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[Livre] La vieille dame qui avait vécu dans les nuages

 

Je remercie Babelio et les éditions Harper Collins pour cette lecture

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Résumé : A 87 ans, Mary Browning sent que le temps est venu pour elle de raconter son histoire et les secrets qu’elle garde enfouis depuis de si longues années. En fait, depuis le jour où un parachutiste est tombé dans le jardin de ses parents, faisant éclore son rêve : devenir aviatrice. Cette passion, Mary l’a vécue intensément, à chaque seconde de sa vie. Mais, en retour, elle a payé le prix fort, allant jusqu’à renier ses origines juives et sa famille pour suivre son destin.

A qui confier et transmettre le récit de ce qui fut à la fois son feu sacré et sa grande faute ? La réponse arrive en la personne d’une très jeune fille. En elle, Mary croit retrouver les traits de Sarah, sa sœur adorée qu’elle a dû abandonner. Un signe du destin qui marque le début d’une amitié aussi belle qu’improbable, faite de confidences et de récits extraordinaires jusqu’à l’émouvante révélation finale...

 

Auteur : Maggie Leffler

 

Edition : Harper Collins

 

Genre : roman contemporain

 

Date de parution : 02 novembre 2016

 

Prix moyen : 18€

 

Mon avis : J’ai eu un immense coup de cœur pour ce livre qui sort début novembre.
La structure du roman m’a rappelé celle du train des orphelins avec Christina Baker Kline : Deux voix, une vieille femme et une adolescente, deux vies parallèles, un passage de l’histoire américaine peu connu (les trains d’orphelins dans le livre de Christine Baker Kline et le WASP ou
Women Airforce Service Pilots dans ce roman)…
Du coté de Mary Browning, on voit sa vie actuelle, alors qu’elle est âgée de 87 ans et on voit également ce qu’a été sa vie, sa vie d’aviatrice sous la seconde guerre mondiale. Les parties concernant Elyse Strickler nous permettent de reprendre notre souffle dans l’histoire de Mary et de la rattacher au présent.

On découvre la vie de Mary au travers de ses mémoires que tape Elyse. L’adolescente, fragilisée par une situation familiale difficile, trouve en la vieille dame une confidente, quelqu’un à qui elle peut tout dire sans être jugée et sans que cela ne revienne aux oreilles de sa mère.
Dans le train des orphelins, les deux protagonistes étaient liées par leur statut d’orphelines, ici elles sont liées, même sans le savoir, par leurs mères.
Que ce soit la mère de Mary ou la mère d’Elyse, les deux sont des femmes négatives, qui semblent ne pas supporter que quiconque autour d’elles soient heureux. Elles sont toutes les deux, à des niveaux différents, et l’exprimant de manière différentes, aigries et méchante, refusant de voir leur enfants évoluer et voler de leurs propres ailes. Cependant la mère d’Elyse semble capable de se remettre en question, ce que n’a pas fait celle de Mary.
Dans la période se déroulant pendant la guerre, on assiste à l’apprentissage du pilotage de Mary et ses amies. Le programme est constamment remis en question tant les hommes sont réticents à laisser des femmes faire un travail qu’ils considèrent leur être réservé. Et il ne s’agit pas uniquement de mauvaise volonté, de mise à l’écart etc… les avions qu’elles pilotent sont sabotés, leurs vies mises en danger parce que ces messieurs sont atteints dans leur orgueil et leur virilité. C’est lamentable.
Dès les première pages, on sait que Miriam (Miri) Lichtenstein et Mary Browning sont une seule et même personne. On va découvrir au fil des pages le pourquoi du comment de ce changement de nom et ses conséquences. Mary a du faire des choix difficiles dans sa vie, celui-ci en est un parmi d’autres.
Au fur et à mesure du texte, on découvre certains éléments. Celui concernant Dave, le fils de Mary m’a surprise, je ne m’attendais pas à ça. La « révélation finale » annoncée par le résumé, elle, ne m’a pas surprise. Je m’y attendais depuis la fin du premier tiers du livre. Mais avoir deviné cette révélation ne m’a pas dérangée, au contraire, j’attendais avec une impatience encore plus grande que les personnages la découvrent également pour voir leurs réactions.
C’est un roman dans lequel les émotions de bousculent, un roman qu’on peut difficilement lâcher quand on l’a commencé.

Un extrait : Le jour de mon quatre-vingt-septième anniversaire, je vis Sarah, ma sœur, entrer dans la salle de réunion de la bibliothèque Carnegie. Pour une raison mystérieuse, c’était encore une jeune fille d’une quinzaine d’années, et une tresse de cheveux blond pâle lui pendait dans le dos, comme à l’époque où elle escaladait l’arbre dans le jardin, et me jetait des pommes, à moi qui restais en bas sur la terre ferme. Bien sûr, je compris que cette adolescente ne pouvait pas vraiment être ma sœur. Peut-être cette vision de Sarah était-elle un des multiples effets secondaires de l’âge. Après tout, plus je vieillissais, plus les gens que je rencontrais me rappelaient quelqu’un que j’avais aimé dans le passé. Je ne me doutais pas que cette jeune fille à la natte risquait de tout changer.
La journée avait débuté comme toutes les autres, bien que ce fût mon anniversaire. Lorsque mon médecin avait appelé pour me communiquer les résultats de ma récente ostéodensitométrie, ce petit geste d’humanité m’avait touchée malgré l’objet de l’appel.
- Alors c’est officiel, vous m’annoncez que je suis une petite vieille qui rapetisse, lui dis-je
Elle rit, puis me refila de nouveaux comprimés – contre l’ostéoporose ceux-là – qui pouvaient à la fois éviter une fracture à la hanche et provoquer une cécité soudaine et irréversible chez certains sujets sensibles.
- Honnêtement, à l’âge que j’ai, je veux bien me fracturer la hanche, du moment que j’y reste.
- Seriez-vous déprimée, madame Browning ?

Elle ne plaisantait pas, la chère créature. C’est pourquoi je mentis un peu en répondant à cette jeune doctoresse qui devait avoir la moitié de l’âge de Dave, mon fils :
- Mon petit, tout comme les jeunes gens attendent avec impatience leur anniversaire, je ne peux m’empêcher de me demander à quoi ressemblera ma mort. Vous pouvez peut-être vous offrir le luxe de penser à autre chose, mais moi, la mort est le prochain grand événement qui m’attend.
Elle se tut et j’attendis qu’elle termine de consigner notre conversation sur son satané ordinateur, tout en guettant le moment où elle changerait de voix en s’apercevant qu’elle m’appelait le jour de mon anniversaire.
- Avez-vous des idées suicidaires, madame Browning ?
C’était si loin des vœux auxquels je m’attendais que je me mis à rire. A mes dépens. Je la rassurai : je n’avais pas la moindre intention de me priver de la surprise de la mort.

 

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