Résumé : Fin 2014, le hashtag Payetonuterus affole la toile. Les femmes dénoncent enfin leurs pires expériences chez le gynéco. Depuis, les témoignages se multiplient. Ce livre retrace le parcours gynécologique des femmes, de la première consultation à la dernière, en évoquant les grands moments : contraception, grossesse, accouchement, etc. En donnant la parole aux femmes, en partageant leurs histoires, nous ne cherchons pas à pointer du doigt les professionnels de santé mais simplement montrer aux victimes qu’elles ne sont plus seules. Vis ma vie avec un utérus aborde les violences obstétricales tout en offrant des conseils pratiques. Être une femme, cela se mérite !
Auteur : Emmanuelle Friedmann
Edition : Pygmalion
Genre : Documentaire
Date de parution : 27 février 2019
Prix moyen : 18€
Mon avis : Au vu du sujet et du résumé, j’attendais beaucoup de ce livre… trop peut-être.
La première chose qui m’a sauté aux yeux est un nombre assez important de coquilles par rapport à la petite taille du livre. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est agaçant, ça donne l’impression que le sujet n’a pas été jugé suffisamment important pour valoir l’emploi d’un correcteur efficace.
Dans le quatrième de couverture, il est fait état de conseils pratiques concernant les violences obstétricales.
Pourtant, je n’ai trouvé aucun conseils, seulement des réflexions sur de courts témoignages, réflexions qui m’ont parfois mises mal à l’aise tant elles semblaient aller dans le sens de ce que l’auteur dénonce.
Alors peut-être que l’auteur a voulu employer un ton sarcastique pour se moquer de ceux qui pensent ainsi, mais à certains moments, j’ai eu quelques doutes.
Au mieux, l’auteur se montre maladroite et franchement, c’est un sujet qui ne supporte pas la maladresse.
Concernant le contenu du livre, je trouve qu’une simple compilation de témoignages, c’est un peu léger pour un livre sur un sujet aussi sérieux et qui est quand même vendu 18€, ce n’est pas un prix modique).
Alors, il est certain que lire les expériences vécues par d’autres peut permettre à celles qui ont été victimes de ces médecins « indélicats » de se sentir moins seules et que cela peut leur permettre de surmonter le traumatisme, mais, vraiment, j’en attendais plus.
A tout le moins, plutôt qu’un encart me disant que chez le gynéco, il faut se détendre, j’aurais préféré avoir des infos sur les recours que peut avoir une patiente face à cette violence, des noms et coordonnées d’association de soutien, sur comment récupérer un dossier médical chez un médecin qui n’a pas très envie de le rendre… Bref, j’attendais de vrais conseils, utiles et concrets, et pas juste une compilation de témoignage que j’aurais aussi bien pu lire dans n’importe quel magazine féminin.
Les témoignages étaient intéressants, bien qu’effrayant en ce sens qu’on se demande comment des personnes ayant prêté serment peuvent se comporter ainsi, mais je ressors de ma lecture mitigée et vaguement déçue.
Un extrait : « À chaque question que je posais à ma gynéco, elle levait les yeux au ciel. Je ne savais pas si c’était parce qu’elle pensait que ce que je lui demandais était stupide ou si c’était parce que je lui faisais perdre du temps sur son planning, genre, c’est dix minutes la consultation et il ne faut pas les dépasser ! Je n’ai eu aucune réponse claire quant à l’hérédité du cancer du sein, ni à l’intérêt du vaccin contre le cancer du col de l’utérus. L’année suivante, je suis allée consulter une autre gynéco recommandée par une copine de fac, qui a passé avec moi le temps nécessaire. »
Cette première visite chez le gynéco est très importante. Une jeune femme qui se sera sentie soutenue, écoutée n’aura-t-elle pas tendance à davantage faire attention à sa santé dans ce domaine, à confier ses doutes, à consulter plus souvent ? Une jeune femme qui s’est sentie humiliée lors de cette consultation, n’aura-t-elle pas tendance à éviter de se confier sur son intimité ? Pensera-t-elle seulement qu’il est légitime d’évoquer des douleurs durant les rapports sexuels, son embarras à propos d’une mycose, etc. ? Combien de temps attendra-t-elle avant d’y retourner ?
Ce rendez-vous est également l’occasion de pouvoir clarifier les questions que l’on se pose, il est donc important de trouver un praticien auquel on pourra se confier sans se sentir jugée