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[Livre] Rien ni personne

 

Je remercie les éditions sarbacane pour cette lecture

 

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Résumé : La vieille dame semble avoir poussé comme un champignon. Quand Jeanne la trouve dans la forêt, elle ne réagit pas. Rien. Pas un mot.
Jeanne finit par la recueillir, mais pour un temps seulement.
Elle a ses propres problèmes. En fuite, elle vise la lointaine Thaïlande, où elle espère exercer ses talents de boxeuse thaï.
 
Au fil des jours, Jeanne se familiarise avec sa pensionnaire, qu’elle baptise « Al » - comme Alzheimer. Peu à peu, leurs solitudes se rencontrent.
Mais le passé n’a pas fini de les poursuivre…

 

Auteur : Lorris Murail

 

Edition : Sarbacane

 

Genre : Jeunesse

 

Date de parution : 01 février 2017

 

Prix moyen : 15€

 

Mon avis : Je ne ressors pas de ma lecture aussi enthousiaste que d’habitude quand je fini un roman sarbacane de la collection exprim’.
La plupart du temps, quelle que soit la gravité du sujet de fond traité dans le roman, il y a du rythme et, très souvent, beaucoup d’humour.
Il est vrai que le sujet traité, la maladie d’Alzheimer, n’est pas facile à aborder dans un roman jeunesse, mais, Severine Vidal l’a déjà fait avec brio, rythme et beaucoup d’humour et de tendresse dans « 
Quelqu’un qu’on aime ».
Ici, même si j’ai bien aimé le roman, j’ai regretté la lenteur qui s’en dégage. On a quasiment un monologue entrecoupé de recherches guère passionnantes.
Je n’ai pas réussi à m’attacher à l’héroïne, Jeanne, que j’ai trouvée agressive et incapable de prendre la moindre responsabilité de ses actes. Quant à Al, même si elle est touchante, elle n’a pas assez de présence pour devenir attachante. La fin, du coup, m’a laissé de marbre : difficile de ressentir des émotions quand les personnages laissent indifférent.
L’écriture est pourtant agréable en elle-même et pas un instant je n’ai envisagé l’idée d’abandonné le livre, mais, contrairement à d’autres, je n’ai pas eu trop de mal à le mettre en pause quand j’avais d’autres choses à faire.
C’est donc avec un avis en demi-teinte que je termine ma lecture. D’un coté, ce n’est pas un livre que j’aurais envie de relire, mais ce n’est pas non plus un livre que je déconseille.
Il est tellement sur le fil que je pense vraiment qu’il peut plaire ou déplaire selon la sensibilité du lecteur, voire le moment où il est lu par un même lecteur. Peut être que je l’aurais plus apprécié si je l’avais lu à un autre moment.

Un extrait : Les gens du pays disaient les bois, pas la forêt. Les forêts sont plus vastes, elles sont parfois impénétrables. Avec ses puits d’ombre et ses lumières suspendues, celle-ci aurait pourtant fourni un bon repaire aux fées, aux enchanteurs et aux lutins. Jeanne s’y trouvait bien et son dragon sans doute s’y promenait à son aise. La jeune fille portait l’animal fabuleux à gauche, de l’épaule à la saignée du bras. Noir et jaune, avec une queue d’écailles en tire-bouchon.
Elle n’avait pas poussé le moindre gémissement, pas un. Toutes les trois minutes, Elric levait les aiguilles de son dermographe et lui demandait ça va ou bien je te fais pas trop mal ? Il lui arrivait de prévenir ça risque de piquer un peu. Au bout d’une heure de travail, Elric avait posé son instrument et annoncé une pause. Son torse en forme de barrique, que se disputaient un tigre et les hautes herbes d’une jungle, luisait de sueur. Le tatoueur était fatigué par l’effort. Jeanne avait souri, sans montrer son impatience. Elle avait écouté Elric lui expliquer qu’il fallait laisser les endorphines se refaire une santé, sinon le tatoué commençait à sentir la douleur. Il avait dit j’ai l’air d’un monstre pervers mais j’essaie quand même de ne pas trop faire souffrir les clients, je tiens à ce qu’ils reviennent. Jeanne lui avait certifié que non, il ne lui faisait pas mal.
La séance avait duré près de trois heures et Jeanne n’avait donc ni gémi ni frémi. Comme Elric s’en étonnait, limite vexé, elle lui avait dit tu aurait pu me le coudre, mon dragon, que j’aurais pas moufté. T’as bien choisi, avait répondu Elric, c’est toi le monstre finalement, t’as une peau de dragon, gamine, et peut-être pas que la peau. Puis il avait ajouté, à propos, j’ai l’impression qu’il lui manque quelque chose, une belle langue de feu, tu vois, ç’aurait été bien mais j’ai plus la place, si je te la fais ça va partir sous l’aisselle. Jeanne avait répliqué t’as qu’à la mettre ailleurs. Elle lui désignait sa cheville. Pas aujourd’hui, la peau est fine à cet endroit-là, comme t’es en manque d’endorphine au bout de trois heures, tu sauterais au plafond. Jeanne se moquait des endorphines, elle voulait en finir.

 

 

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