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  • [Livre] Le train des orphelins

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    Résumé : Entre 1854 et 1929, des trains sillonnaient les plaines du Midwest avec à leur bord des centaines d'orphelins. Au bout du voyage, la chance pour quelques-uns d'être accueillis dans une famille aimante, mais pour beaucoup d'autres une vie de labeur, ou de servitude.
    Vivian Daly n'avait que neuf ans lorsqu'on l'a mise dans un de ces trains. Elle vit aujourd'hui ses vieux jours dans une bourgade tranquille du Maine, son lourd passé relégué dans de grandes malles au grenier.
    Jusqu'à l'arrivée de Mollie, dix-sept ans, sommée par le juge de nettoyer le grenier de Mme Daly, en guise de travaux d'intérêt général. Et contre toute attente, entre l'ado rebelle et la vieille dame se noue une amitié improbable. C'est qu'au fond, ces deux-là ont beaucoup plus en commun qu'il n'y paraît, à commencer par une enfance dévastée...

     

    Auteur : Christina Baker Kline

     

    Edition : Belfond français

     

    Genre : historique

     

    Date de parution : 1 octobre 2015

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Ce que j’ai le plus apprécié dans ce livre, outre le fait que l’écriture est très agréable, c’est qu’on apprend, en balançant entre passé et présent, un épisode de l’histoire des Etats-Unis dont on parle rarement : les trains qui sillonnaient l’Amérique, en partance de New York, pour y distribuer, comme du bétail, des orphelins dans les villes du Midwest. La plupart du temps, ce n’est pas une famille aimante qu’allaient trouver ces enfants, mais un véritable esclavage. Main d’œuvre gratuite, ils étaient soumis au bon vouloir des personnes qui les emmenaient (leur « placement » était d’ailleurs qualifié de « tractation »).
    En voyant les histoires respectives de Molly et Vivian, on se raconte que tout a changé pour les orphelins et qu’en même temps, tout est resté pareil.
    Du temps de Vivian, on trouvait normal de les exposer comme du bétail, de les donner à des gens qui cherchaient des bras pour travailler gratuitement à la ferme ou dans les maisons. On prévenait bien les « parents adoptifs » qu’il était obligatoire de les envoyer à l’école, mais s’ils ne le faisaient pas, personne ne se donnait la peine de venir rectifier la situation. Peu importe également qu’ils soient maltraités ou privés de nourriture. De toute façon, ils étaient considérés comme des êtres inférieurs, voués à la délinquance, sans aucun droit à la parole et qu’il fallait remettre dans le droit par la force, comme si le fait de perdre leurs parents étaient de leur faute.
    80 ans plus tard, à l’époque de Molly, il y a des lois plus strictes. Les enfants vont à l’école et les travailleurs sociaux s’en assurent ; on ne peut plus changer leur prénom à n’importe quel âge sous prétexte qu’il ne plait pas… Mais le suivi est peu scrupuleux par ailleurs. Dans les familles d’accueil, alcoolisme, abus, maltraitance sont monnaie courante et les enfants placés apprennent vite à mentir pour ne pas être catalogués « à problèmes ». L’entourage se montre bien plus intransigeant avec eux qu’avec les « enfants avec famille ».
    Molly est condamné à des heures d’intérêt général pour avoir volé un vieux livre dans la bibliothèque. Si elle avait eu des parents, elle aurait pris une tape sur les doigts, là on la menace du centre de détention pour mineur.
    En fait on se rend compte que les parents adoptifs de l’époque de Vivian ressemblent aux familles d’accueil de l’époque de Molly. Alors même si, de nos jours, les parents adoptifs sont triés sur le volet, il semble qu’il y ait encore des progrès à faire pour le bien être des enfants à la merci du système.
    Jack, le petit ami de Molly, et Terry, sa mère, m’énervent. Terry a décidé qu’elle voulait que le grenier soit débarrassé, mais elle n’est qu’une employée de maison. Pour qui se prend-t-elle ? Quant à Jack, il montre qu’il considère lui aussi Molly comme étant « à problème » quand il lui dit qu’elle doit sauver les apparences.
    Molly devrait dire la vérité à Vivian sur la raison de sa présence, à savoir les heures d’intérêt général qu’elle doit faire. Ainsi Terry ne pourrait plus rien dire.
    Dina, la mère d’accueil de Molly, ressemble aux femmes à qui Vivian a été confronté : elle ne veut pas être famille d’accueil, elle ne veut pas donner de son temps et se sens supérieure à ceux qui ont perdu leur famille. Ralph, le père d’accueil, qui est celui qui a voulu se lancer dans cette aventure, ne semble pas être capable de tenir tête à sa femme, ou à qui que ce soit d’ailleurs : un mollusque, voilà ce qu’il est.
    Vivian qui a connu plusieurs familles désastreuses avant de trouver enfin un équilibre, est la plus à même de comprendre ce que peut ressentir Molly, bien que l’adolescente cache sa détresse derrière une carapace de dure à cuire.
    Et Molly, avec sa connaissance des technologies modernes, va aider Vivian a trouver un certain nombre de réponses sur son passé.
    Un livre qui ne contient presque aucune longueur et qui se dévore en un temps record.

    Un extrait : « Eh toi, l’Irlandaise ! Par ici. » De son maigre doigt recourbé, une matrone efflanquée à l’air sévère et coiffée d’un béguin blanc me fait signe d’avancer. Elle doit savoir quelle est ma nationalité grâce aux papiers remplis par M. Schatzman quand il m’a amenée à la Société d’aide aux enfants il y a quelques semaines. À moins que ce ne soit mon accent, toujours aussi épais que de la tourbe. « Hum ! Une rousse, dit-elle en faisant la moue, lorsque je me tiens devant elle.

    — Quel dommage ! commente la femme rondelette à son côté, avant d’ajouter avec un soupir : Et ces taches de rousseur. Déjà qu’à cet âge c’est difficile de leur trouver une famille d’accueil… »

    La maigre humecte son pouce et repousse les cheveux de mon visage. « Tu ne veux pas les faire déguerpir, n’est-ce pas ? Assure-toi que ton visage est dégagé. Si tu es soignée et bien élevée, peut-être qu’ils ne tireront pas de conclusions hâtives. »

    Elle reboutonne mes manches et, lorsqu’elle se penche pour renouer les lacets de mes chaussures noires, une odeur de moisissure se dégage de son béguin. « Il faut absolument que tu aies l’air présentable. L’air d’une fille qu’on aimerait avoir chez soi. Propre, polie, mais pas trop… » – elle échange un regard rapide avec l’autre femme.

    « Pas trop quoi ?

    — Certaines femmes n’aiment pas qu’une fille trop gracieuse dorme sous le même toit qu’elles. Non pas que tu sois si… Mais quand même. Et ça, qu’est-ce que c’est ? » me demande-t-elle en désignant mon pendentif du doigt.

    Je porte la main à la petite croix celtique en étain surmontée du symbole de Claddagh que je porte depuis que j’ai six ans. Du bout des doigts j’effleure le contour du cœur.

    « C’est une croix irlandaise.

    — Tu n’as pas le droit d’emporter de souvenirs avec toi dans le train. »

    Mon cœur bat si fort qu’elle doit sûrement l’entendre. « Elle appartenait à ma grand-mère. »

    Les deux femmes étudient le bijou, hésitent. Elles doivent décider quoi faire.

    « Elle me l’a donnée quand j’étais en Irlande, avant notre départ. C’est… C’est la seule chose qui me reste. » Ce qui est vrai. Mais je le dis aussi parce que je pense que cela va les attendrir. Et ça marche.

     

    Nous entendons le train avant de le voir. Un bourdonnement sourd, un grondement sous nos pieds, un sifflement grave, d’abord à peine audible puis de plus en plus sonore à mesure que le train s’approche. Tendant le cou, nous nous penchons au-dessus des voies pour essayer de le voir (un de nos chaperons, Mme Scatcherd, crie d’une voix aiguë : « Les enfants, reprenez place, les enfants ! »). Tout à coup, le voilà : la locomotive nous surplombe de toute sa masse, obscurcissant le quai, et laisse s’échapper un jet de vapeur stridulant, comme un gigantesque animal à bout de souffle.

    Nous sommes vingt enfants, de tous âges. Nous avons été récurés et portons des vêtements qui nous ont été donnés : robes, tabliers blancs et collants épais pour les filles, culottes boutonnées sous le genou, chemises blanches, cravates et vestes de costume en lourd drap de laine pour les garçons. Il fait incroyablement chaud en ce jour d’octobre et, debout sur le quai, nous étouffons. Mes cheveux sont collés dans ma nuque, ma robe est raide et inconfortable. D’une main, je tiens une petite valise marron qui, à l’exception de ma croix celtique, contient tout ce que je possède en ce monde, toutes choses récemment acquises : une bible, deux changes de vêtements, un chapeau, un manteau beaucoup trop petit pour moi, une paire de chaussures. Mon nom a été brodé à l’intérieur du manteau par une bénévole de la Société d’aide aux enfants : Niamh Power.

    Oui, Niamh. Cela se prononce « Niv ». C’est un prénom assez répandu dans le comté de Galway et pas complètement inhabituel parmi les Irlandais de New York. Cependant, il y a peu de chance qu’il le soit à l’endroit, quel qu’il soit, où le train m’emmènera. La femme qui brodait ces lettres il y a quelques jours a claqué la langue : « J’espère pour toi, jeune demoiselle, que tu n’es pas trop attachée à ce prénom, parce que je te garantis que, si tu as la chance d’être adoptée, tes parents le changeront immédiatement. » Mon père m’appelait « ma petite Niamh ». Mais je n’y tiens pas tant que ça. Je sais qu’il est étranger et difficile à prononcer, qu’il ne sonne pas bien à l’oreille de ceux qui ne le comprennent pas. Comme un curieux assemblage de consonnes mal assorties.

    Personne ne me plaint d’avoir perdu ma famille. Chacun d’entre nous a vécu une histoire triste. Autrement, nous ne serions pas ici. En général, nous préférons ne pas évoquer notre passé, conscients du fait que seul l’oubli peut apaiser notre peine. L’association elle-même nous traite comme si nous venions de naître, comme si nous étions des insectes qui, ayant brisé leur cocon, ont laissé leur passé derrière eux et, par la grâce de Dieu, s’apprêtent à entamer une nouvelle vie.

     

  • [Livre] Aurora Teagarden - T03 - A vendre: trois chambres, un cadavre

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    Résumé : Aurora avait décidé de devenir agent immobilier, et c’est lors de sa première visite organisée qu’elle découvre dans la maison, un cadavre. Fait du hasard ? Soit. Mais, alors qu’elle retente l’expérience, elle fait à nouveau une macabre rencontre. C’est bien la preuve qu’un serial-killer, sévit dans la petite ville de Lawrencetown. Mais il semble très bien renseigné sur la vie de Roe…

     

    Auteur : Charlaine Harris

     

    Edition : J’ai lu 

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 09 Octobre 2013

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : C’est alors qu’elle rend service à sa mère en faisant patienter les acheteurs potentiel d’un bien de luxe, qu’Aurora tombe sur un cadavre dans la chambre principale, celui d’un agent immobilier concurrent qui a fait visiter la maison la veille. L’inspecteur Jack Burn est, comme vous l’imaginez, ravi de croiser encore une fois Roe sur une scène de crime !
    Puis c’est en visitant des maisons pour un achat personnel que Roe découvre le second cadavre. A ce rythme là, la police de Lawrencetown va bien finir par l’embaucher comme chien renifleur de cadavre !

    Autant vous dire que Roe va vite oublier son envie de devenir agent immobilier !
    Coté cœur, la voilà qui s’encanaille. Alors qu’elle sort, sans grande conviction, avec le pasteur épiscopalien de la ville, une révélation de ce dernier va précipiter leur rupture (et de toute évidence, le père Scott ne va pas rester seul bien longtemps). Mais Roe va vite s’en remettre. Il faut dire qu’au premier regard, elle a craqué sur le richissime client en compagnie duquel elle a découvert le premier cadavre. Un chef d’entreprise bilingue, de 15 ans son aîné, ancien Marine au viet Nam… Elle aurait tort de s’en priver, certes, mais elle nous avait habitués à plus de retenue… Je pense qu’être avec un homme qui se contente d’un bisou par ci par là et vous fait bien comprendre qu’il n’ira pas plus loin avant le mariage (tout en ne laissant aucunement penser qu’il a l’intention d’aller jusqu’au dit mariage) ça a de quoi provoquer certaines frustrations !
    Voilà qui aurait de quoi largement occuper Miss Teagarden, mais non, elle ne peut pas s’empêcher de poser des questions à tout le monde sur les meurtres commis…
    On sait qu’elle va s’attirer des ennuis ! Il faudrait presque la tenir en laisse !
    Et la voilà maintenant qui craque sur une maison dont les propriétaires se sont évaporés dans la nature quelques années plus tôt (le plus gros mystère de Lawrencetown).
    On ne sait pas trop qui de Roe ou des ennuis cherche l’autre !
    Encore une fois, le coupable n’est dévoilé qu’à la fin, mais cette fois, il m’a moins surpris que les précédents. Je me suis même reprochée de ne pas y avoir pensé plus tôt car plusieurs indices pointaient vers lui avec un peu de réflexion.
    Et vu comment se termine le livre, malgré une enquête bouclée, je n’ai pas pu résister à commencer immédiatement le tome 4 !

    Un extrait : Cet homme avait au moins quinze ans de plus que moi et venait d'un monde qui m'était parfaitement étranger. Sa proximité me rappelait silencieusement néanmoins que depuis quelque temps, je sortais avec un pasteur pour qui le sexe avant le mariage n'était pas envisageable. Et avant le père Aubrey Scott, je n'étais sortie avec personne depuis des mois.

    Bien. Il n'était pas judicieux de faire mariner mes interlocuteurs dans l'entrée tandis que je passais en revue ma vie sexuelle (désertique). J'administrai un coup de baguette à mes hormones et me sermonnai en silence : les vagues de désir qui déferlaient sur moi n'étaient certainement que le fruit de mon imagination.

    — En haut de cet escalier se trouve l'une des plus belles pièces de cette demeure, déclarai-je avec détermination. La suite parentale.

    Je m'adressai au menton de M. Bartell plutôt qu'à ses yeux. Je pris les marches et ils me suivirent docilement. Je le sentais juste derrière moi et dus prendre plusieurs respirations pour me calmer. La situation devenait proprement ridicule.

    — La maison ne comporte que trois chambres, mais elles sont toutes merveilleuses. Ce sont des suites, en réalité. Chacune a au moins un dressing, un boudoir pour s'habiller et une salle de bains.

    — Fantastique ! s'exclama Barby.

    Frère et sœur ? C'était peut-être vrai.

    — La suite parentale se trouve derrière cette porte à double battant en haut des marches. Elle comporte deux dressings. La chambre bleue se trouve sur la droite du palier, et la rose est à gauche. La porte supplémentaire à gauche donne sur une petite pièce que la famille Anderton avait consacrée aux enfants. C'est là qu'ils faisaient leurs devoirs et regardaient la télévision. Elle pourrait servir de bureau, ou d'atelier de couture, ou...

    Je ne savais plus que dire. La pièce serait utile, point final. Elle conviendrait parfaitement comme salle de musculation pour Martin Bartell, bien mieux que celle du bas.

    — La porte supplémentaire à droite ouvre sur l'escalier qui monte depuis la cuisine.

    Toutes les portes des chambres étaient closes, ce qui me sembla un peu curieux.

    D'un autre côté, cela me permettrait un bel effet théâtral : je m'avançai vers la suite parentale, tournai les deux boutons de porte en même temps et les poussai d'un grand geste, tout en m'effaçant immédiatement pour offrir aux clients de mère le meilleur point de vue. Je m'étais retournée en même temps pour observer leur réaction.

    — Ah, mon Dieu ! fit Barby.

    Ah bon ?

    Martin Bartell, lui, affichait une mine sinistre.

    Lentement et à contrecœur, je me retournai pour comprendre.

    Au milieu du lit immense, la femme était assise contre le dosseret. Les draps de soie blanche étaient remontés jusqu'à sa taille. Ses seins nus constituaient le premier détail le plus choquant. Le second, c'était son visage, noirci et boursouflé. On avait tenté de lisser sa chevelure crêpée et hirsute pour lui donner un semblant de normalité. Et entouré ses poignets, disposés le long de ses jambes, de lanières de cuir.

    — Ça, c'est Tonia Lee Greenhouse, fit remarquer ma mère, debout derrière ses clients. Aurora s'il te plait, va t'assurer que Tonia Lee est décédée.

     

  • [Livre] Aurora Teagarden – T02 - Un Crime en Héritage

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    Résumé : Dans la petite ville de Lawrenceton, en Géorgie, Aurora "Roe" Teagarden, a la surprise d’être désignée seule héritière d’une vieille femme qui n’était qu’une connaissance. La voilà à la tête d’une somme d’argent rondelette, de bijoux et surtout d’une maison. Mais lorsqu’elle découvre, dans cette demeure, un crâne humain caché sous une banquette, elle comprend qu’elle a surtout hérité d’un meurtre à résoudre. Mais comment mener l’enquête auprès du voisinage, sans éveiller leurs soupçons ?

     

    Auteur : Charlaine Harris

     

    Edition : J’ai lu 

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 03 juillet 2013

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : J’ai trouvé l’histoire mieux menée que dans le tome 1. Depuis la fin du tome précédent, un an s’est écoulé et, dans les premiers chapitres, on apprend tout ce qui s’est passé pendant cette année. Le plus important de ces évènements est la mort de Jane Engle qui va léguer tous ses biens à Roe : sa maison, son argent, ses bijoux… et un crâne humain caché dans une banquette. Bien qu’elles aient toujours entretenu d’excellents rapports lorsqu’elles faisaient toutes deux partie du club des amateurs de meurtres, elles n’étaient si proches que ça et Roe est vraiment étonnée d’être son héritière.
    Comme dans le premier tome, Roe oscille entre excitation devant cet argent qui tombe du ciel et culpabilisation d’être heureuse alors que Jane est morte.
    Pour une raison que je ne m’explique pas, Roe n’appelle pas la police quand elle découvre le crâne. Elle le dissimule et cherche à qui il peut appartenir.
    Enfin, cherche… c’est un bien grand mot car elle ne fait aucune enquête, elle passe plus de temps à se demander ce qu’elle va faire qu’à agir de quelque manière que ce soit.
    Bien qu’on nous vende cette saga comme des livres policiers, pour l’instant je ne vois aucun travail d’enquête amateur qui justifierait le classement de cette saga dans cette catégorie.
    La lecture n’en est pas moins agréable et l’écriture toujours aussi fluide.
    Roe parait moins écervelée par moment et l’instant d’après elle prend des décisions ahurissantes qui me feraient presque douter de sa santé mentale.

    Aurora a également un nouveau soupirant, bien qu’elle pense beaucoup à Robin, l’écrivain et qu’elle vienne à peine de se remettre de sa rupture avec Arthur, l’inspecteur, qui vient d’épouser la rivale d’Aurora : Lynn.
    J’ai beaucoup aimé voir Aurora s’affirmer face à sa mère et se laisser beaucoup moins marcher sur les pieds.
    Bien qu’on ne soit pas vraiment dans un roman policier, j’ai hâte de lire la suite, en espérant qu’Aurora sera plus active dans les prochaines enquêtes.

    Un extrait : Le jour du premier mariage, celui du mois de janvier précédent, je m'armai comme pour partir au combat. Je relevai ma tignasse brune en un chignon de tresses sophistiqué - c'était du moins l'effet que je souhaitais obtenir -, je choisis le soutien-gorge qui optimisait au mieux mes atouts les plus visibles et enfilai une robe à épaulettes or et bleu, flambant neuve. Les escarpins étaient ceux que j'avais achetés pour aller avec une tenue portée lors d'un dîner avec Robin Crusoe. Je poussai un long soupir en les chaussant. Je ne l'avais pas vu depuis des mois. Ce n'était pas une bonne idée de penser à lui. Je trouvais la journée déjà suffisamment déprimante. Au moins, les talons me donneraient de la hauteur. Je me maquillai ensuite, mon nez touchant presque le miroir : sans mes lunettes, je ne vois pas grand-chose. Après avoir appliqué autant de fard que possible, j'en rajoutai encore un peu : mes yeux ronds s'arrondirent encore et mes cils s'allongèrent. Puis je recouvris le tout de mes grosses lunettes rondes.

    Après avoir glissé un mouchoir dans mon sac - simple mesure de précaution -, je m'examinai dans la glace avec inquiétude. J'étais déterminée à projeter une image digne et assurée. Enfin, je descendis l'escalier de ma maison pour prendre mes clés et mon plus beau manteau, avant de partir vaillamment me jeter dans la fosse aux lions que représentent les noces d'un ex-petit ami.

    Arthur Smith et moi nous étions rencontrés au club des Amateurs de meurtres. L'un de nos membres avait été assassiné puis toute une série de meurtres s'était ensuivie et il avait prêté son assistance pour l'enquête. Après la résolution de ces affaires, j'étais sortie avec lui pendant des mois. Brûlante et passionnelle, notre relation avait constitué pour moi une expérience unique. Ensemble, nous crépitions littéralement d'une ardeur qui éclipsait nos personnages ordinaires - une bibliothécaire trentenaire et un policier divorcé.

    Ensuite, aussi brusquement qu'il était né, le feu était retombé pour s'éteindre. De son côté de l'âtre en premier. J'avais finalement compris le message : « Je poursuis cette relation jusqu'à ce que je trouve un moyen de me défausser sans tapage. » Rassemblant tous mes efforts, je m'étais drapée dans ma dignité pour mettre fin à la relation moi-même - et sans tapage. Ce qui m'avait coûté toute mon énergie et ma volonté. J'avais pleuré dans mon oreiller pendant six mois environ.

    Je commençais à me sentir mieux et n'étais pas même passée devant le commissariat depuis une semaine, lorsque j'aperçus l'annonce des fiançailles dans le Sentinel.
    Un kaléidoscope de couleurs passa devant mes yeux : vert, pour la jalousie, rouge, pour la rage, et bleu pour le blues. Jamais je ne me marierais. Jusqu'à la fin de ma vie, je me contenterais d'aller aux cérémonies nuptiales des autres. J'allais m'arranger pour ne pas être en ville ce jour-là et ne pas être tentée d'emprunter le chemin de l'église.

    Puis le faire-part arriva dans ma boîte aux lettres.

    Lynn Liggett, fiancée et collègue d'Arthur, m'avait jeté son gant à la figure. C'est du moins ainsi que j'interprétai l'invitation.

    Je relevai le défi. Je choisis une assiette impersonnelle et coûteuse dans la liste de mariage de Lynn et laissai ma carte dessus. À présent, armée de ma robe or et bleu et de ma coiffure extravagante, je me rendais à la fête.

     

  • C'est lundi que lisez vous? #62

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

    Comme au boulot on est bourré de filtres, ça me prend vraiment trop de temps de venir voir et commenter vos blogs le matin. Je passerai donc ce soir! Bonne journée!

     

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    Et vous, que lisez-vous?

     

  • Le tiercé du samedi #60

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous ne vous lassez pas de relire (même si vous n’avez, en fait, jamais le temps de le faire)

     

    Alors pour ma part, il y en a bien plus que 3 et ils ont été très dur à départager. Mais le trio gagnant est:

     

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    Marche ou crève

     

     

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    La saga Morgane Kingsley

     

     

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    Autant en emporte le vent

     

     

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    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres indispensables à lire à des enfants ou à conseiller à de jeunes ados (parce que plus tard, ne nous voilons pas la face, il suffit qu’on leur conseille un livre pour qu’ils décident aussitôt qu’ils ne le liront jamais)

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Aurora Teagarden – T01 - Le Club des Amateurs de Meurtres

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    Résumé : Chaque petite ville a ses mystères et Lawrenceton, en Georgie, n'échappe pas à la règle. Le club des Amateurs de meurtres se réunit une fois par mois pour étudier de célèbres cold cases. Pour Aurora Teagarden, jeune bibliothécaire, c'est un passe-temps aussi agréable qu'inoffensif. Jusqu'au jour où elle découvre le corps sans vie d'une des membres du cercle. Étrangement, la scène du crime ressemble à une ancienne affaire. Des fidèles du club sont assassinés et ces meurtres ont des allures de copycat. Tous les membres, y compris Aurora, sont des coupables plausibles, et des victimes potentielles. Qui se cache derrière ce jeu macabre ?

     

    Auteur : Charlaine Harris

     

    Edition : J’ai lu 

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 15 mai 2013

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Ce premier tome était une petite lecture agréable. Même si je connaissais l’identité du coupable pour avoir vu le film tiré de ce tome (film qui présente se sacré différence sur pas mal de choses, mais qui relate l’essentiel), j’ai pris plaisir à chercher les indices qui pouvait mener à cette conclusion. Je n’en ai pas vraiment trouvé, mais quand Aurora se récapitule ce qui aurait du la mettre sur la voie, j’avoue que j’ai eu la flemme d’aller vérifier si j’aurais pu avoir les mêmes impressions en relisant les passages.
    J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture de Charlaine Harris. Ayant constaté qu’elle avait tendance à laisser se détériorer son écriture lorsqu’elle se lasse de son personnage principal (comme dans la communauté du sud), j’espère conserver ce plaisir au fil des tomes d’Aurora Teagarden.
    A priori, le prénom Aurora est un prénom vraiment inhabituel aux Etats-Unis car l’accent est mis sur cette particularité (cela dit, il y a bon nombre de prénoms parfaitement courant aux Etats-Unis qui nous paraîtrait à coucher dehors).
    Ce que j’ai aimé chez Aurora, c’est qu’elle est loin d’être la fille parfaite : elle va à l’église en dilettante, plus pour s’y montrer et donner l’image de la respectabilité que par piété, elle avoue elle-même se montrer assez méprisante avec certaines personnes, lorsque le premier meurtre est commis elle est plus surexcitée d’avoir affaire à un « vrai » meurtre que désolée pour la victime…
    J’ai regretté qu’on n’en sache pas plus sur l’inspecteur chargé de l’affaire, Jack et qu’on ne se focalise que sur Arthur, qui est certes un soupirant d’Aurora, mais un simple assistant sur cette affaire. J’aurais par exemple aimé savoir pourquoi il refuse d’admettre que les crimes copient des crimes anciens.
    J’aurais aimé en savoir un peu plus sur les motivations du coupable, je suis un peu restée sur ma faim à ce niveau, mais bon, d’un autre coté, on n’a pas toujours la réponse à la question « pourquoi ».

    Malgré une lecture agréable, j’ai trouvé que l’histoire peinait un peu à trouver son rythme. Peut être une difficulté de l’auteur à gérer un nouveau personnage. A voir dans les prochains tomes si l’on trouve plus de fluidité.

    Un extrait : — Ce soir, je voudrais vous parler d'un cas des plus fascinants, celui de l'affaire Wallace.

    Je m'adressais à mon miroir, essayant d'abord l'enthousiasme, puis la sincérité, et enfin le sérieux.

    Ma brosse s'accrocha dans un nœud, ce qui avait le don de m'agacer.

    Je repris, optant cette fois-ci pour la détermination.

    — Nous aurons largement de quoi nous occuper ce soir : je vous présente l'affaire Wallace.

    Notre club comptait une douzaine de membres, ce qui s'accordait parfaitement au rythme de nos réunions mensuelles : chacun présentait tour à tour un meurtre en particulier. Le Meurtre du Mois, comme nous aimions l'appeler, ne suffisait pas toujours à remplir la séance. Pour l'étoffer dans ce cas, l'animateur faisait venir un invité : un officier de police de la ville par exemple, un psychologue spécialisé en thérapie des criminels, ou encore le responsable du Centre de secours aux victimes de viol. Il nous arrivait également de regarder un film.

    Pour ma part, j'avais eu de la chance. L'affaire Wallace était idéale : elle comportait suffisamment de détails pour intéresser mon public, tout en me permettant de les exposer correctement sans me presser. Ce n'était pas toujours ainsi : nous avions dû allouer deux séances à Jack l'Éventreur. Pour son exposé, Jane Engle avait choisi l'une des victimes ainsi que les circonstances qui entouraient chacun des meurtres. Arthur Smith quant à lui s'était chargé de l'enquête policière et des suspects. Car Jack, c'est du sérieux.

    — Les éléments dans cette affaire sont les suivants : un homme prétendant se nommer Qualtrough, un tournoi d'échecs, une femme à l'apparence anodine du nom de Julia Wallace, et bien sûr l'accusé, son époux, à savoir William Herbert Wallace.

    Je rassemblai mes cheveux bruns en queue de cheval. Allais-je en faire un chignon ou une natte ? J'hésitais également à les laisser libres en les retenant simplement d'un bandeau... La natte. Pour avoir l'impression d'être intellectuelle et branchée. Tandis que je divisais ma chevelure en trois mèches, mon regard se porta sur une photo de ma mère. C'était un portrait professionnel encadré qu'elle m'avait offert pour mon anniversaire.

    — Tu m'avais dit que tu en voulais une, s'était-elle expliquée avec désinvolture.

    Ma mère ressemble à Lauren Bacall. Grande et élancée, elle est toujours élégante, jusqu'au bout des ongles. Elle s'est taillé un véritable petit empire immobilier. De mon côté, je mesure 1,52 mètre, je porte de grosses lunettes rondes et j'ai réalisé mon rêve d'enfance en devenant bibliothécaire. Ma mère m'a prénommée Aurora. À sa décharge, elle s'appelle Aida. Pour elle, Aurora ne devait pas sembler si extravagant.

     

  • [Livre] Le silence de Mélodie

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    Résumé : Quand j'ai eu deux ans, tous mes souvenirs avaient des mots, et tous mes mots avaient une signification.

    Mais seulement dans ma tête.

    Je n'ai jamais prononcé un seul mot. J'ai presque onze ans.

    Mélodie n'est pas une enfant ordinaire. À cause de sa maladie, elle ne peut ni marcher ni parler, mais elle a une mémoire photographique : elle se souvient de tout ce qu'elle a vécu dans les moindres détails. À seulement 11 ans, elle est déjà plus intelligente que les adultes qui veulent la diagnostiquer, et bien plus encore que ses camarades de classe, les mêmes qui pensent qu'elle est attardée car elle ne peut pas les contredire. Mais Mélodie refuse d’être définie par son handicap, et elle est déterminée à le faire savoir au monde entier, d'une manière ou d'une autre. Aussi, lorsqu’elle reçoit un ordinateur qui lui permet, pour la première fois, de communiquer, sa vie change du tout au tout. Avec l'aide de la machine qu'elle nomme Elvira, Mélodie a enfin une voix... mais tout le monde n’est pas prêt à l'entendre.

     

    Auteur : Sharon M. Draper

     

    Edition : Michel Lafon

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 22 Janvier 2015

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Melodie, 11 ans, est atteinte de paralysie cérébrale. Mais si son corps ne lui obéit pas (elle ne peut ni parler, ni marcher, ni attraper quelque chose, ni se tenir assise ou se retourner, seul ses pouces sont mobiles et sous contrôle), son esprit lui fonctionne à plein régime.
    Non seulement elle est synesthésique (La synesthésie peut prendre plusieurs formes, Melodie voit les sons sous forme de couleur) mais elle est dotée d’une mémoire eidétique. Elle se souvient d’absolument tout ce qu’elle voit, lit ou entend. Comme elle ne peut pas tenir un livre, soit on doit lui tenir le livre ou les fiches, soit elle écoute des livres audio.
    Les parents de Melodie sont persuadés de l’intelligence de leur fille, alors même que tout le monde leur affirme qu’elle est forcément déficiente mentale (puisqu’elle ne peut pas s’exprimer).
    Même si parfois ils perdent patience (ce qui se conçoit, car même s’ils l’aiment beaucoup, s’occuper d’une enfant aussi lourdement handicapée que Melodie est exténuant) ou n’arrivent pas à la comprendre, jamais ils ne capitulent face aux médecins arrogant ou aux institutrices démissionnaires.
    Si j’ai un reproche à leur faire, c’est d’être bien trop laxiste avec Penny, leur seconde fille. Peut être le soulagement que celle-ci ne souffre pas d’handicap a-t-il influencé leur comportement avec elle, mais ils ne lui rendent pas service.
    Je n’avais pas lu quarante pages que j’avais déjà envie de baffer le médecin qui considère Melodie comme gravement attardée alors qu’elle répond parfaitement à ses questions. Il est juste incapable de réfléchir au-delà de ses petites fiches et la mère de Melodie lui tient un discours parfait, j’ai beaucoup aimé sa tirade !
    A l’école, les choses ne sont guère mieux, bien qu’une de ses institutrices lui ait fait découvrir les livres audio.
    Les choses vont commencer à changer en Cm2 grâce à plusieurs éléments : l’arrivée de Catherine, l’assistante scolaire de Melodie, son professeur de Cm2 qui ne la traite pas en attardée, sait reconnaître son potentiel et organise des incursions dans certaines matières des classes dites normales et surtout, l’acquisition, laborieuse, d’un ordinateur spécialisé qui va donner à Melodie ce qui lui manquait depuis si longtemps : une voix.
    Si les élèves « normaux » se montrent assez stupides, comme Rose et Connor, oscillant entre gentillesse et condescendance, si d’autres sont  vraiment odieux, comme Molly et Claire, ils restent des enfants de 11 ans, et on le sait, les enfants sont souvent cruels devant la différence.
    J’ai été beaucoup plus choquée par l’attitude du professeur d’histoire.
    Melodie surprend tout le monde en se sélectionnant pour un concours dont la finale doit se tenir à Washington et être retransmise à la télévision.
    Malgré le fait qu’elle donne plus de bonnes réponses que ses coéquipiers, elle semble être toujours considérée comme à part, comme une sorte de singe savant. On ne lui reconnaît quasiment pas de capacité de réflexion. Lorsqu’elle réussi, on parle presque de coup de chance.
    Au final, c’est une véritable trahison que ce professeur et les membres de l’équipe vont faire subir à Melodie. Et j’ai été bien contente des conséquences pour eux.
    Enfin, une mention spéciale pour Mme V., la première a avoir vraiment compris le potentiel de Melodie et a avoir tout mis en œuvre pour la montrer au monde entier.
    Ce livre est un véritable coup de cœur qui montre avec beaucoup de tendresse ce que peut ressentir un handicapé prisonnier de son propre corps et à quel point les actions et réactions des autres peuvent le blesser, même s’il ne peut pas le montrer.

    Un extrait : Je ne peux ni parler, ni marcher, ni manger, ni aller aux toilettes toute seule. Pas cool.
    Mes bras et mes mains sont plutôt raides, mais j’arrive à enfoncer les touches de la télécommande, et à déplacer mon fauteuil roulant grâce à des poignées sur les roues. Je suis incapable de tenir une cuillère ou un crayon sans les faire tomber. Quand à mon équilibre, il est quasiment nul. Un culbuto serait plus stable que moi.
    Quand on me regarde, j’imagine qu’on voit une brune aux cheveux courts et bouclés, sanglée dans un fauteuil roulant rose. Soit dit en passant, un fauteuil roulant rose n’a rien de mignon, rose ou pas, ça ne change rien.
    Une brune, donc, avec des yeux marron foncé qui brillent de curiosité, excepté peut être qu’un des deux part légèrement de traviole.
    Sa tête oscille un peu.
    Parfois elle bave.
    Elle est vraiment toute petite pour une fille de dis ans trois quart.
    Ses jambes sont très maigres, sans doute car elles n’ont jamais servi.
    De temps en temps, son corps, qui a tendance à n’en faire qu’à sa tête, la pousse à envoyer des coups de pied inopinés et à faire des moulinets avec les bras, heurtant tout ce qui se trouve à proximité : pile de CD, bol de soupe, vase rempli de roses.
    C’est pas vraiment sous contrôle, tout ça.
    Quand les gens ont fini de dresser la liste de mes problèmes, ils prennent peut-être le temps de remarquer que j’ai un sourire assez joli et de larges fossettes – elles sont plutôt cool, mes fossettes.
    Je porte de minuscules boucles d’oreilles en or.
    Parfois on ne me demande même pas mon prénom comme si ça n’avait pas d’importance. Pourtant ça compte.
    Je m’appelle Melodie.
    Je me souviens de l’époque où j’étais toute petite. Bien sûr, difficile de distinguer mes propres souvenirs des vidéos que mon père a tournées avec son Caméscope. Je les ai visionnées des milliers de fois.
    Maman qui me ramène de la maternité, le visage souriant mais le regard inquiet.
    Melodie repliée dans une minuscule baignoire pour bébé. Mes bras et mes jambes avaient l’air vraiment maigrichons. Je ne barbotais pas et je n’agitais pas les pieds.
    Melodie enveloppée dans des couvertures sur le canapé du salon, l’air contente d’être là. Je ne pleurais pas beaucoup, bébé. C’est maman qui le dit.
    Ma mère qui me masse avec de la lotion, après un bain – je me rappelle encore son parfum de lavande – puis qui m’emmitoufle dans une serviette douillette avec une petite capuche en pointe.
    Papa qui fait des vidéos de moi quand on me donnait à manger, quand on me changeait, et même quand je dormais. Je suppose que plus je grandissais, plus il attendait que je me retourne, que je m’asseye et que je marche toute seule.
    Ça n’est jamais arrivé.

     

  • [Livre] Les filles de joie – T03 – La grimace du tigre

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    Résumé : Au fil des saisons, Victoire a appris à vivre sereinement au sein de la maison close qui l'a accueillie quelques années plus tôt. La jeune femme a su profiter de diverses occasions pour se mettre en valeur et devenir la favorite du Magnolia, oû elle est appréciée des clients comme des autres filles de joie. C'est elle, désormais, qui mène la danse. Dans les chambres de l'étage, elle sait comment amadouer les hommes, et il y en a plus d'un avec qui elle a développé une véritable complicité. À défaut d'amour, Victoire ne manque pas d'amitié. Ni de contact physique. L'amour, elle le réserve à Émile, le seul qui ne lui réclame rien. Mais alors que le jeune peintre se dérobe devant les questions importantes, Laurent, lui, cherche de plus en plus à s'imposer. Et, surtout, il y a le petit Félix, dont l'arrivée est un bouleversement majeur. Au milieu de la tourmente, Victoire est plus déterminée que jamais à réaliser son rêve de retrouver une vie normale, loin de Madame Angèle et des hommes qui passent chaque soir. Mais pour ce faire, il va lui falloir de l'argent, beaucoup d'argent, et le soutien de ceux qu'elle aime. Car si elle attend avec impatience le moment où elle claquera de façon définitive la porte du bordel, rien n'est encore gagné et le temps joue contre elle…

     

    Auteur : Lise Antunes Simoes

     

    Edition : Les éditeurs réunis

     

    Genre : Drame

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Troisième et dernier tome des péripéties de Victoire, la grimace du tigre marque aussi une volonté de plus en plus farouche de la jeune femme de sortir du Magnolia.
    Victoire a eu son fils, un petit Félix qu’elle a pu garder près d’elle 6 mois avant de le mettre en nourrice. Contrairement à Toinette qui a du s’en remettre à Madame Angèle pour trouver une nourrice avec tout ce que cela comporte de désagréments financiers (tarif élevé, commission de Madame Angèle, impossibilité de voir sa fille…), Victoire a la chance de voir son client Laurent tout prendre en charge, du choix de la brave femme au paiement de celle-ci. De plus la nourrice étant en ville, il l’emmène voir son fils chaque fois qu’il la sort.
    La nourrice est vraiment gentille, elle semble traiter Félix comme son propre enfant et ne fait pas la moralisatrice avec Victoire qu’elle traite comme une femme à part entière et non pas comme une prostituée. Son mari, artisan, même si on le voit peu, semble agir de même. Comme quoi, il reste des braves gens à Montréal.
    Cependant, Victoire va vite réaliser que cet arrangement lui coûte bien plus chez que de l’argent.
    Laurent est de plus en plus lunatique et tyrannique. Sous prétexte qu’il paye pour elle, il lui fait perdre des heures de travail en la réservant mais en attendant plusieurs heures pour venir, il essais de s’approprier l’enfant, comme pour nier le fait que Victoire ne couche pas qu’avec lui, il ne supporte pas les relations qu’entretiennent Victoire et Emile. Tout, en lui, transpire la jalousie et la possessivité. Pour autant, jamais il ne propose de prendre Victoire comme maîtresse officielle et de la sortir du bordel. Il prend, sans jamais s’inquiéter d’elle, comme si son argent lui donnait tous les droits.
    Victoire va devoir apprendre à se servir de lui sans scrupules si elle veut s’en sortir, car s’il joue les grands seigneurs, il est clair qu’il ne fera rien pour lui venir réellement en aide.
    Décidée à sortir du Magnolia pour élever elle-même son fils, elle a perdu sa naïveté et commence à faire des choix plus calculé. On est bien loin de la petite adolescente enceinte, fraichement débarquée de Boucherville. Victoire a grandi, s’affirme, et son intelligence lui permet de prendre des décisions en calculant soigneusement les risques qu’elle prend.
    Entre ses clients réguliers qui l’aime bien et se montre généreux et les arrangements qu’elle va prendre pour gagner encore plus d’argent, Victoire a bon espoir de pouvoir rembourser sa dette.
    Reste deux problèmes : le premier, cacher à Madame Angèle ses projets car la tenancière n’hésiterait pas à lui infliger amende sur amende pour l’empêcher de réussir son projet. Le second réussir à être rayée du registre des prostituées tenu par la police, ce qui ne va pas être une mince affaire, car s’ils n’ont aucun problème à « encarter » une nouvelle fille, la rendre à la « vie civile » ne leur plait pas du tout.
    J’ai regretté deux choses : la première qu’à la fin, on ne connaisse pas la réaction des clients à ce qu’a fait Victoire. Et la seconde, qu’on ait plus eue de nouvelles d’Adémar. Comme c’est un luthier célèbre, j’aurais aimé qu’un des clients de Victoire l’emmène avec lui pour acheter un violon. J’aurais aimé voir la réaction de ce petit artisan bouffi d’orgueil.
    J’ai lu ces trois tomes rapidement, en quelques jours. C’était vraiment une lecture agréable avec une écriture fluide. Même si cela rappelle parfois un peu trop la série « maison close » on se laisse prendre au jeu.

    Un extrait : Madame Angèle n’était pas aussi dure qu’avait pu l’être Monsieur Masson, le logeur de Victoire, qui n’avait pas hésité à se montrer violent du temps où celle-ci travaillait en usine, mais la tenancière avait le regard assez sévère pour lui signifier qu’elle ne se laisserait pas attendrir. Le message était on ne peut plus clair : puisque Victoire s’entêtait à vouloir garder son enfant, elle ne devait pas s’attendre au moindre traitement de faveur.

    Ce fut d’ailleurs un coup dur lorsque cette dernière apprit un matin qu’elle devrait continuer de travailler tout au long de sa grossesse, jusqu’à l’accouchement. C’est à peine si la tenancière lui accordait trois jours de repos juste après la naissance.

    — Tu ne comptes tout de même pas sur moi pour te loger et te nourrir gratuitement ? s’était exclamée sa patronne.

    — Non, mais je pensais que vous pourriez rajouter ces frais sur ma note. Je travaillerai dur pour rembourser tout ça…

    — Et qui va s’occuper de mes clients, pendant que tu te prélasseras au lit avec ton marmot ? Tu préfères peut-être que j’embauche une nouvelle fille pour te remplacer ? Non, ma jolie. Si tu veux garder ta place, tu travailleras, c’est comme ça.

    Madame Angèle n’était pas une mauvaise femme. À défaut d’être véritablement maternelle, elle savait se montrer agréable lorsqu’elle encadrait ses filles au quotidien. Par contre, dès qu’il était question d’argent, elle devenait intraitable. L’enfant de Victoire mettait en péril la bonne marche de son commerce et puisqu’en dépit de ses efforts la tenancière n’avait pas pu mettre fin à ce projet, elle s’organisait pour que cela lui cause le moins de souci possible, sans considération pour Victoire.

    La jeune femme avait alors réalisé que cette grossesse serait probablement tout aussi difficile à supporter que la première. Elle n’avait pas oublié les journées interminables dans les ateliers de Goudreau, avec son dos qui ne la soutenait plus, ses jambes enflées, son souffle court quand elle montait les marches ou arpentait les immenses salles de travail en dandinant son gros ventre devant elle. Heureusement que ses camarades d’alors avaient fait preuve d’un peu de compassion en lui donnant un tabouret sur lequel elle pouvait se reposer un peu, sans quoi son contremaître l’aurait laissée debout toute la journée.

    Cette fois, elle n’aurait pas à traverser la ville en traînant ses jupes dans la neige ni à travailler durement pendant plus de dix heures. Au Magnolia, elle pourrait se reposer dans la journée et manger à sa faim. En revanche, il lui faudrait continuer à veiller jusqu’au petit matin sans manifester le moindre signe de fatigue, se laisser toucher, prendre, se soumettre aux caprices les plus bizarres, écarter les jambes cinq ou six fois, endurer sans broncher le poids et la volonté des hommes sur son corps.

    Si Victoire avait rêvé de profiter de cette période pour prendre enfin un peu de distance avec les clients, c’était peine perdue. On ne lui en laisserait pas la possibilité.

     

  • [Livre] Tuée pour l'honneur

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    Résumé
     : La belle-mère de Sarbjit vient de réunir la famille. Elle regarde autour d'elle avant d'annoncer : " Nous devons nous débarrasser d'elle. ". " Elle ", c'est la sœur de l'auteur de ce livre. Sa faute : avoir fui l'homme auquel elle était mariée de force. Deux semaines plus tard, la jeune femme est enlevée, droguée et étranglée.
    Froidement assassinée. Personne n'aurait rien su si Sarbjit n'avait décidé de révéler ce crime d'honneur insupportable. Elle décide de réclamer justice pour sa sœur.
    Mais dans sa communauté, ce sont des choses qui ne se font pas, et Sarbjit est, à son tour, menacée de mort. Un témoignage unique, à la fois terrifiant et courageux.
    L'histoire vraie d'une femme qui ose briser la loi du silence.

     

    Auteur : Sarbjit Kaur Athwal

     

    Edition : France loisirs

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Le résumé, comme souvent, induit en erreur sur les liens existant entre les protagonistes.
    « Elle », ce n’est pas la sœur de l’auteur, mais sa belle-sœur, la femme du frère de son mari. Celle-ci n’est pas seulement enlevée, elle est victime d’une véritable machination.
    Quant à l’auteur, elle n’est pas menacée de mort parce qu’elle a parlé, elle est menacée bien avant cela, dès l’assassinat de sa belle-sœur. Pendant des années, d’ailleurs, elle n’a pas parlé, terrorisée par les menaces de son beau-frère et de sa belle-mère ainsi que par l’indifférence de son mari devant tout ceci.
    La belle-mère est une vraie actrice qui, bien qu’elle n’en respecte pas les principes, a réussi à se présenter comme une femme très pieuse devant la communauté Sikhe, si bien que celle-ci ne peut pas croire ce dont sa belle-fille l’accuse et la rejette.
    D’ailleurs, on se rend compte que cette communauté ne respecte pas les préceptes Sikhs. Même les parents de Sarbjit, qui la soutiennent dans cette épreuve dès lors qu’ils en ont connaissance, n’en respectent pas les préceptes.
    En effet, les préceptes de cette religion veut, entre autre, une parfaite égalité entre homme et femme ainsi que le choix de son conjoint par les personnes. Or, les filles sont cantonnées à la cuisine et ne disposent d’aucune liberté contrairement aux garçons, et les mariages sont arrangés par les parents, les futurs époux n’ayant pas leur mot à dire dans l’affaire.
    Contrairement à d’autres témoignages, Sarbjit n’est absolument pas rebelle. Elle est l’épouse presque parfaite, se soumettant sans broncher à ce qu’on lui a appris.
    Mais elle est aussi très pieuse et pour elle, l’assassinat de sa belle-sœur ne peut pas être autorisé par la religion et c’est à cause de sa religion que sa vie devient un enfer car elle est tiraillée entre sa conscience, dictée par sa foi, et sa peur de sa belle-famille ainsi que les coutumes qu’on lui a enseignées, même si elle les juge contraire à la religion sikhe.
    Malgré le rejet de sa communauté, elle va suivre ce que sa foi lui dicte et une fois que sa peur est sous contrôle, rien ne peut l’empêcher d’obtenir justice pour sa belle-sœur.
    Clive, l’inspecteur, est d’un grand secours, aussi bien matériel que moral.
    Ce qui prouve que les crimes « d’honneur » n’ont rien à voir avec la religion est que les parents de Sarjbit et ceux de sa belle-sœur, qui sont très traditionalistes, s’élèvent immédiatement contre cette action et font tout pour convaincre Sarjbit de parler à la police.
    La police d’ailleurs, parlons en, avant que Clive entre en scène, Sarjbit a tenté par deux fois de les prévenir du danger que courrait sa belle-sœur, la famille de la jeune femme signale également sa disparition, mais rien n’est jamais fait. Il suffit que le beau-frère de Sarbjit déclare que sa femme l’a quitté pour que l’enquête soit aussitôt classée. On croit rêver !
    Au final, c’est plus d’une quinzaine d’année de sa vie que Sarjbit a perdu auprès de cette famille toxique qui se donne des airs de sainteté en public et méprise ouvertement non seulement la vie d’autrui mais aussi les lois du pays où ils vivent.

    Un extrait : J’ai été éduquée pour être une sikhe respectueuse, honorer ma famille et ma communauté et leur obéir. A treize ans, j’étais une fille disciplinée. Ayant été initiée aux rites du temple avant mon deuxième anniversaire, il ne pouvait pas en être autrement.
    Et pourtant, aussi rigides et traditionnels que soient mes parents, ma famille indienne était plus stricte encore, notamment à mon égard. S’il existait deux interprétations d’une règle, ils choisissaient la plus sévère. Je crus d’abord que ce n’était que leur « façon de faire ». Puis je compris que ce n’était pas juste à cause de moi. Mais à cause de ce que j’étais. Pas la fille de papa.
    Une fille.
    Le sikhisme traite d’égalité, de parité entre toutes les castes, des similitudes et non des différences entre hommes et femmes. Alors, quand j’y repense, pourquoi ne pouvais-je pas sortir sans être accompagnée ? Pourquoi m’obligeait-on à me couvrir dès que je mettais un pied hors de la maison ? Pourquoi devais-je couvrir ma tête d’un voile dès qu’un homme entrait dans le même bâtiment, même si ce n’était qu’un de mes oncles ? Si ma religion le demandait, je l’aurais accepté. Mais cela ne semblait n’être lié qu’à mon sexe.
    Si je pouvais être un garçon…
    Mes cousins étaient dispensés de tout ce que je devais endurer. Ils allaient à l’école du coin, peu après que je leur avais préparé le petit déjeuner. On ne leur demandait jamais de lever le petit doigt pour aider aux corvées. Et ils pouvaient se promener librement dans la propriété, le village et au-delà. Il y avait une règle pour eux et une autre pour moi.
    Cuisiner, coudre, ou aider à la récolte me laissait beaucoup de temps pour réfléchir à la raison pour laquelle on me traiter de manière si différente.
    Puisqu’on m’avait appris à respecter mes aînés et à ne pas douter d’eux, je ne pouvais interroger mon grand-père de peur de paraître impertinente.
    Mais il devait bien y avoir une raison. Je me souviens de m’être douchée un soir, cette même question me trottant dans la tête. Pourquoi étais-je entravée quand la liberté était accordée à d’autres ? Etait-ce uniquement dû à mon sexe ? Etait-ce vraiment pour cela qu’on attendait de moi que je travaille aussi dur qu’un homme, mais sans avoir aucun de leurs privilèges ? Ca ne pouvait se limiter à cela.
    Devant mon reflet dans le miroir en pied embué, je vis le visage de mes parents qui me renvoyait mon regard. Mais je vis aussi autre chose, que je n’avais pas encore remarqué. Après 18 mois de dur labeur et de chaleur torride, j’avais perdu du poids et je flottais dans mes vêtements. Mes bras et mes jambes ne montraient pas un gramme de graisse superflue. Ce n’était pas tout. Mes hanches me semblaient différentes, plus larges, plus souples. Je n’avais plus la poitrine plate de garçonnet que j’avais avant. Je ne savais ni comment ni pourquoi cela arrivait, mais j’avais des courbes, je changeais.
    Et j’avais peur.

     

  • C'est lundi que lisez-vous? #61

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

    Comme au boulot on est bourré de filtres, ça me prend vraiment trop de temps de venir voir et commenter vos blogs le matin. Je passerai donc ce soir! Bonne journée!

     

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    J'ai été trop fatiguée pour attaquer un nouveau livre, d'autant plus que mon prochain challenge ne commençait que ce matin

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    Je vous mets encore les livres de printemps, pour que vous puissiez voir l'avancée, mais, comme dès aujourd'hui, commence le challenge d'été, à partir de lundi prochain, c'est cette PAL là que je vous montrerai.

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