Résumé : Georgiana Darcy, hantée par ce qu’elle a vécu avec Wickham, décide de privilégier désormais la raison à la passion, et la proposition de mariage du beau, riche et bien né M. Moresby est parfaite pour cela. Mais Darcy trouve cet homme ennuyeux, et Elizabeth a des doutes : s’agirait-il réellement d’un mariage heureux ?
Pendant que la famille se rassemble à Pemberley pour célébrer Noël, l’envieuse Caroline Bingley répand des rumeurs venimeuses sur Georgiana.
La jeune femme aura-t-elle le courage de se battre pour sauver sa réputation ? Et l’attirant et sympathique Sir Giles Hawkins arrivera-t-il à lui faire de nouveau écouter son cœur ?
Auteur : Elizabeth Aston
Edition : Bragelonne
Genre : Romance
Date de parution : 08 décembre 2014
Prix moyen : 2€
Mon avis : 5 ans après le mariage d’Elizabeth et Darcy, c’est la petite sœur de ce dernier qui est sur le point de convoler. Mais dès le départ, et ce sans même avoir lu le quatrième de couverture, on sent que quelque chose ne va pas.
D’une part, il ne semble y avoir aucune alchimie entre Georgiana et son austère fiancé, et d’autre part, il semblerait que la sœur de Mr Bingley, Caroline, ait eu des vues sur le bonhomme et que l’annonce des fiançailles entre Georgiana et lui soit assez dure à avaler. Et connaissant la méchanceté de Caroline, on peut s’attendre au pire.
Et grâce à cette pimbêche aigrie, il ne faut pas longtemps pour que l’histoire Wickham soit remise sur le tapis.
Georgiana semble complètement échaudée après sa mésaventure avec le jeune coureur de dot, elle sait qu’elle l’a échappé belle et refuse de se laisser prendre dans les filets d’un homme trop avenant. Elle recherche la sécurité et une vie sans surprise et avec un homme aussi terne que M. Moresby il semblerait bien qu’elle n’ait pas de soucis à se faire : pas la moindre petite étincelle d’excitation ne risque de s’immiscer dans sa vie !
Caroline est telle qu’on pouvait s’y attendre : aussi venimeuse qu’une vipère.
Quant à M. Moresby, je l’ai trouvé hypocrite. Quand on se targue d’être aussi droit, aussi intègre, aussi moral qu’il le dit, on ne prête pas foi aux rumeurs, sans même en discuter avec la principale intéressée. Son attitude montre qu’il n’est pas fait pour le mariage, il devrait plutôt se mettre en couple avec une statue, ainsi il serait sûr qu’elle ne risque pas d’avoir la moindre pensée contraire à ses « principes ». Si au début il parait seulement sérieux et ennuyeux, il m’est vite apparu comme totalement ridicule.
En dehors des personnages, il y a Pemberley et l’ambiance qui s’y attache. Ici, c’est Noël et au milieu des rires et des jeux des enfants de Jane et Elizabeth, on assiste à un noël traditionnel de l’Angleterre du XVIIIème siècle.
Du côté de la romance, on se doute de la fin dès qu’on a lu les premières pages, mais ce n’est pas important, ce qui compte c’est de voir comment l’auteur nous emmène vers cette fin et ce qu’elle va infliger à ses personnages pour y arriver.
C’était une agréable petite nouvelle pour en savoir un peu plus sur Georgiana qu’on ne voit qu’assez peu dans Orgueil et Préjugés. Bien sûr, on est assez loin de la plume de Jane Austen. Ça n’en rend pas moins cette histoire divertissante.
Un extrait : Chaudement emmitouflée dans sa pelisse et coiffée de son élégant chapeau, Georgiana Darcy fit ses adieux et monta dans la voiture. Mr Darcy échangea quelques mots avec le cocher avant de la rejoindre, puis le garçon d’écurie s’écarta de l’attelage qui s’ébranla enfin.
Alors que la voiture descendait en cahotant la longue allée, Georgiana contempla par la fenêtre le paysage pris dans le froid matinal. Elle aurait aimé être déjà à Pemberley. Elle songea alors que ce Noël était le dernier qu’elle passerait en tant que Miss Darcy et que c’était vraisemblablement la dernière fois qu’elle séjournerait à Pemberley pour les fêtes. À cette même période l’année suivante, elle serait Mrs Moresby et passerait les mois d’hiver avec la famille de son époux à Moresby Hall, dans le Sussex.
Son frère se pencha en avant pour jeter un regard au pâle soleil que menaçaient à présent des nuages sombres en provenance du nord-est.
— On dirait qu’il va neiger, fit-il remarquer.
Il s’adossa de nouveau et sortit plusieurs documents de la mallette en cuir posée sur ses genoux.
Georgiana connaissait bien son frère et savait qu’il resterait absorbé par ces papiers tant qu’il ferait jour, puis à la lueur du plafonnier de la voiture lorsque le crépuscule tomberait. Elle ne lui tenait pas rigueur d’être un compagnon aussi taciturne, consciente de l’importance des affaires gouvernementales dont il s’occupait pour servir son pays en guerre.
Tout comme Elizabeth Darcy, Georgiana avait craint que Mr Darcy ne soit pas en mesure de quitter Londres. Mais en cette avant-veille de Noël, la vie normale avait finalement repris ses droits, en dépit de la guerre. Georgiana ne doutait pas que son frère était impatient d’arriver à Pemberley pour y célébrer Noël en compagnie de sa femme et de ses filles.
Ils étaient partis la veille de la demeure londonienne familiale et avaient passé la nuit chez des amis dans le Northamptonshire. Ils entamaient à présent la dernière étape de leur trajet, avec de longues heures monotones en perspective avant de parvenir à destination.
Georgiana avait emmené un livre mais le laissa fermé sur ses genoux. Elle se blottit dans un coin et tira sur elle sa couverture tout en regardant défiler le paysage morne et désolé, perdue dans ses réflexions. Elle songeait à Francis Moresby, l’homme qu’elle s’apprêtait à épouser. Le faire-part n’était pas encore paru dans La Gazette de Londres ; seulement quelques jours s’étaient écoulés depuis que Mr Moresby avait rendu visite à son frère pour la demander formellement en mariage.
Mr Darcy lui avait donné son consentement, mais Georgiana se demandait dans quelle mesure la nouvelle de ces fiançailles le réjouissait. Elle esquissa une grimace en se remémorant la conversation qu’elle avait eue avec lui après le départ de son prétendant. Avec un grand sérieux, son frère avait tenu à s’assurer qu’elle désirait vraiment épouser Mr Moresby et suivait ce que lui dictait son cœur, et pas uniquement sa raison.