Résumé : Au cœur de la Laponie, pays des neiges éternelles, le jeune orphelin Nicolas est recueilli par les habitants de son village. Mais ils sont tous trop pauvres pour pouvoir l’adopter. Le Conseil des Anciens prend alors une décision inédite : chaque année, le garçon sera pris en charge par une famille différente, et il en changera le jour de Noël.
Avec une étincelle d’espoir et de joie de vivre, Nicolas décide de se consacrer à sa passion : fabriquer des jouets. Le garçon va ainsi raviver l’émerveillement au cœur de cette région glacée. Et pourrait bien être à l’origine d’une des plus belles légendes.
Auteur : Marko Leino
Edition : Michel Lafon
Genre : Jeunesse
Date de parution : 13 Novembre 2014
Prix moyen : 15€
Mon avis : L’écriture est très agréable. Même si parfois les dialogues sont un peu formels et manquent de naturel, ça ne gêne pas vraiment parce qu’on est dans une légende racontée par un grand père à ses petits-enfants.
Je m’attendais à une histoire assez gaie, vu qu’il s’agit d’expliquer Noël, le père noël, la tradition des cadeaux, etc… mais en fait, j’ai pleuré du début à la fin (alors ok, j’admets, en ce moment je suis fatiguée et je pleure pour un rien, mais tout de même !!).
Parfois c’est un peu incohérent, comme toutes les légendes, comme quand un enfant de 1 an discute avec sa mère comme un enfant de 10 ans.
L’histoire est sur le partage, sur le fait de donner sans rien attendre en retour. Mais ce qui m’a le plus marquée ce sont les deuils. La vie de Nicolas m’a semblé être un deuil permanent. Deuil de sa famille, de ses espoirs, de certaines amitiés…
Nicolas n’a aucune notion du temps qui passe alors que toute son histoire est basée sur le temps avec comme point de départ (ou de fin selon de quel point de vue on se place) le jour de Noël. Comme on suit Nicolas, on en perd la notion du temps nous aussi, on ne le voit ni grandir, ni vieillir. Il reste le petit garçon de 5 ans qui a dû affronter le pire des deuils la veille de Noël.
Nicolas va commencer à fabriquer de petits jouets en bois pour les enfants du village, en remerciement pour les soins que lui ont prodigués les parents lors de l’année écoulée. Cette petite manie va tourner à l’obsession et donner lieu à la plus grande légende ayant jamais existée.
Il est intéressant de voir que chacun des éléments les plus importants de la légende du père noël a une explication non seulement parfaitement logique mais parfois loin d’être heureuse.
L’histoire est composée de 24 chapitres, un pour chaque jour de l’avent. Le premier et le dernier chapitre sont consacrés au présent, aux deux petits garçons qui découvrent cette histoire et avec qui nous la découvrons également.
La fin laisse songeur entre réalité et légende, on ne sait plus très bien ce qui est réel et ce qui relève de l’imagination.
Un extrait : – Aada et Nicolas… murmura le grand-père, d’un air déconcerté. C’est étrange. Moi qui croyais que ce n’était qu’une légende.
Étonnés, les deux frères observèrent leur aïeul.
– Qu’est-ce qui n’est qu’une légende ? s’empressa de demander Tommi.
– Une histoire racontée aux enfants dans la région depuis des lustres. On l’appelait La Véritable Histoire de Noël. C’est mon grand-père qui me l’a racontée pour la première fois, avant le Noël précédant mes quatre ans, expliqua le grand-père, incrédule devant le coffret reposant au creux de sa main. Même si j’ai dû l’entendre cinq ou six fois durant mon enfance, je l’avais presque oubliée avec le temps.
– De quoi ça parle ? interrogea Tommi.
– C’est une longue histoire, vous n’aurez pas le courage de l’écouter, soupira le grand-père.
– Mais si ! Allez, raconte ! insistèrent les frères en tirant leur aïeul par les deux manches.
– Montrez-moi d’abord où vous avez trouvé ce coffret, dit le grand-père en se levant. Emmenez-moi sur place.
Le grand-père, Tommi et Ossi se retrouvèrent bientôt assis côte à côte sur le rocher d’où les garçons avaient plongé.
Les deux frères observèrent le grand-père qui, étrangement, semblait ailleurs. Il caressait le couvercle du coffret qu’il tenait toujours à la main, tout en scrutant le large.
– C’est donc ici, se dit le grand-père. Il était si proche, tout le temps. Et ce vieux pin desséché derrière nous… Tout concorde. C’est incroyable.
– Allez, raconte ! s’écrièrent à l’unisson les garçons.
– Bien, finit par acquiescer le grand-père. Je vous raconte La Véritable Histoire de Noël telle que mon grand-père me l’a narrée. Même si elle se racontait traditionnellement avant Noël. Dès le début du mois de décembre, un chapitre par soir, jusqu’à ce que l’histoire arrive à son terme, la veille de Noël.
– Un peu comme un calendrier de l’Avent ! fit remarquer Ossi.
– Un peu, reconnut le grand-père. Ça me fait drôle de vous la raconter en plein milieu d’une journée d’été. Mais peu importe, puisque vous n’aurez quand même pas la patience d’attendre jusqu’en décembre. À moins que si ?
– Non, surtout pas ! s’exclamèrent les garçons.
– C’est bien ce que je pensais, rit le grand-père avant d’indiquer de la main la ville située au nord. Il y a très, très longtemps, cette ville n’était qu’un petit patelin nommé Korvajoki et ne comptait que huit maisons. C’était l’époque où les gens vivaient essentiellement de la pêche. Mis à part ce village de pêcheurs, la région était à peine habitée. Sauf que… poursuivit le grand-père en se tournant de nouveau vers la mer… tous ne demeuraient pas au village. Il y avait aussi une famille qui habitait une île, précisa-t-il en désignant le large. Elle se trouve à peu près dans cette direction, à environ deux kilomètres, tout droit vers la haute mer. C’est un îlot, à peine plus grand qu’un rocher. À ma connaissance, plus personne n’y possède de chalet aujourd’hui, l’endroit est complètement désert.
Les deux frères se tournèrent, pour regarder dans la direction indiquée par leur grand-père, et mirent leur main en visière. La mer baignée de soleil scintillait face à eux trois.
– Alors, qui habitait cette île ? demanda Ossi.
– Une modeste famille de pêcheurs du nom de Pukki. Ils étaient quatre : le père, Einari Pukki, son épouse, Alexandra, et leurs deux enfants, Nicolas et Aada.