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  • Premières lignes #133

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Mary Barton d'Elizabeth Gaskell

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    Aux abords de Manchester se trouvent des champs bien connus des habitants sous le nom de Green Heys Fields, et traversés par un sentier public menant à un petit village distant d’un peu moins d’une lieue. Certes, ils sont plats et uniformes, certes les bois, en général un agrément majeur en rase campagne, y manquent ; mais leur charme est remarquable, même pour l’habitant d’une région accidentée, qui voit et ressent l’effet du contraste entre ce paysage ordinaire mais entièrement champêtre et la ville industrielle active et grouillante qu’il a quittée à peine une demi-heure plus tôt. Çà et là se dresse une vieille ferme noire et blanche aux dépendances éparses, témoin d’un autre temps et d’occupations autres que celles qui absorbent maintenant la population locale. Ici, on peut voir se dérouler à leur heure les travaux des champs, fenaison et labours, autant de plaisants mystères pour l’observateur citadin. Ici l’artisan assourdi par le bruit des moteurs et celui des langues peut venir écouter un moment avec délices les bruits de la vie champêtre : le meuglement du bétail, le cri de la laitière, les caquètements éperdus de la volaille dans les vieilles cours de ferme. Vous ne pouvez donc vous étonner de ce que ces champs soient des lieux de promenade courus pendant toutes les journées de congé. Et si vous voyiez – ou si je savais décrire correctement – le charme de certain échalier, vous ne vous étonneriez pas non plus qu’il soit ces jours-là une halte fréquentée. Tout à côté se trouve un étang profond et limpide dont les eaux vert sombre reflètent les arbres qui déploient leurs frondaisons au-dessus de lui pour exclure le soleil. Ses berges ne sont en pente douce qu’à un seul endroit : au voisinage de la vaste cour d’une de ces vieilles bâtisses noires et blanches à pignons que j’évoquais plus haut, dominant le champ traversé par le sentier public. Le porche de cette ferme croule sous un rosier, et dans le petit jardin qui l’entoure poussent pêle-mêle toutes sortes de simples et de fleurs anciennes, plantées il y a longtemps, à l’époque où ce jardin était la seule pharmacie à portée de main ; on les a laissées pousser et proliférer en toute liberté – roses, lavande, sauge, mélisse (pour les infusions), romarin, œillets et giroflées, oignons et jasmin, dans l’ordre le plus républicain et le plus anarchique. Cette ferme et ce jardin se trouvent à une centaine de mètres de l’échalier dont j’ai parlé, qui mène de la grande prairie à une plus petite, séparée de la première par une haie d’églantine et d’épine noire. On raconte que de l’autre côté, non loin de là, on trouve souvent des primevères et parfois la violette odorante sur l’herbe épaisse du talus.

    Je ne sais si la journée de congé avait été accordée par les patrons, ou si les ouvriers l’avaient prise en vertu du droit de nature et de la beauté du printemps ; toujours est-il qu’un après-midi (cela remonte à dix ou douze ans), il y avait foule dans ces champs. C’était le début d’une soirée de mai, l’avril des poètes4 ; en effet, de grosses averses étaient tombées toute la matinée, et aux nuages blancs, ronds et floconneux qu’un vent d’ouest chassait à travers le ciel bleu sombre se mêlait parfois un plus noir, plus menaçant. La douceur de l’air poussait à sortir les jeunes feuilles vertes qu’on voyait presque éclore à l’œil nu ; les saules, qui le matin encore reflétaient leurs formes brunes dans l’eau en contrebas, avaient pris à présent cette teinte tendre de vert grisé si délicatement assortie à l’harmonie des couleurs printanières.

    Des bandes de jeunes filles joyeuses au verbe haut, âgées peut-être de douze à vingt ans, approchaient d’un pas souple. C’étaient pour la plupart des ouvrières, vêtues comme le sont en général pour sortir les filles de leur condition, c’est-à-dire avec un châle qui, à midi ou par beau temps, remplissait simplement son office de châle ; mais vers le soir, ou si le temps était froid, il devenait une sorte de mantille ou de plaid à l’écossaise, et se portait alors sur la tête, d’où il retombait en plis souples, ou était épinglé sous le menton d’une façon qui ne manquait pas de pittoresque.

    Elles n’étaient pas particulièrement jolies ; de fait, elles l’étaient moins que la moyenne, à une ou deux exceptions près ; elles avaient des cheveux bruns bien peignés et coiffés de façon classique ; des yeux sombres, mais le teint blafard et les traits irréguliers. La seule chose qui attirait l’attention du passant, c’était la vivacité et l’intelligence de leur expression, qu’on remarque souvent dans une population ouvrière.

    Il y avait aussi nombre de garçons, de jeunes gens plutôt, qui se promenaient dans ces champs, prêts à échanger des plaisanteries avec tout le monde et surtout à engager la conversation avec les filles. Mais celles-ci se tenaient sur leur réserve, non par timidité, mais plutôt pour marquer leur indépendance, et elles accueillaient avec une indifférence feinte les plaisanteries bruyantes des garçons et leurs compliments claironnés. Çà et là venait un couple discret et posé, des amoureux qui chuchotaient ou des couples mariés, selon le cas. Ces derniers étaient presque toujours chargés d’un enfant en bas âge, généralement dans les bras du père, et parfois même de trois ou quatre tout jeunes enfants, portés ou traînés jusque-là pour que toute la famille réunie puisse profiter de la délicieuse après-midi de mai.

     

    Alors, tentés?

  • [Film] Tanguy, le retour

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    Film vu au mois de : Mai

    Titre original : Tanguy le retour

     

    Réalisé par : Étienne Chatiliez

     

    Date de sortie : 10 avril 2019

     

    Genre : Comédie

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h33

     

    Casting : André Dussolier, Sabine Azema, Eric Berger, Weiting Chao, Emilie Yili Kang…

     

    Résumé : 16 ans plus tard, Tanguy, qui a maintenant 44 ans, revient chez ses parents avec sa fille Zhu sous le bras car Meï Lin l’a quitté. Catastrophés de voir leur "tout-petit" dans cet état, Paul et Édith font tout pour lui redonner goût à la vie, sans réaliser que ce faisant, ils tressent la corde pour se pendre. Car Tanguy recommence à se sentir bien chez ses parents…

     

    Mon avis : 17 ans après que les parents de Tanguy ait réussi à se débarrasser de leur coucou de fils, au terme d’une véritable guérilla familiale hilarante, voilà Tanguy de retour.
    Largué par sa femme, Mei Lin, qui nous fait un petit coup de démon du midi, il a une réaction qui aurait été très naturelle s’il n’avait pas dû traverser la moitié de la planète pour le faire : il rentre chez Papa et Maman.

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    Sauf qu’il ne rentre pas tout seul, il se pointe avec sa fille, Zhu, sous le bras.
    Vu que l’adolescente est en pleine révision du BAC, c’est tout naturellement que Paul et Edith proposent de l’inscrire au lycée.
    Et là mes enfants, c’est le début de la fin.
    Car Tanguy se sent très vite bien chez ses parents… très bien même… trop bien !
    Car Paul et Edith se rendent vite compte que le Coucou 2.0 est bel et bien là !

    Et là, ça aurait pu être super sympa entre les parents bien décidés à renvoyer leur fils dans ses pénates pékinoises, et le fiston bien décidé à rester là où il est.
    Alors du côté de Tanguy, ses magouilles pour rester chez papa/maman sont assez drôles (même si j’ai eu de grandes envies de lui flanquer des baffes).
    Mais du côté des parents… Leurs actes sont méchants et même carrément dangereux.

    Cela dit, c’était déjà le cas dans le premier volet, mais là, ce qui m’a dérangée, c’est qu’ils s’en prennent aussi à Zhu, alors que cette gamine est tout simplement géniale.

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    Du coup, alors que l’idée était bonne, je n’ai que moyennement apprécié cette suite.



  • [Livre] Les suppliciées de l’Arizona

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    Lecture terminée le : 02 mai 2020

     

    Résumé : À 59 ans, Brigid Quinn aspire à une vie tranquille après des années à combattre le crime. Mais l'affaire des "meurtres de la route 66" refait bientôt surface. Brigid n'a jamais réussi à mettre la main sur cet implacable tueur en série, qui compte parmi ses victimes son ancienne partenaire, Jessica. Convaincue que l'homme arrêté n'est pas le vrai coupable, l'ex-agente du FBI n'a d'autre choix que de se confronter elle-même à cette sordide affaire.


    Auteur : Becky Masterman

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Quand on a ce genre de titre, on s’attend à quelque chose d’un minimum sanglant mais en fait, non, pas tant que ça.
    On est plutôt dans du « gentillet », on ne peut pas dire que j’ai vraiment tremblé pour le personnage principal ou pour de potentielles victimes… vraiment pas.
    Et c’est dommage, parce que trembler pour les personnages, c’est quand même 50% du plaisir de la lecture d’un thriller !
    Ici, on suit un personnage plus âgé que ce qu’on a l’habitude de voir puisque Brigid est un agent du FBI à la retraite de presque 60 ans.
    Vu que dans beaucoup de thriller, les flics tirent à tout va et descendent joyeusement la moitié des suspects, j’ai trouvé très intéressant que Brigid ait été mise en retraite anticipée à cause d’un tir sur un suspect désarmé.
    Le passif de Brigid est important car il conditionne toutes ses réactions à venir.
    Très honnêtement, je n’ai guère apprécié Brigid. Je l’ai trouvé irréfléchie et inutilement dissimulatrice.
    On dirait qu’elle a été odieusement trahie par ses supérieurs alors que bon, elle a effectivement tué un suspect désarmé et je trouve qu’elle aurait pu s’en sortir plus mal que ça !
    Et lors d’une mission précédente, alors qu’elle pourchassait le tueur de la route 66, une jeune recrue sous sa responsabilité a été tué et le tueur jamais appréhendé. On ne peut donc pas dire que sa fin de carrière fut glorieuse.
    Quand le livre commence, Brigid est contactée par une jeune agent qui lui annonce que le tueur a été arrêté et qu’il a accepté de les conduire au corps de la jeune recrue assassinée.
    Mais très vite, la jeune agent, conçoit des doutes quant à la culpabilité de l’homme arrêté. Brigid, d’abord sceptique, va vite se trouver dans l’obligation d’enquêter.
    Et c’est là que le bât blesse. A partir de là, j’ai trouvé que Brigid s’enfonce dans les mauvaises décisions. De plus, à part dans une seule scène et dans la scène finale, je n’ai jamais eu la sensation que le personnage principal était réellement en danger.
    Et traitez-moi de sadique si ça vous chante, mais cette tension, cette angoisse, ces scènes où on assiste aux actes du tueur et dans lesquelles on cherche des indices sur son identité, m’ont drôlement manquées !

    Malgré tout, l’intrigue est assez prenante pour que je lise le livre d’une traite et sois surprise par la fin.
    Cependant, je ne crois pas que j’en garderais un grand souvenir (j’ai déjà oublié le nom de la moitié des personnages !)

     

    Un extrait : Il m’arrivait parfois de regretter les femmes que j’avais été.

    Il y en avait tant : fille, sœur, flic, dure à cuire, plusieurs sortes de putains, amante plaquée, épouse idéale, héroïne, tueuse. Je dirai la vérité sur chacune d’entre elles, pour autant que j’en sois capable. Conserver des secrets et mentir requièrent des qualités identiques. Les deux deviennent une habitude, presque une accoutumance difficile à briser en dehors du boulot, même avec ses proches. Par exemple, il paraît qu’il ne faut jamais faire confiance à une femme qui vous dévoile son âge ; si elle révèle ce secret, elle sera incapable de garder les vôtres.

    J’ai cinquante-neuf ans.

    Lors de mon intégration au FBI, peu de femmes occupaient le poste d’agent spécial. Avec mon mètre soixante de blonde naturelle, moulée en forme de pom-pom girl juvénile, je représentais un atout appréciable dans de nombreuses affaires et le Bureau en avait largement tiré parti. Je n’avais pas la taille requise, mais ils n’avaient pas hésité une minute à accorder la dérogation nécessaire. Pendant une bonne partie de ma carrière, j’avais été affectée à des missions d’infiltration – la plupart du temps, je jouais les appâts pour arrêter des trafiquants de chair humaine et des prédateurs sexuels qui commettaient des crimes à travers les États-Unis ou venant de l’étranger.

    J’ai travaillé sous couverture pendant neuf ans. Environ cinq ans de plus que la plupart des agents, qui finissent par craquer ou perdre leur famille. Jamais mariée et sans enfant, j’aurais pu continuer longtemps sans cet accident qui s’était soldé par plusieurs vertèbres soudées. Ça aurait pu être pire, vous auriez dû voir dans quel état était le cheval !

    Après l’intervention chirurgicale, je n’avais pas retrouvé certaines qualités requises pour l’exercice de mon métier, et de nombreuses activités liées à ma profession me furent dorénavant interdites. Bondir sur les toits… Éviter les coups de poignard… Faire une lap dance correcte. J’aurais pu m’arrêter pour incapacité, mais je n’envisageais pas ma vie en dehors du Bureau, la seconde moitié de ma carrière s’était donc déroulée au service des Enquêtes. Ensuite, j’ai demandé ma retraite.

    Non, ce n’est pas toute la vérité. Vers la fin, j’avais un peu de mal à faire preuve de discernement dans la prise de décisions. En particulier, il y a deux ans, quand j’ai abattu un criminel désarmé, près de Turnerville, en Georgie.

     

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  • [Livre] Rupture, Tarot et confiture

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    Lecture terminée le : 29 avril 2020

     

    Résumé : Quand Camille, réalisatrice trentenaire, se fait jeter comme un vieux Kleenex par Éric, un beau scénariste pour lequel elle s’est entièrement consacrée durant trois ans, elle n’a qu’un but : se venger.

    Pour faire morfler cet enfoiré et lui pourrir la vie sur dix générations, elle se transforme en une hateuse sadique et revêt sur les réseaux sociaux une nouvelle identité : EVE, son avatar maléfique.

    Malheureusement, Camille est aussi douée pour la vengeance que pour manger un plat en sauce sans se tâcher…


    Auteur : Celine Holynski

     

    Edition : Larousse

     

    Genre : Chick Lit

     

    Date de parution : 22 Janvier 2020

     

    Prix moyen : 10.99€ en ebook ; 14.95€ en broché

     

    Mon avis : Bien avant qu’elle ne sorte un livre, je suivais Celine Holynski sur Youtube et sur Instagram.
    Quand j’ai vu les bons retours sur son livre, et dans la mesure où, appréciant déjà son humour à l’oral, il n’y avait pas de raison que je ne l’apprécie pas à l’écrit, je me suis hâtée de me le procurer (en epub, confinement oblige. Note à moi-même ne plus JAMAIS, sous aucun prétexte, acheter sur la boutique kobo, ça a été un enfer et en plus, ils m’ont imposé une mise à jour nulle sur ma liseuse !)
    Le roman de Celine Holynski est un feel good, un roman de chick lit. Alors bien sûr, la fin n’est pas une grande surprise et il était également facile de deviner certains développements, mais le personnage principal, Camille, est tellement drôle (malgré elle, hélas pour elle) que ce n’est pas bien grave.
    Cette fille a le don de se mettre dans des situations impossibles.
    Mais ce que j’ai préféré c’est la manière dont fonctionne son cerveau. Le mien fonctionne tellement de la même manière. Elle se perd dans des digressions… et pour elle, son discours est parfaitement logique !
    Le seul souci, c’est qu’il n’y a que pour elle !
    Ses répliques sont toujours à mourir de rire et j’ai retrouvé un peu le même genre de réflexions que je suis capable de faire. Ça m’a permis à la fois de me sentir moins seule et de m’identifier au personnage de Camille.
    J’ai énormément apprécié les personnages principaux, et beaucoup une grande partie des personnages secondaires.
    J’ai bien évidemment cordialement détesté Eric, mais aussi Raphaël (celui-là m’a presque plus écœurée qu’Eric, d’ailleurs).
    Excepté Camille, j’ai beaucoup aimé Maddy. Une véritable amie, celle-là, sans qui Camille remettrait difficilement les pieds sur terre.
    Bref, si on ne cherche pas une fin surprenante, ce roman est un parfait feel good qui boostera le moral en toutes circonstances.

     

    Un extrait : Tout d’abord, mettons les choses au clair : je ne fais pas rien ! Ce n’est pas parce que je suis allongée sur mon lit, en pyjama, volets fermés alors qu’il est 15 heures, que je suis inactive… Bien au contraire, je suis particulièrement concentrée et résolue à gagner le combat de ma vie, à savoir : pourrir celle de mon ex !

    Et pour ce faire, j’utilise les meilleures armes en ma possession : les réseaux sociaux. Depuis 10 heures ce matin, j’ai entamé avec détermination tout un plan stratégique et ô combien machiavélique visant à lui faire payer son attitude odieuse, que dis-je, intolérable, inqualifiable, impardonnable… in… in… Mince ! Je n’ai pas d’autre qualificatif et j’en rajoute peut-être… mais tout de même !

    Alors au réveil, plutôt que de commencer ma journée à pleurer à m’en dessécher les glandes lacrymales, réflexe que mon corps a pris comme acquis cer dernières semaines, j’ai décidé qu’il était temps d’agir. De toute façon mes yeux sont tellement secs que l’étape : lancer « I can’t live » de Mariah Carey + traduction des paroles pour augmenter la douleur + chialade à n’en plus finir, n’est plus envisageable… Je n’ai plus de larmes. Rien. Nada ! Ça pique plus qu’autre chose. Et pleurer en rajoutant du collyre, ce n’est pas pleurer… c’est du cinéma !
    Ma grand-mère disait toujours : « Quand ça ne coule plus, c’est qu’il est temps de passer à la suite ! »
    Certes, elle disait ça au moment de monter ses blancs en neige…mais je pense que la sagesse des anciens est applicable à bien d’autres domaines que la cuisine.

     

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  • [Livre] Le mur invisible

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    Lecture terminée le : 24 avril 2020

     

    Résumé : Une catastrophe sans doute planétaire, mais dont l'origine chimique ou nucléaire restera indéfinie, va bouleverser l'existence d'une femme ordinaire. A la suite d'un concours de circonstances, elle se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute vie semble s'être pétrifiée durant la nuit. Le chalet est confortable, équipé de provisions et des objets de première nécessité. L'héroïne, tel un moderne Robinson, va organiser sa survie en compagnie de quelques animaux familiers.


    Auteur : Marlen Haushofer

     

    Edition : Babel

     

    Genre : roman contemporain

     

    Date de parution : 24 Avril 1992 dans cette édition (1963, 1ère édition)

     

    Prix moyen : 8,7€

     

    Mon avis : Quand on commence à lire « le mur invisible », on se dit que, étant donné les circonstances, la narratrice semble quand même très sereine.
    Mais très vite, on comprend que le récit qu’on lit est écrit avec un certain recul puisqu’un jour, la narratrice a décidé de mettre par écrit le commencement de sa « captivité ».
    A aucun moment, on ne sait ce qui est arrivé, d’où vient ce mur et ce qui est exactement arrivé au reste du monde.
    C’est très frustrant mais parfaitement logique. En effet, la narratrice est coupée du monde et n’a aucun moyen de savoir ce qu’il s’est passé. Elle élabore des théories mais plus le temps passe, plus ses théories semblent ne pas coller avec la réalité.
    Et comme nous découvrons l’histoire de la narratrice à travers ses propres mots, on ne peut pas en savoir plus qu’elle. Et notre frustration fait finalement écho à la sienne.
    Ce livre n’a pas d’action à proprement parler.
    En effet, on ne fait finalement que suivre les actions d’une femme pour survivre. Et une fois la routine installée, elle n’en dévie guère.
    Cependant, les animaux qui l’entourent : la vache Bella, la vieille chatte et le chien Lynx (pour les principaux) entraînent parfois quelques péripéties.
    Dès le début du livre, la narratrice nous parle d’un évènement qui l’a beaucoup marquée.
    Du coup, j’ai été dans une tension permanente durant ma lecture, tellement j’avais hâte et en même temps j’avais peur d’en savoir plus sur cet évènement.
    La vie est physiquement difficile (couper du bois, chasser, cultiver un champ, couper du fourrage…) et n’est pas exempte de perte.
    La première d’entre elle m’a traumatisée tant elle nous est assenée sans la moindre précaution, brutalement, au détour d’une phase sur le temps.
    Il a fallu que je relise la phrase trois fois pour y croire.
    De la même manière, j’ai eu l’impression que j’avais été plus anéantie par la fin que la narratrice elle-même. Cette fin m’a bouleversée surtout à cause de la gratuité de l’évènement majeur qui s’y passe.
    J’ai eu du mal à m’en remettre et ça m’a provoqué un malaise qui a duré plusieurs jours.
    Le texte est écrit à la 1ère personne du singulier ce qui nous fait partager sa solitude, sa frustration, sa peine…
    L’auteur a écrit ce livre pendant les débuts de la guerre froide, à une époque où on craignait plus que tout qu’une action humaine ne vienne éradiquer la population.
    La question qu’on peut se poser est : Pourquoi la narratrice a-t-elle une telle volonté de survivre quand toute l’humanité a, de toute évidence, totalement dépourvue.
    L’instinct de survie est-il si fort qu’il s’impose alors que l’on se retrouve seul, sans le moindre contact humain et sans aucune chance d’en avoir un jour ? Ou bien, en dépit des apparences, peut-être est-il simplement humain de garder espoir… quoi qu’il arrive.

     

    Un extrait : Je ne rêvai pas et vers six heures je me réveillai, reposée, au moment où les oiseaux commençaient à chanter. Tout me revint à l’esprit d’un coup et, terrifiée, je refermai les yeux, espérant retrouver le sommeil. Bien sûr, je n’y parvins pas. J’avais à peine bougé, que Lynx avait déjà compris que j’étais réveillée et il s’approcha de mon lit pour me souhaiter le bonjour par de joyeux aboiements. Je me levai donc, ouvris les volets et le fis sortir. Il faisait très frais, le ciel était bleu pâle et les buissons couverts de rosée. Une journée radieuse commençait.

    Soudain, il me parut tout à fait impossible de survivre à cette radieuse journée de mai. En même temps, je comprenais que je devais lui survivre et qu’il n’y avait pas de fuite possible. Je devais garder tout mon calme et tout simplement la surmonter. Ce ne serait pas la première journée de ma vie que j’aurais eu ainsi à surmonter. Moins je me défendrais, plus ce serait supportable. L’engourdissement de mon cerveau avait entièrement disparu. J’étais capable de penser clairement, du moins aussi clairement qu’il m’était possible de penser d’habitude. Mais quand mes pensées retournaient au mur, c’était comme si elles aussi se heurtaient à un obstacle froid, lisse et insurmontable. Mieux valait ne pas penser au mur.

    J’enfilai ma robe de chambre et mes pantoufles puis traversai le sentier mouillé jusqu’à la voiture pour mettre la radio en marche. Il y eut un grésillement, fragile, vide ; il semblait si étrange et si inhumain que je l’arrêtai aussitôt.

    Je ne croyais plus que quelque chose s’était détraqué dans l’appareil. Dans la froide clarté du matin, il m’était devenu impossible d’y croire.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #291

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    La semaine a été compliquée, du coup je n'ai presque pas lu

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    Je lis la romance de Noël de l'année de Clarisse Sabard en lecture commune, du coup j'ai commencé en parallèle Le défi d'Apolline pour m'aider à tenir le rythme sans terminer la romance en 2 jours!

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #132

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente L'anti-magicien T01 de Sébastien de Castell

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    LA PREMIÈRE ÉPREUVE


    Chez les Jan’Tep, il faut remplir trois conditions pour se voir attribuer un nom de mage. La première, c’est d’avoir la puissance de défendre sa famille. La deuxième, c’est d’être capable de manier la haute magie qui protège notre peuple. La troisième consiste simplement à atteindre l’âge de seize ans. À quelques semaines de mon anniversaire, je découvris que je ne remplirais aucune de ces trois conditions.

    1 - Le duel


    Les vieux maîtres de sort aiment raconter que la magie a un goût. Les sorts de braise ressemblent à une épice qui vous brûle le bout de la langue. La magie du souffle est subtile, presque rafraîchissante, un peu comme si vous teniez une feuille de menthe entre vos lèvres. Le sable, la soie, le sang, le fer… chacune de ces magies a son parfum. Un véritable adepte, autrement dit un mage capable de jeter un sort même à l’extérieur d’une oasis, les connaît tous.

    Moi ? Je n’avais pas la moindre idée du goût de la haute magie, ce qui était précisément la raison pour laquelle j’avais tant d’ennuis.

    Tennat m’attendait au centre des sept colonnes en marbre qui bordent l’oasis de notre cité. Il avait le soleil dans le dos, ce qui projetait son ombre dans ma direction. Il avait sans aucun doute choisi cette position pour obtenir précisément cet effet. Et c’était réussi, parce que j’avais la gorge aussi sèche que le sable sous mes pieds, et le seul goût dans ma bouche était celui de la panique.

    – Kelen, ne fais pas ça, me lança Nephenia en accélérant le pas pour me rejoindre. Tu peux encore déclarer forfait.

    Je m’arrêtai. Une petite brise tiède agitait les fleurs des tamarix qui bordaient la rue. Leurs minuscules pétales flottaient dans l’air et scintillaient sous le soleil de l’après-midi comme autant de particules de magie du feu. J’aurais bien eu besoin d’un peu de magie du feu, à cet instant.

    En réalité, j’aurais accepté n’importe quelle magie.

    Nephenia remarqua mon hésitation et ajouta, ce qui était totalement inutile :

    – Tennat a raconté partout en ville que si tu te présentes devant lui, il va te réduire en bouillie.

    Je souris, surtout parce que je n’avais pas d’autre moyen d’empêcher la terreur qui me dévorait le ventre de gagner mon visage. Cela avait beau être mon premier duel de mages, j’étais à peu près sûr qu’apparaître pétrifié devant son adversaire n’était pas une tactique très efficace.

    – Ça va aller, dis-je en reprenant un rythme régulier en direction de l’oasis.

    – Nephenia a raison, insista Panahsi, qui soufflait et suait d’avoir pressé la marche pour nous rattraper. (Il avait le bras droit le long du bandage serré qui lui maintenait les côtes en place.) Tu n’es pas obligé de défier Tennat pour me venger.

    Je ralentis le pas, résistant à l’envie de lever les yeux au ciel. Panahsi avait toutes les qualités pour incarner l’un des mages les plus doués de notre génération. Il aurait peut-être même pu devenir un jour la figure de proue de notre clan à la cour, ce qui aurait été dommage, parce que son corps naturellement musclé était déformé par sa passion pour les petits gâteaux aux baies jaunes, et ses traits fins rongés par les boutons, autre conséquence desdits petits gâteaux. Mon peuple connaît de nombreux sorts, mais aucun contre l’obésité ni l’acné.

    – Kelen, ne les écoute pas ! me cria Tennat comme nous approchions du cercle des colonnes en marbre blanc.

    Il se tenait dans un périmètre d’un mètre de diamètre dessiné sur le sable, les bras croisés sur sa chemise en lin noir, dont il avait découpé les manches pour que tout le monde puisse constater qu’il avait fait étinceler non pas une, mais deux de ses bandes. Les encres métalliques de ses tatouages chatoyaient et tourbillonnaient sur la peau de ses avant-bras tandis qu’il invoquait déjà la magie du souffle et du fer.

    – Je trouve ça mignon de sacrifier ta vie juste pour défendre l’honneur de ton obèse de pote, ajouta-t-il.

    Un chœur de gloussements s’éleva parmi les autres initiés, dont la plupart, très excités, se tenaient derrière Tennat. Tout le monde adore les bagarres. Sauf le perdant, bien entendu.

     

    Alors, tentés?

  • [Livre] Bride stories - T08

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    Lecture terminée le : 21 avril 2020

     

    Résumé : Après l’attaque des Hargal, le village se reconstruit petit à petit. Hélas, la famille de Pariya a vu sa maison ravagée par les flammes, et le trousseau de la jeune fille a complètement brûlé… Dans ces conditions, inutile de parler de mariage : il faut tout reprendre à zéro !


    Auteur : Kaoru Mori

     

    Edition : Ki-oon

     

    Genre : Manga

     

    Date de parution : 08 Septembre 2016

     

    Prix moyen : 7,65€

     

    Mon avis : Le premier chapitre de ce tome 8nous retient un instant auprès d’Anis et Shirin.
    Les deux amies semblent s’épanouir dans leur nouvelle vie. Shirin a une bonne influence sur Anis en la poussant à dépasser sa timidité pour exprimer ses sentiments. On voit peu leur mari, mais le peu qu’on le voit renforce l’idée que je me faisais de lui. Il aime profondément son épouse et est d’une grande générosité. Peu d’hommes auraient accepté de prendre à sa charge 4 personnes supplémentaires (Shirin, son fils et les parents de son défunt mari) juste pour faire plaisir à sa femme.
    J’ai été choquée par l’attitude d’une servante qui semble prendre un malin plaisir à essayer de monter Shirin contre Anis et leur époux contre les deux amies.
    Je me demande quel est son but et si on en entendra encore parler.

    Puis, on retourne auprès d’Amir et Karluk. Le village a été durement touché par l’attaque des Hargal et de nombreuses maisons sont détruites.
    Tout le monde, hommes, femmes et enfants, mettent la main à la pâte pour remettre le village en état.
    La maison de Pariya a été détruite, et, catastrophe pour la jeune fille, son trousseau a été détruit. Or pas de trousseau, pas de mariage.
    Il faut donc s’atteler à la tâche titanesque de tout refaire. La jeune fille voir ce coup du sort comme un signe qu’elle ne se mariera jamais.

    J’ai trouvé la famille de Pariya très dure avec elle. Jamais un mot d’encouragement, toujours des avertissements négatifs.
    On voit qu’avec un peu de bienveillance, Pariya est capable de donner le meilleur d’elle-même.
    D’autant plus que son prétendant semble vouloir l’épouser telle qu’elle est et qu’il ne s’attend pas à la voir se transformer en petite fourmi travailleuse, bien docile et silencieuse. Il ne semble pas le souhaiter non plus.
    Pariya est intimidée par Amir qu’elle trouve trop parfaite pour s’en inspirer.
    Mais elle va rencontrer une jeune fille qui a toutes les qualités d’Amir mais qui n’ose pas s’exprimer et s’affirmer.
    Les deux jeunes femmes ont peut-être beaucoup à apprendre l’une de l’autre. Peut-être une belle amitié en perspective ?
    Un mot enfin pour le grand absent de ce tome : Smith notre explorateur qui est pour moi le centre de l’histoire, puisque c’est à travers ses yeux que l’on découvre les différentes coutumes.
    Je suis sûre qu’on le retrouvera très vite, étant donné qu’il a promis de repasser dans les villages déjà visités sur le chemin du retour.
    J’ai hâte de lire le tome 9 mais je me le garde pour la prochaine fois que j’aurais besoin de faire une petite pause dans les romans !

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Les étranges sœurs

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    Lecture terminée le : 20 avril 2020

     

    Résumé : L'histoire des Etranges sœurs. De la Méchante Reine à la Bête, en passant par Ursula, Maléfique ou encore mère Gothel - elles sont toutes des légendes du mal. Mais il n'en a pas toujours été ainsi... Car on ne naît pas méchant, on le devient. Au fil du temps, trois étranges sœurs ont progressivement étendu leur influence, transformant des innocents en monstres pour écrire le destin des plus grands méchants jamais connus.

    Elles s'appellent Lucinda, Ruby et Martha, et elles incarnent le chaos. Mais aujourd'hui, tous ceux à qui elles ont fait du mal à travers le royaume réclament justice. Et quand la vérité éclatera, rien ne sera plus jamais pareil... Voici l'histoire de celles qui tiraient les fils du destin.


    Auteur : Serena Valentino

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 20 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Je pensais que ce tome était le dernier de la saga, il avait en tout cas été présenté comme tel. Et là, je découvre qu’un tome 6, mettant à l’honneur Cruella d’Enfer, est prévu en VO pour juillet 2020.
    Du coup, je ne sais plus du tout quand cette saga se terminera et, vu le nombre de méchants existant chez Disney, il y a de quoi faire !

    Toujours est-il que ce 5ème tome marque la fin d’un cycle : celui des trois sœurs. Présentes plus ou moins dans l’ombre depuis le tome 1, les 3 sœurs semblent tirer les ficelles de plus ou moins tout ce qui se magouille de pas très joli dans les différents royaumes.
    Alors il était évidemment nécessaire de finir par élucider les mystères de leur vie.
    J’ai été assez mitigée sur ce tome. J’ai beaucoup aimé les révélations sur les origines des trois sœurs et sur le pourquoi de leur folie.
    Mais parfois, j’ai eu l’impression que l’auteur sautait des passages de l’histoire pour aller plus vite.
    J’ai trouvé aussi qu’il y avait beaucoup trop de dialogue pour trop peu de narration pour les relier entre eux.
    Il y a aussi un manque, une incohérence. On sait depuis le tome précédent que Circé est la fille des trois sœurs qui l’ont créée par magie. On sait également qu’elles l’on créée pour remplacer leur petite sœur Circé, tirée accidentellement par Maléfique lorsqu’elle était jeune.
    Bien. Et elle sort d’où cette sœur ? Parce que rien, dans le livre n’évoque la naissance d’une sœur. Pourtant, vu son importance pour les trois sœurs, on serait en droit d’attendre à ce qu’on en parle dans une histoire qui est censé retracer toute leur existence.
    J’aurais également aimé connaitre l’origine de Pflanze qui les accompagne depuis un temps indéterminé.
    La plus belle surprise de ce tome est les illustrations qu’il contient : carte des royaumes, arbres généalogiques, illustrations de début de chapitres…
    La fin n’en est pas vraiment une. Elle est ouverte et on se demande ce qui pourrait en découler.
    Pour bien tout comprendre, il me semble indispensable de lire les tomes dans l’ordre. Car s’ils semblent indépendants les uns des autres, ils ne le sont pas vraiment et le fil conducteur est bien présent (surtout sur les trois derniers tomes).
    Dans ce tome, on pressent également un bouleversement chez les fées. Malgré la violente opposition de la fée marraine et de ses acolytes les trois fées, Oberon et Nounou veulent changer les choses et il semblerait que plusieurs fées, notamment la fée bleue, soient d’accord avec eux. J’ai regretté que cet aspect ne soit pas plus développé.
    Puisqu’on sait qu’un 6ème tome est à paraitre, et que la traductrice de la saga a confirmé deux tomes supplémentaires, j’ai bon espoir de voir des réponses aux questions que je me pose encore.

     

    Un extrait : Les étranges sœurs étaient prises dans le crépuscule éternel. Dans la terre des rêves, tout n’était que chaos et magie. Leur chambre semblait plus petite maintenant que Circé avait éteint tous les miroirs pour les punir de ce qu’elles avaient fait subir à Gothel ainsi que pour la mort de Maléfique, d’Ursula et de la reine Grimhilde.
    Cette fois, les sœurs craignaient sérieusement que Circé ne leur pardonne pas. Elles étaient allées trop loin. Elles ne savaient même plus précisément pourquoi Circé les avait bannies dans les ténèbres et les privait de son amour, mais cela leur brisait le cœur tout en alimentant leur rage et leur terreur.
    Lucinda n’oubliait pas sa promesse : détruire tous ceux que Circé aimait.
    Pour les trois sœurs, la terre des rêves avait perdu sa magie. Elles ne distinguaient plus les remous du chaos et ne pouvaient plus utiliser leurs pouvoirs.
    Les miroirs restaient sombres et froids. Elles étaient démunies, prisonnières, seules avec leur folie qui les menait lentement mais sûrement à la catastrophe et au désespoir.
    Martha et Ruby, assises par terre, pleuraient à gros sanglots. Elles portaient les mêmes robes déchirées et tachées de sang depuis le rituel qu’elles avaient réalisé afin de communiquer avec Maléfique durant son combat contre le prince Philippe. La mort de la fée noire semblait déjà loin… Elle venait pourtant à peine de se produire.
    Elles n’avaient guère eu le temps de pleurer leur chère fée-sorcière-dragon avant d’assister aux derniers jours de Gothel.

    - Maudite soit Gothel, s’écria Lucinda en arpentant la pièce. Sans elle, Circé nous aurait peut-être pardonnées. Et si elle apprenait la vérité ? Que penserait-elle de nous ?

    Elle regarda ses sœurs, trop occupées à sangloter pour l’écouter. Elles avaient toujours eu l’impression de ne former qu’une seule et même personne toutes les trois mais, pendant un bref instant, Martha et Ruby lui semblèrent complètement étrangères. Totalement différentes et séparées d’elle. La sensation la prit par surprise et elle comprit ce que Circé ressentait en les voyant.

     

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  • [Livre] La chorale des dames de Chilbury

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    Lecture terminée le : 19 avril 2020

     

    Résumé : Angleterre, début de la Seconde Guerre mondiale. Primrose Trente, récemment arrivée à Chilbury, invite les femmes du village à transgresser le décret du pasteur fermant la chorale en l'absence d'hommes. Le groupe réunit une veuve inquiète pour son fils, la plus belle fille des environs, sa petite soeur, une réfugiée juive et une sage-femme louche. Elles résistent au malheur par le chant.


    Auteur : Jennifer Ryan

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : janvier 2019

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : L’histoire commence par une décision qui indigne ces dames. Puisque les hommes, en cette année 1940, sont tous (ou presque) partis au front, le pasteur décide de dissoudre la chorale.
    Indignation (quasi) générale. Comment ? Les femmes seraient assez bonnes pour prendre la place de leurs maris au travail, assez bonnes pour participer à l’effort de guerre, mais ne pourrait pas chanter sans les hommes ?!!!!

    Et puis quoi encore ? (Ca, c’est pas elles, c’est moi, mais elles ne doivent pas en penser moins).
    Dans ce livre, on plonge d’autant plus dans le quotidien de ce petit village qu’on découvre l’histoire à travers les lettres ou les journaux intimes écrits par les membres de la chorale.
    Au moment où commence l’histoire, la guerre est bien présente (d’ailleurs le livre s’ouvre sur l’enterrement du fils d’un notable tué en mer du nord) mais elle est loin.
    Certes, il y a des restrictions, des tickets de rationnement, des règles de sécurité, mais la guerre a surtout lieu sur le continent et l’Angleterre n’a pas encore été touchée par les bombardements.
    Dans les journaux intimes, comme dans les lettres, on découvre les différentes personnalités sans filtre.
    J’ai beaucoup aimé Ms Tilling qui parait un peu moralisatrice au premier abord mais se révèle d’une force et d’une gentillesse exceptionnelle.
    Les deux sœurs Kitty et Venetia, m’ont agacée. Toutes les deux semblent ne pas prendre conscience des réalités de la guerre.
    Kitty n’a que 13 ans, elle reste quand même agaçante jusqu’au bout malgré son évolution.
    Par contre, j’ai vraiment apprécié l’évolution de Venetia.
    Il y a aussi des personnages dont je doute qu’ils soient capables d’évolution tels qu’Edwina, la sage-femme sans scrupule et au sombre passé du village ou le général Winthrop, père de Kitty et Venetia, qui s’accrochent à ses privilèges de classe.
    Chacune de ces femmes a quelque chose à raconter, un même évènement peut nous être rapporté de 3 ou 4 manières différentes, nous donnant une vue d’ensemble plus juste que ne l’aurait fait un texte à la troisième personne.
    Au fil de l’histoire, la guerre devient de plus en plus présente. On en n’est pas encore aux bombardements de Londres, mais les villes côtières, comme Douvres, commencent à être touchées.
    La tension et les drames de la guerre se répercutent jusque dans la vie privée des protagonistes.
    Dans un monde où la mort peut tomber du ciel à tout moment, elles vont devoir prendre des décisions qui impacteront leur vie entière.
    Les femmes s’affirment et alors qu’on est accaparés par la Chorale, les manigances d’Edwina, les amours de Venetia, les chimères de Kitty, se produit un évènement que je n’ai pas vu venir et qui m’a donné l’impression, comme les protagonistes, d’avoir reçu un coup sur la tête.
    J’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire et ses personnages, son style très british et sa grande douceur malgré les évènements tragiques qu’il évoque.
    Une jolie petite pause dans les romans de fantasy et les thrillers. Un roman à lire en prenant son temps et en savourant la belle plume de l’auteur.

     

    Un extrait : Premier enterrement de la guerre, et la chorale de notre petit village n’a même pas été capable de chanter juste. Les mots « Saint, saint, saint » se sont envolés comme s’ils étaient pépiés par une volée de moineaux poussifs. La faute n’en était pas à la guerre, ni à ce jeune chenapan d’Edmund Winthrop, coulé par une torpille dans son sous-marin, ni même à la direction désastreuse du pasteur. Non : nous donnions là l’ultime prestation de la chorale de Chilbury. Notre chant du cygne.

    « Je ne vois pas pourquoi on devrait arrêter », a lancé sèchement Mrs. B. quand nous nous sommes assemblées ensuite dans le cimetière brumeux. « Ce n’est pas comme si nous étions une menace pour la sécurité nationale.

    – Tous les hommes sont partis », ai-je soufflé en retour, consciente que nos voix portaient de façon gênante dans la foule réunie pour l’enterrement. « Le pasteur dit qu’il ne peut pas y avoir de chœur sans hommes.

    – Et pourquoi, sous prétexte que les hommes sont partis à la guerre, devrions-nous dissoudre la chorale ? Au moment précis où nous en avons le plus besoin ! Non mais, qu’est-ce qu’il va supprimer ensuite ? Ses carillonneurs bien-aimés ? Le culte du dimanche ? Noël ? Il y a des limites ! » Elle a croisé les bras, exaspérée. « D’abord, on nous confisque nos hommes pour les envoyer combattre, ensuite on nous force à travailler, nous autres femmes, puis on rationne la nourriture et maintenant, on dissout notre chorale. D’ici à ce que les nazis arrivent, il ne restera plus rien, sauf une poignée de malheureuses prêtes à se rendre.

    – Mais c’est la guerre, ai-je répliqué, essayant de tempérer ses récriminations. Nous autres femmes devons assumer une charge de travail supplémentaire pour la bonne cause. Cela ne me dérange pas de faire l’infirmière à l’hôpital, même si c’est assez lourd, en plus de mes tâches au dispensaire du village qu’il faut maintenir ouvert.

    – La chorale fait partie de la vie de Chilbury depuis l’aube des temps. Il y a quelque chose de réconfortant à chanter ensemble. » Elle a bombé le torse, sa haute silhouette carrée évoquant celle d’un maréchal corpulent.

    Le cortège a pris la direction du manoir de Chilbury pour le verre de sherry et le sandwich au concombre de rigueur.

    J’ai soupiré : « Edmund Winthrop. À vingt ans seulement, sauter en mer du Nord…

     

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