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[Livre] La poupée brisée

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Résumé
 : Ce visage... Cette robe rose... Cela ne peut pas être une coïncidence.

Claire Doucett est sous le choc. Cela fait sept longues années que sa fille Ruby a mystérieusement disparu, et qu'elle essaie de surmonter sa peine. Mais aujourd'hui, le passé refait brusquement surface lorsqu'elle découvre, dans la vitrine d'un magasin de La Nouvelle-Orléans, une poupée de porcelaine qui reproduit les traits de Ruby à la perfection. Une poupée qui porte la même robe que sa petite fille adorée, le jour du drame... Après tout ce temps passé dans l'incertitude, se pourrait-il que cette poupée livre enfin à Claire la clé du mystère ? En compagnie de Dave, son ex-mari, un flic miné par le chagrin, Claire est prête à tout pour comprendre ce qui a bien pu briser la vie de leur fille. Mais la poupée est enlevée à son tour, comme Ruby sept ans plus tôt. Volée par un homme que la beauté de la petite fille a autrefois fasciné - et dont l'obsession n'a jamais pris fin...

 

Auteur : Amanda Stevens

 

Edition : Harlequin Bestseller

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 2008

 

Prix moyen : 3€

 

Mon avis : J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire. Il faut dire que le thriller est long, très long à démarrer.
A environ la moitié du livre, les personnages principaux, à savoir Claire et Dave, qui sont censés enquêter ensemble sur le kidnapping de leur fille Ruby, ne se sont toujours pas vu. Dave ne sait pas que Claire a vu une poupée ressemblant trait pour trait à sa fille (il est occupé par une ancienne enquête qui semble trouver un écho dans une nouvelle affaire) et Claire ne semble même pas savoir que son ex-mari est en ville.
Ce n’est qu’à la page 285 qu’ils se voient enfin, et encore, ils ne font que se croiser. Pas d’enquête concernant le sujet principal du livre non plus. Claire se débat avec son chagrin et son divorce en cours et Dave avec l’affaire qui a signé le début de la fin de sa carrière de policier.
Le problème de mettre tant de temps à entrer dans le sujet, est qu’il va falloir tout boucler en moitié moins de pages que prévu, ça ne peut qu’être trop rapide, trop cousu de fil blanc.
D’ailleurs, dès les premières lignes concernant l’enfance du tueur, on cerne son problème psychologique sans trop de difficulté et on résous par là même un des aspects qui auraient pu nous tenir en haleine jusqu’à la fin.
Et d’ailleurs comme je le craignais, le sentiment qui a dominé ma lecture a été la frustration. L’histoire est originale, elle aurait pu nous faire tourner en bourrique pendant des centaines de pages, mais non, tout est bouclé en moins de 100 pages. Il faut dire que l’auteur en a passé 400 à aller de digression en digression. Alors certes, les affaires secondaires donnent du corps à l’histoire, mais était-il vraiment nécessaire de s’y attarder autant ?
De plus, concernant ces affaires secondaires, on n’a finalement pas le fin mot de l’histoire. Sur la première on ne sait pas ce qui arrive exactement aux personnes impliquées et sur la seconde, on ne sait rien du tout. C’est pénible et frustrant d’être appâté ainsi pour au final n’avoir rien à se mettre sous la dent.
Concernant l’affaire principale, celle de l’enlèvement de Ruby, on en parle peu, au regard du nombre de pages que contient le livre. La fin est trop rapide, la conclusion tombe sur les personnages sans qu’ils aient eu à vraiment enquêter. C’est comme s’ils avaient du faire du porte à porte et qu’on leur avait tout dit dès la première maison à laquelle ils s’étaient présentés.
Je n’ai pas ressenti de plaisir à être emmenés sur de fausses pistes, à croire quelqu’un coupable pour me rendre compte qu’il ne l’est en fait pas, à découvrir qu’un proche est impliqué dans l’affaire, parce qu’il n’y a rien de tout ça.
Dès le début on sait qui est le coupable, on sait quelles sont ses motivations, il n’y a aucune traque et, même si l’auteur a tenté un moment d’angoisse vers la fin, je n’ai ressenti aucun pincement au cœur, aucune crainte pour les personnages, parce que la fin était presque écrite en néon tricolore en filigrane de l’histoire et qu’il n’y a eu aucune surprise.

Un extrait : Claire ouvrit brusquement les yeux : un bruit venait de la réveiller, mais elle ne savait pas s’il appartenait à la réalité ou à son imagination. Allongée sur le dos, elle resta un instant songeuse, dans cet état intermédiaire entre la veille et le sommeil, à écouter les bruits de la nuit avec attention. Le vent s’était levé : les branches du grand chêne vert près de sa chambre grattaient périodiquement contre le mur de la maison, accompagné par les rafales de pluie qui venaient crépiter contre les carreaux.
Même par une nuit calme et tranquille, la maison était toujours pleine de bruits. Les craquements et les grincements du vieux bois n’avaient jamais vraiment perturbé le sommeil de Claire. C’était seulement depuis le départ d’Alex qu’elle avait du mal à dormir…
Au sortir du lycée, elle avait épousé Dave, et ils s’étaient installés dans le petit appartement aménagé au-dessus du garage de chez sa grand-mère ; jusqu’à leur rupture, à la suite de la disparition de Ruby. Ensuite, Claire n’avait pas tardé à emménager dans la grande maison, pour s’occuper de son aïeule malade. Un an plus tard, Mamie décédait, et Claire se retrouvait mariée à Alex sans avoir vraiment compris ce qu’il lui arrivait. C’était comme si cette époque de sa vie s’était déroulée à la façon d’un rêve dont elle n’aurait été que la spectatrice impuissante… A un moment, elle était mariée à Dave, heureuse épouse et mère comblée d’une adorable petite fille qu’ils chérissaient autant l’un que l’autre, et l’instant d’après, on lui avait tout pris en même temps, par un bel après-midi ensoleillé.
Quand Ruby avait été kidnappée, un rideau épais était tombé sur toute une partie de la vie de Claire. Après ce tournant douloureux, rien n’avait plus jamais été pareil. C’était pour cette raison que son mariage avec Alex n’avait pas pu tenir la distance. Par moments, le poids des souvenirs tirait tellement la jeune femme vers la tristesse et la désespérance que le présent ou l’avenir lui paraissait sans goût et sans couleur, tant le passé la happait inexorablement. Alex avait fait preuve d’une patience exemplaire, mais il avait fini par craquer. Et ça, Claire ne pouvait pas le lui reprocher.
Fermant ses paupières lasses, elle essaya de se rendormir. Mais c’était inutile : elle était bien réveillée, à présent. Elle eut beau tapoter son oreiller et remonter les couvertures jusqu’à son menton pour s’y blottir confortablement, elle ne parvint pas à retrouver les bras de Morphée. Avec un soupir résigné, elle abandonna l’idée de retomber dans un sommeil réparateur, et se tourna sur le côté.
Ainsi allongée, elle resta silencieuse, à contempler le côté vide du grand lit où Alex aurait dû se trouver si les choses n’avaient pas viré à l’aigre entre eux. Elle le voyait encore, étendu tout contre elle, ses cheveux bruns ébouriffés par le sommeil, son torse nu se soulevant régulièrement au rythme de sa respiration profonde. Elle se demandait pourquoi elle ne parvenait pas à l’aimer autant qu’il le méritait. C’était un homme bon, un mari exemplaire… Tout ce dont elle avait besoin et tout ce qu’elle aurait dû vouloir, en somme.
Mais malgré ses qualités et ses efforts, il n’avait pas pu lui faire oublier ce qu’elle avait perdu, et qui lui manquait trop cruellement pour qu’elle pût vraiment se reconstruire une existence solide.



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