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  • Le tiercé du samedi #65 (exceptionnellement du dimanche)

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Alors cette semaine, j'ai été complètement en vrac: j'ai oublié de publier vendredi, j'ai cru qu'on était vendredi alors qu'on était samedi... bref une vrai catastrophe (sans compter le fait que j'ai pas écris une seule malheureuse chronique). Du coup, aujourd'hui, je vous donne le tiercé du samedi, même si on est dimanche (parce que je fais ce que je veux et que je suis pas à une contradiction près!)

    Donc, comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres qui vous ont filé une trouille d’enfer

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

     

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    Misery

     

     

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    J'ai vu le film et j'ai lu le livre et les deux me fichent la trouille. Le film donnant un apport visuel et audio qui pallie l'adoucissement des tortures par rapport au livre.

     

     

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    L'évangile selon Satan

     

     

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    Il y a eu certains passages qui m'ont obligés à garder la lumière allumée pendant une bonne demi-heure après avoir fermé le livre... 

     

     

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    Le masque de l'oubli

     

     

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    Celui là a été le pire. Je l'ai lu une fois, une seule fois, quand j'étais ado et j'ai jamais eu le courage de le relire. Alors j'en ai peut être un souvenir déformé, il ne fait peut être pas si peur que ça, mais je ne prendrais pas le risque!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois derniers livres qui vous ont fait faire une nuit blanche parce que leur auteur est un sadique qui a écrit un livre impossible à lâcher (y’a pas idée d’être si doué)

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Orgueil et préjugés

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    Résumé : Élisabeth Bennet a quatre sœurs et une mère qui ne songe qu'à les marier. Quand parvient la nouvelle de l'installation à Netherfield, le domaine voisin, de Mr Bingley, célibataire et beau parti, toutes les dames des alentours sont en émoi, d'autant plus qu'il est accompagné de son ami Mr Darcy, un jeune et riche aristocrate. Les préparatifs du prochain bal occupent tous les esprits...
    Jane Austen peint avec ce qu'il faut d'ironie les turbulences du cœur des jeunes filles et, aujourd'hui comme hier, on s'indigne avec l'orgueilleuse Élisabeth, puis on ouvre les yeux sur les voies détournées qu'emprunte l'amour...

     

    Auteur : Jane Austen

     

    Edition : Milady

     

    Genre : Classique étranger

     

    Date de parution :

     

    Prix moyen : 5€

     

    Mon avis : Enfin, après avoir lu et adoré Raison et sentiments, vu orgueil et préjugés en mini-série de 6 épisodes avec les excellents Colin Firth et Jennifer Ehle, lu de multiples réécriture de ses œuvres, j’ai enfin trouvé le temps de m’attaquer à Orgueil et préjugés !
    Rien à dire sur l’écriture, je retrouve tout ce que j’avais aimé dans Raison et Sentiments : une héroïne sympathique et raisonnable, une famille qui l’est moins, un style addictif…
    Elisabeth et Jane sont vraiment les deux seules Bennet qu’on puisse sauver dans cette famille de fou, quoique Elisabeth ait tendance à porter des jugements à l’emporte-pièce et Jane, au contraire, à se montrer trop bienveillante : leurs deux plus jeunes sœurs sont à l’image de leur mère : stupide, égoïste et mal élevée, avec un sens des convenances frisant le zéro absolu. Leur père, quoique plus intelligent, semble avoir pour habitude de dire ce qu’il pense sans se soucier de qui peut l’entendre et de ce que cela peut avoir comme effet négatif sur sa propre réputation et celle de ses filles, et surtout de ses filles aînées. Quant à l’enfant du milieu : Mary, elle se sert de la culture comme un moyen d’être au centre de l’attention sans aucune capacité de parler à bon escient ou de savoir s’arrêter, surtout quand elle joue de la musique.
    On passera sur le cousin éloigné, Mr Collins, qui est ridicule avec ses manières et ses certitudes qui cachent une âme de cloporte.

    Devant le portrait de cette famille, peut-on vraiment blâmer Mr Darcy d’avoir eu des réserves et même de sacrés inquiétudes à l’idée de voir son ami se lier de manière définitive avec eux ?
    S’il a un tort (et il en a) c’est de ne pas être assez franc avec son ami, de le manipuler, et de trop l’être avec Elisabeth, l’humiliant volontairement au nom de la franchise.

    Je reproche également à Mr Bingley de ne pas être capable de prendre la moindre décision sans l’approbation de Darcy et les applaudissements de ses sœurs, lesquelles sont hautaines et prétentieuses.

    Même si on peut facilement deviner comment les choses vont se terminer, le plus intéressant est de voir le cheminement jusqu’à cette fin.

    Il est difficile de ne pas raconter tout le roman tant on a l’impression que tout le monde le connaît. Avant même de le lire, de lire une de ses réécriture ou de voir la série, je savais déjà ce qui se passait et comment ça se terminait (un peu comme autant en emporte le vent).

    Du coup, je vais arrêter là en disant que c’est un super roman et que, même si vous croyez le connaître, si vous ne l’avez jamais lu, foncez !


    Un extrait : C’est une vérité universellement reconnue qu’un célibataire pourvu d’une belle fortune doit avoir envie de se marier, et, si peu que l’on sache de son sentiment à cet égard, lorsqu’il arrive dans une nouvelle résidence, cette idée est si bien fixée dans l’esprit de ses voisins qu’ils le considèrent sur-le-champ comme la propriété légitime de l’une ou l’autre de leurs filles.

    – Savez-vous, mon cher ami, dit un jour Mrs. Bennet à son mari, que Netherfield Park est enfin loué ?

    Mr. Bennet répondit qu’il l’ignorait.

    – Eh bien, c’est chose faite. Je le tiens de Mrs. Long qui sort d’ici.

    Mr. Bennet garda le silence.

    – Vous n’avez donc pas envie de savoir qui s’y installe ! s’écria sa femme impatientée.

    – Vous brûlez de me le dire et je ne vois aucun inconvénient à l’apprendre.

    Mrs. Bennet n’en demandait pas davantage.

    – Eh bien, mon ami, à ce que dit Mrs. Long, le nouveau locataire de Netherfield serait un jeune homme très riche du nord de l’Angleterre. Il est venu lundi dernier en chaise de poste pour visiter la propriété et l’a trouvée tellement à son goût qu’il s’est immédiatement entendu avec Mr. Morris. Il doit s’y installer avant la Saint-Michel et plusieurs domestiques arrivent dès la fin de la semaine prochaine afin de mettre la maison en état.

    – Comment s’appelle-t-il ?

    – Bingley.

    – Marié ou célibataire ?

    – Oh ! mon ami, célibataire ! célibataire et très riche ! Quatre ou cinq mille livres de rente ! Quelle chance pour nos filles !

    – Nos filles ? En quoi cela les touche-t-il ?

    – Que vous êtes donc agaçant, mon ami ! Je pense, vous le devinez bien, qu’il pourrait être un parti pour l’une d’elles.

    – Est-ce dans cette intention qu’il vient s’installer ici ?

    – Dans cette intention ! Quelle plaisanterie ! Comment pouvez-vous parler ainsi ?… Tout de même, il n’y aurait rien d’invraisemblable à ce qu’il s’éprenne de l’une d’elles. C’est pourquoi vous ferez bien d’aller lui rendre visite dès son arrivée.

    – Je n’en vois pas l’utilité. Vous pouvez y aller vous-même avec vos filles, ou vous pouvez les envoyer seules, ce qui serait peut-être encore préférable, car vous êtes si bien conservée que Mr. Bingley pourrait se tromper et égarer sur vous sa préférence.

    – Vous me flattez, mon cher. J’ai certainement eu ma part de beauté jadis, mais aujourd’hui j’ai abdiqué toute prétention. Lorsqu’une femme a cinq filles en âge de se marier elle doit cesser de songer à ses propres charmes.

    – D’autant que, dans ce cas, il est rare qu’il lui en reste beaucoup.

    – Enfin, mon ami, il faut absolument que vous alliez voir Mr. Bingley dès qu’il sera notre voisin.

    – Je ne m’y engage nullement.

    – Mais pensez un peu à vos enfants, à ce que serait pour l’une d’elles un tel établissement ! Sir William et lady Lucas ont résolu d’y aller uniquement pour cette raison, car vous savez que, d’ordinaire, ils ne font jamais visite aux nouveaux venus. Je vous le répète. Il est indispensable que vous alliez à Netherfield, sans quoi nous ne pourrions y aller nous-mêmes.

    – Vous avez vraiment trop de scrupules, ma chère. Je suis persuadé que Mr. Bingley serait enchanté de vous voir, et je pourrais vous confier quelques lignes pour l’assurer de mon chaleureux consentement à son mariage avec celle de mes filles qu’il voudra bien choisir. Je crois, toutefois, que je mettrai un mot en faveur de ma petite Lizzy.

    – Quelle idée ! Lizzy n’a rien de plus que les autres ; elle est beaucoup moins jolie que Jane et n’a pas la vivacité de Lydia.

    – Certes, elles n’ont pas grand’chose pour les recommander les unes ni les autres, elles sont sottes et ignorantes comme toutes les jeunes filles. Lizzy, pourtant, a un peu plus d’esprit que ses sœurs.

     

  • [Film] Heidi

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    Titre original : Heidi

     

    Réalisé par : Alain Gsponer

     

    Date de sortie : 10 février 2016

     

    Genre : Jeunesse

     

    Pays d’origine : Suisse, Allemagne

     

    Durée : 1h46

     

    Casting : Anuk Steffen, Bruno Ganz, Isabelle Ottmann, Quirin Agrippi, Katharina Schuttler, Hannelore Hoger…

     

    Résumé : Heidi, une jeune orpheline, part vivre chez son grand-père dans les montagnes des Alpes suisses. D'abord effrayée par ce vieil homme solitaire, elle apprend vite à l'aimer et découvre la beauté des alpages avec Peter, son nouvel ami. Mais la tante d'Heidi, estimant qu’il ne s'agit pas là d'une éducation convenable, place la fillette dans une riche famille de la ville. Heidi va-t-elle supporter cette vie, loin de la montagne et de son grand-père ?

     

    Mon avis : J’ai découvert Heidi, non pas en lisant les livres (promis un jour je le ferais) mais dans les cassettes et fascicules « raconte moi des histoires » au coté de gobolino chat de sorcière ou de Tirondin et sa mémé croche.
    Heidi c’est donc toute mon enfance et j’attendais beaucoup de ce film tout en étant assez craintive du résultat (les adaptations ciné n’étant pas toujours très heureuses).
    J’ai trouvé que le film suivait parfaitement l’histoire que j’ai découvert à l’époque, je n’y ait pas trouvé d’exagération, de scènes rajoutées dont on se demanderait presque quel est le rapport avec la choucroute. Ici tout coule naturellement, les scènes qui n’était pas dans l’histoire que j’ai connue (mais qui sont peut être dans le livre) s’intègrent naturellement dans le film.
    Du coté des personnages, la petite actrice qui interprète Heidi est vraiment adorable et d’une grande justesse. Tout comme Clara d’ailleurs.

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    Le grand-père, qui n’a pas de prénom et est appelé grand-père par tout le monde, parle peu, ce qui rajoute à son coté taciturne de vieil ermite. Il ne s’ouvre quelque peu qu’avec Heidi, mais son affection pour elle passe plus par les gestes (lui préparer un bon déjeuner pour aller sur l’alpage, lui construire une chaise…) que par des mots.

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    Mlle Rottenmeier est plus jeune qu’elle ne l’était dans l’histoire que je connais. Dans mes souvenirs c’est une vieille femme sèche et sévère, alors qu’ici c’est une femme assez jeune, sévère et rigide, qui semble nourrir quelques sentiments pour son patron. Sa réaction face aux chatons ramenés par Heidi et Clara est hilarante.

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    La grand-mère me semble plus fantasque mais tout aussi adorable.

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    Quant à Peter, c’est un petit chevrier assez rude, mais qui se révèle très sympathique quand Heidi arrive à l’apprivoiser un peu.

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    Les paysages sont splendides et on comprend pourquoi Heidi veut à ce point retrouver ses chers alpages.
    D’après ce que j’ai lu dans les différentes critiques, le film couvre les deux premiers tomes des aventures d’Heidi : « Heidi » et « Heidi grandit ».
    Ce film m’a enchantée et m’a donné très envie de découvrir enfin les livres.


     

  • [Livre] La vérité sur Alice

     Ma vie livresque et moi-même participons à un challenge.
    Ce challenge consiste à sélectionner trois livres dans la PAL de notre binôme. Celui-ci choisi lequel des trois il lira et chroniquera. Ma vie livresque et moi avons choisi de lire les trois livres que chacune à choisi pour l'autre (c'est qu'on a une PAL assez conséquente à faire descendre!)

    Ce livre est le second que m'a choisi Ma vie livresque dans le cadre du challenge Livra'deux sur livraddict. Pour sa part je lui avais choisi "Je ne sais plus pourquoi je t'aime" de Gabrielle Zevin dont vous trouverez la chronique ICI

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    Résumé : Alice Franklin a mauvaise réputation. Lors d’une soirée, elle aurait couché avec deux garçons et provoqué la mort accidentelle de l’un d’eux. C’est forcément vrai puisque c’est écrit partout sur les murs des toilettes du lycée.
    Tout le monde a son avis sur Alice : son ancienne meilleure amie, l’entourage de la victime, son admirateur secret…
    Au sujet d’Alice, chacun a sa vérité… Quelle sera la vôtre ?

     

    Auteur : Jennifer Matthieu

     

    Edition : Pocket jeunesse

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 13 janvier 2016

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : 4 personnes se relaient pour raconter Alice, donner leurs impressions sur elle… Leur jugement est lapidaire : Alice est une garce depuis qu’elle a couché avec deux garçons lors d’une soirée et Alice serait même responsable de la mort du quaterback du lycée… Tout ça, c’est selon la rumeur… Mais la rumeur…. Impossible de l’arrêter, surtout quand personne ne la remet en cause.
    Sur les 4 personnes, je trouve que Kurt est celui qui a le moins de reproches à se faire. Certes, il n’a rien fait pour empêcher la rumeur d’enfler, mais quand on voit le niveau de sa popularité, on se demande si son intervention n’aurait pas été pire que son silence.
    En revanche Kelsie, l’ex meilleure amie d’Alice est la plus minable. Et elle en a parfaitement conscience, mais a bien l’intention de continuer ainsi.
    Au fur et à mesure que les 4 collègues donnent leurs « avis » sur Alice, on se fait une idée plus précise de la jeune fille.
    Ce n’est pas une sainte. Elle est un peu trop « amicale » avec les garçons selon les critères puritains des américains. Elle est un peu livrée à elle-même du fait d’un père absent et d’une mère de toute évidence indifférente.
    Je crois que ce qui pose vraiment problème c’est qu’Alice et jolie et n’a pas vraiment de complexes. Elle attire les garçons et n’en fait pas tout un plat comme d’autres, elle est populaire mais ne se comporte pas comme une reine des abeilles, et je crois que c’est cette désinvolture qui dérange, elle ne suit pas « le programme » des filles populaires à savoir se faire passer pour des oies blanches tout en se conduisant comme elles l’entendent ou encore faire en sorte que le « clan » des populaires reste un groupe fermé.
    Alice, elle, n’intervient qu’à la fin du livre.
    En fait on en sait d’Alice que ce que l’on raconte sur elle et c’est par recoupement entre les différents avis et les confessions que laissent échapper les personnages dans leur récit que l’on peut se faire notre propre opinion sur Alice.

    J’ai beaucoup aimé le style d’écriture qui arrive à nous faire clairement distinguer chaque personnage sans pour autant avoir une ligne de coupure trop marquée.
    Le changement de personnage régulier a également pour effet d’accélérer le rythme de lecture. Chaque chapitre est court et à chaque fois que l’on change de narrateur, on reprend les informations d’un point de vue différent.
    Ce n’est pas un coup de cœur, mais c’était une lecture agréable montrant les failles de chacun qui expliquent pourquoi ils ont alimentés ainsi la rumeur.

    Un extrait : Moi, c’est Elaine O’Dea, et j’ai deux choses incroyables à vous raconter :

    1. L’été dernier, juste avant qu’on rentre en première, Alice Franklin a couché avec deux mecs d’affilée sous mon toit. Elle s’est tapé le premier et genre… cinq minutes après, paf ! l’autre. Sérieux. Tout le monde est au courant.
    2. Il y a deux semaines, juste après le bal de promo, un des deux mecs, Brandon Fitzsimmons (un type hyper populaire ; lui et moi on se connaissait très… intimement, si vous voyez ce que je veux dire) est mort dans un accident de voiture. C’est la faute d’Alice. Tout le monde le sait aussi.

    Le deuxième, c’est un étudiant, Tommy Cray… un ancien de Healy High. Mais je crois qu’avant de parler des garçons, il faut que je vous en dise plus sur Alice.

    C’est bizarre. Alice Franklin, c’est pas un nom de fille à scandale. Ça fait plutôt élève parfaite qui note bien tout en cours ou qui passe ses vendredis soir à faire du bénévolat à la maison de retraite en servant du punch et des biscuits (ou autre : je ne sais pas ce qu’ils font le vendredi soir, à la maison de retraite). D’ailleurs, Alice, c’est un prénom de grand-mère. Vous savez, le genre qui cache des mouchoirs dans ses manches, qui perd sans cesse son sac et passe son temps devant Des chiffres et des lettres ? Rien à voir avec Alice, quoi. Mais alors, pas du tout.

    Alice Franklin, c’est une grosse salope.

    En la voyant, on ne dirait pas pourtant. Elle est un petit peu plus grande que la moyenne, sans être une girafe, et je dois admettre qu’elle est plutôt bien foutue. En tout cas, elle n’a jamais eu de problèmes de poids. Peut-être que sa mère lui fait compter les points Weight Watchers, comme la mienne, mais j’en doute. La sienne n’a même pas l’air de s’inquiéter que toute la ville traite sa fille de traînée. Quant à son père, je ne sais pas ce qu’il en pense. Je ne l’ai jamais vu depuis qu’on se connaît et on se connaît depuis toujours.

    Alice a les cheveux courts, à la garçonne. Elle fait partie de ces filles qui ont la bouche naturellement pulpeuse et elle porte tout le temps du rouge à lèvres framboise. Son visage est joli, sans plus. Elle a plusieurs piercings aux oreilles, mais elle n’est pas punk, ni… bizarre. En fait, elle s’habille plutôt bien. Du moins, c’était le cas avant toutes ces histoires. Sa tenue fétiche, c’était jupe droite et haut moulant, pour faire ressortir sa poitrine, avec des sandales. Même en février.

    Après tout ce qui s’est passé, on dirait qu’elle a arrêté de se préoccuper de son look. Ces derniers temps, elle ne met plus que des jeans et des sweats, la capuche le plus souvent relevée. Par contre, elle n’a pas renoncé au rouge à lèvres. Je trouve ça bizarre.

    Elle n’a jamais été hyper populaire comme moi (on dirait que je me la raconte, mais c’est la vérité, j’y peux rien)… mais elle n’était pas non plus au niveau de Kurt Morelli, la bête de foire du lycée, avec son QI de 540, qui ne parle à personne sauf aux profs. Imaginez un peu que la popularité soit un immeuble : quelqu’un comme Brandon Fitzsimmons occupe l’appartement-terrasse, tout en haut. Les métalleux dorment par terre dans la cave, et Kurt Morelli n’a même pas le droit d’entrer dans le bâtiment. Alice, elle, a passé une grande partie de sa vie dans les étages supérieurs.

    Du coup, elle était assez cool pour venir à ma fête.

     

  • [Livre] Ma raison de respirer

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    Résumé : Deux ans après avoir brisé le cœur d'Evan, Emma ne parvient pas à l'effacer de sa mémoire. Quand un carton plein de souvenirs ressurgit, l'armure d'Emma se fissure. Toutes ses émotions passées reviennent l'assaillir. Pour oublier, elle devient accro à l'adrénaline. Soirées, alcool, garçons : rien ne semble pouvoir combler ce vide qui la consume. Jusqu'à une rencontre décisive, qui bouleversera toutes ses certitudes...

     

    Auteur : Rebecca Donovan

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 19 Mai 2016

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Cette fois ci, ce ne sera pas un coup de cœur. J’ai beaucoup aimé ce livre, mais j’ai été très dérangée par le choix de l’auteur d’alterner les points de vue d’Emma et d’Evan.
    S’il y avait eu un chapitre Emma, un chapitre Evan, pourquoi pas. Mais là, les points de vue alternent d’un paragraphe à l’autre, sans aucune indication, et, Emma comme Evan s’exprimant à la première personne, on en sait pas qui parle tant qu’on n’a pas eu un pronom personnel, un accord de participe passé, ou le nom de l’autre protagoniste prononcé. En ce qui me concerne, j’ai trouvé ça très désagréable.
    Pourtant, avant qu’Evan débarque et que cette alternance s’installe, le roman était bien parti pour être un coup de cœur.

    Meg, la colocataire d’Emma, m’a beaucoup plu dans son « remplacement » de Sara auprès d’Emma. Sara et elle communiquent beaucoup pour faire en sorte de soutenir Emma en toute circonstance.
    Peyton, la seconde colocataire, est un peu pénible : elle est sans gêne, se moque visiblement de l’avis de ses copines et quand elle décide quelque chose, peu importe si cela dérange, elle fait ce qu’elle veut.

    J’ai beaucoup aimé Cole. Il ne prend pas la tête d’Emma pour savoir en permanence ce qu’elle pense, pour connaitre son passé, il est là, il ne lui en demande pas plus que ce qu’elle est capable de donner. Je ne sais pas si leur histoire peut déboucher sur quelque chose, mais il aura au moins le mérite d’avoir ramené Emma dans le monde des vivants.
    En revanche Evan m’a vraiment énervée et déçue lorsqu’il arrive. Il passe son temps à lui forcer la main. Elle ne veut pas le voir, elle ne veut pas lui parler, il s’impose et quand on le met face au fait qu’il ne lui a pas demandé son avis, il clame le droit qu’il croit avoir, au prétexte qu’ils sont longtemps sortis ensemble. Doit-elle lui donner sa vie entière parce qu’il a été là à un moment difficile ? J’espère qu’il va se rendre compte que son attitude laisse à désirer et qu’il va changer son fusil d’épaule et arrêter d’essayer de forcer les choses.
    C’est un peu une habitude dans l’entourage d’Emma : sous prétexte de la protéger, beaucoup de personnes tentent de décider de sa vie à sa place et mériterait de se faire un peu remettre à leur place.
    Et puis il y a Jonathan. Même si on ne le voit pas vraiment, son ombre plane au-dessus d’Emma. Elle porte seule le secret de ce qu’il a fait et n’en a parlé à personne, pas même à Sara, à qui elle confie tout d’ordinaire. On se rend vite compte qu’elle ne pourra pas revivre totalement tant qu’elle n’aura pas dévoilé cette affaire.

    Pour la fin, je m’y attendais. Je n’imaginais pas que l’histoire puisse finir différemment jusque dans ses moindres détails. Mais ce n’est pas un livre qui demande une fin extraordinaire et imprévue. Je suis contente que l’histoire se finisse ainsi.
    Même si le premier tome reste mon préféré, j’ai beaucoup aimé cette trilogie et je la conseille fortement.

    Un extrait : — Je me demande pourquoi j’ai décroché… Je te reparlerai quand tu seras moins con.

    J’ai entendu Sara pousser un soupir exaspéré. J’étais sur le palier, près de la chambre, une pile de cahiers dans les bras. J’ai supposé qu’elle avait raccroché. Pour lui signaler ma présence, j’ai fait un peu de bruit devant la porte.

    Elle m’avait fait part de sa décision de mettre fin à sa relation avec Jared. Je l’avais écoutée, même si je me sentais incapable de l’aider. Ces derniers temps, Sara se confiait peu à moi. Elle craignait de me perturber davantage.

    — C’est bon ? a-t-elle demandé avec un sourire en me voyant entrer.

    Malgré ses efforts, elle ne parvenait pas à masquer la lueur de tristesse dans ses yeux.

    — Tu peux m’en parler, tu sais, ai-je tenté d’un air peu convaincu.

    — Non, ça va.

    Puis, contemplant les nombreux cartons qui l’entouraient, elle a ajouté :

    — Comment on va ranger tout ça… Cette pièce est minuscule.

    Visiblement, elle préférait changer de sujet. J’ai respecté son choix.

    — Je n’ai besoin de rien, je t’assure, ai-je insisté.

    — Tu me l’as déjà dit. C’est pour ça que je n’ai apporté qu’une chose pour décorer ta chambre.

    Elle a attrapé son sac à main – presque aussi grand qu’un sac de voyage – et en a sorti un cadre. C’était une photo de nous deux, devant la grande baie vitrée qui donnait sur le jardin de sa maison. Anna, sa mère, l’avait prise durant l’été où j’habitais chez eux. Nous avions les yeux brillants et rieurs.

    — Non, j’y crois pas ! s’est-elle exclamée. Je rêve ou tu as souri ? Je me demandais si je reverrais ça un jour.

    Ignorant sa remarque, je me suis tournée vers l’espace bureau aménagé dans un coin de la chambre.

    — Parfait ! a-t-elle commenté en admirant la photo après l’avoir posée sur la commode.

    — Bon, on va déballer tes affaires, maintenant. C’est cool que tu n’habites plus le dortoir du campus. En plus, j’adore Meg. Et Serena, même si elle refuse de suivre mes conseils vestimentaires. Cela dit, je ne désespère pas… Et Peyton, qu’est-ce qui se passe avec elle ?

    — Juste une embrouille. Mais elle n’est pas méchante.

    — Il y a toujours un psychodrame, dans une maison, a-t-elle conclu en rangeant une pile de chemises dans un tiroir. Et tant que ça ne concerne que Peyton, ça me va.

    — C’est aussi ce que je pense, ai-je confirmé en accrochant des vêtements dans le placard.

    Sara a posé une grande boîte à chaussures noire sur le lit.

    — Est-ce qu’on laisse les bottes dedans ? a-t-elle questionné en soulevant le couvercle.

    D’un geste rapide, je l’ai refermé. Elle m’a dévisagée d’un air perplexe.

    — Ce ne sont pas des bottes, ai-je glissé d’une voix sourde.

    — OK, pas de problème, a-t-elle conclu devant mon air sombre. Où veux-tu que je la mette ?

    — Je m’en fiche. Ça m’arrangerait même de ne pas savoir. Je vais aller chercher un truc à boire. Tu veux quelque chose ?

    — De l’eau, s’il te plaît.

    Lorsque je suis revenue, Sara était en train de faire le lit et la boîte avait disparu. Je me suis assise sur la chaise à roulettes tandis qu’elle s’allongeait sur le matelas.

    — J’ai rompu parce que je n’arrivais pas à gérer la relation à distance, a-t-elle lancé.

    J’ai haussé les sourcils d’un air surpris. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle aborde le sujet.

    — Tu as toujours eu du mal avec ça.

    Elle avait connu la même situation lorsque nous étions au lycée, dans le Connecticut, et que Jared était à l’université, à New York. Elle avait tenu le coup en lui rendant visite presque chaque week-end durant la fin de notre année de terminale.

    — Mais quand je serai en France, ça va être pire. Je ne peux pas l’obliger à m’attendre.

    — Et ça ne te pose pas de problème s’il voit une autre fille quand tu seras à Paris ? Parce que, en rompant, tu lui donnes la permission de le faire. Mais qu’est-ce qui se passera à ton retour ?

    Le menton entre les mains, Sara a laissé flotter son regard. Elle semblait calme.

    — S’il sort avec une autre, je préfère ne pas le savoir. De la même manière, si je rencontre quelqu’un à Paris, il n’a pas besoin d’être au courant. En fin de compte, je sais que nous sommes faits l’un pour l’autre. Mais je ne sais pas si nous sommes prêts à l’admettre, lui comme moi.

    J’avais un peu de mal à suivre sa logique, mais ça n’était pas le moment de poser des questions. Elle s’est avancée au bord du lit et a lâché, d’une voix hésitante :

    — Est-ce que tu crois que… comme je m’en vais… je pourrais dire quelques trucs sur toi à Meg ? Pas tout, juste assez pour que je puisse compter sur elle pendant mon absence. Je déteste l’idée d’être si loin avec personne pour…

    — S’occuper de moi, ai-je achevé.

    — Ouais…, a-t-elle acquiescé avec un sourire. Parfois tu te fermes comme une huître pendant des semaines, et je n’aime pas ça. Évidemment, je t’appellerai tous les jours, mais ça m’angoisse de te laisser seule… au cas où…

    Elle a baissé les yeux, incapable de finir sa phrase.

    — Ne t’inquiète pas pour moi, Sara, ça va aller, ai-je promis d’une voix faible.

    — Facile à dire…

     

  • C'est lundi que lisez vous? #66

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Je n'ai pas lu grand chose cette semaine. La reprise est difficile et l'énergie pour lire carrément absente. Mais, grâce au temps tout à fait charmant que nous avons eu samedi, l'honneur est sauf et je n'aurais pas à me faire hara-kiri!
    J'ai donc réussi à lire une BD (bon ok, c'est pas un exploit):

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    Et deux livres:

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Livre] Miss pain d'épices

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    Résumé : Je m'appelle : Cannelle
    Mon âge : 13 ans
    Je suis : rousse
    J'aime : Sam, un garçon décalé que ma meilleure amie déteste
    Je rêve : d'assumer mes sentiments
    Mon problème : j'ai peur de perdre mes amis et de redevenir celle dont tout le monde se moque...

    Auteur : Cathy Cassidy

     

    Edition : Nathan jeunesse

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 8 Octobre 2015

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Après des années de primaire désastreuses, Cannelle est enfin populaire et amie avec Shannon, la fille la plus populaire du collège.
    J’ai beaucoup aimé l’écriture de l’auteur, comme toujours, mais je trouve qu’elle a mal situé son histoire : les actions de Shannon, en particulier, sont plus celles d’une ado de 15 ou 16 ans que celles d’une préado de 12 ans. Quand j’ai lu, à un moment du récit qu’elle allait fêter son 13ème anniversaire, je me suis sentie comme arrachée de l’histoire, ça ne collait pas du tout : les sorties, le maquillage outrancier, les tenues provocantes, la manière de parler, rien ne permet vraiment de s’identifier à une gamine de 12 ans. Tout aurait été plus cohérent, à mon sens, si Cannelle avait changé à son entrée au lycée, plutôt qu’à son entrée au collège.
    Dès son apparition, j’ai beaucoup aimé Sam (faut dire que je ne supporte pas les profs qui se prennent trop au sérieux et qu’il ne se laisse pas démonter par eux). En revanche, au fil de ma lecture, j’ai très vite commencé à me méfier de Shannon. Je l’ai trouvée superficielle et très calculatrice. J’aurais aimé que Cannelle la remette à sa place un peu plus souvent, mais je comprends ses raisons.
    Emily, ancienne « amie » de Canelle en primaire, est très touchante, autant par sa gentillesse que par sa découverte d’un nouveau « elle ». Elle est l’exemple type qu’on peut se relooker et devenir plus populaire sans changer sa nature.
    Quant à Cannelle, c’est plus compliqué. Elle a été un peu traumatisée par ses année de primaire et du coup vit dans la crainte d’être de nouveau rejetée, mais je trouve qu’elle ne vit pas sa vie pour le coup. Faire semblant d’aimer un groupe de musique ou une couleur de vernis à ongle pour être « en phase » avec son amie, passe encore, mais n’avoir aucun autre avis que ceux qu’elle « approuve », c’est un peu exagéré. Des amies, des vraies amies, ne sont pas toujours d’accord, et cela leur importe peu.

    La fin était sans surprise pour un roman dédié à un jeune public, mais agréable tout de même.

    Un extrait : Cannelle Brownie… on dirait une couleur de peinture ou de teinture pour les cheveux. Ou encore un gâteau bizarre un peu écœurant. Quel genre de parents appellerait leur fille ainsi ? Réponse : les miens.

    Ils n’avaient pourtant pas l’intention de me gâcher la vie. Ils ont simplement trouvé original de choisir les prénoms de leurs enfants en s’inspirant des jolis bocaux en verre de leur placard à épices. Si mon père n’avait pas été un si grand amateur de cuisine, rien de tout cela ne serait arrivé.

    Ma grande sœur s’appelle Mélissa, d’après la plante aromatique qu’on retrouve souvent dans les tisanes. J’ai eu moins de chance qu’elle. Si encore je n’avais pas eu les cheveux roux foncé, ça aurait pu passer.

    Mais avec une combinaison pareille, j’étais condamnée à devenir la cible de toutes les plaisanteries.

    Je l’ai compris dès mon premier jour à l’école primaire, quand la maîtresse a réprimé un sourire en faisant l’appel. Les garçons m’ont tiré les tresses en riant, et les filles m’ont demandé si mes parents étaient pâtissiers. Très drôle.

    Ce soir-là, en rentrant à la maison, j’ai annoncé à mes parents que je voulais changer mon prénom en Emma ou Sophie. Ils se sont gentiment moqués de moi. D’après eux, c’était une bonne chose de ne pas ressembler à tout le monde, et Cannelle était un très joli prénom.

    Ça ne m’aidait pas beaucoup.

    – Ne les laisse pas t’atteindre, m’a conseillé ma sœur. Ris avec eux ou ignore-les.

    Facile à dire. Mélissa allait déjà au collège et c’était une fille sûre d’elle, populaire et entourée d’amis. Elle avait beau avoir les mêmes cheveux que moi, personne ne la taquinait jamais à ce sujet.

    J’ai fini par m’apercevoir que le plus simple était de me faire la plus discrète possible.

    – C’est une élève très réservée, a confié Mlle Kaseem à mes parents au début de mon année de CM2. Elle est adorable, mais elle ne se mêle pas beaucoup aux autres. Rien à voir avec Mélissa.

    Heureusement, elle ne leur a pas tout raconté – que personne ne me choisissait lorsqu’il fallait composer une équipe en sport ou préparer un exposé, que mes camarades ne m’invitaient jamais à leurs soirées pyjamas, leurs fêtes ou leurs sorties au cinéma. J’étais le mouton noir de la classe. Assise toute seule à la cantine, je rêvais de devenir invisible tout en mangeant une seconde part de tarte pour m’occuper et combler le vide que la solitude creusait dans ma poitrine.

     

  • Le tiercé du samedi #64

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous n’avouerez jamais lire, même sous la torture ou la corruption (quoi que, si la corruption c’est des fraises au chocolat…. Peut être)

     

    Je n'ai honte d'aucune de mes lectures. Toutefois... j'évite de crier sur les toits le titre de certaines de mes lectures-doudou, celles que je lis (relis) quand mon moral est pas au top et que je n'ai pas envie de me lancer dans une nouvelle lecture... Donc pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Buffy contre les vampires

     

     

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    Les jumelles de Sun Valley

     

     

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    Candy

     

     

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    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres qui vous ont filé une trouille d’enfer

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Une mère parfaite

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    Résumé : Un coup de fil en pleine nuit et la vie de Jennifer Lewis bascule. Sa fille, Emma, vient d’être arrêtée. On l’accuse du meurtre d’un étudiant qu’elle aurait sauvagement poignardé à plusieurs reprises. Emma, une meurtrière ? Pour sa mère, c’est tout simplement impossible. Jennifer se précipite pour l’innocenter et la faire sortir de prison. Mais, pour la police, Emma est la coupable idéale et chaque détail sordide de l’histoire sort dans la presse. Avec l’aide d’un détective privé, Jennifer décide de mener sa propre enquête. Au fil des découvertes, cette mère qui se croyait parfaite, se rend compte qu’elle connait finalement peu de choses de la fille qu’elle a élevée. Peu à peu, un doute terrible s’insinue : Emma est-elle une victime manipulée ou une jeune femme particulièrement machiavélique ? Connaît-on vraiment son enfant ?

    Auteur : Nina Darnton

     

    Edition : City Editions

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2015

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Dès les premières pages, j’ai été convaincue de la culpabilité d’Emma. Pour moi ça ne faisait aucun doute tant sa version des faits était truffée d’incohérences. Et quelque soit la fin de ce roman, qu’elle soit innocentée, ou qu’elle soit condamnée, pour moi, elle est coupable, et soit elle est confondue, soit elle a réussi à tromper son monde (je ferais un très mauvais juge d’instruction, je sais).
    La vraie question était donc pour moi : Va-t-elle réussir à échapper à la justice espagnole ?
    Et très vite, une seconde question a pointé son nez dans mon esprit : Quelle est le degré de responsabilité de Jennifer, la mère d’Emma, dans ce qu’est devenue sa fille ?
    Les parents Mark et Jennifer m’ont énervée tous les deux sur leur manière de toujours mettre en avant la façon de faire espagnole, que ce soit dans l’action de la justice ou dans la vie de tous les jours, comme une façon de faire anormale. J’ai trouvé les avocats très patients de leur rappeler sans cesse, avec beaucoup de gentillesse, qu’ils n’étaient pas aux Etats-Unis et que le pays n’allait pas changer juste pour eux.
    Mark m’a semblé plus lucide que Jennifer mais totalement démissionnaire. Au fil de ses apparitions, il parle de faits concernant Emma, de faits qui l’ont dérangé ou qu’il n’a pas apprécié mais à aucun moment il n’est intervenu ou n’a imposé son avis. Il s’est effacé devant son épouse.
    Quant à Jennifer, elle obtient le pompom ! On en oublie presque qu’il s’agit de l’arrestation et du possible procès d’Emma tant son attitude est révoltante.
    Si au début, elle agit comme toute mère aimante dont la fille se trouve dans une situation plus que délicate, ses pensées, ses réactions et ses souvenirs me l’ont très vite rendue très antipathique.
    J’ai trouvé que c’était une mère égoïste et possessive. Qui fait tout pour ses enfants, non tant pour leur bien être mais pour que l’on loue la manière dont elle s’est sacrifiée pour eux. Leur père n’est quasiment qu’un donneur de spermatozoïdes et un compte en banque, qui n’a pas à être consulté. Elle veut être seule à prendre les décisions, seule à tout faire pour eux.
    Quelques anecdotes dont elle se souvient corroborent le coté « je suis une mère parfaite et rien ne doit venir entacher mon image ». Ainsi, elle lit les livres de l’école pour aider sa fille cadette à faire ses dissertations (histoire qu’elles soient parfaites) ou encore quand Emma est surprise à tricher en copiant mot pour mot une source internet dans un devoir, elle crie à la méprise et à l’erreur (comme si c’était possible) mais surtout ne donne aucune punition à sa fille, s’offusquant presque qu’on l’ait accusée.
    Pour moi la vraie question n’est pas : Connaît-on vraiment son enfant ? Mais : Qu’est-on capable de faire de son enfant pour conserver l’image de la perfection aux yeux des autres ?

     

    Un extrait : Les filles la traitaient comme une confidente, elles lui racontaient tout, et, même si elles n’étaient sans doute pas parfaites, elle leur faisait confiance. Elles travaillaient dur, terminaient toujours dans les premiers de leur classe, participaient aux associations scolaires et ne dénigraient jamais leurs professeurs. Quand les enfants de certains de leurs amis prenaient des drogues ou avaient de mauvaises fréquentations, ou bien qu’ils se rebellaient contre leurs parents, devenaient haineux, elle en discutait avec ses filles. Elle ne le disait jamais, même à Mark, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser que le secret de cette réussite apparente venait de son choix de rester mère au foyer, d’être toujours présente pour elles, de les prévenir des erreurs potentielles et de communiquer en permanence. Elle était fière d’elles, et fière de l’éducation qu’elle leur donnait.

    Ses paupières devenaient lourdes. Même si elle ne dormirait certainement pas, elle se dit qu’elle ferait bien de s’allonger et de fermer les yeux quelques minutes.

    Elle fut réveillée en sursaut par la sonnerie du réveil, à six heures et demie, l’heure de réveiller Eric et Lily. Sa fille était déjà sous la douche, mais Eric était étendu sur le dos par-dessus ses couvertures en bouchon, le Spider-Man de son pyjama la dévisageant en silence. Comme elle se penchait sur lui pour l’embrasser, il tendit les bras pour la serrer contre lui, et elle enfonça son nez dans son cou, inhalant la douce odeur du shampoing qu’il avait utilisé la veille. Elle prépara des crêpes, et, pendant qu’ils prenaient le petit-déjeuner, elle leur annonça calmement qu’Emma avait eu un petit accident de voiture, qu’elle avait une jambe cassée.

    — Je pars en Espagne veiller sur elle.

    Son histoire ne sembla pas éveiller de soupçons. Ni ses enfants ni ses parents, quand elle les joignit, ne suspectèrent qu’elle dissimulait un événement plus terrible. Toutes ses leçons d’art dramatique hors de prix et son expérience d’actrice avaient fini par servir à quelque chose dans la vraie vie, songea-t-elle. Elle se fit couler une tasse de café et entra dans le bureau de Mark pour qu’il lui dise où il en était. Le décalage horaire avait joué en leur faveur (il était six heures de plus en Espagne) : il avait déjà réservé un vol, trouvé le meilleur avocat et s’était arrangé pour que l’homme quitte son domicile de Madrid et retrouve Jennifer à Séville quand elle arriverait le lendemain après-midi. Il était trop tôt pour appeler les contacts de Mark au sein du Département d’État, mais il lui assura qu’il le ferait dès l’ouverture des bureaux.

    Elle alla se doucher. Sans raison, elle commença à penser à l’époque où elle était enceinte d’Emma. C’était sa première grossesse ; elle s’inquiétait des choses dont on parlait autour d’elle : le spectre du baby blues, la peur de ne pas s’attacher au bébé. Ensuite était venu le temps des grandes décisions : crèche ou nounou, la maternité à temps plein ou la poursuite de sa prometteuse carrière d’actrice. Bien sûr, les douleurs de l’enfantement lui faisaient peur, mais elle avait quand même insisté pour accoucher naturellement, sans épidurale ni aucun médicament. Elle avait senti la douleur. Elle se rappelait qu’elle pressait la main de Mark tout en poussant comme une forcenée, jusqu’au moment où elle avait supplié l’obstétricien de lui donner des analgésiques.

    — Trop tard, avait-il répondu tandis qu’Emma venait au monde dans une explosion de souffrances.

    Mais ses inquiétudes avaient disparu dès que l’infirmière avait déposé le bébé dans ses bras. Elle l’avait regardé, avait compté les doigts de ses mains et de ses pieds, s’était émerveillée de sa perfection miraculeuse, et elle avait éprouvé un amour si farouche et si protecteur, un lien du sang si total, et une telle montée d’hormones, qu’elle avait su que jamais elle ne quitterait cet enfant. Cette apesanteur avait duré un bon moment, et c’est ainsi que son ancienne vie s’était achevée et que Jennifer avait commencé la suivante.

    Elle se souvenait qu’il était dur de ne pas exclure Mark. Tout à coup, son seul centre d’intérêt était son bébé. Elle voulait que tout soit parfait, et il fallait qu’elle contrôle tous les aspects de la vie du bébé. Elle rechignait à lui laisser certaines choses : elle choisissait elle-même ses vêtements, elle apaisait ses pleurs, la berçait pour l’endormir. Pourtant, elle savait que reléguer Mark à un rôle secondaire était mauvais pour lui, mauvais pour leur couple, mauvais pour son lien avec sa fille, et cela lui rendait difficile d’offrir l’aide et le soutien dont elle avait besoin. Elle avait essayé de le faire participer, de partager certains soins, certaines décisions, mais pour finir il était retourné à son travail et elle était restée à la maison, où elle était devenue le centre de la vie familiale. Le schéma s’était reproduit à l’arrivée de leur deuxième enfant ; il s’était même renforcé par le poids des habitudes. Mark était si occupé à essayer de devenir un associé dans son bureau, il voyageait tout le temps, restait tard au travail… Il fallait bien quel quelqu’un assume la famille, et elle pensait qu’il lui était reconnaissant de le faire. Il jouait avec les enfants, donnait son avis quand elle le consultait, les accompagnait dans les sorties que Jennifer préparait et assistait aux goûters d’anniversaire qu’elle organisait. Les enfants l’adoraient, songea-t-elle avec satisfaction. Il avait une aura aussi réconfortante et fiable que la lune. Mais dans le petit univers de la famille, Jennifer, elle, était le soleil.

     

  • [Film] Zootopie

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    Titre original : Zootopia

     

    Réalisé par : Byron Howard, Rich Moore, Jared Bush

     

    Date de sortie : 17 février 2016

     

    Genre : Film d’animation

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h48

     

    Casting : Marie-Eugénie Maréchal (Judy Hopps), Alexis Victor (Nick Wilde), Pascal Elbé (chef Bogo), Claire Keim (l’adjointe au maire Bellwether), Fred Testot (Benjamin Clawhauser)…

     

    Résumé : Zootopia est une ville qui ne ressemble à aucune autre : seuls les animaux y habitent ! On y trouve des quartiers résidentiels élégants comme le très chic Sahara Square, et d’autres moins hospitaliers comme le glacial Tundratown. Dans cette incroyable métropole, chaque espèce animale cohabite avec les autres. Qu’on soit un immense éléphant ou une minuscule souris, tout le monde a sa place à Zootopia !
    Lorsque Judy Hopps fait son entrée dans la police, elle découvre qu’il est bien difficile de s’imposer chez les gros durs en uniforme, surtout quand on est une adorable lapine. Bien décidée à faire ses preuves, Judy s’attaque à une épineuse affaire, même si cela l’oblige à faire équipe avec Nick Wilde, un renard à la langue bien pendue et véritable virtuose de l’arnaque …

     

    Mon avis : J’ai adoré ce dessin animé car il n’est pas que pour les enfants : entre les clichés sociaux (il n’y a que des paresseux à la préfecture, que des brutes épaisses dans la police), les références cinématographique (le parrain campé par une musaraigne) et les différents clins d’œil à d’autres dessins animés, au piratage (« J’ai même des films qui n’ont pas encore été tournés »), il y a là tout un aspect du film qui passera allégrement au dessus de la tête des enfants mais qui ravira les parents (ou pas parents d’ailleurs).
    Malgré un univers idyllique sur le papier, Judy Hopps, nouvelle recrue de la police et première lapine a y être intégrée (au milieu des buffles, rhinocéros et éléphants), va vite, si ce n’est déchanter, revenir du moins à la réalité.

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    Ce n’est pas parce que les prédateurs ont cessés de guetter d’innocents lapins au détour d’un arbre dans un coin sombre de la forêt que tout va bien dans le meilleur des mondes.
    La méfiance entre les espèces demeure. Il n’y a qu’à voir le discours anti-renard que ses parents tiennent à la jeune lieutenant le jour de son départ pour Zootopie.
    Même entre herbivore, il y a une certaine hiérarchie officieuse, ainsi, le chef de la police, un buffle imposant, accepte mal qu’on lui ait affecté un lapin qu’il juge inutile et indigne d’être autre chose qu’un cultivateur.

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    De plus, qui dit civilisation, dit lois. Et qui dit lois, dit malheureusement contrevenants à la loi. De la place de parking impayée, à la fraude fiscale en passant par les petits cambriolages, la police ne chôme pas.
    Et depuis quelques temps, une affaire de la plus haute importance occupe les esprits : des mammifères, tous de grands prédateurs, ont disparus.

    Là encore, une différence entre les espèces se crée : lorsque qu’une loutre vient déclarer la disparition de son mari, tout le monde s’en fout (je schématise) et personne ne le rajoute à la liste des prédateurs disparus alors que la loutre est bel est bien un prédateur, petit, certes, mais prédateur tout de même.
    Judy voit là sa chance de faire ses preuves et obtient un délai d’enquête.
    Elle embarque avec elle, usant d’un odieux chantage (bien mérité cela dit), un renard, arnaqueur professionnel et part sur les différentes pistes.

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    Mon passage préféré reste la rencontre avec Mr Big, parrain de la mafia et musaraigne de son état, affublé d’un accent italien forcé digne des plus anciens films sur la mafia.

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    Et je ne vous en dirai pas plus, mais sachez que Flash, le paresseux, n’a pas totalement usurpé son nom !

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    J’ai apprécié la patte de Pixar qui fait qu’il n’y a pas de chanson (hormis celle qu’écoute à un moment Judy sur son Ipad) dans ce DA. On évite un peu le coté comédie musicale qui fait qu’une fois qu’on a vu le film une fois avec un enfant, on n’entendra plus que la chanson phare, chantée à tût-tête pendant des semaines, nous faisant presque regretté d’avoir vu le film avec lui au lieu d’y être allé en traître.
    Le DA semble presque inspiré de La Fontaine avec les animaux faisant passer des messages contre le racisme, pour l’intégration sociale et pour la lutte contre le terrorisme de manière moins abrupte et austère.