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  • C'est lundi que lisez vous? #80

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Dans le cadre du jury ELLE, voici la nouvelle sélection(et oui, il y en a 7 cette fois ci, mais j'ai jusqu’à mi-novembre pour les lire):

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    Et ma sélection pour le challenge:

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Livre] La vieille dame qui avait vécu dans les nuages

     

    Je remercie Babelio et les éditions Harper Collins pour cette lecture

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    Résumé : A 87 ans, Mary Browning sent que le temps est venu pour elle de raconter son histoire et les secrets qu’elle garde enfouis depuis de si longues années. En fait, depuis le jour où un parachutiste est tombé dans le jardin de ses parents, faisant éclore son rêve : devenir aviatrice. Cette passion, Mary l’a vécue intensément, à chaque seconde de sa vie. Mais, en retour, elle a payé le prix fort, allant jusqu’à renier ses origines juives et sa famille pour suivre son destin.

    A qui confier et transmettre le récit de ce qui fut à la fois son feu sacré et sa grande faute ? La réponse arrive en la personne d’une très jeune fille. En elle, Mary croit retrouver les traits de Sarah, sa sœur adorée qu’elle a dû abandonner. Un signe du destin qui marque le début d’une amitié aussi belle qu’improbable, faite de confidences et de récits extraordinaires jusqu’à l’émouvante révélation finale...

     

    Auteur : Maggie Leffler

     

    Edition : Harper Collins

     

    Genre : roman contemporain

     

    Date de parution : 02 novembre 2016

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : J’ai eu un immense coup de cœur pour ce livre qui sort début novembre.
    La structure du roman m’a rappelé celle du train des orphelins avec Christina Baker Kline : Deux voix, une vieille femme et une adolescente, deux vies parallèles, un passage de l’histoire américaine peu connu (les trains d’orphelins dans le livre de Christine Baker Kline et le WASP ou
    Women Airforce Service Pilots dans ce roman)…
    Du coté de Mary Browning, on voit sa vie actuelle, alors qu’elle est âgée de 87 ans et on voit également ce qu’a été sa vie, sa vie d’aviatrice sous la seconde guerre mondiale. Les parties concernant Elyse Strickler nous permettent de reprendre notre souffle dans l’histoire de Mary et de la rattacher au présent.

    On découvre la vie de Mary au travers de ses mémoires que tape Elyse. L’adolescente, fragilisée par une situation familiale difficile, trouve en la vieille dame une confidente, quelqu’un à qui elle peut tout dire sans être jugée et sans que cela ne revienne aux oreilles de sa mère.
    Dans le train des orphelins, les deux protagonistes étaient liées par leur statut d’orphelines, ici elles sont liées, même sans le savoir, par leurs mères.
    Que ce soit la mère de Mary ou la mère d’Elyse, les deux sont des femmes négatives, qui semblent ne pas supporter que quiconque autour d’elles soient heureux. Elles sont toutes les deux, à des niveaux différents, et l’exprimant de manière différentes, aigries et méchante, refusant de voir leur enfants évoluer et voler de leurs propres ailes. Cependant la mère d’Elyse semble capable de se remettre en question, ce que n’a pas fait celle de Mary.
    Dans la période se déroulant pendant la guerre, on assiste à l’apprentissage du pilotage de Mary et ses amies. Le programme est constamment remis en question tant les hommes sont réticents à laisser des femmes faire un travail qu’ils considèrent leur être réservé. Et il ne s’agit pas uniquement de mauvaise volonté, de mise à l’écart etc… les avions qu’elles pilotent sont sabotés, leurs vies mises en danger parce que ces messieurs sont atteints dans leur orgueil et leur virilité. C’est lamentable.
    Dès les première pages, on sait que Miriam (Miri) Lichtenstein et Mary Browning sont une seule et même personne. On va découvrir au fil des pages le pourquoi du comment de ce changement de nom et ses conséquences. Mary a du faire des choix difficiles dans sa vie, celui-ci en est un parmi d’autres.
    Au fur et à mesure du texte, on découvre certains éléments. Celui concernant Dave, le fils de Mary m’a surprise, je ne m’attendais pas à ça. La « révélation finale » annoncée par le résumé, elle, ne m’a pas surprise. Je m’y attendais depuis la fin du premier tiers du livre. Mais avoir deviné cette révélation ne m’a pas dérangée, au contraire, j’attendais avec une impatience encore plus grande que les personnages la découvrent également pour voir leurs réactions.
    C’est un roman dans lequel les émotions de bousculent, un roman qu’on peut difficilement lâcher quand on l’a commencé.

    Un extrait : Le jour de mon quatre-vingt-septième anniversaire, je vis Sarah, ma sœur, entrer dans la salle de réunion de la bibliothèque Carnegie. Pour une raison mystérieuse, c’était encore une jeune fille d’une quinzaine d’années, et une tresse de cheveux blond pâle lui pendait dans le dos, comme à l’époque où elle escaladait l’arbre dans le jardin, et me jetait des pommes, à moi qui restais en bas sur la terre ferme. Bien sûr, je compris que cette adolescente ne pouvait pas vraiment être ma sœur. Peut-être cette vision de Sarah était-elle un des multiples effets secondaires de l’âge. Après tout, plus je vieillissais, plus les gens que je rencontrais me rappelaient quelqu’un que j’avais aimé dans le passé. Je ne me doutais pas que cette jeune fille à la natte risquait de tout changer.
    La journée avait débuté comme toutes les autres, bien que ce fût mon anniversaire. Lorsque mon médecin avait appelé pour me communiquer les résultats de ma récente ostéodensitométrie, ce petit geste d’humanité m’avait touchée malgré l’objet de l’appel.
    - Alors c’est officiel, vous m’annoncez que je suis une petite vieille qui rapetisse, lui dis-je
    Elle rit, puis me refila de nouveaux comprimés – contre l’ostéoporose ceux-là – qui pouvaient à la fois éviter une fracture à la hanche et provoquer une cécité soudaine et irréversible chez certains sujets sensibles.
    - Honnêtement, à l’âge que j’ai, je veux bien me fracturer la hanche, du moment que j’y reste.
    - Seriez-vous déprimée, madame Browning ?

    Elle ne plaisantait pas, la chère créature. C’est pourquoi je mentis un peu en répondant à cette jeune doctoresse qui devait avoir la moitié de l’âge de Dave, mon fils :
    - Mon petit, tout comme les jeunes gens attendent avec impatience leur anniversaire, je ne peux m’empêcher de me demander à quoi ressemblera ma mort. Vous pouvez peut-être vous offrir le luxe de penser à autre chose, mais moi, la mort est le prochain grand événement qui m’attend.
    Elle se tut et j’attendis qu’elle termine de consigner notre conversation sur son satané ordinateur, tout en guettant le moment où elle changerait de voix en s’apercevant qu’elle m’appelait le jour de mon anniversaire.
    - Avez-vous des idées suicidaires, madame Browning ?
    C’était si loin des vœux auxquels je m’attendais que je me mis à rire. A mes dépens. Je la rassurai : je n’avais pas la moindre intention de me priver de la surprise de la mort.

     

  • Le tiercé du samedi #78

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres dont l’adaptation cinéma vous ferait presque regretter que le cinéma existe

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    La boussole d'or

     

     

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    Le film en lui même est bien, en tout cas, moi, j'ai bien aimé. Mais j'en ai marre des films dont on a jamais de suite parce qu'ils ne rapportent pas assez de fric. Je préférerais qu'ils ne les adaptent pas du tout.

     

     

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    Divergente 3: Au delà du mur

     

     

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    Le film est pas mal, mais il ne respecte absolument pas le livre. Pas étonnant qu'il ait déçu de nombreux fans de la saga et qu'il soit un échec commercial. Du coup, le quatrième film, censé clôturer la saga, est annulé. Heureusement la fin de celui-ci, même si elle n'est pas géniale, reste une fin acceptable.

     

     

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    Eragon

     

     

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    Le film ne m'a pas fait grande impression et le fait que la suite n'ait jamais été faite n'a rien arrangé



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres qui vous ont le plus fait pleurer et ont permis à Mr et Mme Kleenex de s’acheter un chalet avec piscine intérieure à Courchevel

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Tornade

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    Résumé : Dans le Midwest, où Jersey vit avec sa mère, son beau-père et sa petite sœur Marine, on ne sait jamais ce que la météo réserve. Le jour où sa mère et Marine disparaissent, emportées par une tornade, Jersey se retrouve seule et sans maison. Son beau-père n’a pas la force de s’occuper d’elle et son père biologique la rejette. La jeune fille échoue chez ses grands-parents maternels, qu’elle n’a jamais connus. Ballottée d endroit en endroit, Jersey doit tenir bon, tout en apprenant des choses qu’elle ignorait sur sa mère...

     

    Auteur : Jennifer Brown

     

    Edition : Albin Michel

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 01 Avril 2015

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Jersey vit avec sa mère, son beau-père Ronnie et sa petite sœur de 5 ans. C’est là sa seule famille. Son père biologique a disparu dans la nature quand elle n’avait qu’un an et elle ne l’a jamais connu, pas plus que sa famille. Quant à sa famille maternelle, sa mère, reniée par ses parents, a coupé tous les ponts.
    A Elizabeth, Missouri, il est fréquent d’avoir des exercices pour savoir comment réagir en cas de tornades. Mais, bien que le temps soit capricieux et les orages violents, aucune tornade ne s’est jamais réellement abattue sur la petite ville.
    C’est pourquoi quand la sirène retentit, Jersey, qui est seule chez elle, son beau-père est au travail et sa mère a accompagné sa petite sœur à son cours de danse, ne s’inquiète pas vraiment.
    Elle a tort. Quand la tornade s’éloigne, Jersey prend la mesure de la phrase « avoir tout perdu ».
    J’ai passé un quart du livre folle de rage et une moitié en larmes…
    L’auteur écrit son livre à la première personne, nous faisant découvrir les évènements à travers les yeux de Jersey.
    L’écriture est simple, on a vraiment l’impression d’entendre s’exprimer une adolescente de 16 ans.
    Kolby est un jeune garçon attentionné qui cache ses sentiments sous l’humour. J’ai beaucoup apprécié ce personnage qui est un des seuls à sembler réellement concerné par Jersey, malgré le fait qu’il a souffert lui aussi.
    Dani, elle, m’a semblé simplement ne pas savoir comment réagir devant le drame qui touche Jersey. Tout comme sa mère, et, si je comprends la colère de Jersey devant ce qui lui semble être de l’indifférence, je ne peux que comprendre également celle-ci qui fait face à des attentes irréalisables de la part des adolescentes.
    Mais ma colère, elle, la grosse colère qui m’a tenue pendant un bon quart du roman, a été provoquée par l’attitude de Ronnie, le beau-père et de la famille paternelle de Jersey. Le premier est un lâche, il est immonde. Je comprends qu’il se sente dépassé, qu’il soit désespéré. Mais abandonner Jersey au milieu d’inconnus sans même se préoccuper qu’elle soit en sécurité, ça j’ai trouvé que c’était criminel. Et il a perdu toute excuse à mes yeux, pour ce qu’il fait à propos de l’enterrement.
    Quant à la famille paternelle, à part Terry, je n’ai pas de mots pour décrire l’horreur et la colère qu’ils m’ont inspirés.
    Jersey étant volontaire, malgré son désespoir, elle se rebelle et échoue chez ses grands-parents maternels, qu’elle n’a jamais rencontrés eux non plus. Et là, elle commence à apprendre des choses sur sa mère, des choses qu’on ne raconte pas forcément à sa fille, des anecdotes que seuls des grands-parents peuvent dévoiler. C’est une lueur d’espoir pour Jersey mais le plus important, plus important peut être que l’attitude que les autres peuvent avoir avec elle, c’est son combat intérieur : entre remords, culpabilité, désespoir, il faut que Jersey trouve le moyen d’avancer avec la perte qui l’a frappée. Et c’est que j’ai trouvé le plus impressionnant dans ce livre : ce cheminement intérieur de l’adolescente.
    Un vrai coup de cœur. Je ne tarderais pas à lire « hate list » l’autre titre de l’auteur. S’il est moitié aussi bon que celui-ci, il ne peut que me plaire.

    Un extrait : Ce soir-là, j’en avais assez, c’était toujours moi qui prenais le relais de maman, surtout depuis qu’elle avait épousé Ronnie, le père de Marine, quand j’avais dix ans. Jusque-là j’avais toujours vécu seule avec elle. Mon père était alcoolique et nous avait quittées quand j’avais à peine un an. À en croire maman, il passait son temps à entrer et sortir de prison pour des délits liés à l’alcool et il n’avait aucun sens des responsabilités. Elle avait l’impression d’élever deux enfants, mais elle le supportait parce qu’elle l’aimait. Jusqu’au jour où il était parti, pour ne jamais revenir. Elle avait essayé de le retrouver, disait-elle, mais il avait complètement disparu. Chaque fois que je lui demandais des nouvelles de mon père, elle me répondait que même s’il était vivant, il refuserait de nous voir.

    Je ne me souvenais même plus de son visage.

    Du côté maternel, je n’avais pas non plus de famille. Les parents de maman étaient des gens très rigides, et ils l’avaient mise à la porte quand elle était tombée enceinte, si bien que je ne les connaissais pas. Je n’avais aucune idée de l’endroit où ils vivaient. En tout cas ce n’était pas à Elizabeth.

    Ces dix ans de vie seule avec maman m’avaient rendue débrouillarde, et je prenais en charge une bonne part des corvées ménagères. Maman avait besoin d’aide parce qu’elle travaillait beaucoup et je lui rendais volontiers service. C’est vrai, je n’étais pas très gâtée, je n’avais jamais d’affaires de bonne qualité, je ne partais jamais très loin en vacances, mais je ne manquais de rien. Et j’adorais maman.

    Après son mariage avec Ronnie et la naissance de Marine, le nombre de corvées avait doublé et la vie quotidienne était devenue pénible. Parfois j’avais l’impression que maman n’était là que pour me rappeler ce que j’avais à faire…

    Maman et Marine continuaient à s’agiter. Marine entrait et sortait du salon en sautant, tournoyant, chantonnant, et j’avais la tête enfouie dans un coussin en attendant qu’elles partent. Jusqu’au moment où maman a demandé à Marine de passer aux toilettes avant d’enfiler les ballerines noires qu’elle avait laissées près de l’entrée. Elle-même s’était changée pour mettre un jeans et un T-shirt.

    – Allez, en route pour le cours de danse. On rentre dans une petite heure.

    – OK, ai-je répondu d’un ton las.

    Marine a suivi maman, tel son clone miniature, avec son sac à la main, une vieillerie noirâtre que maman lui avait donnée quand elle en avait eu marre. Marine en était folle et l’emportait partout où elle pouvait car elle y avait rangé tous ses petits trésors.

    – Non, laisse-le ici, a dit maman en ouvrant la porte-moustiquaire.

    – Si, je veux le prendre.

    – Non, tu vas l’oublier, comme la dernière fois, et je n’ai aucune envie de faire un nouvel aller-retour chez Miss Janice.

    – Nooooon ! a hurlé Marine avec sa voix-Débâcle.

    Maman lui a jeté son regard comminatoire que je connaissais par cœur.

    – Vite, tu vas être en retard et tu vas rater la danse d’entrée.

    Elle a déposé son sac au pied de la porte et suivi maman dans ses petites ballerines brillantes soudain tristounettes sous le ciel nuageux.

    – N’oublie pas le linge !

    – Oui, oui, ai-je chantonné en roulant des yeux.

    J’étais tellement sûre de moi, sûre de ce que j’avais à faire – le linge –, sûre du moment où maman et Marine rentreraient, de la soirée qui m’attendait.

    Je ne me doutais de rien.

    Rien du tout.

     

  • [Livre] Les pieds sur le bureau

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    Résumé : Pénélope vient de trouver son premier emploi comme secrétaire dans une maison d’édition. Toute à sa joie, elle découvre très rapidement la vie cocasse et remplie de cancans des employés de bureau…

     

    Auteur : Nicole De Buron

     

    Edition : Libra Diffusio

     

    Genre : Humour

     

    Date de parution : 2010

     

    Prix moyen : 12€

     

    Mon avis : Nicole de Buron nous entraîne dans les joies et les petits tracas de la vie de bureau. Chicaneries entre deux chefs de service ennemies, standardiste indispensable, secrétaire du grand patron qui fait la pluie et le beau temps dans l’entreprise, petits coups bas et grands services, tout y passe.
    On s’identifie aussi bien à Pénélope qui entre dans le monde du travail et passe sans transition de sa vie d’adolescente oisive à celle de petite secrétaire qui n’a jamais tapé à la machine de sa vie mais parle très bien anglais (tout à l’inverse de la secrétaire qu’elle doit remplacer), qu’aux dactylos plus anciennes dans la maison qui cherchent à grappiller un peu de temps libre sur une journée de travail peu stimulante.
    Et qui n’a pas connu des chefs de services ou des patrons qui partent à 11h pour un déjeuner d’affaire et ne reviennent pas avant 14 ou 15h en titubant légèrement ?
    On voit également les grandes discussions qui entourent les dates des congés, discussion qui défient le passage du temps et qu’on voit encore aujourd’hui : je prends juillet, moi août, moi à cheval, comment ça, ça coince ? Qui doit changer ses dates ?
    A côté de ces petites tracasseries de bureau, on voit un peu de la vie personnelle de Pénélope, ses parents, ses amoureux…
    On a ici un petit livre facile à lire, où l’humour habituel de Nicole de Buron est présent à chaque page.

    Un extrait : « Ce sont les femmes qui mènent le monde » aimait à proclamer mon père qui en savait quelque chose puisqu’il avait épousé ma mère. Il ajoutait : « Ainsi dans une affaire, la personne la plus importante est la secrétaire du patron ».

    Aussi, lorsqu’une amie m’apprit incidemment que le directeur de la maison où elle travaillait cherchait une secrétaire, je décidai de me présenter. J’avais dix-huit ans. Il était temps que je dirige une entreprise française. Le fait qu’il ne s’agissait que d’un remplacement de quatre mois ne m’arrêta pas. Ni le fait que j’ignorais tout de la dactylographie. Je devais me présenter le lundi suivant à neuf heures. J’empruntai une vieille Underwood à une cousine et passai mon samedi et mon dimanche à en tapoter les touches. Avec deux doigts. Toc, toc-toc, toc.

    Le lundi, à sept heures, j’étais debout. Je n’avais pratiquement pas dormi. On dit que la nuit porte conseil. Aux autres, pas à moi. Au cours de ma longue insomnie, je n’avais même pas pu décider comment j’allais m’habiller. La robe rouge en jersey ? Elle était bien collante. Si c’était une femme qui examinait ma candidature, elle la trouverait peut-être un peu suggestive. Les femmes sont si vite jalouses. Alors, mon tailleur gris ? Un peu strict et ennuyeux. Et mettrais-je du rouge à lèvres ? Pour une fois ? Si c’était le Directeur lui-même qui me recevait, il ne fallait laisser aucune chance de côté. Finalement, j’optai pour la robe rouge, un chignon (au lieu de mes tresses) mais pas de rouge à lèvres. Bon.

    J’arrivai à l’adresse indiquée à huit heures et demie. On ne se présente pas avec une demi-heure d’avance. J’entrai dans le bistro d’en face et demandai un café noir. Cela me donnerait du courage. Cela ne m’en donna pas. Je sentis au contraire mes forces m’abandonner, et ma nervosité grandir. Papa, maman, où étiez-vous ? Je ne leur avais pas parlé de ma démarche. Si c’était un échec, autant que personne ne soit au courant. Et ce serait un échec... Voyons : je ne savais pas taper à la machine, je n’avais jamais travaillé dans un bureau, je rougissais dès que je devais parler à quelqu’un. C’était une folie de me présenter comme secrétaire. J’éprouvai la tentation irrésistible de rentrer à la maison me blottir dans l’abri tiède et sûr de mon lit.

    Pour m’aider à surmonter cette panique, je décidai de commander un cognac. Un grand. Comme les condamnés à mort. Je n’avais jamais bu de cognac auparavant. Je me sentis brûlante de la tête aux pieds. Mais aussi pleine d’enthousiasme, de gaieté, d’assurance.

    Et c’est d’une démarche ailée que je traversai la rue.

     

  • [Livre] Immaculée

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    Résumé : Mina est la première de sa classe, la petite amie du garçon le plus ambitieux du lycée et elle est capable de se sortir de n'importe quelle situation. Mais quand elle tombe soudainement enceinte - alors qu'elle n'a jamais couché avec personne - son monde ordonné s'écroule. Pratiquement personne ne croit Mina lorsqu'elle revendique sa virginité. Son père présume que son petit ami est responsable et ce dernier pense qu'elle l'a trompé.

    Tandis que l'histoire de Mina se répand, il y a ceux qui se mettent à la traiter de menteuse. Ceux qui la prennent pour une hérétique. Et ceux qui osent croire que les miracles sont possibles et que l'enfant de Mina pourrait être le plus grand d'entre tous.

     

    Auteur : Katelyn Detweiler

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 17 Mars 2016

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Pour moi ce livre nous démontre l’étendue de l’hypocrisie américaine. Quand on voit ces gens qui, dans leur grande majorité, sont fourrés à l’église en permanence, mette Dieu à toutes les sauces, le mêlant à tous les actes de la vie civile : écoles, tribunaux…, pour qui être athée est un véritable crime, peut-être plus important même que d’être un meurtrier, et que l’on constate leurs réactions à l’annonce de la situation particulière de Mina, on se demande combien d’entre eux ont réellement la foi ? Après tout, le fondement même de la foi n’est-il pas de croire sans avoir la preuve que l’objet de sa croyance existe ?
    La foi en Amérique n’est-elle que se donner bonne conscience en allant à l’église ou en faisant des cérémonies pour que des jeunes filles jurent de rester vierges jusqu’au mariage ?
    Car s’ils croient, jusqu’à l’extrême, sans supporter quiconque dirait le contraire, tout ce qu’il y a dans la bible, ils refusent en bloc de croire que quoi que ce soit de divin puisse se produire sur quelqu’un d’autre qu’un homme d’église ou qu’eux même.
    Mais après tout la foi, la croyance, c’est quelque chose de très personnel et je ne blâmerais certainement quiconque serait sceptique devant une adolescente enceinte qui jure qu’elle est toujours vierge.
    A la lecture du livre, ma première réaction a été de me dire que Mina était sincère, mais qu’elle avait peut-être été victime d’un viol sous GHB, puisque cette drogue ne laisse aucun souvenir à sa victime.
    J’ai pu comprendre aussi la première réaction de son père ou de son petit ami. Le premier pense qu’elle lui ment, le second qu’elle l’a trompé. Mais j’ai trouvé l’attitude du père lamentable. Sa réaction n’est pas celle d’un parent. Il ne supporte pas que ses croyances soient bousculées et ne cherche absolument pas à comprendre.

    En revanche l’attitude d’Izzy, une de ses deux meilleures amies est au mieux puérile, au pire pathétique et incroyablement égoïste : peu importe pour elle ce qui peut arriver à son amie, tout ce qui compte, c’est qu’elle est outrée que Mina ne lui ait pas tout confié de sa vie à la seconde où les évènements se sont produit.
    La plupart des élèves sont dans une spirale de harcèlement scolaire mais ce qui est le plus choquant, c’est que personne ne dit rien. Ne fait rien. L’administration du lycée ne cherche pas à savoir qui a créé le site qui attaque Mina ni à sanctionner les coupables (alors que les administrations scolaires aux USA sont des plus intrusives dans la vie personnelle de leurs élèves).
    Mais le pire dans cette histoire, c’est les gens. Pas les petits cons du lycée, pas les fausses amies, pas les vieilles cancanières de la petite ville où habite Mina, mais les inconnus, ceux qui habitent à des centaines de kilomètres, ceux qui ne peuvent pas s’empêcher de s’immiscer dans la vie de l’adolescente. Ceux qui ne se contente pas de mettre des commentaires sur le site pour dire qu’ils ne la croient pas, mais qui l’insultent, la menacent, l’appellent chez elle.
    Tout le monde a le droit de ne pas croire, mais de quel droit est ce qu’ils essaient d’imposer leurs visions des choses à cette jeune fille qu’ils ne connaissent pas.
    J’ai été horrifiée de voir jusqu’où les choses pouvaient aller.
    J’ai beaucoup apprécié la mère de Mina, sa petite sœur, son amie Hannah, Jesse et la gynécologue qui, quel que soit leurs convictions, épaulent Mina sans la moindre réserve.
    A la fin du roman, nous n’avons pas de réponses claires, rien d’écrit noir sur blanc, rien de clair.
    Mais faut-il vraiment une explication ?

    Un extrait : Le lendemain matin, je suis réveillée par une odeur de bacon et d’œufs en provenance de la cuisine d’Hannah – et l’envie pressante de répandre mes entrailles sur son lit. Je suis, malheureusement pour nous toutes, comprimée entre Hannah et Izzy. L’accès au sol m’est donc coupé : impossible d’atteindre une poubelle ou les toilettes. Il ne me reste qu’une option – me vomir dessus. Sur le vieux tee-shirt qu’Hannah m’a prêté la veille au soir et sur sa couette à imprimé cachemire pétant.

    — Putain, tu fais quoi, Meen ? hurle Izzy en repoussant les couvertures et en se précipitant hors du lit, ses grands yeux marron écarquillés par l’horreur. C’est dégueulasse. Pourquoi t’es pas allée aux toilettes ?

    — Tu vois bien qu’elle est malade et qu’elle n’y peut rien, Iz. Ne lui crie pas dessus comme ça, tempère Hannah.

    Les ignorant toutes deux, je vomis de nouveau.

    — Izzy ! Attrape la poubelle ! Ne reste pas là à la regarder sans rien faire, ordonne Hannah, dont la capacité à prendre soin des autres n’est jamais en reste.

    Elle s’empare d’un paquet de mouchoirs sur la table de nuit et entreprend de m’essuyer la bouche et le menton.

    Izzy pousse un soupir théâtral, repousse la capuche de son sweat-shirt aux couleurs du lycée et attache ses cheveux raides et bruns en queue-de-cheval. Une fois la poubelle en main, elle me la tend à bout de bras, refusant de s’approcher davantage.

    Hannah se penche pour l’attraper d’une main tout en me massant doucement les épaules de l’autre.

    — Qu’est-ce qui ne va pas, ma puce ? demande Hannah. Tu t’es sentie mal en te réveillant ?

    Je compte mentir. J’ai prévu de le faire, et planifié ce que je vais dire, mais je me mets à pleurer sans le vouloir, ce qui modifie ma décision. Ce ne sont pas des larmes, mais de gros sanglots bruyants qui m’empêchent de parler.

    — Mina ? Qu’est-ce qui se passe ? demande Izzy d’une voix radoucie.

    La fille agacée a laissé place à ma meilleure amie depuis le CE1. Elle roule la couette en boule au bout du lit et s’assied à côté de moi.

    Il me faut plusieurs minutes pour me calmer, inspirer longuement et me ressaisir. Pendant tout ce temps, Hannah et Izzy me tapotent le dos, repoussent mes cheveux et m’enveloppent dans une couverture propre.

    — Qu’est-ce qui t’arrive, Meen ? Dis-le-nous, insiste Izzy en me regardant droit dans les yeux, à la fois inquiète et impatiente.

    — J’en sais rien, dis-je en soupirant et en baissant les yeux sur mes mains pâles, qui tremblent toujours, cramponnées sur mes genoux.

    Je me concentre sur le rythme monotone et assourdi de l’air conditionné qui bourdonne sous la fenêtre d’Hannah et répand des bouffées d’air glacé dans la chambre. Je m’enveloppe plus étroitement dans la couverture, même si le froid n’est pas le seul responsable de mes tremblements.

    — Si tu pleures comme ça, c’est que tu sais quelque chose, non ?

    — Isabelle, arrête d’insister comme ça, intervient Hannah sur un ton ferme qui ne lui ressemble pas et me surprend. Elle nous parlera quand elle en aura envie.

    Je lève les yeux vers Hannah : dans son doux regard bleu, je lis de l’amour et de l’inquiétude. Elle mâchonne une mèche de cheveux blonds, une vieille habitude que je lui connais depuis la maternelle.

    Ces filles sont tes meilleures amies, me serine une petite voix. Je les connais aussi bien que moi-même. Peut-être mieux que moi-même, du moins ces derniers temps. Tout d’un coup, l’idée de garder le secret me paraît ridicule. Inutile. Une perte de temps. Mon angoisse aurait été plus facile à gérer si je l’avais divisée en trois. Nous avons tout affronté ensemble. Depuis toujours.

     

  • [Livre] Harry Potter à l'école des sorciers

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    Résumé : Le jour de ses onze ans, Harry Potter, un orphelin élevé par un oncle et une tante qui le détestent, voit son existence bouleversée. Un géant vient le chercher pour l'emmener à Poudlard, la célèbre école de sorcellerie où une place l'attend depuis toujours. Voler sur des balais, jeter des sorts, combattre les Trolls : Harry Potter se révèle un sorcier vraiment doué. Mais quel mystère entoure donc sa naissance et qui est l'effroyable V..., le mage dont personne n'ose prononcer le nom ?

     

    Auteur : Joanne Kathleen Rowling

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 16 Novembre 1998

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : Depuis le temps que je me dis qu’il faudrait que je relise la saga Harry Potter, j’ai enfin eu l’occasion de relire le premier tome à la faveur d’un challenge. Bien sûr, les autres tomes suivront, et plus tard les films également, mais dans quel délai, ça, je serais bien incapable de le dire. Mais ça viendra.
    Ca fait si longtemps que je n’ai pas lu le tome 1 des aventures du plus célèbre des jeunes sorciers que les souvenirs que je conservais tenaient plus du film que du livre. Et si l’adaptation ciné était, pour une fois, assez fidèle, il y a pleins de détails qui n’y apparaissent pas ainsi que quelques erreurs (comme le couloir interdit qui n’est pas le troisième étage, comme dans le film, mais le couloir du deuxième étage de l’aile droite).
    J.K. Rowling s’est bien adaptée à son public cible, qui est, rappelons-le, les enfants de 11 ans. Ainsi, la présentation des personnages est assez sommaire, leurs traits de caractère pouvant clairement évoluer car à cet âge là, on change presque de mois en mois. Le premier tome est vraiment destiné à mettre en place l’univers et le jeune lecteur découvre celui-ci en même temps qu’Harry qui ne connaît rien au monde des sorciers avant de recevoir sa lettre d’admission à Poudlard.
    Pour avoir déjà lu les 7 tomes, je peux vous dire que l’écriture évolue en même temps que l’âge des personnages et donc du public cible. Dans chaque tome, on peut voir les caractères s’affirmer, évoluer, les personnages mûrir, faire leur crise d’adolescence aussi, malgré les épreuves qu’ils traversent.
    Dans ce premier tome, à première vue, les choses sont simples : Ron est le maladroit, Hermione l’intellectuelle énervante, et Harry le héro malgré lui. Mais au fil du temps on se rend compte que cette première impression est erronée : comme si la description du trio avait été faite par un enfant de onze ans qui venait de les rencontrer (à cet âge là, on ne s’embarrasse pas de nuances). C’est vraiment au fur et à mesure, que l’on découvre d’autres facettes de leur personnalité. Ainsi, on ne sait jamais vraiment comment ils vont réagir devant les situations, car ils se construisent littéralement sous nos yeux.
    Et il ne faut pas oublier les personnages secondaires ! Que ce soit Neville et sa tête en l’air, Malefoy qui cherche déjà à attirer des ennuis au trio, Rogue et sa partialité révoltante, MacGonagall, le sévère mais bienveillant professeur de métamorphose, Le directeur Dumbledore avec ses secrets, ses manigances et ses friandises, Hagrid et ses animaux plus dangereux les uns que les autres… même une scène aussi courte que le match de quidditch nous offre une scène désopilante avec le commentaire du match fait par Lee Jordan, étroitement surveillé par le professeur MacGonagall, ce qui ne l’empêche pas de dire tout le bien qu’il pense de l’équipe adverse !
    J’ai été ravie de me replonger dans cet univers magique le temps d’un tome. Et je pense que dès le mois prochain, je trouverais le moyen de me dégager quelques heures pour lire le tome 2.
    La saga a fait l’objet de nombreuses rééditions : de luxe, illustrées, poche, grand format… Pour ma part, n’étant pas adepte du livre-objet (pour moi un livre ça se lit, ça ne s’expose pas), je me contente de l’édition dans laquelle je les ai découvert, mais je sais que nombre de personnes craque devant les sublimes couvertures des nouvelles éditions et sont devenus de vrais accros de « la collection Potter ».

    Un extrait : Le professeur McGonagall lança un regard perçant à Dumbledore.

    - Les hiboux, ce n'est rien comparé aux rumeurs qui circulent, déclara-t-elle. Vous savez ce que tout le monde dit sur les raisons de sa disparition ? Ce qui a fini par l'arrêter ?

    Apparemment, le professeur McGonagall venait d'aborder le sujet qui lui tenait le plus à cœur, la véritable raison qui l'avait décidée à attendre toute la journée, assise sur un mur glacial. Car jamais un chat ni une femme n'avait fixé Dumbledore d'un regard aussi pénétrant que celui du professeur en cet instant. A l'évidence, elle n'avait pas l'intention de croire ce que « tout le monde » disait tant que Dumbledore ne lui aurait pas confirme qu'il s'agissait bien de la vérité.
    Dumbledore, cependant, était occupé à choisir un autre esquimau et ne lui répondit pas.

    - Ce qu'ils disent, poursuivit le professeur, c'est que Voldemort est venu hier soir à Godric's Hollow pour y chercher les Potter. D'après la rumeur, Lily et James Potter sont... enfin, on dit qu'ils sont... morts...

    Dumbledore inclina la tête. Le professeur McGonagall avait du mal à reprendre sa respiration.

    - Lily et James... Je n'arrive pas à y croire... Je ne voulais pas l'admettre... Oh, Albus...

    Dumbledore tendit la main et lui tapota l'épaule.

    - Je sais... Je sais... dit-il gravement.

    - Et ce n'est pas tout, reprit le professeur McGonagall d'une voix tremblante. On dit qu'il a essayé de tuer Harry, le fils des Potter. Mais il en a été incapable. Il n'a pas réussi à supprimer ce bambin. Personne ne sait pourquoi ni comment, mais tout le monde raconte que lorsqu'il a essayé de tuer Harry Potter sans y parvenir, le pouvoir de Voldemort s'est brisé, pour ainsi dire - et c'est pour ça qu'il a... disparu.

    Dumbledore hocha la tête d'un air sombre.

    - C'est... c'est vrai ? bredouilla le professeur McGonagall. Après tout ce qu'il a fait… tous les gens qu'il a tués ... il n'a pas réussi à tuer un petit garçon ? C'est stupéfiant ... rien d'autre n'avait pu l'arrêter... mais, au nom du ciel, comment se fait-il que Harry ait pu survivre ?

    - On ne peut faire que des suppositions, répondit Dumbledore. On ne saura peut-être jamais.

    Le professeur McGonagall sortit un mouchoir en dentelle et s'essuya les yeux sous ses lunettes. Dumbledore inspira longuement en prenant dans sa poche une montre en or qu'il consulta. C'était une montre très étrange. Elle avait douze aiguilles, mais pas de chiffres. A la place, il y avait des petites planètes qui tournaient au bord du cadran. Tout cela devait avoir un sens pour Dumbledore car il remit la montre dans sa poche en disant:

    - Hagrid est en retard. Au fait, j'imagine que c'est lui qui vous a dit que je serais ici ?

    - Oui, admit le professeur McGonagall, et je suppose que vous n'avez pas l'intention de me dire pour quelle raison vous êtes venu dans cet endroit précis ?

    - Je suis venu confier Harry à sa tante et à son oncle. C'est la seule famille qui lui reste désormais.

    - Vous voulez dire... non, ce n'est pas possible ! Pas les gens qui habitent dans cette maison ! s'écria le professeur McGonagall en se levant d'un bond, le doigt pointé sur le numéro 4 de la rue. Dumbledore... vous ne pouvez pas faire une chose pareille ! Je les ai observés toute la journée. On ne peut pas imaginer des gens plus différents de nous. En plus, ils ont un fils... je l'ai vu donner des coups de pied à sa mère tout au long de la rue en hurlant pour réclamer des bonbons. Harry Potter, venir vivre ici !

    - C'est le meilleur endroit pour lui, répliqua Dumbledore d'un ton ferme. Son oncle et sa tante lui expliqueront tout quand il sera plus grand. Je leur ai écrit une lettre.

    - Une lettre ? répéta le professeur McGonagall d'une voix éteinte en se rasseyant sur le muret. Dumbledore, vous croyez vraiment qu'il est possible d'expliquer tout cela dans une lettre ? Des gens pareils seront incapables de comprendre ce garçon ! Il va devenir célèbre—une véritable légende vivante—je ne serais pas étonnée que la date d'aujourd'hui devienne dans l'avenir la fête de Harry Potter. On écrira des livres sur lui. Tous les enfants de notre monde connaîtront son nom !

    - C'est vrai, dit Dumbledore en la regardant d'un air très sérieux par-dessus ses lunettes en demi-lune. Il y aurait de quoi tourner la tête de n'importe quel enfant. Être célèbre avant même d'avoir appris à marcher et à parler ! Célèbre pour quelque chose dont il ne sera même pas capable de se souvenir ! Ne comprenez-vous pas qu'il vaut beaucoup mieux pour lui qu'il grandisse à l'écart de tout cela jusqu'à ce qu'il soit prêt à l'assumer ?

    Le professeur McGonagall ouvrit la bouche. Elle parut changer d'avis, avala sa salive et répondit:

    - Oui... Oui, bien sûr, vous avez raison. Mais comment l'enfant va-t-il arriver jusqu'ici, Dumbledore ?

    Elle regarda soudain sa cape comme si elle pensait que Harry était peut-être caché dessous.

    - C'est Hagrid qui doit l'amener, dit Dumbledore.

    - Et vous croyez qu'il est... sage de confier une tâche importante à Hagrid ?

    - Je confierais ma propre vie à Hagrid, assura Dumbledore.

     

  • C'est lundi que lisez vous? #79

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez vous?

     

     

  • [Livre] Le dernier des nôtres

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    Résumé : « La première chose que je vis d’elle fut sa cheville, délicate, nerveuse, qu’enserrait la bride d’une sandale bleue… » Cette jeune femme qui descend l’escalier d’un restaurant de Manhattan, élégante, rieuse, assurée, c’est Rebecca Lynch. Werner Zilch, qui l’observe, ne sait pas encore que la jeune artiste est aussi une richissime héritière. Werner n’a pour lui que ses yeux bleus délavés. Son nom étrange. Et une énergie folle : enfant adopté par un couple de la classe moyenne, il rêve de conquérir New-York avec son ami Marcus.

    Werner poursuit Rebecca, se donne à elle, la prend : leur amour fou les conduit dans la ville en pleine effervescence au temps de Warhol, Patti Smith et Bob Dylan… Jusqu’au jour où Werner est présenté à la mère de Rebecca, Judith, qui s’effondre en voyant son visage. Ainsi se rouvre le dossier douloureux des origines de Werner. Qui Judith a-t-elle reconnue dans ces traits blonds et ces yeux presque gris ? Quels souvenirs hideux cache-t-elle sous ses bracelets d’or ?

     

    Auteur : Adélaïde De Clermont-Tonnerre

     

    Edition : Grasset

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 17 Août 2016

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Je ressors de ma lecture un peu mitigée.
    J’ai beaucoup aimé l’alternance entre les deux époques 1945 et 1969 et le lien qui les relient et qui va au-delà du personnage de Werner. Le fait que 1945 soit raconté à la troisième personne et que 1969 le soit à la première personne du point de vue de Werner nous permet de savoir immédiatement à quel moment du récit on se trouve, même si on n’a pas fait attention à la mention de la date en début de chapitre (cela dit, même si j’apprécie que l’auteur distingue ainsi les deux périodes, il est difficile de les confondre).

    Concernant les personnages, je n’ai pas réussi à m’y attacher et pour moi c’est un vrai problème dans un livre.
    J’ai déjà lu des livres dans lequel le personnage principal était antipathique, mais soit son caractère était nécessaire à l’histoire, soit il était contrebalancé par des personnages secondaires plus attachants.
    Ici, non seulement les caractères abominables de la plupart des personnages n’apportent rien à l’histoire, mais il y a une caricature systématique des personnages. A l’exception de Marcus, l’associé et ami de Werner, qui, bien qu’il soit toujours là, n’est qu’un personnage secondaire, et de quelques personnages sans grande importance, on a vraiment le sentiment qu’il n’y a rien de bon chez les protagonistes. L’un est égoïste, arrogant et possessif, l’autre odieux, la troisième une enfant gâtée qui se fiche des conséquences de son comportement…
    Je ne vais pas aller jusqu’à dire que ces personnages à dominante négative m’ont empêché de me plonger dans l’histoire, mais, ne ressentant pas d’empathie à leur égard, j’ai été plutôt indifférente quant à la réalisation de leur quête. Je me fichais un peu qu’ils découvrent ou non la vérité, d’autant plus que cette vérité, je l’ai vu arriver comme un camion près de 200 pages avant qu’elle ne soit enfin révélée. Alors pour l’effet de surprise…
    De surprise, il y en a effectivement une, dans les derniers chapitres, mais une surprise sur 496 pages, c’est trop peu pour moi.
    Au final j’ai beaucoup apprécié les parties se déroulant en 1945, tout ce qui entoure la fin de la guerre ; un peu moins les parties 1969 que j’ai trouvé trop centré sur le côté « je t’aime moi non plus » de la relation entre Werner et Rebecca.
    L’histoire est un peu lente à démarrer, mais le livre reste difficile à lâcher malgré tout.
    On peut dire que c’est un roman assez addictif, mais le manque d’attachement que suscitent les personnages fait qu’il ne restera pas gravé dans ma mémoire.

    Un extrait : Nous déjeunions avec Marcus au rez-de-chaussée de cette trattoria de SoHo. Nous y venions presque tous les jours. Le patron accueillait Shakespeare, mon chien, comme une divinité. Il lui préparait de généreuses gamelles. C’était précieux car Shakespeare en effrayait plus d’un. Dressé sur ses pattes arrière, il atteignait le mètre quatre-vingts. Sa fourrure d’ours beige et feu ne faisait pas oublier sa gueule qui, s’il n’avait eu si bon caractère, aurait pu régler son compte à un homme en quelques secondes. Je me penchais avec appétit sur mes spaghettis al pesto, lorsque la cheville qui allait changer ma vision des femmes apparut sur les tomettes de l’escalier. Elle capta immédiatement mon attention. Sa propriétaire, qui descendait de la salle au premier étage, marqua une pause. Elle parlait à quelqu’un. Je mis un certain temps à isoler sa voix, moqueuse, dans le brouhaha des discussions et des bruits de couverts. Ses pieds pivotèrent légèrement. J’admirai ses orteils enfantins aux ongles brillants. Elle continuait à parler d’une voix insistante. Elle voulait déjeuner en bas. En haut la salle était presque vide. Il n’y avait personne, c’était triste. Une voix d’homme, dont j’apercevais les mocassins marron, protestait. C’était plus calme en haut. Le pied gauche de la fille descendit une marche, dévoila le début d’un mollet. Il remonta, descendit à nouveau, et enfin s’engagea. A mesure qu’elle se révélait, je caressais du regard la ligne fine de ses tibias, ses genoux, le début de ses cuisses que creuse cette diagonale du muscle qui m’affole chez une femme. La peau à peine dorée, d’une perfection irréelle, disparaissait ensuite sous la corolle d’une étoffe bleue. Une ceinture mettait en valeur sa taille où j’aurais voulu d’emblée ancrer mes mains. Son chemisier sans manches laissait voir des bras d’une fraîcheur ronde, appétissante. Plus haut, dans l’échancrure, émergeait un cou élégant que j’aurais pu briser d’une main. Elle dévala les trois dernières marches en riant. Une lumière entra avec elle dans la pièce, celle de ses cheveux. Elle traînait par la cravate un homme d’une quarantaine d’années, habillé d’un pantalon beige et d’un blazer bleu marine à pochette jaune. Tiré par le col, rouge et très contrarié, il tentait de la suivre sans tomber. Elle lui rendit sa liberté en laissant filer la cravate entre ses doigts presque transparents de finesse puis s’exclama :

    « Ernie, tu es assommant ! »

    Je l’observais avec une telle attention qu’alertée par un instinct animal, elle croisa mon regard et s’immobilisa une fraction de seconde. Dès qu’elle tourna ses yeux insolents vers moi, je sus que cette fille me plaisait plus que toutes celles que j’avais pu connaître ou simplement désirer. J’eus l’impression qu’une lave coulait en moi, mais la jeune femme ne sembla pas troublée, ou, si elle le fut, mon étincelante créature avait suffisamment de retenue pour ne pas le montrer. Le type au blazer s’agaça de l’intérêt que je lui portais. Il me dévisagea d’un air irrité. Instantanément, mon corps se tendit. J’étais prêt à me battre. Il n’avait rien à faire dans ce restaurant. Il ne méritait pas cette déesse. Je voulais qu’il me la laisse et qu’il foute le camp. Je lui adressai un sourire narquois, espérant qu’il viendrait me provoquer, mais Ernie était un pleutre. Il détourna les yeux. Ma beauté fit une volte-face gracieuse lorsque le serveur, aussi ébloui que moi, lui indiqua leur table. Il écartait les chaises sur son passage, tandis qu’elle avançait, tête légèrement baissée, avec cet air modeste des filles qui se savent admirées.

     

  • Le tiercé du samedi #77

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois pires prénoms que vous avez croisés dans des livres

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Peeta

     

     

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    Ok, ç se rapproche de Peter, mais rien à faire, ce prénom je n'ai pas réussi à m'y habituer et du coup j'ai eu du mal avec le personnage!

     

     

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    Menolly

     

     

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    Encore un prénom à coucher dehors... Une petite excuse pour celle-ci, elle n'est pas complètement humaine... Mais bon, quand même...

     

     

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    Antonella, Ombeline et Theophane

     

     

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    Ici c'est la surenchère de prénoms qui devient ridicule. Si un seul des personnages avait eu un prénom original, ou si ces prénoms avaient eu un lien avec l'histoire, un sens précis, ça aurait pu passer. Mais non, on a juste l'impression que l'auteur a voulu qu'on se souvienne de ses personnages. Peut être sentait-elle qu'on ne souviendrait pas d'eux pour leur personnalité!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres dont l’adaptation cinéma vous ferait presque regretter que le cinéma existe

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!