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Selene raconte... - Page 136

  • [Livre] La dame du manoir de Wildfell Hall

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    Résumé : L’arrivée de Mrs Helen Graham, nouvelle occupante du manoir délabré de Wildfell, alimente tous les on-dit.
    Qui est donc cette mystérieuse artiste, qui se dit veuve et vit seule avec son jeune fils ? Quel inconvenant secret cache-t-elle ? Et pourquoi son voisin veille-t-il si jalousement sur elle ?
    Même Gilbert Markham, un prospère éleveur tombé sous le charme d'Helen, commence à douter d'elle. Il est vrai qu'Eliza Millward, sa promise, ne cesse de propager des ragots sur la dame du manoir. Un drame semble inévitable...

     

    Auteur : Anne Brontë

     

    Edition : Archipoche

     

    Genre : Classique

     

    Date de parution : 2012 (archipoche)
                                  1848 (1ère édition)

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : J’ai reçu ce livre lors d’un swap il y a des lustres et je n’ai jamais eu le temps de le lire. Il y a quelques mois, j’ai essayé mais je n’ai pas du tout réussi à entrer dans l’histoire.
    Et puis, là, pour rattraper mon retard dans un challenge, je l’ai remis sur ma table de chevet et, dès les 1ères lignes, j’ai été happée dans l’histoire.
    L’histoire en elle-même est du point de vue de Gilbert Markham qui écrit une longue lettre à un ami, mais, en milieu de lecture, le point de vue devient celui d’Helen Graham du fait d’un journal intime que Gilbert recopie intégralement dans sa lettre. Par ce tour de passe-passe, on a donc deux points de vue différents suivant les périodes de l’histoire.
    Le voisinage de Wildfell hall semble faire de la médisance un sport national. J’ai souvent regretté que la bonne éducation et les convenances empêchent Helen de les envoyer vertement balader.
    Vous imaginez si, aujourd’hui, une voisine que vous venez à peine de rencontrer, vous disait que vous ne savez pas élever votre fils, que vous avez tout faux et qu’elle va vous envoyer le curé pour qu’il vous chapitre à ce sujet ? Personnellement, je lui fais avaler son assiette de gâteau sec par les narines.
    Gilbert n’est guère mieux, même s’il essaie de se donner le beau rôle. Son attitude envers Mr Lawrence, qui est censé être son ami, est inqualifiable. Il se montre insultant voire violent uniquement parce qu’il pense que la voisine lui préfère le voisin ?
    Quand on arrive au journal intime d’Helen on a envie de la secouer et de lui dire de ne surtout pas se faire avoir. Dans un sens, sa tante n’avait pas tort, mais elle a perdu toute crédibilité aux yeux de sa nièce par sa manière de faire, d’essayer de la manipuler pour lui faire accepter un mariage à sa propre convenance. Il était à parier qu’une fille de 18 ans libre de choisir son mari aller s’obstiner.
    Du côté de l’entourage d’Helen, on ne peut pas s’empêcher de plaindre l’amie d’Helen, Millicent, car son mariage semble être le pire de tous et on a peur pour sa petite sœur car on voit que leur mère est prête à tout pour marier ses filles au plus vite.
    A la lecture de ce journal, on se dit que les apparences sont parfois trompeuses mais que ça ne rattrape pas toutes les fois où elles étaient plutôt transparentes.
    Helen est peut être un peu trop religieuse, et se cache un peu trop derrière la religion, mais si cela lui permet de tenir face au comportement de son mari, franchement, ça ou autre chose…
    Pour le mari d’Helen, Anne Brontë s’est inspirée de la déchéance de son frère qui a sombré dans la dissipation, le jeu, l’alcool (très classe pour un fils de pasteur).
    Anne est moins connue que ses sœurs Emily (les hauts de hurlevents) et Charlotte (Jane Eyre), mais on trouve assez facilement ses deux romans, tandis que ses sœurs ne sont connus que par un seul ouvrage chacune (même si Charlotte a écris plusieurs livres).

    Cette critique de la conduite des hommes et la réaction d’Helen devant l’attitude de son époux a profondément choqué la société de l’époque pour laquelle une femme doit subir en silence « tout ce que Dieu lui envoie ».
    Cette « révolte » fait de ce roman l’un des premiers romans féministes (enfin plus ou moins, vu que le mariage reste la panacée).
    Ce roman a tant choqué, qu’après la mort d’Anne, sa propre sœur, Charlotte, va interdire sa réimpression.
    Heureusement que finalement, il a été réédité, car sinon, on serait passé à coté d’un vrai chef-d’œuvre.

    Un extrait : - Je voulais vous rapporter ce que j’ai appris chez elle, reprit Rose. J’en meurs d’envie depuis des heures ! Vous savez tous qu’on raconte depuis des semaines que Wildfell Hall est sur le point de trouver un locataire, n’est ce pas ? Et bien ! Figurez vous que le manoir est habité depuis plus d’une semaine ! Et nous ne le savions même pas !

    - Pas possible ! s’exclama ma mère.

    - Absurde ! cria Fergus

    - C’est pourtant vrai !...Et la nouvelle locataire est une dame seule.

    - Seigneur !...Mais la maison est en ruine !

    - Elle a fait effectuer les réparations indispensables dans deux ou trois pièces ; elle y habite toute seule avec une vieille femme qui lui sert de servante !

    - Oh ! mais cela gâte tout ! Moi qui avait espéré qu’il s’agissait d’une sorcière, dit Fergus, en sculptant la tranche de pain épaisse de trois centimètres qu’il s’était coupée.

    - Ne dis pas de bêtises Fergus ! Mais c’est étrange, n’est-ce-pas maman ?

    - Etrange ? Je puis à peine y croire !

    - Mais tu peux me croire… Jane Wilson l’a vue. Elle a accompagné sa mère qui, évidemment, dès qu’elle eut entendu qu’une étrangère s’installait dans le voisinage, s’est précipitée et l’a ensevelie sous une pluie de questions. Elle s’appelle Mrs Graham et porte le deuil, non pas les grands voiles de veuve, mais un deuil plus simple ; elles disent qu’elle est très jeune, qu’elle n’a pas plus de vingt-cinq à vingt-six ans et est très réservée. Elles ont cherché par tous les moyens à savoir qui elle est et d’où elle vient, mais ni les questions directes et opiniâtres de Mrs Wilson ni les manœuvres habiles de miss Wilson n’ont amené une réponse précise, ni même une réponse vague, qui aurait pu satisfaire leur curiosité et jeter un peu de lumière sur le passé ou les relations de cette dame. Elle a été à peine polie et visiblement pressée de les voir à nouveau franchir le seuil. Mais Eliza Millward m’a dit que son père irait très prochainement au manoir, car il estime que Mrs Graham a grand besoin des conseils d’un pasteur ; elle ne s’est pas montrée à l’église dimanche et elle – je veux dire Eliza – demandera à accompagner son père, car elle espère rapporter quelques nouvelles passionnantes de cette visite. Tu sais bien Gilbert, qu’elle obtient toujours ce qu’elle veut. Nous devrions y aller aussi, maman, la plus simple politesse l’exige.

     

     

  • [Livre] Rien ni personne

     

    Je remercie les éditions sarbacane pour cette lecture

     

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    Résumé : La vieille dame semble avoir poussé comme un champignon. Quand Jeanne la trouve dans la forêt, elle ne réagit pas. Rien. Pas un mot.
    Jeanne finit par la recueillir, mais pour un temps seulement.
    Elle a ses propres problèmes. En fuite, elle vise la lointaine Thaïlande, où elle espère exercer ses talents de boxeuse thaï.
     
    Au fil des jours, Jeanne se familiarise avec sa pensionnaire, qu’elle baptise « Al » - comme Alzheimer. Peu à peu, leurs solitudes se rencontrent.
    Mais le passé n’a pas fini de les poursuivre…

     

    Auteur : Lorris Murail

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 01 février 2017

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Je ne ressors pas de ma lecture aussi enthousiaste que d’habitude quand je fini un roman sarbacane de la collection exprim’.
    La plupart du temps, quelle que soit la gravité du sujet de fond traité dans le roman, il y a du rythme et, très souvent, beaucoup d’humour.
    Il est vrai que le sujet traité, la maladie d’Alzheimer, n’est pas facile à aborder dans un roman jeunesse, mais, Severine Vidal l’a déjà fait avec brio, rythme et beaucoup d’humour et de tendresse dans « 
    Quelqu’un qu’on aime ».
    Ici, même si j’ai bien aimé le roman, j’ai regretté la lenteur qui s’en dégage. On a quasiment un monologue entrecoupé de recherches guère passionnantes.
    Je n’ai pas réussi à m’attacher à l’héroïne, Jeanne, que j’ai trouvée agressive et incapable de prendre la moindre responsabilité de ses actes. Quant à Al, même si elle est touchante, elle n’a pas assez de présence pour devenir attachante. La fin, du coup, m’a laissé de marbre : difficile de ressentir des émotions quand les personnages laissent indifférent.
    L’écriture est pourtant agréable en elle-même et pas un instant je n’ai envisagé l’idée d’abandonné le livre, mais, contrairement à d’autres, je n’ai pas eu trop de mal à le mettre en pause quand j’avais d’autres choses à faire.
    C’est donc avec un avis en demi-teinte que je termine ma lecture. D’un coté, ce n’est pas un livre que j’aurais envie de relire, mais ce n’est pas non plus un livre que je déconseille.
    Il est tellement sur le fil que je pense vraiment qu’il peut plaire ou déplaire selon la sensibilité du lecteur, voire le moment où il est lu par un même lecteur. Peut être que je l’aurais plus apprécié si je l’avais lu à un autre moment.

    Un extrait : Les gens du pays disaient les bois, pas la forêt. Les forêts sont plus vastes, elles sont parfois impénétrables. Avec ses puits d’ombre et ses lumières suspendues, celle-ci aurait pourtant fourni un bon repaire aux fées, aux enchanteurs et aux lutins. Jeanne s’y trouvait bien et son dragon sans doute s’y promenait à son aise. La jeune fille portait l’animal fabuleux à gauche, de l’épaule à la saignée du bras. Noir et jaune, avec une queue d’écailles en tire-bouchon.
    Elle n’avait pas poussé le moindre gémissement, pas un. Toutes les trois minutes, Elric levait les aiguilles de son dermographe et lui demandait ça va ou bien je te fais pas trop mal ? Il lui arrivait de prévenir ça risque de piquer un peu. Au bout d’une heure de travail, Elric avait posé son instrument et annoncé une pause. Son torse en forme de barrique, que se disputaient un tigre et les hautes herbes d’une jungle, luisait de sueur. Le tatoueur était fatigué par l’effort. Jeanne avait souri, sans montrer son impatience. Elle avait écouté Elric lui expliquer qu’il fallait laisser les endorphines se refaire une santé, sinon le tatoué commençait à sentir la douleur. Il avait dit j’ai l’air d’un monstre pervers mais j’essaie quand même de ne pas trop faire souffrir les clients, je tiens à ce qu’ils reviennent. Jeanne lui avait certifié que non, il ne lui faisait pas mal.
    La séance avait duré près de trois heures et Jeanne n’avait donc ni gémi ni frémi. Comme Elric s’en étonnait, limite vexé, elle lui avait dit tu aurait pu me le coudre, mon dragon, que j’aurais pas moufté. T’as bien choisi, avait répondu Elric, c’est toi le monstre finalement, t’as une peau de dragon, gamine, et peut-être pas que la peau. Puis il avait ajouté, à propos, j’ai l’impression qu’il lui manque quelque chose, une belle langue de feu, tu vois, ç’aurait été bien mais j’ai plus la place, si je te la fais ça va partir sous l’aisselle. Jeanne avait répliqué t’as qu’à la mettre ailleurs. Elle lui désignait sa cheville. Pas aujourd’hui, la peau est fine à cet endroit-là, comme t’es en manque d’endorphine au bout de trois heures, tu sauterais au plafond. Jeanne se moquait des endorphines, elle voulait en finir.

     

     

  • [Livre] Korss'Hanes - T01 - L'Eveil

     

    Je remercie les auteurs et le site Librinova pour cette lecture

     

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    Résumé
     : La naissance de deux enfants peut-elle faire basculer le destin d’une nation ?
    Une ancienne prophétie le laisse suggérer et les événements se précipitent. Une guerre se prépare mais qui pourra en prévoir les conséquences ?
    Quand le passé antique et les légendes ressuscitent, le monde des hommes flirte avec le bord du précipice.
    Les enfants du présage se retrouvent au centre du combat. Mais peut-on se fier aux prophéties ?

     

    Auteur : Benjamin Lebrun et Yohann Carouge

     

    Edition : Auto-Edition avec l’aide de Librinova

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 4 Janvier 2017

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : J’ai mis un certain temps à lire ce livre car je n’ai pas vraiment l’habitude (ni la patience, mea culpa) de lire de la fantasy. Il faut dire que ce premier tome a la lourde charge de nous présenter tout un monde avec ses coutumes (plusieurs coutumes, car plusieurs peuples), ses traditions, ses légendes etc… Cela donne un univers très riche et une somme d’informations assez importante à intégrer.
    Pour autant, les auteurs ne se sont pas laissés emportés dans des pages et des pages indigestes de descriptions. Les informations, quoique nombreuses, sont dispersées tout au long du roman, ce qui les rend plus faciles à appréhender.
    En général, j’ai du mal à apprécier les romans auto-édités. Les auteurs ont du mal à accepter cet état de fait, mais force est de constater que si leur roman n’a pas trouvé de maison d’édition, ce n’est pas pour rien.
    Mais ce roman fait partie des exceptions ! Il est bien meilleur que ce que j’ai pu voir, en général, dans le domaine de l’autoédition.
    Il a un style clair et direct, qui évite les répétitions inutiles (la plupart du temps), et le langage inadapté au style du livre, ce qui est le reproche que l’on peut le plus souvent faire aux romans auto-édités.
    Peut-être le fait que les auteurs soient deux les a-t-il aidés à ce sujet.

    Bien sûr, il a quelques défauts, mais ce sont des défauts qui ne seront pas difficile à corriger.
    Parmi eux on compte quelques maladresses de langage, quelques fautes d’orthographes (ou peut-être des coquilles), quelques erreurs de concordance. Le plus gros « problème » est un gros souci d’accord du participe passé qui se présente à plusieurs reprises.
    En bref, rien qui ne soit insurmontable et qui ne peut pas être corrigé avec une relecture plus minutieuse.
    Et même si on grince un peu des dents, cela n’empêche pas la lecture car le texte reste tout à fait compréhensible et ce n’est pas non plus comme s’il y avait une faute à chaque paragraphe.
    Il y a parfois des mots d’argot français qui semblent dénoter dans un monde inconnu comme celui créé par les auteurs (Quand une guerrière « s’emplafonna » contre un mur, il m’a fallu 5 minutes pour arrêter de rigoler… ça a un peu cassé le coté dramatique et sérieux de la scène).

    J’ai beaucoup aimé la complexité des personnages. Aucun d’entre eux n’est tout blanc ou tout noir, et même pour ceux à qui on ne donnerait même pas l’heure, il est difficile de comprendre leurs motivations du premier coup.
    Les personnages sont attachants, qu’ils soient principaux ou secondaires. A chaque combat, j’avais presque peur de tourner les pages, car, s’il y a bien une chose qui ressort des scènes de bataille c’est que, comme dans Game of thrones : personne n’est à l’abri !!! (Bon à part peut-être les jumeaux, mais pour combien de temps ?).
    Comme tout premier tome qui se respecte, celui-ci nous fait nous poser plein de questions.
    Il y en a une que je me pose plus particulièrement : le traître qui se fait crever un œil (non, je ne spoile pas, quand il se fait crever un œil, on sait déjà que c’est un traître) : j’aurais aimé en savoir plus sur ses motivations. Alors oui, ok, il y a l’ambition et l’avidité. Mais il y a aussi une profonde haine, et, étant donné qu’il semblerait que ce soit un ami d’une des héroïnes (ou en tout cas qu’il l’a été dans le passé), j’aurais aimé savoir ce qui avait provoqué cette haine.
    Les dieux et déesses m’ont également intriguée et agacée. Déjà, il semblerait qu’ils ne soient pas plus divinités que vous et moi, seulement de puissants shamans si l’on se fie à une discussion entre « la déesse » et l’un des derniers représentants d’une race ancienne (et là, ça devient difficile d’en parler sans trop en dire !). Je suis curieuse de voir comment cela va tourner… Surtout après les révélations faites sur l’un des jumeaux.

    La fin est assez intrigante pour qu’on ait envie d’en savoir plus et, si le prochain tome est plus relu et corrigé, ce livre sera digne de ceux qui ont inspiré les auteurs !

    Un extrait : L’éclat étincelant des rayons des soleils ne perturbait pas les deux combattants. De nombreuses gouttes de sueur ruisselaient sur leurs fronts plissés. La concentration était à son paroxysme. Le fer s’entrechoquait tandis que de la poussière s’envolait à chaque mouvement d’esquive, de parade ou d’attaque. La fluidité et la vitesse d’exécution des gestes des bretteurs laissaient supposer une grande maîtrise dans l’art de l’acier. Les épéistes étaient splendides à observer, leur gestuelle était un véritable spectacle pour la dizaine d’officiers en armure intégrale, attroupés autour des deux fines lames. Chacun d’entre eux hurlait des encouragements à l’encontre de son favori. Les deux bretteurs n’avaient rien de commun. L’un était un véritable colosse maniant une large épée à deux mains, et l’autre, une amazone combattant avec deux armes. Elle alliait la grâce, la précision et l’agilité d’un félin.

    Soudain, d’une facilité déconcertante, cette dernière désarma son adversaire à l’aide d’un moulinet du poignet et en profita pour lui poser une de ses lames sur la gorge. Celui-ci était maintenant à genoux dans la poussière. Leurs regards se croisèrent lorsque plusieurs cris de soldats brisèrent l’instant de silence d’après confrontation. Elle se retourna arborant un sourire resplendissant. Malgré les marques de l’effort, sa beauté envoûtante n’était en aucun cas affectée. Sa chevelure brune flottait au gré des rafales de vent, ses courbes fines et sa taille de guêpe auraient fait frémir de désir un homme de foi.

    Alors que tout semblait gagné, le colosse lui faucha les jambes à l’aide de son puissant avant-bras droit. La belle guerrière eut à peine le temps de réaliser ce qui lui arrivait que le genou de son adversaire se posait sur sa cage thoracique, lui coupant le souffle et bloquant, par la même occasion, sa capacité de mouvement. Il lui adressa alors la parole d’un air sévère, le ton de sa voix n’avait rien d’agréable. On aurait dit la leçon d’un adulte envers un garnement un peu trop effronté.

    — Combien de fois devrais-je te répéter Illiaka que rien n’est gagné tant que ton adversaire n’est pas tombé sous les coups de ta lame ? Si tu jouais ta vie en ce moment, tes entrailles seraient déjà en train de se déverser sur ce sol.

    — Mais père, ce n’était qu’un entraînement ! Je n’ai pas combattu avec l’intention de vous tuer.

    Ce genre de discours, emprunt de légèreté, énervait au plus haut point Kiran Ryan, le général en charge de la forteresse d’Yvosk.

    — Sotte ! Tu n’es qu’une sotte ! Nous ne sommes pas en guerre mais ne prends pas cet entraînement à la légère. Je n’irai pas ramasser les restes de ton cadavre si tu succombes sous le poids de ton insouciance.

    Illiaka s’échappa de l’emprise de son père, se leva et se dirigea vers ses quartiers. Elle se retourna et le défia du regard.

    — Celui qui me tuera n’est pas encore né ! Personne ne manie l’art de l’acier mieux que moi et vous le savez très bien, assura-t-elle en s’éloignant.

    Alors qu’elle se dirigeait vers ses appartements, elle décida de faire un léger détour par les murs d’enceinte de la cité. Arriver en haut n’était pas chose aisée, leur hauteur avait déjà repoussé par le passé de nombreuses tentatives d’invasion. La forteresse était restée inviolée jusqu’à ce jour, les armées romoriennes et thodoriennes avaient subi quantité d’échecs. De gigantesques « tueurs de pierre » gardaient la muraille, il s’agissait de catapultes capables d’envoyer d’énormes amas de roches. Un véritable massacre si l’armée adverse n’arrivait pas à les neutraliser. Cette dizaine d’engins de mort faisait la fierté de la cité kholienne d’Yvosk. Du haut des remparts, Illiaka pouvait observer ses futures terres, celles qu’elle avait juré de défendre au péril de sa vie. Être la fille de Kiran Ryan impliquait de lourdes responsabilités et elle n’en était pas peu fière.

     

  • C'est lundi que lisez vous? #95

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    Rendez-vous initié par
     Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Livre] Rufus le fantôme

     

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

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    Résumé : Rufus est un fantôme. A l'école où il va, il y a des zombies, des vampires et des loups-garous. Si le papa de Rufus lui a dessiné un avenir tout tracé, notre fantôme, lui, à d'autres ambitions : il veut devenir LA MORT.

    Oui, la faucheuse, en chair et en os (surtout en os). Un métier passionnant et plein d'avenir, mais pas toujours facile à exercer, ainsi que Rufus va l'apprendre : conditions stressantes, horaires à rallonge...

    Et si tout ça devait mener à une grande GREVE DE LA MORT ?

     

    Auteur : Chrysostome Gourio

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Enfants

     

    Date de parution : 1 Février 2017

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : Encore un pépix plein d’humour et de rebondissements. Rufus est adorablement têtu et il a bien raison : comme s’il n’y avait pas assez de parents qui veulent contrôler la vie de leurs enfants, voilà maintenant qu’il y en a qui veulent contrôler leur mort. Et la mort, c’est quand même vachement plus long et donc c’est vachement plus embêtant d’être obligé de suivre un chemin tout tracé qui ne nous convient pas.
    Même s’il a avalé sa langue (et non, ce n’est pas une expression) et qu’il est donc très difficile à comprendre (un peu comme un enfant de 2 ans qui vous parle avec sa tétine dans la bouche), son copain, Octave, zombie de son état, est un formidable camarade qui l’aide autant qu’il le peut.
    Rufus a déjà choisi la vie, pardon la mort, qu’il aura plus tard : il veut être la mort, la faucheuse et quand il apprend par Melchior, la mort locale, que tout ce qui fait l’intérêt du poste est en danger, il décide de ruer dans les brancards et d’aider Melchior et ses collègues à faire valoir leurs droits. Même si pour cela, il doit défier ses parents.
    J’ai eu un peu de mal avec les parents de Rufus, surtout avec son père. Sa mère est plus ouverte, mais ne semble pas réaliser que ce n’est pas évident à comprendre au premier regard tant elle semble rigide.
    Le père de Rufus, qu’il appelle le Prof, lui, refuse que son fils puisse avoir une autre idée de son avenir que celle que lui-même s’est imaginé. Il ne laisse aucune liberté à Rufus et son épanouissement personnel semble être secondaire dans un premier temps.
    J’ai eu un peu de mal avec la maitresse aussi. Cette manière d’appeler les parents de Rufus après son exposé, j’ai trouvé ça très limite. Au point que j’ai pensé qu’un fantôme ne pouvait pas prétendre à être la Mort et que c’est pour cela qu’elle s’inquiétait pour son élève, alors que de toute évidence, la seule chose qui l’inquiétait, était qu’il ne suive pas le destin tracé par son père.
    J’ai passé un excellent moment avec cette lecture que j’ai fini en moins de 2h. J’ai toutefois une réserve, pour la première fois, sur les bonus. Ils sont plein de second degré qu’on comprend immédiatement en tant qu’adulte et que les enfants d’une douzaine d’années comprendront probablement sans grande peine aussi. En revanche, j’ai peur que les plus jeunes lecteurs ne prennent les « conseils » au pied de la lettre, et j’imagine déjà les réactions des parents quand ils découvriront que leur progéniture a découpé les draps de son lit pour faire un costume de fantôme, qu’il aura piqué du steak haché dans le frigo pour le coller dans son livre ou qu’il exigera une augmentation d’argent de poche sous peine de grève.
    Je pense que quand on s’adresse à un jeune public, il faut faire attention à ce que l’on « conseille » car les enfants ne sont pas réputés pour leur second degré.
    En dehors de cette petite réserve, je trouve que ce roman est très amusant et explique assez bien la notion de grève et de revendications syndicales, avec de petits points historiques disséminés l’air de rien dans les explications du Prof.

    Un extrait : Ils veulent tous comprendre, comme moi à leur âge. Tout ce dont je me souviens, c’est des crocs du loup dans mon bras, d’une silhouette sombre vêtue d’une ample cape, avec sa… grande faux fendant l’air… et puis plus rien. Jusqu’à ce que mes parents viennent me tirer de la tombe.
    Ca s’est passé il y a 526 ans. Et on peut dire que c’est mon âge. Je sais, on a l’impression que c’est vieux (comme mon prénom, Rufus, très à la mode à une époque), mais j’ai l’éternité devant moi, alors ça ne fait pas tant que ça. De plus, lorsque j’ai passé l’arme à gauche, j’avais dix ans. Donc je suis super jeune et je ne fais pas mes siècles.
    Par exemple, mon père, qui a 5347 ans, et ma mère qui en a 4871, sont dans la force de l’âge, alors que quand ils ont expiré, l’Humanité découvrait à peine la civilisation (oui, ils sont beaucoup plus âgés que moi… en fait, après la mort, l’âge devient un facteur assez relatif). Eux, ils ont même connu Homère et Virgile (des types dont vous n’avez peut-être pas entendu parler, mais qui ont écrit des histoires sensationnelles). C’est dire les fossiles !

    Enfin, ils ne les ont pas connus personnellement. Quoique… Est-ce que hanter une maison, ça compte ?
    Si ça compte, alors ils les ont connus de façon intime. Parce que les relations nocturnes, ça crée des liens.
    Normal pour des fantômes.
    Ah oui, c’est important de le noter (au cas où malgré la couverture, le quatrième de couverture, le titre du livre, de ce chapitre, le résumé de votre libraire ou de votre bibliothécaire, vous ne l’auriez pas compris) : je suis un fantôme. Un jeune fantôme, donc, mais un fantôme quand même. Un qui fait peur, traverse les murs et crie Ouuuuhhouuuu !! d’un air lugubre en agitant des chaînes. Enfin, en théorie (vous verrez que c’est plus compliqué que ça).
    Comme je n’ai que 526 ans, on voit clairement à quoi je ressemblais de mon vivant (avec le temps, on disparaît peu à peu, mais c’est pas pour tout de suite). Je n’étais pas très grand, j’avais des cheveux bruns frisottés et des yeux noirs. Ce qui est plutôt pas mal, vu que ça contraste avec mon teint blafard. Disons que maintenant, je suis plutôt beau gosse.
    La face de hachis Parmentier qui m’accompagne, c’est Octave, mon meilleur copain. Le zombie de la tombe d’à côté. Comme vous pouvez le remarquer, on a pas tout à fait la même tête. Parce que c’est un mort vivant. Moi, je suis revenu sans mon enveloppe corporelle, alors que lui a gardé la sienne. Et ça, on ne sait pas très bien à quoi c’est dû. J’ai beau demander à mon père, qui est un érudit, je n’ai jamais eu de réponse claire. Peut-être qu’il se trouvait charmant et ne voulait pas laisser son joli minois pourrir dans un cercueil ? En ce cas, compte tenu de ce qu’il est devenu, je ne suis pas sûr qu’il ait fait le bon choix.

     

  • Le tiercé du samedi #94

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres qui nous on donné envie de visiter un endroit (ville, pays, monuments…)

     

    Bien évidemment, je suis restée raisonnable, je n'ai pas cité la Lune avec la saga de Cinder, ni Mars avec celle de Phobos. je suis restée dans le domaine du possible, du moins du possible de 2017.
    Mon trio gagnant est donc:

     

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    Marie Leszczynska, Anne Muratori-Philip

     

     

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    Evidemment, même si cette propre Marie n'a pas eu une vie facile, c'est encore un livre qui donne envie de visiter Versailles!

     

     

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    La Véritable Histoire de Noël, Marko Leino

     

     

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    Bien évidemment, ce livre nous donne envie d'aller faire un tour en Finlande et plus particulièrement en Laponie...

     

     

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    La vagabonde des Highlands, Joanna Maitland

     

     

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    Ce n'est pas ce livre en particulier, mais les livres de ce genre: beaucoup de romances historiques se passent dans les Highlands, et forcément, on fini par avoir une furieuse envie de visiter le coin!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres que vous rêveriez de voir adaptés au cinéma, mais bien hein, sinon vous ne répondez plus de rien

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

     

  • [Film] Jeanne Poisson, Marquise de Pompadour

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    Titre original : Jeanne Poisson, Marquise de Pompadour

     

    Réalisé par : Robin Davis

     

    Date de sortie : 2006

     

    Genre : Romance historique

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 2 parties de 90 minutes

     

    Casting : Helène de Fougerolles, Vincent Perez, Charlotte de Turckheim, Damien Jouillerot, Jennifer Decker, Chloé Stefani, Léa Wiazemsky, Elisabeth Margoni, Yvon Back…

     

    Résumé : Jeanne Poisson, jeune bourgeoise devenue madame d'Etiolles grâce à un mariage orchestré par une mère ambitieuse, part à la conquête du jeune et séduisant roi Louis XV dont elle tombe éperdument amoureuse. Leur histoire d'amour durera 20 ans.

     

    Mon avis : Dans ce téléfilm en deux partie, pour une durée totale d’environ 3h, on va suivre Jeanne Poisson depuis sa rencontre avec le roi Louis XV jusqu’à sa mort. La marquise de Pompadour ayant été la favorite du roi pendant près de 20 ans, on se doute que le film va nous montrer cette période en « accéléré ».
    Le réalisateur du téléfilm ne s’en est pas caché : ici, on va se concentrer sur la relation entre Jeanne et le roi, et pas sur la réalité historique.
    Tombé follement amoureux de Jeanne Poisson, Le roi la veut à Versailles. Mais une roturière à Versailles, cela est impensable. Qu’à cela ne tienne, il l’anoblit et pour lui dégoter une marraine, indispensable à sa présentation à la cour, il efface les dettes de jeu de la plus endettée des dames de la cour. Ce stratagème fonctionne si bien qu’il réitérera des années plus tard pour la présentation de Mme du Barry.
    Vincent Perez campe un Louis XV flamboyant et amoureux, mais se désintéressant des affaires, ennuyé par la politique.

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    Il a de bonnes idées, comme la décision d’imposer des impôts aux nobles et au clergé, mais face à la grogne que cela provoque, il laisse tomber le projet, n’ayant aucune envie de se battre. C’est aussi un roi qui se vexe pour un rien, prenant pour offense la moindre réflexion. Face à Jeanne, qui n’hésite pas à lui dire ce qu’elle pense, il est désemparé.
     Il faut dire que Jeanne fait scandale : elle fréquente les philosophes et les lettrés et s’avoue sans honte athée.

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    J’ai beaucoup aimé Charlotte de Turckheim en reine trompée mais pleine de dignité.

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    Damien Jouillerot est aussi très crédible en dauphin hargneux. Son personnage va cependant un peu loin. Si on sait que la relation entre son père et Jeanne lui déplaisait, c’était plus par conviction religieuse que pas haine irraisonnée.

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    D’après les historiens c’était un homme sérieux, cultivé, très pieux mais très concerné par le peuple. On pense d’ailleurs qu’il n’y aurait pas eu de Révolution s’il avait régné. Ici, il fait petit garçon trépignant de colère et prêt à casser les jouets des copains pour rester le seul sur le terrain de jeu.
    Les nombreuses filles du roi vivant à Versailles sont réduites à deux : Henriette et Adélaïde.

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    La plus jeune étant au couvent et les deux précédentes n’étant pas encore à la cour, comme le dit la reine, il nous manque Victoire. C’est dommage car plus tard elle et Adélaïde seront les plus présentes des Mesdames Tantes auprès de Louis XVI et Marie Antoinette.
    Le film montre bien que La Pompadour et le roi ne seront amants que moins d’une dizaine d’années. Malgré cela, elle restera la favorite pendant près de 20 ans, continuant à influencer le roi et à faire et défaire les ministres au gré de ses ambitions.
    A la fin de sa vie, contrairement à la coutume, Jeanne ne sera pas renvoyée dans ses propriétés. Elle mourra à Versailles, privilège de la famille royale seulement. Encore une fois, le film montre bien que jusqu’à la fin, la marquise de Pompadour aura créé le scandale !







  • [Livre] Les enfants de cendres

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    Résumé : Au milieu d'un train bondé, une petite fille disparaît. En dépit d'une centaine de témoins potentiels, personne n'a remarqué quoi que ce soit. Sa mère était descendue sur le quai pour passer un coup de fil, et n'a pu regagner le train à temps. Affolée, elle a alerté les contrôleurs qui ont gardé un oeil protecteur sur l'enfant endormie. Pourtant, à l'arrivée en gare de Stockholm, la fillette s'est volatilisée. On ne retrouve que ses chaussures sous la banquette... 

     

    Auteur : Kristina Ohlsson

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2012

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : D’après ce que j’ai compris, il vaut mieux avoir l’édition de France loisirs que l’édition j’ai lu. En effet, il semblerait que cette dernière en dise beaucoup trop sur l’histoire dans son quatrième de couverture, tandis que celle de France loisirs lui conserve tout son mystère.
    L’histoire commence de manière assez « banale » pour les enquêteurs et s’ils ne traitent pas pour autant l’affaire par-dessus la jambe et recherchent activement l’homme et l’enfant, pour eux, ce n’est rien de plus qu’un père qui a décidé qu’il ne serait pas séparé de sa fille.
    Pourtant, il y a un membre de l’équipe qui reste sceptique. Cet enlèvement dans un train lui parait trop élaboré pour être du fait d’un père n’acceptant pas la séparation.
    Le problème est que cette enquêtrice vient du civil. Le gouvernement à décidé d’introduire des personnes venant du civil et donc sortant du cursus universitaire dans les services de police. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça ne plait pas. Les enquêteurs rejettent d’un bloc ces nouveaux venus qu’ils jugent inutiles. Que ce soit les analystes ou les enquêtrices qui viennent de passer des années à l’université à étudier la criminologie et le comportement criminel.
    Alors quand Fredrika Bergman fait part à son boss de ses doutes quant à l’enquête, elle est vertement envoyée sur les roses !
    Et là, j’ai eu beaucoup de mal à supporter ledit boss : Alex et son enquêteur Peder.
    Commençons par le plus bas dans la ligne hiérarchique : Peder.
    Disons le tout net, je l’ai trouvé imbuvable ! Moi moi moi, voilà tout ce qui l’intéresse. Père depuis peu, son épouse fait une grosse dépression postnatale et il ne le supporte pas. Attention, pas parce que sa femme est malheureuse, mais parce qu’il n’a pas la vie sexuelle qu’il veut, l’accueil qu’il veut, qu’elle ne s’occupe pas assez de lui. Bref, les sentiments et l’impression de se noyer de son épouse ne sont que secondaires au vue des désagréments que doit supporter monsieur. Dans le boulot, il n’est guère mieux : il se vexe s’il n’a pas la vedette, ne supporte pas qu’un autre que lu trouve un indice ou comprenne l’importance d’une information. Il passe plus de temps à tirer la couverture à lui qu’à enquêter… Heureusement quand il devient clair que l’affaire est bien plus grave que ce qu’il n’y parait, il va se reprendre un peu, et, sans changer complètement d’attitude, il va quand même se foutre pour de bon au boulot.
    Le chef aussi m’a agacée, peut être encore plus parce que c’est le chef. Il rejette les impressions et les doutes de Fredrika, non pas parce qu’il a déjà enquêté sur cette piste et l’a mise de côté mais parce qu’elle lui est signalée par une « civile » et qu’il n’a pas l’intention de la laisser « lui apprendre son métier ». Je ne dis pas qu’ils auraient pu sauver tout le monde s’il avait écouté Fredrika, mais ils auraient moins perdu de temps !

    Enfin il y a Fredrika. Elle est très mal à l’aise dans ce service de police, au point qu’elle songe à partir à la fin de sa période d’essai. Elle sent bien qu’elle est rejetée et ses collègues prennent pour de l’indifférence et de la froideur sa maitrise d’elle-même qu’elle refuse de relâcher de peur de craquer devant les horreurs auxquelles elle va être confrontée.
    Quand (enfin) le service se lance sur la piste dénichée par Fredrika, ils se trouvent aux prises avec quelqu’un de froid, de très organisé et de quasiment invisibles : il ne laisse aucune trace, aucun adn, aucune empreinte. Les personnes interrogées sont incapables de le décrire. A croire que l’on a affaire à un véritable fantôme.
    J’ai un peu regretté que les enquêteurs tournent si longtemps en rond pour trouver le lien entre les différentes affaires, alors que ça faisait plus de 100 pages que je l’avais deviné et que j’avais envie de leur hurler : « mais il est là le lien !!! c’est ça !!! »
    Dans ce livre, l’auteur n’aborde pas que le thème du meurtre et de l’enlèvement. Au cours de l’enquête, on sera également confronté aux thèmes de la pédophilie et de la maltraitance faite aux femmes.
    Il y a des fausses pistes. Une en particulier qui m’a complètement eue ! Une vraie bleue. Je suis allègrement tombée dans le panneau (c’est limite vexant).
    Maintenant, je suis pressée de lire d’autres livres de l’auteur pour voir ce que va devenir Fredrika.

    Un extrait : La petite fille ne ressemblait pas du tout à sa mère, avait remarqué Henry en poinçonnant leurs billets, peu après la gare de Göteborg. Ses cheveux châtain foncé ondulaient si joliment autour de sa tête qu’on aurait dit des faux. Ils effleuraient ses épaules en encadrant son petit visage. Son teint était plus mat que celui de sa mère, mais elle avait de grands yeux bleus et le nez constellé de taches de rousseur, ce qui la faisait ressembler à une poupée. Henry lui sourit en passant auprès d’elle et la fillette esquissa un timide sourire en retour. Elle avait l’air fatiguée. Elle détourna les yeux et regarda par la fenêtre, la tête appuyée contre le dossier.

    – Lilian, enlève tes chaussures si tu mets les pieds sur le siège, avait dit la mère, alors qu’Henry contrôlait le billet du voyageur suivant.

    En se retournant, il avait noté que l’enfant s’était débarrassée de ses sandales rouges et avait replié les jambes sous elle.

    Ses sandales étaient restées par terre après qu’elle eut disparu.

    Ce trajet entre Göteborg à Stockholm fut plutôt perturbé. Beaucoup de monde s’était déplacé dans la deuxième ville du pays pour assister à un grand concert à Ullevi. Et tous étaient rentrés par le train du matin, celui où travaillait Henry. Tout d’abord, deux jeunes gens vomirent sur les sièges en voiture 5. Ils avaient trop bu la veille, et Henry dut courir chercher une serpillière pour nettoyer tout ça. Au même moment, deux filles se mirent à se battre en voiture 3. Une blonde accusait une brune d’avoir essayé de lui piquer son petit ami. Henry tenta de s’interposer, mais le calme ne revint dans le train qu’après Skövde, tous les fêtards ayant fini par s’assoupir. Henry put alors boire une tasse de café avec Nellie, qui travaillait au wagon-restaurant. En passant dans le couloir, Henry s’aperçut que la femme rousse et sa fille s’étaient endormies.

    Ensuite, ce fut assez tranquille jusqu’à ce qu’on approche de Stockholm. À quelques dizaines de kilomètres de la capitale, peu avant Flemingsberg, le contrôleur adjoint Arvid Melin annonça par haut-parleur que le train aurait un retard de cinq minutes, voire dix, à cause d’une erreur de signalisation. Le train fit donc un arrêt à Flemingsberg, et Henry vit la femme rousse descendre seule de la rame. Il l’observa par la fenêtre de la voiture 6, réservée au personnel. Elle marcha d’un pas décidé sur le quai et se posta un peu à l’écart des autres passagers, descendus prendre l’air quelques instants. Puis elle sortit quelque chose de sa poche, peut-être un téléphone portable. Henry se dit que la petite fille devait encore dormir. Il poussa un soupir. Se sentait-il seul au point d’espionner une passagère ? Henry retourna aux mots croisés du dernier numéro de Året Runt. Que serait-il arrivé s’il n’avait pas quitté des yeux la femme sur le quai ? Ses collègues auraient beau lui répéter qu’il ne pouvait pas s’en douter et ne devait en aucun cas s’en vouloir, Henry restait persuadé que son zèle à résoudre ses mots croisés avait infléchi le cours des événements. Impossible de revenir en arrière.

    Car Henry était plongé dans ses mots croisés quand il entendit la voix d’Arvid dans le haut-parleur. Tous les voyageurs étaient priés de regagner leurs places, le train repartant en direction de Stockholm. Personne ne se souvint d’avoir vu une jeune femme courir après le train. Mais cela avait sans doute été le cas, car quelques minutes après le départ Henry reçut un coup de téléphone signalant qu’une jeune femme assise place 6 voiture 2, à côté de sa petite fille, avait été oubliée sur le quai à Flemingsberg. Elle avait pris un taxi et faisait à présent route vers Stockholm. L’enfant était seule dans le train.

    – Oh, merde ! jura Henry en raccrochant.

    Il se rendit aussitôt à la voiture 2 pour constater que c’était la jeune femme rousse aperçue sur le quai qui avait manqué le train, puisqu’il reconnaissait la petite fille.

    Henry rassura ses supérieurs en téléphonant de son portable : l’enfant dormait toujours, et il lui paraissait inutile de la réveiller avant l’arrivée à Stockholm. Il promit de s’occuper personnellement de la fillette dès l’entrée du train en gare. Personnellement. Ce mot allait longtemps résonner dans sa tête. Au niveau de Södra Station, les filles de la voiture 3 recommencèrent à se battre et à crier. Henry entendit un bruit de verre brisé puis un voyageur quitta la voiture 3 pour la 2, et il fut bien obligé d’abandonner l’enfant endormie.

    – Arvid, viens tout de suite voiture 3 ! cria-t-il dans son talkie-walkie.

    Aucune réaction du collègue.

    Quand Henry parvint enfin à séparer les deux filles, le train s’était arrêté avec son sifflement caractéristique, un son qui n’était pas sans rappeler la respiration lourde et essoufflée d’un vieil homme.

    – Espèce de pétasse ! hurla la blonde.

    – Sale conne ! rétorqua l’autre.

    – Enfin, vous n’avez pas fini toutes les deux ? s’énerva une femme plus âgée en se levant pour prendre son sac de voyage.

    Henry se fraya un chemin dans la foule qui faisait déjà la queue dans le couloir et se dépêcha de regagner la voiture 2. Pourvu que l’enfant dorme encore ! Il y était presque. Henry bouscula plusieurs personnes le temps de ce court trajet qui – il était prêt à le jurer – lui avait pris moins de trois minutes. La durée de son absence ne changeait malheureusement rien à l’affaire.

    La petite fille endormie avait disparu. Il ne restait que ses sandales rouges, tandis que sur le quai se pressaient tous les autres voyageurs dont Henry Lindgren avait eu la charge entre Göteborg et Stockholm.

     

     

  • [Livre] Derrière les portes

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    Résumé : En apparence, Jack et Grace ont tout pour eux. L'amour, l'aisance financière, le charme, une superbe maison.
    Le bonheur.
    Vous connaissez tous un couple comme celui qu'ils forment, le genre de couple que vous aimeriez connaître mieux.
    Vous adoreriez passer davantage de temps avec Grace, par exemple. L'inviter à déjeuner, seule.
    Et pourtant, cela s'avère difficile. Vous réalisez que vous ne voyez jamais Jack et Grace l'un sans l'autre.
    Est-ce cela que l'on appelle le grand amour ?
    À moins que les apparences ne soient trompeuses.
    Et que ce mariage parfait ne dissimule un mensonge parfait.
    Et vous, connaissez vous vraiment vos amis ?

     

    Auteur : B.A. Paris

     

    Edition : Hugo thriller

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 05 janvier 2017

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Dans la newsletter Babelio, on me présentait ce livre et on me proposait d’en lire un extrait. Dès que j’ai lu celui-ci, je n’ai pas pu attendre et j’ai immédiatement commandé le livre.
    Dès qu’on voit l’attitude de Grace, on comprend que son mariage n’a rien de parfait et que Jack est probablement un mari abusif.
    Alors ce n’est pas faut, mais j’étais loin du compte et je n’avais pas imaginé un personnage d’une telle perversité.
    C’est Grace qui nous raconte son histoire, oscillant entre passé et présent.
    Pendant tout le livre j’ai été prise entre fureur et effroi. Effroi devant la personnalité de Jack mais aussi devant sa capacité, tel un joueur d’échec maléfique, à sembler avoir toujours trois coups d’avance ; et fureur devant la passivité de l’entourage : l’entourage proche qui idolâtre Jack et l’entourage plus éloigné, comme la police ou le personnel de l’hôtel en Thaïlande, qui n’accordent pas même le bénéfice du doute à Grace et considèrent qu’un célèbre avocat comme Jack, défenseur bien connu des femmes maltraitées, ne peut être que ce qu’il parait être : parfait.
    On a ici un thriller psychologique intense, qui ne nous laisse aucun répit (et qui nous fait décider que jamais, au grand jamais, on ne se mariera. Et pour celles qui le sont déjà, que leurs maris ne soient pas étonnés d’être passé à la question à peine la porte franchie, on est jamais trop prudente).
    Il ne faut clairement pas lire ce livre si on est de nature impressionnable, sinon on risque d’avoir peur de son ombre pendant un certain temps.
    Il n’a rien de sanglant, mais il provoque une tension permanente qui ne cesse de monter, sans jamais retomber un peu, jusqu’au dénouement.
    Du coté des personnages, il y en a un certains nombres, mais seulement 2, à part Jack et Grace, on une réelle importance.
    D’abord il y a Millie. Millie a 17 ans, bientôt 18 et est trisomique. C’est la petite sœur de Grace dont elle a la charge, leurs parents, plutôt indignes dans leur genre, ne rêvant que d’être débarrassés une bonne fois pour toute de leurs filles. Millie est une jeune fille enjouée, qui vit dans une pension qu’elle doit quitter à ses 18 ans pour aller vivre avec sa sœur et son beau-frère. Elle est dotée d’une intelligence très fine qui est dissimulée par son handicap.
    Ensuite il y a Esther. Esther est une nouvelle voisine que la vie idyllique que présentent Grace et Jack à la face du monde agace profondément. On voit clairement qu’elle ne croit pas à la perfection de leur vie mais qu’elle pense qu’ils veulent montrer ainsi une certaine supériorité. Pour autant, sa suspicion inquiète Grace comme elle lui donne de l’espoir car celle-ci peut soit lui être favorable, soit la plonger un peu plus en enfer.
    J’ai apprécié que malgré un sujet relativement courant dans les thrillers psychologique, l’auteur ne tombe jamais dans les stéréotypes (parfois un peu dans l’excès, mais une fois pris dans l’intrigue, on n’y fait pas vraiment attention sur le moment).
    Même si on s’attend un peu à la fin (franchement dans une histoire pareille, il n’y a que deux fins possibles), j’ai beaucoup aimé comment cela avait été amené : tout comme le reste du roman, il n’y a rien de brutal, la fin est amenée lentement mais sûrement, en gardant tout son suspense jusqu’à la fin.
    Mon premier coup de cœur thriller de l’année !

    Un extrait : Jack demande un instant d’attention et porte un toast à Esther et Rufus, à qui il souhaite la bienvenue dans la région. Je lève mon verre, avale une gorgée de champagne. Les bulles pétillent dans ma bouche et, soudain, je suis bien. J’essaie de savourer la sensation mais, fugace, elle disparaît aussi vite qu’elle a surgi. Je considère Jack, qui parle avec animation à Rufus, rencontré au club de golf avec Adam, il y a quelques semaines. Ils lui ont proposé un parcours ensemble. Après avoir découvert que Rufus excellait au golf, mais pas assez pour le battre, Jack l’a invité à dîner avec Esther. Je n’ai qu’à les observer pour saisir qu’il désire impressionner le nouveau venu. Il est donc important que je séduise sa femme. Ce ne sera pas tâche facile. Si Diane m’idolâtre, Esther semble plus complexe. Je m’éclipse afin d’aller chercher à la cuisine les canapés que j’ai concoctés un peu plus tôt et pour mettre la dernière touche au repas. L’étiquette – Jack est pointilleux à ce sujet – exige que je ne m’absente pas trop longtemps. Aussi, je m’empresse de battre en neige les blancs d’œuf qui attendent dans un saladier avant de les ajouter à la préparation du soufflé déjà prête. Avec un coup d’œil nerveux à la pendule, je place le mélange dans des ramequins individuels, puis les enfourne au bain-marie. Je vérifie soigneusement l’heure. Un instant, une bouffée de panique me submerge à la perspective de commettre un faux pas. Mais, me rappelant que la peur est mon pire ennemi, je m’exhorte au calme et regagne le salon avec mon plateau d’amuse-gueule. Je les présente aux uns et aux autres, reconnaissante pour les compliments unanimes, parce que Jack n’aura pas manqué de les entendre. Ça ne loupe pas : tout en me gratifiant d’un baiser sur le sommet de la tête, il convient avec Diane que je suis une excellente cuisinière. Je pousse un infime soupir de soulagement. Bien décidée à progresser auprès d’Esther, je m’installe à côté d’elle. Voyant cela, Jack attrape de ses doigts élégants le plateau de canapés.
    — Repose-toi, chérie, tu le mérites, après tout ce que tu as fait aujourd’hui.
    — N’exagère pas, ce n’était rien, je proteste.
    Mensonge. Ce que Jack sait pertinemment, puisque c’est lui qui a arrêté le menu. J’entreprends de poser à Esther les questions de rigueur : s’est-elle habituée à la région ? Inquiétée à l’idée de quitter le Kent ? Ses deux enfants se sont-ils habitués à leur nouvelle école ? J’ignore pourquoi, mais que je sois aussi bien renseignée a le don de l’irriter. Conséquence, je mets un point d’honneur à m’enquérir des prénoms de ses fils et fille, bien que je les connaisse. Ils s’appellent Sebastian et Aisling et ont sept et cinq ans. Je fais comme si je n’étais pas au courant de leur âge non plus. Consciente que Jack surveille mes moindres paroles, je devine qu’il se demande ce que je mijote.
    — Vous n’avez pas d’enfants, n’est-ce pas ? lâche Esther sur un ton qui est plus affirmatif qu’interrogatif.
    — Non, pas encore. Nous souhaitions profiter un peu de notre vie de couple d’abord.
    — Depuis combien de temps êtes-vous mariés ? répond-elle, apparemment surprise.
    — Un an.
    — Ils ont fêté ça la semaine dernière, précise Diane en tendant sa flûte.
    — Et je ne suis pas encore prêt à partager ma ravissante épouse, rigole Jack en la remplissant.
    Durant une seconde de distraction, je contemple une minuscule goutte de champagne qui a giclé sur la serge de son pantalon immaculé, au niveau du genou.
    — Pardonnez mon indiscrétion, reprend Esther, mais l’un de vous deux a-t-il été marié avant ?
    J’ai l’impression qu’elle souhaiterait qu’on lui dise oui, comme si l’existence d’un ou d’une ex tapi dans l’ombre pouvait entacher notre apparente irréprochabilité.
    — Non, je réponds. Ni Jack ni moi.
    Elle dévisage ce dernier, et je me doute qu’elle essaie de comprendre comment un aussi bel homme a réussi à rester libre aussi longtemps. Sentant le poids de son regard, il la régale d’un sourire bonhomme.
    — J’avoue que, à quarante ans, je commençais à désespérer de jamais trouver la femme idéale. Mais dès que j’ai vu Grace, j’ai su qu’elle était celle que j’attendais.
    — C’est tellement romantique ! soupire Diane, qui a déjà eu droit à l’histoire. Je ne compte plus les dames que j’ai présentées à ce célibataire endurci. Aucune n’a eu l’heur de lui plaire. Jusqu’à Grace.
    — Et pour vous, Grace ? me demande Esther. Ça a été également le coup de foudre ?
    — Oui.
    Bouleversée par ce souvenir, je me relève un peu trop vite. Jack tourne vivement la tête dans ma direction.
    — Les soufflés, je me justifie d’une voix calme. Ils doivent être cuits. Tout le monde est prêt à passer à table ?

     

     

  • [Livre] Surtensions

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    Résumé : se retrouvent-ils dans une même histoire et pourquoi Coste fonce-t-il dans ce nid de vipères, mettant en danger ceux qui comptent le plus pour lui ?- un pédophile, un assassin, un ancien légionnaire serbe, un kidnappeur et un braqueur -Cette sœur acceptera-t-elle le marché risqué qu'on lui propose pour faire évader son frère de la prison la plus dangereuse de France ? De quoi ce père sera-t-il capable pour sauver sa famille des quatre prédateurs qui ont fait irruption dans sa maison et qui comptent y rester ? Comment cinq criminels
    Des âmes perdues, des meurtres par amour, des flics en anges déchus : la rédemption passe parfois par la vengeance...
    Olivier Norek pousse ses personnages jusqu'à leur point de rupture. Et lorsqu'on menace un membre de son équipe, Coste embrasse ses démons.

     

    Auteur : Olivier Norek

     

    Edition : Michel Lafon

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 11 mars 2016

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Dès les premières pages, on est prévenu : Un des membres de l’équipe de Victor Coste va mourir. Pendant tout le livre on garde cette information à l’esprit et on guette chaque action, redoutant que ce soit le moment fatal, et se demandant sans cesse qui de Ronan, Sam ou Johanna va être la victime. A moins qu’il ne faille ajouter à la liste Léa, qui, si elle ne fait pas strictement partie de l’équipe, peut être considérée comme telle par Coste puisqu’elle est le médecin légiste.
    Je n’ai pas lu les deux premiers tomes mettant en scène Coste et son équipe, je n’ai donc pas eu le temps de m’attacher aux personnages autant que ceux qui ont lu tous les tomes. Et pourtant, j’ai tremblé pour chacun d’eux tout du long.
    L’auteur est un vrai flic du SDPJ 93, donc quand on a des descriptions (sordides et révoltantes) du milieu carcéral ou du « tirage dans les pattes » lors des frictions interservices, on se dit qu’il sait de quoi il cause.
    J’ai parfois eu la sensation qu’on amorçait des histoires sans jamais les finir et que ces histoires là n’apportaient rien à l’histoire. En fait, s’il est vrai qu’elles n’apportent rien à la résolution de l’affaire, elles donnent de la crédibilité aux actions des personnages. Cependant, malgré leur intérêt pour la crédibilité, elles m’ont laissées sur ma faim, d’autant plus qu’on se concentre parfois de nombreuses pages sur un personnage ou une affaire pour que tout se termine en queue de poisson.
    Pour autant, le livre est addictif, on veut savoir ce qu’il va se passer, page après page et il est difficile de le poser avant d’arriver au terme.
    Si on survole le roman, il nous semble qu’il y a plusieurs affaires distinctes mais au fil des pages, parfois avant les enquêteurs, qu’on regrette pour le coup de ne pas pouvoir aiguiller, on voit la toile qui se tisse en reliant chacune de ses affaires, chacun des personnages.
    Je ne sais pas si ce livre, avec la mort d’un de ses personnage, va être le dernier de la saga Victor Coste, mais certaines phrases lancée ci et là à la fin du roman laissent penser que Coste pourrait bien revenir nous voir pour de nouvelles aventures. En attendant d’être fixée sur ce point, je pense que je ne vais pas tarder à lire les deux premiers tomes : Code 93 et Territoires !

    Un extrait : Coste traversa les couloirs du service, passa devant le bureau du Groupe crime 1 sans même s’y arrêter, prit la passerelle vitrée qui séparait les deux ailes de la PJ pour se rendre là où il était certain de trouver son équipe : salle café. À cette heure bien trop matinale, personne n’aurait eu le courage de mettre de l’eau dans la cafetière du bureau et d’appuyer sur le bouton « on », ni surtout d’attendre les quelques minutes de goutte à goutte nécessaires sans s’endormir devant et debout. Puisque la veille, tout le monde s’était quasiment mis sur le toit avec cette petite eau-de-vie traître comme un virage serré, il fallait de la caféine, vite, beaucoup. Coste ouvrit la porte de la salle repos, doucement.

              – Alors, mes biquets ? Vous avez des têtes de papier mâché.

              Ronan inséra une pièce dans le distributeur.

              – Arrête. Me dis pas que t’es en forme, ça va me fatiguer encore plus.

              Le café passa et il tendit le gobelet plastique à Sam avant de nourrir le distributeur de quelques pièces de plus et d’en offrir un à Coste. Johanna se massait les tempes, les coudes sur les genoux.

              – Tu nous dis pourquoi on est là ? Demanda Ronan.

              – Parce que j’ai été réveillé par une magistrate à 4 h 30. Fleur Saint-Croix. Y a plus désagréable. Mais tu connais ça.

              Malgré le cerveau au ralenti, Sam attrapa la balle au bond.

              – Oh oui, Ronan, raconte-nous comment c’est, le réveil avec Fleur.

              L’intéressé touilla son café, un peu gêné. Fleur Saint-Croix décidait quand il venait et quand il partait, généralement en plein milieu de la nuit. Les matins à deux étaient rares. Parce qu’elle était femme de pouvoir ? Parce qu’il n’était qu’un simple lieutenant de police ? Parce qu’elle ne le considérait pas mieux qu’un sex toy ? Ronan se posait régulièrement toutes ces questions. Ce joli cœur s’était évidemment accroché à la seule qui le malmenait.

              – La vie privée, ça éveille un truc chez vous ? se défila-t-il.

              Johanna sortit des brumes et articula les premiers mots de sa journée.

              – Bon, on s’est levés avant les poules pour parler zizi ou on a du boulot ?

              Coste reprit les rênes de son équipe sur un ton plus professionnel.

              – Voilà le résumé que m’a fait Saint-Croix. David Sebag. Dix-neuf ans. Samedi soir, ses amis l’ont vu quitter la boîte de nuit dans laquelle ils passaient la soirée. Apparemment pour acheter un gramme de coke à un type qui ne voulait pas le lui vendre à l’intérieur. Ils ne l’ont pas revu de la nuit. Dimanche après-midi, Marc Sebag, le père, s’inquiète et appelle les amis de son fils. Les gamins ont commencé par le mener en bateau mais quand ils ont vu qu’il était mort de trouille, ils ont avoué pour la coke.

              – Attends, mais c’est une disparition qui n’a même pas quarante-huit heures. Ton David doit roupiller chez une copine. C’est une affaire pour le commissariat, ça, fit remarquer Sam.

              – Sauf qu’à 2 heures du matin, le père a reçu le SMS.

              – Merde, souffla Ronan.

              Johanna perdit le fil de la conversation.

              – C’est quoi cette histoire de SMS ?

              – Le début d’un enlèvement avec demande de rançon. C’est pas une bonne nouvelle, conclut Coste. Mais c’est pas nouveau non plus. On sait faire.