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  • [Film] les chroniques de Spiderwick

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    Titre original : The Spiderwick Chronicles

     

    Réalisé par : Mark Waters

     

    Date de sortie : 16 avril 2008

     

    Genre : Jeunesse

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h37

     

    Casting : Freddie Highmore, Mary-Louise Parker, Sarah Bolger, Joan Plowright, David Strathairn, Nick Nolte…

     

    Résumé : Après son divorce, Helen Grace a dû quitter New York avec ses jumeaux, Jared et Simon, et sa fille, Mallory, pour trouver refuge dans l'ancienne résidence de son grand-oncle, l'éminent naturaliste Arthur Spiderwick. Une nouvelle vie commence pour les Grace dans cette bâtisse isolée, un rien sinistre, où les trois enfants ne tardent pas à faire d'étranges rencontres. Après avoir mis à jour la cachette d'un espiègle farfadet, Jared découvre au grenier un somptueux ouvrage, rédigé par Arthur Spiderwick et orné d'illustrations d'animaux fantastiques de toutes espèces : Le Guide Arthur Spiderwick du monde merveilleux qui vous entoure. Bravant les avertissements solennels de son ancêtre, Jared ouvre le précieux livre, qui lui dévoile un univers merveilleux, peuplé de gobelins, de fées, de trolls, de sylphes délicats, d'oiseaux exotiques et de porcins voraces. Mais un ogre maléfique du nom de Mulgarath hante aussi ce Monde Invisible qu'il souhaite contrôler. Pour cela, il doit s'emparer du Guide. Prêt à tout pour parvenir à ses fins, le rusé Mulgarath tend un piège diabolique aux trois enfants, puis se lance avec sa meute hurlante à l'assaut de la Résidence...

     

    Mon avis : Adaptation d’une saga de 5 livres, les chroniques de Spiderwick est une sorte de résumé des livres. On se trouve un peu dans la même situation que pour le film « les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire ». Si on n’a pas lu les livres, le film est très sympathique.
    Mais quand on est fan de la saga, deux solutions : soit on est très déçu, soit on regarde le film en sachant qu’il faut détacher son esprit des livres (remarquez, que se détacher du livre pour voir une adaptation, ça vaut pour toutes les adaptations).

    Le point fort de ce film, c’est les créatures. Que ce soit les créatures bénéfiques, comme chafouin,

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    tête de lard ou le griffon, ou les créatures maléfiques, comme les gobelins

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    ou l’ogre Mulgarath,

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    tous sont très réalistes et convaincant (ce qui n’est pas toujours évident, même en images de synthèse).
    Le jeune acteur qui interprète Jared et Simon, les jumeaux Grace, fait un très beau travail car on n’hésite pas une seconde sur l’identité du jumeaux qui est à l’écran et ce n’est pas uniquement grâce à leurs tenues différentes. On a vraiment deux personnages totalement distincts devant nous. Passer ainsi d’une interprétation à l’autre à cet âge est la preuve d’un réel talent.
    J’ai eu plus de mal avec Sarah Bolger, mais c’est peut être parce que je ne connais cette actrice qu’à travers son interprétation de la princesse Marie dans la série « Les Tudors » où son jeu d’actrice semble avoir gagné en maturité (la première saison des Tudors ayant commencé la même année, peut être a-t-elle été mieux dirigée dans la série).

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    Les gobelins sont méchants mais très drôles et l’ogre Mulgarath est bien mal entouré avec de tels sous-fifres qui brillent par leur stupidité.
    Les chroniques de Spiderwick a pour base les méchants classiques des contes de fées, les vrais contes, ceux qui contenaient une certaines noirceurs et n’étaient pas là pour faire rêver les petites filles du prince charmant mais pour inciter les enfants à bien se comporter au risque d’être confrontés à ces horribles bestioles.

    Il n’y a pas de temps mort une fois passées les 15 premières minutes, plus lentes mais indispensables, qui plantent le décor.
    En résumé, on a ici un film sympa pour les enfants, mais déconseillé aux plus petits, car certaines scènes et certains monstres un peu trop réalistes pourraient les effrayer (mais si votre bout de chou de 5 ans est fan de zombis, ça devrait aller, les enfants, c’est plus ce que c’était…).


     

  • [Livre] Agnes Sorel

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    Résumé : L'an de grâce 1442 voit mourir Yolande d'Aragon, reine des quatre royaumes. Dans son ombre, la silhouette d'Agnès Sorel, vingt ans, demoiselle d'honneur à la cour du roi René. La jaune femme est belle, intelligente; elle sera bientôt puissante, en devenant la maîtresse du roi Charles VII. Bijoux somptueux, décolletés provocants, bains de lait d'ânesse, la Dame de Beauté, surnommée ainsi après que le roi lui ai offert le château du même nom, n'a pas que des amis à la Cour où on lui reproche ses goûts dispendieux. Son amitié avec le grand argentier du roi Jacques Cœur, qui lui procure soieries et marchandises précieuses, son rôle influent sur la vie politique et diplomatique, son amour partagé avec Charles VII et sa grâce vont façonner sa légende jusqu'à sa fin mystérieuse à l'âge de vingt-huit ans...

     

    Auteur : Princesse michael de kent

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : historique

     

    Date de parution : 2015

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Agnès Sorel est le second tome de la saga Anjou. Il suit directement le premier tome consacré à Yolande d’Aragon, « la reine des quatre royaumes », puisque ce dernier se fini avec la mort de la reine Yolande et que ce tome commence avec son enterrement.
    Agnès Sorel est présente à l’enterrement, d’une part parce qu’elle est la demoiselle d’honneur d’Isabelle de Lorraine, la belle fille de la reine Yolande et d’autre part car elle a passé près d’une année à tenir compagnie à la vieille dame qui souhaitait la former pour « son destin ».
    Agnès, innocente de vingt ans, ne sait pas du tout quel est ce destin auquel la destinait Yolande d’Aragon, mais lorsqu’elle raconte à sa maîtresse Isabelle de Lorraine les conversations qu’elle a eu avec la reine défunte, celle-ci comprend immédiatement de quoi il retourne.
    Elle fait donc ce que Yolande aurait souhaité, et fait en sorte qu’Agnès se rapproche du roi.
    Le succès est immédiat et le monarque tombe fou amoureux de celle que l’on appellera la dame de Beauté après que le roi lui ait offert le Château de Beauté.
    Agnès Sorel va être la première maîtresse royale a porter ce titre de manière officielle, à ne pas être maintenue dans l’ombre et mariée à un homme de paille pour sauvegarder les apparences et donner un nom à ses enfants. Les trois filles qu’elle donnera au roi seront d’ailleurs légitimées comme princesses de France et feront de grands mariages.
    La jeune femme est partagée entre son devoir envers le roi et la France, comme le lui a inculqué Yolande d’Aragon, et sa conscience religieuse qui la tourmente car elle est partie prenante d’un adultère. Pour expier ses péchés, elle reverse une grande partie de ses revenus et des cadeaux du roi aux pauvres, malades, enfants abandonnés, œuvres de charités et bien sûr à l’Eglise.

    Au début du premier tome, j’avais eu du mal à m’habituer au récit au présent, mais là, j’ai eu le temps de me faire au style de l’auteur, et ça ne m’a pas gênée du tout, d’autant plus qu’on est très vite happé par l’histoire et que le temps employé en devient rapidement secondaire.

    La mort d’Agnès Sorel est entourée de mystère : suicide, assassinat, incompétence des médecins ? L’auteur a décidé de soutenir la thèse de l’assassinat en nous présentant un coupable ayant pu agir avec certains appuis.

    Discrètement, au fil du roman, l’auteur fait prendre de plus en plus de place à Jacques Cœur, qui doit être au centre du dernier tome de la saga.
    Un troisième tome que j’ai hâte de découvrir s’il se montre à la hauteur des deux premiers.

     

    Un extrait : Durant le trajet long et solitaire qui la ramenait à Nancy, avec ses gardes pour seule compagnie, Agnès se distrayait en se remémorant son arrivée de Touraine, dans le pays de Loire, pour entrer au service de la Duchesse Isabelle. Celle-ci était bonne et s’était tout de suite prise de sympathie pour elle, mais les jeunes membres de son entourage ne manquaient jamais de rappeler à Agnès que, étant plus jeune et de plus basse naissance qu’eux, elle avait aussi moins d’importance et devait savoir rester à sa place.
    Malgré  ces inconvénients, qu’elle acceptait stoïquement, sa maîtresse la distinguait souvent des autres. Lorsqu’elle ne la priait pas de lui faire la lecture ou de jouer de la harpe, Isabelle caressait les longues boucles blondes de sa plus jeune servante, s’amusait à la coiffer et même à la parer de ses propres habits somptueux, comme une poupée ! Agnès était aussi grande qu’Isabelle, blonde et mince comme elle, c’est pourquoi les mêmes robes et les mêmes couleurs leur seyaient. Isabelle ne se lassait pas non plus d’apprendre à Agnès à arranger sa chevelure.

    - Tu as les mains habiles, chère enfant, j’aime leur toucher, doux et ferme à la fois, disait-elle avec un sourire fort bon.

    Les demoiselles d’honneur de Lorraine apprenaient de leur duchesse à être aussi gracieuses qu’elle dans leurs mouvements, à baisser le ton et les yeux lorsqu’un gentilhomme s’adressait à elles.

    - Le plus important, disait-elle, est de ne jamais paraître effrontées ou indélicates par vos paroles ou votre tenue.

    Pourtant, elle les complimentait sur leur beauté.

    - Durant votre séjour ici, à mon service, vous apprendrez toutes à devenir de grandes dames et je vous verrai assurément faire de somptueux mariages… si j’estime que vous les méritez !

    Que ces premiers temps passés à Nancy étaient pleins d’innocence !

     

  • [Film] Princesse malgré elle

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    Titre original : The Princess Diaries

     

    Réalisé par : Garry Marshall

     

    Date de sortie : 24 octobre 2001

     

    Genre : Young Adult

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 2h

     

    Casting : Julie Andrews, Anne Hathaway, Hector Elizondo, Heather Matarazzo, Caroline Goodall, Robert Schwartzman…

     

    Résumé : Mia Thermopolis est une jeune fille timide et discrète qui mène une existence paisible à San Francisco. Sa mère se passionne pour la peinture, tandis que son père, qu'elle a perdu de vue, exerce des fonctions diplomatiques en Europe.

    Un beau jour, la grand-mère de Mia, la très stricte Clarisse Renaldi, vient leur rendre visite. Originaire de Génovie, un petit royaume perdu quelque part sur le vieux continent, elle annonce à Mia qu'elle est l'unique héritière du trône. Avant d'être nommée princesse, celle-ci devra apprendre quelques règles de bonne conduite.

    Mais Mia n'a pas l'intention d'abandonner sa vie d'étudiante et ses amis pour devenir la souveraine d'un pays lointain, et ce malgré les pressions qu'exerce la vieille reine.

     

    Mon avis : Le réalisateur de Pretty Woman récidive avec un nouveau conte de princesse moderne. Mia Thermopolis a tout de même un meilleur départ dans la vie que Vivian, l’héroïne de Pretty Woman, même si elle ne serait certainement pas d’accord avec cette affirmation.
    Pour une adolescente mal dans sa peau, un peu marginale, bouc émissaire des filles populaires, qu’il y-a-t-il de pire que le lycée ?
    Mia n’aime pas qu’on la regarde, aussi c’est plus qu’un choc d’apprendre que son défunt père était l’héritier du royaume de Génovia et qu’elle-même le remplace dans ce titre.

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    Sa royale grand-mère est stricte et guindée et bien décidée à lui apprendre toutes les subtilités du rôle de princesse, ce qui n’est pas du goût de Mia et est bien loin de la vie un peu bohème qu’elle mène avec son artiste de mère.

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    Et les ennuis ne font que commencer. Passé le premier choc et les premiers cours de maintien et de bonnes manières, Mia va apprendre à ses dépens que lorsqu’on est une princesse, donc une célébrité, il faut faire face à deux fléaux : les journalistes, et les faux amis, vous savez ? Ceux qui deviennent subitement très proches de vous dans l’espoir que votre célébrité déteindra un peu sur eux (et tant pis s’ils doivent vous enfoncer dans le sable au passage).
    Mais Mia n’a aucune envie de devenir une princesse insipide et de renoncer à ses idées pour entrer dans le moule.

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    Difficile pourtant de concilier les horaires et d’être partout à la fois.
    J’ai trouvé Lili, la meilleure amie de Mia, incroyablement égoïste. Même si, à un moment, sa colère était justifiée, elle aurait pu écouter les explications de Mia, mais elle ne supporte pas les changements dans la vie de sa copine et dès le début ne cesse de la rabaisser et de tout critiquer sans jamais lui apporter son soutien dans une situation qu’elle sait pourtant difficile.

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    Le film montre aussi que l’apparence ne fait pas tout. Mia est peut être passé entre les mains d’un coiffeur visagiste, et est toute mignonne avec ses cheveux raidis et son maquillage, mais son mental n’a pas changé pour autant, elle est toujours timide et mal à l’aise (et très maladroite).
    Une petite histoire d’amour est présente, bien que secondaire, l’histoire restant concentrée sur la façon dont Mia fait face à sa nouvelle vie.

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  • [Livre] Victor tombe-dedans sur l'île au trésor

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

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    Résumé : Un matin pluvieux de vacances, l’intrépide canaille Victor met un plan en action afin de passer une journée dans sa chambre, pour (se) plonger dans le livre qu’il a choisi : L’Ile au trésor.
    Dès les premiers mots, son fabuleux pouvoir d’imagination l’emporte et il se retrouve les deux pieds dans le sable des Caraïbes, face au terrible pirate Chien Noir… mais aussi aux côtés de Jim Hawkins, le jeune héros de l’histoire de Stevenson. Ensemble, les deux garçons vont partir à la recherche d’un trésor, rencontrer Long John Silver, voir net dans son double jeu et, après bien des péripéties, déjouer les pièges des pirates mutins…

     

    Auteur : Benoît Minville

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Enfant

     

    Date de parution : 5 octobre 2016

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : Les livres de la collection Pepix sont toujours bourrés d’humour, que ce soit dans le texte lui-même ou dans les pages bonus qui parsèment le roman. Celui-ci ne fait pas exception à la règle.

    Victor est un petit garçon malicieux qui adore sa petite sœur, ne supporte pas son ado de frère (qu’il surnomme tête de moussaka) et est affublé d’une mère qui semble considéré ses enfants comme des ennuis permanents.
    Mais Victor est surtout détenteur d’un super pouvoir génial : il peut entrer dans les histoires qu’il lit. Littéralement. Les aventures que contiennent les romans prennent une autre dimension quand on est projeté au cœur de l’histoire.
    Aujourd’hui, c’est dans l’île au trésor de Stevenson que se plonge Victor. On assiste donc à une réécriture de l’histoire qui ne manquera d’éveiller l’intérêt des jeunes lecteurs pour le roman original.
    Victor vit cette aventure en y ajoutant sa touche personnelle. Jim
    Hawkings, le héro du roman de Stevenson, est désarçonné par les anachronismes que n’arrête pas de faire Victor (qui lui parle du foot, de l’école primaire…).

    Le super pouvoir de Victor lui permettra même de se rapproche quelque peu de son frère, comme avant que celui-ci ne soit attaqué par cette bête étrange que la mère de Victor appelle puberté.
    Le rythme est effréné, on ne peut pas arrêter de tourner les pages. La longueur est idéale pour un enfant de 8 à 12 ans. 181 pages c’est assez long pour avoir une histoire bien conçue, bien fouillée, et assez court pour ne pas freiner l’enthousiasme de jeunes lecteurs.
    Il y a un premier tome, mais les deux histoires peuvent se lire indépendamment l’une de l’autre. Dans ce premier tome, c’est dans l’univers des trois mousquetaires que plonge Victor.
    Si j’ai un bémol sur ce livre, c’est que l’histoire est à la première personne, puis passe à la troisième personne avant de revenir à la première. Je n’ai compris ce changement de perspective et je ne l’ai pas trouvé très utile non plus. J’aurais nettement préférée lire toute la première partie de l’aventure en la voyant à travers les yeux de Victor plutôt qu’à travers ceux d’un narrateur extérieur, d’autant plus que jamais on ne voit des passages où Victor n’est pas présent.

    Mais en dehors de ce point en particulier, j’ai trouvé ce livre vraiment prenant et j’ai maintenant hâte de lire un autre livre de cet auteur, dans la collection Exprim, pour voir s’il est aussi talentueux lorsqu’il s’agit d’écrire pour des adolescents qu’il l’est pour s’adresser aux enfants.

    Un extrait : Tête de Moussaka pleurnichait comme un bébé, trempé de la tête aux pieds.
    J’ai tout de même travaillé un peu ma mauvaise foi.

    - J’ai rien fait, c’est lui.

    - La porte se referme toute seule, avec ton frère dehors ?

    - J’ai trouvé ça étrange aussi. Je pense qu’Alexandre est possédé par un esprit, faut pas être normal pour sortir en t-shirt par ce temps… La seule solution, pour être sûr, c’est de le pendre par les pieds au-dessus d’un puits.

    - Victor…

    - Si, c’est vrai ! C’est pas possible qu’il ressemble autant à une pizza boursoufflée sans être possédé.

    - VICTOR !! File dans ta chambre !

    Mon frère me maudissait, il ressemblait à un cocker passé à l’essoreuse.

    - T’es vraiment trop naze, comme frère. Des fois, je préférerais être fils unique.

    Ma sœur est passée devant lui et lui a tiré la langue. J’ai souri. Un héro incompris, mais heureux d’avoir donné une leçon au Plutonien mouillé.
    Etant arrivé à mes fins, j’ai filé dans ma chambre, et je me suis glissé sous ma couette ; la pluie tapait contre le toit.
    Le meilleur restait à venir : mes plus belles aventures, celles qui arrivent quand je plonge dans un livre et tombe dans l’histoire… Pour de vrai…

    Ah, ce plaisir de laisser les mots du bouquin exercer leur magie pour que mon GRAND pouvoir se mette en route !

    J’ai regardé la couverture. C’était un dessin représentant des pirates, un coffre, un jeune garçon de l’âge de mon frère.
    J’ai commencé à lire. Je lis, je lis…
    « Monsieur Trelawney, le docteur Livesey et tous ces messieurs m’ayant demandé d’écrire ce que je sais de l’île au Trésor, du commencement à la fin, sans rien omettre, si ce n’est la position exacte de l’île, et cela parce qu’il s’y trouve encore un trésor, je prends la plume en l’an de grâce 17… »

    Et…VLOOOOOOOOF, je tombe dedans…
    Bascule totale tête en avant…

     

  • C'est lundi que lisez vous? #78

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Film] La trilogie marseillaise: César

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    Titre original : César

     

    Réalisé par : Marcel Pagnol

     

    Date de sortie : 13 novembre 1936

     

    Genre : Comédie dramatique

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 2h12

     

    Casting : Pierre Fresnay, Fernand Charpin, Raimu, Orane Demazis, Andre Fouche, Robert Vattier, Paul Dullac, Milly Mathis, Alida Rouffe…

     

    Résumé : Fanny, abandonnée par Marius, épouse Panisse qui adopte Césariot, l’enfant de l’amour, et l’élève comme son fils. Aujourd’hui, Césariot est adulte et Panisse se meurt. Fanny révèle la vérité́ à son fils qui décide alors de partir à la recherche de Marius, son père…

     

    Mon avis : Si la narration des deux premiers films se suivait à la minute près, ici, on fait un bond de vingt ans.
    Césariot, le fils de Fanny et Marius, est entré à Polytechnique et ne sais absolument pas que Panisse n’est pas son père biologique. Le secret a été ben gardé, à la demande de Panisse lui-même, qui n’avait que cette exigence lors de son mariage avec Fanny : être le père incontesté de l’enfant.
    Mais le film commence sur une note triste. En effet, Panisse se meurt.

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    Alors bien sûr la situation est peut être dramatique, mais l’humour est toujours là : la discussion sur Dieu, la dispute entre le docteur et le curé, le moment des dernières paroles de Panisse (Avec César qui s’énerve : Qui est ce qui meurt ici ? C’est toi ou c’est lui ? Alors si c’est lui, laisse le parler !)…
    Mais voilà que le curé est très clair : pour aller au Paradis, Panisse doit dire toute la vérité à Césariot. Mais rien à faire, le vieux bonhomme refuse. D’abord il meurt, et ensuite, Fanny pourra dire la vérité au « petit ».

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    Ce troisième volet est celui que j’aime le moins. D’abord Charpin ne reste guère, puisqu’il meurt dès le début, même si on parle beaucoup de lui par la suite. Ensuite, André Fouche, qui interprète Césariot, est fade, sans consistance, un peu comme sa « mère » à l’écran, Orane Demazis. Le problème c’est que ces deux là sont au centre du film. Et qu’au lieu de l’élever, ils le descendent.

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    Heureusement qu’il y a Raimu et Pierre Fresnay pour relever l’ensemble.
    Césariot, même si on met de côté son interprète, n’est pas sympathique : il est arrogant, prompt au jugement. Il se permet des réflexions sur sa mère, des jugements de valeur sur ce qui lui est arrivé, alors que Panisse, premier concerné, n’y avait rien trouvé à redire.
    Même s’il a perdu l’accent à force de passer son temps à polytechnique (il ne devait pas être bien accroché son accent pour le perdre en seulement quelques années), il n’a rien de César ou de Panisse, rien de leur caractère truculent, à croire qu’il a été élevé chez les jésuites !
    J’ai en revanche beaucoup aimé la conversation qui a lieu entre Fanny, César, Césariot et Marius, dans laquelle Marius règle ses comptes (et il a de quoi dire, il faut bien l’admettre).
    Petite ovation pour la partie de carte, miroir de celle du premier film, où la chaise de Panisse reste vide et où César, Escartefigue et Mr Brun imaginent ce qu’il aurait joué.
    Même si ce film est celui que j’ai le moins aimé, on y trouve quand même de nombreuses scènes savoureuses et il clôt cette trilogie de manière très honorable.


     

  • Le tiercé du samedi #76

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois personnages qui vous ont le plus touchés

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Warner dans "Insaisissable"

     

     

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    Warner est détesté de tout le monde alors qu'il ne cherche qu'à survivre. S'il montre le moindre signe de faiblesse, son propre père n'hésiterais certainement pas à le détruire. Et pourtant, il continue a essayer de faire les choses bien, même s'il doit leur donner l'apparence de la cruauté. Il cache sans cesse ses motivations, mais quand on en apprend plus sur lui, on se demande comment il a fait pour conserver sa santé physique et mentale

     

     

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    Tyrion Lannister dans "Le trône de fer"

     

     

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    Sa sœur le déteste, son père aussi, le monde entier se moque de son apparence et quand il va prendre la décision de se rebeller contre son père, il perd l'affection du seul qui lui en a jamais donné: son frère Jamie.
    Et pourtant, il reste bourré d'humour (même si on se doute qu'il se sert de l'humour pour cacher ses blessures) et ne dévie pas de sa route et de ses convictions.

     

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    Sheila, dans "l'enfant qui ne pleurait pas"

     

     

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    Sheila a à peine 6 ans et on lui demande de réagir comme une adulte face à des situations qu'un adulte, justement, serait incapable d'affronter. Elle est confrontée à l'abandon, à l'alcoolisme, à la violence tous les jours et c'est un vrai miracle qu'elle ait fini par s'en sortir, en partie grâce à Torey Hayden, mais surtout grâce à sa propre volonté de vivre qui a surpassé tout ce que ceux censé la protéger lui ont fait subir.



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois pires prénoms que vous avez croisés dans des livres

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Film] la trilogie marseillaise: Fanny

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    Titre original : Fanny

     

    Réalisé par : Marc Allégret

     

    Date de sortie : 2 novembre 1932

     

    Genre : Comédie dramatique

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 2h05

     

    Casting : Pierre Fresnay, Raimu, Fernand Charpin, Orane Demazis, Alida Rouffe, Robert Vattier, Auguste Mouries, Milly Mathis…

     

    Résumé : Marius est parti sur « La Malaisie », abandonnant le vieux César, son père, et Fanny, sa fiancée, qui porte leur enfant. Panisse, un brave homme, épouse Fanny et adopte le petit Césariot qu’il aime comme un fils. Mais un jour, Marius revient…

     

    Mon avis : Ce second volet de la trilogie marseillaise de Pagnol reprend exactement là où nous avait laissé le 1er.
    Marius s’est embarqué sur la Malaisie et Fanny est tombée dans les pommes alors que César lui faisait part de ses idées d’aménagement pour le jeune couple.
    César la ramène chez sa mère, suivi par tout le voisinage, curieux.
    Même si ce volet est moins comique que le précédent, on le commence avec une savoureuse discussion/dispute entre Honorine et César concernant la demande en mariage que celui-ci fait au nom de son fils.

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    Même sur un sujet aussi grave que le mariage (le divorce n’est pas du tout dans les mœurs de l’époque et donc, quand on se marie, c’est pour la vie), ces deux-là ne peuvent s’empêcher de se lancer des vacheries.
    Mais les projets de César et Honorine tombent à l’eau quand Fanny lâche la bombe : Marius est parti. C’est un gros choc pour César et lui qui était déjà tyrannique, va devenir insupportable envers ses amis.

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    Du coté de Fanny, les choses ne vont guère mieux, d’autant plus qu’elle vient de se rendre compte que la seule nuit qu’elle a passé avec Marius a laissé une conséquence et non des moindres : elle est enceinte.
    Une vrai catastrophe, selon les mœurs et la moralité de l’époque de se retrouver dans une telle situation sans être mariée.
    La réaction d’Honorine montre à quel point c’est une catastrophe. Car comme le disait César, « l’honneur, c’est comme les allumettes, ça ne sert qu’une fois ».
    Fanny se tourne alors vers Panisse, toujours prêt à l’épouser, même quand elle lui apprend la nouvelle.

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    Ce film-là, est plus long dans sa narration que Marius, car il se poursuit sur près de trois ans. Comme dans Marius, on est presque dans du théâtre filmé car ce qui compte avant tout, ce sont les dialogues. Les décors sont secondaires bien que plus important que dans Marius puisqu’au bar de César, on ajoute la maison de Panisse, celle d’Honorine (qu’on avait brièvement vue dans le premier film) ainsi que quelques plan extérieur assez intéressant (comme Fanny déambulant dans les rues de Marseille pour se rendre à Notre Dame de la Garde, ou encore la partie de pétanque qui se termine sur les rails du tramway, bloquant celui-ci tant que les mesures ne sont pas faites.)
    Après, rien ne me fera apprécier le jeu d’Orane Demazis. A coté de ses compagnons de scène, je la trouve fade : elle sur joue, n’est absolument pas naturelle. Heureusement Raimu et Charpin crèvent l’écran et concentrent toute l’attention sur eux,

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    éclipsant celle qui n’a pour elle que d’être la maîtresse de Pagnol (Dieu merci, premier rôle féminin rimait souvent, pour Pagnol, avec compagne, et après leur séparation en 1938, elle n’a plus sévit dans les adaptations des œuvres de l’auteur).
    Le film se fini tout aussi mal que le 1er volet (enfin tout dépend pour qui) et pose la question du père : qui est le véritable père ? Celui qui donne la vie ? Ou celui qui aime ?

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  • [Livre] Les disparus du phare

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    Résumé : Rejeté par les vagues, un homme reprend connaissance sur une plage. Tétanisé par le froid, le cœur au bord des lèvres, frôlant dangereusement le collapsus. Il ignore où il se trouve et surtout qui il est ; seul affleure à sa conscience un sentiment d’horreur, insaisissable, obscur, terrifiant. Mais si les raisons de sa présence sur cette île sauvage des Hébrides balayée par les vents lui échappent, d’autres les connaissent fort bien. Alors qu’il s’accroche à toutes les informations qui lui permettraient de percer le mystère de sa propre identité, qu’il s’interroge sur l’absence d’objets personnels dans une maison qu’il semble avoir habitée depuis plus d’un an, la certitude d’une menace diffuse ne cesse de l’oppresser. Muni, pour seuls indices, d’une carte de la route du Cercueil qu’empruntaient jadis les insulaires pour enterrer leurs morts, et d’un livre sur les îles Flannan, une petite chaîne d’îlots perdus dans l’océan marquée par la disparition jamais élucidée, un siècle plus tôt, de trois gardiens de phare, il se lance dans une quête aveugle avec un sentiment d’urgence vitale.

     

    Auteur : Peter May

     

    Edition : Rouergue

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 1 Juin 2016

     

    Prix moyen : 22,50€

     

    Mon avis : Entre le titre et la mention qui en est faite dans le résumé, je m’attendais à ce que la disparition des gardiens de phare, un siècle plus tôt, ait une importance capitale dans l’intrigue.
    Et bien j’ai envie de crier à la publicité mensongère, car pour le peu qu’on en parle, c’est du remplissage et si l’histoire sert de prétexte au protagoniste principal, ça ne justifiait certainement pas que le titre la mette en avant comme ça.
    J’en suis d’autant plus déçue que le fait est historique et est resté inexpliqué. Même si Peter May en donne un semblant d’explication à la fin de son roman, on reste sur sa fin, car justement, la fin est axée sur la résolution des questions en suspens et que cette question-là a été trop laissée de côté dans le livre pour qu’on s’y attache vraiment.
    J’ai trouvé passionnante la partie sur les abeilles, tout ce qui les concerne semblent très bien documenté et est parfaitement expliqué sans faire article de « science et vie ».
    J’ai eu du mal avec le rythme. L’histoire en elle-même est bien conçue, même si on reste parfois sceptique quant à sa crédibilité au regard non seulement des moyens de connexion d’aujourd’hui (téléphones, internet, TV…) et au moyen de contrôle des gouvernements (carte d’identité biométrique, cartes de crédits, exploitations des données…). Le fait que l’action se déroule dans un coin reculé de l’écosse permet toutefois de passer au-dessus de ces considérations et de s’immerger dans l’histoire.
    Cependant, j’ai trouvé que c’était lent. Alors ok, on parle d’un type amnésique qui tente de se trouver et de comprendre qui il est et ce qu’il fait (ou a fait), mais parfois, il devient difficile de rester concentré sans se dire : il reste encore touuuut ça à lire ?
    Dans le dernier tiers, le rythme s’accélère et je l’ai trouvé bien plus intéressant. D’ailleurs je l’ai vu à mon rythme de lecture ! Alors que j’ai peiné à lire les 20 premiers chapitres, les 13 suivants ont défilé à toute vitesse.
    Coté personnages, Karen m’a un peu agacée car elle cherche égoïstement à satisfaire son propre désir, sans se soucier des conséquences alors qu’elle dit elle-même comprendre l’importance vitale du sujet.
    Il y a une scène que je n’ai pas comprise et qui n’a aucune explication : quand la mère de Karen voit un des personnages et fait mine de ne pas le reconnaitre alors que l’on comprend plus tard qu’elle l’a forcément reconnu. Pourquoi ? Et pourquoi ne pas donner d’explication ? J’ai vraiment eu l’impression que la scène avait été écrite dans le seul but de meubler. Or pour moi, dans un thriller, il ne doit pas y avoir de scènes inutiles : soit elles sont un morceau du puzzle pour trouver la solution, soit elles permettent de mieux cerner la personnalité d’un personnage important.
    En résumé, les disparus du phare est un livre qui restent agréable à lire mais qui ne tient pas toutes les promesses d’un thriller.

    Un extrait : La première chose dont je suis conscient est le goût du sel. Il emplit ma bouche. Envahissant. Pénétrant. Il domine mon être, étouffe mes autres sens. Jusqu’à ce que le froid me saisisse. Qu’il me soulève et me serre entre ses bras. Il me tient si fermement que je ne peux bouger. À part les tremblements. Intenses et incontrôlables. Et, quelque part dans mon esprit, je sais que c’est une bonne chose. Mon corps essaie de produire de la chaleur. Si je ne tremblais pas, je serais mort.

    Après ce qui me semble être une éternité, je parviens à ouvrir les yeux. Je suis aveuglé par la lumière. Une douleur fulgurante me vrille le crâne et mes pupilles se contractent rapidement pour faire le point sur un étrange décor. Je suis étendu sur le ventre, du sable humide sur les lèvres, dans les narines. Je cligne frénétiquement des yeux pour que mes larmes les nettoient. Et tout ce que je vois, c’est une étendue de sable qui file vers un horizon brouillé en ondulations serrées. Pâle comme du platine. Presque blanc.

    À présent, je prends conscience du vent. Il tire sur mes vêtements, propulse une myriade de grains de sable qui forment un voile de l’épaisseur d’un soupir et traversent la plage en courants et tourbillons, tel un cours d’eau.

    Je m’oblige à me mettre à genoux, actionnant mes muscles plus par réflexe que par la force de ma volonté, sans sentir mon corps. Presque immédiatement, le contenu de mon estomac se répand sur le sable. L’eau de mer dont il était rempli, amère, me brûle la gorge et la bouche en s’échappant. Je laisse ma tête pendre entre mes épaules et, soutenu par mes bras tremblants, je vois l’orange vif du gilet qui m’a certainement sauvé la vie.

    C’est alors que j’entends la mer pour la première fois, au-dessus du vent, distincte du fracas qui m’envahit la tête, de ce bourdonnement atroce qui noie presque tout.

    Je suis maintenant, Dieu sait comment, debout, les jambes flageolantes. Mon jean, mes chaussures de sport, mon pull sous le gilet de sauvetage, tous gorgés d’eau, m’alourdissent. J’essaie de contrôler ma respiration, les poumons agités de spasmes, et j’observe au loin les collines environnantes, au-delà de la plage et des dunes, et la roche violet, brun et gris qui perce la fine peau de terre tourbeuse qui s’accroche à leurs flancs.

    Derrière moi, peu profonde, turquoise et sombre, la mer se retire des hectares de sable qui rejoignent les silhouettes noires des montagnes se découpant à distance contre un ciel menaçant, marbré de bleu et de mauve. Des échardes de soleil éclatent à la surface de l’océan et mouchettent les collines. Par endroits, un ciel d’un bleu parfait troue les nuages, surprenant, irréel.

    Je n’ai aucune idée du lieu où je me trouve. Et, pour la première fois depuis que j’ai repris conscience, je me rends compte, soudain saisi par une angoisse fulgurante et douloureuse, que je n’ai pas la moindre notion de qui je suis.

     

  • [Film] La trilogie marseillaise: Marius

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    Titre original : Marius

     

    Réalisé par : Alexander Korda, Marcel Pagnol

     

    Date de sortie : 10 octobre 1931

     

    Genre : Comédie dramatique

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 2h10

     

    Casting : Pierre Fresnay, Fernand Charpin, Raime, Alida Rouffe, Orane Demazis, Paul Dullac, Robert Vattier…

     

    Résumé : Marseille – Le bar de la Marine – Marius est un jeune homme que la mer exalte. Il aime son père César, bourru et bonhomme, il aime aussi la petite Fanny qui vend des coquillages devant le bar de César. Depuis son enfance, l’envie de courir le monde l’enflamme. Il lutte contre sa folie. Il ne veut pas abandonner son père qui en mourrait peut-être de chagrin, ni la petite Fanny qui ne pense qu’à lui. Et pourtant la mer est là…

     

    Mon avis : Sorti au début du cinéma parlant, Marius est le premier long métrage à faire dire des textes aussi longs à ses acteurs. Il faut dire que Marcel Pagnol n’était pas du genre à faire les choses à moitié et qu’il ne voulait surtout rien perdre du charme de sa pièce de théâtre en la transposant au cinéma.
    Pari réussi, puisque 85 ans après sa sortie, le film plait autant. Il ne fait pas parti de ceux dont on dit qu’ils ont « mal vieilli », même si le jeu des acteurs, surtout d’Orane Demazis et de Pierre Fresnay est un peu sur joué par moment (on leur pardonne, ils étaient jeunes et jouaient des marseillais sans l’être eux-mêmes).
    Marius c’est avant tout les dialogues (enfin pas que Marius, les films de Pagnol en général).
    Tous ceux qui ont vu ce film se souviendront de la partie de carte (tu me fends le cœur !)

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    ou du verre qui contient 4 tiers parce que tout dépend de la grosseur des tiers…

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    C’était le vrai Marseille, la ville où on aimait vivre, pas la zone de non droit qu’elle est devenue, maintenant que les vrais marseillais l’ont désertée.
    Aujourd’hui, beaucoup de personnes se plaignent qu’elles ne comprennent rien aux dialogues. Mais à l’époque, que croient-ils, les parisiens, les bretons, les alsaciens, étaient eux aussi un peu perdus devant les expressions purement marseillaise, mais ils ne s’arrêtaient pas à ça, et, petit à petit, en comprenaient la signification. Pagnol nous a fait grâce du provençal et, à part avec Honorine, la mère de Fanny, quand elle s’énerve, on n’est guère confronté à ce patois du sud.
    Et puis c’était une autre époque, une époque où un jeune fille se devait d’avoir une certaine retenue, où les disputes étaient bon enfants et plus du cinéma que de vraies engueulades, une époque où on pouvait mettre deux bouteilles de vin dans le puits et être certain de les trouver là où on les avaient mises le lendemain…
    Les personnages principaux sont bourrés de défauts : Raimu est colérique et tyrannique, Panisse lâche et calculateur, Honorine emportée et quelque peu hypocrite, Escartefigue pas très futé, Marius un peu arrogant ne voulant pas avouer son amou à fanny mais ne supportant pas de voir un autre la regarder

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    , mais ce sont ces défauts qui les rends aussi attachants. Entre Marius et son père, incapables de se dire « je t’aime » par pudeur, Panisse qui a des vues sur une fille de trente ans sa cadette alors que sa femme n’est en terre que depuis 3 ou 4 mois

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    , Escartefigue qui tolère les infidélités de sa femme mais pas les critiques sur la marine française… Et cette passion de la mer qui anime Marius et qui conduira au drame. Pas le genre de drame avec dispute, meurtre, procès, mais un drame plus intime, qui aura des conséquences sur tout l’entourage du bar de la marine et pas seulement sur César et Fanny.

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    Ce premier film s’achève sur une certaine tension, nous les spectateurs, en sachant plus que César et pressentant ce qui va s’abattre sur lui dès le second volet de cette trilogie marseillaise.