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  • [Livre] La poupée brisée

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    Résumé
     : Ce visage... Cette robe rose... Cela ne peut pas être une coïncidence.

    Claire Doucett est sous le choc. Cela fait sept longues années que sa fille Ruby a mystérieusement disparu, et qu'elle essaie de surmonter sa peine. Mais aujourd'hui, le passé refait brusquement surface lorsqu'elle découvre, dans la vitrine d'un magasin de La Nouvelle-Orléans, une poupée de porcelaine qui reproduit les traits de Ruby à la perfection. Une poupée qui porte la même robe que sa petite fille adorée, le jour du drame... Après tout ce temps passé dans l'incertitude, se pourrait-il que cette poupée livre enfin à Claire la clé du mystère ? En compagnie de Dave, son ex-mari, un flic miné par le chagrin, Claire est prête à tout pour comprendre ce qui a bien pu briser la vie de leur fille. Mais la poupée est enlevée à son tour, comme Ruby sept ans plus tôt. Volée par un homme que la beauté de la petite fille a autrefois fasciné - et dont l'obsession n'a jamais pris fin...

     

    Auteur : Amanda Stevens

     

    Edition : Harlequin Bestseller

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2008

     

    Prix moyen : 3€

     

    Mon avis : J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire. Il faut dire que le thriller est long, très long à démarrer.
    A environ la moitié du livre, les personnages principaux, à savoir Claire et Dave, qui sont censés enquêter ensemble sur le kidnapping de leur fille Ruby, ne se sont toujours pas vu. Dave ne sait pas que Claire a vu une poupée ressemblant trait pour trait à sa fille (il est occupé par une ancienne enquête qui semble trouver un écho dans une nouvelle affaire) et Claire ne semble même pas savoir que son ex-mari est en ville.
    Ce n’est qu’à la page 285 qu’ils se voient enfin, et encore, ils ne font que se croiser. Pas d’enquête concernant le sujet principal du livre non plus. Claire se débat avec son chagrin et son divorce en cours et Dave avec l’affaire qui a signé le début de la fin de sa carrière de policier.
    Le problème de mettre tant de temps à entrer dans le sujet, est qu’il va falloir tout boucler en moitié moins de pages que prévu, ça ne peut qu’être trop rapide, trop cousu de fil blanc.
    D’ailleurs, dès les premières lignes concernant l’enfance du tueur, on cerne son problème psychologique sans trop de difficulté et on résous par là même un des aspects qui auraient pu nous tenir en haleine jusqu’à la fin.
    Et d’ailleurs comme je le craignais, le sentiment qui a dominé ma lecture a été la frustration. L’histoire est originale, elle aurait pu nous faire tourner en bourrique pendant des centaines de pages, mais non, tout est bouclé en moins de 100 pages. Il faut dire que l’auteur en a passé 400 à aller de digression en digression. Alors certes, les affaires secondaires donnent du corps à l’histoire, mais était-il vraiment nécessaire de s’y attarder autant ?
    De plus, concernant ces affaires secondaires, on n’a finalement pas le fin mot de l’histoire. Sur la première on ne sait pas ce qui arrive exactement aux personnes impliquées et sur la seconde, on ne sait rien du tout. C’est pénible et frustrant d’être appâté ainsi pour au final n’avoir rien à se mettre sous la dent.
    Concernant l’affaire principale, celle de l’enlèvement de Ruby, on en parle peu, au regard du nombre de pages que contient le livre. La fin est trop rapide, la conclusion tombe sur les personnages sans qu’ils aient eu à vraiment enquêter. C’est comme s’ils avaient du faire du porte à porte et qu’on leur avait tout dit dès la première maison à laquelle ils s’étaient présentés.
    Je n’ai pas ressenti de plaisir à être emmenés sur de fausses pistes, à croire quelqu’un coupable pour me rendre compte qu’il ne l’est en fait pas, à découvrir qu’un proche est impliqué dans l’affaire, parce qu’il n’y a rien de tout ça.
    Dès le début on sait qui est le coupable, on sait quelles sont ses motivations, il n’y a aucune traque et, même si l’auteur a tenté un moment d’angoisse vers la fin, je n’ai ressenti aucun pincement au cœur, aucune crainte pour les personnages, parce que la fin était presque écrite en néon tricolore en filigrane de l’histoire et qu’il n’y a eu aucune surprise.

    Un extrait : Claire ouvrit brusquement les yeux : un bruit venait de la réveiller, mais elle ne savait pas s’il appartenait à la réalité ou à son imagination. Allongée sur le dos, elle resta un instant songeuse, dans cet état intermédiaire entre la veille et le sommeil, à écouter les bruits de la nuit avec attention. Le vent s’était levé : les branches du grand chêne vert près de sa chambre grattaient périodiquement contre le mur de la maison, accompagné par les rafales de pluie qui venaient crépiter contre les carreaux.
    Même par une nuit calme et tranquille, la maison était toujours pleine de bruits. Les craquements et les grincements du vieux bois n’avaient jamais vraiment perturbé le sommeil de Claire. C’était seulement depuis le départ d’Alex qu’elle avait du mal à dormir…
    Au sortir du lycée, elle avait épousé Dave, et ils s’étaient installés dans le petit appartement aménagé au-dessus du garage de chez sa grand-mère ; jusqu’à leur rupture, à la suite de la disparition de Ruby. Ensuite, Claire n’avait pas tardé à emménager dans la grande maison, pour s’occuper de son aïeule malade. Un an plus tard, Mamie décédait, et Claire se retrouvait mariée à Alex sans avoir vraiment compris ce qu’il lui arrivait. C’était comme si cette époque de sa vie s’était déroulée à la façon d’un rêve dont elle n’aurait été que la spectatrice impuissante… A un moment, elle était mariée à Dave, heureuse épouse et mère comblée d’une adorable petite fille qu’ils chérissaient autant l’un que l’autre, et l’instant d’après, on lui avait tout pris en même temps, par un bel après-midi ensoleillé.
    Quand Ruby avait été kidnappée, un rideau épais était tombé sur toute une partie de la vie de Claire. Après ce tournant douloureux, rien n’avait plus jamais été pareil. C’était pour cette raison que son mariage avec Alex n’avait pas pu tenir la distance. Par moments, le poids des souvenirs tirait tellement la jeune femme vers la tristesse et la désespérance que le présent ou l’avenir lui paraissait sans goût et sans couleur, tant le passé la happait inexorablement. Alex avait fait preuve d’une patience exemplaire, mais il avait fini par craquer. Et ça, Claire ne pouvait pas le lui reprocher.
    Fermant ses paupières lasses, elle essaya de se rendormir. Mais c’était inutile : elle était bien réveillée, à présent. Elle eut beau tapoter son oreiller et remonter les couvertures jusqu’à son menton pour s’y blottir confortablement, elle ne parvint pas à retrouver les bras de Morphée. Avec un soupir résigné, elle abandonna l’idée de retomber dans un sommeil réparateur, et se tourna sur le côté.
    Ainsi allongée, elle resta silencieuse, à contempler le côté vide du grand lit où Alex aurait dû se trouver si les choses n’avaient pas viré à l’aigre entre eux. Elle le voyait encore, étendu tout contre elle, ses cheveux bruns ébouriffés par le sommeil, son torse nu se soulevant régulièrement au rythme de sa respiration profonde. Elle se demandait pourquoi elle ne parvenait pas à l’aimer autant qu’il le méritait. C’était un homme bon, un mari exemplaire… Tout ce dont elle avait besoin et tout ce qu’elle aurait dû vouloir, en somme.
    Mais malgré ses qualités et ses efforts, il n’avait pas pu lui faire oublier ce qu’elle avait perdu, et qui lui manquait trop cruellement pour qu’elle pût vraiment se reconstruire une existence solide.



  • [Film] Elle s'appelait Sarah

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    Titre original : Elle s’appelait Sarah

     

    Réalisé par : Gilles Paquet-Brenner

     

    Date de sortie : 13 octobre 2010

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h51

     

    Casting : Melusine Mayance, Niels Arestrup, Dominique Frot, Paul Mercier, Charlotte Poutrel, Kristin Scott Thomas, Frédéric Pierrot, Michel Duchaussoy, Gisèle Casadesus, Aidan Quinn…

     

    Résumé : Julia Jarmond, journaliste américaine installée en France depuis 20 ans, enquête sur l'épisode douloureux du Vel d'Hiv.
    En remontant les faits, son chemin croise celui de Sarah, une petite fille qui avait 10 ans en juillet 1942.
    Ce qui n'était que le sujet d'un article devient alors, pour Julia, un enjeu personnel, dévoilant un mystère familial.
    Comment deux destins, à 60 ans de distance, vont-ils se mêler pour révéler un secret qui bouleversera à jamais la vie de Julia et de ses proches ?
    La vérité issue du passé a parfois un prix dans le présent...

     

    Mon avis : J’ai lu le livre de Tatiana de Rosnay peu de temps après la sortie du film, mais, j’ai tellement aimé le livre que je n’ai jamais osé regarder le film de peur d’être affreusement déçue.
    Ça fait maintenant quelques années, et les souvenirs du livre se sont suffisamment estompés pour que je puisse regarder enfin ce film sans risquer de m’arrêter à chaque détail.
    Cependant, il me semble que dans le livre, le père de Sarah ne réagit pas aussi violemment quand il apprend que sa fille a enfermé son fils dans le placard de la chambre avant d’être arrêtée.

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    Il ne me semble pas non plus me rappeler que le mari de Julia était un tel égoïste.

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    On alterne entre le passé, l’histoire de Sarah que l’on vit en même temps qu’elle, et le présent ou Julia, un peu agacée de voir que la jeune génération ne sait rien de la rafle du Vel d’Hiv, décide de faire des recherches pour un article sur le sujet.
    Au cours de ces recherches, elle découvre non seulement l’histoire de Sarah, mais aussi que l’appartement que son mari est en train de rénover pour eux et leur fille est celui où habitait la famille de la petite fille avant sa déportation. Les grands-parents de son mari ayant obtenu cet appartement moins d’un mois après les arrestations, elle se demande, avec logique, s’ils étaient au courant de quelque chose et si elle n’est pas en train de mettre le nez dans un secret de famille. Mais en bonne journaliste, ce n’est certainement pas ça qui va l’arrêter.

    A travers l’histoire de Sarah on voit l’implication de la police française dans les déportations, le zèle de certains policiers, les réactions des voisins…

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    Une scène résume le sentiment général des gens à l’époque. Quand Julia demande à une vieille dame qui habitait en face du Vel d’Hiv pourquoi ils n’ont rien fait et que celle-ci, désemparée, répond : « Qu’est ce qu’on aurait pu faire ? Appeler la police ? »
    Certains détails qui sont décrits avec beaucoup de précisions dans le livre ne sont que suggéré dans le film, ce qui dans certains cas ne gène pas et dans d’autre est même mieux.
    Le film inclus un extrait du discours de Jacques Chirac qui reconnaît officiellement (Il a quand même fallut attendre 1995) l’implication et la complicité de l’Etat français dans les exactions commises (notamment, lors de la rafle du Vel d’Hiv, les allemands n’avaient pas demandés l’arrestation des femmes et des enfants).
    On voit aussi des personnages qui ne sont pas tout noirs, comme ce policier qui surveille le camp où sont parqués les enfants mais qui facilite la fuite de Sarah, ou ce paysan qui, en voyant Sarah et son amie à sa fenêtre les chasse dans un premier temps, de peur de s’attirer des ennuis, avant de décider de s’impliquer totalement pour les aider.

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    Dans son enquête, Julia est confrontée, dans son entourage proche, à l’indifférence des uns et au refus de savoir des autres, ce qui est aussi la réaction à plus grande échelle d’une grande partie de la population.

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    Le film aborde également la culpabilité du survivant au travers des années qu’à vécu Sarah après la guerre et que Julia découvre peu à peu.
    Même s’il y a quelques différences, ce qui est inévitable, je trouve qu’il s’agit là d’une bonne adaptation et j’ai retrouvé en la voyant toutes les émotions que j’avais eu à la lecture du roman (comprenez : j’ai pleuré comme une madeleine)


     

  • C'est lundi que lisez vous? #71

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

     

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Livre] Marie Leszczynska

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    Résumé
     : Dans l'histoire de la France, les femmes, et avant tout les reines, ont souvent régné sur la cour et l'esprit de leur peuple, bien qu'elles n'aient pas toujours exercé le pouvoir.
    Pendant quinze siècles, certaines ont joué un rôle prépondérant en se montrant plus lucides, plus préoccupées du bonheur de leurs sujets sinon plus attentives au rayonnement de la monarchie. Si les rois ont fait la France, on peut dire que les reines l'ont sans doute aimée davantage. Le 5 septembre 1725, Louis XV épouse Marie Leszczynska. Pour cette princesse inconnue, fille du roi de Pologne en exil, Stanislas Ier, ce mariage inattendu est un cadeau du destin.
    La gentillesse de la charmante Polonaise et l'amour du jeune roi balaient les préjugés. Mais le conte de fées ne dure qu'une dizaine d'années, le temps de donner naissance à huit filles et à deux garçons, dont l'un meurt en bas âge. Puis le " Bien-Aimé " se met à collectionner les favorites. La reine, tout en se tenant à l'écart de la politique, continue d'assumer ses tâches avec dignité

     

    Auteur : Anne Muratoni-Philip

     

    Edition : Pygmalion-Gérard Watelet

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 25 juin 2010

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Quand on parle de l’entourage féminin de Louis XV, on pense immédiatement à Mme la marquise de Pompadour ou encore à Madame du Barry. Personne ou presque ne pense à Marie Leszczynska. C’est pourtant elle qui épouse le roi en 1725 et qui va donner 10 enfants à la France, quoique certains vont mourir dans leur jeunesse telle que Marie-Louise, Thérèse ou encore Philippe, duc d’Anjou. 12 grossesses dont 10 menées à terme en 10 ans, on peut dire que la reine n’a pas chômée.
    La cour, et surtout Fleury, le gouverneur du roi, vont pourtant lui reprocher la naissance de tant de filles. On la séparera même, à l’instigation de Fleury, de ses filles, excepté les trois ainées, qu’elle ne reverra pas pendant 9 ans. D’ailleurs, les conditions dans lesquelles vont être tenues les princesses est indigne de leur rang, elles tomberont malades les unes après les autres et c’est un vrai miracle qu’une seule d’entre elles n’ait trépassé.
    Alors que Marie est une reine aimée du peuple, discrète et loyale, elle sera sans cesse humiliée. Lorsque le roi part en campagne, il donne la charge du conseil à l’un de ses ministres alors que, traditionnellement, la reine doit exercer la régence en l’absence de son époux. Très vite, le roi ne cachera plus l’existence de ses favorites et s’affichera avec elles. D’ailleurs les premières d’entre elles participent allégrement à l’humiliation de la reine par leur comportement insolent, se sentant protégées par le roi. Il faudra attendre l’arrivée de la marquise de Pompadour pour être face à une maîtresse royale qui, si elle commet des erreurs d’étiquettes, n’a jamais manifesté que le plus grand respect envers la reine et à influencé le roi pour qu’il suive le même exemple.
    La reine Marie ne s’est jamais départie de sa dignité et de sa piété religieuse ce qui l’a fait accuser par ses contemporains d’être froide, d’être bigote, de ne pas aimer ses enfants, de ne pas avoir de sentiments. Peut-être que tout simplement, vivant humiliations sur humiliations, pertes cruelles de ses enfants, écartée de tout aspect politique au point d’être ignorante des évènements que traversait la France, elle n’ait simplement pas voulu les étaler sur la place publique.
    De sa jeunesse désargentée jusqu’à son dernier souffle, Anne Muratori nous livre le destin de cette femme que rien, et surtout pas sa condition de princesse pauvre ne destinait à devenir reine de France.
    Si j’ai un reproche à faire à ce livre, c’est de ne pas toujours respecter la trame chronologique. L’auteur s’attache à un personnage secondaire, le suit jusqu’à sa mort ou sa disgrâce, puis, au chapitre suivant, revient de plusieurs années, voire une bonne dizaine d’années en arrière pour reprendre la vie de Marie Leszczynska. Ce n’est pas extrêmement gênant, mais il est un peu pénible de voir les mêmes informations répétées car l’évènement mentionné à impacté plusieurs personnes. J’aurais préféré une trame strictement chronologique.

    Un extrait : Pour l’heure, Marie doit conquérir le respect des courtisans enclins aux critiques malveillantes. Car elle demeure une créature de la maîtresse de Monsieur le Duc. Barbier se fait l’écho de l’opinion : « Il [le roi] couche tous les jours avec elle, mais cette princesse est obsédée par Madame de Prie. Il ne lui est libre ni de parler à qui elle veut, ni d’écrire. Madame de Prie entre à tous moments dans ses appartements pourvoir ce qu’elle fait, et elle n’est maîtresse d’aucune grâce. » Dans ses Mémoires, le marquis d’Argenson, qui décoche des flèches empoisonnées à tout bout de champ, ironise méchamment : « Ce fut elle qui fit la reine, comme je ferai demain mon laquais valet de chambre. C’est pitié que cela. » René-Louis d’Argenson n’aime pas Marie Leszczyńska ; pourtant, cette petite phrase perfide prend un autre sens lorsque l’on sait qu’il s’est ridiculisé en succombant aux avances de Madame de Prie.

    La rouée marquise est assidue auprès de la reine. Elle l’entoure de prévenances, se rend indispensable, devient chaque jour plus hardie au point de la rappeler à l’ordre ; et si la reine n’acquiesce pas à ses désirs, elle la menace, lui rappelant chaque fois la médiocrité de sa condition. Un matin, Marie trouve sur sa table quelques vers assassins :

    « Le renvoi de l’infante est la preuve certaine

    Qu’à rompre votre hymen on aura peu de peine ;

    Et nous aurons alors de meilleures raisons

    Pour vous faire revoir vos choux et vos dindons. »

    C’est la première fois depuis son arrivée en France que Marie pleure. Elle devrait appliquer les conseils du roi Stanislas en se confiant au roi. Mais elle n’ose pas ! Prisonnière de sa propre timidité, elle se sent incapable de vaincre celle du roi.

    Marie Leszczyńska prend donc le parti d’afficher une sérénité à toute épreuve, de se plier aux usages et d’apprendre les subtilités de l’étiquette pour se mettre à l’abri des attaques et continuer de séduire le roi. Avant son arrivée à Versailles, elle a déjà eu un petit aperçu des règles que son époux applique machinalement depuis son enfance et dont il entend faire respecter les principes instaurés par son bisaïeul.

    En quelques jours, Marie découvre la mécanique de la cour, orchestrée autour de sept grands services : la Chapelle, la Maison civile, la Chambre, les Bâtiments, la Maison militaire avec la Prévôté de l’hôtel, l’Écurie et les Plaisirs. Ce qui représente une véritable petite ville sans cesse en mouvement. Elle apprend que, pour une même charge, il faut quatre titulaires qui n’exercent leur service que pendant un « quartier » de l’année ; et que bien des emplois se transmettent de génération en génération. En peu de temps, Marie apprend le déroulement immuable des événements quotidiens. Lundi, concert ; mardi, comédie française ; mercredi, comédie italienne ; jeudi, tragédie ; vendredi, jeux ; samedi, concert ; dimanche, jeux.

     

  • Le tiercé du samedi #69

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres dont on vous a rabattu les oreilles, qui accumulent les critiques élogieuses et que vous avez trouvé moyen, voire médiocre

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Dylan Dubois

     

     

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    Une affaire conjugale

     

     

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    Les visages

     

     

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    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois personnages qui vous ont tellement plu que vous aimeriez qu’ils soient réels

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Film] #Chef

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    Titre original : Chef

     

    Réalisé par : Jon Favreau

     

    Date de sortie : 29 octobre 2014

     

    Genre : Comédie dramatique

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h54

     

    Casting : Jon Favreau, John Leguizamo, Sofia Vergara, Dustin Hoffman, Oliver Platt, Emjay Anthony, Robert Downey Jr…

     

    Résumé : Carl Casper, Chef cuisinier, préfère démissionner soudainement de son poste plutôt que d’accepter de compromettre son intégrité créative par les décisions du propriétaire de l’établissement. Il doit alors décider de son avenir. Se retrouvant ainsi à Miami, il s’associe à son ex-femme, son ami et son fils pour lancer un food truck. En prenant la route, le Chef Carl retourne à ses racines et retrouve la passion pour la cuisine et un zeste de vie et d’amour.

     

    Mon avis : Quand j’ai vu le film « A vif » de John Wells, j’ai été un peu déçu sur certains points et en particulier sur le fait que, pour un film qui se passe quasiment essentiellement dans les cuisine d’un restaurant, on ne se sente pas happé par l’univers de la restauration.
    Alors que je lisais les critiques pour voir si d’autres pensaient comme moi, un post disait : si vous voulez un vrai film sur un cuisinier qui revient aux sources de sa cuisine, regardez #Chef.
    Ce que j’ai fait. Et je ne suis pas déçue ! Loin de là !
    J’ai vu un film qui dose merveilleusement le coté humain et le coté cuisine. Un film qui ne se sert pas de l’univers de la restauration pour appâter le spectateur avant de parler de tout autre chose.
    Dustin Hoffman est hyper convaincant dans le rôle du patron de restaurant qui ne connaît rien à la cuisine mais qui impose des idées simplistes sous le seul prétexte qu’il paye pour le restaurant. Il est vraiment le stéréotype du gars qui croit que son argent lui donne tous les droits et n’a pas conscience que c’est le chef qui fait la réputation du restaurant et pas le propriétaire dont tout le monde se fiche.

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    On retrouve aussi une brigade qui voudrait bien soutenir le chef, dont elle partage les idées, mais qui n’ose pas tenir tête au patron parce qu’elle veut garder son emploi.

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    On a le meilleur ami, qui n’hésite pas à tout envoyer valser pour suivre son pote dans une aventure un peu folle mais tellement plus enrichissante que de cuisiner toujours les mêmes plats sans saveur.

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    Il y a également celui par qui tout arrive : le blogueur culinaire qui descend en flèche la cuisine servit dans le restaurant et qui provoque le craquage du chef et son départ pour d’autres horizons.

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    Du coté de la famille, l’ex femme est assez marrante. Non seulement elle est riche du fait de son premier divorce, mais elle n’hésite pas à mettre son premier ex mari

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    à contribution pour aider son second ex mari à réaliser son projet. Projet qu’elle le tanne de lancer depuis des années, persuadée qu’il s’agit là de ce qu’il lui faut. Et si à première vue, ce n’est qu’une bimbo, elle se révèle intelligente et avec le cœur sur la main.

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    Le projet, d’ailleurs n’aurait pas pris l’ampleur qu’il prend sans le gamin. Le fils du chef n’hésite pas à mettre sur tweeter une quantité d’informations pour les faire connaître, se servant du buzz provoqué par la dispute entre son père et le blogueur culinaire pour rallier le plus de « follower » possible sur le réseau social.

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    En plus de redonner l’envie de cuisiner au chef, cette aventure a pour but de rapprocher le père et le fils qui ont des liens affectueux mais distendus.
    Et enfin, il y a le chef.

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    Ce chef qui aime cuisiner, découvrir de nouvelles saveur, oser des associations inhabituelles pour éveiller le palais de ses clients,

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    mais qui est bridé par un patron frileux qui refuse le moindre changement de la carte, la moindre prise de risque. Dans ce restaurant, il ne se sent plus chef, il est tout juste commis, contraint d’exécuter à la chaîne, jour après jour, après jour, une carte qui n’évolue jamais, qui n’apporte jamais aucune surprise.
    Il est réticent à se lancer dans la cuisine de rue, car pour lui la consécration c’est d’avoir un restaurant, mais il va vite se rendre compte qu’il s’épanouira plus au volant de son camion, en cuisinant comme il l’entend, que dans une cuisine richement pourvue.

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    Et puis il va revoir le blogueur littéraire… mais ça, il faudra voir le film pour en connaître les conséquences !


     

     

  • [Livre] La reine des quatre royaumes

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    Résumé : Décembre 1400. La ravissante princesse Yolande d’Aragon, dix-neuf ans, va pour la première fois rencontrer son promis, le jeune Louis duc d’Anjou, pour l’épouser en Arles. Ils se sont écrit pendant une décennie et se découvrent enfin. Par ce mariage, Yolande devient reine des quatre royaumes : Naples, Sicile, Chypre et Jérusalem.
    Au cœur des guerres de cent ans qui déchirent l’Angleterre et la France, elle sera bientôt l’une des plus remarquables femmes d’influence qui marqueront le siècle. Mentor attentif de son gendre, le futur roi Charles VII et de Jeanne d’Arc, son rôle dans la construction du royaume sera déterminant. Plus tard, son petit-fils, le roi Louis XI, dira d’elle qu’elle avait «
    un cœur d’homme dans un corps de femme».
    Souvent décrite comme la «
    plus belle femme du royaume», Yolande d’Aragon est une figure politique d’une extraordinaire intuition, méconnue à ce jour.

     

    Auteur : Princesse Michael de Kent

     

    Edition : Télémaque

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 09 octobre 2014

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Ce livre est la preuve qu’il ne fait jamais condamner un livre sur une première impression. J’ai essayé de le lire il y a quelques mois et, rien à faire, je n’arrivais pas à entrer dans l’histoire.
    A la faveur d’un challenge, je l’ai repris et là, je n’ai quasiment plus pu le poser, au point d’en avoir lu les 500p en deux jours seulement.
    Au début, j’ai été un peu rebuté par le récit au présent de l’indicatif. Pour moi un livre s’écrit au passé, qui est le temps du récit. J’ai beaucoup de mal à me faire au présent. Alors pour un roman historique qui se situe dans les années 1400, c’était encore plus dur.
    Et puis, finalement, l’histoire en elle-même l’a emporté sur le temps utilisé.
    On suit Yolande D’Aragon depuis son mariage avec Louis d’Anjou (elle n’a alors qu’environ 19 ans) jusqu’à sa dernière lettre, écrite à l’intention de ses enfants et petits enfants alors qu’elle sent la mort arriver (vers 62 ans).
    Toute sa vie, Yolande d’Aragon se consacre au royaume de France. Appréciée du Roi Charles VI, qui la réclame dans ses moments de lucidité, amie de Valentine Visconti, épouse du duc d’Orléans, et parfois confidente d’Isabeau de Bavière qui voit en elle une femme de son rang qui ne la dénigre pas, Yolande est sur tous les fronts.
    Sur les conseils avisés de sa mère, elle place de nombreux espions dans les maisons ennemies comme dans les maisons amies, très tôt conscience que le pouvoir passe par la connaissance.
    Veuve à 36 ans, elle va exercer un pouvoir sans contexte sur les duchés d’Anjou et de Provence, les deux principales possessions dont hérite son fils aîné et aura le cœur brisé de voir successivement son époux et ses deux fils mettre leur vie et leur santé en danger pour le royaume de Naples dont ils sont les souverains titulaires et qui leur est disputé par le cousin de Yolande, Alphonse d’Aragon.
    Par le biais des fiançailles, ainsi que des amitiés, elle va élever le fils bâtard de Louis d’Orléans, qui lui sera toujours fidèle et attaché et le dernier fils de Charles VI, prénommé également Charles que son ordre de naissance rend insignifiant. Elle va marier celui-ci à sa fille Marie.
    Par le hasard des complots et des batailles, les deux frères aînés de Charles décèdent l’un après l’autre et Yolande réalise qu’elle a ainsi élevé le futur roi de France, Charles VII.
    Mais il y a loin du titre au trône. Celui-ci, avec la complicité des bourgognes, est usurpé par le roi d’Angleterre et le comportement de Charles la déçoit profondément à plusieurs reprises.
    Yolande d’Aragon va dépasser le rôle auquel la confine son statut de femme. La seule chose qu’elle ne fera pas est de prendre elle-même les armes. Pour le reste, elle n’hésite pas à intriguer, à forger puis à défaire des alliances, à sacrifier certains pions, bien qu’avec beaucoup de regrets.
    C’est encore elle qui introduit une certaine Jeanne d’Arc auprès de Charles VII (et qui échouera à la sauver).
    Sans elle, il n’y aurait pas eu de successeur français au roi fou, Charles VI et la France serait, peut être aujourd’hui encore, anglaise.
    A noter que dans sa postface, l’auteur certifie que, si le livre est romancé, tous les évènements historiques rapportés ont eu lieu, du moins pour autant que l’on sache, l’histoire ayant toujours été racontée du point de vue des vainqueurs.

    Un extrait : Mariée au chef de la maison d’Anjou, Yolande devient reine de quatre royaumes : Naples, la Sicile, Chypre et Jérusalem. Chypre avait été conquise par son père tandis que celui de Louis avait racheté le titre honorifique de roi de Jérusalem à la petite-fille d’un des derniers occupants du trône. Cela fait trop de couronnes, d’autant qu’elle ne règne nulle part réellement. Plus encore que d’être reine, elle s’éblouit d’être l’épouse de ce jeune homme. Mon Dieu, songe-t-elle, faites que je sois digne de lui !

    Quand le banquet, les discours et les toasts sont enfin terminés, on les mène dans leurs appartements au château. Seule avec son mari dans la vaste chambre, elle se sent à nouveau fébrile. Que doit-elle lui dire ? La force des sentiments est une chose, mais comment procéder pour apprendre à connaître ce mari qui la subjugue ? Louis pose les mains sur ses épaules et rompt le silence.

      — Noble dame, vous qui êtes désormais mon épouse, j’ai un aveu à vous faire.

    Elle imagine un instant que quelque épouvantable révélation va faire éclater la bulle de bonheur dans laquelle elle flotte, mais elle s’oblige à rester calme.
     — J’avais certes entendu parler de votre beauté, mais comme tous les moyens sont bons pour appâter un prince en vue d’un mariage d’intérêt, j’ai préféré en avoir le cœur net. Je confesse que j’ai devancé mon entourage afin d’assister à votre arrivée.

    Yolande en reste bouche bée de surprise et note avec plaisir l’expression dans le regard de Louis.

     — Je me suis glissé parmi la foule et j’ai écouté les commentaires des gens, sur vous et votre entourage. Toutes les voix louaient votre beauté, l’émerveillement était unanime. Comme le cortège s’approchait, je vous ai vue rire gaiement et encourager votre jument nerveuse à caracoler pour les badauds. Avant même que votre visage n’émerge de l’ombre des bâtiments, j’ai remarqué votre pur-sang arabe… Quelle monture fougueuse… que vous meniez avec beaucoup d’aisance et de courage ! Je me suis dit : Si elle est capable de maîtriser cette monture, elle saura faire face à tout ! Et soudain vous avez été baignée de soleil, une vision lumineuse, avec votre robe qui volait à chaque bond. Puis j’ai bu la beauté de vos yeux… (Elle retient son souffle.) Alors j’ai posé un genou à terre et je me suis signé en remerciant le Seigneur et ma mère infiniment sage de m’avoir adressé un tel parangon de beauté ! Puis je me suis éclipsé afin d’attendre votre arrivée officielle. Me le pardonnez-vous ? demande-t-il d’une voix angoissée.

     Elle dépose deux tendres baisers sur ses paupières qui se referment sur son regard bleu interrogateur. Elle sait désormais que cet homme emplira son cœur d’amour chaque jour, qu’ils soient près l’un de l’autre ou séparés. Alors qu’il la porte vers le lit nuptial, elle se jure en elle-même que jamais elle n’aimera aucun autre homme.

     À en juger d’après ses ardeurs, lui aussi est comblé.

    — Très chère épouse, nous partagerons des nuits semblables chaque jour de notre existence, lui confie-t-il au matin, avec un baiser délicat.

    Et elle le croit.

    Yolande a vite fait de jauger le caractère de son mari. Louis est une âme généreuse, un être bon, à la fois doux et solide, ambitieux, au jugement sûr et avisé. Elle aussi ne cesse de rendre grâce à leurs deux mères pour avoir arrangé leur union. Et elle n’a qu’à penser à ses caresses pour se pâmer. Dès leur nuit de noces, elle a su qu’il l’aimait.

    Au fil des jours et des semaines, elle s’aperçoit néanmoins qu’il garde certaines choses jalousement, refusant de les partager même avec elle : ses vrais sentiments sur la défaite à Naples, ses ambitions pour l’avenir. Elle juge préférable de ne pas insister, d’autant qu’il a son caractère. En proie à l’ivresse de l’amour des premiers temps, elle n’en conçoit aucune appréhension. Elle a confiance en elle, sait qu’elle finira par se repérer dans le labyrinthe intérieur de son mari et apprendre ce qui lui permettra de devenir une partenaire et une conseillère indispensable. Elle lui sera toujours obéissante, mais n’a jamais été d’un tempérament naïf.

    Après plusieurs jours de cérémonies et de festivités, le couple royal quitte Arles pour se rendre par voie fluviale à Tarascon où Louis a presque achevé la construction de ce qui sera sa résidence principale en Provence. La forteresse de pierre blanche est érigée sur un emplacement où plusieurs châteaux se sont succédé depuis l’époque romaine, dans une vallée au bord du Rhône. Située au sud d’Avignon et au nord d’Arles, Tarascon occupe un lacet stratégique du fleuve procurant une vue panoramique sur la campagne environnante. Le Rhône marque la frontière naturelle de leur province souveraine, l’autre berge étant en France.

    Yolande tombe tout de suite sous le charme du château avec ses hauts remparts et ses tours crénelées, un édifice qui semble surgir tout droit des rochers à sa base. Un escalier permet d’accéder à un embarcadère conçu pour de petits bateaux. Louis emmène Yolande faire un tour en barque. Le Rhône est peu large à cet endroit, rien ne les empêcherait d’aller en France s’ils le voulaient.

      Malgré l’extérieur austère, Marie de Blois s’est employée à transformer l’intérieur en un cadre de vie confortable et élégant, avec autant d’ingéniosité, dit-on, que dans ses fabuleux châteaux d’Anjou. Les plafonds sont de bois, ornés par endroits d’animaux extraordinaires découpés dans du plomb et fixés aux poutres. Chaque chambre dispose de sa cheminée dans laquelle brûle un beau feu. Les fenêtres à meneaux procurent une grande luminosité et de belles vues sur le Rhône. Yolande regrette vivement que sa mère ne soit pas là pour admirer sa première résidence. Toutefois, elle ne doute pas que Marie de Blois l’aidera et lui apprendra à gérer une si vaste demeure.

    Après leur arrivée, alors qu’on leur a servi des rafraîchissements dans la grande salle, la duchesse prend Yolande par la main et l’entraîne doucement vers l’âtre. Elle se réchauffe les mains au feu et s’adresse à sa bru avec un charmant sourire.

    — Chère enfant, maintenant que vous avez épousé mon fils, je vous considère comme ma fille, si vous m’accordez ce privilège.

    Yolande sent que sa belle-mère ne s’exprime pas à la légère.

    — Par votre mariage, reprend-elle, vous êtes désormais duchesse d’Anjou, de Maine et de Guyenne, ainsi que comtesse de Provence. Mais dorénavant, on vous désignera toujours comme la reine de Sicile, le plus ancien de vos titres, et moi je serai la reine douairière.

    Sur ce, la vieille femme s’incline gracieusement devant Yolande qui n’en revient pas, puis s’éclipse.

     

  • [Film] Le voyage d'Arlo

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    Titre original : The Good Dinosaur

     

    Réalisé par : Peter Sohn

     

    Date de sortie : 25 novembre 2015

     

    Genre : Dessin Animé

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h34

     

    Casting : Jean Baptiste Charles (Arlo), Olivia Bonamy (Maman), Eric Cantona (le collectionneur)…

     

    Résumé : Et si la catastrophe cataclysmique qui a bouleversé la Terre et provoqué l'extinction des dinosaures n'avait jamais eu lieu ? Et si les dinosaures ne s'étaient jamais éteints, et vivaient parmi nous de nos jours ?  
    Arlo, jeune Apatosaure au grand cœur, maladroit et craintif, qui va faire la rencontre et prendre sous son aile un étonnant compagnon : un petit garçon sauvage, très dégourdi, prénommé Spot.

     

    Mon avis : Le voyage d’Arlo est un très beau dessin animé.
    Tout commence par un postulat : et si la météorite qui a entrainé l’extinction des dinosaures n’avait fait que frôler la terre ?
    Des millions d’années plus tard, les dinosaures vivent dans des huttes et certains, les herbivores, cultivent la terre.

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    Les humains existent, mais sont des animaux sauvages, qui, comme les loups, communiques par des grognements et des hurlements.
    Le début (la relation entre Arlo et son père, la tragédie qui touche la famille) rappelle un peu le début du roi lion. Comme Simba, Arlo se trouve séparé des siens, mais ici, il s’agit d’un accident. Mais son but diffère. Là où Simba essaie de construire sa vie ailleurs, Arlo, lui, ne désire rien d’autre que retrouver les siens.

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    Les dinosaures sont croqués volontairement de manière assez naïve, avec beaucoup de rondeurs, ce qui contraste avec la beauté époustouflante des paysages, comme si la nature était un personnage à part entière.

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    Les enfants vont voir dans ce dessin animé de vrais méchants mais des méchants qui ne traumatisent pas car ils sont aussi bêtes que méchants. Mais ils vont aussi voir que les premières impressions peuvent parfois être trompeuses, que des personnages effrayants peuvent être sympathiques et que d’autres à première vue amicaux peuvent être mauvais comme la gale.

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    Spot, le petit humain, me fait beaucoup rire. Il est débrouillard et ne recule devant rien. Il me rappelle mon chat : ridiculement petit au regard des proies qu’il prétend attaquer.

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    Arlo, dont le problème est qu’il est petit et peureux, va affronter ses peurs lors de son voyage.
    La fin m’a rendu triste, même si je me dis que c’est ce qu’il devait se passer, ce qui était le mieux.
    Ce dessin animé est une sorte de retour aux sources, avec une histoire comme celle de bambi, du roi lion ou de petit-pied. Et franchement, je pense que ça fait du bien aux enfants de retrouver ce genre d’histoires.


     

  • [Livre] Et tu périras par le feu

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    Résumé : Hantée par une enfance dominée par un père brutal – que son entourage considérait comme un homme sans histoire et un flic exemplaire –, murée dans le silence sur ce passé qui l'a brisée affectivement, l'inspecteur Mia Mitchell, de la brigade des Homicides, cache sous des dehors rudes et sarcastiques une femme secrète, vulnérable, pour qui seule compte sa vocation de policier. De retour dans sa brigade après avoir été blessée par balle, elle doit accepter de coopérer avec un nouvel équipier, le lieutenant Reed Solliday, sur une enquête qui s'annonce particulièrement difficile : en l'espace de quelques jours, plusieurs victimes sont mortes assassinées dans des conditions atroces. Le meurtrier ne s'est pas contenté de les violer et de les torturer : il les a fait périr par le feu... Alors que l'enquête commence, ni Mia ni Reed, ne mesurent à quel point le danger va se rapprocher d'eux, au point de les contraindre à cohabiter pour se protéger eux-mêmes, et protéger ceux qu'ils aiment...

     

    Auteur : Karen Rose

     

    Edition : Harlequin Best Seller

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2009

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Mia Mitchell n’a vraiment pas de chance : fille d’un homme violent qui incarne aux yeux de tous l’image du bon flic, donc du mec bien sous tout rapport ; un premier coéquipier tué par balle, elle-même ayant failli y rester ; et à présent un second coéquipier blessé par balle et une reprise de travail alors que sa propre blessure est douloureuse.
    Quand elle commence à faire équipe avec Reed Sollyday, un fire marshall qui enquête sur les incendies criminels qui semblent masquer des meurtres, elle a affaire à un homme légèrement arrogant.
    J’ai trouvé Reed assez borné sur ses idées, et se remettant peu en question sauf quand il est au pied du mur.
    Mia, elle, essaie d’éviter à tout prix de manifester la moindre émotion, comme si cela pouvait la desservir aux yeux de ses collègues de travail, collègues qui pourtant lui témoigne un immense respect.
    J’ai apprécié que le monde ne s’arrête pas de tourner pendant l’enquête criminelle : Solliday continue à avoir quelques soucis avec sa fille adolescente, Mia a des ennuis à régler à la fois avec une enquête précédente et avec un secret de famille à élucider… Les « affaires » secondaires ne tombent pas comme un cheveux sur la soupe mais donne de la crédibilité à l’ensemble : les enquêteurs sont humains, ils ne cessent pas d’exister en dehors de l’enquête qui leur est confiée même s’ils y consacre la majorité de leur temps.
    Ce ne sont pas non plus des surhommes, et on peut les voir fatigués, parfois moins alertes, à causes des nombreuses nuits blanches que leur font passer leurs investigations.
    Ce qui est très frustrant, pour nous, lecteurs, c’est de les voir partir sur de fausses pistes, chercher des liens qui sont évidents à nos yeux car, nous, nous savons quels sont les buts du tueur, pourquoi il agit, quels sont les liens entre les meurtres. En réalité, la seule chose que nous ignorons sur le tueur, c’est son identité, mais avec un peu de déduction, nous finissons par la trouver (guère de temps avant les inspecteurs, il faut l’admettre, mais pour notre défense, au niveau de l’identité, on en sait pas beaucoup plus qu’eux…et j’ai quand même hésité un moment entre deux suspects).
    J’ai bien aimé également les différents problèmes que posent les médias. D’une part, quand on recherche quelqu’un, difficile de se passer d’eux, et d’autre part, ils sont près à nuire à une enquête en cours pour faire la première page de leurs journaux… Difficile à supporter pour un enquêteur, difficile aussi de ne pas leur rentrer dedans quand ils dépassent les limites de la décence (comme publier le nom d’une victime avant que la famille n’ait pu être prévenue).
    Comme souvent dans les thrillers, il y a une petite romance, mais elle ne prend jamais le pas sur le coté thriller ce qui la rend d’autant plus agréable à suivre.

    Un extrait : Il regardait fixement les flammes avec un plaisir macabre. La maison était en feu.
    Il croyait les entendre crier. Au secours ! Oh, mon Dieu, aidez nous ! Il espérait les entendre hurler, que ce ne fût pas seulement le bruit de son imagination. Il voulait qu’ils souffrent comme des damnés.
    Ils étaient coincés à l’intérieur. Aucun voisin pour leur porter secours à des kilomètres à la ronde. Il aurait pu utiliser son téléphone mobile et appeler la police, les pompiers. Un rictus tordit le coin de ses lèvres. Pourquoi l’aurait-il fait ? Ils avaient enfin ce qu’ils méritaient. Que ce fût de sa propre main n’était que…justice.
    Il ne se rappelait pas avoir allumé l’incendie, mais il avait dû le faire, forcément. Sans quitter des yeux la maison en flammes, il renifla les gants de cuir qu’il portait. Il sentit l’odeur de l’essence sur ses mains.
    Oui, c’était bien lui le responsable de cette fournaise. Et il en était farouchement, profondément satisfait.
    Il ne se souvenait pas non plus d’avoir conduit sa voiture jusque là. Mais comment aurait il pu en être autrement ? Il avait sans hésitation reconnu la maison, bien qu’il n’y eût jamais vécu. S’il avait habité là, tout aurait été différent. Personne n’aurait touché à Shane. Son frère serait peut être encore en vie, et la haine ardente, viscérale qu’il avait gardée enfouie si longtemps ne lui serait peut être jamais venue.
    Mais il n’avait pas vécu dans cette maison. Shane seul y avait habité, pauvre petit agneau au milieu des loups. Et lorsqu’il était sorti et avait retrouvé son frère, Shane n’était plus le petit garçon heureux qu’il avait connu : son petit frère marchait désormais la tête basse, les yeux emplis de honte et de crainte.
    Parce qu’ils lui avaient fait du mal.
    La rage qui bouillonnait en lui éclata. Dans cette maison où Shane aurait dû vivre à l’abri de tout danger, dans cette maison dévorée à présent par les flammes de l’enfer, ils avaient tellement meurtri son frère qu’il n’avait plus jamais été le même.
    Shane était mort.
    Et maintenant, leur tour était venu de souffrir, comme Shane avait souffert. C’était…justice.
    Que sa haine et sa rage remontent à la surface de temps en temps était inévitable, supposait-il. Aussi loin qu’il se souvînt, ces sentiments avaient existé en lui. Mais la raison de sa fureur…cette raison, il ne l’avait révélée à quiconque. Y compris à lui-même. Il l’avait rejetée pendant si longtemps, avait si bien réinventé toute l’histoire, qu’il avait eu lui-même du mal à se remémorer la vérité. Il y avait des périodes entières qu’il avait complètement oubliées, oblitérées de sa mémoire. Parce que leur souvenir était trop douloureux.
    Mais maintenant, il se souvenait. Il se souvenait de chacune des personnes qui avaient levé la main sur eux. De tous ceux qui auraient dû les protéger et qui n’en avait rien fait. De chacun de ceux qui avaient détourné les yeux.

     

  • C'est lundi que lisez vous? #70

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?



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    Avec la reprise du boulot, je reprend aussi mon habitude du: 1 livre pour la maison, 1 livre pour l'extérieur!

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