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  • [Livre] Les filles de joie – T02 – L’heure bleue

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    Résumé : Au Magnolia, Victoire s'habitue tant bien que mal à sa nouvelle vie. La routine y est lourde, cependant, avec ces hommes qui défilent sur elle soir après soir, comme un flot qui ne s'arrête jamais. Les permissions de sortir pour se changer les idées sont rares et les filles de joie doivent se soutenir mutuellement pour supporter leur vie particulière. Cela devient d'autant plus difficile avec Madame Angèle, qui ne manque pas une occasion de leur soutirer un maximum d'argent, et avec le fils de la matrone qui se fait de plus en plus envahissant. Victoire, d'abord éblouie par cette vie de luxe, découvre le revers de la médaille. Et ce n'est pas joli à voir… Heureusement, même si Clémence est toujours la grande favorite de la maison, Victoire a su se faire une place auprès des clients. Parmi eux, il y a Laurent, qui s'est pris d'une étrange passion pour elle et qui l'invite maintenant à des soirées privées. Là, la jeune femme fait la connaissance d'Émile, un artiste peintre sans le sou qui la fait poser pour lui et avec qui, pour la première fois, elle se sent en confiance. Mais une compétition entre Laurent et Émile s'installe, et Victoire est encore trop inexpérimentée aux jeux de la courtisanerie pour en saisir les véritables enjeux. Avant tout, elle doit apprendre à se protéger. Vendre son corps, oui, mais préserver son âme à tout prix et ne jamais perdre de vue son objectif : quitter le Magnolia. Y parviendra-t-elle un jour ?

     

    Auteur : Lise Antunes Simoes

     

    Edition : Les éditeurs réunis

     

    Genre : Drame

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Ce que j’apprécie beaucoup dans ce livre (et même dans cette série), qui nous vient du Quebec, c’est qu’il n’est pas émaillé d’expressions typiquement québécoises qui rendent la lecture difficile pour ceux qui ne les connaissent pas. Il y a certains livres que j’ai du abandonner à cause de ça. Ici, je suis déjà à la moitié du second tome et je n’ai croisé que « chicane » (et ça va, jusque là, j’y vais !).

    Dans ce tome, Victoire, bien qu’encore naïve sur certains points, commence à réaliser ses erreurs et les réalités de la vie et surtout de celle qu’elle mène.
    Elle s’est plus ou moins habituée à ses clients et contrôle du mieux qu’elle peut ses économies dans l’intention de rembourser au plus vite sa dette, ce qui n’est pas facile tant Madame Angèle est prompte à appliquer des amendes faramineuses à la moindre incartade (réelle ou inventée).
    Deux évènements graves ont eu lieu, qui ont mis en péril cet équilibre qu’elle a péniblement acquis, mais elle s’accroche. Elle est peut être parfois butée et inconsciente, mais une chose est sûre, elle s’accroche.
    Elle va même commencer à s’enhardir, consciente que le seul moyen de tourner le dos à ses activités de prostituée est de rembourser sa dette.
    Madame Angèle est une vraie garce mais j’ai l’impression qu’elle oscille entre désir de conserver le pouvoir, de gagner de l’argent sans vendre son propre corps et la peur de voir sa maison s’effondrer devant la révolte des filles.
    Le fils de Madame Angèle, Henri, est vraiment un salopard et j’espère toujours qu’il va recevoir la monnaie de sa pièce. Quand on se conduit comme ça avec ceux qu’on considère comme inférieur, on fini par le faire avec quelqu’un de pas très recommandable et à l’époque, un coup de couteau est si vite parti. J’espère vraiment qu’il finira par avoir ce qu’il mérite.
    La décision de Victoire a de quoi surprendre quand on sait non seulement ce qu’elle a déjà vécu et ce que son amie Toinette lui a raconté.
    Elle m’a surprise et j’ai hâte de lire le troisième tome pour connaître les conséquences de sa décision.

    Un extrait : Cela faisait maintenant plusieurs mois que Victoire était arrivée au Magnolia. Dehors, la neige ne tombait plus aussi souvent. C’était le temps des grands froids, et l’épaisse couche blanche qui recouvrait la ville avait glacé en figeant tout sur son passage. Les rues principales, dégagées à grand mal, restaient encore praticables, mais les rues secondaires disparaissaient sous la neige et Montréal vivait au ralenti, comme si rien ne comptait plus en dehors de la chaleur des foyers. La rue Clark n’échappait pas à la règle : des congères énormes s’amoncelaient sur les trottoirs, rendant périlleuse la circulation des piétons et impossible celle des voitures. Depuis les fenêtres du Magnolia, où Victoire aimait se poster pour observer la vie au-dehors comme une chatte qui s’ennuie, il n’y avait maintenant plus grand-chose à regarder. Quant au joli jardin où les filles déambulaient habituellement pendant des heures, il était enfoui sous trois pieds de neige. On y avait ménagé quelques sentiers pour que les filles puissent se dégourdir un peu les jambes, mais le froid était si vif qu’il les décourageait. Aucune d’elles ne possédait de vêtements assez chauds pour supporter des températures si basses.

    Parfois, le ciel extraordinairement bleu et la lumière vive attiraient les gens dehors. On venait alors par centaines patiner sur les étangs et sur le fleuve gelé, on organisait de grandes fêtes, on allumait partout des braseros et des flambeaux, et le peuple redécouvrait sa ville sous la neige. Mais cette vie-là ne parvenait pas jusqu’au bordel de Madame Angèle, où les filles cloîtrées ne sortaient guère que pour se rendre discrètement à l’église ou bien pour accompagner un client en ville. Elles devaient se contenter de rêver en écoutant les hommes raconter leurs sorties familiales, d’autant que la maison elle-même semblait rapetisser pendant l’hiver. On ne lésinait pas sur le bois pour chauffer les salons le soir, quand les clients étaient là et que les filles s’effeuillaient lentement tout au long des heures, mais dans la journée seul le premier des trois était allumé. Entre la chaleur relative de leurs lits, au grenier, et celle du premier salon ou du foyer de la cuisine, les options étaient restreintes pour passer la journée.

    Cette vie recluse rendait Victoire nostalgique. Les grands prés immaculés de Boucherville lui manquaient, ainsi que le Saint-Laurent gelé sur lequel elle s’était toujours aventurée avec intrépidité, même lorsque la glace, pas encore assez solide, craquait sous ses pas. Elle aurait bien aimé, elle aussi, s’emmitoufler jusqu’au nez dans des pelisses et des écharpes de laine douce et aller assister aux fêtes hivernales qui se déroulaient sur le bord du fleuve, mais elle devait se contenter des jeux de cartes au coin du feu. Dans ce contexte, aider Anne à passer l’argenterie au blanc d’Espagne ou bien confectionner ces petits pains dont Dorine avait le secret devenait une activité de choix. Tout était bon pour tuer le temps, en attendant huit heures, heure à laquelle le Magnolia ouvrait ses portes. C’étaient les clients qui, en s’installant dans les salons, apportaient les nouvelles de l’extérieur et le vent frais dont les filles avaient besoin pour ne pas mourir d’ennui dans le confinement de leur maison.

     

  • Le tiercé du samedi #59

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous feriez dédicacer si vous n’aviez ni file d’attente à faire, ni livre à racheter exprès, ni de limite concernant l’auteur (s’il est mort, on le ressuscite juste pour vous, dites donc !)

     

    Je ne suis pas particulièrement accroc aux dédicaces, on ne me verra jamais faire la queue pour un grigri sur la page de garde, mais si j'ai une séance privée dans laquelle je peux parler avec l'auteur, c'est autre chose. Du coup, pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    William Shakespeare

     

     

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    Histoire de lui demander, une bonne fois pour toute, s'il est l'auteur de ses textes ou s'il était l'homme de paille d'une personne qui ne pouvait pas se permettre de voir son nom associé à des œuvres théâtrales.

     

     

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    Michel Bussi

     

     

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    Pour disséquer le cerveau de cet auteur et d'essayer de comprendre, enfin, comment marche son esprit qui produit ces livres qui rendent fous!

     

     

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    Jane Austen

     

     

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    Parce que c'est Jane. J'aime tellement ses romans que j'aurais adoré discuter avec leur auteur.



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres que vous ne vous lassez pas de relire (même si vous n’avez, en fait, jamais le temps de le faire)

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Les filles de joie – T01 – Le magnolia

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    Résumé : Élevée dans un cocon bourgeois étouffant, Victoire est une jeune femme passionnée et pleine de vie qui rêve de liberté. Séduite par un gentil garçon, elle n'a que dix-sept ans lorsqu'elle tombe enceinte, ce qui lui vaut de se faire jeter à la rue. Désormais seule, reniée par tous ceux qu'elle aime, Victoire part s'installer dans la grande ville de Montréal où elle doit travailler pour gagner sa vie. À aucun moment elle ne songe à garder son enfant, qu'elle abandonne dès sa naissance, ne souhaitant pas rester fille mère, rejetée par la société. Les mois passent et Victoire tient bon, mais le travail est dur, la misère est partout. Même si elle réduit son train de vie au minimum, les dettes s'accumulent de façon alarmante et la faim se fait sentir isolée, sans personne pour l'aider, la pauvre femme touche le fond. C'est alors que se présente une issue qui pourrait la tirer de cette situation infernale. On lui conseille d'aller frapper à la porte du Magnolia, une maison luxueuse tenue par une certaine Madame Angèle. La tenancière est toujours à la recherche de belles filles intelligentes et éduquées pour « tenir compagnie » aux riches messieurs qui viennent passer la soirée dans son établissement. Victoire doit se résoudre. Elle fera la putain, puisque c'est le seul moyen dont elle dispose pour rembourser ses dettes. Ici, au moins, elle est bien traitée, mange tous les jours, et s'est même fait une alliée. Les clients? Ils ne sont pas tous faciles, mais la jeune fille de joie s'adapte. Elle n'a pas vraiment le choix. Elle qui rêvait de liberté, la voilà enfermée dans une maison close ...

     

    Auteur : Lise Antunes Simoes

     

    Edition : Les éditeurs réunis

     

    Genre : Drame

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Dès le début, j’ai trouvé Victoire naïve au point d’en être agaçante. Elle est insouciante et pense toujours que les choses vont s’arranger en un claquement de doigts, que rien n’est grave et qu’elle peut n’en faire qu’à sa tête sans jamais en supporter les conséquences.
    Alors forcément, elle tombe de très haut. Plusieurs fois. Car malgré les expériences malheureuses et les mises en garde, elle s’obstine à ne faire que ce qu’elle veut et s’offusque quand son attitude lui attire des ennuis.
    Même si je comprends la catastrophe qu’est une grossesse sans mari à cette époque, la réaction du père est abominable. Je n’arrive pas à comprendre que le frère ainé se laisse menacer ainsi pour abandonner tout secours à sa sœur.
    Il faut attendre la moitié du roman pour entendre parler du Magnolia mais il n’y a aucune longueur. L’auteur prend le temps de camper correctement son personnage et de l’emmener avec patience mais fermement vers la suite de son histoire.
    Ce livre me fait beaucoup penser à la série « Maison close », avec la tenancière vêtue de noir, surveillant ses « filles » d’un œil de lynx et pratiquant des retenues sur leur « salaire » qui les empêchent quasiment de pouvoir rembourser leur dette, l’enregistrement des prostituée à la police (l’encartement), l’interdiction par la loi aux prostituées de sortir de la maison close, même dans la journée, sous peine d’être accusée de racolage et de finir en prison.
    Le livre est écrit à la troisième personne mais le texte est entrecoupé des pensées de Victoire, ce qui nous conforte à chaque fois dans l’impression de naïveté qui se dégage de ce personnage sur l’ensemble du roman.
    D’ailleurs Victoire est complètement inconsciente, elle n’a pas l’air de se rendre compte que tenir tête à la tenancière et n’en faire qu’à sa tête sur ce point précis pourrait la conduire soit à se retrouver en prison, soit à être vendue à une maison close beaucoup moins cotée où elle aurait affaire à des clients bien pires que ceux qu’elle côtoie au Magnolia.
    Elle ne se rend pas compte non plus que ses décisions (souvent mauvaises) pèsent sur d’autres personnes qu’elle.
    Elle semble ne pas supporter qu’on lui dise qu’elle doit rester à sa place. Elle clame qu’elle ne veut rendre de comptes à personne, ni père, ni mari, ni patron… mais ça, ce n’est pas une question d’époque. Quelque soit l’époque, on a toujours des comptes à rendre sur ses décisions, ne serait-ce qu’à son patron ou à la police quand on enfreint la loi. A moins de vivre sur une ile déserte, rattachée à aucune nation, il est impossible d’y échapper, même si on en a parfois très envie.
    J’espère que Victoire va enfin grandir mentalement dans les prochains tomes car son attitude pourrait très vite devenir lassante.

    Un extrait : Je dois absolument parler à papa, je n’ai pas le choix. Faustine a raison : je ne peux pas attendre de Joseph, d’elle ou du père Thomas qu’ils s’occupent de moi tout le temps. C’est ma vie, c’est à moi de m’en charger.

    Il me fait peur, maintenant, papa. Avant, je n’avais pas peur de lui, je savais seulement qu’il fallait éviter de lui tenir tête. C’était presque drôle de lui désobéir sans qu’il s’en rende compte. Mais le soir où il a su que j’étais enceinte, il m’a vraiment fait peur. Je ne l’avais jamais vu comme ça.

    Pourtant, il faudra bien que j’aille lui parler. Je suis sa fille, non? Il ne va pas me tuer, tout de même !

    Et puis, je le connais, il a surtout peur du scandale. Mais pour le moment, il n’y a aucun scandale, et si l’on se débrouille bien, personne n’apprendra jamais ce qui s’est passé. Je ne serai pas comme Delphine.

    Je vais lui dire que je veux abandonner l’enfant. Il n’aura qu’à m’envoyer très loin d’ici pendant quelques mois, on dira que j’ai rendu visite à une vieille tante ou quelque chose dans ce goût-là. Je pourrai finir cette grossesse, sortir cet enfant de mon ventre, le donner à quelqu’un, et revenir. Personne ne saura jamais ce qui s’est passé, on dira à Élias et à Nathaël de tenir leur langue. De toute façon, papa ne peut pas me chasser comme ça : si je disparaissais de la ville, tout le monde se demanderait où je suis passée ! Il est connu, il ne peut pas faire n’importe quoi sans attirer l’attention.

    C’est la meilleure solution. Il ne va sans doute pas aimer ça, mais il finira par accepter.

    Toute cette histoire devient ridicule.

    Ma place est à la maison.

    ***

    — Bonjour, papa…

    Adémar sortait tout juste de la mairie et faillit passer devant sa fille sans la voir. Après l’interdiction formelle qu’elle avait reçue de ne pas se montrer, il ne s’attendait pas à la voir en plein jour, encore moins sur le trottoir de la mairie.

    Il ouvrit d’abord de grands yeux, interloqué de voir avec quelle effronterie sa fille lui désobéissait. Puis, il comprit que s’il haussait le ton on allait très vite les remarquer et que les gens allaient se demander ce qui se passait. Alors Adémar ravala la colère qu’il sentait grimper en lui et se força à serrer les dents.

    — Que fais-tu ici ? souffla-t-il. Je croyais t’avoir interdit de sortir de chez ton frère !

    — J’avais besoin de vous parler, répondit timidement Victoire.

    — Je n’ai rien à te dire. Fiche le camp.

    — J’ai une proposition à vous faire, insista la jeune fille. Je ne peux pas passer ma vie entière chez Joseph, c’est ridicule. Je voudrais revenir à la maison.

    — Il n’y aura pas de fille grosse sous mon toit ! grinça Adémar, qui retenait mal son emportement.

    — Mais je ne veux pas de cet enfant ! Je suis prête à le confier à des gens qui sauront en prendre soin. Il suffirait que je m’absente quelques mois ; quand tout sera fait, je reviendrai et personne ne saura jamais ce qui s’est passé…

    Adémar, cette fois, resta sans voix. Il dévisagea sa fille comme s’il ne la reconnaissait pas. Victoire soutint bravement son regard.

    — Tu prétends pouvoir réparer ta faute simplement en en faisant disparaître les traces ? reprit le luthier après un instant.

    Puis, il eut un rire moqueur, la bouche mauvaise.

    — Tu ne manques vraiment pas de culot ! Mais tu ne comprends pas que ce n’est pas la présence de cet enfant qui importe ? C’est toi ! Même sans un mioche pendu à tes jupes, tu n’en restes pas moins une putain !

    Victoire rougit violemment. Elle voyait ses espoirs s’effondrer.

    Mais alors que son père commençait à s’éloigner, mettant fin à la discussion comme si l’intervention de Victoire était sans importance, il fit volte-face et revint vers elle. Il la saisit par le bras et se pencha à son oreille pour lui murmurer d’un ton terrible :

    — Dis à ton frère que si je te trouve encore chez lui demain, c’est à lui que je m’en prendrai. Je ne veux plus te voir chez lui ni nulle part ailleurs. Tu ne fais plus partie de cette famille…

    Comme la jeune fille, encore sous le choc, ne réagissait pas, Adémar esquissa un revers de la main, comme s’il allait la frapper encore.

    — Disparais ! siffla-t-il.

    Puis, il afficha un sourire aimable et se dirigea vers un groupe d’hommes qui bavardaient un peu plus loin.

    ***

    Il me chasse encore ? Mais il ne peut pas ! Il n’a pas le droit !

     

  • [Lire] The revolution of Ivy

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    Résumé : Ce serait si facile de capituler, de fermer les yeux et d’attendre que la faim et la soif aient raison de moi. Ou bien qu’une bête sauvage me trouve. Ou même un autre survivant… Mais je refuse d’abandonner. J’en ai terminé avec la lâcheté. Il est temps pour moi d’agir, enfin.
    Bishop me l’avait bien dit, cet univers hostile ne pardonne pas la moindre erreur. Et au-delà de la barrière, c’est encore pire. L’hiver approche, et si je veux survivre, il va me falloir trouver de l’eau, des vivres, un abri. D’autres condamnés avec lesquels m’allier. Mais surtout, je vais devoir faire un choix : dois-je oublier ma vie d’avant, me venger de ceux qui m’ont trahie… ou mener, purement et simplement, la révolution ?
    Car je ne suis plus une Westfall, ni une Lattimer. Simplement Ivy. Et je suis enfin libre.

     

    Auteur : Amy Engel

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 5 mars 2015

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé sortir du système de la trilogie avec ce livre. En effet, depuis quelques temps, la trilogie semble être la forme imposée de la plupart des romans ayant pour thème la dystopie. Ici, l’auteur a décidé de boucler son histoire en 2 tomes, ce qui n’est pas facile. Aller à l’essentiel sans donner l’impression de bâcler, d’aller trop vite, est certainement plus difficile que meubler et rajouter des scènes inutiles pour remplir trois livres.
    Au niveau des personnages on retrouve, à divers stades du roman, ceux du premier tome mais on en découvre de nouveaux : Caleb et Ash, deux personnes ayant toujours vécu « à l’extérieur » et s’en sortant d’ailleurs très bien. Ash est adorable, très ouverte et amicale, un vrai remède sur patte pour Ivy. Caleb est plus réservé mais tout aussi indispensable et attachant à sa manière.
    On retrouve aussi un personnage moins agréable : Mark, celui pour lequel, dans le premier tome, Ivy avait eu de la peine en apprenant son expulsion avant d’apprendre les raisons de sa condamnation : le viol et la mutilation d’une petite fille. Pervers un jour, pervers toujours, Mark va poser quelques problèmes à Ivy.
    Bishop va apparaître moins lisse dans ce tome, toujours avec le même mental, mais sans doute moins englué par les aspirations de ses parents et l’image qu’il doit donner auprès des habitants de la ville, selon son père. Dans ce tome, il est plus libre, plus lui-même.
    Souvent entre deux tomes, je suis inquiète de comment va commencer le second, s’il ne va pas être abrupt ou si on ne va pas être perdu, en ayant oublié ce qu’il y avait dans le premier tome. Mais ici, pas de soucis, le tome 2 reprend là où s’arrêtait le tome 1 et sans la moindre incohérence. On voit que l’auteur a écrit le tome 2 en gardant le tome 1 à portée de main pour vérifier les détails et que la relecture a été rigoureuse.
    Dans ce tome 2 il y a plus d’action car la vie à l’extérieur est plus dure que dans la ville. Ivy va devoir apprendre à chasser, dépecer des animaux, se défendre et pour cela, elle a de bons professeurs.
    La fin est assez rapide, mais on n’a pas cette impression de « j’en termine vite fait et je passe à autre chose » qu’on peut avoir dans d’autres livres. Tout est extrêmement logique, et après l’avoir lu, on se dit que ça n’aurait pas pu finir autrement.
    L’épilogue nous offre une vraie coupure avec le reste des deux tomes, comme pour nous détacher clairement de l’univers de Westfall tout en ouvrant sur un avenir qu’il nous appartient d’imaginer.
    La couverture est toujours aussi belle, bien que mettant toujours en scène cette improbable robe blanche.
    Cette saga en deux tomes n’est pas un coup de cœur, mais pas loin.

    Un extrait : Au début, je crois être en train de rêver du chien qui m’avait mordu. Celui que Callie avait étranglé avec sa propre chaîne. J’entends ses grognements, je perçois l’odeur de son pelage mouillé et son haleine putride. Je m’agite en tous sens et mes doigts rencontrent une surface dure et lisse. J’ouvre les yeux en catastrophe, vois l’intérieur de la voiture, ma main sur la banquette de cuir… Mon corps commence déjà à se recroqueviller, percevant la menace avant que mon esprit ne puisse l’enregistrer. Dans l’embrasure qui recevait autrefois l’une des portières du véhicule se trouve un coyote. Il est gris-brun, la fourrure emmêlée et incrustée de boue, et de la bave coule de sa gueule. Il découvre des crocs jaunâtres et se remet à grogner. C’est la première fois que je me retrouve nez à nez avec un coyote – que j’en vois un tout court, même – mais, d’après mon père, ces bêtes rôdent en meute de ce côté-ci de la barrière. Pour l’instant, il semble seul, mais ses congénères ne doivent pas être bien loin. Je donne des coups de pied vers lui et crie :

    — Va-t’en !

    Gagnée par la panique, je me dis que je dois me calmer, réfléchir, mais je n’ai qu’une seule envie : prendre mes jambes à mon cou. Mon pied finit par atteindre le coyote à la tête, et il recule – mais pas pour longtemps. Il revient, pose cette fois les pattes avant sur la banquette et me scrute de ses yeux de prédateur. J’ignore s’il est assez fort pour me tuer, mais il peut sans conteste m’infliger de graves blessures.

    Je plie la jambe pour prendre un nouvel élan et le chien s’élance en avant. Il referme les mâchoires à quelques millimètres seulement de mes orteils. Avec un hurlement, je recule en battant des bras et je me mets à chercher du regard un objet qui puisse me servir d’arme. L’espace d’une seconde, j’envisage de me jeter par-dessus le coyote pour sortir de la voiture, mais je sais qu’à terrain découvert, il me rattrapera en un éclair. Je jette des coups d’œil désespérés autour de moi et je finis par m’arrêter sur le pare-brise. Une partie de l’encadrement en métal, presque coupée en deux morceaux aux extrémités acérées, pend vers l’intérieur. Les yeux rivés sur l’animal, je me déplace doucement vers l’avant. Je n’ose pas donner un nouveau coup de pied, car s’il parvient à s’emparer de mon membre, il le réduira en bouillie en un rien de temps. Je respire un grand coup puis bondis vers le siège avant et hurle de nouveau quand la bête s’introduit dans la voiture. Son souffle chaud vient effleurer ma nuque.

     

  • [Film] Nous trois ou rien

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    Titre original : Nous trois ou rien

     

    Réalisé par : Kheiron

     

    Date de sortie : 4 novembre 2015

     

    Genre : Comédie dramatique

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h42

     

    Casting : Kheiron, Leïla Bekhti, Gérard Darmon, Zabou Breitman,

    Alexandre Astier…

     

    Résumé : D’un petit village du sud de l’Iran aux cités parisiennes, Kheiron nous raconte le destin hors du commun de ses parents Hibat et Fereshteh, éternels optimistes, dans une comédie aux airs de conte universel qui évoque l’amour familial, le don de soi et surtout l’idéal d’un vivre-ensemble.

     

    Mon avis : Kheiron parle avec beaucoup d’humour d’une histoire qui n’a pas toujours du être facile : la fuite d’Iran de ses parents et leur installation en France.
    Avant même de rencontrer Fereshteh, la mère de Kheiron, Hibat, le père de Kheiron, a fait 7 ans de prison pour son opposition au Shah d’Iran.
    Continuant à marquer son opposition par tous les moyens, il sera régulièrement battu et isolé par les gardes.

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    Lorsqu’il sort enfin, il rencontre Fereshteh et la demande quasi immédiatement en mariage.

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    J’ai beaucoup ri lors de la fameuse demande officielle entre le père qui tente de prendre un air patibulaire et se fait reprendre de volée par sa femme et sa fille, et le discours de Hibat qui répète docilement (plus ou moins) ce que lui a dicté sa fiancée.

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    Quand le Shah est enfin chassé on peut voir l’espoir et le soulagement,

    nous trois ou rien shah.jpgaussitôt balayé quand la majorité des révolutionnaires réalisent qu’ils ont chassé un dictateur pour en mettre un autre au pouvoir, peut être pire encore que le précédent.
    La répression s’intensifiant, Hibat, Fereshteh et Kheiron, qui a à peine un an, sont contraint de fuir le pays.
    La fuite à travers les montagnes, avec tous les dangers que cela représente, est très bien décrite même si le réalisateur ne s’attarde pas dessus outre mesure.
    Puis vient l’installation en France, avec la barrière de la langue et l’environnement d’une cité de la banlieue de Paris, laissée à l’abandon, et où les affrontements entre les jeunes et la police sont régulier.
    Hibat et Fareshteh vont tout deux, chacun dans leur domaine, se battre pour réveiller les consciences et convaincre chacun de s’unir aux autres pour améliorer leurs conditions de vie.

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    Le film est très bien tourné, les personnages légèrement caricaturés, certains tout le temps (comme le Shah), d’autre dans certaines situation, afin d’accentué le coté humoristique sans pour autant faire disparaître l’émotion.
    A la fin du film, le pré-générique se compose de photos des évènements du film ou de certains protagonistes, à coté desquelles sont placées les photos de vraies personnes.
    Kheiron interprète le rôle de son père et Leïla Bekhti campe avec justesse et humour Fareshteh.
    Je ne me suis pas ennuyée une seconde.

     

  • [Livre] The book of Ivy

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    Résumé : Voilà cinquante ans qu’une guerre nucléaire a décimé la population mondiale. Un groupe de survivants d’une dizaine de milliers de personnes a fini par se former, et ce qui reste des États-Unis d’Amérique s’est choisi un président. Mais des deux familles qui se sont affrontées pour obtenir le pouvoir, la mienne a perdu. Aujourd’hui, les fils et les filles des adversaires d’autrefois sont contraints de s’épouser, chaque année, lors d’une cérémonie censée assurer l’unité du peuple.
    J’ai seize ans cette année, et mon tour est venu.
    Je m’appelle Ivy Westfall, et je n’ai qu’une seule et unique mission dans la vie : tuer le garçon qu’on me destine, Bishop, le fils du président. Depuis ma plus tendre enfance, je me prépare pour ce moment. Peu importent mes sentiments, mes désirs, mes doutes. Les espoirs de toute une communauté reposent sur moi. Le temps de la rébellion approche…
    Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera.


    Auteur : Amy Engel

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 5 mars 2015

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : Depuis le temps qu’on me parle de cette dystopie, il était temps que je la sorte de ma PAL.
    Au vue du résumé (toujours trop détaillé, comme d’habitude) et du genre, je n’en attendais pas grand-chose et ce malgré les commentaires plus que positifs.
    J’ai été agréablement surprise. Même si une grande partie de l’histoire est cousue de fil blanc, j’ai quand même été surprise par une partie de la fin parce que je ne m’attendais pas à ce qu’Ivy fasse ce choix là précisément.
    Au niveau des personnages, j’ai beaucoup aimé Ivy, cette jeune fille révoltée par bon nombres de lois de leur société et clairement manipulée par son père et sa sœur aînée. D’ailleurs, une fois soustraite à leur influence, elle commence à se poser des questions.
    Je suis plus mitigée vis-à-vis du Président, j’ai du mal à le cerner. Il se livre peu et du coup on ne sait pas grand-chose de la force de ses convictions personnelles : agit-il uniquement pour poursuivre l’œuvre de son père sans trop se poser de question ou agit-il vraiment selon ses convictions ?
    Mme Lattimer est odieuse et semble oublier qu’elle vient du même côté de la ville qu’Ivy.
    S’il y a bien deux personnes opposées, c’est bien Bishop, qui est compatissant, intelligent et à clairement envie de faire bouger les choses même s’il ne sait pas vraiment comment, et Claire, la sœur d’Ivy, qui est obnubilée par la « cause » mais en réalité simplement avide de pouvoir à mon avis.
    Les personnages secondaires sont également bien décrits, même lorsque ce n’est que succinct : Victoria, David, Meredith, Dylan, pour ne citer qu’eux.
    L’écriture est facile à lire, le style de l’auteur est vraiment agréable et il est difficile de lâcher le livre avant la fin. D’ailleurs, à peine le premier tome achevée, j’ai entamé le second tome, ne m’interrompant que le temps d’écrire cet avis.
    Le roman reste une dystopie, donc rien de très original on reste dans le schéma : une société injuste mais censée être parfaite, une héroïne (oui dans les dystopie ce sont souvent les demoiselles qui jettent un pavé dans la mare) qui se rebelle contre le destin tracé pour elle, un beau mec responsable du changement de comportement ou de la prise de conscience de la demoiselle, une rébellion qui couve… mais au travers de cette société, l’auteur essaie de sortir du lot en abordant des sujets rarement abordé dans ce genre comme la violence conjugale, l’égalité entre les hommes et les femmes ou encore la place des femmes dans la société.
    La fin est frustrante, même si on a aimé que moyennement le livre (ce n’est pas mon cas, j’ai beaucoup aimé ce livre), si on est curieuse comme moi, impossible de ne pas lire la suite.
    Si j’ai une chose à reprocher, curieusement, c’est la couverture. Entendons nous bien, elle est superbe. Mais elle montre une femme en robe de mariée blanche alors que la première phrase du livre est « De nos jours, plus personne ne porte de robe blanche à son mariage. » 
    Alors, aussi belle que soit cette couverture, on a l’impression que celui qui s’est chargé de la choisir n’a même pas pris la peine de lire un minimum le livre.
    Mais bon, comme je ne suis pas obnubilée par les couvertures, ce n’est qu’anecdotique (et elle n’en demeure pas moins magnifique).
    Si vous aimez les dystopies, n’hésitez pas et si vous ne connaissez pas ce genre, ce livre est un moyen de s’y initier.


    Un extrait : De nos jours, plus personne ne porte de robe blanche à son mariage. Trop difficile de trouver du tissu de cette couleur, trop coûteux et compliqué de s'en procurer assez pour fabriquer des robes par dizaines. Y compris pour la cérémonie d'aujourd'hui — à laquelle participe pourtant le fils de notre leader, puisqu'il est l'un des futurs mariés. Mais même lui ne sort pas assez du lot pour se permettre d'épouser une fille vêtue de blanc.

    — Tiens-toi tranquille ! râle ma sœur derrière moi.

    De ses mains glacées, elle tente de boucler le laçage récalcitrant au dos de ma robe bleu pâle. Confectionné pour le mariage auquel elle n'a jamais eu droit, le vêtement est un peu serré pour moi.

    — Voilà ! conclut-elle lorsqu'elle parvient enfin à le fermer jusqu'en haut. Retourne-toi.

    Je m'exécute à contrecœur en tapotant du bout des doigts le tissu soyeux. Je n'ai pas l'habitude de porter des robes. J'ai l'impression d'être presque nue en dessous et, déjà, je n'ai plus qu'une envie : remettre un pantalon et me débarrasser du corsage trop étroit qui m'empêche de respirer normalement. Comme si elle lisait dans mes pensées, ma sœur baisse les yeux sur le corset.

    — Tu as des formes plus généreuses que les miennes, constate-t-elle avec une moue amusée. Mais ça m'étonnerait qu'il s'en plaigne...

    — C'est bon, Callie... Tes remarques, tu peux te les garder.

    Ma réponse manque cruellement de conviction. Je n'aurais jamais cru être aussi nerveuse. Ce n'est pas comme si cette journée était inattendue, en plus ! J'ai su toute ma vie qu'elle s'annonçait à l'horizon — j'ai même passé chaque minute des deux dernières années à m'y préparer. Et à présent que le grand jour est arrivé, je ne parviens ni à maîtriser le tremblement de mes mains, ni à dompter mon estomac révulsé. Serai-je capable d'accomplir mon devoir ? Je n'ai pas le choix, je le sais.

    Callie rabat une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille.

    — Tout va bien se passer, me promet-elle d'un ton ferme. D'accord ? Tu sais quoi faire.

    Je relève la tête et je réponds simplement :

    — Je sais, oui.

    Ses paroles me font me sentir plus forte : elle a raison, je n'ai pas besoin d'être traitée comme une enfant.

    Elle me regarde un long moment, les lèvres pincées. Est-elle mécontente que je prenne la place qui lui revenait de droit, ou se sent-elle au contraire libérée de son fardeau ? Soulagée de ne plus être celle sur qui reposent tant d'espoirs ?

    — Les filles ! appelle mon père depuis le rez-de-chaussée. C'est l'heure !

    — Vas-y, dis-je à ma sœur. Je te suis...

    J'ai besoin d'un dernier instant de calme, d'une dernière occasion de contempler la chambre qui ne sera plus jamais la mienne. Callie sort, mais laisse la porte entrouverte. J'entends mon père qui s'impatiente en bas, elle qui le rassure à voix basse.

    Sur mon lit se trouve une valise usée aux roulettes cassées depuis longtemps — je vais devoir la porter. Je la soulève et je fais lentement un tour sur moi-même. Je sais que je ne dormirai plus jamais dans ce lit étroit, ne me brosserai plus jamais les cheveux devant la coiffeuse, ne m'endormirai plus jamais au son de la pluie contre cette vitre. Je respire un grand coup et je ferme les yeux pour retenir les larmes que je sens monter. Quand je les rouvre, ils sont secs. Je sors de la pièce sans un regard en arrière.

     

  • C'est lundi que lisez vous? #60

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

    Comme au boulot on est bourré de filtres, ça me prend vraiment trop de temps de venir voir et commenter vos blogs le matin. Je passerai donc ce soir! Bonne journée!

     

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    Et vous? Que lisez vous?

     

  • [Livre] Alex

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    Résumé : Qui connait vraiment Alex ? Elle est belle. Excitante.

     Est-ce pour cela qu'on l'a enlevée, séquestrée, livrée a l'inimaginable ? Mais quand la police découvre enfin sa prison, Alex a disparu. Alex, plus intelligente que son bourreau. Alex qui ne pardonne rien, qui n'oublie rien, ni personne.

     

    Auteur : Pierre Lemaître

     

    Edition : Le livre de poche

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : mai 2012

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Le début de ce livre est extrêmement frustrant car on ne sait rien des raisons de cet enlèvement brutal. Pourtant cet enlèvement semble trop bien préparé pour être le fruit du hasard. Ce n’est qu’au bout de presque une centaine de pages que l’on a la confirmation que rien n’est du au hasard mais on n’en sait pas plus. On ne sait pas pourquoi, on ne sait rien à part qu’Alex a compris qui était son ravisseur.
    Au fil de la première partie on en apprend plus sur les raisons de cet enlèvement et Alex de simple victime passe à un statut plus ambigu.
    Malheureusement, le quatrième de couverture révèle la fin de cette première partie (le livre en compte trois). Comme souvent, à trop vouloir attirer les lecteurs, les éditeurs en disent trop. Cela dit, cela ne dérange pas vraiment la lecture car tout l’intérêt est le cheminement qui mène à ce premier dénouement qui ouvre l’intrigue de la partie deux.
    La seconde partie s’attache à en savoir plus sur Alex. Bien qu’on ne sache pas les raisons de son comportement, on la suit à la trace.
    Pour l’instant, tout ce que je sais vraiment sur elle c’est qu’elle a une mère horrible et que son frère n’a pas l’air franchement mieux. Cela dit, rien n’est jamais clairement dit. Comme à son habitude, Pierre Lemaître nous balade au gré de ses envies, la tension monte et quand elle devient intolérable, elle redescend un peu avant de reprendre son ascension.
    Chaque chapitre, dès le début du roman, alterne entre Alex et la police qui la recherche, d’abord comme victime, puis comme suspecte.
    Tout l’intérêt (enfin peut être pas pour eux) est qu’ils recherchent une femme dont ils ignorent tout, jusqu’au nom. Tout ce qu’ils ont, c’est un portrait robot tiré d’une mauvaise photo. Ce qui provoque quelques petites tensions, surtout quand un juge, arrogant et ne connaissant rien au travail de police, se mêle de tout.
    L’inspecteur chargé de l’affaire l’a prise à contrecœur, une affaire d’enlèvement lui rappelant trop celui de sa propre épouse qui s’est terminée de façon tragique.
    Alex étant le second livre mettant en scène cet inspecteur, peut être que le premier, Travail soigné, en révèle plus sur cette affaire.
    L’inspecteur, Camille Verhoeven, fils d’une artiste dont le tabagisme excessif pendant sa grossesse l’a condamné à une taille d’1m45, compense sa taille par une attitude brusque et des méthodes bien à lui impliquant un certain mépris de la hiérarchie que son divisionnaire tolère au vu de ses bons résultats.
    La fin de la seconde partie fait l’effet d’une bombe. Je ne m’attendais vraiment pas à ça, surtout en voyant qu’il restait toute une partie à lire. Qu’est ce qu’il pouvait bien y avoir après ça ?
    Et bien la fin de la seconde partie, c’est un pétard mouillé à coté de la troisième qui remet en cause tout ce qu’on croyait avoir compris de l’affaire dans les deux parties précédentes.
    Pierre Lemaitre s’amuse avec nous. Ses personnages passent au fil des pages du statut de victimes à celui de suspects avant de redevenir des victimes, en passant par des monstres… impossible de savoir qui est qui avec certitude, jusqu’à la fin. Cette valse est déstabilisante mais ne perd jamais en crédibilité.
    Un coup de cœur.

     

    Un extrait : Alex adore ça. Il y a déjà près d’une heure qu’elle essaye, qu’elle hésite, qu’elle ressort, revient sur ses pas, essaye de nouveau. Perruques et postiches. Elle pourrait y passer des après-midi entiers.

    Il y a trois ou quatre ans, par hasard, elle a découvert cette boutique, boulevard de Strasbourg. Elle n’a pas vraiment regardé, elle est entrée par curiosité. Elle a reçu un tel choc de se voir ainsi en rousse, tout en elle était transformé à un tel point qu’elle l’a aussitôt achetée, cette perruque.

    Alex peut presque tout porter parce qu’elle est vraiment jolie. Ça n’a pas toujours été le cas, c’est venu à l’adolescence. Avant, elle a été une petite fille assez laide et terriblement maigre. Mais quand ça s’est déclenché, ç’a été comme une lame de fond, le corps a mué presque d’un coup, on aurait dit du morphing en accéléré, en quelques mois, Alex était ravissante. Du coup, comme personne ne s’y attendait plus, à cette grâce soudaine, à commencer par elle, elle n’est jamais parvenue à y croire réellement. Aujourd’hui encore.

    Une perruque rousse, par exemple, elle n’avait pas imaginé que ça pourrait lui aller aussi bien. Une découverte. Elle n’avait pas soupçonné la portée du changement, sa densité. C’est très superficiel, une perruque mais, inexplicablement, elle a eu l’impression qu’il se passait vraiment quelque chose de nouveau dans sa vie.

    Cette perruque, en fait, elle ne l’a jamais portée. De retour chez elle, elle s’est aussitôt rendu compte que c’était la qualité la plus médiocre. Ça faisait faux, moche, ça faisait pauvre. Elle l’a jetée. Pas dans la poubelle, non, dans un tiroir de la commode. Et de temps en temps, elle l’a reprise et s’est regardée avec. Cette perruque avait beau être affreuse, du genre qui hurle : « Je suis du synthétique bas de gamme », il n’empêche, ce qu’Alex voyait dans la glace lui donnait un potentiel auquel elle avait envie de croire. Elle est retournée boulevard de Strasbourg, elle a pris le temps de regarder les perruques de bonne qualité, parfois un peu chères pour son salaire d’infirmière intérimaire, mais qu’on pouvait vraiment porter. Et elle s’est lancée.

    Au début, ce n’est pas facile, il faut oser. Quand on est, comme Alex, d’un naturel assez complexé, trouver le culot de le faire demande une bonne demi-journée. Composer le bon maquillage, assortir les vêtements, les chaussures, le sac, (enfin, dégotter ce qui convient dans ce que vous avez déjà, on ne peut pas tout racheter chaque fois qu’on change de tête…). Mais ensuite vous sortez dans la rue et immédiatement, vous êtes quelqu’un d’autre. Pas vraiment, presque. Et, si ça ne change pas la vie, ça aide à passer le temps, surtout quand on n’attend plus grand-chose.

    Alex aime les perruques typées, celles qui envoient des messages clairs comme : « Je sais à quoi vous pensez » ou « Je suis aussi très bonne en maths ». Celle qu’elle porte aujourd’hui dit quelque chose comme : « Moi, vous ne me trouverez pas sur Facebook. »

    Elle saisit un modèle nommé « Urban choc » et c’est à ce moment qu’elle voit l’homme à travers la vitrine. Il est sur le trottoir d’en face et fait mine d’attendre quelqu’un ou quelque chose. C’est la troisième fois en deux heures. Il la suit. Maintenant, c’est une certitude. Pourquoi moi ? C’est la première question qu’elle se pose. Comme si toutes les filles pouvaient être suivies par des hommes sauf elle. Comme si elle ne sentait pas déjà en permanence leurs regards, partout, dans les transports, dans la rue. Dans les boutiques. Alex plaît aux hommes de tous les âges, c’est l’avantage d’avoir trente ans. Quand même, elle est toujours surprise. « Il y en a tellement de bien mieux que moi. » Toujours en crise de confiance, Alex, toujours envahie par le doute. Depuis l’enfance. Elle a bégayé jusqu’à l’adolescence. Même encore aujourd’hui, quand elle perd ses moyens.

    Elle ne le connaît pas, cet homme, un physique pareil, ça l’aurait frappée, non, elle ne l’a jamais vu. Et puis, un type de cinquante ans suivre une fille de trente… Ce n’est pas qu’elle soit à cheval sur les principes, ça l’étonne, voilà tout.

     

  • Le tiercé du samedi #58

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres dont vous aimeriez changer un ou plusieurs éléments de la fin

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Harry Potter

     

     

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    Je voulais que Voldemort gagne! Non je déconne... J'aurais voulu un autre destin pour Severus Rogue. Parce qu'il a quand même consacré sa vie à la cause et qu'il aurait mérité de pouvoir avoir une seconde chance de refaire sa vie (dans le film il est plus âgé, mais le personnage n'a que 37 ans!)

     

     

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    Hunger games

     

     

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    Il n'y a qu'un point que j'aimerais changer, c'est le vote de Katniss pour les derniers hunger games avec des enfants du capitole dot la petite fille de Snow. Parce que c'est s'abaisser au niveau de Snow que de s'en prendre aux enfants, d'autant plus que la partie est gagnée et que les habitants du capitole n'étaient pas plus libres que ceux des districts. Quiconque se serait élevé contre Snow aurait été exécuté.

     

     

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    Divergente

     

     

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    Après tout ce que Quatre a vécu dans sa vie, c'est franchement cruel de lui avoir enlevé Tris! J'aurais éliminé ce passage ou j'aurais fait en sorte qu'il flippe bien mais qu'au final ça s'arrange. D'autant que je n'ai pas trouvé l'intérêt de ce choix de l'auteur



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres que vous feriez dédicacer si vous n’aviez ni file d’attente à faire, ni livre à racheter exprès, ni de limite concernant l’auteur (s’il est mort, on le ressuscite juste pour vous, dites donc !)

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Le sacrifice du soir: vie et mort de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI

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    Résumé : Orpheline à l'âge de trois ans, Madame Elisabeth, la petite sœur de Louis XVI, la dernière de la famille, bénéficie pourtant d'une instruction complète. Sportive, passionnée d'équitation, excellente en mathématiques et en dessin, vive, active et rapide, elle étonne son entourage par la diversité de ses talents et la fermeté de son caractère. Avec sa maison princière et ses amies, elle forme une petite cour au milieu de la cour, y faisant régner la piété et la paix. Elle ne se marie pas, n'entre pas au couvent. Sa vocation est de rester avec les siens, le roi, la reine et leurs enfants. Dans les dernières années de l'Ancien Régime, comme avertie de la tragédie, elle se prépare pour les secourir. A partir de 1789, elle les assiste et les réconforte. Refusant de les abandonner, elle quitte avec eux Versailles pour les Tuileries, et les Tuileries pour la prison du Temple. Après le roi et la reine, elle est guillotinée. Le régime ne peut pas l'épargner. Elle est son ennemie. Elle a toujours vu dans la Révolution un mensonge et une illusion. Elle a toujours déploré la faiblesse de son frère, et n'a jamais pu y remédier. Ange consolateur, grande figure de la résistance spirituelle à la persécution antichrétienne, elle est aussi l'exhortatrice. Elle encourage ses amies à la perfection chrétienne. Dans la voiture du retour de Varennes, elle convertit Barnave à la cause du roi. Sur le chemin de l'échafaud, elle exhorte à la mort ses compagnons de supplice. Puis elle quitte ce monde sans regret, tout à l'espérance de se " retrouver dans le sein de Dieu " avec sa " famille ".

     

    Auteur : Jean de Viguerie

     

    Edition : Cerf histoire

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 2010

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : L’auteur ne cache pas dans sa biographie sa sympathie pour son sujet (on le comprend), ni son scepticisme quant à la Révolution (on le comprend encore plus).
    Tout au long des jours, voire des semaines qui précédent les événements de 1789, elle pressent que quelque chose va se produire sans en mesurer la gravité (Elle n’imagine pas l’ampleur de la révolte).
    Sans cesse elle pense que la bonté du roi plaidera à sa faveur.
    Toute sa vie, même en captivité, elle continue à vivre selon les principes inculqués par ses gouvernantes, principes issus de l’école de Saint-Cyr, fondée par Madame de Maintenon.

    A plusieurs reprises, du moins jusqu’à la mort du roi, elle aurait pu fuir le pays, les révolutionnaires l’auraient probablement laissée partir. Peut être aurait-elle-même pu emmener Madame Royale, fille du couple royal et seule survivante de la famille.
    Et pourtant, même si elle reste à ses côtés sans jamais faillir, chose qui lui sera reprochée lors de son pseudo procès, elle est souvent en désaccord avec les choix politiques de son frère qu’elle juge faible. Mais sa soumission à son frère et à son roi l’empêcheront toujours de lui dire ouvertement le fond de sa pensée.
    En toute chose, elle trouve du réconfort dans la religion. Elle a dévoué sa vie à Dieu sans pour autant entrer au couvent. Le fait qu’aucun mariage n’ait été envisagé pour elle par Louis XVI, alors qu’elle est mineure, montre que son frère la soutient dans son choix.
    Son grand-père, Louis XV, avait exigé que son éducation soit complète et, malgré l’opposition sur ce sujet des hommes des lumières, hostiles à l’éducation des femmes, on lui a très tôt enseigné la philosophie et ainsi apprit à penser par elle-même.
    Un regret sur cette biographie : qu’on ne sache pas quelle a été sa réaction à l’annonce de la mort du roi, puis de la reine (elle n’a appris la mort de cette dernière que 7 mois après son exécution), ce qui montre l’isolement subi par Madame Elisabeth et Madame Royale dans les derniers mois de la réclusion de Madame Elisabeth.

    Un extrait : Elle est bien chétive cette petite fille que l’on vient de baptiser. Dans ses premiers mois on craint pour sa vie. Ensuite sa santé s’affermit, mais son père et sa mère viennent à mourir. Elle a un an et demi à la mort de son père, à peine trois ans au décès de sa mère. Elle dira souvent « Je suis une enfant de la providence ».
    Le Dauphin et la Dauphine étaient tous les deux animés d’une foi très vive. Leurs deux filles, Marie-Clotilde et Elisabeth, auront la même vertu à un degré héroïque.
    La Dauphine, avant de mourir, les a recommandées à son amie, la comtesse de Marsan, gouvernante des enfants de France. Marie-Louise de Rohan, comtesse de Marsan, est veuve sans enfants. Elle n’a peut-être pas été toujours un prix de vertu, mais c’est une personne très entendue et d’expérience. Elle a élevée les trois garçons, Berry, Provence et Artois, jusqu’à leur passage aux hommes, et tout le monde à la cour s’accorde à dire qu’elle a bien réussi dans cette tâche.
    Maintenant, il lui reste à éduquer les deux sœurs et à les gouverner jusqu’à leur majorité. Louis XV, cela est nouveau de sa part, suit les progrès de ses petites-filles et s’en fait rendre compte.
    Madame de Marsan les conduit tous les jours saluer « grand-papa roi ».
    Malgré une différence d’âge de quatre ans et huit mois, elles sont élevées ensemble. C’est bon pour la petite qui veut imiter la grande. Elles sont logées dans la partie du château réservée aux Enfants de France, au bout de l’aile du Midi, du côté de l’Orangerie, au rez-de-chaussée ouvrant sur une terrasse et dominant le parterre. Les deux enfants peuvent sortir facilement et même se promener autour de la pièce d’eau des Suisses toute proche.
    Le lieu est tranquille, éloigné des agitations de la cour.