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[Livre] L'ours

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Lecture terminée le : 28 janvier 2020

 

Résumé : Anna, 5 ans, et son petit frère Stick campent avec leurs parents dans un parc naturel sauvage lorsqu’ils sont surpris en pleine nuit par ce que la petite fille confond avec un gros chien. Le lendemain, Anna découvre qu’elle et Stick sont désormais seuls, et que c’est à elle, la « grande », qu’il incombe de protéger son frère. Débute alors pour les deux enfants isolés une dangereuse errance…


Auteur : Claire Cameron

 

Edition : 10/18

 

Genre : Roman contemporain

 

Date de parution : 05 Janvier 2017

 

Prix moyen : 7€

 

Mon avis : Avant même de commencer le livre, on sait exactement ce qu’il arrive aux parents d’Anna. En effet, dans la préface, l’auteur nous parle du fait divers qui a inspiré son livre : un couple de campeurs s’était fait sauvagement attaqué par un ours sans aucune raison. L’alerte avait été donnée lorsqu’on ne les avait pas vus revenir au bout de 3 jours et il avait fallu encore deux jours pour trouver le campement dévasté et l’ours montant la garde à côté des cadavres. Pour son histoire, l’auteur a rajouté des enfants et a fait de l’ainée, une fillette de 5 ans, le narrateur de l’histoire.
La fillette ne comprend pas ce qu’il se passe et la brutalité de l’attaque ne lui laisse pas le temps d’assimiler quoi que ce soit. J’ai trouvé vraiment horrible de la voir parler de ce qu’il se passe, de comment elle l’a perçu, tout en sachant ce qu’il s’est vraiment passé.
On ne peut pas dire que j’ai apprécié Anna et son frère. Alors, ok, vous allez me dire que ce ne sont que des enfants, mais ils passent leur temps à se battre, ou à faire leur possible pour que l’autre n’obtienne pas ce qu’ils arrivent à avoir.
Oui, je sais, je n’ai aucune patience avec les gosses ! Surtout les sales mioches mal élevés.
Le récit, fait pas une enfant, dans le langage d’une enfant de 5 ans également, était une bonne idée, et à plus d’une reprise, il m’a filé la chair de poule.
D’un autre côté, c’était parfois difficile de suivre ce genre de langage et à une ou deux occasions, je n’ai carrément pas compris de quoi parlait Anna.
J’ai aussi sauté certains passages, parce que ça commençait à faire un peu long.
J’ai été un peu contrarié par les passages avec la psy, car elle m’a fait penser à ces psy qui à une époque voulaient tellement que des enfants dénoncent des agressions sexuelles qui n’avaient jamais eu lieu qu’ils leur ont créé de faux souvenirs à force de faire les questions et les réponses. Là c’est un peu pareil, la psy semble vouloir à toute force qu’Anna soit complétement traumatisée et ne la laisse pas s’exprimer à son rythme.
L’épilogue est terrifiant en ce sens qu’avec le recul, on se rend compte de dangers auxquels on a pas forcément pensé au cours de l’histoire et que la réponse à la question « pourquoi il n’y a pas eu ce danger-là » est vraiment horrifiante dans sa froide simplicité.
Le seul reproche que j’aurais à faire à ce livre est qu’il détaille un peu trop chaque fait et geste des enfants avec un langage qui devient vite pénible à lire.
J’aurais préféré un récit à la troisième personne avec, pourquoi pas, des notes écrites dans le langage d’Anna, un peu comme si un psy ou un policier avaient été en train de rédiger un rapport sur l’histoire.
C’était une lecture intéressante, mais ce langage m’a empêchée de vraiment entrer dans l’histoire et d’en profiter pleinement.

 

Un extrait : Même avec les yeux très fermés j’entends la fermeture Éclair se déchirer. Je me retourne pour regarder. Il y a un bout de ciel vraiment bleu foncé maintenant mais la tête de Pap le cache presque complètement. Il a l’air en colère et moi je vais avoir des ennuis. Il crie et je vois rien que des dents, pas très blanches mais grandes, grandes… Des crocs pointus devant et par derrière des dents encore plus grosses et larges, qui pourraient être dans la bouche d’un dinosaure. Presque toutes ont un morceau d’or au milieu. C’est là qu’il cache notre trésor, en sûreté parce qu’aucun voleur pourra le prendre là-dedans, ou si dans la nuit un cambrioleur vient le prendre il devra essayer de partir avec les dents de Pap aussi et ça le réveillera, et il fera fuir le méchant. Je me recroqueville et il me soulève d’un coup.

Pap me serre contre lui mais c’est pas un câlin, il m’écrase et je perds tout l’air que j’avais dans mon corps. Le ciel tremble. Je vois un bras qui ressemble à une griffe et c’est une branche d’arbre pleine d’aiguilles. Pap court, je suis secouée dans tous les sens. Ça crie toujours. La tête de Gwen monte et descend, monte et descend, si je ne la tiens pas fort-fort elle va tomber, je la rapproche de ma figure et j’essaie de sentir son odeur mais elle ballotte trop.
Pap me pousse en arrière et je vois des choses s’éparpiller par terre, et je me dis qu’il met du désordre. Ensuite, il part en courant et je sens le sol rentrer dans mon dos, ça pique et ça empêche de respirer. Une grosse aiguille de pin se plante dans la fente entre le haut et le bas de mon pyjama. Le pantalon de mon pyje tombe tout le temps, surtout si je cours, alors je dois le remonter par derrière avec la main. Un jour un garçon a ri en me montrant du doigt et il a dit qu’il voyait mon derrière mais c’était pas vrai, pas la partie toute ronde mais seulement le haut de la fente qui sort du pantalon. Maman, elle dit que c’est mon sourire d’en bas. J’aime bien les pantalons qui restent en place.

Je voudrais le remonter plus haut mais Pap m’a reprise sous son bras et il me lance en l’air comme il le fait dans l’eau du lac, seulement il y a pas d’eau ici. Je me cogne la tête. Je hurle ça fait mal et Pap est tellement fâché qu’il crie aussi, sauf que la pagaille partout c’est lui, pas moi. Ou bien Stick est sorti de la tente sans rien dire et c’est lui qui a fait tout ce désordre ? En tout cas, Pap continue à crier. Il me pousse et il me pousse et je me demande s’il va me jeter dans le lac, il le fait des fois mais on est censés jouer doucement dans l’eau, on doit rire et être contents pour que Pap me laisse grimper sur ses épaules et sauter debout, ou bien c’est lui qui me lance. Quand c’est moi qui plonge j’ai pas peur, je pince mon nez et je pars en avant et tous les bruits s’arrêtent. C’est tranquille, sous l’eau. Il y a des bulles autour de moi mais pas de requins parce qu’ils vivent pas dans notre lac, rien que de tout petits poissons qui me mordillent les doigts de pied si je reste vraiment sans bouger et ça fait même pas mal. Quand il y a le silence et que je vois les bulles, je sais que c’est le moment de remonter, je dépince mon nez et je bats des jambes, je ressors de l’eau et je trouve le bras de Pap pour me tenir, et alors tous les bruits reviennent dans mes oreilles.

Cette fois Pap me jette mais je pars pas sous l’eau. J’ai quelque chose de dur dans mon dos et lui, il appuie sur mon ventre mais c’est pas un jeu. On a pas le droit de se pousser, normalement, je lui dis d’arrêter et je crie, parce qu’il hurle tellement de trucs à la fois qu’il doit pas pouvoir m’entendre. Il me pousse encore même si c’est pas autorisé, et cette fois ça fait trop mal dans mon bidou, alors je me roule en boule autour de Gwen. Il me lance sur le dos, je sens l’air courir de chaque côté de moi. Il y a un bruit sourd bang et un clic.

 

Petite déception 2 étoiles.jpg

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