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  • [Livre] Emancipés

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    Résumé : Ils sont six. Jeunes. Libres. Emancipés. Pas d’adultes, pas de limites.

    Ils ne se sont jamais rencontrés. Le hasard les réunit en coloc dans une somptueuse villa de Venice Beach. On pourrait croire à une vie de rêve…

    Mais chacun a ses ambitions.

    Chacun a ses secrets.

    Chacun cache quelque chose aux autres.

    Sans compter ce qu’ils ignorent : à leur insu, quelqu’un les espionne à distance. Mais qui, et dans quel but ?

     

    Auteur : M.G. Reyes

     

    Edition : Mosaïc

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 6 juillet 2016

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé ce premier tome, que j’ai lu en ebook en 6 épisodes (et qui a ensuite été édité en papier en un seul livre) mais il y a un élément en particulier qui m’a rendu dingue.
    Est-ce que l’auteur sait ce qu’est exactement l’émancipation ? Non parce que dans cette histoire, ils sont émancipés, mais doivent rendre des comptes à leurs parents. Une vraie émancipation à la carte : si tu as des ennuis tu es seul responsable de tes actes, mais pour le reste tu obéis.
    Entre la mère de Candace, propriétaire de la maison, qui passe à l’improviste pour des inspections (quel proprio peut passer comme ça chez ses locataires, parce que oui, c’est pas gratuit, ils payent un loyer), les parents de Grace qui lui imposent de vivre dans la plus petite chambre, ceux de Charlie (dont on ne sait pas la vraie identité avant la moitié du livre) qui l’obligent à entrer dans le lycée de leur choix et la menacent de l’envoyer en pension… On est loin des règles de l’émancipation. Dans la mesure où ils ont tous fait émanciper leurs enfants pour ne plus avoir à en être responsables et qu’ils se sont engagés devant la justice à leur verser une certaine somme comme pension, ils n’ont pas le choix, ils ne peuvent en aucun cas revenir sur le montant de la pension comme ils l’entendent : c’est une décision de justice !
    Au début du livre, il semble que seuls John-Michael et Charlie (bien qu’on ne sache pas quelle fille est Charlie) cachent un secret. Mais au fil des pages, on se rend compte que chacun d’eux en cache un. Et pour certains leurs secrets ne sont pas indépendants les uns des autres.
    Bien qu’on suive surtout les 6 colocataires, il y a deux personnages qui intriguent beaucoup : Ariana, qui semble être un contact de Charlie et prétend être son amie, et une femme, dont on ne sait pas l’identité, qui organise de toute évidence la surveillance de la jeune fille. Mais tout cela va bien au-delà de Charlie et va toucher de plus ou moins près chacun des membres de la maison.

    Au niveau des personnages, j’ai un faible pour John-Michael et Maya. Ils ne sont pas parfaits et chacun d’eux cache un lourd secret, mais ils restent quand même les plus sympathiques.
    Grace est un peu trop donneuse de leçon (bien qu’elle soit loin d’être parfaite elle aussi), Candace est arrogante, Lucy est en rébellion constante et semble oublier que ses colocataires ne sont pas ses parents et qu’elle ferait bien de s’en prendre aux bonnes personnes et Paolo, je n’accroche pas vraiment.

    Au niveau de la narration, on suit alternativement chacun des colocataires + Ariana, mais comme le récit reste à la troisième personne du singulier, je n’ai pas trouvé ça perturbant. Cela permet juste de préciser sur quelle vie et quel secret on va se pencher un peu plus.
    Le rythme n’est pas haletant, on sent bien que l’auteur souhaite construire des bases solides pour son histoire et non pas prendre des raccourcis ou ajouter des scènes chocs juste pour faire monter artificiellement la tension. C’est un tome d’introduction et vu les dernières pages, quand va arriver le tome 2, on sera bien content d’avoir eu le temps de bien connaitre le passé et les caractères de chacun parce que tout risque de s’accélérer.
    Ce second tome, intitulé « incriminated » est sorti en mai en anglais (Emancipated était sorti en mai 2015 en anglais et en juillet 2016 en français…).

     

    Un extrait : Voici comment ça s’était passé : il fallait que Candace quitte la maison, et Grace avait trouvé la solution.

    Ni l’une ni l’autre n’arrivait plus à supporter le comportement de la mère de Grace — les disputes, les hurlements et les menaces de divorce. Depuis son dix-septième anniversaire, Candace avait souvent confié à Grace qu’elle craignait bien d’être à l’origine de la mauvaise entente entre leurs deux parents.

    Elles étaient étendues sur la pelouse, leurs longs cheveux blonds étalés dans l’herbe. Grace observait sa demi-sœur entre ses doigts à la dérobée. Agée de seulement seize ans, elle était la plus jeune des deux mais elle avait souvent l’impression d’être l’aînée. Candace passait tellement de temps à suivre des cours en tout genre — de chant, de théâtre, de danse, d’équitation ou d’escrime — qu’il lui en restait bien moins pour lire, penser, écouter et réfléchir.

    Plus simplement, si Grace était plus mûre, peut-être cela venait-il de ce qui lui était arrivé il y a très longtemps.

    — C’est pas ta faute s’ils se disputent. N’importe quel psy te dirait comme moi. Ton cas est totalement banal.

    — Ah, d’accord, maugréa Candace. Pendant que tu y es, tu n’as qu’à me dire que je suis un cliché.

    — Hé oui. Mais on n’est pas plus avancées pour autant.

    Candace lui flanqua un coup de pied dans le tibia et Grace répondit par un grand sourire.

    Le problème, au fond, c’est qu’il se pouvait très bien que les craintes de Candace soient justifiées : elle était peut-être effectivement en cause à cent pour cent. Sans avoir jamais quitté le droit chemin une seule fois, elle avait réussi à mettre en danger le mariage de leurs parents.

    Les deux filles entendaient les éclats de la dispute à l’intérieur de la maison.

    La mère de Grace était en train de crier :

    — Je ne resterai pas ici sans réagir pendant que notre fille fiche sa carrière en l’air, simplement parce que monsieur ne veut pas déménager !

    Et le père de Candace demandait :

    — Tina, ma chérie, qu’est-ce que tu veux que j’aille faire à Los Angeles ?

    — Très bien. Tu n’as qu’à rester ici, alors. Mais laisse-moi juste emmener Candy à Hollywood.

    Grace entendit le père de Candace marquer une pause et s’efforcer cette fois encore — mais sans y parvenir — de ne pas remarquer que sa femme utilisait ce surnom qu’il détestait.

    — Ne l’appelle pas comme ça.

    — D’accord, Candace, reprit la mère de Grace, prenant sur elle de toute évidence pour contrôler le ton de sa voix. Je l’ai déjà inscrite à son premier casting pour la télévision. C’est dans un mois. Il faut qu’elle habite là-bas, nom de nom ! C’est ce que disent tous ceux qui s’y connaissent. « Partez vivre à L.A. ! »

    — Ecoute, Tina, tu as — enfin, nous avons — quatre autres enfants à charge.

    Grace savait que ce « nous » n’en était pas un. Du point de vue biologique, les quatre enfants n’étaient pas les siens mais ceux de sa femme. Pourquoi sa mère prenait-elle tellement à cœur l’avenir de la seule pièce rapportée par son mari à cette famille recomposée ? Personne n’avait jamais osé aborder la question. Mais aujourd’hui, la mère de Grace était prête à planter là, à San Antonio, son mari, sa propre fille et ses trois jeunes frères pour aller assouvir ses rêves hollywoodiens.

    Grace vit l’exaspération se peindre sur le visage de Candace. Ses yeux se posèrent sur les longues jambes de sa demi-sœur, qui portait un short en jean. Celle-ci tourna légèrement la tête et jeta un coup d’œil vers l’intérieur de la maison. Leurs parents avaient quitté le salon aux grandes portes-fenêtres pour passer dans la cuisine. Impossible désormais de les entendre clairement.

    Grace se concentra sur les millions de picotements que provoquaient sous ses cuisses les brins hérissés de la pelouse, fraîchement tondue de l’après-midi même. Lorsque Candace finit par la regarder de nouveau, elle lui sourit d’un air triste. Grace lui rendit son sourire. Ces disputes se répétaient si souvent et elles étaient tellement prévisibles ! Elles commençaient à mettre toute la famille à cran.

    Candace marmonna d’un air renfrogné :

    — C’est fou, on dirait que Tina est convaincue que si elle continue à pleurnicher, mon père va finir par céder.

    — C’est pour ton bien qu’elle fait ça, lui suggéra prudemment sa demi-sœur.

    — Grace, tu sais que j’aime beaucoup ta mère. Mais tu sais aussi que ce n’est pas « pour mon bien » qu’elle fait tout ça. Tu as bien vu comment elle était, la dernière fois, avec la pub pour les jeans. Tina se sert de moi pour vivre ses fantasmes hollywoodiens.

    Grace acquiesça.

    — Oui, j’ai remarqué.

    Voilà le plus étrange, avec ces mères obsédées par l’idée de faire monter leur progéniture sur les planches. Leurs intentions sont loin d’être aussi généreuses qu’il y paraît au premier abord.

    Après un temps d’hésitation, Grace suggéra :

    — Il y a bien une solution…

     

  • Le tiercé du samedi #81

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres qui vous ont donné envie de cuisiner

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    La petite fille au kimono rouge, Kay Haugaard

     

     

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    Quand, gamine, j'ai lu ce livre, j'ai découvert plein de trucs sur le japon: des vêtements, des jeux, des fêtes et des plats. Comme les plats étaient le plus facile à se procurer, j'ai fait des recherches et ça m'a donné envie de cuisiner asiatique

     

     

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    Cupcake Club, Donna Kauffman

     

     

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    Même si je ne suis pas vraiment un bec-sucré, la description des petites merveilles préparées par les filles du club met l'eau à la bouche. Et puis, on peut en créer des salés aussi!!

     

     

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    Une bonne épouse indienne, Anne Cherian

     

     

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    Pour conquérir son mari, Leila va lui cuisiner des plats traditionnels indiens, et me donner envie de faire de même (mais pas que du végétarien!)



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Trois livres que vous aimeriez bien que vos auteurs préférés écrivent

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Revived

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    Résumé : Grâce au Revive, un sérum mis au point par une agence ultrasecrète, Daisy est déjà morte cinq fois et entame sa sixième existence.

    Nouvelle ville, nouveau lycée, nouvelle identité... La jeune fille est habituée. Mais cette fois, en regardant les autres autour d'elle, elle se sent troublée. Et quand elle rencontre Matt, son malaise grandit.

    Que lui reste-t-il de son enfance et de ses vies passées ? Daisy n'est-elle, finalement, qu'un pantin manipulé par des êtres sans scrupule ? Pour exister vraiment, pour aimer, ne faut-il pas savoir qu'on va mourir un jour ? Sa sixième vie sera peut-être la dernière, mais ce sera la sienne !

     

    Auteur : Cat Patrick

     

    Edition : La Martinière Jeunesse

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 18 Mai 2012

     

    Prix moyen : 10€

     

    Mon avis : Ce roman a réussi à me faire pleurer (bien évidemment, je lisais à mon bureau pendant ma pause déjeuner, ça ne serait pas drôle sinon… mais bon, je lis tous les jours à ma pause, mes collègues ont l’habitude).
    Daisy se sent très impliquée dans le protocole Revived. Elle n’est pas du tout dans une optique de révolte comme je l’ai cru en lisant le résumé. A aucun moment elle dit clairement : « je laisse tout tomber, j’abandonne le projet, laissez-moi vivre ma vie. »
    Les changements qui s’opèrent en elle sont beaucoup plus progressifs, beaucoup plus subtils.
    Concernant les personnages, j’ai beaucoup aimé le groupe d’ado qui entoure Daisy, même s’ils ne sont pas tous présents en même temps. Que ce soit Megan, Matt ou Audrey, ils apportent tous quelque chose à Daisy. Même si Matt est celui pour qui elle commence à remettre sa vie en cause, c’est Audrey qui va avoir le plus d’impact sur elle.
    Du coté des adultes, je suis plus partagée.
    Quand on voit le sujet du livre, on se doute qu’à un moment ou un autre, quelqu’un va la trahir et je penche pour un des adultes de son entourage car ils peuvent faire bien plus de dégâts que les ados.
    Je me méfie de Cassie. Elle est très froide, indifférente et semble avoir une assurance qu’elle ne devrait pas avoir si elle était associé depuis si peu de temps au projet. Mais comme tout est fait pour nous la présenter comme la méchante, ou du moins celle qui pourrait l’être, je réserve mon jugement.
    Je me méfie tout autant de Mason. Parce que dans ce genre d’histoire qui met en scène une branche obscure du gouvernement, j’ai tendance à me méfier de celui qui a l’air sympa et ouvert. Peut-être que j’extrapole mais souvent c’est celui dont on se méfie le moins qui se révèle être le pire.
    Après le pauvre homme est peut être vraiment sympa.
    Il y a aussi cet homme, ce directeur du programme que tout le monde appelle Dieu parce qu’il décide de tout et que personne ne l’a vu. Je n’aime pas trop quand un chef est trop mystérieux. En général ils sont tout sauf honnêtes !

    Une autre chose m’intrigue aussi : Cassie semble être la seule « convertie » à vivre avec deux agents et je me demande pourquoi elle est plus sous « surveillance » que les autres. Ou peut-être n’est-ce dû qu’au fait qu’elle est morte plusieurs fois.
    Au fur et à mesure du livre, on sent qu’il y a quelque chose qui cloche, mais ce n’est qu’à la fin qu’on aura toutes les réponses.
    Je suis un peu plus circonspecte quant à l’épilogue à cause de la présence de certaines personnes qui me semblent incompatibles avec la nouvelle vie de Daisy. Mais je pense que la volonté d’avoir une fin heureuse l’a emporté sur la cohérence. Cependant, ce n’est vraiment qu’un minuscule défaut au regard de la qualité de ce livre qui a frôlé le coup de cœur.

    Un extrait : Je suis par terre.

    Je sens le soleil sur mon visage et, sous mon corps secoué de soubresauts, un sol mou... Ce n'est pas de l'asphalte, plutôt un revêtement spongieux dont l'odeur, infecte, me rappelle... celle de la piste de course du lycée, toute neuve, qui longe le terrain de football... C'est là que je me suis effondrée.

    Une femme est agenouillée près de moi, son téléphone collé à l'oreille.

    - Elle s'appelle Daisy ! hurle-t-elle. Je... Non, je ne connais pas son nom de famille !

    Je ne m'en souviens pas non plus.

    - Appleby ! crie un professeur.

    - Appleby, répète la femme, sans doute au médecin d'urgence. Je crois qu'elle fait une réaction allergique à... quelque chose.

    Les guêpes, ai-je envie de lui dire. Mais aucun souffle, pas un mot ne franchit mes lèvres.

    Brusquement, le groupe d'élèves qui m'entourent recule. Devant leurs yeux horrifiés, mes bras et mes jambes doivent s'agiter comme des serpents venimeux. J'essaie de respirer. Dans une ultime convulsion, je sens une infime portion d'oxygène entrer dans mes poumons.

    Je sais que ce sera l'une des dernières.

    Quand le professeur d'éducation physique nous a demandé de nous échauffer avant le match de volley, je me suis lancée sur la piste, ravie de ce bol d'air frais et des couleurs qu'il allait peut-être me donner. Mais j'ai tout de suite vu la menace, jaune et noir, bourdonner autour de moi. Elle n'a pas été longue et, en plus, elle n'était pas seule. J'ai pressé la touche 1 de mon téléphone à l'instant où j'ai senti la brûlure familière de la première piqûre.

    Maintenant, je n'espère plus qu'une chose : que Mason arrive à temps.

    Une vague d'apaisement m'envahit. Ce ne sera plus très long. Le cercle des élèves se resserre autour de moi. Mes yeux rebondissent de visage en visage. Ce sont tous des inconnus. L'année scolaire a débuté hier.

    Quelques filles sont en larmes. Le principal est arrivé et tente de les écarter. Mais ils sont comme des aimants, attirés par le frisson du drame.

    - Poussez-vous ! leur crie-t-il. Reculez ! L'équipe de réanimation va avoir besoin de place.

    Mais personne ne l'écoute. Personne ne bouge.

    Au contraire, ils forment un mur entre les secours et moi.

    Mon regard s'arrête sur une jolie fille à la peau mate dont le casier est juste à côté du mien. Elle ne pleure pas, mais son visage est ravagé.

    Peut-être serions-nous devenues amies.

    Je la regarde, sans qu'elle détourne les yeux, jusqu'au moment où mes paupières se ferment.

    Un hoquet saisit la foule.

    - Ô mon Dieu !

    - Faites quelque chose !

    - Sauvez-la ! supplie un garçon.

    J'entends les sirènes. Je perçois un mouvement de foule, des pas précipités, sans doute l'équipe médicale. S'agit-il de vrais ambulanciers ou de Mason et Cassie ?

    Mes bras s'affaissent.

    - Daisy, tiens le coup !

    J'aime croire que c'est la voix de mon amie potentielle, mais je n'ouvre pas les yeux pour vérifier. À la place, je laisse mon esprit dériver.

    Les sons deviennent de plus en plus sourds. Le monde glisse vers le néant. Je suis en train de mourir.

     

  • [Livre] En quête de l'Etranger

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    Résumé : La lecture de L’Étranger tient du rite d’initiation. Partout dans le monde, elle accompagne le passage à l’âge adulte et la découverte des grandes questions de la vie. L’histoire de Meursault, cet homme dont le nom même évoque un saut dans la mort, n’est simple qu’en apparence, elle demeure aussi impénétrable aujourd’hui qu’elle l’était en 1942, avec ses images à la fois ordinaires et inoubliables : la vue qui s’offre depuis un balcon par un dimanche d’indolence, les gémissements d’un chien battu, la lumière qui se reflète sur la lame d’un couteau, une vue sur la mer à travers les barreaux d’une prison. Et ces quatre coups de feu tirés en illégitime défense. Comment un jeune homme, qui n’a pas encore trente ans, a-t-il pu écrire dans un hôtel miteux de Montmartre un chef-d’œuvre qui, des décennies après, continue à captiver des millions de lecteurs? Alice Kaplan raconte cette histoire d’une réussite inattendue d’un auteur désœuvré, gravement malade, en temps d’occupation ennemie. «J’ai bien vu à la façon dont je l’écrivais qu’il était tout tracé en moi.» Le lecteur repère les premiers signes annonciateurs du roman dans les carnets et la correspondance de Camus, traverse les années de son élaboration progressive, observe d’abord l’écrivain au travail, puis les mots sur la page, accompagne l’auteur mois après mois, comme par-dessus son épaule, pour entendre l’histoire du roman de son point de vue. En quête de L’Étranger n’est pas une interprétation de plus : c’est la vie du roman.

     

    Auteur : Alice Kaplan

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Essai

     

    Date de parution : 15 Septembre 2016

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Alice Kaplan nous livre une biographie de Camus avec comme ligne directrice la conception, la maturation, l’écriture et la publication de « l’Etranger », premier livre publié de l’auteur.
    J’ai beaucoup aimé voir les doutes et les critiques qui ont poussé Camus à remiser son premier livre et à se plonger dans l’écriture de l’Etranger.
    Le cheminement que va faire le manuscrit de l’Etranger pour être publié dans la France occupée, passer la censure allemande et collaboratrice est très intéressant à lire tout comme de voir les différentes critiques, positives ou négatives que ce manuscrit a inspiré aux proches de Camus et aux auteurs contemporains.
    Néanmoins, je trouve que cet essai fait 50 à 70 pages de trop : à trop s’étaler sur la question, l’attention finie par s’émousser. J’ai eu beaucoup de mal avec les notes : d’abord je n’ai pas apprécié de devoir à chaque note me reporter à la fin du livre, plutôt que d’avoir les notes en bas de page ; ensuite j’ai trouvé ces notes la plupart du temps inadaptées. A chaque fois que je m’attendais à avoir une précision sur ce qui avait généré le renvoie à la note, je me suis retrouvée face au titre d’un livre et de son auteur. J’aurais préféré une explication, avant que la source ne soit citée car je ne vais pas lire 15 livres pour avoir des explications. Du coup, très vite, j’ai cessé d’aller voir les notes car ces deux défauts étaient pour moi trop gênants.
    A plusieurs reprises, j’ai lu que « En quête de l’Etranger » était la biographie de l’œuvre. Je ne suis pas d’accord. D’une part parce que pour moi on explique une œuvre mais on n’en fait pas une biographie, d’autre part parce que j’en ai plus appris sur Camus, sur ses difficultés, ses aspirations, son caractère que sur l’œuvre en elle-même.
    Pour autant, après avoir lu cet essai, je pense que je ne vais pas lire l’Etranger, en tout cas pas dans un avenir proche. Voir le livre ainsi résumé en long, en large et en travers, la fin dévoilée, les divers développements aussi, m’ont fait perdre l’envie de le lire. Et contrairement à ce que pense Alice Kaplan, tout le monde n’a pas lu ce livre dans le milieu scolaire. Peut-être aurai-je du le lire avant de me plonger dans cet essai.
    La « vraie » identité de « l’arabe » m’a semblée de trop. Peut-être que Camus s’est effectivement inspiré de ce fait divers là pour créer le personnage de « l’arabe », mais s’il a décidé de ne pas lui donner de nom, de le réduire à sa nationalité, pourquoi dénaturer ses choix en cherchant à toute force à identifier l’homme ? Lui ou un autre, cela change-t-il le sens du roman et de l’acte commis ? A trop vouloir expliquer, analyser, on finit par obtenir l’effet inverse de celui recherché et, au lieu de donner envie de se plonger dans le roman, on en détache les lecteurs qui se retrouvent avec un livre vidé de sa substance à force d’être mâché et régurgité.

     

    Un extrait : Si l’on veut bien comprendre ce jeune homme talentueux qui entreprend d’écrire l’Etranger durant l’été de 1939, il n’est pas inutile de revenir aux cinq années que Camus souhaitait rayer de son existence – une période de mutations vertigineuses qui commence par son mariage avec Simone Hié.
    Quand il la rencontre, en 1933, Camus prépare sa licence à l’université d’Alger. Avec son fard à paupières bleu-mauve, ses faux cils et ses robes transparentes, Simone joue les vamps pour séduire Albert le coureur.
    Ils se marient un an plus tard ; lui a vingt-et-un ans, elle en a vingt. Ses manières flamboyantes cachent une réalité plus sinistre : depuis que sa mère, une ophtalmologue de renom, lui a injecté de la morphine pour apaiser des règles douloureuses, Simone est devenue toxicomane. Les amis de Camus le mettent en garde : n’est ce pas seulement pour tenter de la guérir qu’il épouse Simone ? Louis Bénisti lui reproche de tomber dans l’angélisme, ou de jouer les saint-bernard. Yves Bourgeois, qui a voyagé en compagnie du couple, se rappelle avec amertume une « séductrice presque professionnelle » ayant une « vocation […] de femme fatale ».
    Mais Camus n’y est pas pour rien : c’est la fiancée de son ami Max-Pol Fouchet qu’il séduit, et ce triomphe accroit encore sa ferveur amoureuse. Simone a le charme voluptueux d’un personnage de roman ; elle est la version camusienne de la Nadja de Breton, une âme errante. Pour un jeune homme bien décidé à devenir écrivain, elle apparaît comme l’épouse idéale : plus qu’une compagne, un mystère à contempler.
    L’oncle de Camus, Gustave Acault, n’approuve nullement ce choix. Il lance un ultimatum à son neveu : soit il quitte cette femme, soit il renonce à toute aide financière. Dans les deux familles, seule la mère de Simone, Martha Sogler, parait enchantée par cette union qui constitue à ses yeux le salut de sa fille. Elle installe les jeunes mariés dans une petite villa curieusement baptisée Villa Frais Cottage, située dans la rue n°12 du parc d’Hydra, une résidence moderne du faubourg d’Hydra, sur les hauteurs d’Alger. C’est un quartier résidentiel européen où Camus a souvent rendu visite à son professeur de lycée Jean Grenier, qui habite une grande villa dans la rue n°9. Grenier sait que Camus a fait du chemin pour en arriver là. Au début de la longue maladie de son élève, il s’était rendu en taxi à l’adresse indiquée sur le dossier scolaire ; sidéré par le dénuement de l’appartement de Belcourt, il avait trouvé le jeune homme embarrassé et sans voix. La rue de Lyon, artère encombrée d’un quartier populaire, était pour l’élégant professeur un territoire inconnu.

     

  • [Livre] Northanger abbey

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    Résumé : Par sa gaucherie, ses rêveries naïves et son engouement pour les vieux châteaux, Catherine Morland semble loin des modèles de vertu.

    Mais si cette jeune Bovary délicatement british n'a rien d'une héroïne, c'est que Jane Austen s'amuse !

    Et nous emporte, d'une plume malicieuse, d'un bout à l'autre du plus moderne des romans austeniens.

     

    Auteur : Jane Austen

     

    Edition : Milady

     

    Genre : Classique étranger

     

    Date de parution : 29 Janvier 2016

     

    Prix moyen : 6€

     

    Mon avis : Dès les premières pages, Jane Austen nous prévient : Catherine Morland est une anti-héroïne. Non qu’elle soit frivole, inconstante ou mal éduquée, mais elle est désespérément ordinaire. C’est une jeune fille de la campagne, dépourvue de talent particulier tel que la couture, le dessin ou la musique, ni laide, ni d’une grande beauté, ni excessivement vertueuse, ni scandaleuse, un peu naïve, avec très peu de connaissance du monde dans lequel elle s’apprête à faire son entrée aux coté de Mme Allen, voisine et amie de ses parents qui l’emmène en séjour à Bath.
    Mais, parce que l’auteur en a décidé ainsi, ce sera une héroïne.
    Ce n’est pas mon roman préféré de Jane Austen, je lui ai préféré Raison et sentiments qui reste mon roman préféré, mais ce n’est pas pour autant que je ne l’ai pas aimé. Malgré sa normalité Catherine est une jeune femme très agréable. Sa naïveté, ou plus exactement son manque de duplicité qui la rend quasiment incapable de déceler ce genre de comportement chez autrui, la fait paraître plus faible qu’elle ne l’est en réalité.
    En revanche, chez les personnages secondaires, on se retrouve vraiment dans le bain Jane Austen : Isabelle Thorpe est manipulatrice et fausse, son frère John Thorpe est vaniteux et d’un sans gène qui m’a vraiment énervée. J’ai regretté que les convenances de l’époque empêchent Catherine de lui dire ses quatre vérités parce que j’aurais vraiment adoré qu’il s’en prenne plein la tronche cet insupportable arrogant.
    Quant au général Tilney, son comportement est déplorable. Non seulement il se conduit d’une manière indigne de son rang, mais en plus il met en danger une autre personne par orgueil !
    Même si Mme Allen manque singulièrement d’intelligence, du moins est-elle sincère dans ses affections et digne d’être l’amie des Morland.
    De même Henry et Eléonore Tilney, les enfants du général, malgré la grossièreté de leur père, sont-ils parfaitement sympathique et honnête. Catherine a de la chance d’avoir Eléonore pour amie (et inversement).

    Comme toujours chez Jane Austen, tout est bien qui fini bien, mais j’aurais aimé que les Thorpe et le général Tilney récoltent ce qu’ils avaient semé.

    Un extrait : Au moment où Catherine Morland va être jetée dans les difficultés et les dangers d’un séjour de six semaines à Bath, et pour le cas où les pages suivantes ne parviendraient pas à documenter suffisamment le lecteur, ajoutons quelques mots à ce qui a déjà été dit sur elle : Son cœur était affectueux ; son caractère, gai et ouvert, sans vanité ni affectation. Ses manières perdaient leur gaucherie effarouchée. Sa personne était avenante et, dans ses bons jours, jolie ; son intelligence à peu près aussi inculte que l’est ordinairement l’intelligence d’une fille de dix-sept ans.

    On pourrait supposer que, l’heure du départ approchant, l’anxiété maternelle de Mme Morland fut très cruelle ; mille pressentiments des maux qui pouvaient résulter pour sa chère Catherine de cette terrible séparation devaient accabler son cœur et la « jeter dans les larmes », le dernier ou les deux derniers jours de leur vie en commun ; et les avis les plus topiques devaient naturellement fluer de ses lèvres sages dans leur entretien d’adieu, en son cabinet. Des instructions en vue de déjouer la violence de tels nobles et baronnets, qui se plaisent à enlever de vive force les jeunes femmes et les conduisent en quelque ferme isolée, devaient, en un tel moment, soulager le trop plein de son cœur. Qui ne le penserait ? Mais Mme Morland savait si peu de chose des lords et baronnets qu’elle ne dit pas un mot de leur coutumière malfaisance et ne se méfia pas du danger que leurs machinations pouvaient faire courir à sa fille. Ses avis se restreignirent aux points suivants : « Je vous prie, Catherine, de vous envelopper toujours bien chaudement le cou, pour rentrer le soir ; et je désire que vous teniez à jour le compte de l’argent que vous dépenserez ; voici un petit livre à cet effet. »

    Sally, ou plutôt Sarah (comment une jeune fille de grandes manières atteindrait-elle seize ans sans donner à son nom de tous les jours une forme plus romantique ?) doit, de par la force des choses, être en l’occurrence l’amie intime et la confidente de sa sœur. Cependant (est-ce assez remarquable !) elle ne contraignit pas Catherine à faire telles promesses solennelles : écrire par chaque poste, fournir des renseignements sur tout le monde, relater en détail les conversations entendues à Bath.

    Vraiment toute chose relative à cet important voyage fut traitée par les Morland avec une modération et un calme mieux d’accord avec les usages de la vie courante qu’avec cette sensibilité affinée que devrait mettre en éveil la première séparation d’une héroïne et de sa famille. Son père, au lieu de lui ouvrir un compte illimité chez son banquier ou même de lui mettre dans la main une centaine de livres en bank-notes, lui donna seulement dix guinées et lui promit de lui envoyer d’autre argent quand elle en aurait besoin.

    Sous ces modestes auspices, le voyage commença. Il fut dénué d’événements. Ni voleurs ni tempêtes n’intervinrent, ni d’accident de voiture propice à la présentation d’un héros. Rien de plus alarmant ne se produisit, qu’une crainte, – savoir : si madame Allen n’avait pas oublié ses socques dans une auberge ; et heureusement cette crainte était sans fondement.

     

  • [Film] Le livre de la jungle

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    Titre original : The Jungle Book

     

    Réalisé par : Jon Favreau

     

    Date de sortie : 13 avril 2016

     

    Genre : Jeunesse

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h46

     

    Casting : Neel Sethi. Avec les voix française de : Bernard Gabay (Bagheera), Lambert Wilson (Baloo), Daniel Lobé (Shere Khan), Eddy Mitchell (King Louie), Cecile de France (Raksha), Leïla Bekhti (Kaa)…

     

    Résumé : Les aventures de Mowgli, un petit homme élevé dans la jungle par une famille de loups. Mais Mowgli n’est plus le bienvenu dans la jungle depuis que le redoutable tigre Shere Khan, qui porte les cicatrices des hommes, promet d’éliminer celui qu’il considère comme une menace. Poussé à abandonner le seul foyer qu’il ait jamais connu, Mowgli se lance dans un voyage captivant, à la découverte de soi, guidé par son mentor la panthère Bagheera et l’ours Baloo. Sur le chemin, Mowgli rencontre des créatures comme Kaa, un pyton à la voix séduisante et au regard hypnotique et le Roi Louie, qui tente de contraindre Mowgli à lui révéler le secret de la fleur rouge et insaisissable : le feu.

     

    Mon avis : Je n’ai jamais lu (pas encore du moins) le livre de Rudyard Kipling dans lequel on trouve entre autre l’histoire de Mowgli. Ma seule connaissance du livre de la jungle vient du dessin animé de Walt Disney, sorti en 1967. Je ne vais donc pouvoir comparer le film qu’au dessin animé.
    Dès les premières images du film, on est plongé dans nos souvenirs grâce au thème musical du dessin animé. L’histoire commence plus tard que dans ce dernier, ici Mowgli est déjà un petit garçon et on ne voit pas en entrée de matière la scène où Bagheera le trouve et le confie aux loups, mais la panthère nous raconte ce moment.

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    Le film n’a pas l’humour du dessin animé. Il est nettement plus sombre. Dans le DA, par exemple, Shere Khan est certes un tueur, mais il est joueur, charmeur, il n’attaque pas les animaux qu’il rencontre dans sa quête du « petit d’homme » de front (à part Baloo et Bagheera). Ici il n’est que cruauté, sans la moindre trace du jeu de séduction qu’il joue dans le DA.

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    Baloo est la seule note d’humour du film. Loin du baba cool du dessin animé, on a ici un arnaqueur de première qui est prêt à tout pour avoir du miel. Mais qui conserve son grand cœur.

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    J’ai apprécié que la chanson de Kaa soit supprimée au profit d’un dialogue en reprenant certains passages.

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    J’aurais aimé qu’il en soit de même pour la chanson du roi Louie qui tombe un peu comme un cheveux sur la soupe, le roi des singes étant ici plus imposant que farfelu.

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    Avec toutes ces images de synthèse, il est facile d’oublier que le jeune acteur qui interprète Mowgli est le seul acteur du film et qu’il a joué seul, la plupart du temps devant un fond vert, avec seulement quelques repères pour se placer correctement, et de grandes marionnettes pour camper les animaux.

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    J’ai beaucoup aimé cette version plus adulte du livre de la jungle, même si j’ai eu un pincement au cœur devant un événement (qui représente la différence la plus majeure) assez dramatique, même si mon âme d’enfant a regretté les trois vautours qui n’apparaissent pas ici et même si la fin de l’histoire est différente (mais pas moins bien).
    Franchement si ça avait été pour avoir un copié-collé du DA, ça n’aurait pas été la peine ! J’ai aimé retrouver l’ambiance et le fil directeur tout en découvrant de nouvelles choses.
    Aux USA, le film est déconseillé aux moins de 10 ans ce qui me semble justifié (mais tout dépend de la maturité de l’enfant) car certaines scènes peuvent effrayer les plus jeunes (et non, mauvaises langues, j’ai pas eu peur... ou presque pas !). En France il est marqué à partir de 6 ans, ça me semble un peu jeune.
    Près de 2h de bonheur !



     

  • C'est lundi que lisez vous? #82

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?


    Je vous présente également le bilan de mon premier week end à 1000

     

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      Le bilan

     


    Vendredi : 421p

                                   Avec: Effacée - T01 = 384p
                                             Les filles de Sultana = 37p

    Samedi : 869p

                                   Avec: Effacée - T02 - Fracturée = 397p
                                              Effacée - T03 - Brisée = 364p
                                              Les filles de Sultana = 108p

    Dimanche: 212p

                                   Avec: Les filles de Sultana = 59p
                                              Le lys rouge = 153p

     

    Total pages lues pour ce Week-End à 1000 = 1502p

     

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    Et vous, que lisez vous? Avez vous participé au week end à 1000?

     

     

  • [Livre] Ma vie d'esclave chez les mormons

     

    Je remercie la masse critique de Babelio et les éditions Jourdan pour cette lecture.

     

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    Résumé : Dix ans après son mariage, dans un cas historique qui a secoué la nation américaine et mené à la réécriture des lois, Ann a divorcé de son puissant mari mormon, prétextant la négligence et les traitements cruels.

    En 1876, Ann Eliza a publié une autobiographie intitulée « Wife n° 19 ».

    Elle explique la raison de son écriture : « Si j’entreprends la rédaction de cet ouvrage, c’est pour montrer au monde le véritable visage du mormonisme et dénoncer les pitoyables conditions de vie de ses femmes, réduites au pire esclavage qui soit. Ce n’est pas seulement leur corps qui leur est ravi, mais également leur âme. »

    Son autobiographie est un document poignant révélant comment Brigham Young, président de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, et d’autres hommes mormons vivaient à la tête de nombreux ménages, visitant leurs femmes tour à tour, devenues de véritables servantes.

    Ann Eliza Young a parcouru les États-Unis pour expliquer la dégradation de la polygamie et du mormonisme, mais aussi pour révéler la véritable personnalité de Brigham Young lui-même. Elle a témoigné devant le Congrès américain en 1875. Ses remarques ont contribué à un passage de la loi qui a réorganisé le système judiciaire du territoire de l’Utah, aidant le gouvernement fédéral à poursuivre les polygames.

     

    Auteur : Ann Eliza Young

     

    Edition : Jourdan

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 13 juillet 2016

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Avant de commencer mon avis, il convient de préciser que l’église de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours n’est pas considéré comme une secte et rassemble près de 15 millions de membres dont un peu plus de 6 millions aux USA ce qui en fait la quatrième confession chrétienne la plus importante des Etats-Unis.
    Il faut aussi noter que la polygamie a été interdite par l’Eglise en 1889 et qu’aujourd’hui celle-ci prône, comme la plupart des religions chrétienne l’abstinence en dehors du mariage et la fidélité absolue à un seul et unique époux.
    Le mariage plural ou polygamie est toujours pratiqué par une minorité dissidente qui a refusé l’évolution de l’Eglise et se qui se fait appeler l’église fondamentaliste de Jesus-Christ des Saints des derniers jours. L’Eglise officielle ne les reconnaît pas comme des mormons.
    A l’époque où Ann Eliza a écrit son témoignage, du vivant de Brigham Young, la pratique de la polygamie battait son plein.

    Ann Eliza est fortement opposée au mormonisme et à la polygamie et on ne peut pas ne pas le savoir tant elle est virulente sur le sujet.
    Elle veut tellement convaincre du bien fondé de son point de vue, qu’elle en perd toute objectivité et se contredit régulièrement. Elle dit à plusieurs reprises que les mormons sont manipulés par leur leader, Brigham Young, qui n’est ni plus ni moins qu’un malfrat entouré d’hommes de main faisant régner la terreur, puis quelques pages plus loin fait des généralités en disant que tous les mormons sont des êtres vils et violents.
    Concernant la polygamie, elle refuse de concevoir ou d’accepter que d’autres femmes puissent trouver un équilibre dans cette pratique. D’ailleurs elle dénigre non seulement celles qui lui disent y trouver leur compte, mais aussi celles qui déclarent que la polygamie en elle-même n’est pas en cause, mais que c’est la manière de la mettre en œuvre qui est lamentable (mariages forcés, mariages d’adolescentes avec des hommes plus âgés, abandon des épouses plurales par leurs époux qui ne subviennent pas à leurs besoins…). J’ai effectivement eu l’impression qu’au lieu de se serrer les coudes entre elles, les femmes passaient leur temps à s’opposer les unes aux autres sans se préoccuper que certaines d’entre elles avaient été contraintes au mariage.
    Ce trait de caractère entier et manquant d’objectivité apparaît également quand elle parle des indiens. Pour elle les indiens sont des monstres qui ne sont là que pour s’approprier les biens d’autrui par ruse voire violence pouvant aller jusqu’au meurtre. Quand on la voit parler des indiens de la manière dont elle reproche à Brigham Young de parler des non-mormons, on a du mal à lui accorder du crédit sur le reste de son histoire.
    Ann Eliza reproche à l’Eglise mormone beaucoup de chose, certes réelles, mais qu’elle semble croire réservées aux membres de cette religion. Je pense qu’elle a du finir par se rendre compte que quelque soit la religion, il y a des hommes qui abandonnent leurs femmes (la différence est qu’ils divorcent, les laissant sans ressources, pour en épouser une autre), d’autres qui les maltraitent, il y a des pères qui ne s’occupent pas de leurs enfants et des escrocs… je ne crois pas qu’elle réalise que le problème ne vient pas de la religion, mais des hommes en eux même. Quand au fait que les femmes sont considérées comme inférieures… c’est le cas dans la majorité des religions et si aujourd’hui la plupart d’entre elles ont évoluées, à l’époque ou Ann Eliza a écrit son livre, les femmes étaient loin d’être les égales des hommes, quelque soit leur religion.

    Ann Eliza est si pressée de faire valoir son point de vue que son texte, au fil des chapitre, perd en clarté et en cohérence : mots manquants ou au contraire deux mots côte à côte (de toute évidence, elle a voulu mettre un autre mot en oubliant de rayer le premier qu’elle avait choisi), répétition de phrases presque identiques à la suite l’une de l’autre, inversion de termes (ses compagnons et lui de voyage)…
    De toute évidence le traducteur et l’éditeur ont souhaité laisser le texte en l’état, mais je doute du bien fondé de ce choix car le texte est plus difficile à suivre et toutes ces erreurs rendent la lecture fastidieuse. Ca n’aurait pas été dénaturer le texte d’en corriger les coquilles. N’est ce pas là le travail de l’éditeur, même si l’auteur est décédé ?

    Le titre du livre est peut être mal choisi parce que je l’ai terminé et j’attends toujours de voir « la vie d’esclave » qu’elle a mené. De tout le livre, l’auteur ne nous livre que quelques anecdotes de sa vie personnelle au milieu d’un procès général de la religion mormone qui va de sa création par Joseph Smith à son apostasie.

    Puisqu’elle nous livre là un témoignage, j’aurais préféré en savoir plus sur son mariage et sur le traitement cruel qu’elle reproche à Brigham Young (et que vu le personnage je ne remets pas en doute) plutôt que de nous présenter les cas des dizaines de personnes dont elle nous parle.
    Je ne vois pas en quoi les massacres des Gentils (les non mormons) ou des apostats alors qu’elle n’était qu’une enfant, les missions à l’étranger, l’organisation interne de l’Eglise ont à voir avec sa prétendue vie d’esclave.
    Ici j’ai l’impression qu’on nous a promis un documentaire sur la révolution française et que après avoir retracé toute l’histoire de la royauté en France, le documentaire se termine par : « Et puis un jour le peuple a craqué et la révolution française a eu lieu et a mis fin à la monarchie ».
    En gros on reste un peu sur notre faim.

    Un extrait : Les mormons se retrouvèrent dans un pétrin sans nom lorsqu’ils intégrèrent la polygamie à leur mode de vie.
    Si notre famille, qui ne comptait alors que deux épouses, s’en sortait relativement bien, ce n’était malheureusement pas le cas de toutes les familles. Dans celles de mon oncle, par exemple, la transition ne se fit pas si facilement.
    En Illinois, Milo Webb, un des frères de mon père, avait épousé une femme charmante à bien des égards. Elle vouait à son mari un amour absolu et ce dernier le lui rendait au centuple. Tous deux membres de l’Eglise mormone, ils vécurent en parfaite harmonie jusqu’en 1846, date de la construction du Temple de Nauvoo.
    Les hommes que les autorités jugeaient dignes de pénétrer dans l’édifice pour y recevoir les dotations sacrées se virent confier que la polygamie faisait à présent partie intégrante de leur religion. Ils ne devaient pas se déshonorer en se présentant pour la cérémonie de Dotation avec une seule épouse à leur bras. Cette première femme, l’élue de leur cœur, la mère de leurs enfants, leur partenaire et âme sœur, qui ne reculait devant aucun sacrifice, qui s’était liée à eux pour le meilleur et surtout pour le pire, qui croyait que seule la mort pouvait les séparer et qui avait fait sien le Dieu et les proches de son mari, ne suffisait plus désormais. Si un homme avait l’audace de s’en tenir aux dictats de sa conscience et se présentait à la cérémonie accompagné de sa seule épouse, les autorités s’empressaient de le couvrir de ridicule. Brigham et Kimball ne manquaient d’ailleurs jamais une occasion, ni de se moquer, ni de mettre en garde les fidèles qui s’y risquaient : seuls les hommes polygames pourraient entrer dans le royaume de Dieu.
    A l’instar de mon père, mon oncle était un homme consciencieux et fidèle à sa religion. Si c’était là la volonté du Seigneur, il lui fallait obéir sans plus attendre. Il demanda donc en mariage une jeune fille du nom de Jane Matthews. La jeune fille demanda conseil aux autorités de l’Eglise et, comme celles-ci lui confièrent que le salut de son âme en dépendait, elle accepta. Sous le regard de sa première femme, mon oncle et Jane Matthews reçurent donc leurs dotations et furent scellés l’un à l’autre.
    Sa première femme lui avait donné son consentement à contrecœur. Elle ne toléra l’idée de se retrouver dans une relation polygame que par devoir religieux. Ni elle, ni son mari n’avaient mesuré toute l’ampleur du malheur qui allait s’abattre sur leur famille. S’ils avaient su dans quelle impasse ils s’apprêtaient à s’engouffrer, je pense qu’ils y auraient songé à deux fois.
    La nouvelle Mme Webb s’installa dans son nouveau foyer et y demeura jusqu’au départ de Nauvoo. Pendant ce court laps de temps, cette famille jadis heureuse, était devenue méconnaissable ! L’amour et la félicité n’étaient plus ; la discorde et la haine régnaient à présent en maîtres.
    La première épouse se rendit compte très vite que la polygamie n’était pas une mince affaire. Contrairement à ce qu’on lui avait pourtant affirmé, le temps n’arrangeait rien. Elle en vint à détester cordialement la nouvelle venue : elles avaient beau partager le même toit, elle refusait obstinément d’adresser la parole à sa rivale. La jalousie eut presque raison de sa santé mentale ; elle était devenue d’une violence sans nom.

     

  • Le tiercé du samedi #80

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous avez lu un peu à contrecœur et que vous avez finalement adorés

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Le chagrin des vivants, d'Anna Hope

     

     

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    On ne peut pas dire que j'ai adoré ce livre, mais ça a été une bonne lecture, agréable et fluide, alors que je n'étais pas franchement convaincue.

     

     

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    Journal d'un vampire en pyjama de Malzieu

     

     

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    Ce n'est pas vraiment le genre de livre que j'apprécie de lire. Mais finalement je n'ai pas pu le reposer avant la fin. Mathias Malzieu a une façon de parler de son expérience de la maladie qui est étonnante et qui permet à tous de comprendre, avec beaucoup d'humour en prime, les lourds traitements subis.

     

     

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    Rêver de Thilliez

     

     

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    J'ai essayé de lire du Thilliez à plusieurs reprises et je n'ai jamais accroché. Alors quand j'ai découvert que ce livre faisait parti de la sélection ELLE dans le cadre du prix des lectrices, j'ai fait une grimace. Mais puisqu'il fallait... Et bien je l'ai littéralement dévoré! Et adoré!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres qui vous ont donné envie de cuisiner

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • Week-End à 1000

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    Le week-end à 1000 est un challenge organisé par Lili bouquine et qui consiste à tenter de lire 1000 pages en un week-end (qui a dit: sans blague?).
    Le challenge débute le vendredi à 19h et se termine le dimanche à minuit. Un week-end à 1000 est organisé chaque trimestre et le dernier pour l'année 2016 commence ce soir!

    Un groupe facebook existe également pour papoter pendant le challenge.

     

    Le challenge est ouvert à tous, il n'est pas nécessaire d'avoir un blog pour participer. 

    A priori, il y a un petit questionnaire à remplir sur le blog de Lili bouquine mais comme c'est le premier que je fais, je ne sais pas trop.

    Certains préparent leurs lectures à l'avance, mais comme j'ai pas mal de lectures en attente, je piocherai dans celles-ci.

    Je ferais le bilan de ce week-end à 1000 dans mon lundi que lisez-vous.

     

    Y en a-t-il parmi vous qui participent à ce challenge?