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Selene raconte... - Page 132

  • Book haul mars

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    Bon je sais que j'ai dis que je ne ferais pas un rendez vous régulier du book haul, mais je n'y suis pour rien, les livres trouvent tout seuls le chemin de la maison!

    Commençons par le dernier envoi de ELLE

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    Heureusement que c'était le dernier envoi parce que lire devenait une vraie corvée!

     

    Nettement plus intéressant, j'ai reçu plusieurs SP des éditions sarbacane

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    Encore des lectures qui promettent d'être super! Rien que les couvertures donnent envie!


    J'ai aussi remporté un livre lors d'une masse critique Babelio

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    Et bien sûr, pas un mois ne passe sans que je me laisse tenter, mais ce mois ci, j'ai été raisonnable!

    Avec des livres:

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    Et une BD:

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    Ce book haul est maintenant fini, vous remarquerez que je n'ai pas fait tant de folies que ça! (qui a dis: ça change?) 
    Je ne sais pas quand aura lieu le prochain, mais, me connaissant, ça ne devrait pas tarder!

  • C'est lundi que lisez vous? #101

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Une copinaute m'a choisi deux livres dans le cadre d'un challenge:

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    Et bien sûr, je vais faire un tirage book jar

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    Alors comme je n'ai pas de SP à lire cette semaine, j'ai décidé de tirer deux titres/

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    Et vous, que lisez vous?

  • Bilan de lecture mars 2017

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    En mars, j'ai lu 19 livres, et 1 BD pour un total de 5823 pages.

     

    Commençons par les partenariats.

    J'ai enfin fini les livres de ELLE. 

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    On ne peut pas dire que je vais le regretter car sur 29 livres lus, j'en ai apprécié 7 ou 8 dont seulement 3 ou 4 que j'ai réellement aimé.


    Ensuite, le site librinova m'a envoyé:

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    Même si je ne partage pas les idées politiques avancées (mais de toute évidence c'était pas fait pour convaincre, au contraire) et que j'ai déploré une certaine vulgarité un peu trop systématique, j'ai bien aimé le style et l'humour de ce livre

     

    Enfin, j'ai lu plusieurs livres reçu des éditions sarbacane:

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    Même si j'ai bien aimé ces quatre livres, j'ai eu une préférence pour Marquise, qui dénonce certains travers de la société d'aujourd'hui et qui a une fin à laquelle je ne m'attendais pas du tout!

     

    Du coté de mes lectures personnelles.

    Une BD

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    C'est une toute petite série de 3 tomes. J'aime bien quand il n'y a pas d'histoire à rallonge. J'ai déjà commandé les deux suivants parce que je me pose plein de questions sur certaines choses et en particulier sur Elinor qui semble être très fragile.

     

    Et en vrac, les autres lectures

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    Deux lectures moins bonnes que les autres, une petite déception mais deux coups de cœur! Le reste de très bonnes lectures! Je suis assez contente de mes lectures de ce mois-ci!

     

    En ce mois de mars, j'ai aussi vu 5 films

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    Je les ai tous adorés! Je n'ai été déçue par aucun. Un coup de cœur pour les animaux fantastiques. Mais les autres n'étaient pas très loin du coup de cœur non plus

     

    Et vous, quel est votre bilan du mois? Vous avez eu des coups de cœur? Des déceptions?
    Dites moi tout et à dans un mois pour le prochain bilan!

  • Le tiercé du samedi #100

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois personnages de livres qu’on aurait aimé avoir pour ami (ou plus si affinités) ou membre de la famille

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Cookie dans Charley Davidson

     

     

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    D'accord cette fille est un grand sac de maladresse, mais elle et adorable et, une fois qu'elle a décidé qu'on était son amie elle est prête à tout! C'est typiquement le genre d'amie où quand tu l'appelles pour lui dire que tu as tué quelqu'un, vient t'aider à te débarrasser du corps sans poser de questions (ou qui soutient que tu as dormi chez elle alors que tu étais joyeusement en train de larder le contrat de coup de canif dans un hôtel avec un danseur brésilien)

     

     

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    Sommerset dans Eve Dallas

     

     

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    Quand il t'aime bien, c'est une vrai pilier! Quand il t'aime moins... ben ça donne la relation chien et chat qu'il entretient avec Eve!

     

     

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    Autumn dans le piège de l'innocence

     

     

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    Quand on voit comment elle se démène pour aider Vic quand elle est convaincu de son innocence et comment elle protège Callie, on se dit que c'est vraiment le genre de fille qu'on veut pour amie!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres dont vous avez beaucoup aimé le personnage principal mais où vous vous êtes dit : « et ben, vaut mieux lui/elle que moi »

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

  • [Film] Les animaux fantastiques

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    Titre original : Fantastic Beasts and Where to Find Them

     

    Réalisé par : David Yates

     

    Date de sortie : 16 novembre 2016

     

    Genre : Aventure

     

    Pays d’origine : USA, Angleterre

     

    Durée : 2h13

     

    Casting : Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler, Alison Sudol, Colin Farell, Ezra Miller…

     

    Résumé : New York, 1926. Le monde des sorciers est en grand danger. Une force mystérieuse sème le chaos dans les rues de la ville : la communauté des sorciers risque désormais d’être à la merci des Fidèles de Salem, groupuscule fanatique des Non-Maj’ (version américaine du « Moldu ») déterminé à les anéantir. Quant au redoutable sorcier Gellert Grindelwald, après avoir fait des ravages en Europe, il a disparu… et demeure introuvable.
    Ignorant tout de ce conflit qui couve, Norbert Dragonneau débarque à New York au terme d’un périple à travers le monde : il a répertorié un bestiaire extraordinaire de créatures fantastiques dont certaines sont dissimulées dans les recoins magiques de sa sacoche en cuir – en apparence – banale. Mais quand Jacob Kowalski, Non-Maj’ qui ne se doute de rien, libère accidentellement quelques créatures dans les rues de la ville, la catastrophe est imminente. Il s’agit d’une violation manifeste du Code International du Secret Magique dont se saisit l’ancienne Auror Tina Goldstein pour récupérer son poste d’enquêtrice. Et la situation s’aggrave encore lorsque Percival Graves, énigmatique directeur de la Sécurité du MACUSA (Congrès Magique des États-Unis d’Amérique), se met à soupçonner Norbert… et Tina.

     

    Mon avis : Pour bien nous rappeler que l’on reste dans l’univers Harry Potter, même si l’histoire se passe des décennies avant la naissance de notre sorcier préféré, le film s’ouvre sur l’ouverture musicale bien connue. On ne peut pas se tromper, même si Harry n’est pas là, on est bien dans le monde magique !
    Et comme pour montrer que l’histoire n’est qu’un éternel recommencement, les premières images sont des unes de journaux sorciers titrant : « Gellert Grindelwald, le mage noir frappe encore en Europe » ; « Poudlard renforce sa sécurité »… (Comme quoi, Voldemort n’a rien inventé, hein).
    Les lois sorcières américaines sont nettement plus strictes qu’en Angleterre. Au début on se dit que c’est une question d’époque, et qu’en 1926, les lois étaient peut être plus sévères partout, mais un commentaire à ce sujet de Norbert Dragonneau nous éclaire vite.

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    Ainsi aux USA, il est interdit à un sorcier de se lier d’amitié avec un moldu (ici appelés des non-Maj) et d’autant plus de les épouser. Ils doivent avoir un permis de baguette et n’ont pas le droit d’avoir des animaux magiques, lesquels sont considérés comme nuisibles et systématiquement éliminés, qu’ils soient dangereux ou pas. Sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, les autorités sorcières m’ont profondément énervée (y’a des torgnoles qui se perdent).
    Il faut dire que les temps sont difficiles pour les sorciers : Grindelwald, après avoir semé la terreur en Europe, a disparu et les autorités sorcières américaines craignent qu’il ne s’attaque à eux. Pour ne pas arranger les choses, un groupuscule qui se fait appeler les fidèles de Salem clame partout que les sorciers hantent les rues et qu’il faut les éliminer (la comptine que chante la fille de la chef de file de ce groupe fait froid dans le dos : ça parle de bucher, de pendaison, de noyade, de flagellation…charmant quoi…).
    La rencontre de Norbert et Tina est particulière puisqu’elle le met en état d’arrestation…mais les choses ne sont pas aussi limpides qu’elles semblent l’être.
    Quand elle se rend compte que Norbert a perdu sa mallette et que le non-Maj qui l’a trouvée a laissé échapper les animaux qu’elle contenait, elle et son allumeuse de sœur Queenie vont l’aider à les retrouver.

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    D’un autre coté, on a Percival Graves, le directeur de la sécurité du congrès, qui joue un jeu bizarre et mystérieux. Il semble être à la recherche un enfant puissant qu’il aurait vu dans une vision.

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    Quand je l’ai entendu décrire la puissance de l’enfant, je me suis demandé s’il ne cherchait pas le futur Voldemort… Mais les dates ne correspondent pas.
    J’ai adoré cet univers qui rappelle celui d’Harry Potter tout en étant totalement différent car on est dans un autre pays avec d’autres lois, d’autres traditions, d’autres coutumes… Ici, pas de problème de fidélité d’adaptation puisque d’une part le film ne s’appuie que sur le bestiaire des animaux fantastiques, qui est un listing d’animaux sans qu’il y ait d’histoire racontée, et d’autre part, c’est JK Rowling en personne qui a écrit le scénario et qui connaît mieux ses personnages que celle qui les a inventé ?
    Le panel d’animaux fantastiques rencontré est également superbe à découvrir.

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    Du nifleur au botruc

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    en passant par des tas d’autres bestioles dont je n’ai pas retenu les noms, on se trouve face à tout un tas d’animaux dont on n’avait jusque là seulement entendu parler.

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    On a donc ici une histoire plus complexe que celle d’Harry Potter tout en restant dans cet univers fantastique.
    Un film génial pour retrouver la magie !



     

  • [Livre] J'étais là

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    Résumé : Quand j'ai appris la mort de Meg, j'ai cru qu'elle me faisait une blague. Une de celles dont elle avait le secret.

    Elle avait tout prévu : la méthode, le lieu, ce qu'il faudrait faire de ses biens. Et même ce fichu mail, envoyé en différé, annonçant qu'elle en finissait avec la vie.

    Ensuite, il a fallu affronter la pitié des habitants de Plouc-la-ville. Faire face aux questions que je lisais sur tous les visages.

    Oui, Meg était ma meilleure amie.

    Non, je n'étais pas au courant.

    Pourquoi ne m'avait-elle rien dit? Elle avait eu besoin de moi, et je n'avais pas été à la hauteur.

    Pourtant, j'étais là.

     

    Auteur : Gayle Forman

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 09 septembre 2015

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Dans « Si je reste » Gayle Forman traitait du coma, du choix de vivre ou mourir et du deuil, dans « Là où j’irais » plus de la reconstruction après un drame. Dans « J’étais là », elle s’attaque au suicide, sujet tout aussi délicat à traiter.
    Après le décès de son amie, Cody l’idéalise un peu. Elle refuse d’accepter que Meg ait pu agir différemment à Seattle de ce qu’elle avait toujours fait dans leur petite ville ; elle refuse également d’imaginer une seule seconde que quiconque dans cette ville ait pu connaitre une Meg différente de celle qu’elle connaissait. Pour elle, il n’y a qu’une Meg et c’est celle qu’elle connait par cœur, celle qui est son amie depuis le jardin d’enfants, celle dont les parents l’ont pratiquement élevée, elle qui a une mère totalement dénué du moindre instinct maternel et pas de père.
    Après une interrogation du petit frère de Meg, Cody en est persuadée : Meg n’aurait jamais eu l’idée de se suicider, c’est donc que quelqu’un l’y a poussé.
    Elle a tellement besoin que son amie ne l’ait pas abandonnée de son propre chef, qu’elle saute sur ce que dit un gamin de 10 ans comme s’il détenait la moindre parcelle de vérité. Elle en oublie qu’il est lui aussi dans ce cas : il cherche une preuve que sa sœur ne l’a pas abandonné volontairement, qu’elle était manipulée.
    Cody va aller chercher les affaires de Meg, et compte en profiter pour se renseigner un peu, mais elle tombe de haut : la Meg qu’on lui décrit n’a rien à voir avec son amie.
    Immédiatement, elle en conclu que ces gens, qui ont vécu avec Meg pendant des mois, ne la connaissait pas et n’ont donc pas leur mot à dire sur sa copine.
    Cody est complètement repliée sur elle-même. Si je comprends son besoin de chercher une explication rationnelle à l’acte de Meg, je ne comprends pas qu’elle n’informe pas les parents de cette dernière de ses découvertes au fur et à mesure qu’elle les fait. Ils sont quand même les premiers concernés, non ?

    Une chose qu’on ne peut pas retirer à Cody, c’est qu’elle est tenace. Elle va très très loin pour comprendre ce qui est arrivé à Meg, mais elle est aussi un peu naïve. Heureusement, elle est entourée. Et va se rendre compte qu’elle peut bien plus compter sur sa mère que ce qu’elle croyait.
    Au travers de la quête de Cody pour comprendre Meg, Gayle Forman la fait passer par toutes les étapes du deuil.
    Cody va devoir admettre qu’elle n’était pas dans la tête de Meg, que celle-ci ne lui disait pas tout. Mais surtout elle va devoir se pardonner d’avoir été là, et de n’avoir rien vu. Parce que parfois, il est impossible de voir quoi que ce soit.
    Le roman a un petit côté polar, avec Cody prête à tout pour découvrir la vérité.
    Pour une fois, je n’ai pas pleuré. Peut-être parce qu’on n’a pas l’occasion de voir Meg et Cody ensemble, de ressentir leur amitié. J’ai eu l’impression de ne pas connaitre Meg, de ne pas la découvrir réellement. Je suis restée concentrée sur Cody.
    Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’émotions dans ce roman, mais la quête de Cody et le côté positif (que Cody reprenne sa vie et fasse le deuil de son amie) m’a empêchée de lâcher les grandes eaux.

    Un extrait : Le lendemain de la mort de Meg, j’ai reçu le mail suivant :

    J’ai le regret de vous informer qu’il m’a fallu en finir avec la vie. Cette décision, je l’ai prise il y a longtemps. Elle m’appartient entièrement. Je sais qu’elle vous causera du chagrin et j’en suis désolée, mais comprenez que je devais mettre un terme à mes souffrances. Ça n’a rien à voir avec vous, et tout avec moi. Ce n’est pas votre faute.

    Meg.

     

    Elle en avait envoyé une copie à ses parents et une au commissariat de Tacoma, cette dernière accompagnée d’une note indiquant aux policiers dans quelle chambre de quel motel ils la trouveraient, quel poison elle avait absorbé et comment les employés de la morgue pouvaient sans risques récupérer son cadavre. Sur son oreiller, un mot ordonnait à la femme de ménage de prévenir les secours et de ne pas toucher à son corps. Elle y avait joint cinquante dollars de pourboire.

    Elle avait veillé à expédier ses messages en différé. Ainsi, elle serait bel et bien morte quand nous les recevrions.

    Ces détails, je ne les ai appris que plus tard, bien sûr. En découvrant sa lettre d’adieu sur l’ordinateur de la bibliothèque municipale, j’ai cru à une farce. À un mauvais canular. Je l’ai appelée. Comme elle ne répondait pas, j’ai contacté ses parents.

    — Vous avez eu le mail de Meg ? leur ai-je demandé.

    — Quel mail ?

     

  • [Livre] Le joyau – T03 – La clé noire

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    Résumé : L'avenir se bâtit sur les ruines du passé.

    Cela fait trop longtemps que Violet et les habitants des anneaux extérieurs de la Cité solitaire sont soumis au moindre caprice de la noblesse du Joyau. La société secrète connue sous le nom de la Clé Noire s'apprête à lancer l'offensive pour renverser ces dirigeants cruels et corrompus.

    Violet a conscience du rôle crucial qu'elle doit jouer dans cette révolte, mais c'est une raison encore plus personnelle qui la pousse à s'engager corps et âme pour la cause.

     

    Auteur : Amy Ewing

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 24 novembre 2016

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : J’ai retrouvé avec plaisir les personnages d’Amy Ewing pour la fin de cette trilogie pleine de magie et de rebondissement.
    Violet m’a énervée dans ce tome. Je comprends qu’elle veuille s’impliquer et prendre des risques, au vu des circonstances. Sa décision de s’introduire dans le joyau est tout à fait légitime mais sa manière d’agir vis-à-vis de ses compagnons, elle, laisse un peu à désirer.
    D’abord, j’ai trouvé qu’elle ne discutait avec personne, elle se pose en chef, prend des décisions sans consulter quiconque et les mets devant le fait accompli.
    De plus, elle agit comme si elle était la seule à pouvoir prendre des risques, comme si ses pouvoirs la rendaient unique. Alors déjà elle n’est pas la seule à avoir des pouvoirs, et ensuite, il y a bon nombre de membres de la clé noire qui se battait, sans pouvoir, pour leur liberté, quand elle croyait encore au mythe de la maison de retraite pour mères porteuses. Sa réaction envers Ash est à la limite du : « je t’interdis de bouger d’ici, peu importe que tu te sentes inutile, d’ailleurs si je pouvais je te mettrais en laisse. »
    Surtout, elle m’a donné l’impression de ne réfléchir qu’après avoir agi. Parfois, je l’ai comprise, car elle se devait de réagir rapidement, sans avoir le temps de peser le pour et le contre, et dans d’autre cas, j’ai trouvé qu’elle s’exposait inutilement. D’ailleurs ses actes vont parfois avoir de graves conséquences.
    J’ai un peu regretté qu’on voit si peu les personnages auxquels on s’était attachés dans les deux premiers tomes.
    Garnett a murit, il sait ce qu’il fait, ou en tout cas il donne drôlement bien le change.
    La date butoir, à savoir la prochaine vente aux enchères qui va avoir lieu en avance par rapport à la date habituelle, donne une certaine tension car on ne sait pas si les protectrices seront prêtes à temps. De plus on a la crainte que des choses soient changées au dernier moment à cause des attentats par des rebelles dont on ne sait pas trop s’ils sont indépendants ou des membres de la clé noire qui font plus ou moins sécession.
    Il y a plusieurs morts dans ce tome, dont deux auxquelles je ne m’attendais vraiment pas et qui m’ont fait pleurer toutes les larmes de mon corps.
    Quand on rentre dans l’action, la vraie, celle qui casse tout sur son passage, on est en plein dans la magie, tout va très vite et les protectrices vont déployer tout leur potentiel. Mais j’ai bien apprécié que l’auteur n’en fasse pas des filles indestructibles. Certaines ne s’en sortiront pas. Ca me paraissait évident, mais parfois, les auteurs ont du mal à tuer leurs personnages. Ce n’est pas le cas d’Amy Ewing, elle ne nous aura rien épargné, ou presque dans ce tome qui clôt en beauté cette trilogie.
    Le seul petit bémol est l’absence d’épilogue et donc l’absence de visibilité sur les conséquences de la révolution.

    Un extrait : La date de la prochaine Vente aux Enchères ayant été avancée d’octobre à avril, le Cercle de la Clé Noire – les forces rebelles de la Cité solitaire dirigées par Lucien – travaille d’arrache-pied pour rallier un maximum de personnes à notre cause, stocker armes et explosifs, et infiltrer les bastions de la royauté dans les cercles extérieurs.

    Toutefois, tous ces efforts seront vains si la royauté peut rester cachée, retranchée derrière le mur d’enceinte massif qui protège le Joyau. C’est là que nous intervenons. Nous, les mères porteuses. Nous sommes plus puissantes lorsque nous unissons nos forces. Nous devons rassembler autant de filles que possible pour détruire ce mur infranchissable. Pour arracher à la royauté son bouclier principal. Pour permettre au peuple de pénétrer dans le Joyau.

    Raven et moi sommes allées dans les quatre instituts, accompagnées des mères porteuses que Lucien a exfiltrées du Joyau – Sienna, Olive et Indi. Northgate fut de loin le pire, avec son sol glacé constitué d’acier et de pierre, ses uniformes ternes et son règlement draconien interdisant toute possession d’effets personnels. Pas étonnant que Sienna en garde un souvenir épouvantable. Elle y est retournée à reculons, or nous avions vraiment besoin d’un guide, d’une personne qui connaisse non seulement les lieux mais aussi les autres pensionnaires.

    Nous les avons prises à part par petits groupes et leur avons ouvert les yeux ; nous leur avons montré comment se connecter aux éléments, leur révélant ainsi leur véritable nature – au-delà du simple rôle de mère porteuse. Raven possède un pouvoir unique et intangible – celui d’accéder à un lieu sacré, une falaise qui surplombe l’océan. Elle est notamment capable d’y transporter d’autres personnes. C’est un endroit en dehors du réel, magique, où les filles telles que nous peuvent s’unir instantanément aux éléments de la nature. J’y suis moi-même allée un nombre incalculable de fois au cours des derniers mois.

    Avec Raven, je me tiens à présent devant mon ancien institut, que je contemple d’un air songeur. Nous devons choisir prudemment celles avec qui nous partagerons notre secret – uniquement celles qui vont se rendre aux Enchères, qui seront à bord des trains en direction du Joyau. Lucien nous a fourni les listes de noms.

    Contrairement à la Maison des compagnons, Southgate ne possède aucune entrée secrète ; aucun régimentaire ne patrouille alentour non plus. Southgate est une forteresse plantée au beau milieu d’une mer de taudis décrépits aux murs de boue séchée. Le Marais me paraît encore plus triste que dans mes souvenirs. L’odeur de soufre de la gadoue à mes pieds, les arbres épars et rachitiques, les masures délabrées… La pauvreté est omniprésente, elle saute aux yeux, vous assaille avec brutalité. Une réalité dont je n’ai vraiment pris conscience qu’à partir du moment où j’ai commencé à vivre dans le Joyau.

     

  • [Livre] Et si...

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    Résumé : Quand Cal retrouve Nicole à des milliers de kilomètres de leur ville natale, il n’en croit pas ses yeux. Son amie d’enfance dont il a toujours été amoureux prétend s’appeler Nyelle, et son caractère semble à l’opposé de ce qu’elle était. Qui est vraiment Nyelle ? Nicole, frappée d’amnésie ? Un simple sosie ? La seule chose dont Cal est sûr, c’est qu’il ne peut plus vivre sans elle…

     

    Auteur : Rebecca Donovan

     

    Edition : PKJ

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 01 octobre 2016

     

    Prix moyen : 18,50€

     

    Mon avis : Lu pendant le weekend à lire de Mars, ce livre a été mon coup de cœur de la semaine (et peut être même du mois).
    Le récit alterne entre le présent qui est du point de vue de Cal, et le passé, du moment où Nicole a emménagé dans leur petite bourgade jusqu’à la fin du lycée, qui est raconté alternativement du point de vue de Nicole et de celui de Richelle.
    Dès les premiers souvenirs de Nicole et Richelle, on ressent un vrai malaise dans la famille de Nicole. Un malaise qui tourne autour du père, même si la mère n’est pas en reste.
    Au fil de la lecture de ces souvenirs, le malaise se précise. Le père est un personnage qu’on ne peut que détester, et pourtant on ne le voit que deux ou trois fois, il est la plupart du temps évoqué par son épouse ou par Nicole.
    On voit que la vie de Nicole est quasiment insupportable. Il y a une telle pression qui pèse sur ses épaules. Des parents pareils ne devraient pas avoir le droit de voir leurs enfants sans la surveillance d’un tiers.
    D’ailleurs, un des derniers souvenirs de Cal, avant que Nicole ne disparaisse, est une dispute entre la jeune fille et ses parents. C’est très frustrant pour le lecteur, car d’une part cal ne se souvient de cette scène que par bribes (il était saoul quand il a entendu la dispute) et d’autre part, il n’a pas tous les éléments, n’ayant pas été présent lors de la scène, mais ayant juste entendu les éclats de voix depuis la rue. Et ce n’est qu’à la quasi fin du livre qu’on saura ce qu’il s’est exactement passé ce soir-là.
    Autre mystère : le déménagement précipité de la famille de Richelle. Je veux bien qu’un père puisse être muté, surtout aux USA. Mais de là à déménager dans la précipitation, sans même laisser le temps à leur fille de faire ses adieux à ses amis ? Il y a quelque chose autour de ce déménagement, et j’ai passé le livre à essayer de comprendre quoi. Mais Je m’attendais à tout sauf à la réponse que j’ai fini par avoir !
    Le mystère principal auquel on est confronté est : Est-ce que Nyelle est Nicole ?
    Cal semble en être persuadé mais quand on voit le caractère de Nicole dans les souvenirs et qu’on constate celui de Nyelle, on ne peut qu’avoir un doute.
    Si tel est le cas, se pose alors la question de savoir pourquoi elle se fait passer pour une autre ? Pourquoi elle prétend qu’elle n’est pas Nicole ? Pourquoi tant de mystères ?
    J’ai adoré le personnage de Nyelle, qui est pleine de vie et à multiple facettes, même si c’était parfois agaçant d’avoir l’impression d’avoir une anguille en face de Cal.
    Cal aussi est attachant, surtout avec son problème majeur : il ne sait pas dire non à une fille, ce qui fait qu’il a partout des ex qui lui en veulent.
    J’ai eu un peu plus de mal avec Rae, que j’ai trouvée agressive et péremptoire.
    La romance entre Cal et Nyelle est bien amenée, de même que les révélations de la fin. Tout au long du livre, on a des indices qui sont distillés, ce qui fait que la fin n’est pas une totale surprise, mais le voir écrit noir sur blanc dissipe les doutes qu’on aurait pu avoir.
    J’ai bien aimé le fait que tout le mystère ne soit pas concentré sur l’identité de Nyelle. Le roman va bien au-delà de ça et, au final, cette révélation-là est presque secondaire.
    J’avais déjà eu un coup de cœur pour la trilogie « ma raison d’espérer » du même auteur, et là, rebelote. Je pense que Rebecca Donovan est bien partie pour être, comme Jennifer Brown, un auteur coup de cœur pour moi.
    Avec ce roman plein d’émotions, elle me donne envie de découvrir au plus vite sa prochaine histoire (c’est tout juste si on lui laisse le temps de l’écrire !)

    Un extrait : En faisant la queue chez Bean Buzz, je sens qu’il me faut à tout prix de la caféine pour me secouer. J’ai joué à fond mon rôle d’étudiant bourré… Ça ne m’arrive pas souvent. C’était vraiment n’importe quoi, cette soirée.

    Je remercie Mel quand elle me tend mon gobelet. En marchant vers la porte, les paupières mi-closes, j’ai l’impression d’être un somnambule. Je me concentre sur la lumière qui provient de la sortie, et je m’efforce d’avancer dans cette direction.

    — Cal ?

    J’écarquille les yeux et j’inspire profondément par le nez afin de me concentrer. Carly est devant moi. Comment savait-elle que je serais ici ? Je ne l’ai jamais emmenée chez Bean Buzz. Je n’y ai jamais invité de filles. J’ai choisi exprès un café situé loin du campus pour ne pas tomber par hasard sur l’une d’elles.

    — Carly, mais qu’est-ce que tu fais ici ?

    Je suis trop surpris pour le cacher.

    — Euh, je prends un café ? répond-elle en soulevant son gobelet.

    — Ah, bah oui ! dis-je avec un léger hochement de tête.

    Je me sens vraiment stupide.

    — T’as une seconde ? J’aurais bien aimé qu’on parle.

    — Euh…

    J’ai déjà du mal à tenir debout, alors parler…

    — J’en ai pas pour longtemps, promis.

    — OK.

    Je la suis à contrecœur jusqu’à une table devant la baie vitrée. Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. J’imagine qu’elle veut s’excuser d’avoir cassé comme ça avec moi la veille.

    — Je crois que j’ai fait une erreur, dit-elle alors que je m’assieds. Je n’aurais pas dû te plaquer.

    Pour une surprise, c’est une surprise.

    Voyant que je reste bouche bée, elle poursuit :

    — Je crois que j’ai flippé parce que je commence à avoir des sentiments pour toi. Mais après ton départ hier soir, je me suis rendu compte que le campus grouillait de gros blaireaux. Tu n’es pas comme eux. J’ai fait une bêtise, et j’aimerais qu’on se donne une seconde chance.

    Je ne suis pas assez lucide pour affronter un truc pareil. Alors j’essaie de gagner du temps en buvant lentement mon café tout en évitant soigneusement de regarder la fille assise en face de moi qui attend ma réponse. C’est alors que je vois les yeux bleus incroyables de la nuit dernière. Ils me scrutent depuis le canapé en cuir à l’autre bout du café – mais sans le masque. Carly me ramène à la réalité : — Cal ?

    — Pas possible ! je murmure, subjugué.

    — Quoi ? me demande Carly, prise de panique. Ça veut dire non ?

    — Désolé.

    Je me remets de mes émotions, et je me force à détourner le regard.

    — Euh, j’ai cru voir… Laisse tomber !

    Je secoue la tête et tente de me concentrer sur la conversation. La nuit dernière, cette fille m’a montré la porte. Alors je l’ai prise. De toute façon, notre histoire n’aurait pas duré beaucoup plus longtemps, surtout si elle attendait plus de moi.

    J’inspire un petit coup avant de répondre :

    — En fait, non. On ne peut pas se remettre ensemble.

    — Hein ? Quoi ?

    Carly plisse les yeux.

    — Pourquoi ?

    — Désolée, Carly. Ce n’est pas possible.

    Je me lève et je m’en vais sans attendre sa réaction. Je devrais continuer mon chemin et sortir. Mais au lieu de ça, je traverse le café jusqu’au canapé en cuir marron où la fille de la nuit dernière, sans masque, est en train de lire, les pieds posés sur la table basse.

    Et puis je reste planté devant elle à la regarder. Elle ne me remarque pas, et c’est sans doute mieux car j’ai vraiment l’air d’un pauvre type. Je suis à court de mots parce que je me trouve devant Nicole Bentley. Et en même temps, cette fille paraît… différente. Elle ne ressemble pas exactement à celle qui a emménagé dans mon quartier il y a quinze ans. Peut-être que ce n’est pas elle. Je ne vois pas ce qu’elle ferait ici. Mais… ces yeux-là, ce sont les siens.

     

  • C'est lundi que lisez vous? #100

    c'est lundi que lisez vous.png

    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

    lectures de la semaine passée.jpg

    rouge armé.jpg

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    lecture en cours.jpg

    L'écrivain abominable.jpg

    mes prochaines lectures.jpg

    Mon prochain SP à lire sera:

    appuyez sur étoile.jpg

    Et pour le challenge de printemps, ma prochaine lecture est piochée dans ma book jar

    Book jar.JPG

    Et ce sera donc:

    L'héritière.jpg


    Et vous? Que lisez vous?

  • [Livre] J'ai dix ans, ma vie est un cauchemar

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    Résumé : " Erreur de casting ", abandonné par son père à la naissance, Christian Faison subira les humiliations maternelles toute son enfance... Quand sa mère rencontre enfin un homme, celui-ci se révèle être un tortionnaire. Pendant plusieurs années, il maltraite Christian et sa maman. Jusqu'à leur fuite. Le petit garçon découvre alors le monde de la nuit, ses dangers et sa liberté. Quelques rares personnes, touchées par son intelligence et ses qualités humaines, lui ouvriront d'autres horizons. Sans haine mais avec une détermination sans faille, il décide seul de se réinsérer dans la société.

     

    Auteur : Christian Faison

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 07 novembre 2007

     

    Prix moyen : 6€

     

    Mon avis : Ecrit à la première personne ce témoignage a plus une valeur thérapeutique pour l’auteur qu’une réelle valeur de quelque nature que ce soit pour le lecteur.
    J’ai regretté que l’auteur se sente obligé de se justifier toutes les deux pages en assurant qu’il n’invente pas, qu’il n’exagère pas, que tout s’est réellement passé comme il le raconte. Le dire une fois au début du livre aurait largement suffit, mais on dirait qu’il cherche un moyen d’étirer son témoignage.
    De la même façon, il répète inlassablement les mêmes choses concernant sa mère : on a un peu l’impression de tourner en rond.
    Il est effarant de réaliser que la majorité de sa vie dans la rue n’est finalement du qu’à l’orgueil et l’égoïsme de sa mère qui refuse catégoriquement de demander les aides sociales auxquelles elle aurait pourtant droit. Elle préfère faire travailler son fils la moitié de la nuit avant de l’envoyer à l’école, quasiment mort de fatigue, où, bien entendu, il n’est pas en état de faire quoi que ce soit.
    Toute sa vie, cette femme détruit son fils psychologiquement. On se demande ce que font les services sociaux, quand, alors qu’il travaille toute la nuit, des policiers de la Brigade Spéciale de Nuit le voient s’épuiser à la tâche. Comment une telle mère a-t-elle pu conserver la garde de son fils.
    Heureusement, il va croiser la route de quelques personnes qui vont l’aider à garder la tête hors de l’eau et à maintenir un niveau d’instruction suffisant pour, s’il ne va pas jusqu’au BAC, lui permettre de trouver sa voie professionnelle.
    Si ce livre est un exercice thérapeutique pour l’auteur on peut lui reprocher d’avoir un peu trop de distance, de ne pas décrire ses sentiments. Il énonce parfois les faits comme un journaliste narrant une affaire.
    Mais quelques soient les défauts d’écriture de ce livre, on en peut nier que Christian Faison a fait preuve d’un courage et d’une détermination sans faille pour s’en sortir, pour se faire une vie « normale », malgré le mauvais départ qu’il a eu dans la vie : enfant non désiré par sa mère, abandonné à la naissance par son père, brutalisé et quasiment réduit en esclavage par son beau-père, un vrai sociopathe.
    C’est sa foi, quelques religieux qui ont été ses professeurs, et celle qui deviendra sa femme qui l’ont soutenu envers et contre tout pour qu’il réussisse sa vie et dans sa vie.

    Un extrait : Je suis né à l’hôpital public Hoche, à Nîmes, le 9 février 1963. C’était le tout début de l’après midi. Je n’étais pas le bienvenu.
    Lorsque les sages-femmes me présentèrent à maman, elle détourna la tête et refusa de poser sur moi le moindre regard. Du moins est-ce l’unique récit de ma naissance qu’elle me fera plus tard, répétée à satiété des années durant. Au cas où je risquerais d’oublier que je n’étais pas le fruit béni d’un amour épanoui.
    A tout prendre – puisque de toute façon un accident de la nature lui imposait cette naissance de trop, cet être non désiré entré par effraction dans sa déjà triste vie -, elle eût préféré une fille. Double désillusion, double peine que je paierai jusqu’à plus soif, avec une inlassable régularité.
    Quelques année plus tard, cheveux bouclés, visage fin, silhouette androgyne, je serai souvent pris pour une fille et maman ne démentira pas, ou si peu. Ce mensonge par omission faisait naitre en elle un curieux sentiment de rêve non abouti, de possibilité avortée.
    Quand j’aurai atteint l’âge de comprendre ces choses-là, je prendrai conscience de sa haine tenace envers les hommes. Tous les hommes. Et j’en étais un, du moins en devenir. Présent tous les jours devant elle, ma vue lui rappellera constamment ce hic, cet os tenace dont elle ne voudra jamais tenter de se débarrasser.
    Elle aurait tant souhaité que je devienne danseuse ! Combien de fois l’entendrai-je invoquer ce manque qui semblait abyssal : elle n’avait pas eu de fille et n’en aurait jamais. Pas de fille à son image pour la modeler selon sa propre révolte, son caractère ombrageux d’un entêtement rare dans l’autodestruction, afin de pouvoir se venger du sexe fort par procuration.
    Elle rêvera toujours cette fille impossible, rêve trouble et malsain, me faisant partager malgré moi sa rancœur et son amertume, sans prendre conscience – ou ne voulant pas la voir – de la souffrance muette qu’elle créera en moi. Ce poison fera lentement son office destructeur au plus intime de mon esprit.