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  • [Livre] Belle époque

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    Résumé : Paris, 1889. Maude Pichon s'enfuit à 16 ans de sa Bretagne natale pour échapper à un mariage forcé et découvre Paris, ville-lumière en ébullition à la veille de l'Exposition universelle. Hélas, ses illusions romantiques s'y évanouissent aussi vite que ses maigres économies. Elle est désespérément à la recherche d'un emploi quand elle tombe sur une petite annonce inhabituelle:

    ON DEMANDE 
    Des jeunes femmes
    pour faire un ouvrage facile.
    Bienséance respectée.
    Présentez-vous en personne 
    à l'agence Durendeau, 
    27, avenue de l'Opéra, Paris.
    L'agence Durendeau propose en effet à ses clients un service unique en son genre:le faire-valoir. Étranglée par la misère, Maude postule...

     

    Auteur : Elizabeth Ross

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Young Adult, historique

     

    Date de parution : 14 novembre 2013

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Ce roman est inspiré de la nouvelle « le repoussoir » d’Emile Zola, que je n’avais pas lu, mais que j’ai eu la surprise et le plaisir de trouver à la fin du roman.
    Il ne s’agit pas ici d’une réécriture, comme on en trouve souvent des œuvres de Jane Austen, mais plutôt d’une suite.
    En effet, le repoussoir raconte en une quinzaine de pages comment Mr Durendeau eu un jour l’idée de faire commerce de la laideur et montre les débuts de son agence.
    Dans Belle époque, l’agence de Mr Durendeau, si elle est discrète, a tout de même pignon sur rue.
    Maude, qui a fuit son petit village breton, son père et une vie de labeur toute tracée auprès d’un homme de plus de 20 ans son aîné a cru qu’il serait facile pour elle de s’installer à Paris. Après tout, sûre de son expérience dans la tenue de l’épicerie familiale, elle ne doute pas trouver rapidement du travail. Mais elle déchante vite, personne ne veut d’une petite provinciale à l’accent prononcé comme il en arrive par dizaines chaque jour dans la capitale.
    Après bien des hésitations et malgré son humiliation, Maude va entrer à l’agence de Mr Durendeau et se louer comme repoussoir.
    Son premier contrat est particulier, en effet, la jeune fille dont elle va être le faire-valoir ne doit pas savoir que Maude est une employée et doit la croire nièce d’une amie de sa mère.
    Maude va devoir jongler entre les exigences de la mère et l’amitié grandissante qu’elle ressent pour la fille.
    Je pense que Maude est aveuglée par la richesse de ses employeurs et qu’elle oublie que l’argent ne fait pas le bonheur. Pourtant, à son niveau modeste, c’est bien un mariage d’argent qu’elle a refusé et fuit : son père la destinait à un commerçant prospère et si sa vie n’aurait pas été oisive, elle aurait eu un toit sur la tête et la table bien garnie, ce que nombre de personnes, à cette époque, n’avait pas.
    Devant les richesses incroyables qu’elle admire chez l’aristocratie parisienne, elle semble ne pas comprendre qu’on puisse vouloir plus que ce confort matériel. Je crois qu’elle voit tout d’abord Isabelle, celle pour qui elle est louée, comme une enfant capricieuse. Et puis, au fil du temps, elle réalise qu’Isabelle veut simplement vivre avec son temps. La monarchie s’est éteinte depuis longtemps, les artistes, les journalistes, les étudiants sont sur le devant de la scène, la tour Eiffel, presque un personnage à part entière tant elle déclenche les passions, est en cours de construction, les femmes ont accès à l’université…
    Malgré tous ces changements, il y a toujours ce petit noyau d’aristocrates qui s’obstinent à vivre comme au temps de la monarchie absolue et l’amitié entre Isabelle et Maude fait se télescoper ces deux mondes.
    La scientifique, la rêveuse, l’aristocrate, la provinciale, chacune cherche à trouver sa voie et sa part de bonheur dans une société qui oscille encore entre traditionalisme et modernité.
    J’ai particulièrement apprécié le fait que ce livre soit un tome unique (et vu la fin, je ne pense pas que l’auteur puisse vraiment nous faire la surprise d’un second tome). C’est agréable d’avoir un début, un déroulement et une vraie fin sans devoir attendre la sortie d’une suite.

    Un extrait : La langue nouée, j’observe à la dérobée ce M. Durandeau dont je ne sais rien. Ses jambes courtaudes peinent à soutenir un corps aussi renflé qu’une barrique et il se rengorge sous son gilet en satin nacré. Il y a une ressemblance frappante avec un pigeon qui plastronne sur le trottoir.

    Il congédie ledit Laurent et retrouve, pas trop tôt, ses bonnes manières.

    — Votre nom, jeune fille ?

    — Maude Pichon, dis-je, la voix rauque.

    — Pichon… où avez-vous pêché un nom pareil ? D’où venez-vous ?

    — De Poullan-sur-Mer.

    Face à sa mine perplexe, j’ajoute :

    — Un village en Bretagne.

    — Voilà qui explique l’accent, mais il faudra remédier à cela, et vite.

    — Un problème avec mon accent ?

    M. Durandeau répond à ma question par une autre :

    — Et votre âge ? Seize ans, dix-sept ?

    — Seize ans, monsieur.

    — Et vos parents ?

    — Rappelés par Dieu l’un comme l’autre.

    Un demi-mensonge ; mon père est vivant mais il pourrait tout aussi bien être entre quatre planches, car il est hors de question que je retourne à Poullan-sur-Mer : non contente de contrarier ses projets de mariage, j’ai aussi dérobé le contenu du tiroir-caisse. Une petite fortune, m’avait-il semblé à l’époque, avant de découvrir que Paris est un ogre qui dévore tout ce que vous avez dans vos poches.

    — Comme c’est triste, répond machinalement M. Durandeau. Ainsi donc, vous avez croisé l’une de nos annonces. Elles ne nous ont pas amené grand-monde jusqu’ici. Quand j’y réfléchis, elles sont peut-être mal formulées.

    L’annonce est avare en informations, je le reconnais, mais un travail, cela ne se refuse pas.

    — Laurent se charge à présent des recrutements, poursuit-il. Un garçon amène, sympathique. Grâce à lui, nous avons de bien meilleurs résultats.

    — Monsieur, en quoi consiste l’ouvrage dont parle l’annonce ?

    Mais M. Durandeau fait la sourde oreille.

    — Les appointements sont plus qu’honnêtes, poursuit-il. Nous vous fournirons une tenue pour chaque sortie. Je vais vous confier aux bons soins de la couturière de la maison, Mme Leroux, au bout du couloir. Elle saura vous préparer une toilette correcte avant l’arrivée des clientes.

    Sur ce, il extirpe une pièce de cinq francs de sa poche et la glisse dans ma main.

     

    — Bienvenue à l’agence, mademoiselle Pichon.

     

  • Le tiercé du samedi #25

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous mourrez d’envie de lire mais dont vous repoussez toujours la lecture pour une raison ou une autre (vous avez peur d’avoir peur, on vous a honteusement spoiler la fin, on vous l’a tellement recommandé que vous avez peur d’être déçu(e), c’est une saga en 112 tomes…) 

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

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    Aurora Teagarden

     

     

     

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    Chaque petite ville a ses mystères et Lawrenceton, en Georgie, n'échappe pas à la règle. Le club des Amateurs de meurtres se réunit une fois par mois pour étudier de célèbres cold cases. Pour Aurora Teagarden, jeune bibliothécaire, c'est un passe-temps aussi agréable qu'inoffensif. Jusqu'au jour où elle découvre le corps sans vie d'une des membres du cercle. Étrangement, la scène du crime ressemble à une ancienne affaire. Des fidèles du club sont assassinés et ces meurtres ont des allures de copycat. Tous les membres, y compris Aurora, sont des coupables plausibles, et des victimes potentielles. Qui se cache derrière ce jeu macabre ?

    J'ai très envie de lire cette série mais deux choses me retiennent: d'abord, il y a déjà 6 tomes, ce qui n'est pas rien. Ce qui veut dire beaucoup de temps pour tout lire, de possibles autres tomes...et j'ai déjà pas mal de séries en cours. Ce serait dommage de ne pas avoir le temps de lire d'autres choses. Il faut que je fasse un point sur mes autres séries et peut être attendre d'en avoir terminées certaines. La seconde raison est que j'ai constaté avec la communauté du sud que lorsque Charlaine Harris est lassée d'une série, elle n'hésite pas à la bâcler pour pouvoir passer à autre chose, donc je me méfie un peu.

     

     

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    Nos étoiles contraires

     

     

     

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    Hazel, 16 ans, est atteinte d'un cancer. Son dernier traitement semble avoir arrêté l'évolution de la maladie, mais elle se sait condamnée. Bien qu'elle s'y ennuie passablement, elle intègre un groupe de soutien, fréquenté par d'autres jeunes malades. 
    C'est là qu'elle rencontre Augustus, un garçon en rémission, qui partage son humour et son goût de la littérature. Entre les deux adolescents, l'attirance est immédiate. 
    Et malgré les réticences d'Hazel, qui a peur de s'impliquer dans une relation dont le temps est compté, leur histoire d'amour commence... les entraînant vite dans un projet un peu fou, ambitieux, drôle et surtout plein de vie. 

    Ici, j'hésite à le livre parce que tout le monde a chanté les louanges de ce livre et que j'ai peur d'en attendre trop (et aussi parce que c'est limite plagié sur "love story")

     

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    Time riders

     

     

     

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    Liam O'Connor aurait dû mourir en mer en 1912. 
    Maddy Carter aurait dû mourir en avion en 2010. 
    Sal Vikram aurait dû mourir dans un incendie en 2026. 
    Mais une mystérieuse agence les a sauvés pour les recruter. Désormais, ils sont des Time Riders. Leur mission : empêcher que les voyages dans le temps ne changent l'Histoire.

    J'ai lu les trois premiers tomes. Il y en a 9. A chaque tome, j'ai trouvé des longueurs, même si au final, j'ai bien aimé. Du coup je freine un peu des quatre fers pour me plonger dans les suivants, surtout que les premiers tomes étaient quand même des pavés! Mais pour une fois que j'ai une série complète, terminée, sans nouveau tome qui risque de se rajouter à la liste, ce serait bien de s'y (re)mettre!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres réinventant les contes classiques que vous avez préférés.

     

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Les plus belles légendes de France

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    Résumé : Il était une fois... Les contes débutent souvent par ces mots qui nous font basculer dans une autre réalité, un monde où tout est possible. Des aventures fantastiques, des personnages hors du commun, des scènes hautement symboliques, voilà la recette d'un conte réussi. Ces histoires, venues d'Alsace, de Provence, de Bourgogne ou d'ailleurs, transmises depuis des siècles, nous envoûtent toujours autant.
    Soixante-huit contes issus du folklore de dix-sept régions, illustrés par des aquarelles originales, sont réunis dans cet ouvrage et nous invitent à un enchantement sans cesse renouvelé.

     

    Auteur : Collectif

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Contes et légendes

     

    Date de parution : 2011

     

    Prix moyen : 28€

     

    Mon avis : Les légendes sont classées par région. Parfois, je suis restée perplexe devant la fin de certaines qui me semblaient incomplètes. En les relisant, j’ai compris qu’elles se basaient en fait sur un personnage folklorique bien connu de la région et protagonistes de nombreuses légendes et que donc ses motivations et particularités n’étaient pas détaillées à chaque fois. Mais effectivement, pour ceux qui ne connaissent pas ledit personnage, c’est un peu déroutant.
    Dans d’autres cas, la légende me paraissait familière et j’ai réalisée que je l’avais déjà lu mais que les détails divergent suivant la région. Par exemple, je connaissais le conte de Perrault dans lequel des fées, charmées par la bonté d’une jeune fille, lui donne en cadeau la capacité de voir sortir de sa bouche des diamants et des perles. La mère, aussitôt, envoie sa fille préférée, espérant un tel cadeau pour elle, mais le caractère emporté de la demoiselle lui vaut de cracher des serpents et des crapauds à la place des joyaux. J’ai retrouvé la même histoire dans une légende de Bretagne où ce sont ici des « danseurs de nuit » qui dispensent cadeaux et punitions…
    Après de savoir qui de la légende ou du conte est arrivé le premier…
    J’ai beaucoup aimé certaines légendes, d’autres moins car elles me paraissaient moins bien écrites. Cela dit, le propre des légendes est d’être une tradition orale qui ne rend pas toujours bien à l’écrit.
    J’ai eu une préférence pour les légendes de Provence, bien sûr, et j’en connaissais certaines, bien que sous des formes différentes. Mais c’est cela les légendes, d’une ville à l’autre, parfois même d’une famille à l’autre, les détails changent et parfois, même, la fin est si différente qu’on en oublie qu’il ne s’agit que d’une seule et même légende.
    En extrait, je vous présente une courte légende bretonne.

    Un extrait : Gabino, le fantôme.
    Ce fantôme n’apparaît qu’au milieu des ténèbres et sous une forme animale indéterminée. Si vous le rencontrez, ne lui dites rien, et soyez sûr qu’il vous laissera passer paisiblement votre chemin. Mais si vous aviez l’imprudence de lui dire un seul mot, il vous maltraiterait cruellement, et, selon le cas, pourrait vous trainer à la rivière ou vous noyer dans un étang !
    Ce spectre aime à rire au détriment des pauvres humains, qu’il mystifie à tout propos ; pourtant il copie leurs manières, leurs actions, leurs ridicules même, et souvent il devient leur ami. Si c’est un domestique qu’il prend en affection, il partage ses peines, il fait la moitié de son travail.
    S’il s’attache à une dame, il travaille à sa toilette, bassine son lit, l’aide à se déshabiller et, si elle est seule, couche avec elle pour lui tenir compagnie et l’empêcher d’avoir peur.
    Ses assiduités deviennent quelquefois incommodes aux habitants des fermes qu’il fréquente…Mais, par bonheur, on se débarrasse aisément de sa personne : Il suffit de placer en équilibre sur son chemin soit une bouteille, soit un pot rempli de blé ; Gobino renverse l’objet en passant, et, honteux, quitte la maison. Mais s’il s’apercevait que cela fut un piège, il pourrait se faire qu’on se repentit du tour qu’on lui aurait joué ! C’est ce qui arriva à la nièce du curé : le spectre vindicatif vint toutes les nuits pendant un mois la fouetter au lit, au point qu’il fallut appeler le garde champêtre pour la garantir de ces attentats.

     

    Vérusmor, Voyage en Bretagne, 1855

     

  • [Livre] 500 expressions populaires sous la loupe

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    Résumé : Dans 500 expressions populaires sous la loupe, Georges Planelles invite les amoureux de la langue française à découvrir les origines passionnantes (et souvent cocasses !) de ces petits trésors qui colorent nos conversations. Il appuie son enquête de réflexions humoristiques et de citations de circonstance, comme il le fait dans le fameux site Expressio, dont il est le créateur. Avec ce livre en main, impossible de bayer aux corneilles, c'est garanti !

     

    Auteur : Georges Planelles

     

    Edition : Guy Saint-Jean

     

    Genre : Dictionnaire

     

    Date de parution : Janvier 2015

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : A vrai dire, je n’ai pas grand-chose à raconter sur ce livre. Comme l’indique le titre, l’auteur se penche en effet sur 500 expressions populaires. Alors, oui, parfois, assez rarement je dois dire, on apprend des choses qu’on ne savait pas déjà (comme le fait que l’expression est bayer aux corneilles, et non bailler aux corneilles), mais en dehors de ces quelques (et trop rares) découvertes, ce livre est globalement une déception.
    Le résumé parle de réflexions humoristiques, j’en cherche encore la trace (mais l’humour, je l’admets, est très subjectif).
    Il y a, en revanche, trois choses qui m’ont heurtées dans ce livre et ce bien plus qu’une simple incompatibilité humoristique :

    La première : Sur bon nombre d’expressions, l’auteur ne peut pas donner d’explication ou d’origine, ce qu’il explique longuement. Si le sujet du livre avait été : les 500 expressions populaires les plus connues, j’aurais compris qu’il les cite, quitte à dire qu’il ne savait pas du tout comment cette petite phrase était devenue une expression. Mais ici, il s’agit de passer à la loupe 500 expressions. Je ne vois donc pas l’utilité de citer des expressions sur lesquelles il n’a rien à dire, puisqu’au final, il ne fait que cela : le citer, sans jamais les passer à la loupe.


    La seconde : Les citations. Les citations dans ce livre sont pour la plupart horriblement frustrantes ! Pourquoi ? Parce que tout simplement, à la fin de bon nombre de paragraphes, l’auteur termine en disant, par exemple, « cette expression était déjà utilisée par Montaigne dans tel ouvrage » suivie d’une citation…qui n’a rien à voir. Alors qu’on s’attend à lire un passage de l’ouvrage dont on vient de nous parler, on se retrouve avec un extrait d’article de presse, ou extrait de roman plus ou moins contemporain. J’ai trouvé frustrant, oui, d’être alléchée par l’annonce d’un auteur et d’un ouvrage et de ne pas découvrir ce passage là.
    C’est comme si dans un grand restaurant on nous vantait les qualités exceptionnelles de la viande avant de nous servir du Cabillaud…

    La troisième : La condescendance de l’auteur. Celui-ci ne se mouche pas du coude, c’est une évidence, mais, à plusieurs reprises, j’ai trouvé sa condescendance envers ses lecteurs insupportable.
    Un exemple parmi d’autres : L’auteur explique que telle expression, utilisée depuis plusieurs siècles, a toujours eu une origine communément admise par le peuple. Il cite alors un obscur linguiste, probablement connu et reconnu par ses pairs, mais dont la renommée ne semble pas dépasser ce cercle restreint, qui a une toute autre opinion des origines de cette expression (c’est son droit, et peut-être a-t-il raison, ou peut-être pas). Qu’il nous cite cette opinion divergente est tout à fait légitime. Mais voilà l’auteur de conclure : « Alors qui a raison ? L’érudit qui propose une opinion qu’il semble être le seul à défendre (mais à laquelle je me rallie bien volontiers, l’homme étant rarement pris en défaut) ou la masse qui en diffuse une autre ? »
    C’est tout de même un comble de faire tout un livre sur les expressions populaires et d’afficher un tel mépris pour ceux qui les emploient.

    J’ai vu que l’auteur avait réitéré l’expérience en se penchant cette fois sur 1001 expressions, mais, étant donné le mal que j’ai eu à arriver au bout de ces 500 là, je passe mon tour.

    En extrait, je vous propose l’explication d’un des rares paragraphes qui m’ait apporté quelque chose.

    Un extrait : Bayer/bâiller aux corneilles

    1. Regarder en l’air, rester sans rien faire.
    2. S’ennuyer.

    Le verbe « bayer » qui, depuis le XIIe siècle, signifie « avoir la bouche ouverte » ne doit pas être confondu avec « bâiller » même si on ouvre généralement grand la bouche. Au XVIe siècle, par ailleurs, le terme « corneille » servait à désigner des objets insignifiants, sans importance. Ce terme pouvait aussi bien désigner l’oiseau, présent en grande quantité à cette époque, que le fruit du cornouiller.

    « Bayer aux corneilles » voulait donc dire « rester bouche ouverte à regarder en l’air » ou « contempler ou désirer des choses sans intérêt ».

    Le verbe « bayer » étant tombé en désuétude (il n’est plus employé que dans cette expression), on le remplace souvent erronément par « bâiller » et l’expression prend alors le second sens proposé ; les corneilles deviennent alors un complément quasiment inutile et incompris dans ce contexte.

     

  • Mes sorties du mois #2

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    Chaque mois voit son lot de sorties, que ce soit en livres ou en films. 
    Chaque 1er mercredi du mois, je vous donnerai les sorties, parmi celles qui ont retenues mon attention.
    Voyons ce qui nous attend d'intéressant ce mois-ci!

    Que ce soit les livres ou les films, je vous laisse aller sur booknode ou allociné pour découvrir résumés et/ou bandes annonces.

     

     

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    Les sorties grand format:

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    Les sorties poche:

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    Les sorties BD:

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    Encore une tonne de livres en vue! Malédiction! 

  • [Film] Journal d'une femme de chambre

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    Titre original : Journal d’une femme de chambre

     

    Réalisé par : Benoit Jacquot

     

    Date de sortie : 1er avril 2015

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : France, Belgique

     

    Durée : 1h35

     

    Casting : Léa Seydoux, Vincent Lindon, Clotilde Mollet, Hervé Pierre, Vincent Lacoste…

     

    Résumé : Début du XXème siècle, en province. Très courtisée pour sa beauté, Célestine est une jeune femme de chambre nouvellement arrivée de Paris au service de la famille Lanlaire. Repoussant les avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame Lanlaire qui régit la maison d’une main de fer. Elle y fait la rencontre de Joseph, l’énigmatique jardinier de la propriété, pour lequel elle éprouve une véritable fascination.

     

    Les récompenses : Le film a été nommé 8 fois au cours des Berlinale 2015 sans remporter de prix.

     

    Mon avis : J’ai choisi ce film à la fois pour son résumé et pour l’actrice principale, Léa Seydoux, que j’avais adoré dans le film « les adieux à la reine » où elle était dirigée par le même réalisateur.

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    C’est une adaptation d’un livre d’Octave Mirbeau dont je n’ai lu que les premières lignes qui éclairent tout de même sur une des premières phrases du film. En effet, la placeuse, accuse Célestine d’être « instable » et on se dit qu’elle a peut être des jugements un peu secs. Mais dans les premières lignes du livre, Célestine dit avoir tenu 12 places en 5 ans… On comprend mieux…
    Très vite, dans sa nouvelle place en province, il faut avouer que si Célestine est un peu hautaine envers les autres domestiques et donne l’impression de penser être trop bien pour être une simple femme de chambre, elle est tombée sur de sacrés maîtres : Mr Lanlaire est réputé au village pour engrosser les servantes et Mme Lanlaire pour renvoyer celles qui restent.

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    « Madame » est d’ailleurs quelqu’un de particulièrement pénible : insistant sans arrêt sur le prix de ses bibelots, faisant monter les étages de la maison à Célestine pour des futilités (apportez moi une aiguille, et maintenant du fil, et à présent des ciseaux…)… Bref, une vraie punaise.

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    Les autres domestiques sont assez sur la défensive devant la nouvelle venue. Monsieur Joseph, le jardinier est taciturne et la cuisinière assez froide, même si elle s’ouvre un peu plus au fil du temps.
    En fait, Célestine est parfaitement consciente de l’exploitation dont elle est victime de la part de ses maîtres et tente de les exploiter autant qu’ils le font et elle désire s’élever dans la société, ce qui est bien entendu aussi mal vu par les maîtres que par les autres domestiques.
    La réaction de « Madame » quand Célestine apprend la mort de sa mère est tout simplement abominable (remarquez j’ai été témoin de la même réaction chez un chef de service, comme quoi chez certain, être inhumain, c’est tout un art…)
    Par flash-back, nous voyons quelques instants des précédentes places de Célestine dont le problème principal, outre son désir d’être mieux traitée par ses maîtres, semble être sa beauté. En effet, dans chaque place, elle semble avoir été soumise aux avances des membres masculins de la maison.

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    Au moins le voisin, le capitaine, lui, est clair et net : il lui propose 35 francs par mois pour être officiellement sa gouvernante et officieusement (mais un officieusement très clair) sa maîtresse.

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    Joseph, le jardinier, est profondément antisémite et Célestine le croit capable du pire. Aussi, quand un crime est commis, elle le soupçonne quasiment immédiatement.
    D’ailleurs, cet homme est un grand malade. La scène avec les chiens est insoutenable.

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    Mais Célestine est vite prise dans les filets de Joseph qui la fascine malgré son coté noir. Et toute la question est de savoir ce qu’elle pourrait faire, ou ne pas faire, pour lui.

     

     

  • C'est lundi que lisez vous? #24

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    1. Qu'ai-je lu la semaine passée?

    2. Que suis-je en train de lire?

     3. Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Livre] Dysfonctionnelle

     

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

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    Résumé :Fidèle, alias Fifi, alias Bouboule, grandit dans une famille dysfonctionnelle ; Papa enchaîne les allers-retours en prison, Maman à l’asile ; mais malgré le quotidien difficile, Fidèle vit des moments de joie,  entourée de ses six frères et sœurs aux personnalités fortes et aux prénoms panachés : Alyson, JR, Dalida, Jésus… Cette tribu un peu foldingue demeure Au Bout Du Monde, le bar à tocards que tient le père dans Belleville, théâtre de leurs pleurs et rires…
    À l’adolescence, la découverte de son « intelligence précoce » va mener fidèle à « l’autre » bout du monde : un lycée des beaux quartiers où les élèves se nomment Apolline ou Augustin, et regardent de haut son perfecto, ses manières de chat de gouttière et ses tee-shirts Nirvana. Mais c’est là que l’attend l’amour, le vrai, celui qui forme, transforme… CELUI QUI SAUVE.

     

    Auteur : Axl Cendres

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 7 octobre 2015

     

    Prix moyen : 15,50€

     

    Mon avis : Alors…Comment dire… Il va être très dur de dire ce que j’ai pensé de ce roman sans spoiler mais je vais essayer de ne rien révéler d’important.
    Que la famille de Fidèle soit dysfonctionnelle, c’est le moins qu’on puisse dire si on s’appuie sur la définition qu’a la société d’une famille fonctionnelle, à savoir un papa et une maman, présents, pas violents, qui travaillent (ou avec un des parents au foyer parce que l’autre gagne suffisamment pour le permettre), qui n’ont aucun problèmes graves…la famille Ingalls mais en mieux quoi…
    Et bien au fil de ma lecture, j’ai pu constater que les parents des familles « fonctionnelles » sont bien plus affligeants que la famille de Fidèle. Alors certes, son père n’aime pas l’idée que sa fille soit plus intelligente que lui, certes sa mère a « un grain » provoqué par un traumatisme qui est tout à fait compréhensible, mais quand Fidèle, 10 ans, raconte à son père qu’elle a embrassé sa copine Mélanie sur la bouche, il n’a aucune réaction négative tandis que la famille parfaitement fonctionnelle selon les normes établies de Mélanie retire la gamine de l’école et va jusqu’à déménager pour que cette anormalité ne se reproduise pas… et ce n’est pas le seul exemple que l’on rencontre dans le roman.
    Fidèle nous présente ses frères et sœurs, expliquant leurs prénoms atypiques ; elle nous raconte sa vie, à la maison, auprès de Zaza, sa grand-mère, au Bar de son père, à l’école. La seule chose que nous ne saurons pas, c’est ce qu’il s’est passé quand elle a été placée trois mois en famille d’accueil pendant que son père était en prison, sa mère à l’asile et sa grand-mère jugée incapable de s’occuper des enfants par les services sociaux. Elle nous donne quelques micro-indices, à nous d’imaginer le pire.
    Je suis sans arrêt passée du rire aux larmes, avec un petit détour par l’agacement voire l’indignation.
    Le personnage de Dalida m’a vraiment écœurée, pas tant dans son attitude de tous les jours quand elle était adolescente mais pour celle qu’elle adopte une fois adulte.
    Fidèle n’est pas non plus l’adolescente parfaite, elle fait des erreurs, part un peu à la dérive, s’emporte, mais elle a bon fond, et c’est ce qui est important.
    J’ai adoré le personnage de l’oncle. Avec Zaza, la grand-mère, il se tient toujours légèrement en retrait mais semble être le ciment de la famille, toujours prêt à aider, toujours prêt à trouver des solutions, toujours à l’écoute…
    Certaines réactions complètement contradictoires du père m’ont fait rire (Il défend l’exécution du mouton de l’Aïd comme étant une tradition ancestrale chez les musulmans et donc dans leur famille et à coté de ça, il s’enfile tous les jours du Sauvignon et du saucisson…)
    Bref, on a ici un livre addictif, tendre et dur à la fois et qui inclut l’homosexualité sans appuyer dessus, sans en faire trop, sans brandir une pancarte pour dire « vous avez vu, ici, nos personnages sont homosexuels, on est moderne, hein ? ».
    Comme le dit Sarah, l’amie de Fidèle : « 
    Je pense qu’on ne tombe pas amoureux d’un garçon ou d’une fille, mais d’une personne. ».
    Tout est dit, et cela résume bien l’ensemble du roman : ce qui compte, c’est l’amour.

    Un extrait : « Jésus ?! »
    C’est ce que tout le monde s’était exclamé au bar quand mon père leur avait annoncé le prénom de son deuxième fils. J’avais six ans quand il est né.
    « Mais vous allez en faire un dingo ! » disait l’un.
    « Mais on va le massacrer à l’école ! » renchérissait l’autre.
    « Mais il aura jamais de gonzesse ! » rigolait encore un autre.
    Et ainsi de suite.
    C’est alors que j’ai vu Papa faire ce truc encore plus classe que de sortir son flingue : comme l’objet se trouvait sous le comptoir, il a laissé son bras droit sous le comptoir, et a posé le coude de son bras gauche sur le comptoir, de sorte qu’on ne savait pas si oui ou non, il tenait son flingue…Et puis il a déclaré avec un mélange de calme et de menace dans la voix :
    « Si Natouchka veut appeler son fils Jésus, ce sera comme ça. »
    Et plus personne n’a jamais fait de remarques sur le prénom.

    Parfait mélange polono-kabyle, Jésus avait les traits fins de Maman, le teint clair de Papa, les yeux bleus et les cheveux bruns.
    A cette époque, Maman arrivait au paroxysme de son amour du Christ, l’érigeant au rang de rock-star : poster, portraits et crucifix ornaient sa chambre au dessus du bar – et jusque dans la salle, où elle avait cloué une photo du visage de Jésus ensanglanté…
    « Y’m’fout le bourdon », se plaignit un jour un habitué en le fixant.
    « Change de bar », rétorqua mon père.
    « Sers-moi plutôt un aut’verre, j’ai l’impression qu’y m’regarde de travers… »
    Je soupçonne d’ailleurs cette photo d’avoir augmenté le chiffre d’affaires du bar ; mais je n’ai pas les chiffres pour le prouver.
    Quoi qu’il en soit, le bébé était bien là, et il se nommait Jésus.


    Plus tard, lorsque j’en avais parlé au médecin de ma mère, l’Einstein sans moustache, il m’avait dit sur un ton tout à fait neutre :
    « C’est classique que des survivantes, devenues ferventes catholiques, poussent leur délire jusqu’à croire enfanter le Christ… Votre mère était assez instable pour être diagnostiquée comme déséquilibrée, mais pas assez pour être internée… Si on devait enfermer tous les gens dans ce cas, il faudrait interner au moins dix pour cent de la population française ! »
    Il s’était fait rire tout seul.
    « Votre mère ne vous a jamais voulu aucun mal. Je ne devrais pas vous raconter ça, mais nous connaissons le cas d’une survivante atteinte du même syndrome que votre mère qui a tué tous ses enfants avant de se donner la mort ! »
    Merci de me l’avoir raconté quand même, Docteur.

     

  • Le tiercé du samedi #24

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres mettant en scène une personne réelle (témoignage, biographie…) que vous n’avez pas pu lâcher 

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

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    Georgiana, Duchesse de Dévonshire

     

     

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    " Lorsqu'elle apparaissait, tous les yeux se tournaient vers elle ; absente, on ne se lassait pas d'en parler. " Georgiana Spencer devient duchesse de Devonshire en 1774. Elle devait être une reine irréprochable de la société mondaine, une hôtesse d'influence et une figure importante du parti whig, mais son destin la condamne à une suite de déceptions cruelles et de souffrances. Adorée qu'elle est par un large public, elle est incapable de satisfaire son mari, qui lui préfère sa meilleure amie. Habile pour négocier, lever des fonds et tisser un important réseau social pour le bénéfice des whigs, elle n'arrive pas à gérer ses propres extravagances parmi lesquelles un insatiable goût du jeu qui lui apporte plus que son lot de dettes et d'ennuis. Et de sa quête d'amour elle ne récoltera que douleur et déshonneur. 

    C'est le livre qui a inspiré le film "the duchess" avec Keira Knightley. Lorsque je l'ai acheté (après avoir vu le film), j'ai fais quelques recherches pour situer un peu les personnages dans l'arbre généalogique des Cavendish (nom de famille du duc de Devonshire) et, je me suis aperçu qu'un autre livre que j'adore (En dépit des convenances, un harlequin, j'avoue) avait pour personnages secondaires William et Charlotte Cavendish, les parents du duc... M'en faut peu pour être heureuse!

     

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    Vendues, Zana Muhsen

     

     

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    En 1980, Nadia et Zana Muhsen, deux petites anglaises de quatorze et quinze ans s'envolent au Yémen_pays de leur père_pour des vacances de rêve... Là-bas, leur existence bascule dans le cauchemar. Prisonnières dans un village isolé, elles seront mariée de force. Leur père les a vendues!
    13 000 francs chacune.
    Coups, insultes, chantage... Très vite, Nadia capitule. Mais Zana résiste. Elle écrit des centaines de lettres qui n'arriveront jamais... Puis, un jour, un médecin yéménite accepte de poster un courrier adressé à sa mère. Elle lui demande d'alerter la presse, de crier leur histoire au monde entier!
    L' Angleterre s'émeut. En 1988, le gouvernement yéménite autorise les deux jeunes filles à quitter le pays...sans leurs enfants. Nadia refuse. Zana décide de fuir l'enfer...
    D' Angleterre, Zana continue sa lutte. Pour son fils, pour les autres femmes. Pour qu'un jour certains hommes cessent d'être d'infâmes geôliers.

    Quand en 88, les autorités ont autorisés les filles à partir, mais sans leurs enfants, ils imaginaient qu'aucune mère n'abandonnerait ses enfants. Nadia n'a pas pu mais Zana a jugé qu'elle ne serait d'aucun secours pour son fils en restant prisonnière. Le Yemen ne s'attendait surement pas à ce qu'elle crie ainsi son histoire au monde entier (les femmes ne sont pas censées faire des choses pareilles dans leur esprit).
    On ne trouve plus de nouvelles de Nadia depuis 2002, date à laquelle on savait seulement qu'elle avait continué à avoir des enfants et qu'elle était toujours au Yemen. Si elle avait pu en sortir, je pense que cela aurait fait la Une des journaux, il est donc à craindre qu'elle n'ait jamais pu quitter le pays.
    En lisant le livre, j'ai ressenti une grande colère pour la mère, qui a laissé partir ses filles au Yemen alors que leur père lui avait déjà "fait le coup" une fois en envoyant son fils aîné et sa première fille vivre là bas. Comment a-t-elle pu accorder de nouveau sa confiance à ce monstre?
    Je sais qu'elle a écrit un livre, elle aussi. J’essaierais de le lire à l'occasion.

     

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    La reine soleil, Christian Jacq

     

     

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    Dans la Cité du Soleil brûlent les derniers feux du règne d'Akhénaton et de Néfertiti. L'Egypte est au bord du gouffre et s'inquiète : qui succédera à ces souverains exceptionnels ? 
    Les regards se tournent vers Akhésa, troisième fille du couple royal, à l'extraordinaire beauté, déterminée à poursuivre l'oeuvre de paix de son père. Tous les obstacles tombent devant sa volonté farouche et son sens inné du pouvoir : Akhésa a le profil d'une reine. Elle montera sur le trône aux côtés d'un jeune homme follement amoureux, le célèbre Toutankhamon. La destinée de l'Empire égyptien est entre les mains de ces deux adolescents. 
    Admirés mais isolés, sauront-ils préserver la destinée de l'Empire égyptien et braver le puissant général Horemheb, éminence grise du pouvoir qui rêve d'être Pharaon?

    Un des premiers livres sur une personne ayant réellement vécu que j'ai lu. Akhes-en-pa-Aton, qu'on appelle Akhesa, n'aurait jamais du devenir reine puisqu'elle n'était que la troisième fille de pharaon. Mais la mort de sa seconde sœur et la disgrâce de l’aînée vont la conduire au pouvoir. Dès son arrivée sur le trône, elle fait semblant de plier devant les puissant prêtre d'Amon mais continue à adorer Aton en secret.
    Malgré le danger qui monte, elle n'a jamais accepté de renier son père et sa foi. Horemheb est certes ambitieux, mais ce sont surtout les prêtres qui mènent la danse. J'ai relu ce livre tellement de fois, qu'il a fallut que je le rachète, le premier exemplaire tombait presque en morceaux.

    Ces trois livres ne sont pas les seuls livres mettant en scène des personnages réels que je n'ai pas pu lâcher, mais il fallait bien faire un choix...

    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres que vous mourrez d’envie de lire mais dont vous repoussez toujours la lecture pour une raison ou une autre (vous avez peur d’avoir peur, on vous a honteusement spoiler la fin, on vous l’a tellement recommandé que vous avez peur d’être déçu(e), c’est une saga en 112 tomes…)

     

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Le doute

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    Résumé : Un an après le décès accidentel de Lydia, l'une de leurs filles jumelles, Angus et Sarah Moorcroft quittent Londres pour oublier le drame. Ils s'installent sur une petite île écossaise, qu'ils ont héritée de la grand-mère d'Angus, au large de Skye.
    Mais l'emménagement ne se passe pas aussi bien que prévu. Le comportement de Kirstie, leur fille survivante, devient étrange : elle se met à affirmer qu'elle est en réalité Lydia. Alors qu'un brouillard glacial enveloppe l'île, l'angoisse va grandissant... Que s'est-il vraiment passé en ce jour fatidique où l'une des deux soeurs a trouvé la mort ?

     

    Auteur : S.K. Tremayne

     

    Edition : Presse de la cité

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 03 septembre 2015

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : Au fil de ma lecture, en essayant de démêler les incertitudes, les non-dits et les mensonges qui planent entre les personnages, j’avais élaboré deux théories possibles.
    Et bien, j’avais tout faux ! Ou presque !

    J’avais bien compris trois éléments (mais en même temps, tout le monde les comprendra facilement assez vite, ne rêvons pas, je ne suis pas Sherlock Holmes) à savoir que Sarah, la maman, est totalement dans le déni par rapport à sa propre attitude mais ne laisse rien passer aux autres, qu’Angus, le papa, cache quelque chose et que la petite Kirstie/Lydia (oui quand même pendant tout le livre on ne sait pas vraiment à qui on a affaire) se sent coupable.
    En revanche, j’étais totalement à coté de la plaque concernant le pourquoi de ces sentiments et attitudes.
    Mes belles théories se sont lamentablement effondrées !
    De même, bien qu’ayant fini le roman, je n’arrive toujours pas à déterminer s’il y a eu manifestation surnaturelle ou délire psychologique de la part de l’un des protagonistes (et non, je ne vous dirai pas lequel, ce serait trop facile). Je pense que cette question est volontairement laissée en suspend. Chacun interprétera en fonction de ses convictions.
    Une grande partie du livre, surtout la fin, se déroule à huis-clos, sur une île isolée, accessible uniquement par bateau ou à pied à marée basse mais sur un trajet dangereux.
    L’angoisse monte donc doucement au fil de la lecture et j’ai même fini par avoir vraiment la trouille (ayant fini de lire vers 22h, il a fallu que je lise quelques pages d’un livre plus léger pour pouvoir espérer dormir).
    En bref, un excellent thriller psychologique que je recommande vivement.

    Un extrait : Je longe le couloir, monte l’escalier et m’arrête devant la porte marquée : « Kirstie habite ici » et « Toquez avant d’entrer », des inscriptions faites de lettres découpées maladroitement aux ciseaux dans du papier coloré brillant. Docilement, je frappe.

    J’entends un léger « Hmm » – la version personnelle de Kirstie pour « Entrez ».

    Je pousse la porte. Ma petite fille de sept ans est assise en tailleur par terre dans son uniforme scolaire – pantalon noir, polo blanc –, le nez dans un livre : l’image même de l’innocence, mais aussi de la solitude. L’amour et la tristesse me submergent, palpitent en moi. Je voudrais tellement lui offrir une vie meilleure, lui rendre ce qu’elle a perdu, la faire redevenir elle-même…

    — Kirstie…

    Pas de réaction. Elle continue de lire. Ça lui arrive parfois ; pour elle, c’est une sorte de jeu : « Hmm-pas-parler ». C’est devenu plus fréquent au cours de l’année écoulée.

    — Kirstie. Minouche. Kirstie-koo ?

    Pour le coup, elle lève la tête, me révélant ses grands yeux bleus qu’elle a hérités de moi – mais en plus bleu : bleu Hébrides. Ses cheveux sont d’un blond presque blanc.

    — Maman.

    — J’ai une nouvelle à t’annoncer, Kirstie. Une bonne nouvelle.
    Merveilleuse, même.

     

    Assise par terre à côté d’elle, entourée de ses jouets – ses pingouins, Leopardy le léopard en peluche, et la Poupée manchote –, je lui raconte tout. Les paroles se bousculent dans ma bouche pour lui expliquer que nous allons partir nous installer dans un endroit spécial, un endroit inconnu où nous pourrons commencer une nouvelle vie – magnifique, baigné d’air frais et de lumière : une île rien que pour nous.

    Pendant que je parle, Kirstie ne me quitte pas du regard un seul instant. C’est à peine si elle cille. Muette, passive, comme en transe, me renvoyant mes propres silences. Puis elle hoche la tête et ébauche un sourire. Déconcertée, peut-être. Le calme règne dans la chambre. Je suis à court de mots.

    — Alors ? dis-je enfin. Qu’est-ce que tu en penses ? Aller vivre sur une île, rien que nous trois, tu ne trouves pas ça formidable ?

    Kirstie acquiesce d’un léger mouvement de tête. Baisse les yeux vers son livre, le referme, me dévisage de nouveau.

    — Maman ? Pourquoi tu m’appelles tout le temps Kirstie ?

    Je ne réponds pas. Le silence me semble soudain assourdissant.

    — Je, euh… Excuse-moi, ma puce, tu disais ?

    — Pourquoi tu m’appelles tout le temps Kirstie, maman ? Kirstie est morte. C’est Kirstie qui est morte. Moi, je suis Lydia.