Titre original : Journal d’une femme de chambre
Réalisé par : Benoit Jacquot
Date de sortie : 1er avril 2015
Genre : Drame
Pays d’origine : France, Belgique
Durée : 1h35
Casting : Léa Seydoux, Vincent Lindon, Clotilde Mollet, Hervé Pierre, Vincent Lacoste…
Résumé : Début du XXème siècle, en province. Très courtisée pour sa beauté, Célestine est une jeune femme de chambre nouvellement arrivée de Paris au service de la famille Lanlaire. Repoussant les avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame Lanlaire qui régit la maison d’une main de fer. Elle y fait la rencontre de Joseph, l’énigmatique jardinier de la propriété, pour lequel elle éprouve une véritable fascination.
Les récompenses : Le film a été nommé 8 fois au cours des Berlinale 2015 sans remporter de prix.
Mon avis : J’ai choisi ce film à la fois pour son résumé et pour l’actrice principale, Léa Seydoux, que j’avais adoré dans le film « les adieux à la reine » où elle était dirigée par le même réalisateur.
C’est une adaptation d’un livre d’Octave Mirbeau dont je n’ai lu que les premières lignes qui éclairent tout de même sur une des premières phrases du film. En effet, la placeuse, accuse Célestine d’être « instable » et on se dit qu’elle a peut être des jugements un peu secs. Mais dans les premières lignes du livre, Célestine dit avoir tenu 12 places en 5 ans… On comprend mieux…
Très vite, dans sa nouvelle place en province, il faut avouer que si Célestine est un peu hautaine envers les autres domestiques et donne l’impression de penser être trop bien pour être une simple femme de chambre, elle est tombée sur de sacrés maîtres : Mr Lanlaire est réputé au village pour engrosser les servantes et Mme Lanlaire pour renvoyer celles qui restent.
« Madame » est d’ailleurs quelqu’un de particulièrement pénible : insistant sans arrêt sur le prix de ses bibelots, faisant monter les étages de la maison à Célestine pour des futilités (apportez moi une aiguille, et maintenant du fil, et à présent des ciseaux…)… Bref, une vraie punaise.
Les autres domestiques sont assez sur la défensive devant la nouvelle venue. Monsieur Joseph, le jardinier est taciturne et la cuisinière assez froide, même si elle s’ouvre un peu plus au fil du temps.
En fait, Célestine est parfaitement consciente de l’exploitation dont elle est victime de la part de ses maîtres et tente de les exploiter autant qu’ils le font et elle désire s’élever dans la société, ce qui est bien entendu aussi mal vu par les maîtres que par les autres domestiques.
La réaction de « Madame » quand Célestine apprend la mort de sa mère est tout simplement abominable (remarquez j’ai été témoin de la même réaction chez un chef de service, comme quoi chez certain, être inhumain, c’est tout un art…)
Par flash-back, nous voyons quelques instants des précédentes places de Célestine dont le problème principal, outre son désir d’être mieux traitée par ses maîtres, semble être sa beauté. En effet, dans chaque place, elle semble avoir été soumise aux avances des membres masculins de la maison.
Au moins le voisin, le capitaine, lui, est clair et net : il lui propose 35 francs par mois pour être officiellement sa gouvernante et officieusement (mais un officieusement très clair) sa maîtresse.
Joseph, le jardinier, est profondément antisémite et Célestine le croit capable du pire. Aussi, quand un crime est commis, elle le soupçonne quasiment immédiatement.
D’ailleurs, cet homme est un grand malade. La scène avec les chiens est insoutenable.
Mais Célestine est vite prise dans les filets de Joseph qui la fascine malgré son coté noir. Et toute la question est de savoir ce qu’elle pourrait faire, ou ne pas faire, pour lui.