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[Livre] Ma raison de respirer

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Résumé : Deux ans après avoir brisé le cœur d'Evan, Emma ne parvient pas à l'effacer de sa mémoire. Quand un carton plein de souvenirs ressurgit, l'armure d'Emma se fissure. Toutes ses émotions passées reviennent l'assaillir. Pour oublier, elle devient accro à l'adrénaline. Soirées, alcool, garçons : rien ne semble pouvoir combler ce vide qui la consume. Jusqu'à une rencontre décisive, qui bouleversera toutes ses certitudes...

 

Auteur : Rebecca Donovan

 

Edition : Pocket

 

Genre : Young Adult

 

Date de parution : 19 Mai 2016

 

Prix moyen : 19€

 

Mon avis : Cette fois ci, ce ne sera pas un coup de cœur. J’ai beaucoup aimé ce livre, mais j’ai été très dérangée par le choix de l’auteur d’alterner les points de vue d’Emma et d’Evan.
S’il y avait eu un chapitre Emma, un chapitre Evan, pourquoi pas. Mais là, les points de vue alternent d’un paragraphe à l’autre, sans aucune indication, et, Emma comme Evan s’exprimant à la première personne, on en sait pas qui parle tant qu’on n’a pas eu un pronom personnel, un accord de participe passé, ou le nom de l’autre protagoniste prononcé. En ce qui me concerne, j’ai trouvé ça très désagréable.
Pourtant, avant qu’Evan débarque et que cette alternance s’installe, le roman était bien parti pour être un coup de cœur.

Meg, la colocataire d’Emma, m’a beaucoup plu dans son « remplacement » de Sara auprès d’Emma. Sara et elle communiquent beaucoup pour faire en sorte de soutenir Emma en toute circonstance.
Peyton, la seconde colocataire, est un peu pénible : elle est sans gêne, se moque visiblement de l’avis de ses copines et quand elle décide quelque chose, peu importe si cela dérange, elle fait ce qu’elle veut.

J’ai beaucoup aimé Cole. Il ne prend pas la tête d’Emma pour savoir en permanence ce qu’elle pense, pour connaitre son passé, il est là, il ne lui en demande pas plus que ce qu’elle est capable de donner. Je ne sais pas si leur histoire peut déboucher sur quelque chose, mais il aura au moins le mérite d’avoir ramené Emma dans le monde des vivants.
En revanche Evan m’a vraiment énervée et déçue lorsqu’il arrive. Il passe son temps à lui forcer la main. Elle ne veut pas le voir, elle ne veut pas lui parler, il s’impose et quand on le met face au fait qu’il ne lui a pas demandé son avis, il clame le droit qu’il croit avoir, au prétexte qu’ils sont longtemps sortis ensemble. Doit-elle lui donner sa vie entière parce qu’il a été là à un moment difficile ? J’espère qu’il va se rendre compte que son attitude laisse à désirer et qu’il va changer son fusil d’épaule et arrêter d’essayer de forcer les choses.
C’est un peu une habitude dans l’entourage d’Emma : sous prétexte de la protéger, beaucoup de personnes tentent de décider de sa vie à sa place et mériterait de se faire un peu remettre à leur place.
Et puis il y a Jonathan. Même si on ne le voit pas vraiment, son ombre plane au-dessus d’Emma. Elle porte seule le secret de ce qu’il a fait et n’en a parlé à personne, pas même à Sara, à qui elle confie tout d’ordinaire. On se rend vite compte qu’elle ne pourra pas revivre totalement tant qu’elle n’aura pas dévoilé cette affaire.

Pour la fin, je m’y attendais. Je n’imaginais pas que l’histoire puisse finir différemment jusque dans ses moindres détails. Mais ce n’est pas un livre qui demande une fin extraordinaire et imprévue. Je suis contente que l’histoire se finisse ainsi.
Même si le premier tome reste mon préféré, j’ai beaucoup aimé cette trilogie et je la conseille fortement.

Un extrait : — Je me demande pourquoi j’ai décroché… Je te reparlerai quand tu seras moins con.

J’ai entendu Sara pousser un soupir exaspéré. J’étais sur le palier, près de la chambre, une pile de cahiers dans les bras. J’ai supposé qu’elle avait raccroché. Pour lui signaler ma présence, j’ai fait un peu de bruit devant la porte.

Elle m’avait fait part de sa décision de mettre fin à sa relation avec Jared. Je l’avais écoutée, même si je me sentais incapable de l’aider. Ces derniers temps, Sara se confiait peu à moi. Elle craignait de me perturber davantage.

— C’est bon ? a-t-elle demandé avec un sourire en me voyant entrer.

Malgré ses efforts, elle ne parvenait pas à masquer la lueur de tristesse dans ses yeux.

— Tu peux m’en parler, tu sais, ai-je tenté d’un air peu convaincu.

— Non, ça va.

Puis, contemplant les nombreux cartons qui l’entouraient, elle a ajouté :

— Comment on va ranger tout ça… Cette pièce est minuscule.

Visiblement, elle préférait changer de sujet. J’ai respecté son choix.

— Je n’ai besoin de rien, je t’assure, ai-je insisté.

— Tu me l’as déjà dit. C’est pour ça que je n’ai apporté qu’une chose pour décorer ta chambre.

Elle a attrapé son sac à main – presque aussi grand qu’un sac de voyage – et en a sorti un cadre. C’était une photo de nous deux, devant la grande baie vitrée qui donnait sur le jardin de sa maison. Anna, sa mère, l’avait prise durant l’été où j’habitais chez eux. Nous avions les yeux brillants et rieurs.

— Non, j’y crois pas ! s’est-elle exclamée. Je rêve ou tu as souri ? Je me demandais si je reverrais ça un jour.

Ignorant sa remarque, je me suis tournée vers l’espace bureau aménagé dans un coin de la chambre.

— Parfait ! a-t-elle commenté en admirant la photo après l’avoir posée sur la commode.

— Bon, on va déballer tes affaires, maintenant. C’est cool que tu n’habites plus le dortoir du campus. En plus, j’adore Meg. Et Serena, même si elle refuse de suivre mes conseils vestimentaires. Cela dit, je ne désespère pas… Et Peyton, qu’est-ce qui se passe avec elle ?

— Juste une embrouille. Mais elle n’est pas méchante.

— Il y a toujours un psychodrame, dans une maison, a-t-elle conclu en rangeant une pile de chemises dans un tiroir. Et tant que ça ne concerne que Peyton, ça me va.

— C’est aussi ce que je pense, ai-je confirmé en accrochant des vêtements dans le placard.

Sara a posé une grande boîte à chaussures noire sur le lit.

— Est-ce qu’on laisse les bottes dedans ? a-t-elle questionné en soulevant le couvercle.

D’un geste rapide, je l’ai refermé. Elle m’a dévisagée d’un air perplexe.

— Ce ne sont pas des bottes, ai-je glissé d’une voix sourde.

— OK, pas de problème, a-t-elle conclu devant mon air sombre. Où veux-tu que je la mette ?

— Je m’en fiche. Ça m’arrangerait même de ne pas savoir. Je vais aller chercher un truc à boire. Tu veux quelque chose ?

— De l’eau, s’il te plaît.

Lorsque je suis revenue, Sara était en train de faire le lit et la boîte avait disparu. Je me suis assise sur la chaise à roulettes tandis qu’elle s’allongeait sur le matelas.

— J’ai rompu parce que je n’arrivais pas à gérer la relation à distance, a-t-elle lancé.

J’ai haussé les sourcils d’un air surpris. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle aborde le sujet.

— Tu as toujours eu du mal avec ça.

Elle avait connu la même situation lorsque nous étions au lycée, dans le Connecticut, et que Jared était à l’université, à New York. Elle avait tenu le coup en lui rendant visite presque chaque week-end durant la fin de notre année de terminale.

— Mais quand je serai en France, ça va être pire. Je ne peux pas l’obliger à m’attendre.

— Et ça ne te pose pas de problème s’il voit une autre fille quand tu seras à Paris ? Parce que, en rompant, tu lui donnes la permission de le faire. Mais qu’est-ce qui se passera à ton retour ?

Le menton entre les mains, Sara a laissé flotter son regard. Elle semblait calme.

— S’il sort avec une autre, je préfère ne pas le savoir. De la même manière, si je rencontre quelqu’un à Paris, il n’a pas besoin d’être au courant. En fin de compte, je sais que nous sommes faits l’un pour l’autre. Mais je ne sais pas si nous sommes prêts à l’admettre, lui comme moi.

J’avais un peu de mal à suivre sa logique, mais ça n’était pas le moment de poser des questions. Elle s’est avancée au bord du lit et a lâché, d’une voix hésitante :

— Est-ce que tu crois que… comme je m’en vais… je pourrais dire quelques trucs sur toi à Meg ? Pas tout, juste assez pour que je puisse compter sur elle pendant mon absence. Je déteste l’idée d’être si loin avec personne pour…

— S’occuper de moi, ai-je achevé.

— Ouais…, a-t-elle acquiescé avec un sourire. Parfois tu te fermes comme une huître pendant des semaines, et je n’aime pas ça. Évidemment, je t’appellerai tous les jours, mais ça m’angoisse de te laisser seule… au cas où…

Elle a baissé les yeux, incapable de finir sa phrase.

— Ne t’inquiète pas pour moi, Sara, ça va aller, ai-je promis d’une voix faible.

— Facile à dire…

 

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