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[Film] Le grand partage

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Titre original : Le grand partage

 

Réalisé par : Alexandra Leclère

 

Date de sortie : 23 décembre 2015

 

Genre : Comédie

 

Pays d’origine : France

 

Durée : 1h42

 

Casting : Karin Viard, Didier Bourdon, Valérie Bonneton, Michel Vuillermoz, Josiane Balasko, Firmine Richard…

 

Résumé : Un hiver pire que jamais. Le gouvernement publie un décret obligeant les citoyens français les mieux logés à accueillir chez eux pendant la vague de froid leurs concitoyens en situation précaire. A l’heure du Grand Partage, un vent de panique s’installe à tous les étages dans un immeuble très chic de la capitale.

 

Mon avis : Rien ne vaut d’être confronté à la réalité pour éprouver la force des convictions. Dans un sens comme dans l’autre.
La plupart des habitants de l’immeuble sont égoïstes : du couple juif qui préfère louer un studio dans lequel ils entassent leurs meubles pour ne pas avoir à cohabiter avec une SDF au couple de bourgeois de droite qui récupère la mamie dans sa maison de retraite ou personne ne venait la voir et héberge sa femme de ménage pour ne pas avoir à accueillir un étranger, en passant par le solitaire qui ouvre grand sa porte, mais espère recevoir reconnaissante débordante et pourquoi pas amour en retour de son hébergement.

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Les pires sont sans doute les bobos. Militants, faisant manifs sur manifs pour exiger un logement pour tous, ils sont les premiers, enfin surtout la femme, à tout faire pour couper à la corvée, et quand ce n’est pas possible, ils collent la SDF dans une chambre de bonne servant de cave/grenier, encombrée et non chauffée. Parce que pour elle, la gauche c’est bien, tant qu’on n’est pas contraint de mettre la main à la pâte, et pour lui, il est mal à l’aise, mais ne fait pas grand-chose pour contrer sa femme.

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Finalement, la seule à rester fidèle à elle-même est la concierge, caricaturée à l’extrême, forcément électrice FN, du moins comme les socialistes imaginent l’électeur FN à savoir : Hostile à tous (salauds de propriétaires, salauds de pauvres), vivant avec son chat empaillé prénommé Jean-Marie, se servant des ennuis ou du ras le bol des habitants de l’immeuble pour faire du profit (vente de cigarettes au noir le soir pour des prix très élevé, création d’un véritable trafic de SDF…)… bref, pas le meilleur rôle de Balasko, bien qu’elle l’interprète avec brio.

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La bourgeoise de droite, elle, n’a apparemment pour seul but que d’emmerder son mari. Elle dénonce le faux regroupement familial, faisant attribuer une SDF au couple, et, quand son mari revient sur ses premières idées, se lie d’amitié avec la femme et, poussée par elle, veut aider les SDF plus que ce que la loi lui impose, elle les fout dehors quand il a le dos tourné. Elle n’a même pas d’idées politiques sur le sujet. Elle est délaissée, et se venge… mais pas sur la bonne personne, ou plutôt par personne interposée.

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Le sujet a beau être grave, il sert de base à nombre de situations comiques qu’il faut absolument prendre au second degré si on ne veut pas s’offusquer tout au long du film.
Cela dit, le film pointe un des dangers d’une telle décision. Forcer les français bien nantis à accueillir chez soir des SDF, très bien… mais leur argent les protégera-t-il des cambriolages voire des agressions ? Parce que cela revient à obliger des personnes, parfois seules, parfois âgées, parfois avec enfants en bas âge, à accueillir de parfait inconnus dont on ne sait rien et qui peuvent se révéler dangereux.
La faiblesse du film la plus flagrante est que, une fois l’hiver passé, personne, ni le scénariste, ni les personnages, ne se préoccupent plus de savoir ce que sont devenus ces « travailleurs en situation précaire » (parce que oui, les SDF sans emploi peuvent, eux, mourir de froid dans les rues), que l’on a joyeusement renvoyés d’où ils viennent puisqu’ils ne risquent plus de finir congelés dans la nuit.
Beaucoup ont comparé ce film à « mais qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ». Je ne suis pas d’accord car dans ce dernier, on n’avait pas les méchants blancs contre les pauvres noirs, mais une incompréhension et un racisme qui venait des deux côtés, mettant à mal la relation entre les deux jeunes futurs mariés. On n’oubliait pas de manière très « politiquement correcte » le racisme anti-blanc, ou le racisme qui n’est pas du fait d’un blanc (chacun des gendres, l’un étant juif, l’autre étant arabe et le dernier chinois, ne pouvant supporter les deux autres du fait de leurs origines).


 

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