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[Livre] Les enfants de cendres

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Résumé : Au milieu d'un train bondé, une petite fille disparaît. En dépit d'une centaine de témoins potentiels, personne n'a remarqué quoi que ce soit. Sa mère était descendue sur le quai pour passer un coup de fil, et n'a pu regagner le train à temps. Affolée, elle a alerté les contrôleurs qui ont gardé un oeil protecteur sur l'enfant endormie. Pourtant, à l'arrivée en gare de Stockholm, la fillette s'est volatilisée. On ne retrouve que ses chaussures sous la banquette... 

 

Auteur : Kristina Ohlsson

 

Edition : France Loisirs

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 2012

 

Prix moyen : 13€

 

Mon avis : D’après ce que j’ai compris, il vaut mieux avoir l’édition de France loisirs que l’édition j’ai lu. En effet, il semblerait que cette dernière en dise beaucoup trop sur l’histoire dans son quatrième de couverture, tandis que celle de France loisirs lui conserve tout son mystère.
L’histoire commence de manière assez « banale » pour les enquêteurs et s’ils ne traitent pas pour autant l’affaire par-dessus la jambe et recherchent activement l’homme et l’enfant, pour eux, ce n’est rien de plus qu’un père qui a décidé qu’il ne serait pas séparé de sa fille.
Pourtant, il y a un membre de l’équipe qui reste sceptique. Cet enlèvement dans un train lui parait trop élaboré pour être du fait d’un père n’acceptant pas la séparation.
Le problème est que cette enquêtrice vient du civil. Le gouvernement à décidé d’introduire des personnes venant du civil et donc sortant du cursus universitaire dans les services de police. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça ne plait pas. Les enquêteurs rejettent d’un bloc ces nouveaux venus qu’ils jugent inutiles. Que ce soit les analystes ou les enquêtrices qui viennent de passer des années à l’université à étudier la criminologie et le comportement criminel.
Alors quand Fredrika Bergman fait part à son boss de ses doutes quant à l’enquête, elle est vertement envoyée sur les roses !
Et là, j’ai eu beaucoup de mal à supporter ledit boss : Alex et son enquêteur Peder.
Commençons par le plus bas dans la ligne hiérarchique : Peder.
Disons le tout net, je l’ai trouvé imbuvable ! Moi moi moi, voilà tout ce qui l’intéresse. Père depuis peu, son épouse fait une grosse dépression postnatale et il ne le supporte pas. Attention, pas parce que sa femme est malheureuse, mais parce qu’il n’a pas la vie sexuelle qu’il veut, l’accueil qu’il veut, qu’elle ne s’occupe pas assez de lui. Bref, les sentiments et l’impression de se noyer de son épouse ne sont que secondaires au vue des désagréments que doit supporter monsieur. Dans le boulot, il n’est guère mieux : il se vexe s’il n’a pas la vedette, ne supporte pas qu’un autre que lu trouve un indice ou comprenne l’importance d’une information. Il passe plus de temps à tirer la couverture à lui qu’à enquêter… Heureusement quand il devient clair que l’affaire est bien plus grave que ce qu’il n’y parait, il va se reprendre un peu, et, sans changer complètement d’attitude, il va quand même se foutre pour de bon au boulot.
Le chef aussi m’a agacée, peut être encore plus parce que c’est le chef. Il rejette les impressions et les doutes de Fredrika, non pas parce qu’il a déjà enquêté sur cette piste et l’a mise de côté mais parce qu’elle lui est signalée par une « civile » et qu’il n’a pas l’intention de la laisser « lui apprendre son métier ». Je ne dis pas qu’ils auraient pu sauver tout le monde s’il avait écouté Fredrika, mais ils auraient moins perdu de temps !

Enfin il y a Fredrika. Elle est très mal à l’aise dans ce service de police, au point qu’elle songe à partir à la fin de sa période d’essai. Elle sent bien qu’elle est rejetée et ses collègues prennent pour de l’indifférence et de la froideur sa maitrise d’elle-même qu’elle refuse de relâcher de peur de craquer devant les horreurs auxquelles elle va être confrontée.
Quand (enfin) le service se lance sur la piste dénichée par Fredrika, ils se trouvent aux prises avec quelqu’un de froid, de très organisé et de quasiment invisibles : il ne laisse aucune trace, aucun adn, aucune empreinte. Les personnes interrogées sont incapables de le décrire. A croire que l’on a affaire à un véritable fantôme.
J’ai un peu regretté que les enquêteurs tournent si longtemps en rond pour trouver le lien entre les différentes affaires, alors que ça faisait plus de 100 pages que je l’avais deviné et que j’avais envie de leur hurler : « mais il est là le lien !!! c’est ça !!! »
Dans ce livre, l’auteur n’aborde pas que le thème du meurtre et de l’enlèvement. Au cours de l’enquête, on sera également confronté aux thèmes de la pédophilie et de la maltraitance faite aux femmes.
Il y a des fausses pistes. Une en particulier qui m’a complètement eue ! Une vraie bleue. Je suis allègrement tombée dans le panneau (c’est limite vexant).
Maintenant, je suis pressée de lire d’autres livres de l’auteur pour voir ce que va devenir Fredrika.

Un extrait : La petite fille ne ressemblait pas du tout à sa mère, avait remarqué Henry en poinçonnant leurs billets, peu après la gare de Göteborg. Ses cheveux châtain foncé ondulaient si joliment autour de sa tête qu’on aurait dit des faux. Ils effleuraient ses épaules en encadrant son petit visage. Son teint était plus mat que celui de sa mère, mais elle avait de grands yeux bleus et le nez constellé de taches de rousseur, ce qui la faisait ressembler à une poupée. Henry lui sourit en passant auprès d’elle et la fillette esquissa un timide sourire en retour. Elle avait l’air fatiguée. Elle détourna les yeux et regarda par la fenêtre, la tête appuyée contre le dossier.

– Lilian, enlève tes chaussures si tu mets les pieds sur le siège, avait dit la mère, alors qu’Henry contrôlait le billet du voyageur suivant.

En se retournant, il avait noté que l’enfant s’était débarrassée de ses sandales rouges et avait replié les jambes sous elle.

Ses sandales étaient restées par terre après qu’elle eut disparu.

Ce trajet entre Göteborg à Stockholm fut plutôt perturbé. Beaucoup de monde s’était déplacé dans la deuxième ville du pays pour assister à un grand concert à Ullevi. Et tous étaient rentrés par le train du matin, celui où travaillait Henry. Tout d’abord, deux jeunes gens vomirent sur les sièges en voiture 5. Ils avaient trop bu la veille, et Henry dut courir chercher une serpillière pour nettoyer tout ça. Au même moment, deux filles se mirent à se battre en voiture 3. Une blonde accusait une brune d’avoir essayé de lui piquer son petit ami. Henry tenta de s’interposer, mais le calme ne revint dans le train qu’après Skövde, tous les fêtards ayant fini par s’assoupir. Henry put alors boire une tasse de café avec Nellie, qui travaillait au wagon-restaurant. En passant dans le couloir, Henry s’aperçut que la femme rousse et sa fille s’étaient endormies.

Ensuite, ce fut assez tranquille jusqu’à ce qu’on approche de Stockholm. À quelques dizaines de kilomètres de la capitale, peu avant Flemingsberg, le contrôleur adjoint Arvid Melin annonça par haut-parleur que le train aurait un retard de cinq minutes, voire dix, à cause d’une erreur de signalisation. Le train fit donc un arrêt à Flemingsberg, et Henry vit la femme rousse descendre seule de la rame. Il l’observa par la fenêtre de la voiture 6, réservée au personnel. Elle marcha d’un pas décidé sur le quai et se posta un peu à l’écart des autres passagers, descendus prendre l’air quelques instants. Puis elle sortit quelque chose de sa poche, peut-être un téléphone portable. Henry se dit que la petite fille devait encore dormir. Il poussa un soupir. Se sentait-il seul au point d’espionner une passagère ? Henry retourna aux mots croisés du dernier numéro de Året Runt. Que serait-il arrivé s’il n’avait pas quitté des yeux la femme sur le quai ? Ses collègues auraient beau lui répéter qu’il ne pouvait pas s’en douter et ne devait en aucun cas s’en vouloir, Henry restait persuadé que son zèle à résoudre ses mots croisés avait infléchi le cours des événements. Impossible de revenir en arrière.

Car Henry était plongé dans ses mots croisés quand il entendit la voix d’Arvid dans le haut-parleur. Tous les voyageurs étaient priés de regagner leurs places, le train repartant en direction de Stockholm. Personne ne se souvint d’avoir vu une jeune femme courir après le train. Mais cela avait sans doute été le cas, car quelques minutes après le départ Henry reçut un coup de téléphone signalant qu’une jeune femme assise place 6 voiture 2, à côté de sa petite fille, avait été oubliée sur le quai à Flemingsberg. Elle avait pris un taxi et faisait à présent route vers Stockholm. L’enfant était seule dans le train.

– Oh, merde ! jura Henry en raccrochant.

Il se rendit aussitôt à la voiture 2 pour constater que c’était la jeune femme rousse aperçue sur le quai qui avait manqué le train, puisqu’il reconnaissait la petite fille.

Henry rassura ses supérieurs en téléphonant de son portable : l’enfant dormait toujours, et il lui paraissait inutile de la réveiller avant l’arrivée à Stockholm. Il promit de s’occuper personnellement de la fillette dès l’entrée du train en gare. Personnellement. Ce mot allait longtemps résonner dans sa tête. Au niveau de Södra Station, les filles de la voiture 3 recommencèrent à se battre et à crier. Henry entendit un bruit de verre brisé puis un voyageur quitta la voiture 3 pour la 2, et il fut bien obligé d’abandonner l’enfant endormie.

– Arvid, viens tout de suite voiture 3 ! cria-t-il dans son talkie-walkie.

Aucune réaction du collègue.

Quand Henry parvint enfin à séparer les deux filles, le train s’était arrêté avec son sifflement caractéristique, un son qui n’était pas sans rappeler la respiration lourde et essoufflée d’un vieil homme.

– Espèce de pétasse ! hurla la blonde.

– Sale conne ! rétorqua l’autre.

– Enfin, vous n’avez pas fini toutes les deux ? s’énerva une femme plus âgée en se levant pour prendre son sac de voyage.

Henry se fraya un chemin dans la foule qui faisait déjà la queue dans le couloir et se dépêcha de regagner la voiture 2. Pourvu que l’enfant dorme encore ! Il y était presque. Henry bouscula plusieurs personnes le temps de ce court trajet qui – il était prêt à le jurer – lui avait pris moins de trois minutes. La durée de son absence ne changeait malheureusement rien à l’affaire.

La petite fille endormie avait disparu. Il ne restait que ses sandales rouges, tandis que sur le quai se pressaient tous les autres voyageurs dont Henry Lindgren avait eu la charge entre Göteborg et Stockholm.

 

 

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