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  • [Film] Titanic

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    Titre original : Titanic

     

    Réalisé par : James Cameron

     

    Date de sortie : 7 janvier 1998

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 3h14

     

    Casting : Leonardo DiCaprio, Kate Winslet, Billy Zane, Kathy Bates, Gloria Stuart, Frances Fisher, Bernard Hill, Victor Garber, Eric Braeden, Michael Ensign, David Warner…

     

    Résumé : Southampton, 10 avril 1912. Le paquebot le plus grand et le plus moderne du monde, réputé pour son insubmersibilité, le "Titanic", appareille pour son premier voyage. Quatre jours plus tard, il heurte un iceberg. A son bord, un artiste pauvre et une grande bourgeoise tombent amoureux.

     

    Mon avis : Titanic, je l’ai vu trois fois dans la même semaine lors de sa sortie. Sans le vouloir en plus. J’y suis d’abord allée avec mes parents. Puis ma meilleure amie de l’époque a voulu que je l’accompagne. Et enfin, à ma grande surprise, ma grand-mère a voulu le voir aussi.
    Et bien, contrairement à d’autres films que j’ai vu plusieurs fois en peu de temps, je ne me suis ni ennuyée, ni endormie avec Titanic.
    Pourtant, sur un film de trois heures, on pourrait s’attendre à ce qu’il y ait des temps morts, mais non. Et même si mon père, avec son humour à trois francs six sous, me dit toujours : C’est pas la peine de regarder le film, je te le dis, à la fin le bateau coule, je ne l’écoute pas et je regarde, encore et encore…

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    Et bien, même si on connaît « la fin » (en même temps, dès qu’un film est basé sur une réalité historique, on se doute plus ou moins de comment ça se termine), je ne me lasse jamais (même si je ne le regarde plus trois fois dans la même semaine, je n’ai plus seize ans, je n’ai plus la santé).
    Rien que la musique me met immédiatement dans l’ambiance. Je ne parle pas de la chanson phare du film « My Heart will go on », interprétée par Céline Dion (d’ailleurs quand on pense que James Cameron ne voulait pas de chanson et que Céline Dion ne voulait pas chanter ce titre, on se demande comment elle a fini par devenir ce titre aussi célèbre que l’on connaît aujourd’hui), mais de la musique que l’on entend tout au long du film, par petite touche, et qui a été créé par James Horner.
    Si l’histoire principale est portée par des personnages fictifs (Jack, Rose, Cal…),

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    James Cameron n’en a pas oublié pour autant ceux qui étaient réellement à bord du Titanic, comme Molly Brown,

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    Thomas Andrews (l’architecte du Titanic, qui lors du naufrage a tenté de sauver un maximum de monde sans songer à sa propre survie),

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    John Jacob Astor (qui après avoir aidé des personnes à monter dans les canots a libéré les chiens du chenil, pour leur donner une chance)

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    ou encore Benjamin Guggenheim (qui après avoir fait monter sa maitresse dans un canot s’est rendu célèbre en retournant dans la salle de réception après avoir déclaré « Nous nous sommes habillés de notre mieux et nous sommes prêts à mourir comme des gentlemen »)

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    Le choc avec l’iceberg se produit au bout d’1h30 de film, ce qui veut dire que la partie consacrée uniquement à l’histoire d’amour (même si elle se prolonge jusqu’à la fin) et celle où se déroule le naufrage sont à peu près d’égale longueur, ce qui distingue ce film des autres films catastrophe.

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    J’ai découvert Kate Winslet dans ce film, dans le rôle de Rose DeWitt-Bukater, et depuis j’adore cette actrice.

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    Une petite anecdote sur le nom des personnages fictifs. Alors qu’il avait déjà choisi le nom de Jack Dawson, James Cameron a découvert qu’il y avait vraiment eu un J. Dawson à bord du RMS Titanic. Il ne s’agissait pas d’un passager, mais d’un des ingénieurs du paquebot qui a périt dans le naufrage.

    Au début du film, on voit des plans de la véritable épave. Pour cela, James Cameron demanda à son frère Mike de créer, en collaboration avec Panavision, une caméra capable de résister à la pression de l’eau à 4000m de profondeur (où se trouve l’épave) c'est-à-dire 2000kg au cm². Et tout ça pour avoir de meilleurs plans !

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    James Cameron a laissé place à l’improvisation chez ses acteurs, comme dans la scène où Rose remercie Jack sur le pont, ou encore quand Jack dessine Rose et lui dit « Allongez vous sur le lit…je veux dire le sofa », il s’agit d’une vraie erreur de texte de l’acteur. Il faut dire que c’était la toute première scène tournée, James Cameron voulant « briser la glace » entre les deux acteurs.

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    Le naufrage en lui-même est impressionnant. Et, si on sait bien qu’il s’agit d’effets spéciaux, on sait que les choses se sont réellement passées comme ça et on ne peut s’empêcher de penser à toutes ces victimes. Tous ceux qui étaient sous les cheminées quand elles sont tombées, sous la poupe du bateau quand celui-ci s’est fendu jusqu’à la quille et qu’elle est retombée à plat sur l’eau, ceux qui ont chuté de plusieurs dizaines de mètres, et ceux qui sont tombés, encore vivants, dans cette eau glaciale.
    Et j’ai beau avoir vu ce film un nombre incalculable de fois, la fin me fait toujours pleurer !
    En général, je n’aime pas la 3D, ça me donne mal à la tête, mais là, je serais curieuse de voir ne serait-ce que la partie naufrage en 3D. Je pense que ça doit être impressionnant !


     

     

  • Le tiercé du samedi #68

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres dont vous attendez la sortie avec impatience malgré votre PAL déjà vertigineuse

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Lieutenant Eve Dallas Tome 40 Obsession du crime de Nora Roberts

     

     

     

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    Pas trouvé de résumé...

     

     

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    Mercy Thompson T09 - L'étreinte des flammes de Patricia Briggs

     

     

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    La tension entre les faes et les humains est à son comble. Lorsque la meute est amenée à affronter un troll déchaîné, la présence d’Aiden, enfant humain enlevé il y a des siècles par les faes, pourrait bien être la seule chose susceptible d’empêcher la guerre qui s’annonce.
    Prêts à le protéger coûte que coûte, Mercy, Adam et la meute devront défier le Marrok, les humains et les faes. Mais qui les protégera de celui qui a reçu l’étreinte des flammes ?

     

     

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    La sirène de Kiera Cass

     

     

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    Kahlen est une Sirène, vouée à servir son maître l'Océan en poussant les humains à la noyade. Pour cela, elle possède une voix fatale à qui a le malheur de l'entendre. Akinli, lui, est un beau et gentil jeune homme, qui incarne tout ce dont Kahlen a toujours rêvé. Tomber amoureux a beau leur faire courir un grave danger à tous les deux, Kahlen ne parvient pas à garder ses distances. Est-elle prête à tout risquer pour écouter son cœur ?



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres dont on vous a rabattu les oreilles, qui accumulent les critiques élogieuses et que vous avez trouvé moyen, voire médiocre

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Le tueur d'anges

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    Résumé : Blondes, jeunes, innocentes : c'est ainsi que le criminel choisit ses victimes. Son surnom : le tueur d'anges...
    Il y a cinq ans, une série de trois meurtres de petites filles a semé la panique dans la petite ville de Rockford, près de Chicago. Kitt Lundgren, alors chargée de l'enquête, a fait de la traque du tueur une véritable obsession. Bravant sa hiérarchie, elle a commis des erreurs, et laissé le coupable lui filer entre les doigts. Sa vie en a été marquée à jamais. Et voilà qu'après cinq ans de silence, le tueur recommence à frapper : une nouvelle victime, puis une autre, selon le même rituel macabre. Cette fois, Kitt aura sa peau.
    Mais l'enquête est confiée à l'inspecteur Marie Catherine Riggio, une jeune femme ambitieuse qui ne pardonne pas à Kitt ses erreurs du passé. La traque s'annonce tendue...d'autant que le criminel prend soin de ne laisser aucun indice derrière lui. ,
    Pourtant, Kitt tient peut-être une piste. Car le tueur d'anges s'intéresse particulièrement à elle. C'est à elle qu'il signale, au téléphone, que cette nouvelle série de crimes n'est qu'un vulgaire plagiat. Et qu'il charge Kitt, et elle seule, d'arrêter celui qu'il appelle son « copieur ». Indice crucial ou piège supplémentaire ? Kitt n'a pas d'autre choix que de suivre la règle du jeu imposée par le tueur...

     

    Auteur : Erica Spindler

     

    Edition : Harlequin Best Seller

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2008

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : J’aime beaucoup l’écriture d’Erica Spindler. Quelque soit le sujet, que ce soit thriller ou romance, la sauce prend toujours.
    Au niveau des personnages, j’ai beaucoup aimé M.C. et Kitt, même si elles sont d’un caractère assez différent, du moins au début. Avec le temps, M.C., qui est une jeune inspecteur, commence à comprendre les façons de faire de Kitt, qui est plus âgée et qui a plus d’expérience, même si elle a passé des moments difficiles.
    D’ailleurs, M.C. prend assez mal que, malgré une mise à pied et une réintégration toute récente, Kitt soit en charge de l’enquête sous le prétexte que le tueur la contacte directement au téléphone et entame avec elle un jeu du chat et de la souris.
    Les meurtres sont parfaits, sans aucun indice, mais présentent des différences avec les meurtres commis 5 ans plus tôt.
    L’enquête est difficile et la vie personnelle des deux inspecteurs mise à mal autant par les différentes pistes que par le temps de l’enquête leur prend.
    Les pistes qui semblent prometteuses s’enchaînent mais ne donnent pas toujours satisfaction. Parfois elles ne donnent rien, parfois elles entraînent dans une mauvaise direction, parfois, et c’est là le plus difficile, elles apportent un indices mais rien de plus et noyé dans un flot d’informations sans intérêt.
    Au fil de l’enquête j’ai commencé à avoir quelques doutes sur certains personnages mais la fin m’a quand même scotchée. Comme quoi, même quand on trouve certains éléments de réponses, on n’a pas forcément le fin mot de l’histoire.
    J’ai lu ce livre presque d’une traite (oui parce que l’ayant commencé un soir, 500 pages, il a fallut que je le pose le temps de dormir) et je n’ai qu’une envie, me replonger dans un autre roman de cet auteur au plus vite !

    Un extrait : Les cheveux de la petite fille semblaient doux comme de la soie. Il avait une envie folle de les toucher, de les caresser, et maudit les gants en latex qu’il était obligé de porter. Les mèches avaient la couleur des épis de blé. Chez une enfant de dix ans, c’était inhabituel. Trop souvent, la blondeur de la petite enfance fonçait progressivement avec les années et prenait une teinte plus trouble, presque sale, que seule l’oxygénation permettait de raviver.
    Il inclina la tête, satisfait de son choix. Elle était encore plus belle que la dernière petite fille ; proche de la perfection.
    Il se pencha davantage sur elle, lui caressa la tête. Ses yeux bleus le fixaient d’un regard sans vie. Il inspira profondément, s’enivrant de sa douce odeur de petite fille.
    Doucement…doucement.
    Surtout, ne pas laisser la moindre trace.
    L’Autre réclamait la perfection absolue. Il le harcelait sans relâche, de plus en plus exigeant. Et le surveillait constamment. Chaque fois qu’il jettait un coup d’œil derrière lui, l’Autre était dans son dos.
    Il sentit ses traits se crisper et s’efforça de chasser toute trace d’émotion de son visage.
    Ma jolie poupée. La plus belle des créations.
    Mon bel ange endormi.
    C’était Kitt Lundgren, la détective, qui la première avait trouvé les mots – Le tueur d’anges. Les médias s’en étaient aussitôt emparés.

    Ce nom lui plaisait.
    Mais il déplaisait à l’Autre. Rien, jamais, ne lui faisait plaisir.
    Il acheva rapidement de tout arranger : les cheveux de la petite fille ; sa belle chemise de nuit, ornée de rubans de satin, qu’il avait choisi spécialement pour elle. Tout devait être exactement ainsi.
    Absolument parfait.
    Et à présent, la touche finale. Il sortit de sa poche le tube de gloss rose pâle, et en passa une couche sur les lèvres de la petite fille, d’un geste plein de douceur. La couleur devait rester uniforme, ne pas déborder.
    Puis il contempla son œuvre avec un sourire.
    Bonne nuit, mon petit ange. Dors bien.

     

  • [Film] Les suffragettes

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    Titre original : Suffragette

     

    Réalisé par : Sarah Gavron

     

    Date de sortie : 18 novembre 2015

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : Angleterre

     

    Durée : 1h47

     

    Casting : Carey Mulligan, Helena Bonham Carter, Brendan Gleeson, Anne-Marie Duff, Natalie Press, Meryl Streep….

     

    Résumé : Au début du siècle dernier, en Angleterre, des femmes de toutes conditions décident de se battre pour obtenir le droit de vote. Face à leurs revendications, les réactions du gouvernement sont de plus en plus brutales et les obligent à entrer dans la clandestinité pour une lutte de plus en plus radicale. Puisque les manifestations pacifiques n’ont rien donné, celles que l’on appelle les suffragettes finissent par avoir recours à la violence pour se faire entendre. Dans ce combat pour l’égalité, elles sont prêtes à tout risquer: leur travail, leur maison, leurs enfants, et même leur vie. Maud est l’une de ces femmes. Jeune, mariée, mère, elle va se jeter dans le tourbillon d’une histoire que plus rien n’arrêtera…

     

    Mon avis : Ce film pose la grande question, celle que l’on se pose depuis le début de l’humanité et pour laquelle on n’a toujours pas de réponse : Qu’y-a-t-il chez la femme qui effraie l’homme à ce point ?
    Maud, le personnage principal, n’était pas une suffragette. C’est la violence de la police et du gouvernement qui l’a poussée à l’être.

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    Après avoir témoigné des conditions de sa vie de blanchisseuse devant un politicien à la place d’une amie, elle se rend à un rassemblement pour connaître les résultats des démarches faites devant le premier ministre. Devant la grogne des femmes qui se sentent trahies, les policiers ont une réaction immédiatement extrêmement violente, frappant les femmes à coups de matraque et de pied. Quand Maud essaye d’empêcher un policier de frapper une femme à terre, elle est frappée à son tour et jetée en prison.
    Cette injustice va être le départ de son implication dans le mouvement.
    Bien sûr son séjour en prison aurait pu l’éloigner du combat et la « remettre dans le droit chemin » selon l’expression de l’inspecteur chargé de l’affaire.

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    Mais cela s’ajoute à une vie de misère, un travail difficile commencé à l’âge de 7 ans, un salaire moins élevé que celui d’un homme mais pour un tiers de temps en plus et dans des conditions plus difficiles et plus dangereuses, un patron qui abuse sexuellement de ses ouvrières sans qu’elles ne puissent rien dire au risque de perdre leur emploi… un ras le bol qui pousse cette mère de famille sans histoire à s’engager dans l’espoir d’une vie meilleure.

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    Du coté des maris, les réactions sont telles qu’on peut l’imaginer, cela va de la privation de moyens financiers jusqu’à la violence pure et simple en passant par l’expulsion du foyer.
    Il faut dire que la loi est faite par les hommes et pour les hommes. Les enfants appartiennent exclusivement à l’homme, comme le foyer, comme l’argent, même s’il a été apporté au ménage par la femme. Elles dépendent complètement de leur père, de leur frère ou de leur mari.
    Le film est porté par trois excellentes actrices : l’excellente Helena Bohnam Carter qui campe Edith, la seule soutenue par son mari,

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    Anne marie Duff qui joue Violet, celle qui va introduire Maud dans le milieu

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    et Carey Mulligan qui campe Maud.

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    Meryl Streep Fait quelques apparition dans le rôle d’Emmeline Pankhurst, celle qui a créé la branche des suffragettes usant de violence.

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    Dans ce film, on côtoie des femmes ayant réellement existé, comme Emmeline Pankhurst ou Emily Davison

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    qui ont eu des impacts majeurs sur la cause, et des rôles fictifs.
    Et le générique nous livre, chronologiquement, la date où le droit de vote a été accordé aux femmes dans les différents pays.


     

  • [Livre] Abraham et fils

    Je remercie ELLE pour cette lecture dans le cadre du grand prix des lectrices

     

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    Résumé : Printemps 1963. Sur la Grand-Place de Tilliers-en-Beauce, une Dauphine jaune se gare à l'ombre du monument aux morts. Ses passagers reviennent de loin. Abraham est médecin et il cherche du travail. Son fils Franz n'a pas dix ans et aucun souvenir de leur vie passée. Bientôt, ils emménagent dans une maison trop grande pour eux. Ensemble et séparément, ils vont découvrir la France du Général, de la télévision d'État, du Canard Enchaîné, des commémorations et des secrets empoussiérés.

     

    Auteur : Martin Winckler

     

    Edition : POL

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 11 février 2016

     

    Prix moyen : 23€

     

    Mon avis : Le bon point de ce livre, c’est l’écriture. C’est le genre d’écriture qui fait que l’on ne peut pas poser le livre, même si on n’accroche pas vraiment à l’histoire.
    La narration alterne entre le point de vue de Franz, fils d’Abraham, amnésique depuis « l’accident » qui semble avoir couté la vie à sa mère, récit à la première personne, et le point de vue d’un narrateur quasi omniscient, dont on ne découvrira l’identité qu’à la fin du livre. Ce récit là est à la troisième personne.
    Les personnages principaux sont attachants, que ce soit Abraham qui couve son fils à l’extrême, Franz et sa passion de la lecture, Claire et sa fille Lucianne, qui viennent compléter la petite famille.
    En fait, les personnages secondaires sont, dans leur grande majorité, assez sympathiques aussi, excepté Gérald, le camarade de classe de Franz, une petite brute, et l’étrange homme qui parle à plusieurs reprise au jeune garçon, mais dont on ne sait rien.
    L’histoire se passe juste après la guerre d’Algérie, ce qui fait que, que ce soit entre les personnages, au travers de l’histoire du village ou encore lors des cours d’histoire que reçoit Franz à l’école, on parle beaucoup des deux guerres mondiales et des évènements en Algérie.

    La seconde guerre mondiale est la plus importante dans le livre car la plupart des personnages secondaires étaient présent et assez âgés pour comprendre ce qu’il se passait à cette période.

    En revanche, ce qui m’a dérangée dans ce livre c’est d’une part qu’on apprend à la fin qu’il doit y avoir une suite. Or, j’ai horreur de me plonger dans un livre sans savoir à l’avance qu’il y aura d’autres tomes. Je trouve que c’est prendre les lecteurs en otage.
    D’autre part, j’ai eu l’impression de perdre mon temps. On assiste certes à une très belle compilation de moments entre un père et son fils, mais je n’ai pas eu l’impression qu’il y avait un but à l’histoire. 568 pages sans réelle « histoire », sans but, sans « fin » digne de ce nom. Même s’il y a, à l’intérieur du récit principal, des histoires parallèles qui elles, trouvent leur résolution, j’ai eu l’impression de lire « pour rien »

    Un extrait : Commençons par leur apparition un beau jour de printemps, au début des années soixante, sur la Grand-Place de Tilliers, ma petite ville au milieu des blés.
    Enfin, quand je dis « leur apparition », c’est une image : ils sont arrivés en voiture.

    Et, pardon, j’ai oublié de vous le préciser : ce que je vous raconte, je n’en ai pas toujours été le témoin direct.
    J'en ai vu se dérouler la plus grande partie - l'essentiel, pour ainsi dire. Le reste, je le tiens de source sûre.
    Un jour, j’ai entendu parler d’individus à la mémoire infaillible, qui se souviennent de tout ce qu’ils ont vécu. Il n’y en a qu’une poignée sur toute la Terre, et ce sont surtout des femmes.
    Elles se rappellent précisément ce qu’elles ont fait le 14 juillet 1973 entre le bal et le feu d’artifice ; elles peuvent décrire les vêtements que portait la belle-mère du marié aux noces de leur meilleure amie ; elles sont capables de nommer tous les objets qu’elles ont mis en carton après la mort de leur père.
    Je suis un peu comme ces femmes-là. J’ai une très bonne mémoire. Pas parfaite – parfois, j’ai des trous -, mais bien meilleure, tout de même, que la plupart des gens.
    Je me souviens de tout ce qui s’est passé entre ces murs, de tout ce qui s’y est dit, de tout ce qui s’y est vu, de ce qu’on y a caché.
    Et je me souviens aussi de tout ce qu’on m’a raconté, de près ou de loin. C’est un bienfait et une malédiction.
    Quand on a une mémoire comme la mienne, on ne se rappelle pas seulement les faits et gestes, mais aussi les mots, les soupirs, les émotions. Surtout les émotions. Ces souvenirs-là sont les plus délicats, parfois les plus inconfortables.
    Et ils ne reviennent pas quand on l’a décidé : dans le grenier de ma mémoire, tout n'est pas rangé dans l'ordre, les épisodes jouent à cache-cache avec le temps. Certains sont devant, frais et vifs comme s'ils venaient d'être vécus. D’autres, assoupis au fond, se réveillent sans prévenir… Alors vous me pardonnerez si, parfois, je prends des chemins de traverse, si je vais et viens au point que vous ne savez plus de quand je parle, si je me répète de temps à autre, et si tout ce que je vous raconte n'est pas tout à fait dans l'ordre. Mes souvenirs se superposent et se chevauchent. Pour tout vous dire, les digressions, c'est un peu mon péché mignon.

     

  • [Livre] Ce qu'il nous faut, c'est un mort

     

    Je remercie ELLE pour cette lecture dans le cadre du grand prix des lectrices

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    Résumé : Trois garçons pleins d'avenir roulent à flanc de falaise.
    C'est la nuit du 12 juillet 1998, celle d'I will survive. Ce que la chanson ne dit pas, c'est à quel prix.
    Les Ateliers Cybelle emploient la quasi-totalité des femmes de Vrainville, Normandie. Ils sont le poumon économique de la région depuis presque cent ans, l'excellence en matière de sous-vêtements féminins, une légende – et surtout, une famille. Mais le temps du rachat par un fonds d'investissement est venu, effaçant les idéaux de Gaston Lecourt, un bâtisseur aux idées larges et au cœur pur dont la deuxième génération d'héritiers s'apprête à faire un lointain souvenir. La vente de l'usine aura lieu dans l'indifférence générale.
    Tout le monde s'en fout. Alors ce qu'il faudrait, c'est un mort.
    De la corniche aux heures funestes de Vrainville, vingt ans se sont écoulés. Le temps d'un pacte, d'un amour, des illusions, ou le temps de fixer les destinées auxquelles personne n'échappe.

     

    Auteur : Hervé Commère

     

    Edition : Fleuve noir

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 10 mars 2016

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Avant toute chose, ce roman est présenté comme un polar et, quand on lit le résumé, on se dit qu’effectivement, on a affaire à un polar. Mais en fait non. Pour moi ce livre n’a rien d’un roman policier.
    Cela ne veut pas dire que je n’ai pas aimé ma lecture, loin de là, mais il est vrai que l’on est un peu déçu quand on ouvre un bouquin avec certaines attentes et qu’il n’y répond pas.
    Ce livre n’est donc pas un roman policier mais plutôt un roman contemporain à suspense. Je pense que j’aurais été plus déçu, et donc moins encline à apprécier ma lecture si on ne m’avait pas prévenu à l’avance.
    Après, coté lecture, rien à redire d’autre. Le style est clair, direct ; le rythme rapide, on n’a guère le temps de reprendre son souffle entre les évènements.
    Les personnages ne m’ont pas emballée. J’entends par là que je n’ai pas ressentie d’empathie particulière pour tel ou tel personnage, ni d’antipathie d’ailleurs, excepté pour le violeur dont on parle dans les premières pages (mais c’est un vrai tordu, on ne peut que le détester).
    Je ne sais pas si c’est une volonté de l’auteur, mais pour moi, le seul personnage qui fasse vibrer, c’est l’entreprise : les ateliers Cybelle. Car c’est autour de cette entreprise familiale que tourne l’histoire.
    Les péripéties des autres personnages ne semblent presque être faites que pour mettre l’entité Cybelle (entreprise et personnel) en avant.
    Parce que finalement c’est elle que l’on suit le plus, c’est en fonction d’elle que la majorité des décisions sont prises. C’est elle que l’on découvre de sa naissance à son déclin.

    On découvre l’histoire de l’entreprise et des personnages qui lui sont attachée au travers de trois époques : 1919, date de création de l’entreprise ; 1998 où l’on rencontre les personnages principaux et 2016 où l’histoire principale se déroule.
    La fin n’est pas explosive comme elle l’est souvent dans un polar ou un roman à suspense. Je dirais que ce n’est pas vraiment une fin dans le genre point final, mais juste la fin d’un moment dans la vie de personnes que le hasard a amené à se croiser et à vivre ensemble un certain temps.

    Ce n’était certes pas ce à quoi je m’attendais lorsque j’ai ouvert ce livre, mais une chose est certaine, je n’ai regretté à aucun moment de l’avoir ouvert.

    Un extrait : Un accident de voiture au milieu de la nuit, une naissance, le grand amour ou un viol, qui sait comment les choses arrivent ? Peut-être que tout ce qui va suivre n’est dû qu’à trois petits buts : nous somment le dimanche 12 juillet 1998 au soir et, depuis quelques heures, la France est championne du monde de football.
    Pour des raisons différentes, cette date va se graver dans les esprits de chacun des personnages de cette histoire. Ce qui se passera dans dix-huit ans dépend absolument de ce qu’ils vont vivre maintenant.

    Pour une jeune fille qui marche seule dans Nancy, rien ne sera plus jamais beau.
    Pour un jeune homme noir, athlétique et sans faille qui entre en discothèque en banlieue parisienne, cette nuit est celle où, à la surprise générale, à commencer par la sienne, il va se laisser dompter.
    En Normandie, près de Dieppe, pour l’instant occupés à se servir de grands verres de vodka, trois étudiants vont briser leur amitié, ainsi que leur avenir.
    Plus au sud, dans le Var, un bébé va venir au monde.
    Sur le pays entier se lève un formidable vent. Combien de temps soufflera-t-il ?

     

  • C'est lundi que lisez vous? #69

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Livre] La déposition

     

    Je remercie ELLE pour cette lecture dans le cadre du grand prix des lectrices

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    Résumé : « Quand Guillaume Agnelet a quitté la barre, j'ai baissé la tête, je tremblais. Sur mon carnet j'ai griffonné mise à mort d'un homme. Deux jours après la déposition du fils, la cour d'assises a déclaré son père, Maurice Agnelet, 76 ans, coupable de l'assassinat de sa maîtresse et l'a condamné à vingt ans de réclusion criminelle. L'affaire avait trouvé son épilogue judiciaire.
    C'était l'histoire d'un secret de famille. Personne n'avait rien su, rien deviné. J'avais la scène sans les coulisses, la lumière sans les ombres. J'ai voulu comprendre. J'ai écrit une longue lettre à Guillaume Agnelet. Et tout a commencé."

     

    Auteur : Pascale Robert-Diard

     

    Edition : L’iconoclaste

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 20 janvier 2016

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Habituellement je lis très vite. Un livre de cette taille, 236 pages, je le lis généralement en une soirée. Mais ici, j’ai voulu prendre mon temps tant l’affaire est complexe.
    Parce qu’il y a les faits, bien sûr, que je vais rappeler, mais il y a surtout ce que l’on découvre dans ce livre, toute la dimension humaine qui a entourée ces près de 40 ans d’attente entre la disparition d’Agnès et la condamnation définitive de son meurtrier.
    Petit rappel des faits, car je me suis rendu compte en parlant du livre autour de moi que tous ne connaissaient pas l’affaire dont il est question. Petit rappel rapide, uniquement de la procédure judiciaire, ceux qui s’y intéressent trouveront de plus amples détails sans difficultés sur internet.
    En 1977, Agnès Le Roux, jeune femme assez fortunée, disparaît sans laisser de traces. Son corps ne sera jamais retrouvé. Très vite, les soupçons se portent sur son amant, l’avocat niçois Maurice Agnelet. Mais suite au témoignage d’une autre de ses maitresses, il bénéficie d’un non lieu en 1985. La maitresse en question ayant fourni l’alibi s’étant rétractée, Maurice Agnelet est remis en examen en 2000 et comparait devant les assises de Nice en 2006.
    C’est là que commence le récit de Pascale Robert-Diard. Sur ce procès qui s’ouvre près de 30 ans après les faits.
    L’affaire, on la suit de l’intérieur, l’auteur ayant bénéficié de l’éclairage du fils du meurtrier, Guillaume.
    Au travers les yeux de ce fils qui pendant plus de 30 ans a apporté un soutien sans faille à son père malgré sa conviction de sa culpabilité, on découvre Maurice Agnelet comme un homme arrogant, sûr d’échapper à la justice, méprisant envers tous et surtout envers ceux qui ne se « prosternent » pas devant lui.
    On cherche à comprendre ce qui a pu pousser ce fils modèle à « trahir » son père tout en louant son courage car il sait, avant même de prendre sa décision, qu’il se retrouvera seul contre tous.
    Devant les assises de Nice, Maurice Agnelet est acquitté. Le parquet fait appel. Renvoi est fait devant les assises d’Aix en Provence. Là il est condamné. 20 ans. Guillaume Agnelet peut respirer. Mais Maurice Agnelet se défend. Il saisi la Cour Européenne des droits de l’homme qui condamne la France en 2013. Un nouveau procès doit avoir lieu.
    Il se tiendra devant les assises de Rennes.
    C’est ce procès qui est le procès de trop pour Guillaume. Il craque et « déballe » tout ce qu’il sait. Son témoignage portera un coup fatal à son père. Son témoignage ou l’arrogance de cet homme qui n’a pas hésité à clamé devant sa famille que « tant qu’ils ne retrouvent pas le corps, je suis tranquille. Et le corps, je sais où il est. ».
    Pascale Robert-Diard nous livre une chronique judiciaire qu’on lit presque comme un roman, même si on ne s’y plonge pas aussi profondément car le style ne nous fait jamais oublier qu’il ne s’agit pas là d’un récit fictif, mais d’une véritable affaire et que Maurice Agnelet est un monstre tout ce qu’il y a de plus réel.
    Voilà d’ailleurs un petit bémol sur cette œuvre : A trop coller au style narratif qui éloigne un peu de la simple chronique judiciaire, j’ai trouvé que c’était par moment « trop long », et j’ai failli décrocher à une ou deux reprises. Je n’ai gardé le cap qu’en m’accrochant aux faits en m’efforçant d’occulter les pensées et sentiments du fils Agnelet.

    Un extrait : Il est le fils du milieu. L’aîné était brillant et épatait son père. Le dernier était handicapé et accaparait sa mère. Les premières années, la famille se serrait au premier étage du 13, cours Saleya à Nice, dans une bâtisse vieil ocre le long du marché aux fleurs, qui abritait l’appartement et le cabinet de maître Maurice Agnelet. L’avocat aimait le reflet de sa silhouette dans le miroir, ses longues jambes serrées dans une toile de velours ras, le pull fin à col romain qui lui rappelait le temps où il se rêvait séminariste et le hoquet de stupeur et d’indignation que provoquait, aux beaux jours, son arrivée au palais, les pieds nus dans des sandales dépassant de sa robe. Il attirait les garçons et plaisait aux femmes, espérait beaucoup de ses amitiés maçonniques, guignait la présidence de la Ligue départementale des droits de l’homme et appréciait que son épouse, Anne, ferme les yeux sur ses infidélités nocturnes.

    Guillaume était fasciné par l’épaisse porte capitonnée du cabinet de son père et par la mallette en peau de crocodile avec serrure à code qu’il avait rapportée de Suisse. Mais ce qu’il préférait, c’était sa moto, une vieille BMW 750 que Maurice Agnelet avait achetée aux Domaines lors d’une vente de matériel de la police et avec laquelle il venait parfois le chercher à la sortie de l’école.
    L’enfant se hissait à l’arrière, ses jambes de 7 ans trop courtes encore pour atteindre les cale-pieds. Le visage collé au dos de son père, il guettait le moment où, passé les faubourgs de la ville, la route devient étroite et serpente dans la montagne. A l’approche de chaque virage, dans l’odeur des pins brûlés de soleil et le sifflement du vent, Guillaume sentait la moto ralentir puis basculer comme si elle allait se coucher dans le fossé avant de se redresser sous l’accélération. Il fermait les yeux de peur et de plaisir en comptant les lacets qu’il leur restait à parcourir, serrait plus fort la taille de son père ; jamais il ne s’est senti plus proche de lui que dans ces moments-là.
    Leur maison se trouvait tout au bout de la route de mont Macaron. La cabane de cantonnier où ils passaient autrefois les dimanches était devenue une grande villa avec terrasse qui dominait toute la baie de Nice. Anne portait les cheveux longs et libres, elle coulait des bougies dans des pots en verre colorés en écoutant Jean Ferrat, Georges Moustaki ou Joan Baez et interdisait à ses fils d’approcher du métier à tisser à deux pédales qui trônait dans le salon. Bientôt, il y aurait une piscine et des fêtes auxquelles Maurice Agnelet, devenu vulnérable de sa loge et conseiller municipal, convierait chaque année plus de monde.
    Dans le jardin, les trois garçons jouaient à dévaler en hurlant le toboggan de métal dont le rouge commençait à faner au soleil. Thomas inventait des blagues qui le faisaient beaucoup rire.
    « Quelle est la différence entre un avion et une pomme de terre ? Réponse : l’avion il vole, et la pomme de terre, elle va dans la terre ».
    Jérôme, l’aîné, avait un privilège que Guillaume lui enviait. Son père l’emmenait une fois par semaine au cinéma voir des films « de grands ». Il avait promis aux deux cadets qu’il ferait la même chose avec eux, plus tard.

    Mais plus tard est arrivée « l’affaire ». Guillaume avait 8 ans. Il ne se souvenait pas que la brune souriante aux yeux noirs qui lui avait offert une glace un jour qu’elle raccompagnait Maurice Agnelet en voiture s’appelait Agnès. Ce n’est que bien après que ce prénom a envahit sa vie.

     

  • Le tiercé du samedi #67

      

     

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres qui vous ont fait pousser un « nooooon » déchirant qui a fait sursauter la moitié de votre quartier, tout ça à cause de la mort inopinée d’un personnage (et si vous aviez été l’auteur, ce n’est sûrement pas celui-là que vous auriez supprimé)

     

    Comme toujours pour ce genre de thème, je ne mets le nom du malheureux qu'en commentaire sous la photo de la couverture du livre. Comme ça, si vous ne voulez pas savoir, vous ne regardez pas! Pour lire la réponse, il faut la surligner en passant la souris dessus et en maintenant le clic gauche enfoncé. (J'ai mis le texte en blanc sur blanc, pour essayer de limiter au maximum les spoiler)


    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Divergente

     

     

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    Réponse: Tris! Non mais franchement! Tuer l'héroïne, alors que la trilogie est raconté dans sa grande majorité de son point de vue, à la première personne, c'est bidon! Et en plus ça fait souffrir Quatre et il avait pas besoin de ça!

     

     

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    Merry Gentry

     

     

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    Réponse: Sholto! Pour moi, il était quasi increvable. Je veux dire, il commande au peuple qui fait faire des cauchemars aux créatures de cauchemars! Alors qu'il meure, et en plus comme ça (non, je ne dirais pas comment ni dans quel tome, ne vous fiez pas forcément à l'image, c'est la seule que j'avais sous la main, comme ça ceux qui ont lu l'article et qui liront la série qu'après vont passer leur temps à trembler pour lui ^^)...

     

     

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    Harry Potter et les Reliques de la mort

     

     

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    Réponse: Severus Rogue! Non mais sérieux! Il avait pas assez souffert? D'abord sous les ordres de Voldemort et après sous ceux de Dumbledore qui était pas tellement mieux? Il a sacrifié sa vie entière pour racheter une erreur de jeunesse et au final... Non, j'étais écœurée! (Encore plus que pour Sirius, Remus, Tonks et Fred!)



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres dont vous attendez la sortie avec impatience malgré votre PAL déjà vertigineuse

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Red Queen - T02 - Glass Sword

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    Résumé : Mare Barrow a le sang rouge, comme la plupart des habitants de Norta. Mais comme les seigneurs de Norta, qui se distinguent par leur sang couleur de l’argent, elle possède un pouvoir extraordinaire, celui de contrôler la foudre et l’électricité. Pour les dirigeants de Norta, elle est une anomalie, une aberration. Une dangereuse machine de guerre.
    Alors qu’elle fuit la famille royale et Maven, le prince qui l’a trahie, Mare fait une découverte qui change la donne : elle n’est pas seule. D’autres Rouges, comme elle, cachent l’étendue de leurs pouvoirs. Traquée par Maven, Mare fait face à sa nouvelle mission : recruter une armée, rouge et argent. Aussi rouge que l’aube, plus rapide qu’un éclair d’argent. Capable de renverser ceux qui les oppriment depuis toujours.
    Mais le pouvoir est un jeu dangereux, et Mare en connaît déjà le prix.

     

    Auteur : Victoria Aveyard

     

    Edition : MSK

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 10 février 2016

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : J’ai retrouvé avec plaisir Mare et Cal dans ce second tome. On les suit après qu’ils aient échappés, à la fin du tome 1, au sort auquel les destinait Maven et Elara.
    A la fin de ce premier tome, Mare avait également appris qu’elle n’était pas la seule Rouge dotés de pouvoirs au travers du royaume.
    Mare doit apprendre à se blinder dans ce tome mais comme, contrairement à Maven et Elara, elle n’est pas une psychopathe, elle lutte pour ne pas sombrer sous le poids de la culpabilité. Contrairement à d’autres chroniques que j’ai pu lire, Mare ne m’a pas énervée. Il ne faut pas oublier qu’elle n’a que 16 ans et le poids de nombreuses morts sur la conscience, même si elle n’a jamais vraiment eu le choix. Au contraire, j’ai trouvé que ses hésitations, ses doutes, ses problèmes de conscience, la rendent encore plus humaine. Parce que oui, les ados de 16 ans qui doivent faire face à tout cela et qui restent de marbre, sans état d’âme, qui n’ont jamais envie de se rouler en boule et de se laisser aller à pleurer toutes les larmes de leur corps, ne sont pas normaux et ne m’inspireraient aucune sympathie. Les héros ne sont pas ceux qui agissent comme des robots sans faille. Tout comme le courage n’est pas l’absence de peur.
    En revanche, la garde écarlate, et particulièrement le Colonel, eux oui, ils m’ont énervée. Tout simplement parce qu’ils ne valent pas mieux que les dirigeants Argents : incapables de comprendre que certains Argents puissent avoir d’autres idées que leurs congénères, avide de pouvoir, prêt à détruire tous ceux qui sont différents (ou du moins à les emprisonner). Bref comme souvent, les deux camps semblent aussi méprisables l’un que l’autre.
    Kilorn aussi m’a énervée. Sa jalousie à peine voilée de ne pas avoir de pouvoirs qu’il tente de cacher sous un mépris des pouvoirs, son obsession à détester Cal, même quand celui-ci montre bien qu’il est de leur coté.
    Mare ne semble pouvoir faire confiance à personne, exceptés à une poignée plus que réduite de personnes, deviennent très vite pénibles.
    Au fil des pages, nous rencontrons de nouveaux personnages et Mare va découvrir que les pouvoirs de ses semblables sont étonnants, très différents de ceux qu’elle a rencontré chez les Argents. Mais si ces pouvoirs semblent plus puissants, il ne faut pas oublier que les « sang-neufs » ainsi que l’on appelle les Rouges avec pouvoirs sont moins entrainés que les Argents, qui exercent leurs pouvoirs depuis l’enfance.
    On voit peu Maven, ce qui est logique puisqu’on suit Mare et qu’elle ne cherche pas vraiment à être en sa présence, mais il fait quelques petites apparitions intéressantes.
    Ce tome met les convictions de Cal à rude épreuve. Car, bien qu’il ait été trahi par son frère et qu’il désire se venger, il ne souhaite pas de révolution, il ne veut pas changer l’ordre établit et les places respectives des Argents et des Rouges. Là, c’est toute son éducation, tout ce qu’on lui a toujours appris qu’il doit remettre en question, et ce n’est pas facile.
    Je m’attendais plus ou moins à une fin comme celle-ci, mais j’avoue qu’elle a dépassé toutes mes prévisions et que j’attends avec impatience le tome 3 pour voir comment l’auteur a prévu de dénouer la situation !

    Un extrait : Shade finit par s’arrêter brusquement, ses talons creusant une balafre dans la terre. J’en profite pour hasarder un regard alentour. Kilorn s’immobilise à notre hauteur, son fusil pointé vers le ciel, en vain. Personne d’autre ne nous a suivis. Je ne vois même plus l’avenue, ni les guenilles rouges se déplaçant à travers les ruines.

    Mon frère scrute les branches d’un œil noir, attendant que les avions s’éloignent.

    — On va où ? lui demandé-je, à bout de souffle.

    C’est Kilorn qui me répond.

    — Le fleuve. Puis l’océan. Tu peux nous emmener ? ajoute-t-il.

    Il pose brièvement les yeux sur les mains de Shade, comme s’il pouvait voir son don inscrit dans sa chair. Pourtant le pouvoir de mon frère reste, à l’image du mien, enfoui. Invisible tant que celui-ci n’a pas décidé de le dévoiler. Il secoue la tête.

    — Pas en un seul saut, c’est trop loin. Et je préfère courir, économiser mes forces.

    Son regard s’assombrit.

    — Pour quand on en aura vraiment besoin.

    Je partage son avis. Je suis bien placée pour connaître la fatigue qui suit l’utilisation de mon pouvoir, une fatigue jusque dans les os, qui interdit presque tout mouvement, sans parler de se battre.

    — Où emmènent-ils Cal ?

    Ma question arrache une grimace à Kilorn.

    — Ça ne pourrait pas m’être plus égal !

    — Eh bien ça ne devrait pas ! rispoté-je d’une voix que l’incertitude rend tremblante.

    Non, il a raison. Et tu devrais l’imiter. Si le prince est parti, tu ne dois pas le retenir.

    — Il peut nous aider à sortir de cette situation. Il peut combattre à nos côtés.

    — Il s’échappera ou nous tuera à l’instant où on lui en fournira l’occasion, cingle-t-il en arrachant son foulard pour montrer sa colère.

    Je vois aussitôt, dans mon esprit, le feu de Cal. Il détruit tout sur son passage, du métal à la chair.

    — Il aurait déjà pu vous tuer.

    Je n’exagère pas, et Kilorn le sait.

    — J’avais imaginé que vous vous seriez, par je ne sais quel miracle, lassés de vos chamailleries, lance Shade en s’interposant. Quelle naïveté de ma part !

    Kilorn marmonne une excuse entre ses dents serrées, pas moi. Je suis trop concentrée sur les avions, laissant leurs cœurs électriques battre contre le mien. Ils s’affaiblissent à chaque seconde, de plus en plus distants.

    — Ils s’éloignent. Si on veut y aller, c’est maintenant.

    Mon frère et Kilorn me considèrent avec la même perplexité, pourtant ni l’un ni l’autre ne proteste.

    — Par ici, dit Shade, pointant le doigt en direction d’un fourré.

    Un ruelle, presque invisible, s’insinue entre les arbres ; la terre a été balayée pour révéler la pierre et l’asphalte dessous. Une fois de plus, Shade me prend par le bras, et Kilorn s’élance devant nous, à une cadence soutenue.

    Les branches nous griffent, elles débordent au-dessus du chemin qui s’étrécit à tel point qu’il nous est bientôt impossible de courir côte à côte. Au lieu de me lâcher, Shade me serre plus fort que jamais. Soudain, je me rends compte qu’il ne me touche plus. C’est l’air tout autour qui se raréfie. Le monde se comprime le temps d’une seconde brûlante, noire. Puis, en un clin d’œil, nous nous retrouvons de l’autre côté du fourré, et nous nous retournons pour voir Kilorn émerger du massif gris.

    — Mais il était devant…, murmuré-je, déconcertée.

    Nous avançons au milieu d’une rue, le ciel et la fumée dérivent au-dessus de nos têtes.

    — Tu…

    Shade me sourit. Sa joie semble inconvenante dans ce contexte, avec le hurlement distant des réacteurs.

    — Disons que j’ai… sauté. Tant que tu ne me lâcheras pas, je pourrai t’emmener, précise-t-il avant de m’entraîner dans une ruelle voisine.

    Mon pouls se précipite à l’idée que je viens de me téléporter. Il serait presque possible d’en oublier notre situation critique. Les avions ne tardent pas à me la rappeler. Un autre missile explose au nord, abattant un bâtiment dans un fracas de tremblement de terre. Une vague de poussière s’engouffre dans la ruelle, nous recouvrant d’une nouvelle couche de gris. La fumée et le feu me sont devenus si familiers que je sens à peine leur odeur, même lorsque la cendre se met à tomber comme de la neige. Nos pieds y déposent des empreintes. Peut-être nos dernières traces…

    Shade sait où il se rend et il y va à un bon rythme. Kilorn n’a aucune difficulté à nous suivre, malgré le fusil qui le ralentit. Le détour nous a ramenés à l’avenue. À l’est, un tourbillon de lumière pénètre la poussière et la brume, apportant avec elle une bouffée d’air marin salé. À l’ouest, le premier immeuble touché par un missile évoque un géant écroulé et nous interdit toute retraite vers la station. Bris de verre, squelettes d’acier et étranges panneaux d’un blanc délavé se dressent tout autour de nous : un véritable palais en ruine.

    Qu’était-ce donc ? me demandé-je vaguement. Julian aurait la réponse.Le simple fait de penser à son nom m’est douloureux, et je repousse cette sensation. Quelques guenilles rouges filent dans l’atmosphère cendrée, et je guette une silhouette familière. Cal demeure pourtant invisible, ce qui me terrifie.

    — Je ne pars pas sans lui.

    Shade ne prend pas la peine de me demander de qui je parle. Il le sait déjà.

    — Le prince vient avec nous, je t’ai donné ma parole.

    Ma propre réaction me lacère le ventre.

    — Je ne te fais pas confiance.

    Shade est un soldat. Sa vie a été tout sauf facile et la souffrance lui est familière. Ce qui n’empêche pas ma réponse de le blesser profondément. Je le lis sur son visage.

    Je m’excuserai plus tard, me rassuré-je. S’il y a un plus tard… Un autre missile passe au-dessus de nos têtes, atteignant sa cible à quelques rues de là. Le coup de tonnerre de l’explosion ne masque pas le bruit plus effrayant qui monte tout autour de nous.

    Le martèlement rythmé de mille pieds.