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[Livre] Le doute

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Résumé : Un an après le décès accidentel de Lydia, l'une de leurs filles jumelles, Angus et Sarah Moorcroft quittent Londres pour oublier le drame. Ils s'installent sur une petite île écossaise, qu'ils ont héritée de la grand-mère d'Angus, au large de Skye.
Mais l'emménagement ne se passe pas aussi bien que prévu. Le comportement de Kirstie, leur fille survivante, devient étrange : elle se met à affirmer qu'elle est en réalité Lydia. Alors qu'un brouillard glacial enveloppe l'île, l'angoisse va grandissant... Que s'est-il vraiment passé en ce jour fatidique où l'une des deux soeurs a trouvé la mort ?

 

Auteur : S.K. Tremayne

 

Edition : Presse de la cité

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 03 septembre 2015

 

Prix moyen : 21€

 

Mon avis : Au fil de ma lecture, en essayant de démêler les incertitudes, les non-dits et les mensonges qui planent entre les personnages, j’avais élaboré deux théories possibles.
Et bien, j’avais tout faux ! Ou presque !

J’avais bien compris trois éléments (mais en même temps, tout le monde les comprendra facilement assez vite, ne rêvons pas, je ne suis pas Sherlock Holmes) à savoir que Sarah, la maman, est totalement dans le déni par rapport à sa propre attitude mais ne laisse rien passer aux autres, qu’Angus, le papa, cache quelque chose et que la petite Kirstie/Lydia (oui quand même pendant tout le livre on ne sait pas vraiment à qui on a affaire) se sent coupable.
En revanche, j’étais totalement à coté de la plaque concernant le pourquoi de ces sentiments et attitudes.
Mes belles théories se sont lamentablement effondrées !
De même, bien qu’ayant fini le roman, je n’arrive toujours pas à déterminer s’il y a eu manifestation surnaturelle ou délire psychologique de la part de l’un des protagonistes (et non, je ne vous dirai pas lequel, ce serait trop facile). Je pense que cette question est volontairement laissée en suspend. Chacun interprétera en fonction de ses convictions.
Une grande partie du livre, surtout la fin, se déroule à huis-clos, sur une île isolée, accessible uniquement par bateau ou à pied à marée basse mais sur un trajet dangereux.
L’angoisse monte donc doucement au fil de la lecture et j’ai même fini par avoir vraiment la trouille (ayant fini de lire vers 22h, il a fallu que je lise quelques pages d’un livre plus léger pour pouvoir espérer dormir).
En bref, un excellent thriller psychologique que je recommande vivement.

Un extrait : Je longe le couloir, monte l’escalier et m’arrête devant la porte marquée : « Kirstie habite ici » et « Toquez avant d’entrer », des inscriptions faites de lettres découpées maladroitement aux ciseaux dans du papier coloré brillant. Docilement, je frappe.

J’entends un léger « Hmm » – la version personnelle de Kirstie pour « Entrez ».

Je pousse la porte. Ma petite fille de sept ans est assise en tailleur par terre dans son uniforme scolaire – pantalon noir, polo blanc –, le nez dans un livre : l’image même de l’innocence, mais aussi de la solitude. L’amour et la tristesse me submergent, palpitent en moi. Je voudrais tellement lui offrir une vie meilleure, lui rendre ce qu’elle a perdu, la faire redevenir elle-même…

— Kirstie…

Pas de réaction. Elle continue de lire. Ça lui arrive parfois ; pour elle, c’est une sorte de jeu : « Hmm-pas-parler ». C’est devenu plus fréquent au cours de l’année écoulée.

— Kirstie. Minouche. Kirstie-koo ?

Pour le coup, elle lève la tête, me révélant ses grands yeux bleus qu’elle a hérités de moi – mais en plus bleu : bleu Hébrides. Ses cheveux sont d’un blond presque blanc.

— Maman.

— J’ai une nouvelle à t’annoncer, Kirstie. Une bonne nouvelle.
Merveilleuse, même.

 

Assise par terre à côté d’elle, entourée de ses jouets – ses pingouins, Leopardy le léopard en peluche, et la Poupée manchote –, je lui raconte tout. Les paroles se bousculent dans ma bouche pour lui expliquer que nous allons partir nous installer dans un endroit spécial, un endroit inconnu où nous pourrons commencer une nouvelle vie – magnifique, baigné d’air frais et de lumière : une île rien que pour nous.

Pendant que je parle, Kirstie ne me quitte pas du regard un seul instant. C’est à peine si elle cille. Muette, passive, comme en transe, me renvoyant mes propres silences. Puis elle hoche la tête et ébauche un sourire. Déconcertée, peut-être. Le calme règne dans la chambre. Je suis à court de mots.

— Alors ? dis-je enfin. Qu’est-ce que tu en penses ? Aller vivre sur une île, rien que nous trois, tu ne trouves pas ça formidable ?

Kirstie acquiesce d’un léger mouvement de tête. Baisse les yeux vers son livre, le referme, me dévisage de nouveau.

— Maman ? Pourquoi tu m’appelles tout le temps Kirstie ?

Je ne réponds pas. Le silence me semble soudain assourdissant.

— Je, euh… Excuse-moi, ma puce, tu disais ?

— Pourquoi tu m’appelles tout le temps Kirstie, maman ? Kirstie est morte. C’est Kirstie qui est morte. Moi, je suis Lydia.

 

 

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