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  • [Livre] Partir

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    Résumé : Un mari apparemment charmant. Un fils adorable. Une maison ravissante. Emily Coleman est une femme comblée. Pourtant, un beau matin, elle prend le train pour Londres, bien décidée à tout laisser derrière elle. C'est désormais sous l'identité de Catherine Brown qu'elle partage un appartement miteux avec des colocataires et occupe un travail sans avenir. Elle n'aspire désormais qu'à une seconde chance. Mais qu'est-ce qui a pu la pousser à abandonner une vie qui semblait si parfaite ? Quel est ce secret qu'elle protège avec tant de force ?

     

    Auteur : Tina Seskis

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 05 mars 2015

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : On est ici dans un thriller psychologique où on rencontre un véritable puzzle, alternant entre divers personnages et mêlant passé et présent.
    Pour autant, on ne perd pas le fil de l’histoire.
    En effet, les points de vue des personnages secondaires ainsi que le passé d’Emily/Cat sont racontés à la troisième personne.
    Le récit au présent d’Emily/Cat, qui est le plus important, est à la première personne.
    Au premier coup d’œil, on peut donc se situer dans le temps. Pour les personnages, c’est tout aussi facile, le nom du personnage concerné étant cité dès la première phrase du chapitre qui lui est consacré.
    Dès le départ, on a certains indices sur les raisons qui ont pu conduire au départ d’Emily. Cependant, il est difficile d’avoir des certitudes car on a toujours l’impression d’être à deux doigts de la solution mais sans arriver à voir l’ensemble du tableau.
    C’est un livre addictif, peut-être parce que les informations nous sont distillées au compte-goutte et qu’il est extrêmement difficile d’attendre pour en savoir plus.
    Quand on a enfin la réponse à nos questions, j’avais deviné une petite partie mais j’étais loin du compte en réalité. Disons que j’avais un élément sur environ une centaine.
    Je n’ai vraiment pas vu venir cette explication, il faut dire que l’auteur a su admirablement nous donner pleins d’infos tout en nous cachant un élément essentiel. On se rend d’ailleurs compte qu’elle ne nous induit pas vraiment en erreur, on le fait tout seul.
    C’était donc une excellente lecture. Avec peut être un début un peu lent, mais un rythme qui s’accélère au fur et à mesure que l’on s’approche de la conclusion.

    Un extrait : Le quartier est moche et la maison parfaitement minable. Non seulement je n’ai pas envie d’entrer mais je me demande ce que je fais ici. (J’ai peut-être fini par devenir folle. Ç’aura mis du temps, en tout cas.) J’ignore ce qui m’attend à l’intérieur mais ça ne peut pas être pire que ce que j’ai devant les yeux – une haie encombrée de broussailles que personne n’a taillée depuis une éternité, des caisses remplies de bouteilles vides empilées dans un coin, trois grosses poubelles à roulettes dégageant une odeur immonde, des rideaux à gros motifs suspendus de guingois derrière des fenêtres en alu, une façade en briques ébréchées, peintes à la va-vite, un porche en PVC. Je pense à notre magnifique cottage de Chorlton fleurant bon la lavande, à sa porte d’entrée vert bouteille, à ses fenêtres ornées de jardinières débordant de géraniums. Je revois notre quartier de bobos, paisible mais toujours animé. L’endroit idéal pour fonder une famille. C’est pour cela que nous l’avions choisi au départ. On avait tout sur place : des bistrots sympas, des marchés, des concerts en plein air, une grande brasserie avec une terrasse verdoyante et, bien sûr, de magnifiques sentiers de randonnée le long de la Mersey. Ben avait même dit qu’on pourrait acheter un chien. Je lui avais souri parce que nous avions eu la même idée au même moment, comme toujours.

    À présent, je n’arrive pas à détacher mes yeux de cette baraque pourrie. Je devrai m’en satisfaire si je veux dormir avec un toit sur la tête, cette nuit – l’heure tourne, alors parons au plus pressé. Je respire à fond, redresse le dos, rajuste la sangle de mon fourre-tout qui me scie l’épaule et pose le pied sur le perron.

    Une fille noire à la mine revêche ouvre la porte. « Oui ? dit-elle.

    – Bonjour, je viens pour la chambre.

    – Quelle chambre ? Il n’y a pas de chambre ici.

    – Oh. J’ai discuté avec… » Je réalise que la fille de l’Essex ne m’a pas donné son nom. Je fais une deuxième tentative.

    « J’ai discuté avec une personne au téléphone, cet après-midi. Elle disait que quelqu’un avait déménagé, qu’une chambre était libre…

    – Vous devez vous tromper d’adresse, désolée. » Elle commence à repousser le battant.

    « Non, s’il vous plaît, dis-je. C’était, euh, la chambre de Castro, je crois. Il est parti aujourd’hui, paraît-il. Est-ce que je peux parler à quelqu’un qui serait au courant ? »

    La fille prend un air agacé. « Personne ne s’appelle Castro, ici. Je vous l’ai déjà dit, vous vous êtes trompée d’adresse. » Elle me claque la porte au nez.

    Je tourne les talons, le visage baigné de larmes. Quelle humiliation ! Je vacille sous le poids de mon sac, alors je le pose sur le trottoir au pied de la haie et je m’assois dessus. Personne ne peut me voir depuis la maison. J’ai l’impression que je vais m’évanouir. J’ai chaud, j’ai faim, je n’ai nulle part où aller, tout me file entre les doigts. Je colle ma tête entre mes genoux en attendant que le manège cesse de tourner. Je veux rentrer chez moi, je veux mon mari. Soudain, j’entends la porte s’ouvrir, une fille courir dans l’allée en m’interpellant. Je garde la tête baissée sans répondre et, quand je m’aperçois qu’elle est debout devant moi, je me force à lever les yeux et je vois… un ange. « Tu es venue pour la chambre de Fidel ? Allons, trésor, ne pleure pas, cette nana est vraiment insupportable quand ça lui prend. Il ne faut pas faire attention. Viens, entre, je vais te préparer un verre, tu m’as l’air d’en avoir besoin. » Et c’est ainsi que je fais la connaissance d’Angel, mon ange gardien, mon salut.

     

  • Le tiercé du samedi #62

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois personnages que vous voudriez interpréter à l’écran si vous étiez actrice (et oui, si c’était bien fait, évidemment)

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Becky Lynn Lee dans Destinée d'Erica Spindler

     

     

     

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    Vivian das Sang et Chocolat d'Annette Curtis Klause

     

     

     

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    Parce que franchement l'adaptation est une insulte au roman!

     

     

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    Gin "L'araignée" Blanco de l'exécutrice de Jennifer Estep

     

     

     

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    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois adaptations en DESSIN ANIME que vous avez préféré (ce peut être un long métrage ou une série d’épisodes)

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Film] Anastasia

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    Titre original : Anastasia

     

    Réalisé par : Don Bluth et Gary Goldman

     

    Date de sortie : 04 février 1998

     

    Genre : Film d’animation

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h25

     

    Casting : Céline Monsarrat (Anastasia), Emmanuel Curtil (Dimitri), Jean-Michel Farcy (Vladimir), Lucienne Chiaroni (L’impératrice Marie), Patrick guillemin (Bartok)…

     

    Résumé : Saint-Pétersbourg, 1917. Comment l'impératrice Marie et sa petite fille Anastasia vont être sauvées du funeste sort, provoqué par la révolution, qui s'abat sur la famille impériale, par un jeune employé de cuisine : Dimitri. Mais le destin les sépare une nouvelle fois. Dix ans après la chute des Romanov, une rumeur persistante se propage : la fille cadette de l'empereur serait encore en vie...

     

    Mon avis : Ce dessin animé n’est pas un Disney mais la confusion est fréquente. D’ailleurs en ce qui me concerne, il est rangé avec les Disney car je trouve que sa qualité est similaire.
    L’histoire s’inspire  du mystère ayant entouré Anastasia. En effet quand les corps de la famille royale furent exhumés, il manquait le tsarévitch et l’une des filles. Aussitôt, on a pensé qu’il s’agissait d’Anastasia (la plus jeune) et qu’elle était donc sûrement vivante. Le nombre de personnes ayant prétendue être la princesse disparue a alimenté cette rumeur, bien que chaque fois la preuve de l’imposture ait été apportée.
    Finalement, les corps manquants furent retrouvés. En 2008, des analyses génétiques ont prouvés qu’il s’agissait bien des corps du tsarévitch et de la grande duchesse Maria (et non d’Anastasia comme on l’a si longtemps pensé).
    Le dessin animé exploite aussi le caractère surnaturel que l’on a attribué à Raspoutine du fait de son « refus de mourir » lors de son assassinat (peut être empoisonné, battu, abattu de trois balles à bout portant puis jeté dans la Nera, son autopsie révèle de l’eau dans ses poumons. Il était donc vivant lorsqu’il fut jeté à l’eau, et ce malgré tout ce qu’il avait subi).

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    Dans le dessin animé, Raspoutine, coincé dans une sorte d’enfer, se sert de son serviteur, Bartok, une chauve souris très comique (même s’il ne le fait pas exprès), pour tenter de faire aboutir sa vengeance contre la famille Romanov.

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    Les chansons sont entraînantes et facile à retenir. Elles ponctuent l’histoire sans l’éclipser.
    Anya/Anastasia, amnésique, va former sa personnalité d’adulte à partir de ce qu’elle est devenu à l’orphelinat (une jeune femme débrouillarde et protectrice envers les plus jeunes) et des souvenirs de son enfance qui vont revenir peu à peu au fur et à mesure de son voyage vers Paris, où elle espère retrouver l’impératrice Marie et découvrir qui elle est vraiment.

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    Les dessins, l’histoire et les chansons, un cocktail efficace pour enchanter les petites filles (et les plus grandes) !

     

  • [Livre] Aurora Teagarden – T06 - Crime et baby-sitting

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    Résumé : Quand le livreur de bois se met à lancer en chantant des bûches à la tête d’Aurora, avant de se déshabiller dans son jardin, la bibliothécaire la plus atypique et sympathique de Géorgie entrevoit de nouveaux ennuis. Regina, la nièce de son mari Martin, débarque à l’improviste avec un nourrisson dont la naissance ne leur avait même pas été annoncée. À peine arrivée, la jeune mère disparaît en laissant l’enfant sous un lit et le père sur le pas de la porte, assassiné… Sur les traces de Regina, Aurora et Martin retournent jusqu’en Ohio pour y découvrir, à leurs risques et périls, les méandres de l’instinct maternel et de sordides secrets de famille.

     

    Auteur : Charlaine Harris

     

    Edition : J’ai lu 

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 24 Septembre 2014

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Ce tome est le dernier traduit en français et, Dieu merci, il ne se termine pas en laissant des questions ouvertes parce que j’aurais alors maudit les éditeurs français plus que je ne le fait déjà.
    Ce tome m’a énervée. Ou plutôt ce sont la majorité des personnages qui m’ont énervée.

    J’ai trouvé Aurora egocentrique et immature. Elle qui ne cesse de se plaindre de ne pas avoir d’enfant se met immédiatement à se plaindre de devoir s’occuper de celui de la nièce de son mari. Elle regrette presque de ne pas pouvoir ranger le gamin sur une étagère jusqu’à ce qui lui prenne l’envie de s’en occuper de nouveau.
    D’ailleurs son amie Sally résume ça parfaitement, et, même si Aurora est choquée et n’admet pas les critiques qui lui sont faites, j’ai trouvé l’analyse de la journaliste parfaitement juste.
    Martin continue avec ses cachotteries permanentes et, même s’il y a toujours beaucoup d’amour entre eux, j’ai l’impression qu’Aurora atteint la limite de ce qu’elle est capable de supporter avec lui. De plus son indifférence devant la stérilité de sa femme, révélée dans le tome précédent, est vraiment horrible. Dans la mesure ou lui-même a un fils, dont il ne s’est apparemment pas occupé en dehors de mettre la main au porte-monnaie, et dans la mesure ou il n’était pas certain d’avoir envie d’autres enfants, il fait comme si la stérilité d’Aurora n’était pas un problème. De toute évidence, le fait qu’elle puisse en souffrir ne lui traverse même pas l’esprit.
    Les quelques détails que donne Aurora sur ses relations avec la famille de son mari donne envie de leur mettre des claques à tous, tous autant qu’ils sont. Au final celle qui se montre la plus amicale avec elle, c’est Cindy, l’ex-femme de Martin, c’est quand même un comble.
    Regina, la nièce de Martin est insupportable de stupidité et d’immaturité et Rory, son « ami », est louche et semble non seulement avoir un sens moral plus que douteux mais prendre clairement tout le monde pour des imbéciles.
    Pour une fois, j’avais trouvé à l’avance qui était le coupable (bon ok, seulement quelques pages avant que ce ne soit révélé).
    En revanche, il y a une intrigue secondaire dans ce tome, et celle là je n’aurais jamais pu trouver la solution. Je lui reproche quand même de ne pas être aboutie, j’aurais aimé une vraie conclusion sur ce sujet.
    Il y a aussi quelque chose de différent dans ce tome, c’est que c’est le premier de la série qui m’ait fait pleurer.
    Je ne m’attendais pas du tout à l’épilogue, je ne pensais vraiment pas que les choses s’enchaineraient de cette façon.
    Bien que le tome ne se termine pas, comme je l’ai dis plus haut, sur des questions restées en suspend, j’aurais aimé lire le tome 7 avant de connaître les retombées des derniers évènements de ce tome. Mais comme je ne suis pas bilingue, je resterais frustrée !

    Un extrait : Le début de la fin, ce fut le jour où le livreur de bois devint fou, dans mon jardin.

    Darius Quattermain apparut soudain au volant de son vieux pick-up bleu brinquebalant, qui traînait une remorque remplie de bûches de chêne. Mère et John Queensland étaient sur le point de partir. Aida Brattle Teagarden Queensland – ma mère, en d’autres termes – revenait d’un séminaire destiné aux professionnels de l’immobilier, catégorie « Mon CA dépasse le million ». Très occupée, elle s’était malgré tout donné la peine de m’apporter une robe qu’elle m’avait achetée là-bas, en Floride. Retraité, son mari John l’avait accompagnée, simplement parce qu’il aime bien passer du temps avec elle.

    Alors que Darius descendait de son véhicule, Mère me serrait dans ses bras.

    — John ne se sent pas très bien, Aurora. Nous allons reprendre la route et rentrer.

    Elle s’exprimait toujours comme si nous vivions à la lisière de toute civilisation. En réalité, notre propriété se situe à deux kilomètres de Lawrenceton et par temps clair, j’aperçois la sienne, nichée aux abords de la plus jolie banlieue de la ville.

    John n’avait en effet pas bonne mine et je trouvais cela inquiétant. C’est un golfeur et, à 64 ans, il rayonne de santé et d’énergie. Il est bel homme d’ailleurs, et pour ne rien gâcher, il est vraiment gentil. À ce moment précis néanmoins, son âge se voyait cruellement et il avait l’air gêné – les hommes ne supportent pas la maladie.

    — Rentre donc te coucher, lui conseillai-je, préoccupée. Et n’hésite pas à m’appeler, quand Maman sera au bureau, d’accord ?

    — Oui, ma chérie, ne t’inquiète pas, me répondit John, l’air grave.

    Tandis qu’il s’installait du côté passager de la Lincoln de Mère, celle-ci frôla ma joue de ses lèvres et je la remerciai de nouveau pour la robe. Pendant qu’elle faisait demi-tour et redescendait notre allée, je suivis la voiture des yeux, avant de marcher tranquillement vers Darius, qui enfilait ses gants de travail.

    Cette journée parfaitement ordinaire avait commencé par le départ de Martin pour l’usine. Puis j’étais allée travailler à la bibliothèque. À mon retour, j’avais décidé que je ne ferais pas grand-chose.

    Je n’en avais pas la moindre idée, mais cette journée parfaitement ordinaire allait prendre un tour catastrophique.

    Tout commença très lentement.

    — Vous le voulez où, votre bois, madame Bartell ? me demanda Darius Quattermain.

    — Ici, sous les marches, s’il vous plaît.

    Nous nous tenions près du garage, qu’un passage couvert relie à la maison. De ce côté-là, un escalier monte le long du mur et mène à un studio aménagé sous le toit.

    — Vous n’avez pas peur que les insectes abîment votre parement ?

    Darius me fixait d’un œil dubitatif et je haussai les épaules.

    — C’est Martin qui a choisi l’endroit. Si ça ne lui plaît pas, il peut toujours déplacer le tout.

    Il me toisa d’un regard étrange, presque comme s’il me voyait pour la première fois. Conservateur dans l’âme, il estimait certainement que mon attitude n’était pas appropriée pour une bonne épouse.

    Malgré tout, après m’avoir demandé la permission d’approcher la remorque aussi près que possible, il se mit au travail et déchargea rapidement dans le froid. Le ciel était gris et la météo avait annoncé de la pluie. Le vent se leva, soufflant mes cheveux longs dans mes yeux et me faisant frissonner. J’enfonçai mes mains dans les poches de mon épais gilet rouge et me tournai pour rentrer à l’intérieur. J’avais planté des rosiers au coin de la véranda, derrière la maison, côté cuisine. Ils avaient besoin d’une bonne taille. Je me demandais si je pouvais m’en charger maintenant ou s’il fallait plutôt attendre le mois de février, lorsqu’une bûche vint frapper le sol devant moi, manquant ma tête de peu.

    Je fis volte-face en m’écriant.

    — Monsieur Quattermain ? Ça va ?

    Darius Quattermain, diacre de la Sainte Église d’Antioche, entonna soudain « Elle descend de la montagne à cheval » en s’égosillant. Il ne s’était pas interrompu dans sa tâche. Toutefois, au lieu d’empiler sagement les bûches, il les envoyait voler en tous sens avec frénésie.

    — Ho là ! m’exclamai-je d’une voix forte, luttant contre la panique.

    Le rondin suivant faillit atteindre mon épaule et je battis en retraite chez moi, refermant à clé aussitôt le seuil passé. Une minute plus tard, je risquai un œil par la fenêtre. La situation ne montrait aucun signe d’accalmie et Darius avait encore une belle quantité de munitions dans son pick-up – je n’y pensais même plus en termes de combustible.

    Je composai alors le numéro du shérif.

     

  • Mes sorties du mois #11

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    Chaque mois voit son lot de sorties, que ce soit en livres ou en films. 
    Chaque 1er mercredi du mois, je vous donnerai les sorties, parmi celles qui ont retenues mon attention.
    Voyons ce qui nous attend d'intéressant ce mois-ci!

     
    Que ce soit les livres ou les films, je vous laisse aller sur booknode ou allociné pour découvrir résumés et/ou bandes annonces.

     

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    Sorties poche:

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    Sorties Grand Format:

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    Et vous? Vous avez repéré des sorties intéressantes pour ce mois de juillet?

     

  • [Livre] Aurora Teagarden – T05 - La Mort en Talons Aiguilles

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    Résumé : Il faut bien le dire, Aurora Teagarden n’avait jamais porté le sergent détective Jack Burns dans son cœur. Mais le jour où elle voit atterrir son cadavre, largué par avion, au beau milieu de son jardin, le souffle lui manque. Par chance, Roe ne figure pas sur la liste des suspects : elle n’a apparemment rien à voir avec ce meurtre. Pourtant, d’autres phénomènes étranges se produisent révélant un message à elle seule destiné, un code qu’elle a intérêt à déchiffrer avant qu’il ne soit trop tard…

     

    Auteur : Charlaine Harris

     

    Edition : J’ai lu 

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 04 Juin 2014

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Petit bond dans le temps et nous voilà deux ans après les évènements du tome précédent.
    Aurora file le parfait amour avec Martin tandis qu’autour d’elle les couples qu’elle enviait jadis semblent se déliter : son amie Sally s’est séparée de Paul, son second mari qui est aussi le frère de son premier mari, son ex petit ami Arthur s’est séparé de son épouse Lynn, une des amie dont elle avait été la demoiselle d’honneur a divorcé et est revenu vivre à Lawrencetown…
    Aurora a pris ses habitudes en tant qu’épouse et le couple que son mari a engagé pour servir à la fois de gardes de corps et de jardiniers est devenu des amis.
    La vie est donc bien tranquille.
    Ca ne pouvait pas durer.
    Et pour une fois, ce n’est pas Aurora qui cherche les ennuis, mais bien les ennuis qui la trouvent.
    Le corps de Jack Burns, l’inspecteur de la criminelle qui n’a jamais caché son hostilité envers la jeune femme, tombe littéralement dans son jardin, largué apparemment d’un avion.
    Puis des phénomènes étranges se produisent : un ruban noué autour du coup de sa tigresse de chatte, des fleurs livrées anonymement, l’agression d’une personne avec qui Aurora et Angel, sa garde du corps, s’étaient disputées….
    Mais qui donc est visée ? Aurora ? Ou Angel qui est présente à chaque fois ? Les messages pourraient s’appliquer aussi bien à l’une qu’à l’autre.
    En parallèle de tout ça, deux personnes, dont on ne sait exactement si elles sont policiers, marshalls, agents fédéraux, mais qui sont clairement antipathiques, semblent s’intéresser d’un peu trop près à la mort de Jack Burns et par ricochet à Aurora et son entourage.
    Je sens une certaine tension entre Aurora et son mari. Pas forcément quelque chose de grave, mais Aurora a appris une chose sur elle et Martin ne semble pas comprendre l’importance que cette révélation a sur son épouse.
    Encore une fois, je n’ai pas vu venir le coupable, et encore une fois, quelques indices permettaient de le soupçonner mais j’étais tellement partie sur une autre piste que je ne les ai remarqués que quand Aurora l’a elle-même pointé du doigt.
    L’air de rien, cette série est addictive et je vais de ce pas me plonger dans le dernier tome apparemment traduit en français (les tomes 7 et 8 sont respectivement sortis en 2002 et 2003 en anglais. Encore une série abandonnée par nos « chers » éditeurs français !) des (més)aventures d’Aurora Teagarden.

    Un extrait : Lorsque l’homme tomba du ciel, mon garde du corps tondait la pelouse en bikini rose.

    De mon côté, j’avais déplié une chaise longue tant bien que mal sur ma terrasse et j’essayais de régler son dossier, luttant pour obtenir un compromis entre la position allongée et l’angle droit. Le bourdonnement de l’avion m’agaçait depuis un moment déjà.

    Quant à Angel, elle avait bouclé un baladeur à sa taille – la ceinture en plastique détonnait avec son joli maillot – et posé des écouteurs sur ses oreilles. Entre sa musique et le vacarme de la tondeuse, elle n’avait pas remarqué le ronronnement insistant.

    Fait inhabituel, l’appareil volait très bas. Un pilote avait sans doute repéré Angel et profitait de la vue. Entre-temps, alors que je me battais toujours avec cette fichue chaise longue, les glaçons fondaient dans mon café et je rongeais mon frein, impatiente d’attaquer mon livre, posé sur ma petite table.

    J’avais enfin réglé le siège en position à peu près confortable lorsque je levai les yeux au ciel.

    À cet instant précis, un objet de grande taille tomba la tête la première de la cabine, décrivant un mouvement de rotation qui me pétrifia d’horreur.

    Mon instinct reconnut immédiatement les signes avant-coureurs d’un désastre imminent, tandis que ma conscience, plus civilisée, se bornait encore à des sons hébétés. Obéissant au premier, je me ruai sur la haute silhouette d’Angel pour la projeter à terre, à l’écart de la tondeuse et sous les branches d’un chêne.

    À la seconde suivante, un choc mat et ignoble retentit.

    Le bruit du moteur s’éloigna.

    — Nom de Dieu ! s’exclama Angel. C’était quoi, ça ?

    Ses écouteurs étaient tombés et elle avait entendu l’impact. L’angoisse au ventre, je tournai la tête, effrayée d’avance par ce que j’allais découvrir.

    Fort heureusement, il avait atterri face contre terre.

    Malgré tout, je faillis céder à la nausée. Ma comparse, elle, ne put se retenir.

    — Je me demande ce qui t’a pris de me jeter à terre, fit-elle remarquer ensuite. Il m’aurait sûrement ratée. D’au moins… allez, trente centimètres.

    Nous nous relevions avec précaution.

    — Je n’avais pas envie d’acheter une nouvelle tondeuse, lui répondis-je, les dents serrées.

    L’un des compartiments de mon cerveau m’informait d’ailleurs qu’il était heureux que la machine en question soit équipée d’une sécurité, et qu’elle se soit arrêtée de fonctionner quand Angel avait lâché sa poignée.

    Angel avait raison en disant « il ». À en juger par les vêtements et la coupe de cheveux, c’était un homme. Il portait une chemise écossaise violet et blanc ainsi qu’un pantalon marron. Mais la police de la mode ne le poursuivrait plus. Sous mes yeux, une tache de sang apparut sur les carreaux du tissu. Ses membres étaient écartés en croix, et l’une de ses jambes formait avec son corps un angle qui n’avait rien de normal. Ni de vivant. De même que son cou… Je détournai les yeux aussitôt et respirai profondément pendant quelques secondes.

    — Il s’est enfoncé dans le sol d’au moins dix centimètres, fit observer Angel d’une voix tremblante, toute son attention décidément polarisée sur les mesures.

    Paralysées par ce cataclysme foudroyant, nous nous tenions côte à côte dans l’ombre du chêne, les yeux braqués sur le cadavre étendu sous le soleil, incapables de l’approcher. Autour de la tête, une auréole sombre s’étendait dans l’herbe et la terre.

    — Forcément, les mecs ne sont pas là aujourd’hui, regrettai-je d’un ton amer. Jamais là quand on a besoin d’eux.

    Interloquée, Angel se tourna vers moi et se mit soudain à rire aux éclats. Je ne savais pas ce que j’avais dit de drôle et je la repris d’un ton de bibliothécaire offusquée.

    — Franchement, Angel ! Bon, on arrête de bavasser. Il faut faire quelque chose.

    — Tu as entièrement raison. Il faudrait y mettre des oignons de tulipe et recouvrir le tout de terreau. L’an prochain, elles seront fabuleuses.

    — Il est bien trop tard, pour les tulipes. Non, je crois qu’un appel au shérif s’impose.

    — Bon, d’accord, fit Angel en adoptant la mine boudeuse d’une gamine de six ans qu’on vient d’appeler à table alors qu’elle est en train de jouer.

     

  • C'est lundi que lisez vous? #63

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

    Comme au boulot on est bourré de filtres, ça me prend vraiment trop de temps de venir voir et commenter vos blogs le matin. Je passerai donc ce soir! Bonne journée!

     

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    Et vous, que lisez-vous?

     

  • [Livre] Il faut qu'on parle de Kevin

    Les lectures de Gribouille et moi-même participons à un challenge.
    Ce challenge consiste à sélectionner trois livres dans la PAL de notre binôme. Celui-ci choisi lequel des trois il lira et chroniquera. Les lectures de Gribouille et moi avons choisi de lire les trois livres que chacune a choisis pour l'autre (c'est qu'on a une PAL assez conséquente à faire descendre!)

    Ce livre est le second que m'a choisi Les lectures de Gribouilles dans le cadre du challenge Livra'deux sur livraddict. Pour sa part je lui avais choisi Des souris et des hommes de John Steinbeck dont vous trouverez la chronique ICI


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    Résumé : À la veille de ses seize ans, Kevin Khatchadourian a tué sept de ses camarades de lycée, un employé de la cafétéria et un professeur. Dans des lettres adressées au père dont elle est séparée, Eva, sa mère, retrace l'itinéraire meurtrier de Kevin.

     

    Auteur : Lionel Shriver

     

    Edition : J'ai lu

     

    Genre : Drame

     

    Date de parution : 1 Mai 2008

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : L’auteur écrit à la première personne, se mettant dans la peau de la mère de Kevin, Eva. Le récit commence après l’acte meurtrier de Kevin et c’est au travers d’une trentaine de lettres adressée à son mari qu’on découvre l’histoire de Kevin et de sa famille depuis le couple que formaient ses parents avant sa naissance jusqu’au drame et au-delà.
    En général, je n’aime pas les romans épistolaires mais dans ce cas précis, même si on a effectivement la date au début de chaque lettre et souvent la signature à la fin, il n’y a pas d’échange de lettres puisque celles-ci sont à sens unique. Le style épistolaire ne m’a donc pas gênée car il sert plus à dater et donc à donner une chronologie dans le récit d’Eva. On aurait pu tout à fait avoir ces mêmes dates comme titres de chapitres.

    Comme souvent, j’ai un avis contraire à la majorité des lecteurs. J’ai beaucoup aimé ce livre, oui, mais je n’ai pas trouvé qu’Eva soit particulièrement égoïste. Il s’agit d’une jeune femme qui n’a jamais ressenti le besoin ou l’envie d’avoir un enfant et qui fini par céder à la pression à la fois de la société mais aussi de son mari. Et même là, on sent une différence dans la conception de l’existence de parent : pour Eva, ils sont un homme et une femme qui sont aussi des parents. Pour son mari, ils ne sont rien d’autre que des parents. Et c’est une situation très lourde pour Eva, d’autant plus que son mari continue à travailler et donc à avoir une vie sociale tandis qu’Eva a été priée de mettre sa carrière entre parenthèse.

    Le conflit entre Eva et son fils est quasi immédiat. Eva dit que son fils n’est pas un sociopathe (ce qui reste à prouver) mais dès sa plus tendre enfance on voit qu’on a affaire à un gamin manipulateur, calculateur et profondément méchant.
    Mais en ce qui me concerne, il aurait pu être remis sur le droit chemin. Mais, il y a un MAIS, comme on dit. Et ce MAIS c’est son père.
    Franklin est un personnage qu’on ne connaît qu’au travers les yeux d’Eva, mais qui m’est apparu comme profondément antipathique depuis qu’il est devenu père.
    Un père aveugle au point d’en être coupable. Rien ne le convaincra que son fils puisse faire ne serait-ce qu’une bêtise. Il lui passe tout, refuse d’admettre que le gamin puisse faire preuve de méchanceté. Tout est toujours la faute des autres : les nounous sont incompétentes et n’aiment pas les enfants, les voisins sont jaloux, les institutrices ont pris son fils en grippe parce qu’il est trop intelligent…bref Kevin est un enfant roi.
    Son attitude va jusqu’à d’abord refuser de faire un second enfant parce que « Kevin n’aimerait pas ça », puis, quand leur fille est là, et se montre une enfant tout à fait normale, quoique qu’un peu effacée, il la rejette complètement. Peut être que la normalité de sa fille lui montre avec plus d’acuité le monstre qu’est devenu Kevin.
    Si Eva pressent assez vite qu’il faut agir, elle est sans cesse contrée par son mari qui refuse la moindre sévérité envers son fils. Et à un moment, il ne faut pas se leurrer, quand on ne fait rien pendant des années, qu’on laisse un enfant dicter sa loi, à un moment donc, il est trop tard pour le sauver de lui-même. Il ne peut que mal tourner et finir par faire quelque chose de grave.
    Ici bien sûr on est dans le pire scénario, ce que les américains appellent le mass murderer. Mais il aurait pu tout aussi bien voler une voiture, provoquer un accident en conduisant en état d’ivresse, braquer une station service… n’importe quoi que papa n’aurait pas pu balayer d’un revers de la main parce que l’affaire aurait été placée entre les mains de la justice.
    Bien sûr, un drame de ce genre peut arriver à n’importe qui, mais, contrairement à ce que j’ai pu lire, un gamin bien élevé, équilibré, faisant la différence entre le bien et le mal, respectueux des autres, tourne rarement aussi mal sans raison. Soit un élément déclencheur lui fait péter les plombs, soit le problème remonte bien plus loin dans l’enfance.
    J’ai remarqué que tout le monde, d’Eva jusqu’aux journalistes, en passant par les familles des victimes, les autorités et les gens en général cherchent sans cesse à comprendre pourquoi. Pourquoi Kevin a-t-il fait ça ?
    En ce qui me concerne, je pense que lui, comme tous les adolescents tueurs qui sont cités dans ce livres, et ce quelques soient les raisons qu’ils ont invoqué pour justifier leurs actes, n’ont tous qu’une seule vraie réponse à ce pourquoi : Ils l’ont fait parce qu’ils pouvaient le faire. C’est aussi simple que ça.

    L’auteur a situé la date du drame, qu’Eva nomme comme LE JEUDI, une douzaine de jours avant le massacre du lycée de Columbine. Le texte est d’ailleurs émaillé des drames de ce genre, comme pour noyer le geste de Kevin dans celui des autres, comme pour montrer que son acte n’est pas si extraordinaire dans une société où il est plus difficile à un adolescent de se procurer un paquet de cigarette ou une bière qu’une arme.

    La fin est une véritable claque, même si je le savais déjà, ayant été honteusement spoilée. Mais même en sachant à l’avance, le lire, avec les détails, en le voyant par les yeux d’Eva, était vraiment à couper le souffle.

    J’ai peut être eu un peu de mal, dans les premières lettres, soit les 50 premières pages, à entrer dans l’histoire, surtout du fait du style d’écriture, mais une fois plongée au cœur du récit, il était impossible de lâcher ce livre !

    Un extrait : Il m'est encore difficile de m'aventurer en public. On pourrait croire que, dans un pays aussi dépourvu de « sens de l'Histoire », comme le prétendent les Européens, j'allais pouvoir tabler sur la célèbre amnésie américaine. Je n'ai pas cette chance. Personne au sein de cette « communauté » ne montre le moindre signe d'oubli, après un an et huit mois - jour pour jour. Il faut donc que je m'arme de courage quand les provisions s'épuisent. Oh, pour les employées du 7-Eleven de Hopewell Street, j'ai perdu un peu de l'attrait de la nouveauté, et je peux prendre un demi-litre de lait sans me faire foudroyer du regard. Mais notre Grand Union traditionnel demeure une épreuve.
    Je me sens toujours en situation irrégulière là-bas. Pour compenser, je me force à me tenir droite, à baisser les épaules. Je comprends maintenant l'expression « garder la tête haute », et il m'arrive d'être surprise par la transformation intérieure que peut procurer une certaine raideur dans l'attitude. Quand j'affiche physiquement de la fierté, je me sens un tout petit peu moins mortifiée.
    Hésitant entre les oeufs gros ou moyens, j'ai lorgné du côté des yaourts. À quelques pas de là, les cheveux d'un noir roussi d'une autre cliente avaient pris deux bons centimètres de blanc à la racine, et la frisure ne tenait plus que sur les pointes : une vieille permanente fatiguée. L'ensemble jupe et haut lavande avait peut-être connu des jours meilleurs, mais à présent le chemisier tirait aux emmanchures et le plissé ne servait qu'à souligner les hanches lourdes. Le tout avait besoin d'un coup de pressing, les épaules garnies d'épaulettes et légèrement passées portaient la trace d'un long séjour sur un cintre métallique. Un truc sorti du fin fond d'une penderie, ai-je diagnostiqué, ce qu'on décroche quand tout le reste est sale, ou chiffonné par terre. Elle a tourné la tête pour s'intéresser au fromage et j'ai remarqué le sillon d'un double menton.
    N'essaie pas de deviner : impossible de la reconnaître dans ce portrait. Elle était jadis d'une minceur névrotique, toujours tirée à quatre épingles, impeccable comme un paquet-cadeau. Bien qu'il soit plus romantique de conjuguer le deuil avec l'extrême maigreur, j'imagine que les chocolats peuvent efficacement remplacer l'eau du robinet pour accompagner la détresse. Sans compter que certaines femmes font moins attention à leur silhouette et à leur tenue pour plaire à un mari que pour soutenir la comparaison avec leur fille, et, grâce à nous, cette motivation lui fait désormais défaut.

     

  • Le tiercé du samedi #61

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres indispensables à faire lire à des enfants ou à conseiller à de jeunes ados (parce que plus tard, ne nous voilons pas la face, il suffit qu’on leur conseille un livre pour qu’ils décident aussitôt qu’ils ne le liront jamais)

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Claudine de Lyon

     

     

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    Un premier choix pour les enfants, les autres seront plutôt pour les ados. Dans Claudine de Lyon, les enfants vont découvrir un peu de l'univers des Canuts, quand les enfants étaient mis au travail dès leur plus jeune âge. Et une époque où ils devaient se battre pour aller à l'école, qui venait tout juste d'être rendue obligatoire, alors que de nos jours, ils font tout pour l'éviter au maximum!

     

     

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    Risk

     

     

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    Un roman qui alerte sur les dangers d'internet et surtout sur celui des rencontres en ligne.

     

     

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    Blacklistée

     

     

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    Ici on parle de harcèlement scolaire, et on montre aux jeunes que même ceux qui se croient intouchables et harcèlent les autres peuvent à tout moment tomber de leur piédestal et se retrouver harcelés à leur tour.



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois personnages que vous voudriez interpréter à l’écran si vous étiez actrice (et oui, si c’était bien fait, évidemment)

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Aurora Teagarden – T04 - La Maison des Julius

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    Résumé : Depuis qu'elle a rencontré son fiancé Martin Bartell, Roe Teagarden connaît le bonheur. S'ils n'ont pas le même âge et proviennent de milieux différents, Martin semble savoir exactement ce qu'elle désire... comme la Julius House. La joie de Roe ne connaît plus de limites quand Martin lui offre cette maison comme cadeau de mariage. Elle aime les mystères et a toujours été intriguée par le passé mystérieux de cette demeure. En effet, six ans auparavant, la famille qui y habitait a mystérieusement disparu. Aucun de ses membres n'a plus été revu depuis. Alors que Roe se lance dans des travaux de rénovation, ses doutes quant au passé plutôt trouble de Martin disparaissent. Cependant, quand elle est attaquée par un fou furieux armé d'une hache, elle réalise que les secrets contenus dans la Julius House, ainsi que ceux que recèle son union avec Martin, pourraient bien la détruire.

     

    Auteur : Charlaine Harris

     

    Edition : J’ai lu 

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 23 Avril 2014

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Voilà notre Aurora enfin sur le point de convoler, plutôt que de préparer les maris pour les autres ! Et quel mari ! Ce n’est pas n’importe qui qui vous offre la maison de vos rêves en cadeau de mariage !
    Pour une fois, Aurora n’a pas encore trouvé de cadavre (je dis encore parce qu’avec elle, je me méfie) mais un ami mystère que son fiancé souhaite héberger dans le studio attenant à la maison qu’il vient d’acheter pour elle. Il faut dire que Martin n’est guère bavard sur son passé. Je serais Aurora, ça m’agacerais prodigieusement. Va bien qu’il n’ait pas envie de parler de certaines choses, mais faire venir un « ami » dont on ne sait rien s’installer à deux mètres… faut pas pousser. J’aurais refusé s’il refusait de m’en dire plus sur l’ami en question.
    Surtout quand, comme Aurora, on attire les assassins en puissance comme une lampe attire les moustiques !
    Mais bon, je comprends aussi qu’elle n’ait pas envie plus que ça de contrarier son homme juste avant qu’il ne parte en voyage d’affaire alors qu’il y a tant de choses à penser : les préparatifs du mariage, la restauration de la maison, l’organisation de la lune de miel…ça occupe tout ça !
    Je ne suis qu’au début du livre, mais je me demande combien de temps la demoiselle va mettre avant de commencer à chercher à savoir ce qui est arrivé à la famille Julius, les propriétaires de la maison, disparus mystérieusement avec leur fille six ans plus tôt.
    Finalement, elle a mis plus de temps que prévu mais ça n’a pas raté, cette nana cherche vraiment les ennuis.
    Remarquez, avec les révélations que vient de lui faire son mari, on comprend qu’elle ait envie de s’occuper l’esprit mais quand même, elle n’a vraiment aucune notion du danger, aucun instinct de conservation.
    Du coup quand les choses tournent mal (comme on pouvait s’en douter) difficile de dire si c’est à causes des activités de Martin ou de celles d’Aurora !
    Je n’avais vraiment pas vu venir la fin. J’avais imaginé toutes sortes de théories pour expliquer la disparition des Julius, soupçonnés certaines personnes ou certaines explications, mais je ne m’approchais même pas un peu de la vérité.

    Et ce n’était pas frustrant, car la vérité est telle qu’aucun indice ne permettait de la trouver et qu’Aurora ne la découvre que par hasard.

    A la fin de ce tome, je reste toujours interrogative face à Martin, et j’espère en apprendre plus sur lui dans le prochain !

     

    Un extrait : La famille Julius disparut six ans avant que je n’épouse Martin Bartell.

    T.C., Hope et Charity Julius s'étaient tout simplement évaporés. Certains habitants de Lawrenceton avaient même appelé le National Enquirer1 pour rapporter aux journalistes qu'ils avaient été enlevés par des extraterrestres.

    À l'époque, j'avais terminé mes études supérieures depuis quelques années et je travaillais à la bibliothèque municipale de Lawrenceton. Avec le temps, aucun élément nouveau n'ayant éclairé la disparition, j'avais fini par ne plus me poser de questions. Seul un vague frisson d'angoisse me parcourait encore le dos lorsque l'on mentionnait le nom « Julius » au cours de la conversation.

    Puis Martin m'offrit leur maison comme cadeau de mariage.

    Dire que je fus surprise serait un euphémisme. Renversée serait plus exact. Installés tous les deux à Lawrenceton, ville du Sud traditionnelle et malheureusement en passe de devenir une banlieue d'Atlanta, nous souhaitions acquérir une maison en commun. Tentés par des biens spacieux dotés de grandes salles de réception, nous avions visité un certain nombre de demeures luxueuses et « comme il faut », dans les quartiers contemporains en périphérie.

    J'estimais pour ma part que ces surfaces étaient bien trop grandes pour un couple sans enfant. Martin ressentait néanmoins le besoin irrésistible d'afficher des signes extérieurs de prospérité. Il conduisait une Mercedes, par exemple, et pour lui, notre maison devait s'harmoniser avec sa voiture.

    Nous avions vu celle des Julius car j'avais demandé à mon amie et agent immobilier Eileen Norris de la mettre sur la liste - je l'avais moi-même visitée quelque temps plus tôt, quand j'étais célibataire.

    Martin n'était pas tombé sous le charme comme moi. Bien au contraire, il s'était étonné de mon penchant pour la propriété. Ses sourcils sombres et bien dessinés s'étaient arqués et ses yeux d'ambre m'avaient fixée d'un air interrogateur.

    — C'est un peu isolé, avait-il fait remarquer.

    — A peine deux kilomètres de la ville. Je peux presque voir la maison de ma mère, d'ici.

    — C'est plus petit que celle de Cherry Lane.

    — Ce qui fait que je pourrais m'en occuper toute seule.

    — Tu ne veux pas qu'on prenne quelqu'un pour t'aider ?

    — Je ne vois pas pourquoi.

    « Je n'ai rien d'autre à faire », avais-je précisé en mon for intérieur. Ce qui n'était pas de sa faute mais entièrement de la mienne : j'avais donné ma démission à la bibliothèque avant même de l'avoir rencontré. Je le regrettais chaque jour un peu plus.

    — Et l'appartement au-dessus du garage, tu voudrais le louer ?

    — Pourquoi pas, en effet.

    — Le garage ne donne pas directement dans la maison.

    — Il y a un passage couvert entre les deux.

    Pendant notre petite conversation, Eileen s'était discrètement occupée ailleurs.

    — C'est vrai, on se demande vraiment ce qui a bien pu leur arriver, fit-elle observer plus tard en refermant la porte, avant de glisser la clé dans son sac.

    Les yeux de Martin s'illuminèrent soudain d'une brève lueur de compréhension.

    Et c'est ainsi qu'au moment des échanges de cadeaux de mariage, je fus stupéfaite en recevant de sa main l'acte de propriété de la maison Julius.