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Selene raconte... - Page 131

  • [Film] Miss Peregrine et les enfants particuliers

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    Titre original : Miss Peregrine's Home For Peculiar Children

     

    Réalisé par : Tim Burton

     

    Date de sortie : 05 octobre 2016

     

    Genre : Aventure

     

    Pays d’origine : USA, Belgique, Angleterre

     

    Durée : 2h03

     

    Casting : Eva Green, Asa Butterfield, Samuel L. Jackson, Ella Purnell…

     

    Résumé : À la mort de son grand-père, Jacob découvre les indices et l’existence d’un monde mystérieux qui le mène dans un lieu magique : la Maison de Miss Peregrine pour Enfants Particuliers. Mais le mystère et le danger s’amplifient quand il apprend à connaître les résidents, leurs étranges pouvoirs …  et leurs puissants ennemis. Finalement, Jacob découvre que seule sa propre "particularité" peut sauver ses nouveaux amis.

     

    Mon avis : Quand j’ai lu le livre, le film était déjà sorti et je me suis dit, qu’effectivement, personne d’autre que Tim Burton n’aurait rendre justice à cet univers.
    Le visuel du film est tel qu’on peut se l’imaginer à la lecture du livre avec des effets spéciaux qui s’intègrent parfaitement à l’histoire (Les scépulcreux, la transformation en oiseau de Miss Peregrine, les pouvoirs des enfants…).
    Il y a quand même de grandes différences avec le livre en particulier la fin qui peut se suffire à elle-même alors que la fin du livre appelle un autre tome.

    Concernant la famille de Jake, on voit moins que dans le livre à quel point son père est un raté qui vit aux crochets de sa femme et la manière dont il infantilise son père et ne prend pas son fils au sérieux. On voit moins aussi la pression de la famille qui décide où il doit travailler et ce qu’il fera plus tard. Ça n’a l’air de rien, mais le peu d’affinité qu’il a avec sa famille une fois son grand père disparu explique comment Jake peut décider de tout quitter sans pratiquement un regard en arrière.

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    En revanche, je n’ai pas compris l’intérêt de faire du Dr Grosslan une femme.
    J’ai trouvé les acteurs très bien choisis (ce qui est assez rare chez moi car je trouve toujours quelque chose à redire sur au moins un des acteurs).
    Des scènes ont été rajoutées mais ce n’est pas génant car elles sont visuellement intéressantes et montrent bien la réalité de la boucle temporelle : comme Emma qui doit remettre tous les jours dans son nid un bébé écureuil qui en tombe chaque jour à la même heure, ou encore Miss Peregrine qui doit abattre chaque jour une créature qu’elle ne voit pas grâce à des marques faites sur le sol.

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    Bien sûr, le film a des défauts, des scènes dont on aurait pu se passer par exemple, mais on les oublie vite tant l’ensemble est réussi.
    Concernant la bande originale, pas de Danny Elfman, sans doute retenu par d’autres engagements, mais Mike Higham et Matthew Margeson le remplacent avec brio.
    Je reste toutefois dubitative sur le côté « pour enfants » qu’on associe parfois à ce film, car entre les photos assez sinistres que l’on voit au début et les Estres avec leurs yeux blancs, sans parler de leurs origines et de leur but, je trouve ce film un peu trop sombre pour des enfants. A mon sens, il n’est pas approprié aux moins de 12 ans (plus ou moins selon la maturité de l’enfant, bien entendu).

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    Je ne sais pas si les deux autres tomes de Miss Peregrine sont prévus en adaptation ciné, mais j’espère bien qu’on n’en a pas fini avec l’univers créé par Ransom Riggs.


  • [Livre] Rouge armé

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    Résumé : Patricia, journaliste au Spiegel, enquête sur les personnes qui, dans les années soixante, ont fui l'Allemagne de l'Est au péril de leur vie. Inge est passée de l'autre côté du Mur quarante ans plus tôt et accepte de lui raconter son enfance, son arrivée à l'Ouest, son engagement...

    Mais certains épisodes de la vie d'Inge confrontent Patricia à ses propres démons, à son errance.

    Leur rencontre n'est pas le fruit du hasard.

    Dans les méandres de la grande Histoire, victimes et bourreaux souvent se croisent. Ils ont la même discrétion, la même énergie à se faire oublier, mais aspirent rarement au pardon.

     

    Auteur : Maxime Gillio

     

    Edition : Ombres noires

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 02 novembre 2016

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé ce livre mais j’ai failli m’étrangler en le lisant.
    J’avoue volontiers que je n’ai pas été la plus assidue des élèves, que ce soit au collège ou au lycée, mais ôtez-moi d’un doute : la destruction du mur de Berlin, c’était bien en 1989 ? Et 1977 plus 22 ans, ça fait bien 1999 ? Parce que à un moment du livre, un des personnages dit qu’un évènement s’est passé en 1977 et que rien n’a changé jusqu’à la destruction du mur vingt-deux ans plus tard.
    Alors de deux choses l’une, soit l’auteur était encore pire que moi en cours d’histoire, soit, et je vais pencher pour cette explication, parce que le bonhomme est quand même un ancien prof, c’est une énorme coquille ! Ou alors je suis encore plus mauvaise en histoire que je le pensais !
    Mais mis à part ce petit point (et oui c’est tout petit, c’est une phrase, une seule, dans un livre de 342 page, mais j’aime bien être chichiteuse).
    Nous suivons dans ce livre deux personnages principaux : Patricia et Inge.
    Patricia est une journaliste qui prend contact avec Inge en prétextant écrire un livre sur les personnes qui ont réussir à fuir la RDA et qui y sont retournés ensuite. Je dis « en prétextant » parce que, dès la première visite de Patricia, j’ai eu du mal à la croire. Je la trouvais d’une agressivité étrange, qui ne collait pas avec le sujet qu’elle voulait couvrir.
    Je n’ai pas apprécié ce personnage. En plus de son agressivité, elle a une attitude complètement autodestructrice sans pour autant susciter la compassion. On a l’impression qu’elle est toujours à la limite de la folie.
    Tout le contraire de Inge qui, malgré une enfance difficile puis une adolescence passée dans l’Allemagne de l’est avec tout ce que cela comporte de restriction et de tension, à toujours craindre que la Stasi ne s’intéresse de trop près à vous, c’est une vieille femme un peu revêche au premier abord (mais vu comment elle est abordée, qui ne le serait pas ?) mais qui montre un grand cœur et une grande compassion sans pour autant se laisser marcher sur les pieds.
    Autour de ces personnages, on fait la connaissance de Paul, un collègue de travail de Patricia, mais surtout de personnes ayant jalonnées la vie d’Inge, comme Anna, sa maman, Frieda et Richard ses parents adoptifs, Helmut, son frère ou encore Christian, son amour de jeunesse et que l’on découvre au fil du récit de la vieille dame.
    Le récit oscille ainsi entre le présent, en 2006 ; la fin de la seconde guerre mondiale où on va connaître la vie d’Anna et la période à partir de la construction du mur jusqu’à la fin des années 70 où l’on s’attache à la jeunesse d’Inge.
    L’écriture de l’auteur est addictive. Parfois on se demande où il veut en venir. Par exemple, il a fallut que je relise deux fois la fin de la partie « présent » du chapitre 11 pour être sûre que j’avais bien compris ce que j’avais lu la première fois tellement je ne m’attendais pas à ça. Et puis, plus rien, on ne reparle plus d’un évènement qui a l’air important et ce pendant des chapitres entiers. Et oui, pendant ces chapitres, je me suis demandé pourquoi l’auteur avait écrit ça si ce n’était pas pour s’en servir.
    Mais en fait, ne vous inquiétez pas, il sait parfaitement où il veut en venir, et au fil des révélations, on se rend compte que des passages qui nous avaient semblé n’être que du remplissage étaient en réalité des indices qui nous amenaient tout doucement vers la fin complètement inattendue que nous offre l’auteur.
    Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, je n’ai trouvé aucune longueur dans ce livre, toutes les descriptions, toutes les explications se justifiaient.
    Ce n’est pas un coup de cœur, mais on en n’était pas loin !

    Un extrait : Elle ne répond pas, car elle sait, mieux que quiconque, que j’ai raison. Les gens de ma génération ont vécu l’édification du Mur et les années de guerre froide comme le plus gros traumatisme de leur vie. Familles déchirées, décimées parfois, la suspicion permanente, des frères qui deviennent des étrangers, les cicatrices qui ne se referment pas.

    — Admettons, finit-elle par concéder. Cela ne m’explique toujours pas comment vous êtes remontée jusqu’à moi, et surtout, pourquoi ? Nous ne nous connaissons pas, que je sache ? Nous n’avons aucun lien.

    La cendre de ma cigarette commence à trembler dangereusement. Je cherche autour de moi après un cendrier. Je me résous à l’écraser à l’intérieur de mon paquet et annonce :

    — Les archives disparues…

    L’une de ses paupières tressaille.

    — Les jours qui ont précédé la chute du mur, les officiers de la Stasi avaient entrepris de détruire les archives les plus compromettantes. Notamment celles sur les espions, les agents doubles, les transfuges, les prisonniers, les morts… Les déchiqueteuses ont fonctionné à plein régime, mais tout n’a pas pu être détruit. On a trouvé près de seize mille sacs contenant chacun environ soixante-quinze mille fragments de papier. Soit l’équivalent d’un puzzle géant de seize millions de pages. Si certaines archives ne seront jamais retrouvées, d’autres en revanche sont en cours de recomposition. Je vous laisse imaginer le travail de fourmi : près de douze milliards de morceaux de papier à recoller. Il paraît que des chercheurs planchent sur un prototype de scanner géant qui permettrait d’avancer plus vite dans cette tâche titanesque.

    Elle ne réagit toujours pas, mais s’est tassée sur sa chaise. Je profite de mon avantage, me lève et vais m’adosser à l’évier. Je ne la quitte pas du regard. Mon débit est posé, sans interruption.

    — La curiosité du journaliste est un très vilain défaut, surtout quand votre instinct vous souffle que vous tenez un sujet brûlant pour une enquête. J’ai trouvé cette histoire d’archives détruites passionnante. Qu’avaient donc ordonné les dirigeants de l’époque, pour qu’on veuille faire disparaître toutes ces preuves dans une si grande précipitation ? Combien de secrets d’État honteux voulait-on cacher ? J’ai décidé d’enquêter. C’est notre histoire. C’est l’histoire de chaque famille allemande, et à travers elle, celle de notre pays. Il nous faut savoir. C’est mon rôle que de contribuer à ce que la vérité soit connue de tous, même si ce n’est pas simple. À force d’opiniâtreté, j’ai réussi à recomposer partiellement un dossier. Le vôtre, Inge Oelze. C’était comme une loterie, ça aurait pu être n’importe qui d’autre, mais le hasard m’a fait tomber sur vous… J’ai appris tellement de choses à votre sujet. Plus que vous ne pourriez le croire. Mais c’est votre interprétation de l’histoire que j’aimerais recueillir. Pour la confronter avec la version officielle.

    Elle a pris dix ans d’un coup. Pour la première fois depuis que je l’ai rejointe devant la cour de l’école, elle évite mon regard et elle ressemble enfin à ce qu’elle est : une femme perdue et isolée.

    — Que… Que savez-vous au juste ?

    Je m’approche, pose les mains sur le dossier de sa chaise, me penche sur son oreille et souffle :

    — Ce que je sais sur vous, madame Oelze, c’est tout ce que la Stasi a consigné. Mais il ne tient qu’à vous de rétablir la vérité… ou de la confirmer. C’est votre version des faits qui m’intéresse. Votre histoire. Je veux vos larmes, vos joies, vos espérances et vos drames. Je veux l’histoire d’une femme, pas le compte rendu froid et impersonnel d’un bureaucrate.

    Je regagne ma place, ramasse mon sac et en sors mon portefeuille. Inge Oelze a relevé la tête et regarde par la fenêtre obstruée.

    Je ressors une carte de visite que je fais glisser sur la table.

    — Je ne suis pas de la police. Si vous décidez de me parler, je vous promets que votre témoignage sera anonyme et que vous ne serez pas embêtée. Si vous préférez vous taire, je respecterai votre choix, mais serai obligée d’écrire mon livre à partir du simple témoignage d’un dossier morcelé. Or, si j’en crois ce qui y est écrit, vous n’avez plus vos parents, pas d’époux, pas d’enfants. Vous n’avez donc rien à perdre, mais tout à gagner. Je vous laisse mon numéro de téléphone. Je rentre à Berlin ce soir. Libre à vous de me rappeler ou non. Mais mon livre sortira de toute façon. Reste à savoir avec quelle version des faits.

  • [Livre] Un noël avec Darcy

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    Résumé : Georgiana Darcy, hantée par ce qu’elle a vécu avec Wickham, décide de privilégier désormais la raison à la passion, et la proposition de mariage du beau, riche et bien né M. Moresby est parfaite pour cela. Mais Darcy trouve cet homme ennuyeux, et Elizabeth a des doutes : s’agirait-il réellement d’un mariage heureux ?

    Pendant que la famille se rassemble à Pemberley pour célébrer Noël, l’envieuse Caroline Bingley répand des rumeurs venimeuses sur Georgiana.

    La jeune femme aura-t-elle le courage de se battre pour sauver sa réputation ? Et l’attirant et sympathique Sir Giles Hawkins arrivera-t-il à lui faire de nouveau écouter son cœur ?

     

    Auteur : Elizabeth Aston

     

    Edition : Bragelonne

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 08 décembre 2014

     

    Prix moyen : 2€

     

    Mon avis : 5 ans après le mariage d’Elizabeth et Darcy, c’est la petite sœur de ce dernier qui est sur le point de convoler. Mais dès le départ, et ce sans même avoir lu le quatrième de couverture, on sent que quelque chose ne va pas.
    D’une part, il ne semble y avoir aucune alchimie entre Georgiana et son austère fiancé, et d’autre part, il semblerait que la sœur de Mr Bingley, Caroline, ait eu des vues sur le bonhomme et que l’annonce des fiançailles entre Georgiana et lui soit assez dure à avaler. Et connaissant la méchanceté de Caroline, on peut s’attendre au pire.
    Et grâce à cette pimbêche aigrie, il ne faut pas longtemps pour que l’histoire Wickham soit remise sur le tapis.
    Georgiana semble complètement échaudée après sa mésaventure avec le jeune coureur de dot, elle sait qu’elle l’a échappé belle et refuse de se laisser prendre dans les filets d’un homme trop avenant. Elle recherche la sécurité et une vie sans surprise et avec un homme aussi terne que M. Moresby il semblerait bien qu’elle n’ait pas de soucis à se faire : pas la moindre petite étincelle d’excitation ne risque de s’immiscer dans sa vie !
    Caroline est telle qu’on pouvait s’y attendre : aussi venimeuse qu’une vipère.
    Quant à M. Moresby, je l’ai trouvé hypocrite. Quand on se targue d’être aussi droit, aussi intègre, aussi moral qu’il le dit, on ne prête pas foi aux rumeurs, sans même en discuter avec la principale intéressée. Son attitude montre qu’il n’est pas fait pour le mariage, il devrait plutôt se mettre en couple avec une statue, ainsi il serait sûr qu’elle ne risque pas d’avoir la moindre pensée contraire à ses « principes ». Si au début il parait seulement sérieux et ennuyeux, il m’est vite apparu comme totalement ridicule.
    En dehors des personnages, il y a Pemberley et l’ambiance qui s’y attache. Ici, c’est Noël et au milieu des rires et des jeux des enfants de Jane et Elizabeth, on assiste à un noël traditionnel de l’Angleterre du XVIIIème siècle.
    Du côté de la romance, on se doute de la fin dès qu’on a lu les premières pages, mais ce n’est pas important, ce qui compte c’est de voir comment l’auteur nous emmène vers cette fin et ce qu’elle va infliger à ses personnages pour y arriver.
    C’était une agréable petite nouvelle pour en savoir un peu plus sur Georgiana qu’on ne voit qu’assez peu dans Orgueil et Préjugés. Bien sûr, on est assez loin de la plume de Jane Austen. Ça n’en rend pas moins cette histoire divertissante.

    Un extrait : Chaudement emmitouflée dans sa pelisse et coiffée de son élégant chapeau, Georgiana Darcy fit ses adieux et monta dans la voiture. Mr Darcy échangea quelques mots avec le cocher avant de la rejoindre, puis le garçon d’écurie s’écarta de l’attelage qui s’ébranla enfin.

    Alors que la voiture descendait en cahotant la longue allée, Georgiana contempla par la fenêtre le paysage pris dans le froid matinal. Elle aurait aimé être déjà à Pemberley. Elle songea alors que ce Noël était le dernier qu’elle passerait en tant que Miss Darcy et que c’était vraisemblablement la dernière fois qu’elle séjournerait à Pemberley pour les fêtes. À cette même période l’année suivante, elle serait Mrs Moresby et passerait les mois d’hiver avec la famille de son époux à Moresby Hall, dans le Sussex.

    Son frère se pencha en avant pour jeter un regard au pâle soleil que menaçaient à présent des nuages sombres en provenance du nord-est.

    — On dirait qu’il va neiger, fit-il remarquer.

    Il s’adossa de nouveau et sortit plusieurs documents de la mallette en cuir posée sur ses genoux.

    Georgiana connaissait bien son frère et savait qu’il resterait absorbé par ces papiers tant qu’il ferait jour, puis à la lueur du plafonnier de la voiture lorsque le crépuscule tomberait. Elle ne lui tenait pas rigueur d’être un compagnon aussi taciturne, consciente de l’importance des affaires gouvernementales dont il s’occupait pour servir son pays en guerre.

    Tout comme Elizabeth Darcy, Georgiana avait craint que Mr Darcy ne soit pas en mesure de quitter Londres. Mais en cette avant-veille de Noël, la vie normale avait finalement repris ses droits, en dépit de la guerre. Georgiana ne doutait pas que son frère était impatient d’arriver à Pemberley pour y célébrer Noël en compagnie de sa femme et de ses filles.

    Ils étaient partis la veille de la demeure londonienne familiale et avaient passé la nuit chez des amis dans le Northamptonshire. Ils entamaient à présent la dernière étape de leur trajet, avec de longues heures monotones en perspective avant de parvenir à destination.

    Georgiana avait emmené un livre mais le laissa fermé sur ses genoux. Elle se blottit dans un coin et tira sur elle sa couverture tout en regardant défiler le paysage morne et désolé, perdue dans ses réflexions. Elle songeait à Francis Moresby, l’homme qu’elle s’apprêtait à épouser. Le faire-part n’était pas encore paru dans La Gazette de Londres ; seulement quelques jours s’étaient écoulés depuis que Mr Moresby avait rendu visite à son frère pour la demander formellement en mariage.

    Mr Darcy lui avait donné son consentement, mais Georgiana se demandait dans quelle mesure la nouvelle de ces fiançailles le réjouissait. Elle esquissa une grimace en se remémorant la conversation qu’elle avait eue avec lui après le départ de son prétendant. Avec un grand sérieux, son frère avait tenu à s’assurer qu’elle désirait vraiment épouser Mr Moresby et suivait ce que lui dictait son cœur, et pas uniquement sa raison.

  • |Livre] Les portes du néant

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    Résumé : Figure de l’opposition au régime de Bachar al-Assad, Samar Yazbek est contrainte de quitter son pays tant aimé en juin 2011. Depuis son exil, elle ressent l’urgence de témoigner. Au mépris du danger, elle retourne clandestinement dans son pays, en s’infiltrant par une brèche dans la frontière turque. Trois voyages en enfer dans la région d’Idlib où elle vit de l’intérieur l’horreur de la guerre civile, aux côtés des activistes. Des premières manifestations pacifiques pour la démocratie, à la formation de l’Armée Syrienne Libre, jusqu’à l’émergence de l’État islamique, Samar Yazbek livre un témoignage courageux sur le quotidien des combattants, des enfants, des hommes et des femmes ordinaires qui luttent pour survivre. Elle dit l’odeur de la terre après l’explosion d’une bombe, l’effroi dans le regard des mères, les corps mutilés ; elle dit l’une des plus grandes tragédies du XXIe siècle.

     

    Auteur : Samar Yazbak

     

    Edition : Stock

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 09 mars 2016

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Ce témoignage n’est pas un livre qui se lit vite. Il manque un certain engagement de l’auteur que l’on sent détachée de son récit. Elle nous livre les faits assez froidement et surtout avec des répétitions qui nous font vite décrocher. A chacune de ses sorties, elle rencontre des familles avec des histoires similaires. On se dit qu’elle aurait pu nous raconter l’histoire de l’une de ces familles puis préciser que chaque famille qu’elle a rencontrée a une histoire similaire. Mais non, l’auteur s’obstine à répéter, pages après pages, les mêmes histoires, histoires qui, entre parenthèses, ne sont guère exceptionnelles et ont lieu, avec plus ou moins de similitudes, dans toutes les guerres, qu’elles soient civiles ou non.
    Chacun des chapitres du livre, que l’auteur appelle « porte » représente un de ses retours clandestins en Syrie. Chacun est d’ailleurs plus long que le précédent.
    L’auteur raconte la guerre entre les rebelles et le régime de Bachar al-Assad auquel un autre groupe va se mêler, celui des djihadistes qui profitent de cette guerre et de tout le désespoir qui en découle pour s’implanter de plus en plus dans le pays.
    Je n’ai que moyennement apprécié la remarque sur les autres pays, la Turquie en l’occurrence mais qui peut être appliqué à tous les pays, quand l’auteur dit qu’ils se plaignent de la présence massive des Syriens mais qu’ils sont bien content qu’ils soient là pour s’enrichir. Alors non, ils ne sont pas « bien content », ils s’en accommodent, nuance. Quant à s’enrichir… Encore faudrait-il que les Syriens aient de l’argent à dépenser, eux qui vivent dans ces pays des aides qu’on leur apporte !
    Je n’arrive pas à savoir si ses retours en Syrie sont dû à son mal du pays et son envie d’aider le peuple syrien encore sur place ou à son besoin de témoigner, quoi que dans ce cas là plusieurs retours n’étaient pas nécessaires. Surtout avec une petite fille qui l’attend en France et qui n’a pas d’autre famille qu’elle. Etre militante, c’est bien, mettre en jeu la vie d’une petite fille qui n’a rien demandé, c’est autre chose.
    On se demande si sa « cause » n’est pas plus importante que sa propre fille.
    Un témoignage qui ne m’a pas convaincu. Trop répétitif, trop long, il ne m’a pas plongé dans la compassion pour les victimes de cette guerre, pas plus en tout cas que les quelques infos qu’on voit à la télé ou sur internet. Pourtant pour être une adepte des témoignages, j’en ai lu bon nombre qui nous plongeait vraiment au cœur de leur histoire. Celui-ci a raté son objectif.

     

    Un extrait : Les barbelés me lacérèrent le dos. J’étais secouée de tremblements incontrôlables. Après de longues heures passées à attendre la tombée de la nuit pour éviter d’attirer l’attention des soldats turcs, je levai enfin la tête et regardai le ciel qui virait au noir. Sous les barbelés qui délimitaient la frontière, on avait creusé un fossé juste assez grand pour une personne. Mes pieds s’enfoncèrent dans le sol et les pointes du fil de fer griffèrent mon dos alors que je rampais sous la ligne de démarcation entre les deux pays.
    Je pris une profonde inspiration, me relevai et courus aussi vite que possible, comme on m’avait dit de le faire. Vite. Une demi-heure en sprint, c’est la distance à couvrir avant d’être à l’abri de l’autre coté de la frontière. Je courus, courus sur un sol traître et rocailleux d’un pied léger pourtant. Les battements de mon cœur me portaient, me soulevaient. Essoufflée, je ne cessais de murmurer : Je suis revenue ! Ce n’est pas une scène de film ! C’est réel. Je courais en répétant : Je suis revenue… Je suis ici.
    Derrière nous, on pouvait entendre des coups de feu et le roulement des blindés du côté turc, mais nous avions réussi : nous étions passés.

  • C'est lundi que lisez vous? #102

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et je n'ai pas fais de tirage au sort, car je n'ai pas eu le temps de lire la précédente lecture tirée de ma book jar:

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    Et vous, que lisez-vous?

  • [Livre] L'écrivain abominable

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

     

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    Résumé : Manolo, allergique à la lecture, redoute la venue à l'école de Roland Dale, célèbre auteur pour la jeunesse invité par la maîtresse. A peine arrivé, Dale capture les enfants grâce à un sort. Epargnés, le garçon et son amie Joanna partent secourir leurs amis enfermés dans le manoir de l'écrivain qui tente de leur voler leur imagination

     

    Auteur : Anne-Gaëlle Balpe

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : jeunesse

     

    Date de parution : 05 avril 2017

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé ce livre que les enfants pourront qualifier de « qui fait peur, mais pas trop ».
    J’ai retrouvé avec plaisir les bonus de la collection pépix, bien qu’ils soient ici un peu moins nombreux que dans les autres livres de la collection, en appréciant particulièrement la carte du manoir, qui permet aux enfants de se situer à la fois dans l’histoire et dans leur lecture, et la page expliquant les différences existant entre un phoque et une otarie.
    Concernant l’histoire en elle-même, je pense que beaucoup d’adultes auront le sourire en découvrant le nom de l’auteur qui doit visiter la classe de Manolo : Roland Dale. Difficile, en effet, de ne pas faire le rapprochement avec Roald Dahl (qui sera lui aussi cité dans le texte).
    Manolo est complètement réfractaire à l’enseignement traditionnel (et on ne peut que le comprendre) et aux livres. Comme lui, j’ai trouvé ridicule d’obliger les élèves à poser chacun une question à l’auteur : déjà, c’est le meilleur moyen pour braquer les plus récalcitrant (parler en public n’est pas facile pour tout le monde) et ensuite la rencontre perd de sa spontanéité.
    Manolo est très débrouillard même s’il manque un peu de finesse et de patience. La relation qu’il a avec Honk, son otarie est très forte ; d’ailleurs celle-ci se comporte avec lui comme un petit chien.
    Dès le début, Manolo, par son agitation, échappe aux phénomènes bizarres qui entourent l’écrivain qui n’a rien de sympathique.
    On suit avec plaisir et intérêt l’avancée du petit groupe qui entoure Manolo dans son avancée à l’intérieur du manoir, véritable labyrinthe dont ils devront comprendre la logique avant de pouvoir se déplacer efficacement.
    Un bon petit roman, mi-aventure, mi-thriller, qui plaira sans aucun doute à tous les petits fonceurs !

    Un extrait : Ca ne faisait pas trois jours que ses parents avaient installé le cirque à Saint-Laurent-sur-Grole, et Manolo n’en pouvait déjà plus. Il en avait super marre.
    Super marre de rester assis dans cette classe.
    Super marre de devoir supporter la voix nasillarde de Madame Gastraud (Ok, pour son nom, le premier jour c’était marrant).
    Super marre de l’imparfait du subjonctif des verbes du premier groupe (qui ne sert à rien, on est d’accord ?)
    Super marre des hommes préhistoriques avec leur peau de bête et leurs dents toutes pourries.
    Et surtout…surtout…
    Super-Archi-marre des divisions posées. C’est bien simple : la seule chose que Manolo avait pigée à ce truc, c’était que ça ressemblait à une potence à laquelle on aurait pendu un quotient. Vous trouvez ça réjouissant ?
    D’autant qu’il suffisait de sortir une calculatrice, et hop, l’affaire était dans le sac, pas la peine d’y passer des semaines !
    En récré, ça n’était pas mieux. Les autres gamins de la classe le traitaient comme un extraterrestre. Ils n’arrêtaient pas de lui poser des questions débiles, du genre :
    - Hé Manolo, y’a une douche dans ta caravane ?
    - Ton père, il enlève son nez rouge pour manger ?
    - On peut avoir une entrée gratuite ?
    - Ta mère, c’est la femme à barbe ?
    C’était comme ça depuis deux jours, et Manolo avait franchement envie de se pendre dans son cahier de maths avec les quotients. Ou alors, de libérer les tigres et de les lâcher dans l’école (ou les lamas, ce qui serait moins grave mais quand même marrant).

  • Le tiercé du samedi #101

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres dont vous avez beaucoup aimé le personnage principal mais où vous vous êtes dit : « et ben, vaut mieux lui/elle que moi »

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Mercy dans Mercy Thompson

     

     

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    J'adore Mercy, mais faut bien avouer qu'entre les Faes, les vampires et les loups garous, elle a pas la paix trente secondes!

     

     

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    Elphaba dans Wicked

     

     

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    J'ai beaucoup aimé Elphaba, même si elle est parfois difficile. Mais honnêtement, vivre dans le monde où elle vit...non merci

     

     

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    Vic dans le piège de l'innocence

     

     

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    Vic est vraiment adorable. Mais bon être accusé d'un crime qu'on a pas commis et que sa propre mère vous croit coupable sans vous laisser le bénéfice du doute... mieux vaut lui que moi!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres d’un auteur d’une nationalité autre que française, canadienne, anglaise ou américaine que vous avez préférés

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

  • [Film] Nos étoiles contraires

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    Titre original : The Fault In Our Stars

     

    Réalisé par : Josh Boone

     

    Date de sortie : 20 août 2014

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 2h05

     

    Casting :Shailene Woodley, Ansel Elgort, Laura Dern, Sam Trammell, Nat Wolff…

     

    Résumé : Hazel Grace et Gus sont deux adolescents hors-normes, partageant un humour ravageur et le mépris des conventions. Leur relation est elle-même inhabituelle, étant donné qu’ils se sont rencontrés et sont tombés amoureux lors d'un groupe de soutien pour les malades du cancer.

     

    Mon avis : J’ai lu le livre en décembre 2016 et j’ai laissé passer un peu de temps avant de voir le film. Trois mois m’ont semblé être un bon délai : assez éloigné pour avoir digéré ma lecture, mais assez proche pour pouvoir juger de la fidélité de l’adaptation, même avec ma mémoire de poisson rouge.
    Alors bien sûr, on ne va pas échapper au paquet de klennex, ne nous voilons pas la face, mais ce film reste optimiste.
    Malgré la maladie et sa fin inéluctable, Hazel et Gus veulent non seulement vivre leur vie au maximum, mais aussi s’assurer que ceux qui restent ne vont pas s’éteindre avec eux.
    A part quelques détails et une scène qui a été déplacée, le film reste très fidèle au chef d’œuvre de John Green.
    Pour paraphraser Hazel, à propos de l’auteur de son livre préféré : il sait comment ça fait d’être en train de mourir sans être en train de mourir lui-même.
    Les acteurs sont très crédibles dans leur rôle. Hazel est à la fois effrayée, révoltée et résignée (oui on peut être révoltée et résignée en même temps !).

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    Gus, lui, est optimiste, presque jusqu’au bout.

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    Ce qui m’a marqué dans ce film (comme dans le livre, d’ailleurs) c’est que les choses n’évoluent pas comme on pensait qu’elles évolueraient.
    Il y a des critiques professionnels qui se sont crus malins en disant que ce film avait pour défaut de vouloir faire pleurer. Pourtant, ils ne trouvent pas que le fait de faire rire soit un défaut pour une comédie, ou que le fait de faire peur soit un défaut pour un film d’horreur ? Alors pourquoi trouver que faire pleurer est un défaut pour un drame ?
    Doit-on, pour contenter ces grands spécialistes édulcorer la vie pour n’en montrer que le côté amusant ? Ou ne faire que des films se déroulant dans d’autres mondes ? Pourquoi ne pourrait-on pas montrer à l’écran des réalités plus sérieuses ? Et oui, pas toujours drôles.
    J’ai beaucoup aimé le rôle des parents de Hazel qui sont pris entre leur inquiétude, leur chagrin de devoir se préparer à perdre leur enfant, et le fait de devoir essayer de rester optimiste pour que Hazel continue de se battre contre la maladie.

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  • [Livre] Au commencement du septième jour

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    Résumé : 4 h du matin, dans une belle maison à l’orée du bois de Vincennes, le téléphone sonne. Thomas, 37 ans, informaticien, père de deux jeunes enfants, apprend par un appel de la gendarmerie que sa femme vient d’avoir un très grave accident, sur une route où elle n’aurait pas dû se trouver.

    Commence une enquête sans répit alors que Camille lutte entre la vie et la mort. Puis une quête durant laquelle chacun des rôles qu’il incarne : époux, père, fils et frère devient un combat. Jour après jour, il découvre des secrets de famille qui sont autant d’abîmes sous ses pas.

    De Paris au Havre, des Pyrénées à l’Afrique noire, Thomas se trouve emporté par une course dans les tempêtes, une traversée des territoires intimes et des géographies lointaines.

    Un roman d’une ambition rare.

     

    Auteur : Luc Lang

     

    Edition : Stock

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 24 août 2016

     

    Prix moyen : 22,50€

     

    Mon avis : Le titre était sibyllin, le quatrième de couverture, intriguant. Au final, je cherche encore la signification du titre et le quatrième de couverture n’a pas tenu les promesses qu’il nous a faite.
    A sa lecture, on imaginait une quête pour comprendre pourquoi Camille se trouvait là où elle était lors de son accident. Mais non, Camille, c’est le livre 1. Il n’en est plus question par la suite.
    On reste sur notre faim, on ne sait pas le fin mot de l’histoire.

    Trop de sujets se télescopent dans ce livre. J’aurais aimé aller au bout de l’histoire de Camille. A chaque fois qu’on passe à un autre livre, je ne trouve aucun lien avec le précédent qui nous laisse sans réponses. C’est comme si l’auteur avait écrit trois livres inachevés, qui multiplient les retours en arrière, les passages du rêve à la réalité, sans aucun marqueur nous permettant de nous y retrouver..

    Mais cette histoire, ou plutôt ces histoires décousues ne sont qu’un moindre mal dans un livre pesant.
    Ainsi l’auteur nous livre des pages entières de description qui non seulement ne nous apportent rien, mais alourdissent un texte déjà étouffant.
    En effet, dans ce livre, il n’y a aucune mise en page. On se trouve face à des pages et des pages de texte compact, écrit au kilomètre. Pas d’aération du texte, pas de chapitre, pas même de paragraphe (un paragraphe qui fait plus de trois pages, ce n’est plus un paragraphe).
    Il y a, certes, des dialogues, mais ils sont sans marqueurs, intégrés dans le texte (pas de tiret, pas même de retour à la ligne). On a du coup du mal à savoir qui parle, quand on réalise du premier coup qu’on est dans un dialogue.
    Le tout est étouffant, monotone.
    A tout cela s’ajoute des phrases parfois difficiles à comprendre, incomplètes.

    Pour résumer, je dirai que si ce livre était un discours, on reprocherait à l’auteur de s’écouter parler.
    L’histoire en elle-même était peut être intéressante. Je ne saurais le dire car elle est tellement noyée dans les descriptions, dans ce style étouffant et parfois pompeux, qu’on finit par l’occulter totalement et par n’en retirer aucun plaisir.
    Un livre qui ne restera ni dans ma mémoire, ni dans ma bibliothèque !


    Un extrait : … c’est elle qui raccroche ? Qui lui raccroche au… Il appuie fébrilement sur la touche rappel, mais c’est un numéro privé. Il essaye d’appeler son portable. Qui est éteint, il tombe de suite sur la messagerie. C’est mort, elle ne répondra plus. Pas ce soir, nom de Dieu, pas ce soir… Elsa vient de glisser la tête par la porte de sa chambre, sa longue chevelure bouclée submerge son visage : Vous vous êtes disputés ?… Mais non, ma puce, t’inquiète pas. Lorsqu’il songe maintenant à l’effondrement intérieur qu’il a soudain éprouvé, il se demande s’il avait alors l’intuition d’une dérobade aussi définitive. L’image qui s’impose à présent est plus minérale, plus narrative, celle d’un à-pic, il la tient encore par la main, elle se débat, suspendue dans le vide, il ne lâchera pas, mais l’épuisement gagne, leurs mains se dénouent, elle va disparaître dans l’abîme, il demeurera seul, musculairement coupable de n’avoir pu la hisser, coupable et vaincu. Quand elle rentre du Havre, chaque vendredi, après sa semaine de travail, elle est nerveusement à bout de forces. C’était plus sage de célébrer demain leurs dix ans de vie commune. Il la reprend chaque fois : de mariage. Mais elle éprouve une espèce de réticence à prononcer ce mot. Il la cloue au mur avec son regard : on est mariés, non ? C’est pourtant bien comme ça que… Ce vendredi soir, il a malgré tout acheté un saumon d’Écosse chez le traiteur, du riz pilaf et des petits légumes, mis au frais un graves blanc. Cela fait quatre vendredis qu’elle plante la famille après le travail en moins de sept semaines. Elle rentre donc le samedi en fin de matinée, lui-même a des dossiers à boucler, doit s’occuper d’Elsa et d’Anton, lui aussi il… Il est 19 h 34, elle sort à l’instant de l’entreprise Delta quelque chose, un gros marché, 250.000 euros, peut-être plus, sans parler de la maintenance, elle configure leur parc Internet-téléphonie, elle dirige une équipe d’ingénieurs et de concepteurs-développeurs, elle est responsable de la région Basse-Normandie et de la zone industrielle du Havre, elle occupe ce poste depuis dix-huit mois, une carrière en ascension géométrique, en sept ans de société Orange elle a doublé son revenu avec un intéressement aux marchés conquis, lui-même est impressionné par sa réussite, elle va bientôt gagner plus que lui qui pourtant… Si ça continue, ma chérie, pour moi c’est la reconversion : homme d’intérieur et père de famille. Ils en rient ensemble. Sinon que ses absences toute la semaine… Elle essaye de rentrer le mercredi en début d’après-midi pour voir les enfants, elle y parvient une fois sur deux, repart le jeudi matin à 6 h, trois heures de route. Jusqu’à présent le vendredi soir elle arrivait à la maison autour de 21 h 30 au plus tard. Mais là, on dirait qu’elle s’installe au Havre, lorsqu’elle est avec eux il la sent là-bas, elle n’est plus si attentive, si centrée sur leur vie de famille, elle est distraite, dans ses bras il pense tenir une ombre. Enfin, ce soir, elle devait rentrer, elle se devait de… Ça flotte entre eux, ça devient lâche, moins immédiat, le regard s’effrite, se dilue dans une zone invisible à l’autre, sont comme démagnétisés, ils dérivent, chacun emporté dans l’irrépressible courant de sa vie professionnelle, sans plus de force pour se baigner ensemble dans la même rivière, deviennent béants l’un face à l’autre. Ils ne parlent plus de faire ce troisième enfant. Ce soir, tout de même, elle se devait… Il a gravi l’escalier, se tient sur le palier de leurs chambres On mange dans cinq minutes ! D’accord, répond Anton qui joue avec ses figurines de chevaliers autour du château fort. Et maman ? demande Elsa qui lève la tête de son livre de pliages Elle rentre demain matin, elle est retenue… C’est dommage, glisse-t-elle, les yeux de nouveau happés par les images de son album. Il ne répond rien, il redescend, gagne la cuisine, enfourne le riz dans le micro-ondes, sort le saumon du frigo, la table est mise, il enlève le couvert de Camille, range les chandeliers, ce soir quand Elsa et Anton seraient couchés, il avait justement l’intention de lui évoquer ce troisième enfant Tu as 36 ans, ma chérie, moi 37, il est temps qu’on y songe. Et puis ce projet pourrait à nouveau les aimanter, combler le fossé. Il envisage qu’elle a peut-être un amant chez qui, ses vendredis soir, elle… Il traverse leur vaste chambre donnant sur le jardin, s’installe devant l’ordinateur de Camille, entre sur sa messagerie, parcourt ses mails, 457 non lus qu’elle doit ouvrir et consulter sur son smartphone, un nombre important de pubs, des échanges entre amis, collaborateurs, rien qui puisse éveiller le soupçon. Il va dans le dossier images, la regarde sur l’écran, une nappe est dépliée sous un cèdre, sa peau métis vibre dans le soleil, elle s’élance vers Anton qui trébuche. Dans cette photo-ci, elle tient leur fils alors âgé de 3 ans dans les bras, elle est grande, elle le regarde, ses yeux verts. Aigue-marine, elle dit. Elle est vive, malicieuse, elle manie les mots comme un maître de sabre Tu scannes tes doléances dans un fichier, on validera ensemble. Clac ! elle a raccroché.

     

  • Mes sorties du mois #19

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    Chaque mois voit son lot de sorties, que ce soit en livres ou en films. 
    Chaque 1er mercredi du mois, je vous donnerai les sorties, parmi celles qui ont retenues mon attention.
    Voyons ce qui nous attend d'intéressant ce mois-ci!

     
    Que ce soit les livres ou les films, je vous laisse aller sur booknode ou allociné pour découvrir résumés et/ou bandes annonces.

     

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    Les sorties grand format:

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    Les sorties poche:

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    Et vous? Vous avez repéré des sorties intéressantes pour ce mois d'avril?