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[Livre] Et si...

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Résumé : Quand Cal retrouve Nicole à des milliers de kilomètres de leur ville natale, il n’en croit pas ses yeux. Son amie d’enfance dont il a toujours été amoureux prétend s’appeler Nyelle, et son caractère semble à l’opposé de ce qu’elle était. Qui est vraiment Nyelle ? Nicole, frappée d’amnésie ? Un simple sosie ? La seule chose dont Cal est sûr, c’est qu’il ne peut plus vivre sans elle…

 

Auteur : Rebecca Donovan

 

Edition : PKJ

 

Genre : Young Adult

 

Date de parution : 01 octobre 2016

 

Prix moyen : 18,50€

 

Mon avis : Lu pendant le weekend à lire de Mars, ce livre a été mon coup de cœur de la semaine (et peut être même du mois).
Le récit alterne entre le présent qui est du point de vue de Cal, et le passé, du moment où Nicole a emménagé dans leur petite bourgade jusqu’à la fin du lycée, qui est raconté alternativement du point de vue de Nicole et de celui de Richelle.
Dès les premiers souvenirs de Nicole et Richelle, on ressent un vrai malaise dans la famille de Nicole. Un malaise qui tourne autour du père, même si la mère n’est pas en reste.
Au fil de la lecture de ces souvenirs, le malaise se précise. Le père est un personnage qu’on ne peut que détester, et pourtant on ne le voit que deux ou trois fois, il est la plupart du temps évoqué par son épouse ou par Nicole.
On voit que la vie de Nicole est quasiment insupportable. Il y a une telle pression qui pèse sur ses épaules. Des parents pareils ne devraient pas avoir le droit de voir leurs enfants sans la surveillance d’un tiers.
D’ailleurs, un des derniers souvenirs de Cal, avant que Nicole ne disparaisse, est une dispute entre la jeune fille et ses parents. C’est très frustrant pour le lecteur, car d’une part cal ne se souvient de cette scène que par bribes (il était saoul quand il a entendu la dispute) et d’autre part, il n’a pas tous les éléments, n’ayant pas été présent lors de la scène, mais ayant juste entendu les éclats de voix depuis la rue. Et ce n’est qu’à la quasi fin du livre qu’on saura ce qu’il s’est exactement passé ce soir-là.
Autre mystère : le déménagement précipité de la famille de Richelle. Je veux bien qu’un père puisse être muté, surtout aux USA. Mais de là à déménager dans la précipitation, sans même laisser le temps à leur fille de faire ses adieux à ses amis ? Il y a quelque chose autour de ce déménagement, et j’ai passé le livre à essayer de comprendre quoi. Mais Je m’attendais à tout sauf à la réponse que j’ai fini par avoir !
Le mystère principal auquel on est confronté est : Est-ce que Nyelle est Nicole ?
Cal semble en être persuadé mais quand on voit le caractère de Nicole dans les souvenirs et qu’on constate celui de Nyelle, on ne peut qu’avoir un doute.
Si tel est le cas, se pose alors la question de savoir pourquoi elle se fait passer pour une autre ? Pourquoi elle prétend qu’elle n’est pas Nicole ? Pourquoi tant de mystères ?
J’ai adoré le personnage de Nyelle, qui est pleine de vie et à multiple facettes, même si c’était parfois agaçant d’avoir l’impression d’avoir une anguille en face de Cal.
Cal aussi est attachant, surtout avec son problème majeur : il ne sait pas dire non à une fille, ce qui fait qu’il a partout des ex qui lui en veulent.
J’ai eu un peu plus de mal avec Rae, que j’ai trouvée agressive et péremptoire.
La romance entre Cal et Nyelle est bien amenée, de même que les révélations de la fin. Tout au long du livre, on a des indices qui sont distillés, ce qui fait que la fin n’est pas une totale surprise, mais le voir écrit noir sur blanc dissipe les doutes qu’on aurait pu avoir.
J’ai bien aimé le fait que tout le mystère ne soit pas concentré sur l’identité de Nyelle. Le roman va bien au-delà de ça et, au final, cette révélation-là est presque secondaire.
J’avais déjà eu un coup de cœur pour la trilogie « ma raison d’espérer » du même auteur, et là, rebelote. Je pense que Rebecca Donovan est bien partie pour être, comme Jennifer Brown, un auteur coup de cœur pour moi.
Avec ce roman plein d’émotions, elle me donne envie de découvrir au plus vite sa prochaine histoire (c’est tout juste si on lui laisse le temps de l’écrire !)

Un extrait : En faisant la queue chez Bean Buzz, je sens qu’il me faut à tout prix de la caféine pour me secouer. J’ai joué à fond mon rôle d’étudiant bourré… Ça ne m’arrive pas souvent. C’était vraiment n’importe quoi, cette soirée.

Je remercie Mel quand elle me tend mon gobelet. En marchant vers la porte, les paupières mi-closes, j’ai l’impression d’être un somnambule. Je me concentre sur la lumière qui provient de la sortie, et je m’efforce d’avancer dans cette direction.

— Cal ?

J’écarquille les yeux et j’inspire profondément par le nez afin de me concentrer. Carly est devant moi. Comment savait-elle que je serais ici ? Je ne l’ai jamais emmenée chez Bean Buzz. Je n’y ai jamais invité de filles. J’ai choisi exprès un café situé loin du campus pour ne pas tomber par hasard sur l’une d’elles.

— Carly, mais qu’est-ce que tu fais ici ?

Je suis trop surpris pour le cacher.

— Euh, je prends un café ? répond-elle en soulevant son gobelet.

— Ah, bah oui ! dis-je avec un léger hochement de tête.

Je me sens vraiment stupide.

— T’as une seconde ? J’aurais bien aimé qu’on parle.

— Euh…

J’ai déjà du mal à tenir debout, alors parler…

— J’en ai pas pour longtemps, promis.

— OK.

Je la suis à contrecœur jusqu’à une table devant la baie vitrée. Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. J’imagine qu’elle veut s’excuser d’avoir cassé comme ça avec moi la veille.

— Je crois que j’ai fait une erreur, dit-elle alors que je m’assieds. Je n’aurais pas dû te plaquer.

Pour une surprise, c’est une surprise.

Voyant que je reste bouche bée, elle poursuit :

— Je crois que j’ai flippé parce que je commence à avoir des sentiments pour toi. Mais après ton départ hier soir, je me suis rendu compte que le campus grouillait de gros blaireaux. Tu n’es pas comme eux. J’ai fait une bêtise, et j’aimerais qu’on se donne une seconde chance.

Je ne suis pas assez lucide pour affronter un truc pareil. Alors j’essaie de gagner du temps en buvant lentement mon café tout en évitant soigneusement de regarder la fille assise en face de moi qui attend ma réponse. C’est alors que je vois les yeux bleus incroyables de la nuit dernière. Ils me scrutent depuis le canapé en cuir à l’autre bout du café – mais sans le masque. Carly me ramène à la réalité : — Cal ?

— Pas possible ! je murmure, subjugué.

— Quoi ? me demande Carly, prise de panique. Ça veut dire non ?

— Désolé.

Je me remets de mes émotions, et je me force à détourner le regard.

— Euh, j’ai cru voir… Laisse tomber !

Je secoue la tête et tente de me concentrer sur la conversation. La nuit dernière, cette fille m’a montré la porte. Alors je l’ai prise. De toute façon, notre histoire n’aurait pas duré beaucoup plus longtemps, surtout si elle attendait plus de moi.

J’inspire un petit coup avant de répondre :

— En fait, non. On ne peut pas se remettre ensemble.

— Hein ? Quoi ?

Carly plisse les yeux.

— Pourquoi ?

— Désolée, Carly. Ce n’est pas possible.

Je me lève et je m’en vais sans attendre sa réaction. Je devrais continuer mon chemin et sortir. Mais au lieu de ça, je traverse le café jusqu’au canapé en cuir marron où la fille de la nuit dernière, sans masque, est en train de lire, les pieds posés sur la table basse.

Et puis je reste planté devant elle à la regarder. Elle ne me remarque pas, et c’est sans doute mieux car j’ai vraiment l’air d’un pauvre type. Je suis à court de mots parce que je me trouve devant Nicole Bentley. Et en même temps, cette fille paraît… différente. Elle ne ressemble pas exactement à celle qui a emménagé dans mon quartier il y a quinze ans. Peut-être que ce n’est pas elle. Je ne vois pas ce qu’elle ferait ici. Mais… ces yeux-là, ce sont les siens.

 

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