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  • Premières lignes #44

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
    Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes coups de cœurs !

     

    Cette semaine, je vous présente le premier tome des sœurs Carmine: Le complot des corbeaux d'Ariel Holzl dont vous pouvez lire ma chronique ICI.

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    L’oiseau matinal attrape le ver. Ou parfois, un poignard en plein plumage.

    Ce corbeau-là aurait mieux fait de rester couché : la lame d’argent lui cloua le bec, abrégeant ses arias rauques au point du jour. Ses congénères affolés s’égaillèrent dans le ciel de Grisaille, un tourment de nuages qui ne se dispersait jamais et donnait à la ville son nom.

    Il ne resta du volatile qu’une trouée au cœur de la brume.

    À Grisaille, de la brume, il y en avait partout : parmi les ruelles scabreuses, à travers les allées malsaines, au fin fond des impasses, au pied des gargouilles, devant les vitraux des cathédrales, sous les lampes à gaz, entre les pavés toujours humides de pluie ou de sang…

    Partout !

    La cité en devenait plus sinistre qu’une morgue. Pour ne rien arranger, l’engouement de la Reine pour l’Arbor tragicus – un spécimen affreusement mélancolique de saule pleureur – ajoutait à la morosité générale. Pas étonnant alors que le taux de suicide dans les jardins publics ait fini par pulvériser tous les records, à tel point que les employés royaux ne décrochaient même plus les pendus des arbres. Ils se contentaient de vêtir les cadavres de couleurs vives et d’y épingler des guirlandes de lampions, pour leur donner un petit côté festif pendant les pique-niques ou les garden-parties.

    Presque aussi paresseuse, la brume somnolait ce matin entre le marbre des stèles. Elle ne faisait malheureusement pas briller le cimetière par son originalité.

    Mais il fallait l’excuser, la brume… Deux cent quarante-trois cimetières pour une seule ville, difficile de toujours se renouveler.

    L’aube pesante ne l’aidait guère. L’automne avait dénudé les saules, dégarni les cyprès, recouvert de corbeaux la moindre grille, la moindre branche tortueuse.

    On venait heureusement d’échapper au cliché des croassements de mauvais augure ; le TCHAC ! abrupt de la lame avait tué le récital dans l’œuf. Ou presque.

    La main qui avait lancé le poignard se prolongeait par une manche de dentelle blanche, puis une robe trop ample où flottait une jeune fille qui détestait les oiseaux. Elle leur vouait une haine strictement professionnelle cependant, qui n’était ni du sadisme ni de la cruauté. Comparée aux autres habitants, une telle déviance méritait d’être soulignée.

    Sa présence ici, en revanche, n’avait rien de remarquable : selon les naturalistes de Grisaille, les jeunes filles en robes blanches arrivaient en troisième position des espèces les plus communes dans les cimetières, juste après les corbeaux et les asticots. En voici d’ailleurs une autre, assise sur une pierre tombale, non loin de la première. Sa robe blanche tombait mieux sur elle, tout comme ses boucles auburn qui tombaient mieux jusqu’à ses épaules que les mèches courtes et blondes de la lanceuse de couteaux. Mais impossible de s’y méprendre, elles faisaient partie de la même espèce et, plus particulièrement, de la même fratrie.

    Une tombe s’ouvrait devant la paire de sœurs. La brume y cascadait avec nonchalance, tandis qu’un duo de dandys en expulsait des gerbes de terre. Ils maniaient la pelle en silence. Une seule question occupait toutes leurs pensées :

    Comment avaient-ils fini au fond du trou ?

    Il y a trois heures de cela, profaner une sépulture semblait une bien meilleure idée. Le vin, le brandy et quelques sourires enjôleurs avaient suffi à les convaincre.

     

    Alors, tentés?

  • [film] Deux gouttes d'eau

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    Titre original : Deux gouttes d’eau

     

    Réalisé par : Nicolas Cuche

     

    Date de sortie : 19 octobre 2018

     

    Genre : Thriller

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h30

     

    Casting : Sylvie Testud, Michaël Youn, Hugo Becker…

     

    Résumé : Les commissaires Valérie Laforge et Sam Barbieri sont chargés d’enquêter sur la mort d’Audrey Favreau, retrouvée dans son appartement. Pour les deux policiers tout accuse Antoine, le fiancé de la victime. Seulement ce dernier a un frère jumeau, Tom, qui lui ressemble... comme deux gouttes d’eau. Face à cette relation toxique et malgré l’urgence et l’inconfort d’un commissariat en plein déménagement, Laforge et Barbieri vont devoir traverser les apparences et dompter leurs propres démons pour trouver qui des deux hommes est le véritable coupable.

     

    Mon avis : Quand on voit le téléfilm comme ça, il est acceptable.
    Une bonne intrigue, une fin percutante, à défaut d’être crédible (elle l’était dans le livre mais pour cela, a nécessité plusieurs pages pour faire tomber toutes les objections), des acteurs plutôt convaincants…
    Sylvie Testud est parfaite en flic têtu qui n’a rien en dehors de son boulot et supporte mal que ses collègues aient une vie privée.

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    Michael Youn obtient une mention honorable (difficile de faire oublier le morning live, fatal bazooka ou encore Iznogood) dans le rôle du flic qui a laissé sa carrière de côté par loyauté pour son supérieur et qui commence à en avoir marre de jouer les seconds couteaux.

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    Bref, c’est un film qui se laisse voir… à condition de ne pas avoir lu le livre.
    Sinon, on déchante !
    Déjà, quand on adapte un roman, la moindre des choses c’est de respecter les noms des personnages.
    Or là ça commence mal. Dans le livre, on a deux jumeaux : Antoine et Frank Deloye. Dans le film, ils gagnent une lettre et l’un des deux change de prénoms, ce qui donne Antoine et Tom Delvoye… Pourquoi ? Mystère !

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    Dans le livre, les jumeaux sont dépourvus d’empreintes digitales, ce qui explique qu’il soit impossible de les distinguer car, si les vrais jumeaux ont le même ADN, ils conservent chacun leurs propres empreintes. Là cette anomalie génétique les rend vraiment non identifiables. Toute cette explication n’est pas dans le film, ce qui laisse perplexe sur le fait de ne pouvoir différencier les jumeaux.
    Passons à la victime. Elodie Favereau devient sans raison Audrey Favreau et son meurtre perd nettement en intensité, ce qui est dommage car les particularités du crime étaient, dans le livre, un point essentiel de l’enquête et de la psychologie du meurtrier.
    Les enquêteurs, ne sont pas mieux lotis.
    Etienne Brunet disparaît purement et simplement au profit de Sam Barbieri dont je n’ai pas relevé le grade.
    Et le pire est réservé au commissaire divisionnaire Roger Laforge. Déjà il est rétrogradé, devenant un simple commissaire et, de flic décrit comme étant petit, ventripotent, violent, rancunier, n’hésitant pas à violer la loi pour arracher des aveux aux suspects, tyrannisant ses subordonnés, il devient Valérie Laforge, nettement moins percutante, qui passe le film a déprimer et à tirer la tronche.

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    Si la parité tenait tant à cœur au réalisateur, le monde littéraire est plein de thrillers mettant en avant une enquêtrice, ce n’était pas la peine d’émasculer le personnage de Jacques Expert.
    Ce systématisme qu’il y a à détruire un livre en l’adaptant, sur des points essentiels à l’histoire, ou également sur des points qui n’auraient pas rallongé le film, comme on a pu le voir avec la mini-série Glacé, estampillée elle aussi TF1 d’ailleurs, devient fatigante.

    La chaîne devient un symbole de mauvaises adaptations (sans pour autant que ce soit un mauvais téléfilm).
    Mon conseil serait de ne pas regarder ces adaptations dès lors qu’on a lu le livre précédemment au risque de bouillir de frustration dans son canapé !

    Par contre, comme il s'agit d'un téléfilm TF1, je n'ai pas trouvé de bande annonce!

  • [Livre] Nos âmes jumelles

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    Résumé : L'une est blonde, l'autre brune. L'une solaire et populaire, l'autre timide et solitaire. Sonia dite Yuna écrit pour une association, Trames, qui publie un fanzine. Elle y rencontre Lou-Tiamat, qui s'affirme dans l'art du dessin suite au divorce brutal de ses parents. Leur amitié virtuelle se double d'échanges sur leurs créations et leur vie affective. Jusqu'au jour où les deux jeunes filles se rencontrent un week-end autour d'un projet…


    Auteur : Samantha Bailly

     

    Edition : Rageot

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 27 Mai 2015

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Sonia et Lou n’ont rien en commun au premier abord : l’une est blonde, populaire, en première L, dotée de parents baba cool pour lesquels aucune contrainte n’est envisageable, l’autre est brune, timide, solitaire, un poil harcelée au lycée, en première S, et pourvue d’une mère rigoriste qui ne pense qu’à la contrôler par tous les moyens possibles.
    Et pourtant, les deux filles ont une passion commune : l’art. Le dessin pour Lou, l’écriture pour Sonia : passions certes différentes mais complémentaires, la première illustrant les histoires de la seconde.
    Mais leurs points communs sont plus nombreux qu’il n’y parait. Chacune souffre de l’attitude de ses parents. Lou est étouffée par sa mère qui ne la laisse jamais respirer, contrôlant le moindre de ses faits et gestes. A l’inverse Sonia se sent abandonnée par ses parents avec qui elle vit comme avec des colocataires. L’attitude de ces derniers l’ayant poussée à demander à entrer en internat pour avoir un cadre plus délimité, des repères.
    Il faut dire que les parents en tienne une couche chacun dans leur genre. On peut se dire que les adolescents ne sont jamais contents, mais là, un juste milieu serait appréciable dans l’attitude des uns et des autres. Surtout côté parental, parce que dans ce livre, les seuls à faire des efforts ce sont les ados. Quoi que la mère de Lou va évoluer bien plus que les parents de Sonia au fil de l’histoire.
    J’ai trouvé que l’auteur décrivait parfaitement la cruauté et, n’ayons pas peur des mots, la stupidité de certains ados, hélas nombreux, qui pensent que seule leur vie est la norme, que tous ceux qui ont des passions différentes, des facilités ou des difficultés, peu ou beaucoup d’interactions sociales méritent de se voir mis à l’écart, moqués ou insultés.
    Que ce soit du côté de Lou, taxée d’être une intello (insulte suprême a priori chez les moins de 18 ans…) ou du côté de Sonia avec son meilleur ami qui subit insultes et moqueries du fait de son homosexualité, le harcèlement « ordinaire » est bien décrit.
    L’auteur parle aussi des rencontres via internet. Si Sonia et Lou développe une belle amitié, la révélation sur l’identité d’Eru m’a vraiment surprise, je ne m’attendais pas du tout à ça ! Mais heureusement que les filles sont unies, ça leur permet d’avancer quoi qu’il arrive.
    Le point le plus mis en avant dans ce livre est la nécessité de s’accrocher si on veut atteindre ses rêves parce que tout ne vous sera pas servi sur un plateau d’argent et surtout, il ne faut pas avoir peur de rêver.
    Comme le disait Oscar Wilde : « Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles ».
    Le livre aurait pu se suffire à lui-même, d’autant plus que, en tête de chaque chapitre, une citation de Lou ou de Sonia nous raconte comment les choses se passent pour elles 10 ans après leur rencontre. Mais l’auteur a décidé de faire de son roman une trilogie. Il me reste donc deux tomes à lire qui correspondront respectivement à l’année de terminale et la première année de fac des filles. Je suis impatiente de me replonger dans l’univers de Lou et So.

     

    Un extrait : Assise sur le rebord de son lit, Sonia feuillette son ancien agenda, un épais carnet rouge. Elle sourit en voyant se succéder les devoirs, les gribouillis, les longs mots rédigés dans des couleurs fluo. Il est temps de se tourner vers cette nouvelle année scolaire. La rentrée, cette rentrée tant attendue. Première L.

    Elle a choisi option arts, esquivant avec soulagement les pénibles mathématiques qui faisaient chuter sa moyenne générale.

    À présent, elle va se concentrer sur ce qui l’intéresse le plus : la littérature.

    Elle range le vieil agenda dans le tiroir de son bureau, puis s’empare de son successeur. Flambant neuf, d’un bleu laqué parcouru de reliefs, pourvu d’une reliure ouvragée. Il ressemble à un véritable livre. Pour le reste, toujours le même sac élégant, des feuilles volantes, des pochettes cartonnées usées, quelques stylos se battent en duel. Elle range les fournitures, puis vérifie une dernière fois sa valise. Des vêtements pliés approximativement, sa trousse de toilette, une serviette de bain. Tout semble y être.

    À présent qu’elle a bonne conscience, elle ouvre son ordinateur portable. Ses doigts agiles tapent immédiatement sur Google : Fanzine Trames.

    Le site internet apparaît, interface agréable, design épuré. Depuis plusieurs semaines, elle s’y rend chaque jour, et connaît les rubriques par cœur : Association, Galerie, Textes, Fanzines, Forum, Boutique. Elle a découvert le concept du fanzine au gré du Net, en cherchant des conseils sur l’écriture. Fanzine est la contraction de fanatic magazine, autrement dit un magazine réalisé par des amateurs passionnés. Cela tombe bien : elle est ET amateur ET passionnée.

    Elle hésite. L’icône de son document Word la nargue. Cela fait un moment à présent qu’elle songe à mettre son poème sur le forum, rien que pour obtenir un avis, pour voir s’il suscite des réactions. Mais elle a peur. Et si tout le monde détestait ? Lui jetait au visage qu’elle n’a aucun talent ? Cela anéantirait le rêve qui l’habite depuis le début du collège, celui qu’elle note avec application sur chaque feuille d’orientation.

     

    Quel métier envisagez-vous plus tard ?

    Écrivain.

     

    Soudain, on frappe à la porte.

    – So ?

    Son père.

    – Oui, tu peux entrer.

    Il pousse le battant, dévoilant son visage dévoré par une barbe qui s’éternise depuis quelques jours.

    – Qu’est-ce qu’il fait sombre ici !

    Il presse l’interrupteur, et les lampes tendues d’abat-jour colorés s’allument.

    – Qu’est-ce qu’il y a ? demande Sonia, agacée d’être dérangée.

    – Tu es prête pour demain ?

    – Oui.

    – Tu as fait des courses avec maman ?

    – Non, elle n’a pas eu le temps.

    Il fronce les sourcils. Sonia explique :

    – Elle a dû emmener Lucky chez le vétérinaire.

    Lucky, l’un des très nombreux chats de la maison. Sa mère n’a pas un métier classique : elle élève des persans. Matthieu, le meilleur ami de Sonia, est fasciné par cette famille atypique. Une mère qui a toujours un chaton à vous placer entre les bras. Un père régisseur lumière dans un théâtre parisien, qui ponctue les repas d’anecdotes sur la capitale, les caprices et/ou les talents des comédiens. Mais ce que Sonia perçoit surtout, c’est sa mère plus investie dans l’achat du prochain griffoir que dans son orientation.

     

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  • [Livre] Jack l'éventreur: affaire classée

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    Résumé : Entre les mois d'août et novembre 1888, au moins sept femmes furent assassinées à Londres dans le quartier de Whitechapel. La nature effroyable de ces meurtres provoqua la panique et la terreur dans l'East End, et donna naissance au surnom qui allait devenir synonyme de serial Biller Jack l'Eventreur. Pendant cent quinze ans, ces meurtres ont constitué une des plus grandes énigmes criminelles du monde. C'est lors d'une visite à Scotland Yard, en mai 2001, que Patricia Cornwell s'est intéressée à " l'affaire " Jack l'Éventreur et à la personnalité ambiguë et inquiétante de Walter Sickert, un peintre impressionniste britannique célèbre à la fin du XIXe siècle. Très vite, elle a eu l'intime conviction que Sickert et l'Eventreur ne faisaient qu'un. Après avoir mis en piste les plus fins enquêteurs et experts en médecine légale, l'auteur nous livre les résultats de son enquête et, comme un véritable témoin à charge, présente ses preuves. Grâce à sa connaissance des enquêtes criminelles, à l'étendue de sa documentation et à ses talents de romancière, Patricia Cornwell reconstitue l'arrière-plan de cette sinistre affaire l'Angleterre à l'époque victorienne. Patricia Cornwell réussit un véritable thriller, avec une parfaite maîtrise et une conviction sans faille


    Auteur : Patricia Cornwell

     

    Edition : Le livre de poche

     

    Genre : Documentaire

     

    Date de parution : 04 février 2004

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Patricia Cornwell nous offre ici un documentaire portant sur une identification possible de Jack l’éventreur.
    Pour autant, je n’ai pas été particulièrement convaincue par son exposé.
    Pas tant parce que je n’imagine pas Walter Sickert dans le rôle de Jack l’éventreur que parce que Patricia Cornwell veut tellement nous convaincre de sa théorie qu’elle balaie d’un revers de la main tous les indices qui ne pointent pas dans son sens.
    Pire encore, les « indices » qu’elle nous apporte n’en sont pas vraiment.
    Très vite, elle m’a perdue avec sa manière de dire très souvent : « Il n’y a pas de preuve que Walter Sickert ait été là ce jour-là. Mais comme il n’y a pas de preuve qu’il ait été ailleurs, ça veut dire qu’il était là ».
    Vous êtes d’accord qu’avec une méthode d’investigation pareille, les innocents qui n’ont pas d’alibi solide comme du rock ont du souci à se faire ?
    En fait, elle m’avait perdu dès son introduction quand elle affirme que tous les petits amis de femmes qui pratiquent l’épilation intégrale sont en fait des pédophiles. Cette manière, très américaine, de mépriser et juger autrui m’a hérissée.
    De la même manière, elle fait une critique très dure des actions de la police, leur reprochant même de ne pas avoir effectué des recherches scientifiques… qui n’avaient pas encore été inventée. Il semblerait que Madame Cornwell, si elle se targue d’être une inspectrice chevronnée, n’est guère au point en histoire et qu’elle croit que c’est par simple caprice que les inspecteurs n’ont pas fait analyser les traces de sang ! Et que dire de cet Abberline qui a eu le culot de se montrer discret, de ne pas parler à tort et à travers dans la presse, de ne pas avoir tenu un journal intime qu’il aurait légué par anticipation à un musée... comment ce rustre a-t-il osé mettre dans de bâtons dans les roues à un écrivain en mal de sensations fortes ? Un vrai scandale !
    Patricia Cornwell n’est absolument pas objective et ça dessert énormément son propos.
    Elle apparait comme désespérée (ayant mis une fortune dans la recherche de preuves qui ne sont pas probantes) et de mauvaise foi.
    On a l’impression qu’elle présente les faits sans aucun respect pour la vérité pour peu qu’elle puisse les rapprocher de sa théorie.
    Au final, plus Patricia Cornwell insistait pour convaincre, en l’absence de la moindre preuve tangible, de la véracité de sa théorie, et plus je doutais de la culpabilité de Sickert. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il était innocent, car je serais bien incapable de donner un avis éclairé sur l’identité de cet homme, mais je ne suis absolument pas convaincu que Sickert se cachait sous le « masque ».
    Ce que j’ai bien aimé, en revanche, c’est l’historique des meurtres de Jack l’éventreur, les circonstances de chaque découverte qui montrent à quel point cet homme avait confiance en lui, abandonnant des cadavres presque aux pieds des policiers qui patrouillaient. J’ai aussi aimé la description de la vie dans les bas-fonds de Londres.
    Tout ce côté « récit » était vraiment très intéressant. Par contre le volet « enquête » est clairement à revoir et Patricia Cornwell devrait se limiter à écrire des enquêtes de fiction, où elle est sûre du résultat et où elle maîtrise toutes les preuves.

     

    Un extrait : Pour Walter Sickert, imaginer Whistler amoureux d’une femme avec laquelle il avait des relations sexuelles a peut-être été le catalyseur qui fit de cet homme l’un des meurtriers les plus dangereux et les plus insaisissables de tous les temps. Il commença alors à exécuter ce qu’il avait imaginé durant la majeure partie de sa vie, pas seulement dans ses pensées, mais aussi dans des croquis d’enfant qui représentaient des femmes kidnappées, attachées et poignardées.

    La psychologie d’un meurtrier violent et dénué de remords ne se définit pas en reliant des points entre eux. Il n’existe pas d’explications simples, ni d’enchaînements infaillibles de causes et d’effets. Mais la boussole de la nature humaine indique une certaine direction, et les sentiments de Sickert ne pouvaient qu’être embrasés par le mariage de Whistler avec la veuve de l’architecte et archéologue Edward Godwin, l’homme qui avait vécu précédemment avec la comédienne Ellen Terry et qui était le père de ses enfants.

    La belle et sensuelle Ellen Terry était une des actrices les plus célèbres de l’époque victorienne, et Sickert était obsédé par elle. Adolescent, il les suivait partout, elle et son partenaire de scène, Henry Irving. Et voilà que Whistler se retrouvait lié aux deux obsessions de Sickert, et dans son univers, ces trois étoiles formaient une constellation dont il était exclu. Les étoiles se fichaient pas mal de lui. Il était véritablement M. Nemo.

    Mais à la fin de l’été 1888, il se donna un nouveau nom de scène qui, durant toute sa vie, ne serait jamais rattaché à lui ; un nom qui, bientôt, serait plus connu que ceux de Whistler, Irving ou Terry.

    La concrétisation des fantasmes violents de Jack l’Éventreur débuta en ce jour d’insouciance du 6 août 1888, lorsqu’il sortit en douce des coulisses pour effectuer ses débuts dans une série d’épouvantables représentations destinées à devenir le mystère criminel le plus connu de toute l’histoire. On croit généralement, à tort, que son épopée violente prit fin aussi brutalement qu’elle commença, qu’il surgit de nulle part et quitta ensuite la scène.

    Des décennies ont passé, puis cinquante ans, puis cent ; ses crimes sexuels sanglants se sont banalisés et sont devenus anodins. Ils sont devenus des énigmes, des week-ends du mystère, des jeux, des « Circuits Éventreur » qui s’achèvent par quelques pintes au pub Ten Bells. Saucy Jack, Jack l’Effronté, comme il se surnommait parfois, a tenu le premier rôle dans des films noirs avec de célèbres acteurs, des trucages et une avalanche de ce que l’Éventreur disait adorer : du sang, du sang, du sang. Ses carnages n’inspirent plus ni la peur, ni la colère, ni même la pitié, alors que ses victimes se décomposent en silence, certaines dans des tombes anonymes.

     

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  • [Livre] La Cité du Ciel

     

     

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    Résumé : Sera ne s'est jamais sentie à sa place parmi son peuple, les Céruléennes. Curieuse de tout, elle questionne sans cesse ses trois mères, sa meilleures amie Leela et même la Grande Prêtresse.
    Elle attend aussi avec impatience le jour ou le cordon qui relie la Cité du Ciel au monde d'en dessous sera rompu, permettant aux Céruléennes de partir en quête d'une nouvelle planète d'attache.
    Mais lorsque Sera est choisie comme sacrifice pour rompre le cordon, elle ne sait quoi ressentir. Pour sauver sa Cité et ses concitoyennes, elle doit se précipiter du bord au prix de sa vie.
    Sauf que tout ne se passe pas comme prévu et qu'elle survit à sa chute, atterrissant en un lieu appelé Kaolin. Sera a entendu des histoires sur les humain qui y habitent et elle ne tarde pas à se rendre compte que les mises en garde de ses mères étaient justifiées.


    Auteur : Amy Ewing

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 14 Février 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Dans ce livre, on suit 3 personnages principaux : Sera, Leo et Agnès.

    Sera est une céruléenne. Son peuple, uniquement composé de femmes, vit dans une cité mobile, reliée à une planète « hôte » par un cordon. Le temps que la cité passe accrochée à une planète semble dépendre de la richesse des ressources de cette dernière.

    L’ancrage et l’arrachement à une planète requiert le sacrifice d’une céruléenne. Et pour détacher la cité, qui après 900 ans doit chercher une nouvelle planète, c’est Sera qui est « Elue ».

    Toute la première partie tourne autour des céruléennes. On découvre leur mode de vie, leur société, leur religion, leurs coutumes…

    Malgré tout, ce monde reste très mystérieux d’autant plus qu’il semble s’y passer des choses pas très catholiques (si j’ose dire).

    Puis nous allons découvrir Kaolin, l’un des deux pays composant la planète où est ancrée la cité.

    Ici aussi on va découvrir les coutumes et règles de vie, et le moins qu’on puisse dire, c’est que le pays est misogyne. Les femmes n’ont aucun droit. C’est dans ce pays que vivent Leo et Agnes. Leur père est un homme riche, influent, mais aussi cupide, cruel et arrogant qui voue une haine profonde à l’autre pays existant : Pelago. Pourtant, il semble avoir des liens mystérieux avec ce pays.
    Leo n’a pas une personnalité très attractive au début du livre, mais il semble plus blessé qu’autre chose.
    Agnès, elle, a des ambitions que les lois de son pays ne lui permettent pas d’assouvir. Et son père n’a aucunement l’intention de lui faciliter la tâche.

    Le destin de ces trois jeune gens va être lié quand Sera, au lieu de mourir pour sa cité, survie à sa chute et est capturée pour le compte de Xavier, le père d’Agnès et Leo.

    En étant sur une planète, les pouvoirs de Sera vont révéler d’autres facettes que celles qu’elle connaissait déjà.

    Mais comme elle n’a pas de mode d’emploi, elle tâtonne un peu.

    Dans ce premier tome, si on en apprend pas mal sur la cité des céruléennes et sur Kaolin, on ne sait pas grand-chose sur Pelago. J’ai hâte d’en apprendre plus dans le prochain tome pour voir à quel point leur manière de vivre est différente de celle de leurs voisins.

    Il y a beaucoup de questions qui restent en suspens, comme ce qu’il se passe exactement sur la cité du ciel, comment est Pelage, qui est la mystérieuse grand-mère de Leo et Agnès que tout le monde semble redouter, si Agnès va réaliser ses rêves, si Leo va trouver sa voie, si Sera va retrouver les siens… Comme je l’ai dit : j’ai beaucoup de questions…

    J’avais déjà beaucoup aimé « Le joyau » du même auteur et je trouve qu’elle a créé ici un univers tout aussi riche et original, et je suis vraiment impatiente de découvrir la suite !

     

    Un extrait : Nous sommes les Céruléennes. Notre sang est magique.

    Les mères de Sera le lui répétaient depuis sa naissance. Elles le lui enseignèrent avant même qu’elle ne parle, ne pense par elle-même ou ne comprenne ce que ça signifie. Toutes les enfants céruléennes savaient que la magie coulait dans leurs veines ; que leur sang possédait des vertus curatives et qu’il créait entre elles une connexion des plus intimes.

    Aujourd’hui toutefois, cette magie n’était d’aucun secours à Sera.

    Dans le bois nébuleux, il faisait froid ; c’était le seul endroit de la Cité du Ciel où l’air n’était pas parfaitement tempéré. L’herbe craquela sous ses pieds nus lorsqu’elle se pencha pour saisir une poignée de filaments de nuage accrochés aux feuilles noires d’un arbre nébuleux. Des filaments aussi fins qu’une toile d’araignée. Les cheveux d’ange lui échappèrent des mains pour aller se fixer sur une feuille plus en hauteur, hors de sa portée.

    - Zut !

    Deux filles proches d’elle poussèrent un petit cri de surprise. Koreen lui décocha un regard perspicace. Rejetant sa chevelure bleu vif dans son dos, elle enroula son nuage jusqu’à former un fil des plus délicats, comme pour montrer l’exemple à Sera. Celle-ci baissa les yeux sur sa robe en fils de nuage, celle que sa mère céladon lui avait confectionnée ; elle sut qu’elle n’arriverait jamais à tisser assez de nuages pour s’en fabriquer une elle-même.

    - Ne cherche pas à les attraper, lui conseilla Leela, qui quitta son métier à tisser où elle avait déjà réuni une épaisse bobine de fil prête à être convertie en tissu. Laisse-les venir à toi.

    - Facile à dire pour toi, rétorqua Sera. Voilà trois semaines qu’on travaille dans ce bois et je n’ai fait aucun progrès.

    - On passera bientôt aux mines de gemmes d’étoiles, répondit Leela. Peut-être que tu y trouveras ta vocation.

    Leela était la meilleure amie de Sera. Sa seule amie, à vrai dire. Sa fougue, ses emportements incontrôlables et ses questions incessantes n’avaient pas l’air de la déranger. Pas plus que ses accès de rire frénétiques qui effrayaient même les oiseaux dans la volière.

    Leela la regarda, pleine d’espoir. Sera ne put se résoudre à lui dire qu’elle ne se croyait pas taillée non plus pour la chasse aux pierres précieuses. Elle ignorait quel rôle lui était destiné dans la Cité. Et bientôt, elle allait avoir dix-huit ans, elle deviendrait adulte. Elle craignait que la grande prêtresse ne lui attribue par défaut une place de novice au temple. C’était bien le dernier endroit au monde où Sera s’imaginait. Elle adorait Mère Soleil, évidemment, toutefois elle ne voyait pas l’intérêt de passer ses journées à chanter des cantiques en son honneur et à nettoyer le temple.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #201

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    la faute.jpg la rumeur.jpg

    Dix petites poupées.jpg petits meurtres entre voisins.jpg

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    Affaires secrètes.jpg am stram gram.jpg bride stories 3.jpg

    celimene et le cardinal.jpg contes pour faire peur.jpg Dix petites poupées.jpg

    Fandom.jpg la boite à musique T02.jpg la faute.jpg

    la menace du passé.jpg La mort s'invite à Pemberley.jpg la rumeur.jpg

    Les amours d'un fantôme en temps de guerre.jpg Les filles de salem.jpg Les quatre filles du reverend latimer.jpg

    l'ile des absents.jpg Mary Barton.jpg petits meurtres entre voisins.jpg

    sorceline.jpg une heure de tranquillité.jpg victoria.jpg

     

    Mes suites de sagas tirées au sort

    Eve Dallas T21.jpg Ni mariée ni enterrée T02.jpg

     

    Et vous? Que lisez-vous?

  • Premières lignes #43

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
    Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes coups de cœurs !

     

    Cette semaine, je vous présente Je voulais juste vivre de Yeonmi Park dont vous pouvez lire ma chronique ICI.

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    Le 31 mars 2007, par une nuit froide et obscure, ma mère et moi avons descendu la berge abrupte et rocailleuse du fleuve Yalu, alors gelé, qui sépare la Corée du Nord de la Chine. Des hommes patrouillaient au-dessus de nos têtes et à nos pieds, et à une centaine de mètres de chaque côté se trouvaient des postes de guet avec des soldats armés et prêts à tirer sur quiconque tenterait de franchir la frontière. Nous n’avions aucune idée de ce qui nous attendait, mais nous étions prêtes à tout pour entrer en Chine, où nous aurions peut-être une chance de survivre.
    J’avais treize ans et je pesais tout juste vingt-sept kilos. Moins d’une semaine plus tôt, j’avais été hospitalisée à Hyesan, ma ville natale, située à la frontière chinoise, à cause d’une infection intestinale grave diagnostiquée à tort comme appendicite par les médecins. L’incision me faisait encore affreusement souffrir et j’étais si faible que je parvenais à peine à marcher.
    Le jeune passeur nord-coréen qui nous faisait traverser insistait pour agir cette nuit. Il avait payé des gardes pour qu’ils ferment les yeux mais impossible de soudoyer tous les soldats alentour ; nous devions donc faire preuve d’une extrême prudence. Je l’ai suivi dans le noir, mais j’étais si instable sur mes jambes que j’ai dévalé la berge sur les fesses, provoquant des avalanches de cailloux devant moi. Il s’est retourné pour me murmurer avec colère de faire moins de bruit. Trop tard. Nous distinguions déjà la silhouette d’un soldat nord-coréen qui remontait depuis le lit du fleuve. Si l’homme faisait partie des soldats soudoyés, il ne semblait pas nous reconnaître.
    « Partez ! a-t-il hurlé. Rentrez chez vous ! »
    Notre guide est allé à sa rencontre et nous les avons entendus discuter à voix basse. Le guide est revenu seul.
    « Allons-y, a-t-il dit. Dépêchez-vous ! »
    Le printemps venait de s’installer et le temps se radoucissait, faisant fondre des plaques à la surface du fleuve gelé. L’endroit où nous traversions était étroit et profond, protégé du soleil en journée si bien que la glace y était suffisamment solide pour supporter notre poids – nous l’espérions en tout cas. Le passeur s’est servi d’un téléphone portable pour contacter quelqu’un sur l’autre rive, côté chinois, puis il a murmuré : « Courez ! »

     

    Alors, tentés?

  • [Film] Le mariage de Raiponce

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    Titre original : Tangled Ever After

     

    Réalisé par : Byron Howard, Nathan Greno

     

    Date de sortie :

     

    Genre : Animation

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 6 min

     

    Casting (voix française) : Maeva Meline (Raiponce), Alexi Victor (Eugène « Flynn Rider » Fitzherbert), Bénédicte Rivière (La reine), Philippe Catoire (Le  prêtre)

     

    Résumé : Le mariage de Raiponce et d'Eugène.

     

    Mon avis : Comme dans « Une fête givrée » qui met en scène l’anniversaire d’Anna (La reine des neiges), dans le mariage de Raiponce, on part sur un événement où tout doit être parfait et les choses vont quelque peu déraper.

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    Ici ce sont le cheval Maximus et Pascal, le caméléon qui sont à l’origine du chaos.
    Alors que Maximus se voit doté de l’insigne honneur de porter les alliances, Pascal, campé sur sa tête, jette des fleurs à la ronde.
    Et arrive ce qu’il devait arriver. Maximus est pris d’un terrible éternuement, et voilà les alliances roulant et rebondissant gaiement à travers la ville.

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    Pendant que le mariage se déroule, les futurs époux et les invités inconscients de ce qui se trame, les deux compères se lancent à la poursuite des deux bagues.
    Vous vous en doutez, cette poursuite va être la cause de nombreux éclats de rire, Maximus et Pascal n’étant guère doués (ni chanceux).
    Le court-métrage fait environ 6 minutes, idéal avant un film ou en rentrant de l’école (ou du travail) avant d’attaquer les devoirs (ou le repas du soir, la lessive et autres joyeusetés).


  • [Livre] Après la fin

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    Résumé : Tiphaine et Sylvain vivent ensemble depuis presque 20 ans. Ils ont connu des moments merveilleux et ont surmonté main dans la main des épreuves difficiles. Comme tant d’autres époux… Aujourd’hui leur couple bat de l’aile et élever Milo, leur fils de 15 ans, n’est pas une partie de plaisir. Une situation qui pourrait être très classique… Si Milo n’était pas leur fils adoptif. Si Milo n’était pas le fils de leur ancien voisin David qui s’est suicidé dans sa propre maison. Si Milo n’était pas le meilleur ami de Maxime, leur fils, décédé brutalement à l’âge de 7 ans. Si Milo n’avait pas hérité de la maison de son père dans laquelle vit désormais la nouvelle famille recomposée. Et si une nouvelle voisine n’était pas venue s’installer précisément dans leur ancienne maison, de l’autre côté de la haie, avec un petit garçon de 7 ans…


    Auteur : Barbara Abel

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 09 Avril 2015

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : L’histoire prend place 8 ans après les événements de « derrière la haine ». Tiphaine et Sylvain, tuteurs légaux de Milo, aujourd’hui âgé de 15 ans, se sont installés dans la maison dont a hérité ce dernier, puisque eux-mêmes n’étaient que locataires de la maison voisine. Aujourd’hui, leur ancienne maison va de nouveau être occupée. C’est Nora, jeune quadra récemment séparée de son avocat de mari, qui s’installe avec ses deux enfants, parmi lesquels Nassim, petit garçon de 7 ans, exactement l’âge de l’enfant qu’on perdu Laetitia et Sylvain et qui, par un hasard cruel, va s’installer dans la même chambre.
    Comme souvent dans les romans de Barbara Abel, je n’ai trouvé quasiment aucun personnage attachant. Ines et Nassim sont mignons mais m’ont laissé plutôt indifférente, Tiphaine est horrible à tout point de vue, Sylvain est un faible, le mari ne Nora est un pervers narcissique, Nora, je l’aimais bien jusqu’à une décision qui est juste inadmissible. Milo est finalement celui qui est le plus attachant. Le jeune homme est hostile envers tous, mais on finit par en connaitre la raison et on ne peut qu’avoir de l’empathie pour lui.
    Le livre a été un coup de cœur à la hauteur de celui ressenti pour le premier volet. Il peut éventuellement être lu seul, car l’auteur dispense régulièrement des rappels des précédents évènements, mais honnêtement, ce serait bête de passer à côté du premier livre.
    Le côté malsain de Tiphaine est encore plus développé que dans « derrière la haine », peut-être parce que, suite à ses actes laissés sans conséquences, elle se sent toute puissante est n’a donc plus aucune barrière à sa folie.
    Comme toujours dans les livres de Barbara Abel, on se demande jusqu’où la perversité des personnages peut aller sans qu’aucune conséquence ne vienne les foudroyer en plein vol. Clairement, pour Tiphaine, j’ai eu l’impression d’un monstre mythologique que rien ni personne ne peut arrêter.
    A chaque page, je me disais, là c’est la bonne, elle va commettre une erreur et elle va devoir rendre des comptes. Mais à chaque fois, d’une pirouette, elle semblait réussir à se poser en victime.
    Plus on avance dans le livre, plus la tension devient insoutenable et l’auteur ne nous fait pas l’aumône d’un trait d’humour pour détendre l’atmosphère. On tourne les pages de plus en plus vite, tant pour savoir ce qu’il va se passer, que dans l’espoir de voir cette tension enfin s’apaiser.
    Au final, si cette suite est aussi bien tournée que le premier tome, je l’ai trouvé aussi plus sombre, plus pesante.
    Dans tous les cas, je continue à être une grande fan de Barbara Abel et j’ai déjà un autre de ses livres en ligne de mire !

     

    Un extrait : Un lundi soir comme tant d’autres. Au commissariat central d’une petite ville de banlieue, pas loin de Paris, Didier Parmentier, l’agent de permanence, feuillette son journal. La soirée est calme, à peine une plainte pour tapage nocturne – alors qu’il n’est même pas 22 heures –, une déclaration de perte de portefeuille et un début de bagarre dans un bistrot des environs. Encore une longue nuit qui se profile, avec pour seuls compagnons le crépitement de la centrale radio et les quelques allées et venues des collègues en patrouille… Pas grave, Didier a prévu le coup. Il referme le journal et allume son iPad sur lequel il entame une partie de solitaire. Histoire de se mettre en forme. Ensuite, il passera aux choses sérieuses : Tetris, Max Awesome et Angry Birds Friends. Se connectera sûrement sur Facebook pour voir les news et bavarder en discussion instantanée avec un contact virtuel ou un ami réel.

    La sonnerie du téléphone le fait sursauter. Il détourne aussitôt les yeux de la tablette et s’empare du combiné.

    — Commissariat de police, j’écoute !

    À l’autre bout de la ligne, une voix de femme, ou plutôt un souffle, entre anhélation et chuchotement. Ton oppressé, débit saccadé.

    — S’il vous plaît, venez vite ! J’ai entendu du bruit en bas et…, commence-t-elle à la seconde où Didier achève sa formule d’introduction.

    Elle s’interrompt, le tourment aux aguets, comme à l’écoute d’une menace. La voix paraît réellement paniquée. Un murmure asphyxié par l’angoisse. Un hoquet de terreur. Semble vouloir se faire aussi discrète que possible, craignant d’être repérée. Et derrière le timbre glacé de la frayeur, il y a la respiration : courte, serrée, affolée.

    Didier perçoit l’urgence du besoin, celui d’être entendue d’abord, comprise ensuite, rassurée enfin.

    — Je vous écoute, madame. De quoi s’agit-il ?

    — Il faut venir, maintenant, tout de suite ! Il y a du bruit au rez-de-chaussée, quelqu’un est entré chez moi et… je suis presque certaine que c’est ma voisine…

    — Votre voisine ? Vous avez des problèmes de voisinage ?

    — S’il vous plaît, ne me laissez pas seule ! Elle… Elle est entrée par le jardin, je crois… Par la porte-fenêtre… Elle me déteste ! Elle m’a déjà menacée plusieurs fois… Je pense qu’elle veut se débarrasser de moi !

    — Restez calme, madame, nous arrivons tout de suite. Donnez-moi votre nom et votre adresse.

    La voix énonce ses coordonnées complètes, manquant céder à la panique lorsque Didier lui demande d’épeler son nom de famille. Le policier l’exhorte au calme, tente de la rassurer, lui promet qu’une patrouille sera rapidement sur les lieux.

    — Dépêchez-vous, je vous en supplie ! Et si je ne vous ouvre pas, défoncez la porte ! ajoute-t-elle dans un souffle.

    Didier s’apprête à lui proposer de rester en ligne jusqu’à l’arrivée de ses confrères, quand la communication est brutalement interrompue. Alors, sans perdre un instant, il communique par radio toutes les informations nécessaires pour agir au plus vite.

    — Motif de l’appel ? lui demande son collègue en ligne.

    — Problème de voisinage. Ça a l’air sérieux.

     

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  • [Livre] Le roi des fauves

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    Résumé : Poussés par une famine sans précédent, trois amis, Kaya, Ivar et Oswald, prennent le risque de braconner sur les terres de leur seigneur, mais son fils les surprend. Au terme d’une lutte acharnée, ils laissent le noble pour mort. Capturés et jugés pour tentative de meurtre, les trois amis sont condamnés à ingérer un parasite qui va les transformer en « berserkirs ». Au bout de sept jours de lente métamorphose, ils seront devenus des hommes-bêtes, et leur raison s’abîmera dans une rage inextinguible. Le temps de cette transformation, ils sont enfermés dans Hadarfell, un ancien royaume abandonné, dont le passé et l’histoire ont été engloutis par le temps…


    Auteur : Aurélie Wellenstein

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 09 Mars 2017

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Le roi des fauves est le premier livre que je lis de cet auteur. Et pour un coup d’essai, c’est un coup de maître.
    J’ai vraiment eu un coup de cœur pour l’écriture d’Aurélie Wellenstein. L’univers du roi des fauves est sombre, violent et angoissant. On est dans un monde médiéval, nordique voire viking si on en croit les termes assez spécifiques de Jarl, walkyries ou encore berzerkirs qui semble être tiré de Berserk (fou furieux en néerlandais). Les prénoms (Ivar, Oswald, Hilde…) renforcent cette idée de vikings. La population meurt de faim tandis que les jarls et les hauts-rois vivent dans l’aisance.
    Kaya, jeune couturière, convainc ses amis Oswald, herboriste, et Ivar, apprenti forgeron, de se glisser dans les bois appartenant au Jarl pour y dénicher un peu de gibier.
    Repéré et poursuivi par le jeune Jarl, ils sont, après une course poursuite à l’issue tragique, arrêté et emmené à la capitale pour être jugés.
    Là, le Jarl, un homme d’une cruauté exceptionnelle pour quelqu’un d’aussi jeune, décide d’épargner leur vie, non pas dans un acte de bonté, mais pour s’assurer que leurs souffrances soient plus vives, plus longues. Il décide qu’ils seront transformés en Berzekirs, ces créatures mi-hommes, mi-animaux, qui sont investis en permanence d’une rage dévastatrice, et maintenus sous contrôle grâce à la magie runique.
    La transformation dure approximativement 7 jours. C’est donc le délai qu’il reste à Ivar, Kaya et Oswald pour trouver le mystérieux roi des fauves, qui leur a promis, dans une vision, de les aider à surmonter le destin qu’on leur impose.
    Un long voyage doublé d’une course contre la montre commence alors. Les dangers sont multiples dans le sombre royaume des berzerkirs : il y a de nombreuses bêtes féroces qui vivent là, la faim, la soif, le froid, mais surtout, il y a ce changement inéluctable qui se produit en eux, lentement, insidieusement.
    C’est cette lutte contre eux même qui est le plus intéressant des aspects de ce livre. Aurélie Wellenstein la décrit avec beaucoup de finesse. La transformation de leur esprit est encore plus importante que celle du corps, mais si celle-ci reste impressionnante.
    J’ai beaucoup aimé Ivar, qui se bat avec une incroyable maitrise contre ces changements qu’il refuse, et Oswald et Hilde, même si elle a un rôle plus secondaire, qui sont plus doux, plus humains au sens figuré du terme. En revanche, j’ai eu beaucoup plus de ma avec Kaya. Certes je comprends qu’elle ressente toute l’injustice de la situation, mais j’ai trouvé qu’elle avait tendance à en vouloir aux autres en oubliant ses propres responsabilités. Elle est dure, inutilement méchante, et je pense que la forme animale que prend le berzerkir est révélateur du caractère de la personne. Bref, je ne l’ai pas aimée.
    J’ai passé un excellent moment avec ce roman, j’ai dû me forcer à le poser pour dormir, et je me suis replongée dedans à peine réveillée. J’ai deux autres de ses livres dans ma PAL, et j’ai hâte de me plonger dedans en espérant aimer autant !

     

    Un extrait : L’aube grisaillait à l’horizon quand Ivar quitta la forge. Soufflant dans son col pour se réchauffer, il s’engouffra dans les étroites ruelles du village. À cette heure, la grande majorité du bourg dormait encore et le jeune homme comptait sortir sans être vu. Par sécurité, il rasait les murs, son arc et ses flèches dissimulés sous son manteau. Il se demandait si ses amis avaient réussi à trouver le sommeil. Lui avait tourné et retourné leur projet insensé dans sa tête durant toute la nuit. Quand il s’était finalement levé, il était résolu à prévenir son père, mais bien sûr, il n’en avait rien fait. Il n’avait même pas eu le courage de réveiller le forgeron. Le pauvre homme était endormi devant la table vide de leur salle à manger, la tête sur les bras. À ce stade, l’accabler d’un fardeau supplémentaire relevait de la cruauté…

    Le jeune homme soupira et enfonça ses poings dans ses poches. Il devait avoir l’air si préoccupé qu’il se réjouit d’être seul, son expression noyée dans l’ombre ardoise des murs. Devant ses amis tout à l’heure, il lui faudrait faire meilleure figure.

    Ivar ralentit brièvement devant la boutique de l’herboriste, mais ne trouva personne. Oswald était déjà parti ou bien il se terrait chez lui. Le jeune homme allongea de nouveau l’allure. Un peu d’agacement colorait sa nervosité. Pourquoi s’entêtait-il à vouloir mêler son père à son dilemme ? Ce soir, il le mettrait devant le fait accompli, et voilà tout. À dix-sept ans, il était grand temps qu’il prenne ses responsabilités. Son père l’avait protégé et nourri jusqu’alors ; c’était à son tour à présent.

    Tout à ses pensées, il tourna trop rapidement l’angle de la rue et déboucha sur la place du marché : une poignée d’artisans relevaient déjà les volets de leurs boutiques. Ivar ne put s’empêcher d’effleurer la petite bosse que formait l’arc derrière son épaule. Il avait l’impression qu’un seul coup d’œil le trahirait.

    Allez, avance, s’ordonna-t-il.

    Il fit le premier pas, le plus difficile, et les autres suivirent. Il traversa la place, le dos droit, l’air dégagé. Les artisans lui jetèrent à peine un regard, ce qui bizarrement lui causa une déception trouble, comme si une partie de lui-même souhaitait être arrêtée. Mais était-ce si étrange ? Ne valait-il pas mieux se faire sermonner maintenant que condamner pour vol dans quelques heures ? Il rentrerait chez lui et redeviendrait ce qu’il était : un simple apprenti forgeron et non un braconnier se faufilant sur les terres du Jarl pour lui ravir du gibier…

     

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