    Lecture terminée le : 21 février 2020

     

    Résumé : Vous êtes-vous déjà retrouvé avec une créature fraîchement orpheline sur les bras ou dont personne ne veut ? Nous avons la solution !
    Bienvenue au Foyer pour Créatures Ingérables et Bâtardes, une institution dirigée par la redoutable Mlle Furonkle !
    Cette femme méchante et acariâtre considère que ses jeunes pensionnaires qui vivent dans la peur n’existent que pour souffrir et la servir. Hybrides mi-animaux, mi-humains, ces pupilles travaillent comme des forçats à l’école autant qu’à l’usine et ont l’interdiction de se livrer à des activités d’enfants de leur âge, et surtout de chanter ou de faire de la musique. Le Wonderling, sorte de renard à une oreille et au cœur pur et qu’on appelle Numéro 13 (d’après le médaillon avec lequel on l’a trouvé) à défaut de véritable prénom, n’a jamais connu d’autre maison. D’une timidité maladive, il prend pourtant la défense d’une jeune camarade oiseau, Babiole, qui va lui faire deux dons en retour : un vrai prénom – Arthur – … et une amitié indéfectible ! Tous deux vont parvenir à s’échapper du Foyer et vivre d’incroyables aventures au cours desquelles la formidable destinée d’Arthur va se révéler.


    Auteur : Mira Bartók

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Dans l’univers de Mira Bartok, on trouve des créatures hybrides : mi-humaine, mi-animale, parfois mélange de plusieurs animaux.
    Numéro 13 est un hybride humain-renard pourvu d’une seule oreille. Il n’a jamais eu de prénom, porte un médaillon avec un 13 inscrit dessus et n’a jamais connu que l’orphelinat pour les créatures dans son genre, tenu par Mme Furonkle.
    Rien qu’au nom, on imagine bien le charmant caractère de la patronne.
    Ce foyer, et la manière dont les orphelins sont traités, rappelle un peu Oliver Twist : Tout y est, l’ambiance, les repas trop léger et immonde, le travail en usine…
    Petit rappel à Oliver Twist aussi avec un personnage que numéro 13 va rencontrer au cours de ses aventures : Quintus, son nouvel « ami », a un petit air de Fagin, même s’il est quand même plus sympathique.
    Une nouvelle arrivante au foyer, un petit oiseau sans ailes nommée Babiole, inventrice de génie, va le renommer Arthur, car elle est sûre qu’il va accomplir une quête.
    Le roman est divisé en 3 parties, chacune étant une étape de la quête d’Arthur. On peut vraiment parler de quête car, d’un voyage initial à la recherche de ses origines, l’aventure d’Arthur va le conduire à affronter un véritable complot.
    J’ai beaucoup aimé Arthur, un petit loulou sensible et aussi terrifié qu’une souris (dont il comprend le langage d’ailleurs) mais qui n’hésite pas à affronter ses peurs pour venir en aide aux autres.
    J’ai aussi vraiment appréciée Babiole. C’est une vraie pile électrique, dotée d’une véritable agilité malgré son absence d’ailes.
    A côté de cette histoire totalement géniale, le livre en lui-même est vraiment magnifique. Que ce soit la couverture, les pages annonçant les parties ou les diverses illustrations, c’est un ouvrage magnifique.
    Ce n’est pas ce à quoi j’attache le plus d’importance dans une lecture, mais il faut avouer que ça rajoute un certain plaisir.
    Dans plusieurs chroniques, j’ai lu « dans ce premier tome », cependant, je n’ai trouvé ni sur le livre, ni sur internet, de mention que ce livre soit le premier tome d’une saga plutôt qu’un one shot.
    La fin, que j’ai d’ailleurs beaucoup aimée, ne le laisse pas entendre davantage et, si on n’a pas absolument toutes les réponses à toutes les questions, ça ne m’a pas dérangée.
    La fin montre que la voie du changement a d’ores et déjà été empruntée.
    Quant à savoir où elle conduit… à chacun de faire parler son imagination !

     

    Un extrait : Beaucoup de noms lui avaient été donnés avant qu’il fût baptisé « Le Wonderling » : Tête-de-Boue, Crétin, Rampant et Crampon, pour n’en citer que quelques-uns. Ca ne l’ennuyait guère, même quand on l’avait surnommé « Rampant ». Non, le nom qu’il détestait réellement, c’était celui qu’on lui avait donné en premier, du moins dans son souvenir : Numéro 13. Ce n’était pas vraiment un nom. Juste un numéro écrit en rouge sur un morceau de papier, glissé dans un dossier lui-même rangé dans une pièce qui contenait des centaines de papiers et de dossiers. Ce numéro était gravé sur un petit médaillon en fer-blanc qu’il portait en pendentif au bout d’une ficelle. Il était aussi cousu à l’intérieur de sa chemise grise en lambeaux et de son pantalon gris élimé. Et il était peint sur son lit étroit et dur dans le dortoir, au milieu des lits d’autres créatures qui avaient au moins eu la chance d’hériter d’un nom à leur naissance.
    Numéro 13 ressemblait à un renard, mais se tenait sur ses pattes arrière comme un enfant et il ne possédait pas de queue à proprement parler. Ses yeux avaient une adorable teinte noisette et étaient pailletés d’or. Mais son regard indiquait que, malgré son jeune âge, il était en proie à un chagrin inexplicable.
    C’était une créature au cœur innocent. Mais quel genre de créature, exactement ? Malgré son visage de renardeau, son museau tenait davantage de celui du chien, et il avait quelque chose du lapin : son nez s’agitait lorsqu’il sentait approcher un danger, et il tremblait en entendant retentir la cloche de l’orphelinat. Mais son trait le plus singulier était sans contexte son oreille unique.
    Comment avait-il perdu une oreille (peut-être même était-il né sans), il n’en avait aucune idée. Son oreille droite, pointue comme celle d’un renard, était soyeuse comme le velours et recouverte d’une fourrure cuivrée comme le reste de sa personne à l’exception d’une petite tache blanche en forme de feuille sur sa poitrine. Si on exceptait son oreille manquante, Numéro 13 n’avait rien de singulier, du moins pas à première vue, puisqu’il vivait dans un monde où la frontière entre les humains et les animaux n’était pas clairement définie. Ce qui n’empêchait pas les gens de le trouver étrange.

    - Ca porte malheur, cette oreille, murmuraient-ils entre eux. Il doit être sourd comme un pot celui-là ! Et ce nom – Numéro 13 ! Il porte malheur, pour sûr !

    La nuit, il tentait de se rassurer, comme tous les enfants du monde vivant dans la peur. Il sortait de sous son oreiller un doux morceau de tissu bleu, qui n’était autre qu’un fragment de sa petite couverture de bébé. Il pensait deviner, brodé dans l’un des coins, un m minuscule, mais il n’en était pas certain, parce que le fil jadis doré s’était délavé avec le temps.
    Le morceau de tissu servait à protéger une minuscule clé dorée. Il ne savait pas ce qu’elle ouvrait, ni si elle avait un jour ouvert quoi que ce soit d’important – il savait juste que le chiffon et la clé étaient les seuls souvenirs de son premier foyer.

     

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  • [Livre] La légende des quatre – T03 – Le clan des serpents

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    Lecture terminée le : 17 février 2020

     

    Résumé : Les Yokaïs se regroupent pour lutter contre les humains, dans une guerre féroce et sanglante.
    Alors que le combat approche, Maya se révolte en pensant aux innocents qui vont mourir.
    La menace humaine est réelle, mais si elle venait également d’ailleurs ?


    Auteur : Cassandra O'Donnell

     

    Edition : Flammarion

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 20 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Dans ce 3ème tome, après le clan des loups et le clan des tigres, on en apprend un plus sur le clan des serpents.
    Autre clan, autres mœurs et celui-ci est un vrai panier de crabe où chaque membre obéi par peur en attendant de trouver le courage d’assassiner le roi en exercice, et pas forcément à la loyale comme ce serait le cas dans un défi lancé à l’Alpha du clan des loups par un de ses subordonnés. D’ailleurs, si la traitrise est vu d’un sale œil par les lupaï et les Taïgan, clairement chez les Serpaï, pas vu pas pris et si un serpaï réussi son coup, il gagne le trône sans plus de cérémonie.
    Du coup, les serpents ont une vie bien plus solitaire que les autres clans étant donné que les femelles sont aussi retorses que les mâles et n’hésitent pas à assassiner leur compagnon dans son sommeil pour atteindre le pouvoir.
    C’est dans le clan des serpents que l’on entend parler pour la première fois de manière très claire de la « maladie » qui frappe les Yokaï, souvent les plus âgés. Une maladie qui leur fait perdre leur part d’humanité et agir comme des bêtes sauvages sans conscience.
    Les Yokaï, par nature ennemis les uns des autres, ont décidé de lancer un plan, d’extermination de la race humaine et donc d’allier les forces des différents clans pour ce faire.
    Mais tout le monde n’accepte pas cette éradication, ce qui risque de provoquer quelques dissensions.
    Wan se montre plus humain quand il est avec Maya, même s’il s’en défend vertement, et cela n’échappe pas à son clan. Après, est ce que ça le rend plus faible ou plus fort, là est toute la question.
    J’ai vraiment aimé que Maya reste fidèle à ses convictions, même si elles ne font pas l’unanimité parmi les Yokaï, et aussi qu’elle tienne tête à son alpha de père et à Bregan, qui s’est plus ou moins autoproclamé roi des Taigan, qui l’enfermeraient volontiers sous une jolie cloche de verre pour la protéger si elle se laissait faire.
    On peut pratiquement dire qu’elle est seule contre tous, car, même ceux qui ne sont pas contre ses idées, ne veulent pas qu’elle prenne de risque pour les imposer. Cependant elle reste celle qui défend le plus ses convictions, ne faisant des concessions qu’à contrecœur.
    Remarquez, que je ne suis pas forcément une pro-humain dans cet univers. Enfin pas tellement des humains en eux même, mais les masses sont manipulés et contrôlé par cette espèce de groupe anti-Yokaï, Résilience, qui ne respecte même pas sa propre espèce, qui n’est motivé que par l’argent et le pouvoir et qui eux, méritent amplement l’éradication.
    Autre chose que j’ai beaucoup aimé dans ce tome, c’est qu’on commence à avoir un aperçu du clan des aigles. Comme il vit dans les hauteurs et ne se mêle pour ainsi dire pas aux autres, il reste très mystérieux.
    D’eux on ne connait finalement que Nel, qui ne semble pas être une fidèle représentante des mœurs de sa race, et la Reine et mère de Nel, Aeyon, qui était déjà pénible, rigide et vindicative mais qui depuis semble avoir carrément tourné psychopathe ! Avec une telle mère, Nel a bien du mérite de ne pas être plus perturbée (et perturbante) que ça !
    J’ai vraiment le sentiment que Nel va devoir supporter de lourdes responsabilités et prendre une décision bien difficile pour son âge (même si les aigles semblent mûrir plus vite que les autres Yokaï). Vu les quelques échanges auxquels ont assistent entre la mère et la fille, j’ai vraiment très envie d’en découvrir plus sur leur clan.
    La guerre qu’ont déclenché les clans (eux diront sans doute que ce sont les humains qui l’ont déclenchée) ne va pas être de tout repos et les humains semblent bien décidés à vendre chèrement leur peau. Les Yokaï ne vont pas traverser ces combats sans lourdes pertes et je ne suis pas sûre qu’ils s’attendaient à une telle résistance.
    Du coup, à présent, j’ai vraiment hâte de lire le 4ème et dernier tome, (qui, à l’heure où j’écris cette chronique devrait sortir dans quelques mois) autant pour en savoir plus sur le clan des Rapaï que pour connaitre la fin de toute cette histoire.

     

    Un extrait : Le jour était levé depuis de nombreuses heures lorsque le chariot était entré sur les terres frontalières qui longeaient le territoire des loups. Le cœur battant, la gorge sèche, les yeux scrutant avec anxiété le chemin qui défilait sous les sabots des chevaux, les occupants du chariot avaient roulé depuis, sans faire de halte ni prendre le moindre repos.

    — Tu entends ces hurlements ? demanda Ronan, le regard braqué sur la forêt qui se dessinait au loin, trop proches, nous sommes trop proches…

    — Tiens, bois un coup, ça te détendra, affirma Bert, son compagnon de voyage, un petit homme au front dégarni et aux joues creuses, en lui tendant sa gourde de vin.

    Ronan prit la gourde et but une gorgée sans relâcher son attention. Il avait de bonnes raisons d’être inquiet. La semaine précédente, les Yokaïs avaient attaqué tous les villages situés à proximité de leurs terres et on racontait qu’ils venaient à présent de s’emparer de la petite ville de Tedeskah.

    — Je savais que ça finirait mal ! On leur avait dit qu’il fallait être complètement fou pour défier les bêtes, mais penses-tu qu’ils nous ont écoutés ? Non, non, bien sûr que non, pourquoi l’auraient-ils fait ? Après tout, on n’est que des frontaliens ! grogna Ronan dans sa barbe.

    — Ces gens n’ont même jamais croisé un Taïgan ou un Serpaï de leur vie, alors comment voulais-tu qu’ils comprennent ? soupira Bert.

    Non, ceux qui habitaient les grandes cités n’avaient pas compris. Ils n’avaient pas écouté les frontaliens, les habitants qui résidaient dans les villages situés aux limites des terres Yokaïs, quand ils leur avaient expliqué à quel point les bêtes étaient puissantes et dangereuses. Et à présent, il était trop tard. « Petite colline », « Grande prairie », « Terre fertile », « Grand bosquet » et tous les autres bourgs frontaliens avaient disparu…

    — Ne leur cherche pas d’excuse, on les avait avertis du danger ! On leur avait dit ce qui allait se passer ! C’est leur faute ! Tu n’étais pas là, mais moi j’ai vu, j’ai vu les cadavres mutilés de ces pauvres gens, j’ai vu les mères regarder en hurlant les bêtes dévorer leurs enfants !

    Le ton de Ronan était si amer qu’il pouvait pratiquement sentir un goût acide lui brûler la langue. Caché en haut d’un arbre, il avait miraculeusement échappé au massacre de « Grande prairie », mais les scènes atroces auxquelles il avait assisté hantaient chacune de ses nuits et il se réveillait tous les matins en tremblant, le front couvert de sueur et des larmes coulant sur ses joues.

     

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  • [Livre] Anne de Green Gables

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    Lecture terminée le : 17 octobre 2020

     

    Résumé : Née en Nouvelle-Écosse. Orpheline à trois mois. Anne est récupérée par une série de familles d'accueil. Malgré la pauvreté, elle parvient à s'évader de sa sombre existence grâce à son imagination débordante. Elle lutte pour rendre les circonstances acceptables. recherche des âmes sœurs et trouve dans les livres une certaine consolation, tout en rêvant de fonder un jour sa propre famille. Curieuse, inventive, amoureuse de la vérité, Anne fait déjà preuve du sens de l'émerveillement et de l'espoir qui la caractériseront sa vie durant.


    Auteur : Lucy Maud Montgomery

     

    Edition : Monsieur Toussaint Louverture

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 22 Octobre 2020 (1ère édition : 1908)

     

    Prix moyen : 16,50€

     

    Mon avis : De l’histoire d’Anne Shirley, je connaissais le film « le bonheur au bout du chemin » de 1985 et la série Netflix « Anne with an E », mais je n’avais jamais lu les livres. Quand les éditions Monsieur Toussaint l’ouverture a décidé de rééditer cette série avec une nouvelle traduction, j’ai sauté sur l’occasion et j’ai postulé à une masse critique privilégiée de Babelio pour le recevoir.
    Je ne peux donc pas faire de comparaison entre l’ancienne et la nouvelle traduction.

    Il y a vraiment longtemps que je n’ai pas revu le film, donc je ne me souviens pas vraiment de ce qu’il s’y passe mais j’ai trouvé qu’à l’exception de quelques modifications importantes, certes, mais qui ne dénaturent pas le roman, la série était assez fidèle à ce premier tome. En réalité, quand on y regarde de plus près, les modifications, à l’exception d’une, font en sorte de rendre la série plus dure, plus sombre que le livre qui reste vraiment très léger.
    Ainsi, Gilbert est un adolescent et n’a pas déjà un pied dans l’âge adulte, Les personnages des amis noirs de Gilbert et de l’ami homosexuel d’Anna n’existent pas, tout comme la communauté indienne : ces divers personnages ont été créés par la série. L’ile du prince Edward est profondément attachée aux traditions et à la religion, et il est probable qu’ils n’auraient pas acceptés des personnes aussi différentes d’eux. Si ces modifications étoffent la série et lui donne de la profondeur, je n’ai pas trouvé que ça rendait le livre plus fade ou moins attrayant. Juste un peu différent.
    Pour donner un exemple qui ne spoile ni l’un ni l’autre, dans la série, Anne ignore tout de ses parents biologique et la recherche de son passé est une grande part de ses recherches et interrogations, alors que dans le livre elle connait leurs noms et professions avant même d’arriver à Avonlea.
    Anne est vraiment une fillette adorable, même si on a parfois envie de lui faire un nœud à la langue pour la faire taire ! Il est dommage qu’elle soit si complexée par ses taches de rousseur et ses cheveux roux car elle semble vraiment être mignonne comme tout et elle se complique la vie en faisant une fixation sur ce point-là.

    Le livre met moins l’accent que la série sur la mauvaise opinion qu’ont les membres de la communauté d’Avonlea sur les orphelins. A part une ou deux remarques de Mme Lynde au début du livre, Anne n’a pas à subir d’acharnement, y compris de la part de ses camarades de classe puisqu’elle se révèle plutôt populaire.
    Par contre il y ait fait souvent allusion des mœurs de l’époque dont certaines prêtes à sourire : une jeune fille n’a pas le droit de relever ses cheveux avant 17 ans, il est très mal vu de le faire avant cet âge. Pas de prétendant avant 15 ans. Et, certainement ce qui m’a le plus fait sourire, les filles essaient de convaincre leur mère de les laisser rallonger la longueur de leur robe, puisque c’est un signe de l’âge adulte, tandis que de nos jours, les adolescentes auraient plutôt tendance à essayer de convaincre leur parents que « Mais non, ce n’est pas trop court ! »
    Anne est certes fantasque, bavarde, un peu tragédienne, mais pour une gamine qui n’a été que très occasionnellement envoyée à l’école, elle a une grande culture et un vocabulaire très étendu. Certes, il est souvent trop soutenu et pas forcément adapté aux circonstances, mais il est toujours correctement employé.

    Connaissant l’évènement qui doit se passer à la fin du livre et qui propulse Anne pleinement dans l’âge adulte, autant vous dire que j’ai commencé à pleurer trois chapitre avant que cet évènement n’arrive.
    Même si je ne suis pas une grande fan de hard back, je trouve que la lecture est plus confortable avec une couverture souple, je pense me procurer toute la saga dans cette réédition au fur et à mesure de ses sorties. Je trouve le rapport qualité/prix vraiment très bon et je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’une édition de cette qualité (même si je suis tombée sur une coquille qui m’a fait avaler ma salive de travers et tousser pendant si longtemps que je suis étonnée de pas avoir vu débarquer une brigade anti-covid chez moi) fasse ce prix-là.
    Hâte de découvrir la suite !

     

    Un extrait : Le supplice de parler le premier fut épargné à Matthew car, ayant aussitôt compris qu’il venait vers elle, la fillette s’était levée, avait saisi de l’une de ses fines mains sales les poignées d’un sac en tapisserie usé jusqu’à la corde, et lui avait tendu l’autre.
    «  Je suppose que vous êtes Monsieur Matthew Cuthbert de Green Gables, dit-elle d’une voix particulièrement douce et claire. Je suis très heureuse de vous voir. Je commençais à craindre que vous ne veniez pas me chercher et j’imaginais tout ce qui aurait pu vous retenir. J’avais décidé, si vous ne veniez pas ce soir, de longer la voie jusqu’à ce grand merisier là-bas, dans le virage, et de grimper dedans pour y passer la nuit. Je n’aurais pas eu peur du tout, et ça aurait sans doute été charmant de dormir dans cet arbre avec ces fleurs blanches au clair de lune, vous ne pensez pas ? Ça aurait été comme vivre dans un temple de marbre, non ? et puis j’étais certaine que si vous n’étiez pas venu me chercher ce soir, vous seriez venu demain matin. »
    Matthew avait gauchement pris la petite main toute maigre dans la sienne et immédiatement su quoi faire. Il ne pouvait pas dire à cette enfant aux yeux brillants qu’il y avait eu une erreur ; il allait la ramener à la maison et laisser à Marilla le soin de le faire. Peu importe l’erreur, on ne pouvait pas la laisser à Bright River de toute façon, alors questions et explications pouvaient tout aussi bien attendre son retour dans le giron de Green Gables.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #283

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #124

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Le ferry de Mats Strandberg

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    Un peu moins d’une heure avant le départ. Elle a encore le temps de changer d’avis. Encore le temps de retraverser le terminal en tirant sa valise derrière elle, de longer de nouveau le quai, descendre dans le métro, retourner à la gare centrale de Stockholm et refaire le trajet en sens inverse pour rentrer chez elle à Enköping. Elle n’a qu’à oublier cette idée folle qui lui est passée par la tête. Et un jour peut-être rira-t-elle d’elle-même en se revoyant, la veille au soir, assise dans sa cuisine alors que les voix de la radio ne parvenaient pas à couvrir le tic-tac de l’horloge. Il faut dire qu’elle avait déjà bu trop de rioja et qu’elle avait son compte. Elle avait vidé un dernier verre malgré tout et décidé qu’il était temps de se prendre en main. Carpe diem. Cueillir le jour qui passe. Cueillir l’aventure.

    Oui, peut-être un jour trouvera-t-elle tout cela très drôle, mais Marianne en doute. C’est difficile de rire de soi-même quand on n’a personne avec qui le faire.

    Comment tout cela avait-il commencé, au fait ? Ah oui, elle avait vu une publicité à la télévision plus tôt dans la soirée – des gens bien habillés, ordinaires, si ce n’est qu’ils avaient l’air plus heureux –, mais c’est léger comme explication. Ça ne lui ressemble pas.

    Elle avait réservé le billet dans la foulée, sans se laisser le temps de le regretter. Son état d’excitation était tel qu’elle n’avait pu trouver le sommeil, malgré le vin… Et cette sensation d’urgence avait perduré toute la matinée, alors qu’elle se teignait les cheveux, puis l’après-midi tandis qu’elle préparait sa valise, et sur tout le chemin jusqu’ici. Comme si l’aventure avait déjà commencé. Comme si elle pouvait se fuir elle-même en fuyant son quotidien.

    Mais à présent elle se regarde dans le miroir, sa tête pèse des tonnes et le regret l’a quand même rattrapée, comme une seconde gueule de bois qui s’ajouterait à la première.

    Marianne se penche en avant et essuie un peu de son mascara, qui a coulé. Dans les toilettes pour femmes du terminal du ferry, sous la lumière bleutée des néons, ses poches sous les yeux semblent démesurées. Elle recule, se passe les doigts dans ses cheveux à la coupe sage. Elle peut encore sentir le parfum de la teinture. Elle sort un rouge à lèvres de son sac à main et rectifie son maquillage d’un geste souple et familier, puis fait mine d’embrasser son reflet dans la glace. Lutte contre le nuage noir qui veut monter en elle et l’envahir, la dévorer tout entière.

    Quelqu’un tire la chasse d’eau dans un box derrière elle et déverrouille la porte. Marianne se redresse, tire sur son corsage. Se ressaisir, il faut qu’elle se ressaisisse. Une jeune femme brune, vêtue d’un top sans manches d’un rose criard se dirige vers le lavabo près du sien. Marianne étudie la peau lisse de ses bras. Les muscles qui se devinent quand elle se lave les mains et va prendre une serviette en papier. Elle est trop maigre. Les traits de son visage sont si anguleux qu’ils en deviennent presque masculins. Mais Marianne suppose que beaucoup la trouveraient jolie. Sexy, en tout cas. Un petit diamant brille sur l’une de ses incisives. Il y a du strass rose sur les poches arrière de son jean. Marianne se surprend à l’observer sous toutes les coutures et détourne les yeux. Mais la fille sort et disparaît dans le terminal sans lui accorder un regard.

    Marianne est invisible. A-t-elle vraiment un jour été aussi jeune elle-même ?

    C’était il y a si longtemps. Une autre époque, une autre ville. Elle était alors mariée à un homme qui l’aimait de son mieux. Leurs enfants étaient petits et vivaient encore dans l’illusion que leur mère était une sorte de demi-déesse. Elle avait un travail qui la confortait chaque jour dans son statut. Et ses voisins étaient toujours heureux de lui offrir une tasse de café quand elle passait à l’improviste.

    Dire qu’il y avait alors des jours où Marianne rêvait d’être seule. De bénéficier de quelques heures de solitude pour être enfin à l’écoute de ses pensées. Cela lui paraissait le comble du luxe.

    Si c’est bien le cas, elle nage dans le luxe, ces temps-ci. En réalité, le luxe est tout ce qui lui reste.

     

    Alors, tentés?

  • [Livre] Le blues du pêcheur

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    Lecture terminée le : 15 octobre 2020

     

    Résumé : «Maman, Comme tu vois, je ne t’ai pas oubliée. Quatre mois déjà que je suis à Marseille. Le temps est passé vite, j’ai eu tant à faire, j’ai eu tant à apprendre et à découvrir. Marseille est grande. Elle m’a étourdi d’abord, puis elle m’a enchanté. Je m’y sens libre. L’anonymat a quelque chose d’exaltant. Livourne est un bourg comparé à Marseille. Je crois qu’il me serait impossible d’y vivre maintenant, je m’y sentirais enchaîné à une vie trop étroite. Ici, on peut trouver du travail, on peut tenter sa chance. Il y a beaucoup d’Italiens à Marseille. Je ne suis pas trop dépaysé. Nous, les Italiens, on vit en communauté, on se serre les coudes, tous confinés dans le quartier de la Belle de Mai. Les Français nous appellent les babi. On voit souvent des affiches dans la rue : « Immigrés italiens dehors, travailleurs français! » Quelques escrocs m’ont même proposé une fausse carte d’identité si je soutenais le parti socialiste. Mais avec mon accent à couper au couteau et mon peu de vocabulaire, ce n’est pas demain la veille qu’on cessera de m’appeler macaroni. Ces sales gens ne doivent pas connaître notre cuisine pour en faire une insulte! Ton cacciucco me manque, nos longues discussions aussi. »


    Auteur : Alan Alfredo Geday

     

    Edition : Autoédité

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 01 Avril 2019

     

    Prix moyen : 12,50€

     

    Mon avis : J’ai accepté de lire ce roman, lorsque l’auteur me l’a proposé, car il y avait beaucoup de point commun dans le résumé avec ma famille et moi : Livourne, un immigré italien, la belle de mai à Marseille… Il fallait que je découvre l’histoire qui s’articulait autour de ces mots clefs.
    J’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire dans laquelle on suit Giovanni, un jeune pêcheur de Livourne qui rêve d’une autre vie que la pêche et se sent coincé par la « tradition familiale » qui veut qu’un fils reprenne le métier de son père et reste au village pour s’occuper de ses parents.
    A la mort de son père, il quitte l’Italie et s’embarque clandestinement pour Marseille.
    La communauté italienne s’est regroupé dans le quartier de la belle-de-mai et c’est là que va atterrir Giovanni où il loger dans une famille de brave gens.
    Mais le rejet des français envers « les ritals » est fort dans le Marseille d’après seconde guerre mondiale. La rancœur envers les italiens, ces « fascistes » qui étaient dans « l’autre camp » sont encore fortes. Les amalgames n’ont pas attendu le XXIème siècle pour exister !
    La mafia italienne est également bien présente et taxe la communauté italienne en échange d’une pseudo « protection ».
    Entraîné malgré lui dans une vie qui ne lui ressemble, Giovanni peine à se faire une place, il a du mal à retrouver « son rêve ».
    Toujours accompagné de son harmonica, il va d’espoirs en désillusions car comme le lui écrit sa mère « Le monde est-il si différent où tu es ? » Giovanni fuit la routine de sa vie, mais la routine se réinstalle toujours. Après avoir fui l’Italie, il quitte également Marseille pour Paris. Paris va-t-elle lui apporter ce qu’il cherche ?
    Il fait des rencontres, certaines sont belles, d’autres moins, certaines lui apporteront beaucoup, d’autres ne lui apporteront que de la déception.
    Il y a beaucoup d’émotions dans ce roman, sans pour autant tomber dans le pathos, loin de là. Tout est dans la mesure et le style de l’auteur, fluide et agréable à lire décrit merveilleusement bien les aléas de l’immigration, les difficultés, les doutes.
    Je ne me prononcerais pas sur Paris, mais il décrit très bien Marseille. Même plusieurs décennies après l’époque de l’histoire, je reconnais la ville de mon enfance, avant qu’elle ne se dégrade autant.

    La seule raison pour laquelle je n’ai pas dévoré ce livre d’une seule traite, c’est que je n’avais pas beaucoup de temps pour lire.
    En tout cas, une chose est sûre, je ne regrette pas du tout d’avoir accepté de découvrir ce livre car je me suis vraiment régalée.
    J’ai soigneusement noté le titre du second livre de l’auteur. Quand j’aurais un peu plus de temps pour lire, il est fort possible que je me le procure pour aller faire un tour sous le pont de Brooklyn !

     

    Un extrait : Le père Valci est satisfait. Sa femme Nina sera heureuse. La joie lui fait recouvrer ses forces, et il manœuvre la barque vers le port. Giovanni profite de cette allégresse temporaire pour sortir son harmonica. Il a envie de blues, de quelque chose qui le fasse rêver. Le père n’aime pas voir son fils mélancolique, mais il est trop occupé à ramer et ne le rabroue pas. Giovanni se plonge dans ce monde sensible qui l’aide à vivre. Un monde où se rejoignent espoirs et souvenirs. Mais il sait que cet intermède sera de courte durée, que, sur la terre ferme, il devra revenir parmi les siens. En attendant, il laisse ses pensées divaguer. Le vent siffle dans ses oreilles comme dans un coquillage. Le souffle du blues s’échappe dans le clapotis des vagues. C’était Benjamin, que Giovanni appelait Ben, qui lui avait appris à jouer du blues. Pendant que les Américains reconstruisaient le port, Giovanni aimait se baigner en leur compagnie. Ce jour-là, il avait laissé son harmonica sur le quai, caché au fond d’un mocassin. Mais alors qu’il goûtait la mer tiède de cette fin d’après-midi, nageant parmi les poissons et les algues vertes qui lui chatouillaient les jambes, il entendit s’élever une mélodie suave. Qui aurait pu lui faire une telle chose ? Lui prendre son harmonica ! Il rebroussa chemin avec empressement et aperçut un rassemblement qui cachait le mystérieux musicien. On était émerveillé, le marine jouait quelque chose de différent et d’envoûtant. Il portait une veste kaki, un pantalon couleur moutarde et des bottes à lacets. Les gamins scrutaient avec envie le couteau qu’il portait à la cuisse droite. C’était l’Amérique à Livourne. Ke jeune marine afro-américain leur faisait découvrir Chicago et ses cabarets. Giovanni s’avança vers l’homme qui s’amusait de l’enthousiasme des pêcheurs : « è moi, è moi ! ». Le soldat les yeux vers lui et s’arrêta de jouer :

    - Hey man ! It’s yours ?

    Giovanni ne comprenait pas, mais il pointa l’instrument du doigt, et le marine continua :

    - I am Benjamin, I am from Chicago. Do you like blues ?

    L’adolescent acquiesça, et le soldat en fut amusé. Jusqu’au retour des américains au pays, Giovanni vint apprendre de Ben le rythme du blues, un rythme lent et sulfureux.

     

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