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  • [Film] Le monde de Narnia, chapitre 3 : L’odyssée du passeur d’aurore

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    Titre original : The chronicles of Narnia : the voyage of the dawn treader

    Réalisé par : Michael Apted

    Date de sortie : 8 décembre 2010

    Genre : Aventure

    Pays d’origine : USA

    Durée : 1h55

    Casting : Georgie Henley, Skandar Keynes, Ben Barnes, Will Poulter…

    Résumé : Happés à l’intérieur d’un intriguant tableau, Edmund et Lucy Pevensie, ainsi que leur détestable cousin Eustache, se retrouvent subitement projetés dans le royaume de Narnia, à bord d’un navire majestueux : le Passeur d’Aurore.
    Rejoignant Caspian, devenu roi, et l’intrépide souris guerrière Ripitchip, ils embarquent pour une périlleuse mission dont dépend le sort même de Narnia. A la recherche de sept seigneurs disparus, nos voyageurs entament un envoûtant périple vers les îles mystérieuses de l’Est, où ils ne manqueront pas de rencontrer tant de créatures magiques que de merveilles inimaginables. Mais ils devront surtout vaincre leurs peurs les plus profondes en affrontant de sinistres ennemis, tout en résistant à de terribles tentations auxquelles ils seront confrontés. 
    Il est temps pour eux de faire preuve d’un courage légendaire au cours d’une odyssée qui les transformera à jamais et les emportera au bout du monde, où le grand Lion Aslan les attend.

    Mon avis : Alors que Susan et Peter ont rejoint leurs parents en Amérique, Edmund et Lucy ont été confiée à leur oncle. La traversée de l’Atlantique ayant été rendu impossible par les allemands, les deux plus jeunes Pevensie doivent rester en Angleterre.
    Le cousin Eustache est un vrai petit abruti, sûr de son bon droit (et quand on voit que l’oncle ne prend même pas la peine de répondre à Lucy qui lui demande si elle doit commencer à préparer le repas, on se doute d’où il tire ses mauvaises manières).

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    Lorsque Lucy et Edmund sont entrainés à Narnia, Eustache qui était venu les tourmenter dans la chambre de Lucy est happé avec eux. Et le moins qu’on puisse dire c’est que le choc est grand ! D’abord il n’a jamais cru à Narnia et ensuite, alors qu’il s’est toujours conduit en tyran avec ses cousins, ici ce sont des souverains et tout le monde le regarde de travers (Ca ne peut pas lui faire de mal !!!).

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    En fait Eustache me fait penser à Edmund dans le premier film (en pire). Espérons que comme Edmund, son séjour à Narnia le fera grandir, mûrir et évoluer. Il va en tout cas subir certaines transformations…Maris est ce que ce sera pour le mieux ?
    Le film est plus sombre que le premier opus mais tout de même moins que le deuxième.
    J’ai un peu de mal avec les repères temporels : dans le premier chapitre, les quatre Pevensie règnent de longues années, mais dans le monde réel, il ne s’est écoulé que peu de temps puisque leur absence n’a pas été remarquée. Dans le second chapitre, il s’est écoulé 1 an à Londres et 1300 ans à Narnia. Dans ce film, Caspian dit qu’il s’est écoulé 3 ans.

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    Il s’est passé plusieurs mois à Londres depuis le second opus, puisque Eustache se plaint que ses cousins sont chez lui depuis 2 mois. Comme ils n’ont sûrement pas débarqué de Narnia et emménagé chez lui immédiatement, le temps humain écoulé doit être au moins de 3 mois. Au vu des repères temporels déjà donnés, il devrait s’être écoulé dans les 325 ans… et non seulement trois ans. C’est perturbant cette histoire ! (Il faudra que je lise les livres pour voir si c’est plus clair…)
    Pendant tout le film, je ne sais pas pourquoi, mais je me suis méfiée du capitaine. Peut être trop sur de lui, trop indépendant. Est-ce que la suite du film confirmera ou infirmera mes doutes ? D’un coté, je me disais qu’il y avait sûrement un traitre dans l’histoire, d’un autre qu’ils avaient suffisamment d’emmerdes comme ça…
    Ripitchip est toujours aussi infernal : il parle tout le temps, mais il est toujours aussi attachant.

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    Aslan, encore plus que dans le deuxième film, n’a qu’un rôle secondaire. Sans doute parce que les enfants Pevensie sont de plus en plus capables de se passer de lui.

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  • [Livre] Reines, maitresses et favorites – La marquise de Pompadour

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    Résumé : Jeanne-Antoinette Poisson nait à Paris en 1721. Son père, écuyer du duc d’Orléans, est contraint à l’exil après des malversations et c’est l’un des amants de sa mère qui l’élèvera. A 20 ans, la jeune femme « belle à miracle » épouse l’un des riches neveux de son protecteur. Femme d’esprit d’une grande beauté, elle fréquente tous les salons à la mode et s’y fait remarquer. Mais sa vie change radicalement le jour où elle croise, lors d’une chasse, le roi Louis XV.

    Auteur : Collectif

     

    Edition : Hachette Collection      

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : septembre 2014

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Cet ouvrage est sur le même format que la reine Margot, à savoir un texte chronologique centré sur la personne présentée, ici Jeanne Poisson, agrémenté d’encarts présentant les divers personnages qui gravitent autour d’elles, de magnifiques illustrations, reproductions pour la plupart d’œuvres de maîtres, et de pages détaillant des points particuliers comme les usages de la cour.
    Le livre est très complet et j’ai appris des choses que je n’avais encore jamais lues, comme le fait que Louis XV ait élevé la marquise au rang de duchesse, bien qu’elle n’en ait pas eu le titre.

    A la fin du livre, on a une frise chronologique qui nous indique sur une double page les moments clefs de la vie de la marquise. Ils sont ainsi visibles du premier coup d’œil.

    Bien sur, en 55 pages, le livre n’aborde que superficiellement la vie de la Marquise mais cette série permet de connaître l’essentiel et peut être très utile pour parfaire un peu sa culture générale (et servira aussi pour les exposés des collégiens/lycéens.)

     

    Un extrait : Après avoir fait ses études au couvent des Ursulines à Poissy de 1726 à 1730, le petite Jeanne-Antoinette, surnommée Reinette, prend des cours de théâtre avec l’auteur dramatique Crébillon. On fait aussi appel aux meilleurs professeurs pour lui enseigner la danse et le dessin. Mais c’est dans le chant, auquel la jeune fille est formée par le célèbre ténor Jélyotte, qu’elle excelle.

    Allié à sa beauté, ce talent la fait vite remarquer dans les meilleurs salons parisiens. Reçue chez Mme D’Angervilliers, elle suscite l’enthousiasme général en interprétant le grand air d’Armide, de Lully. On la retrouve chez Mme de Tencin, où elle fait la connaissance de Montesquieu, de Marivaux, de Fontenelle, de Piron et de Duclos. Ravie de côtoyer des hommes de lettres aussi célèbres, l’adolescente écoute avec fascination leurs conversations brillantes et rit volontiers à leurs bons mots.

     

  • [Film] Le monde de Narnia, chapitre 2 : Le prince Caspian

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    Titre original : The chronicles of Narnia : Prince Caspian

    Réalisé par : Andrew Adamson

    Date de sortie : 25 juin 2008

    Genre : Aventure

    Pays d’origine : USA

    Durée : 2h23

    Casting : Ben Barnes, Georgie Henley, Skandar Keynes…

    Résumé : Un an après les incroyables événements du Monde de Narnia - Chapitre 1, les nouveaux rois et reines de Narnia sont de retour dans ce royaume magique. Mais à Narnia, plus de 1000 années se sont écoulées. L'Age d'Or du royaume est depuis longtemps révolu, et ce n'est plus maintenant qu'une légende. Les animaux parlants et les créatures mythiques ont disparu, ils ne sont plus évoqués que comme les héros d'un folklore que l'on perpétue chez les Telmarins, une race d'humains dirigée par le maléfique roi Miraz, qui règne sans pitié sur Narnia. Même si l'on se souvient encore du nom d'Aslan dans la forêt, le puissant lion n'est pas revenu depuis un millier d'années.
    Les quatre enfants ont été rappelés à Narnia par le Prince Caspian, le jeune héritier du trône des Telmarins. Sa vie est en danger : son oncle Miraz cherche à l'éliminer afin que son propre fils nouveau-né puisse monter sur le trône à sa place. Avec l'aide du gentil Nain rouge, d'une courageuse souris parlante nommée Ripitchip, et du Nain noir aigri et revêche Nikabrik, les Narniens, menés par les puissants rois Peter et Caspian, s'engagent dans une formidable quête à la recherche d'Aslan, afin de sauver Narnia de la tyrannie de Miraz et de rendre sa gloire et sa magie au royaume....

    Les récompenses : Le film a remporté le Teen Choise Award 2008 du meilleur film d’Action/Aventure

    Mon avis : Peter, Susan, Edmund et Lucy sont effarés par les changements advenus à Narnia. Il fallait s’y attendre : déjà après avoir passé de longues années à régner, ils s’étaient rendu compte en rentrant chez eux que leur absence n’avait duré que peu de temps. On pouvait donc se douter qu’en une année dans le monde humain, beaucoup de temps s’était écoulé à Narnia. De plus, leur départ ayant été brutal, Narnia avait été soudainement privé de ses souverains.
    A Narnia, en 1300 ans, le pouvoir a fini par échouer entre les mains d’une famille disons dysfonctionnelle. L’oncle, régent du royaume, veut tuer son neveu pour transmettre le trône à son propre fils.

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    Le neveu, Caspian, en grave danger, souffle dans une corne, sans savoir ce qu’elle a comme pouvoir.

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    Et voilà Peter, Susan, Edmund et Lucy de retour à Narnia.

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    A ceci près que pour les humains et Narniens actuels, ils sont presque un mythe, tout comme Aslan, qui a disparut en même temps qu’eux.
    Le choc est grand pour les 4 anciens souverains : les arbres sont inertes, les animaux sont presque tous redevenus sauvages…
    Les nains Nikabrik et
    Trompillon ont un humour assez noir et décalé.

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    Si Lucy et Susan sont égales à elles-mêmes, si Edmund semble avoir mûri, Peter, lui, semble avoir prit la grosse tête : Il décide seul comme s’il était le seul souverain de Narnia, n’écoute rien ni personne… avant même d’être revenu à Narnia, il se battait avec quiconque le bousculait, lui, le grand roi Peter…A plusieurs reprises, Susan tente de lui rappeler qu’en Angleterre, il n’est pas roi, il n’est qu’un ado parmi tant d’autres…
    Avec leurs barbichettes et leur accent, les Telmarins ressemblent à s’y méprendre à des espagnols. Les Narniens racontent qu’ils les ont exterminés et que les survivants ont du se terrer dans la forêt. On dirait que la conquête des Amériques par les espagnols a été reconstituée ici (même les armures des soldats ressemblent à celles des conquistadors).

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    Ce volet est plus sombre que le précédent : les héros sont plus âgés et l’émerveillement de la découverte de Narnia a disparu au profit d’une guerre pour la survie, une guerre bien différente de celle qui avait opposé les Narniens à la reine blanche (qui revient nous faire un coucou dans ce film d’ailleurs, toujours aussi givrée, sans mauvais esprit).
    L’arrogance de Peter va lui jouer des tours, tout comme la soif de vengeance de Caspian (mais lui, on peut le comprendre).


     

  • C'est lundi que lisez vous #39

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez vous?

  • [Livre] Jane Eyre

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    Résumé : Orpheline, Jane Eyre est recueilli à contrecœur par une tante qui la traite durement. Placée dans un orphelinat, elle y reste jusqu'à l'âge de dix-huit ans. Elle devient alors institutrice dans une famille et tombe passionnément amoureuse du père de son élève. Un amour partagé, auquel elle résistera d'abord. Mais son sentiment, plus fort que tout, aura raison de ses incertitudes.

     

    Auteur : Charlotte Brontë

     

    Edition : Livre de Poche

     

    Genre : Classique étranger

     

    Date de parution : 16 octobre 1847 (1ère publication)

     

    Prix moyen : 4€

     

    Mon avis : Il y a quelques années, j’ai vu l’adaptation cinéma de ce livre et j’avais beaucoup aimé. Comme je me doutais que le livre était plus riche que le film, j’ai décidé de le lire.
    J’ai laissé passer suffisamment de temps entre le visionnage du film et ma lecture, pour ne pas être tentée de faire de multiples comparaisons entre les deux.
    J’aime beaucoup le style d’écriture, qui est simple sans envolées lyriques.

    Pour décrire Lowood, l’école de charité où est envoyé Jane, Charlotte Brontë s’est inspirée de l’école de Cowan Bridge où elle fut envoyée avec ses sœurs. Cette école, malgré son excellente réputation, n’était pas chauffée, la nourriture était insuffisante et préparée sans hygiène, le directeur, un pasteur tyrannique et une des institutrices, Miss Andrews faisait preuve d’une grande cruauté. Ces personnes vont trouver leur pendant dans Jane Eyre sous les traits de M. Brocklehurst et de Miss Scatcherd. C’est lors de leur séjour dans cette école que les sœurs aînées de Charlotte contractent la tuberculose et décèdent à peine retirées de l’établissement. Cet évènement, qui a énormément marqué Charlotte (d’autant que la tuberculose va emporter presque tous les membres de la famille), est reporté dans Jane Eyre à travers l’histoire d’Helen Burns, l’amie de la jeune orpheline.
    Tout comme sa sœur Anne, Charlotte s’est grandement inspirée de sa propre vie pour créer Jane, son personnage principal. Comme Jane, Charlotte a été enseignante dans son ancienne école, puis institutrice dans une famille. Son physique lui-même semble correspondre à la description qui est faite de Jane.
    Au niveau des personnages, j’aime beaucoup Jane, qui est très lucide sur ses défauts même si elle se montre parfois sévère envers elle-même.
    Rochester est plus dur à cerner, mais plus on avance dans le livre, plus on comprend son attitude.
    En revanche, Saint-John m’a énervée. En tant que pasteur, je trouve qu’il méprise trop les tâches humbles : il rêve de grandes actions et de gloire, ce qui, à mon sens, en fait un mauvais ministre. Son attitude vis-à-vis de Jane est pénible : il agit comme si elle devait lui obéir en tout alors que c’est lui qui lui est redevable, ce qu’il semble facilement oublier. J’aurais aimé que Jane soit moins réservée et lui dise ses quatre vérités, mais ce n’était pas vraiment les manières de l’époque.
    Je ne me rappelle pas qu’il ait été si insupportable dans le film !
    Je me souvenais de la fin, mais elle est bien plus développée dans le livre et donne bien plus de détails. J’ai beaucoup apprécié que Jane, à la fin du roman, nous donne des nouvelles de ce que sont devenus les personnages dont elle était le plus proche.
    Il me restera à lire les hauts de Hurlevent et j’aurais ainsi lu les œuvres principales de toutes les sœurs Brontë !

    Un extrait : Depuis ma conversation avec M. Loyd et la conférence que je viens de rapporter entre Bessie et Mlle Abbot, j'espérais un prochain changement dans ma position ; aussi combien étais-je impatiente d'une prompte guérison ! Je désirais et j'attendais en silence ; mais tout demeurait dans le même état. Les jours et les semaines s'écoulaient ; j'avais recouvré ma santé habituelle ; cependant, il n'était plus question du sujet qui m'intéressait tant. Mme Reed arrêtait quelquefois sur moi son regard sévère ; mais elle m'adressait rarement la parole.

    Depuis ma maladie, la ligne de séparation qui s'était faite entre ses enfants et moi devenait encore plus profonde. Je dormais à part dans un petit cabinet ; je prenais mes repas seule ; je passais tout mon temps dans la chambre des enfants, tandis que mes cousins se tenaient constamment dans le salon. Ma tante ne parlait jamais de m'envoyer en pension, et pourtant je sentais instinctivement qu'elle ne me souffrirait plus longtemps sous le même toit qu'elle ; car alors, plus que jamais, chaque fois que son regard tombait sur moi, il exprimait une aversion profondément enracinée.

    Éliza et Georgiana, obéissant évidemment aux ordres qui leur avaient été donnés, me parlaient aussi peu que possible. John me faisait des grimaces toutes les fois qu'il me rencontrait. Un jour, il essaya de me battre ; mais je me retournai contre lui, poussée par ce même sentiment de colère profonde et de révolte désespérée qui une fois déjà s'était emparé de moi. Il crut prudent de renoncer à ses projets. Il s'éloigna de moi en me menaçant, et en criant que je lui avais cassé le nez. J'avais en effet frappé cette partie proéminente de son visage, avec toute la force de mon poing ; quand je le vis dompté, soit par le coup, soit par mon regard, je me sentis toute disposée à profiter de mes avantages ; mais il avait déjà rejoint sa mère, et je l'entendis raconter, d'un ton pleureur, que cette méchante Jane s'était précipitée sur lui comme une chatte furieuse.

    Sa mère l'interrompit brusquement.

    «Ne me parlez plus de cette enfant, John, lui dit-elle ; je vous ai défendu de l'approcher ; elle ne mérite pas qu'on prenne garde à ses actes ; je ne désire voir ni vous ni vos sœurs jouer avec elle.»

    J'étais appuyée sur la rampe de l'escalier, tout près de là. Je m'écriai subitement et sans penser à ce que je disais :

    «C'est-à-dire qu'ils ne sont pas dignes de jouer avec moi.»

    Mme Reed était une vigoureuse femme. En entendant cette étrange et audacieuse déclaration, elle monta rapidement l'escalier ; plus prompte qu'un vent impétueux, elle m'entraîna dans la chambre des enfants et me poussa près de mon lit, en me défendant de quitter cette place et de prononcer une seule parole pendant le reste du jour.

    «Que dirait mon oncle Reed, s'il était là ?» demandai-je presque involontairement.

    Je dis presque involontairement ; car ces paroles, ma langue les prononçait sans que pour ainsi dire mon esprit y eût consenti. Il y avait en moi une puissance qui parlait avant que je pusse m'y opposer.

    «Comment ! s'écria Mme Reed, respirant à peine. Ses yeux gris, ordinairement froids et immobiles, se troublèrent et prirent une expression de terreur ; elle lâcha mon bras, semblant douter si j'étais une enfant ou un esprit.

    J'avais commencé, je ne pouvais plus m'arrêter.

    «Mon onde Reed est dans le ciel, continuai-je ; il voit ce que vous faites et ce que vous pensez, et mon père et ma mère aussi ; ils savent que vous m'enfermez tout le jour, et que vous souhaitez ma mort.»

    Mme Reed se fut bientôt remise ; elle me secoua violemment, et, après m'avoir donné un soufflet, elle partit sans ajouter un seul mot.

    Bessie y suppléa par un sermon d'une heure ; elle me prouva clairement que j'étais l'enfant la plus méchante et la plus abandonnée qui eût habité sous un toit. J'étais tentée de le croire, car je ne sentais que de mauvaises inspirations s'élever dans mon cœur.

     

  • Le tiercé du samedi #37

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres qui sont sur la liste virtuelle de souhait pour votre prochain anniversaire, ce que personne ne peut ignorer car vous y faite allusion sans arrêt

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Les Femmes au Quotidien de 1750 a Nos Jours

     

     

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    J'ai toujours préféré les autres époques à la notre. Ce livre, qui montre l'évolution des femmes, et pas seulement des privilégiées, est donc fait pour moi!!!!

     

     

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    Mesdames de France

     

     

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    En France, c'est la période comprise du règne de Louis XIV à celui de Louis XVI que je préfère (jusque avant la Révolution). Ma préférence va à la période du règne de Louis XV. Et comme dans les livres d'histoire, on se penche plus sur ses maîtresses que sur ses filles, j'ai très envie de découvrir ce livre sur Mesdames de France.

     

     

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    Le sacrifice du soir : Vie et mort de Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI

     

     

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    Je n'aime pas la Révolution elle-même mais je suis toujours très curieuse de ce qu'ont du subir les victimes de la Révolution (et non, je ne pense pas que Robespierre, Danton ou Marat soient des victimes). Quand on parle de cette période, on parle beaucoup du roi et de la reine, mais très peu de Madame Elisabeth. Et pourtant, la dernière lettre de la reine, qui ne lui est probablement jamais parvenue, lui était destinée.



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres dont vous avez eu le malheur de voir le film en premier et maintenant vous avez peur de les lire et de ne plus jamais supporter de voir le film

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Film] Le juge

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    Titre original : The judge

     

    Réalisé par : David Dobkin

     

    Date de sortie : 22 octobre 2014

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 2h21

     

    Casting : Robert Downey Jr, Robert Duvall, Billy Bob Thornton, Vincent d’Onofrio

     

    Résumé : Fils de magistrat, Hank Palmer, grand avocat, revient dans la petite ville de son enfance, où son père, qu'il n'a pas revu depuis longtemps, est soupçonné de meurtre. Il décide alors de mener l'enquête pour découvrir la vérité et, chemin faisant, renoue avec sa famille avec laquelle il avait pris ses distances …

     

    Mon avis : J’ai choisi ce film d’abord parce qu’il y a Robert Downey Jr et que j’aime beaucoup cet acteur, puis le résumé m’a définitivement convaincue de le voir.
    Hank Palmer est un grand avocat, mais de son propre aveu, il ne défend que des coupables car les innocents n’ont pas les moyens de le payer.

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    Contrairement à ce qu’il essaie de faire croire à ses adversaires, sa vie est loin d’être un conte de fée : oui il a une belle maison, mais son mariage bat sérieusement de l’aile.
    C’est lorsqu’il retourne dans la ville de son enfance, à l’occasion de l’enterrement de sa mère, que l’histoire commence vraiment.
    Un de ses frères semble avoir un retard mental, son père est un juge qui n’apprécie pas trop que son fils défende des coupables, ce qui vous donne une idée de l’harmonie familiale.

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    D’ailleurs, malgré le fait qu’il ne soit pas venu depuis des années, il est le seul à être gentil avec son frère handicapé et ce malgré son cynisme, son autre frère et le juge se montrant assez dur avec lui.

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    Quand son père est accusé de meurtre, Hank se bat à la fois contre la partie adverse et contre lui car le juge cache des choses et il est près à être condamné plutôt que de voir ses secrets révélés.

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    Ce procès va faire ressortir toutes les rancœurs qui couvent entre Hank et le juge.
    Bien que le film tourne autour du procès du juge Palmer, le sujet en est plus les interactions familiales que le procès lui-même. Ce dernier n’est que le prétexte pour que Hank reste dans sa ville d’origine et pour que la famille règle quelques comptes.
    L’issue du procès est sans réelle surprise si on l’a suivi. C’est logique. Et je n’ai pas été étonnée de la fin car une partie était logique et l’autre, on pouvait la deviner en observant l’attitude du procureur.

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    C’était un bon film, Robert Duvall est impressionnant, surtout quand on sait qu’il a plus de 80 ans. Et Robert Downey Jr est égal à lui-même.




  • [Livre] La reine des délices

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    Résumé : À la mort de son père, Josey décide qu'elle doit cesser ses caprices de petite fille et fait la promesse de se dévouer corps et âme à sa mère. Vingt ans plus tard, éteinte d'avoir été trop couvée, elle soigne sa solitude dans le placard de sa chambre, ou elle cache des monceaux de sucreries.
    Et le jour ou Della Lee Baker, battue par son compagnon, vient se réfugier dans cette même penderie, la vie de Josey bascule. Titillée par son aînée, elle s'ouvre enfin au monde et rattrape le temps perdu d'une jeunesse bridée. À 27 ans, elle commence enfin à vivre...

     

    Auteur : Sarah A. Allen

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : roman contemporain

     

    Date de parution : 20 octobre 2011

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Josey n’a vraiment aucune vie. Elle idéalise son père et sert quasiment d’esclave à sa mère pour expier d’avoir été une enfant difficile.
    Je trouve que tout le monde est à blâmer dans la réclusion presque forcée de Josey car tout le monde n’a à la bouche que le comportement qu’elle avait petite fille alors qu’elle a 27 ans. On l’enferme dans ce rôle d’enfant insupportable et elle ne peut pas en sortir malgré sa gentillesse.
    La mère de Josey, Margaret, est tout simplement affreuse. A un moment un des personnages dit qu’elle n’a fait un enfant que pour s’enchaîner définitivement à la fortune de son mari et son attitude semble corroborer les dires de cette personne. Elle dénigre sa fille sans arrêt, ne cesse de lui dire que se maquiller la rendrait vulgaire, que porter du rouge l’enlaidit, alors que c’est tout le contraire.
    Je pense qu’elle a surtout peur de perdre son esclave personnelle et qu’elle ne supporte pas l’idée que Josey pourrait attirer l’attention, se faire des amis, avoir une relation amoureuse, bref tout ce qui pourrait l’ouvrir au monde.
    Contrairement à ce qu’elle essaie de faire croire au tout début, ce n’est pas un hasard si Della Lee se réfugie dans la penderie de Josey. Elle a de bonnes raisons de vouloir venir en aide à la jeune femme, même si celle-ci ne la croie pas quand elle les lui révèle. Mais je pense que la vérité va bientôt lui être révélée. Tout le monde parle de son père comme d’un grand homme, mais tout le monde, la mère de Josey y compris, sais qu’il collectionnait les aventures. Josey est la seule à ne pas être au courant.
    Jake, le petit amie de Chloé, que l’on peut décrire comme étant la toute première amie de Josey, est un peu énervant, dans sa manière de croire que le pardon de Chloé lui est acquis. Il ne semble pas comprendre pourquoi elle veut savoir avec qui il l’a trompée, et pourquoi le seul fait qu’il le lui ait avoué et qu’il soit désolé ne suffit pas pour qu’elle lui pardonne. Ce n'est pas un méchant gars, et je crois qu’il est sincère dans son incompréhension, comme il ne comprend pas pourquoi le fait que Chloé n’ait choisi aucun meuble et garde toutes ses affaires dans un garde meuble poserait un problème.
    Adam est plus difficile à cerner, mais je pense qu’il a juste peur de souffrir. Il a beaucoup perdu et il se dit que si les choses n’évoluent jamais, il ne prend plus de risques.
    Le livre est bourré de manifestations surnaturelles mais elles sont légères : des livres qui apparaissent tous seuls quand Chloé en a besoin par exemple.
    La fin m’a sidérée. Honnêtement, je ne m’attendais pas du tout à ça ! j’étais vraiment sciée ! Mais j’ai adoré !

    Un extrait : — Della Lee Baker, que fais-tu dans ma penderie ?

    — Tu ne devrais pas laisser ta fenêtre ouverte ! N’importe qui pourrait entrer.

    Elle contredisait à elle seule la croyance bien ancrée selon laquelle l’huile essentielle de menthe poivrée sur l’appui d’une fenêtre et le seuil d’une porte empêchait toute intrusion de visiteur indésirable. Depuis des années, la mère de Josey avait appris à chacune de leurs employées à en badigeonner la maison pour maintenir les intrus à distance. Du coup, leur intérieur embaumait les fêtes de Noël tout au long de l’année.

    Josey fit un pas en arrière et tendit la main.

    — Sors d’ici !

    — Je ne peux pas.

    — Bien sûr que si.

    — Je dois me planquer.

    — Je vois, et naturellement, le premier endroit auquel tu as pensé, c’est ma chambre.

    — Qui aurait l’idée de venir me chercher ici ?

    Les femmes brusques avaient des manières brusques.

    Della Lee essayait-elle de lui dire qu’elle était en danger ?

    — Bon, d’accord, je t’écoute. Qui te recherche, Della Lee ?

    — Peut-être personne. Peut-être qu’ils n’ont pas encore découvert ma disparition.

    À la surprise de Josey, Della Lee fit soudain coulisser la fausse cloison au fond de la penderie.

    — En parlant de découvertes, regarde celle que j’ai faite !

    Elle avait dégagé le grand espace dissimulé derrière les vêtements. Le sol y était jonché de romans à l’eau de rose, de catalogues et de magazines, mais la plus grande partie du placard secret était occupée par des étagères pleines de nourriture : paquets de biscuits, rangées de bonbons, tours de soda.

    Josey fut prise d’une panique soudaine. Elle était censée être heureuse. Et la plupart du temps elle l’était maladroitement, à sa manière. Certes, elle n’aurait jamais la beauté de sa mère ni la personnalité de son défunt père. Elle était pâlotte, quelconque, un peu trop ronde, et elle l’acceptait. Mais la nourriture la réconfortait. Elle comblait les vides. Et Josey préférait la cacher, afin de pouvoir se régaler sans s’inquiéter de ce que pensaient les autres, ni craindre de décevoir sa mère.

    — Je dois d’abord piger deux trois trucs, dit Della Lee en refermant la cloison, maintenant qu’elle s’était bien fait comprendre.

    Elle connaissait à présent le secret de Josey. Ne révèle pas le mien et je ne révélerai pas le tien.

    — Ensuite, poursuivit-elle, je partirai vers le nord.

    — Tu ne peux pas rester ici. Je vais te donner de l’argent. Tu pourras aller à l’hôtel.

    Josey se tournait, pour prendre son portefeuille et distraire ainsi Della Lee de sa nourriture. Mais elle s’interrompit net.

    — Attends ! Tu quittes Bald Slope ?

    — Comme si toi tu ne rêvais pas de t’arracher de ce trou ! fit Della Lee en s’appuyant en arrière sur ses bras tendus.

    — Ne sois pas ridicule. Je suis une Cirrini.

    — Dis-moi si je me trompe, mais ce ne seraient pas des brochures de voyage dans ton placard secret ?

    Josey, irritée, tendit de nouveau la main.

    — Sors d’ici !

    — On dirait que je suis arrivée à temps. Ce n’est pas le placard d’une femme heureuse, Josey.

    — Au moins, moi, je ne me cache pas dedans.

    — Je parie que ça t’arrive.

    — Va-t’en.

    — Non.

    — Ça suffit. J’appelle la police.

    Della Lee se mit à rire, se moquant ouvertement de Josey. Ses dents de devant un peu de travers lui allaient bien, lui donnaient un air excentrique et insolent. C’était le genre de femme qui pouvait se permettre n’importe quoi, sans aucune limite.

    — Et qu’est-ce que tu vas leur dire ? « Il y a une femme dans ma penderie, venez vite ? » Ils risquent de trouver ta planque.

    Josey voulut voir si Della Lee bluffait. Cela lui ferait les pieds. Tant pis si tout le monde apprenait qu’elle avait de la nourriture dans son placard. Mais son cœur se mit à battre plus fort. Elle se racontait des histoires. C’était déjà assez gênant d’être si loin de l’image de la belle du Sud, avec son poids, ses cheveux indomptables, son fantasme de quitter sa mère qui avait besoin d’elle, son envie de partir sans jamais regarder en arrière. Les filles respectables prennent soin de leur mère. Et surtout, elles ne cachent pas des montagnes de sucreries dans leur placard.

     

  • [Film] Papa ou maman

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    Titre original : Papa ou maman

    Réalisé par : Martin Bourboulon

    Date de sortie : 4 février 2015

    Genre : Comédie

    Pays d’origine : France, Belge

    Durée : 1h25

    Casting : Marina Foïs, Laurent Lafitte, Alexandre Desrousseaux

    Résumé : Florence et Vincent Leroy ont tout réussi. Leurs métiers, leur mariage, leurs enfants. Et aujourd’hui, c’est leur divorce qu’ils veulent réussir. Mais quand ils reçoivent simultanément la promotion dont ils ont toujours rêvée, leur vie de couple vire au cauchemar. Dès lors, plus de quartier, les ex-époux modèles se déclarent la guerre : et ils vont tout faire pour NE PAS avoir la garde des enfants.

    Les récompenses : Le film a obtenu le prix du public Studio Ciné Live au cours du Festival International du Film de Comédie de l’Alpe d’Huez 2015.

    Mon avis : Florence et Vincent divorcent. Tout est réglé, tout se passe bien. Et puis Florence apprend quelque chose qui la contrarie et en représailles accepte une promotion à l’étranger.

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    Elle qui devait avoir la garde exclusive des gosses pendant les 5 mois que Vincent doit passer avec médecins sans frontières déclare dans le bureau de la juge qu’elle ne prendra pas les gosses.

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    Excédée par la dispute, la juge tranche : ce sont les enfants qui décideront avec lequel de leur parent ils veulent vivre.
    Dès lors la guerre est déclarée, chacun veut dégouter les enfants de vouloir vivre avec eux.
    En même temps, même sans promotion, j’aurais essayé de refiler les gosses à l’autre moi aussi, parce qu’on a quand même une belle brochette de têtes à claque : l’aîné (14 ans), qui n’ouvre la bouche que pour insulter sa sœur, voire ses parents ; la cadette (12 ans) qui ne lève pas les yeux de son Smartphone et le benjamin qui affiche un mépris incroyable pour son jeune âge (9 ans).

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    On peut dire que le film est en deux parties : dans la première, Vincent et Florence ne savent pas comment annoncer à leurs enfants qu’ils divorcent, du coup on a presque de la peine pour eux parce qu’en dehors de ça, « tout roule ». Dans la seconde partie, la guerre éclate et ils ne reculent devant rien pour que les enfants choisissent l’autre parent, ce qui donne des scènes drôles, décalées, et annihile tout espèce de peine ou de compassion qu’on a pu avoir pour eux.
    Les gosses restent campés dans leurs attitudes respectives mais au fil du temps, ils commencent à être perturbés et à se comporter différemment (ne mâchons pas nos mots, ils se conduisent moins comme des petits cons).
    La fin du film était pour moi sans grande surprise, excepté les dernières minutes, et encore…



     

  • [Livre] Parfaite

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    Résumé : Je sais tout de toi. Tu es parfaite. Je t'aimerai à la vie, à la mort. Tu es à moi pour toujours. Lorsque Beck pousse la porte de sa librairie, Joe est immédiatement sous le charme. Ravissante, effrontée, sexy, elle est tout simplement tout ce qu'il cherche chez une femme. Et quand Joe aime, il est prêt à tout pour parvenir à ses fins... Quelques semaines plus tard, la vie de Beck n'a plus de secrets pour Joe. Il a trouvé son nom, son adresse, s'est procuré accès à ses emails, il la suit virtuellement sur les réseaux sociaux et physiquement dans les rues de New York. Avec un peu d'organisation, une " vraie " rencontre est vite provoquée, et comment résister à un garçon qui devance vos moindres désirs, semble deviner vos pensées les plus intimes ? Et lorsque des personnes de l'entourage de Beck sont victimes d'accidents macabres, c'est tout naturellement dans les bras de Joe que se réfugie la jeune femme. Mais si Beck ignore l'ampleur de l'obsession de son nouveau petit ami, Joe ne connaît pas non plus toutes les facettes de sa bien-aimée...

     

    Auteur : Caroline Kepnes

     

    Edition : Kéro français

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 9 avril 2015

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Je ne suis qu’au chapitre 3 et je n’en peux déjà plus de la vulgarité de ce roman. Alors je veux bien que le narrateur soit un psychopathe, mais il y a quand même des limites, d’autant plus que ça n’apporte rien à l’histoire.
    Pour l’instant, j’ai plus l’impression d’être dans l’introduction d’un roman érotique que d’un thriller (et si j’avais voulu lire une roman érotique, ben j’aurais lu un roman érotique, ce n’est pas ce qui manque depuis 50 nuances de Grey).
    En plus, je trouve que ça ne cadre pas avec le personnage de Joe. Certes c’est clairement un psychopathe mais c’est aussi un homme cultivé, féru de lecture et de poésie, qui parle de manière très correcte par ailleurs. Je l’aurais plus vu se dire qu’il faudra qu’il corrige le langage de Beck lorsqu’ils seront ensemble.
    Il y a des coquilles (comme le « pie de vache » ou « la musique est trop fort ») ce qui est plus un problème d’éditeur que d’auteur puisque celui-ci est anglophone: quand on fait traduire un texte, on le corrige.
    Pour la suite, j’ai réussi à occulter au maximum la vulgarité récurrente pour me concentrer sur l’histoire.
    Celle-ci est intéressante, mais c’est un peu long. Je ne suis qu’à la moitié du roman et j’ai un peu l’impression de tourner en rond. Pour chaque personnage, l’auteur nous explique et réexplique sa psychologie des pages durant, sans autre action que l’analyse du comportement de la personne par Joe.
    Alors que le résumé laisse entendre que Beck puisse être encore plus dangereuse et psychopathe que Joe, pour l’instant, je ne vois qu’une gamine inconsciente, gâtée, inconstante, qui veut tout sans avoir à faire le moindre effort, qui se plaint sans arrêt de ne pas être reconnue à sa juste valeur, bref une tête à claque. J’espère presque qu’elle va déclencher une phase de violence chez Joe et qu’il la tue, ça ferait un peu d’action (mais comme je l’ai dit, je n’en suis qu’à la moitié, les choses vont peut-être changer).
    Certaines personnes de l’entourage de Beck ne sont que superficiellement présentées, mais il y a une exception pour son amie Peach qui, au point de l’histoire où j’en suis, tient une place importante.
    Le problème de ce livre est que l’auteur semble penser que tout le monde est psychopathe à des degrés plus ou moins élevés. Des situations qui sembleraient normales par ailleurs (une personne qui a envie d’en voir une autre sans ses amis, un frère qui veut une explication avec le mec qui a quitté sa sœur, un gosse qui se fait virer parce qu’il fout rien au boulot…) deviennent ici incontrôlables (obsession, manipulation, violence, abus de pouvoir…). Et ce n’est pas que la manière de voir de Joe puisqu’il relate des faits. Au vu de l’entourage, proche ou moins proche, Joe semble normal, équilibré, et c’était peut-être le but de l’auteur, mais pour ma part, j’ai trouvé ça complètement incohérent (et encore une fois, dans la plupart des cas, cela n’apporte strictement rien à l’histoire).
    Bon dire que Joe est équilibré est exagéré, c’est vraiment un taré, mais il ne se voit pas comme ça et plusieurs scènes sont assez impressionnantes du fait de la façon dont il analyse et retourne une situation, se faisant passer presque pour une victime.

    L’histoire commence vraiment à bouger dans les 15 derniers chapitres (sur 53 quand même). Je pense que si on épurait de tout ce qui n’apporte rien à l’histoire, on pourrait en enlever un bon tiers, mais le reste est bien écrit et on plonge vraiment dans la psychologie des personnages.

    La fin est sans grande surprise. Je ne sais pas si c’est parce que ce genre de psychopathe est prévisible, mais je l’ai vu venir comme un camion.
    Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai perdu mon temps avec cette lecture car c’était tout de même divertissant mais elle ne me laissera pas un souvenir impérissable.

    Un extrait : Je nous imagine baiser dans ce restaurant. L’air est saturé d’odeurs de bière, de bacon et d’huile. Je respire, j’inhale tout cela. Tu poses tes mains sur ta tête et Dieu existe car à ce moment-là, ils passent une chanson de Bowie et tu souris. Je te regarde sourire et je t’imagine nue. Je suis un peu ivre et je me lève et tu entends ma chaise bouger. Tu ouvres les yeux.

    – Ferme les yeux, Beck.

    Tu obéis et commences à parler.

    – J’allais te raconter un truc à propos de cet album.

    – Je ne veux rien savoir à propos de cet album.

    Je vais t’apprendre à me traiter différemment. Je ne suis pas un de ces connards d’étudiants qui va te respecter parce que tu connais un obscur album de David Bowie. Je brûlerais en enfer plutôt que te laisser me raconter les mêmes histoires que celles que tu racontais aux mecs de Yale. Tu es à moi et tu feras comme je te l’ordonnerai. Bowie chante à propos d’étrangers qui viennent à sa rencontre et tu fredonnes tout le long pour me montrer que tu connais les paroles. Pauvre chérie, comme tu as dû être malheureuse avec tous les Benjis du monde que ce genre de connerie impressionnait.

    Je fais le tour de la table et m’assieds juste à côté de ta tête. Tu glousses et tu gardes les yeux fermés. Tu as cessé de fredonner. Tu n’es plus que désir. Je pose mes pieds sur une chaise en face. Ma queue est à quelques centimètres de ton visage, de ta bouche et tu peux la sentir, tes petites narines la flairent et tu déglutis, nerveusement. Je me penche au-dessus de toi. Tes paupières restent closes et ta bouche entrouverte. Bowie se lamente car les humains l’ont déçu. Il ne nous connaissait pas, Beck.

    – On est bien, là, tu dis avant que la chanson ne se termine. Peut-être qu’ils vont nous oublier et nous enfermer ici.

    – Oui.

    Et je hais Benji parce que je veux rester ici avec toi pour toujours quand je dois pourtant aller nourrir ce petit animal. Même enfermé, il continue à se mettre en travers de notre route.

    – Hé !

    Tu t’es redressée et tes yeux sont grands ouverts. La chanson est terminée et c’est Led Zeppelin, maintenant. La musique est soudain trop fort. Tu m’ordonnes :

    – Raccompagne-moi.

    – Oui, mademoiselle.

    Nous marchons deux blocs sans dire un mot. Nous avons les mains dans les poches parce que nous savons qu’elles doivent y rester ou sinon. Nous sommes tous les deux trop excités pour faire semblant d’avoir une conversation. La nuit est silencieuse et il n’y a pas âme qui vive. Nous arrivons devant ton perron, tu gravis deux marches et nous nous faisons face. Même si je ne t’avais pas vue le faire, je devinerais que ce n’est pas la première fois que tu fais cela. C’est ton petit manège habituel. Je ne vais pas t’embrasser, Beck. Ce n’est pas toi qui vas me dire quoi faire avec ton corps.