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  • C'est lundi que lisez vous? #19

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    1. Qu'ai-je lu la semaine passée?

    2. Que suis-je en train de lire?

     3. Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • [Film] Madeline

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    Titre original : Madeline

    Réalisé par : Daisy Von Scherler Mayer

    Date de sortie : 17 février 1999

    Genre : Comédie

    Pays d’origine : USA

    Durée : 1h29

    Casting : Frances McDormand, Nigel Hawthorne, Hatty Jones…

    Résumé : Madeline est une petite pensionnaire de l'institution que dirige sœur Clavel à Paris dans les années cinquante. Des douze enfants, c'est certainement la plus intrépide. A tel point que ses espiègleries l’entraînent dans la Seine où elle est sauvée par la chienne Geneviève, qui devient la mascotte du pensionnat. Quand la bienfaitrice de la pension s'éteint, la survie de l'établissement s'en trouve menacée ainsi que l'avenir des fillettes. Mais Madeline avec l'aide de Pepito, le fils de l'ambassadeur d'Espagne, va organiser un plan de sauvetage aussi audacieux que dangereux.

    Mon avis : Madeline est la plus petite des pensionnaires mais aussi la plus dégourdie. D’ailleurs quand Sœur Clavel prie pour ses élèves elle les énumère et rajoute toujours : particulièrement Madeline.

     

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    On voit que sœur Clavel se préoccupe énormément de ses élèves, puisqu’elle se réveille au milieu de la nuit, persuadée que quelque chose ne va pas et se précipite dans la chambre des filles pour découvrir Madeline en train de faire une crise d’appendicite.

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    Malheureusement, Lady Covington, la dame qui finance la pension tombe gravement malade et meurt et son mari n’est pas disposé à continuer à financer l’établissement. L’école avait été créée par la grand-mère de Lady Covington et elle-même y avait été élève mais son mari, froid et qui ne semble pas du tout aimer les enfants, se moque de ces considérations sentimentales. A moins que ce ne soit une sorte de vengeance mesquine, puisqu’il dit lui-même que l’école était le seul point sur lequel son épouse ne se rangeait pas sagement à son avis.

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    Et c’est une catastrophe pour Madeline car, au contraire des autres filles, elle est une pupille de l’église.
    On ne peut pas dire que Pepito ait fait une bonne impression à Madeline quand elle le rencontre. Il faut dire qu’il a roulé sur le chapeau adoré de Madeline, chapeau qu’elle ne cesse de perdre ou de laisser échapper…

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    Mais les deux enfants, l’orpheline et le fils d’ambassadeur délaissé par ses parents, finissent par devenir amis. Et quand Mr Covington décide de vendre la maison qui abrite l’école, ils sont prêts à tout pour déjouer ses plans.
    Madeline n’a pas l’air de trop souffrir de l’absence de famille, il faut dire que sœur Clavel, toute religieuse qu’elle soit, est très maternelle avec ses élèves et spécialement avec Madeline.
    Les douze gamines s’adorent visiblement, comme si elles étaient sœurs et ce, même quand il y a des petites rivalités et chamailleries.

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    Quand sœur Clavel leur permet de garder, dans le jardin, la chienne qu’elles ont trouvée dans la rue, et qui a sauvé Madeline de la noyade, elles sont aussi ravies que n’importe quelles gamines ayant convaincu leurs parents.

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    J’ai lu dans les commentaires que le film était très différent des livres, mais comme je ne les ai pas lus, je ne peux pas me prononcer, cependant, il semblerait que, coté littérature, il y ait un ensemble de petit tome fonctionnant comme les Martine (Madeline à Londres, Le noël de Madeline…) et il faut bien comprendre qu’il est difficile de faire un film sans s’éloigner un peu des livres.
    La petite Madeline est adorable et sœur Clavel est très drôle, ce qui suffit largement à en faire une comédie parfaite à voir en famille.

     

  • Le tiercé du samedi #19

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous avez tellement aimé que vous repoussez sans cesse le moment de voir l’adaptation ciné de peur d’être déçu(e).

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

     

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    Shutter Island

     

     

     

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    Au large de Boston, sur un îlot nommé Shutter Island, se dresse un groupe de bâtiments à l'allure sinistre. C'est un hôpital psychiatrique pour assassins. 
    Le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule ont été appelés par les autorités de cette prison-hôpital car l'une des patiente, Rachel Solando, manque à l'appel.
    Comment a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée à clé de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente.
    Oeuvre incohérente d'une malade ou cryptogramme ?
    Progressivement, les deux policiers s'enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu'au choc final de la vérité.

    J'ai adoré ce livre et je ne me suis vraiment douté de rien jusqu'à la fin. J'ai peur que le livre ne retranscrive pas assez cette angoisse qui monte et que par des effets de manches ne finissent pas dévoiler la vérité trop tôt, ce qui prive du choc de la révélation.

     

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    Elle s'appelait Sarah

     

     

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    Lorsque Sarah, 10 ans, est brutalement tirée du sommeil pour être emmenée avec ses parents, elle pense revenir très vite et cache innocemment son petit frère dans le placard secret de l'appartement. Mais c'est au Vélodrome d'hiver que Sarah, comme des milliers d'autres juifs en cette nuit de juillet 1942, est conduite...
    Lorsque 60 ans plus tard, Julia, journaliste, se voit confier la rédaction d'un article sur les rafles du Vel d'Hiv, elle découvre avec horreur l'histoire de Sarah, et le visage de la petite fille ne la quitte plus.
    Contre l'avis des siens, Julia décide de faire la lumière sur des évènements qui ont à jamais changé des vies, et cela même au prix de ce qu'elle a de plus cher au monde...

    C'est un livre bouleversant et j'ai juste peur qu'il soit, comme de nombreux livres mal adapté, avec des scènes en trop pour faire "bien à l'écran" alors que ce qu'il y a dans le livre est parfait et ne doit pas être dénaturé.

     

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    La voleuse de livre

     

     

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    1939. En Allemagne nazie.
    Le pays retient son souffle.
    La mort n'a jamais été aussi occupée et jamais elle ne le sera autant.

    Un roman où il est question :
    d'une fillette
    de mots
    d'un accordéoniste
    de fanatiques
    d'un boxeur juif
    d'un certain nombre de vols...

    C'est la mort elle-même qui raconte cette histoire. Dotée d'un humour noir, sarcastique, mais compatissant, elle est témoin de la folie des hommes. Tout semble perdu d'avance, sauf quand se distinguent des enfants rebelles et des Allemands qui n'obéissent pas aux règles...

    Là encore, un livre bouleversant dont j'ai peur que l'adaptation ne soit pas à la hauteur pour deux raisons: d'abord dans le livre, la narratrice est la mort et prend un malin plaisir à nous dévoiler à l'avance ce que nous allons lire, et je ne vois pas bien comment faire ressortir cela correctement dans un film; la seconde, c'est que pour un livre qui n'est pas un pavé, il contient énormément de choses, beaucoup de détails et que je crains que beaucoup d'entre eux n'aient été supprimés au profit de ce qui passe le mieux à l'écran



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres que vous avez si souvent prêté que vous avez à vous seule manquer causer la faillite de la maison d'édition

     

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Fashion victim

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    Résumé : Moi, une Fashion Victim ? Vous avez vu le look du mannequin-star de la couverture ? Vous ne croyez quand même pas que je vais me déhancher dans une robe rouge ultramoulante qui franchement ne cache rien, uniquement pour être in ? De toute façon, les potins de stars et les conseils bidon, ce n'est pas mon truc... Et il ne faut surtout pas croire ce que raconte ce magazine. Je suis bien placée pour le savoir, puisque je suis l'auteur de certains de ses articles ! Moi qui rêvais de gloire littéraire, me voilà réduite, pour faire mon trou dans cette boîte, à me battre bec et ongles avec des folles furieuses que le mot " complot " rend hystériques ! Et croyez-moi, sur la planète People, tous les coups sont permis

     

    Auteur : Lynn Messina

     

    Edition : Harlequin

     

    Genre : Chick lit

     

    Date de parution : 2004

     

    Prix moyen : 5€

     

    Mon avis : Fashion victim, c’est le titre du magazine pour lequel bosse l’héroïne de ce livre, Vig (apparemment, diminutif d’Hedwig) Morgan.
    Dès les premières pages, je fais deux constatations :
    La première, la description du magazine me rappelle furieusement « Grazia » : aucun article de fond, tout ramené aux peoples, articles conçus sur un seul modèle avec les noms des célébrités qui changent, aucune idée un tant soit peu originale… bref, un torchon dont les rédacteurs osent quand même se nommer journalistes.
    La seconde : Une jeune femme qui rêve d’être une vraie journaliste mais qui fait ses premières armes dans un magazine de mode, un passage obligé d’assistante pendant deux ans auprès de la rédactrice en chef avant de devenir rédactrice junior, une rédactrice en chef odieuse, une nouvelle rédactrice senior ennemie jurée de la rédactrice en chef… Oui oui, vous ne révez pas, c’est bien la base de « Le diable s’habille en Prada ».
    Alors, soyons juste : en France, Fashion victim est sorti avant le diable s’habille en Prada. Au USA, je ne sais pas… Alors savoir laquelle s’est « inspiré » de l’autre.
    Ce qui change, en revanche, entre les deux bouquins, c’est que là où l’héroïne du diable s’habille en Prada accepte plus ou moins de faire des concessions de plus en plus énormes, celle de fashion victim intègre joyeusement un complot visant à faire virer par les éditeurs (les big boss) la vilaine rédactrice en chef dans l’espoir de la faire remplacer par la gentille nouvelle rédactrice senior.
    Et c’est un peu là que le bât blesse dans ce livre : c’est qu’il n’y a quasiment pas de rebondissements. Il y a bien quelques scènes qui font sourire mais jamais l’impression que tout va être découvert que les conspiratrices vont se faire prendre sur le fait…
    Au final, ce n’est que dans les derniers chapitres que l’on a quelques « coups de théâtre » : la révélation du vrai visage d’une personne, un changement important pour une autre et bien sûr, le résultat du complot dont je ne vous dirait pas s’il a fonctionné, s’il a échoué ou s’il a réussi au-delà des espérances de notre héroïne.
    En résumé, c’est un livre qui se lit facilement, parfait pour la plage ou pour lire à la terrasse d’un café, mais sans plus.
    Pour le style, je ne sais pas lequel des deux romans a été écrit en premier, mais j’ai quand même préféré « le diable s’habille en Prada » que j’ai trouvé mieux écrit avec des personnages plus travaillés.


    Un extrait : —   Vig, elle ressemble à quoi, votre colocataire ?

    —   Une grande blonde aux yeux verts.

    —   Est-ce qu’elle a des allures de garçon, comme vous ?

    —   Euh... c'est-à-dire...

    —   Vous voyez ce que je veux dire... le look fil de fer et œufs sur le plat, la grande perche droite comme un I, le genre Twiggy des années 60...

    —   A vrai dire...

    —   En d'autres termes, plate comme une limande. Pas question de déceler sur elle l'ombre d’une courbe, même en mettant sur le coup les meilleurs cartographes de la planète.

    —   Eh bien...

    —   Parce que si jamais elle a des formes, vous savez que ça ne marchera pas. On ferait bien appel à vous, mais la déontologie maison nous empêche d'utiliser nos propres employés. Bien sûr, je pourrais vous virer, mais il faudrait que je fasse des pieds et des mains pour trouver une autre assistante et je n'ai pas vingt minutes à perdre en ce moment! Ecoutez, allez voir l'agence Ford à Soho, et dites-leur qu'on recherche une fille exactement comme vous pour notre papier sur les demoiselles d'honneur qui ont des silhouettes pas possibles... Insistez bien sur le fait que la fille doit faire vrai. Elle doit ressembler à l’une de nos lectrices, en moins tarte quand même. Dites-leur aussi qu'il nous faut une autre fille, du genre costaud — mais pas trop, un bon 44, par exemple — avec un joli visage. Surtout, assurez-vous qu’elle a un beau visage. Pas la peine de travailler dans le monde de la mode pour ouvrir nos colonnes à des laiderons. Allez, qu'est-ce que vous attendez? La fonte des neiges ? Je veux que vous soyez de retour dans une demi-heure, et n'oubliez pas de me prendre mon déjeuner en route. Du pain de seigle grillé avec du thon sur une feuille de laitue, ce sera parfait. Attention ! Qu'ils mettent bien la salade en dessous. Je suis incapable d'avaler un sandwich avec la laitue dessus ! Vous n'avez qu'à le commander chez Mangia. Vous avez leur numéro dans votre base de données. Bien, maintenant si vous arrêtiez de me regarder avec ces yeux de merlan frit ? Bougez-vous un peu... Vous n'êtes pas payée pour passer votre temps à papoter près du distributeur d'eau sur les derniers programmes télé. Ah, et n'oubliez pas mon café. Noir, bien entendu.

     

  • [Film] Polisse

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    Titre original : Polisse

     

    Réalisé par : Maïwenn

     

    Date de sortie : 19 Octobre 2011

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 2h07

     

    Casting : Karim Viard, Joey Starr, Marina foïs…

     

    Résumé : Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade.

     

    Les récompenses : En plus de ses 23 nominations, le film a obtenu une dizaine de prix dont
    Le prix du jury lors du Festival de Cannes, le César du meilleur montage, le grand prix du Cinéma ELLE.
    Karin Viard et Marina Foïs ont obtenu le Globe de Cristal de la meilleure actrice.
    Maïwenn a obtenu le prix du meilleur réalisateur lors des Lumières de la presse étrangère.
    Naidra Ayadi a reçu, pour sa part, le césar du meilleur jeune espoir féminin.

     

     

    Mon avis : Déjà le pire dans ce film, c’est qu’il est inspiré de faits réels. Dès le pré-générique, on voit que la première difficulté pour les policiers, psychologues et assistantes sociales est de démêler le vrai du faux. Est-ce que le père s’est livré à des attouchements ? Ou est-ce que la fillette raconte ce qu’on lui a dit de dire dans un divorce difficile ?

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    Non seulement il est très difficile pour les membres de cette brigade de comprendre les faits mais ils n’ont pas droit à l’erreur : s’ils croient l’enfant et que c’était un mensonge, ils ruinent la vie de l’adulte, s’ils ne le croient pas et que c’était vrai, ils font plus que ruiner la vie de l’enfant.
    En plus les auditions des enfants se déroulent comme s’ils marchaient sur des œufs, surtout pour les plus jeunes : il ne faut pas les brusquer, pas leur faire peur, pas les influencer non plus…
    Ce n’est pas le genre de travail qu’on peut oublier jusqu’au lendemain en rentrant à la maison.
    Et puis ils ne sont pas là uniquement pour protéger les enfants, ils doivent aussi faire face à ceux qui ont commis des délits, voire des crimes : du jeune pickpocket qui fait parti d’un réseau à l’adolescente qui a tendu un piège à une « copine » afin que ses copains puissent la violer….

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    Il y a aussi les situations encore plus injustes : les cas où les parents sont à la rue et viennent demander à la brigade de placer leurs enfants pour que eux, au moins, dorment au chaud. Même s’ils se démènent, les membres de la brigade, confrontés au manque de place dans les foyers et à l’indifférence et à l’insensibilité de leur hiérarchie, n’ont pas d’autre solution à proposer que la séparation. Ce qui les déchire autant que cela déchire les enfants.

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    A coté de leur travail, on voit les problèmes que la dureté de celui-ci entraîne dans leurs vies familiales.
    On peut aussi voir les moments de détente, les moments où ils décompressent, les moments où ils craquent (du coup de poing dans la figure du père pédophile qui vient de leur dire qu’il fait ce qu’il veut à sa fille parce qu’il connaît trop de monde haut placé pour aller en taule au fou rire irrépressible pendant l’audition d’une gamine prête à se prostituer pour récupérer son portable).

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    Tout le film est tourné comme un documentaire, comme s’il n’était pas scénarisé : tout est brut, sans effets de manches…jusqu’à la fin, aussi brutale qu’inattendue. Une brutalité que prolonge un générique sans musique.


     

     

  • [Livre] Cliente

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    Résumé : Fanny et Marco sont mariés depuis quatre ans. Ils s'aiment. Elle travaille dans un salon de coiffure, lui exécute de petits boulots sur des chantiers. Du moins, c'est ce qu'elle croit, jusqu'au jour où elle découvre son vrai métier : escort boy. Marco se prostitue. Il vend ses charmes à des femmes riches et solitaires. Parmi ces dernières, Judith, animatrice d'une émission de télé-achat, qui s'est prise d'affection pour le jeune homme au point de le recevoir chez elle... 

     

    Auteur : Josiane Balasko

     

    Edition : Livre de poche

     

    Genre : Inclassable

     

    Date de parution : 2005

     

    Prix moyen : 6€

     

    Mon avis : J’ai lu ce livre par curiosité, pour voir ce que valait Josiane Balasko en tant qu’écrivaine. Le livre est court mais bien écrit. L’histoire est néanmoins sans surprise et les personnages un peu caricaturaux. La femme de Marco, Fanny, est une petite garce qui veut le beurre et l’argent du beurre : elle a plongé son couple dans des difficultés financières énormes en achetant un salon de coiffure sans tenir compte du marché, ce qui fait que non seulement elle croule sous les dettes, mais qu’elle a engagé également les biens de sa mère pour un salon qui, dans les meilleurs jours, fait 4 clientes.
    Marco, son mari, fait des chantiers avec son meilleur ami, mais cela ne suffit pas à éponger les dettes de sa femme et, par un concours de circonstance, il découvre le monde des escorts boys. Comme il présente bien, il peut gagner en une heure ce qu’on le paye pour plusieurs jours de chantier. Alors il se lance là dedans et le couple se porte mieux. S’ils ne peuvent toujours pas prendre un appartement à eux et doivent continuer à vivre chez la mère de Fanny, Marco peut payer les traites du salon et la menace de saisie s’éloigne.
    La mère de Fanny est comme sa fille, en plus de la participation de Marco aux frais de la maison, elle n’arrête pas de lui demander de l’argent sous forme de réflexions : « j’achèterais bien du thon, mais c’est hors de prix », « Je n’ai toujours pas pu payer le téléphone »… et à chaque fois, Marco sort des billets.
    Quand Fanny découvre son vrai métier, elle exige qu’il arrête mais, dès que l’argent cesse d’arriver, elle le prend mal, et fini par demander à son mari de reprendre le boulot.
    Fanny est une fille qui se veut moderne et sophistiquée mais qui ne dépasse pas le stade du vulgaire. Elle manque d’intelligence et de clairvoyance.
    Judith, de son coté, est une femme qui assume le fait qu’elle est seule et que de temps en temps, elle a recours aux services d’un gigolo. Oui mais elle n’avait pas prévu toute cette histoire. Pour elle, Marco lui rendait un service, assurait une prestation qu’elle payait et point barre, et elle est entraînée un peu malgré elle dans ses histoires avec sa femme.
    Honnêtement, j’aurais été elle, je l’aurais viré.
    Marco n’aime pas particulièrement ce qu’il fait, mais en période de crise, il était prêt à tout pour empêcher sa femme de perdre son salon et sa belle-mère de voir saisis ses biens. La méthode qu’il a employée est certes peu conventionnelle, mais pour commencer, si Fanny avait eu un peu plus de jugeote, il ne se serait pas trouvé dans cette situation.
    Mais au final, quand on lit la conclusion du roman, je me dis qu’on a les partenaires qu’on mérite. 

     

    Un extrait : La première, c’était sur un chantier, avec Tou-toune. C’était la proprio. Elle avait la quarantaine frétillante, on sentait qu’elle en voulait, toujours à plaisanter, mais classe. Et puis Toutoune a commencé un autre chantier, j’ai fini celui-là tout seul. Et elle est devenue plus précise. Elle me faisait du café, elle venait de plus en plus tôt. Elle était pas mal, un peu forte, avec une grande bouche prête à rigoler.

    C’était au moment où Fanny déprimait, le salon avait ouvert depuis six mois, ça démarrait pas, c’était limite on lâche tout. Le dernier soir, je rangeais mon matos, elle est arrivée, j’étais pas en forme ce soir-là, et je faisais rien pour le cacher. Elle m’a demandé ce qui n’allait pas, et je lui ai tout raconté, le salon de coiffure, les traites, tout, notre vie, quoi. Alors elle m’a proposé de me dépanner. Elle a dit exactement : « On pourrait peut-être faire un échange de services. » J’ai pas compris tout de suite, alors elle a posé sa main sur ma cuisse. Je l’ai regardée, mais à vrai dire je l’ai pas vue. Je pensais à Fanny.

    Elle m’a pris dans ses bras, elle était plus grande que moi, et elle m’a serré contre elle. Je me suis laissé faire. C’était confortable. Je me suis mis à bander sans effort. C’est elle qui m’a fait l’amour. Après elle m’a donné de l’argent. C’était pas le tarif que je demande maintenant, mais c’était correct. Elle s’appelait Liliane.

    Je suis sorti de là comme si j’avais la gueule de bois. Je suis rentré à la maison, j’ai dit à Fanny que j’avais chopé la crève et je suis resté une demi-heure sous la douche. Ça m’a calmé et je me suis mis à réfléchir, sous la douche. J’avais gagné en une heure deux jours de boulot. À l’école j’étais super fort en maths, la seule matière où je me défendais. C’est ça qui m’a sauvé. Le calcul mental. L’argent qu’on devait, ce qu’il fallait que je gagne, comment je pouvais me démerder.

    Si je voulais vraiment faire les choses sérieusement, il fallait que j’investisse. Je suis retourné voir Liliane, quatre ou cinq fois. C’était une femme sympa, facile à contenter. Je me suis acheté des fringues, un costard, une veste en daim, j’ai installé la mansarde chez Mémée, l’ordinateur, le site Internet. 

    En trois mois, Fanny était à jour, avec les traites du salon… Pour elle, je faisais des chantiers en solo.

     

  • [Film] 100% cachemire

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    Titre original : 100% cachemire

     

    Réalisé par : Valérie Lemercier

     

    Date de sortie : 11 décembre 2013

     

    Genre : Comédie

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h38

     

    Casting : Valérie Lemercier, Gilles Lellouche, Marina Foïs…

     

    Résumé : Aleksandra et Cyrille forment un couple très chanceux très tendance qui apparemment a tout. Enfin tout, sauf un enfant. Alekseï, petit garçon russe de 7 ans va débarquer dans leur vie...

     

    Mon avis : J’ai un reproche à faire à ce film : c’est que la liaison entre Aleksandra et l’écrivain n’est pas assez exploitée. Elle n’apporte strictement rien au film si ce n’est son titre puisque son amant surnomme Aleksandra : 100% cachemire.
    A décider de donner une liaison à l’un des personnages principaux, je trouve que cette liaison aurait du avoir un réel impact sur l’histoire.
    Ce que j’aime dans ce film, c’est qu’il n’est pas « politiquement » correct : oui ils sont riches, oui ils ont été pistonnés, oui ils ont versé une grosse enveloppe pour éviter tous les tracas liés à l’adoption et oui ils ont quand même le droit d’être heureux.
    Ils vivent dans Paris VIIème, ils n’ont pas dans leurs relations d’amis gay ou issus de l’immigration, parce que, contrairement à ce qu’essaient de faire croire de nombreux films, tout le monde n’a pas dans ses relations des homosexuels ou des immigrés et ce n’est pas forcément un effet de leur « mauvaise volonté ».
    Et puis leur argent ne rend pas la mère de Cyrille moins égocentrique ni n’a donné le Bac à sa sœur.

     

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    Il n’a pas non plus empêché Aleksandra de grandir sans mère (ce qui peut d’ailleurs expliquer ses problèmes à créer un lien affectif avec Aleksei).
    Aleksandra le fait bien comprendre à la responsable de l’agence d’adoption au début du film : être pauvre ou modeste n’est pas une tare, mais être riche non plus.
    Pas plus que cela ne donne l’instinct maternel de toute évidence. Dès la rencontre avec Aleksei, Aleksandra fait une fixation sur le fait qu’on lui a donné le « moins mignon » du groupe.

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    Malgré les efforts de Cyrille, elle a du mal à se projeter dans son nouveau rôle de maman et à laisser de coté son coté rédactrice en chef qui contrôle tout.

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    Et il faut avouer que l’attitude d’Aleksei n’est pas faite pour lui donner envie de s’ouvrir à cet enfant.

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    Alors je veux bien : il ne maîtrise pas bien la langue (quoi qu’apparemment plus qu’il ne le laisse supposer), il vient de changer de pays, on le « donne » à des gens qu’il n’a jamais rencontré. Mais je trouve quand même l’absence de réaction devant son attitude aberrante de laxisme : il repeint les murs à la purée, casse volontairement les verres chez sa grand-mère, arrache de collier de sa mère quand elle le gronde pour avoir frappé un de ses camarades… Le laisser s’acclimater, soit. Comprendre que tout ça soit perturbant pour lui, bien sûr. Mais ne jamais remettre à sa place ce petit Attila de 7 ans, ça m’a fait grincer des dents pendant tout le film.

    En dépit des nombreuses critiques qu'elle a récoltées je trouve que Valérie Lemercier signe ici une comédie très sympathique à regarder.


     

     

  • C'est lundi, que lisez vous? #18

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    1. Qu'ai-je lu la semaine passée?

    2. Que suis-je en train de lire?

     3. Que lirai-je après?

     

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    Cette semaine a vraiment été une catastrophe. Entre fatigue et maladie, je n'ai quasiment pas lu!

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    J'espère que la semaine prochaine se passera mieux que celle-ci. Parce que quand je ne lit pas assez, je suis hyper frustrée!

    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Livre] Hanna était seule à la maison

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    Résumé : En très peu de temps, deux affaires de meurtre échouent sur le bureau du commissaire Conny Sjöberg. Une jeune fille, issue d'une famille à problèmes, est étranglée sur un ferry qui fait la liaison entre Stockholm et la Finlande. En faisant son jogging, l'inspectrice criminelle Petra Westman découvre au milieu des buissons un nourrisson dans un état d'épuisement avancé, à proximité du cadavre d'une femme sans aucun papier d'identité. Au même moment, une petite fille de 3 ans se réveille et découvre qu'elle est seule chez elle. Son papa est en voyage à l'étranger et sa maman est sortie avec son petit frère. Hanna se retrouve sans personne, enfermée à clé dans l'appartement familial. Et le temps s'écoule...

    Auteur : Carin Gerhardsen

    Edition : Fleuve noir

    Genre : Thriller

    Date de parution : 09 février 2012

    Prix moyen : 8€

    Mon avis : On est ici en présence d’un thriller haletant. Au début de la lecture, il ne semble y avoir aucun lien ou presque entre la plupart des événements. Le lien entre Hanna et l’un des meurtres se devine assez vite, bien qu’il n’y ait aucune certitude, mais il ne semble pas y en avoir entre les deux meurtres, ni entre les meurtres et les actes d’Elise, la petite sœur de la victime du Ferry, d’autant plus qu’elle n’était pas à bord.
    Ce que j’ai apprécié dans ce livre, c’est que le lecteur découvre les indices en même temps que la police. Aucun des deux n’en sait plus que l’autre. A chaque indice qui est découvert, il se passe assez de temps, avant que la police ne comprenne ce qu’il signifie pour que le lecteur puisse se faire sa propre opinion.
    L’enquête avance relativement lentement, ce qui est plus réaliste que certains livres où les enquêteurs ont des soudaines illuminations et trouvent la solution en deux coups de cuillère à pot.
    Et au fur et à mesure des enquêtes qui sont menées en parallèle, les indices se recoupent, des noms apparaissent dans les deux affaires, des trajets sont similaires… Mais comme il s’agit de deux enquêtes bien distinctes, il va encore falloir du temps aux enquêteurs pour se rendre compte qu’elles sont peut être liées : mais comment ?
    En parallèle des enquêtes policières, on suit Hanna, qui s’est réveillée seule, enfermée chez elle et qui, à 3 ans, est persuadée que sa maman l’a abandonnée pour aller vivre ailleurs avec ce nouveau petit frère qui ne fait que pleurer. Bien qu’elle soit très dégourdie, les petits accidents s’accumulent et à chaque fois on se dit que le prochain sera le bon, qu’Hanna ne sera pas retrouvée assez vite. Mais pour être retrouvée, il faut être cherchée. Or personne ne sait qu’une petite fille est seule dans un appartement. Personne à part la vieille femme qu’Hanna a appelée en appuyant au hasard sur les touches du téléphone. Mais si c’est déjà un miracle que cette personne prenne l’enfant au sérieux, ce n’est pas le cas de la police, qui pense ne pas avoir de temps à perdre avec une retraitée hystérique qui leur raconte une histoire invraisemblable : car qui laisserait une enfant si jeune toute seule ?
    La vieille dame est vraiment tenace, et la police a de la chance que l’histoire se passe en Suède, parce qu’aux Etats-Unis, elle aurait déjà alerté la presse sur le refus de la police de venir en aide à un enfant en danger.
    A coté des ces affaires strictement professionnelles, nous avons un petit aperçu de la vie privée des enquêteurs, mais qui ne prend pas le pas sur le reste du récit.
    En revanche je suis restée sur ma faim sur un point : une des enquêtrices, Petra, a été violée plusieurs mois auparavant semble-t-il. Son agresseur a été arrêté mais tout laisse à penser qu’ils étaient 2. Elle reçoit des appels anonymes etc… A un moment, son supérieur, suite à un ensemble d’événements récents, en déduit que le 2nd homme fait parti de la police. Petra a un doute dont elle ne fait part à personne et qu’elle essaie de vérifier… et ça s’arrête là : on ne sait pas si son doute est confirmé, on ne sait pas si des recherches sont engagées par son supérieur, on ne connaît pas l’aboutissement des événements qui les ont poussés à soupçonner un flic… bref… j’aurais aimé qu’il y ait un terme à cette histoire.
    Mais en dehors de ce détail, ce livre est vraiment bien construit et on essaie de lire le plus vite possible, comme pour essayer de choper le tueur plus vite !

    Un extrait : — Tu fais quoi, ce soir ?

    Elise est presque obligée de crier pour se faire entendre à cause du brouhaha général.

    — J’en sais rien, lance Jennifer. Je vais peut-être voir Jocke. Ou pas. En fait, je m’en fous.

    Jennifer a un mec. Elise sort avec des garçons de temps en temps, mais Jennifer, elle, a un vrai mec. Un homme.

    Jocke a vingt-quatre ans et une barbe. Les copains d’Elise ont à peine mué. Ils ont quelques poils de barbe par-ci, par-là, mais ils sont ridicules et infantiles. Jennifer, elle, a un vrai mec, et elle ne sait même pas si elle a envie de le voir ! En plus, il est gentil et attentionné. Elise n’a jamais rencontré un type pareil. Une fois, elle les a vus tous les deux ensemble, de loin. Jocke la tenait par la taille, comme si Jennifer lui appartenait. Comme pour dire : c’est ma nana et j’en suis fier. Et puis il l’a regardée dans les yeux, longtemps, en lui passant la main sur la joue, tout doucement, comme si elle était aussi fragile que de la porcelaine. Elise aurait bien voulu avoir quelqu’un comme lui.

    — Comment ça, tu t’en fous ? Qu’est-ce que tu veux dire ?

    Jennifer finit son verre cul sec et Elise s’empresse de faire de même.

    — Je sais pas.

    — Vous êtes plus ensemble ?

    — Peut-être ou peut-être pas… Il est trop… Laisse tomber. T’en veux un autre ?

    — Ouais. Je veux bien une clope aussi.

    Jennifer se lève et se fraie un chemin jusqu’à la table entre les chaises et les corps qui se balancent. Dagge étire ses grands bras et la saisit fermement par les hanches avant de l’asseoir sur ses genoux. Mais elle se relève d’un bond, attrape une bouteille et un paquet de cigarettes avant de regagner sa place près du réfrigérateur.

    — Minute papillon ! tu vas pas t’en tirer comme ça, grogne Dagge. Tu me piques mon pinard et j’ai même pas droit à un petit bisou ?

    Dagge est blond, un peu rougeaud, il a les yeux injectés de sang et de grandes oreilles poilues. Bizarrement, il porte une chemise à carreaux plutôt mode, mais son jean est plein de taches de peinture et pue la vieille crasse incrustée. Elise peut le sentir de l’autre bout de la cuisine.

    — Je t’en ferai peut-être un si tu es sage, rétorque Jennifer pendant qu’elle remplit son verre et celui de sa sœur de vin blanc tiède.

    Elise frissonne de dégoût à la seule idée d’avoir à effleurer ce jean dégueulasse.

    — C’est moi qui mérite un bisou, c’est mon vin, merde ! braille la mère.

    La honte, comme toujours. Plus facile de la gérer quand elle est à moitié déprimée. Ce soir, elle est d’humeur positive et joyeuse. Elle a envie de se faire remarquer. Elise essaie d’oublier qu’elle est là.

    — Je te rappelle que tu me devais une bouteille, lance Dagge.

    Et la conversation se met à tourner sur les dettes, l’injustice, et soudain, tout le monde autour de la table se retrouve à faire les comptes.

    Jennifer propose une cigarette à Elise et en prend une pour elle, avant de glisser le paquet dans son décolleté puisque personne ne l’a réclamé pour l’instant. Elise allume sa cigarette avec la précédente et la tend à sa sœur.

    — Tu sors, ce soir ? l’interroge Jennifer.

    Elise vide la moitié de son verre en grimaçant.

    — Carrément, confirme-t-elle. Avec Nina. Tu peux me prêter du fric ?

    — Dans tes rêves, j’ai pas une thune, moi. T’as qu’à leur demander. Apparemment, ils ont les poches pleines ce soir.

    Jennifer pointe le menton en direction de la table. Elle vide son verre et se lève, visiblement prête à partir. Elise sent qu’elle a les joues qui chauffent. Le vin lui donne le sourire. Et du courage.

    — Jennifer, attends !

    — Quoi ?

    — Tu veux pas me prêter ta veste ?

    — Quelle veste ?

    — Ta veste en cuir. La Gina Tricot.

    — Et je vais mettre quoi, moi ?

    — Je sais pas, autre chose. S’il te plaît, juste pour ce soir.

    Jennifer, peut-être ivre elle aussi, cède sans plus de discussion.

    — Ça marche. Mais tu me la rends demain.

    — Je te le promets. T’es trop sympa. 

    — Elle est dans l’entrée, précise Jennifer. J’y vais.

     

  • Le tiercé du samedi #18

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres qui ont marqués votre enfance 

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

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    Claudine de Lyon

     

     

     

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    A onze ans, Claudine a déjà le dos voûté des canuts car elle doit se pencher pour lancer la navette... dix heures par jour, pour tisser de la soie unie, dans l'atelier de son père. Ceci se passait il y a cent ans, à Lyon, dans le quartier de la Croix Rousse.
    Claudine refuse l'existence de tristesse et de pauvreté à laquelle elle semble promise. Ce qu'elle veut, c'est aller à l'école pour apprendre, c'est choisir elle-même son métier...

    Je me rappelle que quand j'avais lu ce livre, j'étais choquée par l'attitude du père qui, lorsque sa fille est envoyée à la campagne pour soigner sa tuberculose, grogne qu'elle va se prélasser au lieu de travailler alors que sa fille risque sa vie. Et quand enfin, elle réussit à aller à l'école, non sans mal, sa mère qui semble ne pas supporter de la voir s'élever au dessus de leur condition de canuts...

     

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    Pour une barre de chocolat

     

     

     

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    Sarah est diabétique depuis l'âge de neuf ans, mais elle a beau savoir qu'il y va de sa vie, qu'il lui faut ces injections d'insuline, elle clame sa révolte : c'est injuste, pourquoi elle ? C'est dur de devoir toujours surveiller son taux de glycémie, de s'interdire les chocolats et autres douceurs. Crises de larmes et scènes familiales, trêves et reprises des hostilités, l'univers de Sarah n'est que montagnes russes... Et pourtant, au travers des cahots, Sarah grandit. Le jour n'est plus si loin où elle décidera que, diabète ou pas, elle est d'abord une adolescente comme les autres...

    J'avais adoré ce livre et surtout l'hostilité entre les deux sœurs: Jane qui trouve qu'on passe tout à Sarah, Sarah qui grogne que sa sœur ne sait pas la chance qu'elle a de ne pas être malade...
    Je ne savait pas, à l'époque, que je serais touchée par la même maladie que Sarah.

     

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    Mon bel oranger

     

     

     

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    Zézé est brésilien. Né dans une famille pauvre où tout le monde le maltraite, sauf sa soeur Gloria, il a été élevé dans la rue et y a tout appris : de la lecture au troc de billes. Quand il est vraiment trop malheureux, c’est auprès de Minguinho, un pied d’oranges douces, qu’il va trouver du réconfort. Cet arbre lui parle comme personne ne sait le faire…

    C'est sans doute le livre dont la fin m'a le plus fait pleurer!  Depuis mon enfance, je l'ai relu un nombre incalculable de fois, je le connais presque par cœur. Du coup maintenant, je commence à pleurer avant le passage triste parce que je sais ce qu'il va arriver!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres que vous avez tellement aimés que vous repoussez sans cesse le moment de voir l’adaptation ciné de peur d’être déçu(e).

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!